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Jessie semblait vivre sa meilleure vie, depuis la fin de l’école et avant le début du camp d’été. Ça te rassurait énormément, parce que tu savais trop bien que la nouvelle concernant la maison de votre mère, sa maison, aurait très bien pu la chambouler. Ça ne semblait pas encore être le cas, même si tu gardais constamment un œil bienveillant sur elle. Elle s’était habituée encore plus vite que toi à vivre temporairement chez Alistair. Elle appréciait l’espace, la sécurité aussi. Ne jamais avoir à se demander si elle allait trouver de la nourriture dans le frigo ou dans les armoires. Tu avais beau faire ton possible, il était arrivé plus souvent que tu n’en étais fière que ta sœur avait dû se contenter de trop peu pour quelques heures avant tu ne sois en mesure de venir lui apporter ce dont elle avait besoin. Elle était assez grande maintenant pour aller s’acheter ce dont elle avait besoin à l’épicerie du coin, mais ce n’était pas quelque chose que tu pouvais oublier facilement, et elle non plus. Tu ne savais pas encore de quoi serait fait la suite, certaine que tu ne serais jamais en mesure de lui offrir mieux que ce qu’elle avait présentement, mais tu savais aussi que rester chez Alistair ne pouvait être rien de plus qu’une solution temporaire. Une solution que tu n’avais pas envie de quitter trop vite, toutefois, d’où le manque de recherche active pour un autre endroit où vivre pour Jessie et toi. Tu aurais bien le temps de te concentrer sur ça après les fêtes, après avoir eu la chance de célébrer comme il se doit avec ta petite sœur pour une rare fois. C’est avec le cœur un peu plus léger d’ailleurs que tu avais placé quelques présents à l’arrière de ta voiture, en invitant ta sœur à venir s’installer à l’avant de la voiture avec toi.

Tu avais bien songé à inviter Ali à se joindre à vous pour ta visite chez Yasmin, mais tu t’étais dit que c’était peut-être mieux de prendre un peu d’espace, surtout après les dernières journées que vous aviez passé majoritairement ensemble à célébrer Noël avec ta petite sœur. Même si vous aviez été en mesure de garder le contrôle pour la presque totalité de ce temps, ça n’empêchait pas ton cœur de s’emballer avec chaque nouveau moment, de te perdre un peu dans ces sentiments qui prenaient de plus en plus de place, quand bien même c’est le contraire que tu tentais de faire. Alors au final, c’est seulement avec ta sœur que vous aviez pris la route pour le domicile de Yasmin, là où tu étais soulagée de la savoir après qu’elle ait elle-même eu un petit séjour à l’hôpital, suite aux incendies qui ont ravagé divers coins de la ville. C’est Jessie qui sort la première du véhicule, l’excitation palpable dans ses mouvements alors qu’elle sautille jusqu’à la porte d’entrée, réellement heureuse de retrouver Yasmin et son amie Derya. La petite fille avait beau être un peu plus jeune que ta sœur, un lien fort existait entre elles deux et ça te faisait toujours sourire que de les voir ensemble. La porte est déjà ouverte lorsque tu rejoins l’entrée, et ce sont avec quelques cadeaux en main que tu franchis le pas de la porte, refermant doucement cette dernière d’un léger coup de pied. « Est-ce qu’on célèbre encore Noël ici? » que tu demandes à forte voix, attirant l’attention de Derya qui s’empresse de venir t’offrir une embrassade, avant de disparaître pour jouer avec ta sœur. Tu trouves ton amie dans la cuisine, et c’est avec douceur que tu t’approches d’elle, pour éviter de lui faire mal vu ses dernières blessures. « Comment tu vas? » que tu lui demandes, posant un léger baiser sur sa joue, avant de tendre un petit paquet cadeau dans lequel se trouve des chandelles artisanales, un cadeau un brin ironique vu les derniers incendies, mais quelque chose que tu avais préparé pour elle il y a déjà plusieurs semaines. « Promets-moi d’être prudente, avec celles-là. » que tu glisses avec une touche d’humour, parce que comme ton bras dans le plâtre, tu savais qu’avec Yasmin, il valait mieux en rire qu’en pleurer.

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@Willow Storm 12/2024 - logement de yasmin

Cette année, Noël a une saveur particulière pour Yasmin. Une saveur amère, âpre, douloureuse. C’est la première année où les cadeaux destinés à Samuel et Del resteront sous le sapin, la narguant cruellement en semblant lui jeter au visage des bien fait pour toi, tu l’as bien cherché avec tes conneries, l’accablant d’une culpabilité qu’elle porte depuis déjà deux ans. Naïvement, elle avait cru que le jour où elle dirait la vérité, qu’elle serait débarrassée du poids de ce mensonge pesant le poids de dix mille hommes, elle se sentirait plus légère, qu’elle aurait le soulagement et le réconfort tant attendu mais, en réalité… Elle se sent plus lourde et plus seule que jamais. Elle donne le change pour Derya, et heureusement qu’elle peut trouver du réconfort dans les bras de sa belle et douce Helen mais, une partie de son coeur est en ruines. Elle n’a jamais eu à vivre sans Wells, et elle ne pensait pas devoir le faire un jour.

Les coudes appuyés sur le comptoir de la cuisine, Yasmin fait tourner son verre entre ses paumes ouvertes, le regard fixé sur l’allée devant chez elle. Immobile, les yeux perdus dans le vague des voitures qui défilent, elle semble attendre quelque chose qui ne vient pas… Jusqu’à ce que la silhouette de Jessie, reconnaissable entre mille, passent devant la baie vitrée du salon pour rejoindre l’entrée. ’’Derya !’’ qu’elle l’appelle en redressant ses épaules pour se tourner vers l’entrée, entendant aussitôt le bruit distinctif des pas dans l’escalier, que sa fille dévale à toute vitesse pour rejoindre la mini Storm sur le pas de la porte. ’’T’as pris ton maillot de bain ?’’ qu’elle lui demande avec un large sourire aux lèvres, elle-même déjà vêtue en conséquence pour faire quelques plongeons dans la piscine du jardin ’’Laisse la respirer… Salut, Jessie.’’ dans le dos de sa fille, Yasmin attrape la porte d’entrée en couvant l’une et l’autre du regard, rajoutant sur le ton de la confidence : ’’Jessie, je crois que le Père Noël s’est trompé d’adresse car tu as un cadeau sous notre sapin…’’ une main posée sur sa hanche, Derya roule des yeux avant de dire tout bas : ’’Elle croit encore au Père Noël…’’

Étant repartie dans la cuisine pour surveiller le repas qui mitonne — le plat préféré de Willow, elle s’assure que rien n’est en train de cramer pendant que les deux gamines gambadent déjà dans le jardin « Est-ce qu’on célèbre encore Noël ici? » - ’’Évidemment ! Viens, je suis dans la cuisine !’’ prenant une spatule en bois pour remuer la sauce, dont l’odeur gourmande emplit la cuisine, Yasmin redresse son menton pour offrir un sourire tout à fait sincère à Willow puisque, malgré les turbulences actuelles, la voir est un réel réconfort « Comment tu vas? » joker a-t-elle envie de répondre, mais dans leur dynamique, c’est Yasmin qui épargne Willow, celle-ci ayant suffisamment à faire avec ses propres problèmes ’’Fatiguée, mais ça va… Et toi ?’’ le baiser écrasé contre sa joue lui provoque un sourire dès plus tendre tandis que, reposant sa spatule sur un support, elle récupère le paquet cadeau en s’en émouvant sincèrement « Promets-moi d’être prudente, avec celles-là. » - ’’Qu’est-ce que c’est ?’’ qu’elle demande d’une voix curieuse en ne résistant pas à l’envie de déballer tout de suite le cadeau pour le découvrir, un petit rire emportant ses lèvres quand elle découvre les chandelles ’’Tu trouves qu’on manque d’incendie, en ce moment ?’’ elle rentre dans son jeu mais, en réalité, en regardant les chandelles, c’est à Helen qu’elle pense… Parfait pour un diner en amoureuses, ça. ’’Ça me serait plus utile que tu ne le penses…’’ qu’elle murmure avec une voix qui roucoule de mystère, peut-être prête à passer aux aveux concernant sa relation naissante avec la belle chirurgienne. ’’Merci beaucoup’’ sincère, elle dépose les chandelles devant elle pour reprendre sa cuisine, en désignant le sapin dans le salon ’’Ton cadeau est là-bas, mais tu ne l’ouvriras qu’après car… J’ai quelque chose à te dire. Assied-toi.’’ elle l’invite en faisant rouler ses lèvres l’une contre l’autre, espérant que Willow soit heureuse pour elle.

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Tout va vite, dès le moment où tu stationnes la voiture devant la maison de Yasmin. Ta sœur s’empresse de sortir du véhicule et tu te retrouves les mains pleines, avec un sac que tu as apporté pour la journée ainsi que les cadeaux pour Yasmin et Derya. Quand tu passes le seuil de la porte, tu as droit à une Jessie en semi-panique et une Derya déjà en maillot de bain, toutes les deux clairement impatientes. « J’ai pas de maillot chez Ali! » s’exprime ta sœur, un air de détresse visible sur son visage. « Je t’ai emmené un de mes vieux, il devrait te faire. » que tu la rassures aussitôt, en lui offrant le sac dans lequel se trouve deux maillots de bain ainsi que des serviettes. Ça semble faire le bonheur de ta sœur pour le moment, elle qui est bien habituée d’hériter de tes anciens vêtements. C’est un rappel toutefois qu’elle ne pourra pas passer le reste de l’été avec seulement un maillot de bain, sûrement un peu grand. C’est un achat qui s’ajoute à une liste déjà bien trop longue des choses urgentes que tu dois acheter à ta sœur, cette liste que tu avais promis de partager avec Alistair même si, jusqu’à maintenant, tu es parvenue à éviter le sujet autant que possible. Tu n’as d’ailleurs toujours pas eu l’occasion de parler avec Yasmin de l’incendie qui a ravagé la maison de ta mère et votre situation de vie actuelle. Tu n’es pas certaine de ce qu’elle va en dire, et peut-être qu’une part de toi craint qu’elle ne soit déçue que tu ne te sois pas tournée vers elle lorsque tu en avais besoin, alors qu’elle gérait elle-même une situation assez particulière avec l’incident survenu pendant les incendies.

« Évidemment! Viens, je suis dans la cuisine! » Tu rejoins Yasmin à la cuisine peu de temps après que les gamines se soient enfuies ensemble, inséparables comme toujours. L’odeur de ton plat préféré flotte dans l’air, et tu dois admettre qu’être ici à quelque chose de particulièrement familier. Quelque chose de ressourçant et d’agréable, une place où tu peux finalement baisser la tête et te départir, ne serait-ce qu’un peu, de l’amas de responsabilités qui te pèsent sur les épaules. Tu l’interroges aussitôt sur comment elle va, tenant toujours un brin d’inquiétude pour elle suite aux incendies justement, comme tu ne doutes pas une seule seconde qu’elle en tienne pour toi en retour. « Fatiguée, mais ça va… Et toi? » Tu t’approches d’elle, déposes un baiser sur sa joue, une dose de réconfort que tu espères agréable pour elle. « Fatiguée aussi. Mais comme tu dis, ça va. » Tu sais que vous êtes toutes les deux en train de protéger l’autre des malheurs qui vous sont tombés dessus dans les dernières semaines, à en dire le moins possible, même si tu remarques bien la fatigue qui se lit sur son visage, sur ses traits tirés. Tu pourrais insister, et peut-être que tu le feras, un peu plus tard, quand le moment y sera plus propice. Alors pour l’instant, tu lui offres son cadeau, avec un petit peu d’humour en bonus quand elle se demande de quoi il s’agit. Quand elle découvre le présent et qu’un rire lui échappe, tu sais que tu as vu juste. « Tu trouves qu’on manque d’incendie en ce moment? » « À ma défense, je les ai confectionnés avant les incendies. » Du temps où tu avais encore l’usage de tes bras, et un peu de temps toute seule à donner pour des passe-temps en tout genre. « Ça me serait plus utile que tu le penses… » Tu fronces légèrement les sourcils, curieuse de la signification cryptique des paroles de la Hikmet. « Je les ai faites à senteur de vanille, comme tu aimes. » que tu précises avec un sourire, contente de savoir que malgré son accident regrettable et les brûlures qui marquent sa peau, elle sait tout de même apprécier le cadeau. « Ton cadeau est là-bas, mais tu ne l’ouvriras qu’après car… J’ai quelque chose à te dire. Assied-toi. » Incertaine, tu fais ce qu’elle te demande, un regard toujours curieux posé sur la policière. « C’est drôle… Moi aussi, j’ai des choses à te dire. » que tu commentes, laissant tes doigts pianoter nerveusement contre la table de la cuisine en attendant que Yasmin vienne prendre place à tes côtés. « Mais toi d’abord. » que tu l’intimes, ton attention entièrement portée sur elle.

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Les deux gamines dans le jardin, Yasmin se réjouit de passer un moment privilégié avec Willow, que les derniers évènements n’ont pas épargné non plus. Cette année, les fêtes de fin d’année sont particulièrement entachées par les incendies qui ont ravagé toute une partie de la ville, et même si tout le monde s’efforce de reprendre le cours normal de son existence, la remarque de Willow prouve bien que leur ombre plane toujours au-dessus de leurs têtes : ce ne sera pas facile d’oublier ce qu’il s’est passé, encore moins pour celles qui ont été blessées physiquement. Et s’il n’y avait que ça… « À ma défense, je les ai confectionnés avant les incendies. » elle esquisse un petit sourire complice en levant le regard vers la blondinette, sur laquelle elle pose de yeux bienveillants, presque protecteurs, même si elle n’a pas pu lui éviter de se retrouver dans cet état — elle aurait aimé, Yasmin. ’’Ça me touche que tu aies pris le temps de faire ça pour moi…’’ elle n’est pas suffisamment douée de ses mains aux travaux manuels pour pouvoir confectionner le moindre cadeau elle-même, alors celui qu’elle offre à Willow sera certainement moins original mais elle espère qu’il lui plaira quand même, même si elle a une autre idée en tête pour l’instant. « Je les ai faites à senteur de vanille, comme tu aimes. » est-ce que Helen aime la vanille ? est la première question qu’elle se pose, mais elle la chasse d’un battement de cils en invitant la plus jeune à prendre place à la table de la cuisine, puisque sa relation avec la chirurgienne prend une tournure de plus en plus sérieuse, et elle tient à l’officialiser auprès de ceux qui comptent le plus à ses yeux. « C’est drôle… Moi aussi, j’ai des choses à te dire. Mais toi d’abord. » baissant le feu sous la marmite pour éviter que leur repas crame, elle hausse un sourcil intrigué avant de contourner le plan de travail pour prendre place sur une chaise, ses deux mains se superposant sur la table tandis qu’elle frotte ses lèvres l’une contre l’autre, curieuse de ce que la petite blonde veut lui partager. Un nouvel emploi ? Une bonne nouvelle concernant Jessie ? Loin de la vérité, elle racle discrètement sa gorge comme pour se donner du courage, avant de lancer un : ’’J’ai rencontré quelqu’un.’’ elle redresse les épaules, écarquille légèrement ses yeux en affichant un sourire grandiose, espérant que ce soit une bonne nouvelle pour celle qui compte tant à ses yeux ’’Elle s’appelle Helen… Elle est médecin.’’ rien que d’évoquer sa petite-amie, Yasmin sent le rouge lui monter aux joues et son coeur battre un peu plus fort dans sa poitrine, puisqu’elle n’aurait jamais pensé connaître un tel bonheur auprès de quelqu’un après son histoire ratée avec Derek ’’Et c’est la femme la plus merveilleuse qui existe.’’ elle le dit avec toute l’objectivité du monde, bien sûr, mais son propre bonheur ne lui fait pas perdre de vue le fait que Willow avait aussi des choses à lui dire, et elle tend machinalement sa main en sa direction pour lui demander, curieuse et intriguée à la fois : ’’Et toi, qu’est-ce que tu voulais me dire ?’’ elle espère une bonne nouvelle, cela va sans dire.

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« Ça me touche que tu aies pris le temps de faire ça pour moi… »
« C’est pas grand-chose, mais je suis contente que ça te plaise. »

Et tu l’es vraiment. Parce qu’elle sait Yasmin, que tu n’as jamais eu le budget pour des cadeaux aussi extravagants que tu aimerais en faire, mais tu aimes offrir des pensées, surtout des choses que tu as pu faire de tes mains avec un petit budget, comme les chandelles que tu viens offrir à ton amie. Tu sais parfaitement que Yasmin n’attend rien de ta part et serait contente de simplement te recevoir avec ta petite sœur pour célébrer, et c’est de savoir qu’elle ne s’attend à rien qui te donne d’autant plus envie de la gâter autant que possible. Yasmin t’invite rapidement à venir prendre place autour de la table en te laissant entendre qu’elle a quelque à te dire. Si ton train de pensées tend souvent à prendre des virages plutôt négatifs, tu n’as pas l’impression que la nouvelle que veut te partager Yasmin n’en est pas une bonne. Parce qu’elle semble un peu nerveuse et agitée oui, mais elle semble bien, alors tu espères sincèrement que c’est quelque chose de positif. « J’ai rencontré quelqu’un. » Et à voir le sourire qui s’étire sur ses lèvres, c’est une rencontre qui fait du bien au cœur. Tout de suite, tu te sens rassurée et tu lui laisses tout le temps et l’espace dont elle peut avoir besoin pour t’en dire plus sur cette fameuse personne qui réussit à égayer son visage de la sorte. « Elle s’appelle Helen… Elle est médecin. » Ta bouche s’ouvre légèrement en forme de "oh" sans que le moindre son n’en sorte. Est-ce que tu savais que Yasmin aimait aussi les femmes? Non. Est-ce que cela fait vraiment une différence? Pas le moins du monde, surtout pas alors que tu peux l’apercevoir rougir à la simple mention de c’est fameuse Helen, une réaction qui ne manque pas de te faire sourire en retour. « Et c’est la femme la plus merveilleuse qui existe. » « Wow Yas. Je suis tellement contente pour toi. » que tu lui laisses entendre avec douceur et sincérité alors qu’une de ses mains s’empare de l’une des tiennes. « Dis-moi en plus. » que tu l’intimes, curieuse et avide de plus de détails. « Ça fait combien de temps que tu la connais? Comment vous vous êtes rencontrées? Est-ce qu’elle a rencontré Derya? » Cette dernière question te permettra de savoir à quel point c’est sérieux entre elles, Yasmin qui a toujours été une maman ours avec sa fille n’a pas l’habitude

« Et toi? Qu’est-ce que tu voulais me dire? » Moment d’hésitation alors que tu te demandes par où commencer. Il y a tellement de choses qui semblent s’être produites dans la dernière semaine, ou plutôt dans le dernier mois en entier que tu n’es pas certaine des informations que tu es censée partager avec elle d’abord et avant tout. Alors tu commences avec ce qui fait le plus de sens: lui parler de ce qui implique directement ta petite sœur. « La maison de ma mère a été touchée par les incendies. Je sais pas trop où elle est depuis, mais Jessie reste avec moi à temps plein, depuis. » Tu sais que Yasmin risque d’avoir des questions, beaucoup de questions, alors tu tentes de prévenir avant lui offrant des réponses avant que celles-ci ne viennent. « Jessie était pas là, ma mère non plus, elles sont toutes les deux correctes. Aux dernières nouvelles, ma mère était à Kilcoy, mais j’en sais pas plus. Comme tu le sais, elle est pas exactement fiable lorsqu’il s’agit de retourner ses appels… » Ta mère avait pratiquement disparu de la carte depuis que la nouvelle de l’incendie était tombée, et comme toujours, ça ne manquait pas de te rendre complètement folle de penser que pendant cette période festive où l’esprit de famille est censée être au cœur de tout, en plus du drame récent de la porte de sa main, elle ne cherche même pas à savoir comment va ta sœur. Comment vont ses filles. « J’ai pas osé emmener Jessie à la coloc où je reste, donc on est temporairement installées chez quelqu’un avec qui j’ai… j’ai renoué récemment. » Disons-le comme ça. « Tu te souviens d’Alistair? » Yasmin n’oublie jamais rien, tu doutes qu’elle ait soudainement oublié le seul homme que tu lui as présenté en presque quinze ans, même si cela fait longtemps désormais.