Ce n’est pas nouveau, Rafael prend souvent des décisions impulsives sans réellement penser à tout ce que ça comporte. Quatre mois pour préparer un mariage, c’est assez court. Depuis qu’ils sont en plein dedans, il comprend enfin pourquoi les gens sont intelligents et qu’ils se prennent un an à l’avance pour organiser tout ça. Emily est bien plus investie qu’il ne l’est. Sans doute qu’elle réalise son rêve de princesse qu’il n’a pas particulièrement. Rafael pourrait facilement se contenter d’un mariage minimaliste. Après tout, ils sont encore tous les deux aux études. Ils n’ont pas une fortune à mettre là-dedans et heureusement que sa fiancée est plus que compréhensive là-dessus. Tant qu’il est entouré des personnes qui comptent pour lui, le reste lui importe peu à Rafael, alors il est d’accord avec absolument tout ce qu’Emily décide sans même chercher à s’obstiner. Ça la rend heureuse et c’est tout ce qui compte pour lui. Il n’aurait jamais penser avoir à choisir une fois dans sa vie une couleur de serviette de table. Les deux couleurs qu’elle lui a montré lui semblaient exactement les mêmes. Elles sont blanches quelque chose. Franchement, il a oublié le nom exact à la seconde où elle a validé leur commande. Ça l’intéresse plus ou moins les préparatifs, mais il s’investit quand même. Ou plutôt il fait acte de présence et elle ne réalise pas vraiment que même s’il n’était pas là, ça ne changerait pas grand-chose, parce qu’il passe son temps à lui dire qu’il est d’accord avec elle. Puis, il y a son sourire qui s’illumine de bonheur et, putain, ce que juste ça, ça le rend heureux à son tour. Elle est parfaite, Emily. Il est complètement fou d’elle. Il passe ses journées entière à la dévorer du regard, parce que c’est défnitivement la plus belle femme qu’il n’a jamais vu de sa vie et c’est la sienne. Ils vivent ensemble depuis quelques semaines déjà et ça se passe plutôt bien. Rafael est comblé. Il est heureux. Il est convaincu qu’il a rencontré la femme de sa vie. Aujourd’hui, c’est au fleuriste qu’elle l’a trimballé. Emily est en grande conversation avec la vendeuse depuis plusieurs minutes pendant que Rafael fait le tour de la boutique en faisant semblant de regarder le stock. Ça aussi, il s’en fout un peu. C’est fleurs là ou une autre, ça lui est complètement égale, mais il sait à quel point c’est important pour sa future femme. Chaque détail lui semble important pour tout dire. Quand la vendeuse part faire il ne sait pas quoi dans l’arrière boutique, Rafael vient entourer la taille d’Emily par derrière puis dépose un baiser sur sa joue et laisse son menton prendre appuie sur son épaule. « Tu as réussis à trouver ce que tu veux ? » qu’il lui demande en se disant plutôt que ça va le rendre dingue si elle répond que non et qu’elle veut aller dans un autre fleuriste. Il crève la dalle. C’est quand le moment où ils vont bouffer cinquante gâteau différent plutôt ? Sinon, il y a le stand de tacos à deux coins de rues qui lui a fait de l’oeil lorsqu’ils ont fait le chemin pour venir jusqu’ici.  « Les deux sont jolis. » qu’il ajoute par la suite devant ce qui lui semble être les deux qu’elle hésite à choisir, comme si ça pouvait l’aider à faire un choix alors que ça ne l’aide pas du tout.

@emily harrington

« Oui, je pense que je vais prendre celui-ci. » Alléluia, elle a fait un choix. Ça veut donc dire que c’est terminé pour aujourd’hui. À moins qu’elle n'ait prévu autre chose pour après ? Personne ne s’étonnerait que sa fiancée lui ait exposé un plan détaillé de sa journée et qu’il en ait déjà oublié la moitié. « Excellent choix. » qu’il commente même si sa réponse aurait été exactement la même si elle avait choisi l’autre. Rafael redresse légèrement la tête lorsqu’elle se retourne vers lui pour le regarder. Le sourire d’Emily reflète aisément sur le sien. C’est automatique, dès qu’elle sourit, il ne peut pas s’empêcher de faire de même, totalement absorbé par son charisme. « Tu sais, si tu ne veux pas être là, tu peux me le dire, hein. Je peux gérer les fleurs toute seule. » La belle phrase trop facile. Il n’est pas dupe au point de croire qu’elle ne serait pas déçue s’il lui disait ne pas vouloir être là. De toute manière, c’est un peu trop tard pour le libérer : sa décision est déjà prise, alors le calvaire achève. « J’ai pas envie d’être nulle part ailleurs. » qu’il lui confirme alors que son sourire s’élargit encore un peu plus. Il vient sceller sa promesse d’un rapide baiser contre ses lèvres. Est-ce qu’il préférerait faire autre chose ? Oui, totalement. Est-ce qu’il a envie d’être ailleurs alors que la femme qu’il aime se trouve ici ? Non, absolument pas. Personne ne pourrait le croire, parce qu’ils sont en train d’organiser un mariage, mais ils en sont encore à leur tout début dans leur couple. Ils en sont encore à l’étape où l’absence de l’autre devient rapidement un manque, où il pense à elle sans arrêt, qu’il rêve de la retrouver dès qu’il la quitte. Alors, oui, même si ça l’emmerde un peu, c’est ici qu’il a envie d’être, avec elle et son sourire rayonnant de bonheur. Rafael se détache d’elle à contrecœur quand la vendeuse refait son apparition. Il les laisse tous les deux régler les derniers détails. On ne se préoccupe de lui que lorsque le temps de régler la facture arrive. « Allons y, j'ai l'impression que ton estomac est tombé dans tes talons ! » Son rire se mêle à celui d’Emily qui vient prendre sa main dans la sienne alors qu’ils sortent tous les deux du fleuriste. Oui, dépêchons-nous de le nourrir avant qu’il ne devienne grincheux. Le soleil est éblouissant aujourd’hui. Les chaleurs de l’été qui pointera bientôt le bout de son nez font du bien. Rafael descend ses lunettes de soleil devant ses yeux alors qu’ils se mettent en marche. « Tu veux manger quoi? » Il ne prend même pas la peine de réfléchir que sa réponse est déjà prête. « J’ai vu un stand à tacos pas loin si ça te va. » Rapide, facile et abordable. Quoi demander de plus ? Et puis, c’est plutôt prévisible devant lui qui pourrait se nourrir exclusivement de tacos et de burritos. Un vrai cliché mexicain. En moins de dix minutes, ils arrivent à destination au grand bonheur du ventre de Rafael qui gargouille depuis trop longtemps. Il échange quelques mots en espagnol avec l’homme qui tient le stand, à croire que tous les hyspaniques de la ville se connaissent et c’est presque ça, oui. Rafael se commande la version la plus épicée et il se retourne vers sa fiancée pour qu’elle fasse son choix à son tour. Il sort ensuite un billet de son porte-monnaie pour régler le tout. « Faudra raffiner ton palais si tu veux survivre au temps des fêtes chez mes parents, corazón. » qu’il ajoute en riant légèrement. Avec les repas extra épicés de sa mère, oui, faut être prêt.

« J’aurais été surprise que tu proposes autre chose. Mais ça me va. » Il laisse échapper un rire. Est-il déjà devenu si prévisible ? Heureusement qu’il se rattrape à bien d’autres niveaux avec ses idées qui semblent sortir de nulle part. Encore plus heureusement pour leur couple, Emily le suit dans à peu près tout. Sans plus attendre, les deux amoureux se mettent en marche pour aller rejoindre le stand à tacos. Il commande le premier avant de se tourner vers la blonde pour qu’elle lui dise son choix. « Pas trop épicé, s’il te plaît. » Il acquiesce d’un signe de tête avant de se retourner pour régler la commande. Il ne perd pas de temps à la taquiner sur les repas des fêtes qui l'attendent dans sa famille avec un sourire amusé aux lèvres. « Oh, ne t’inquiète pas. Je vais m’entraîner avant. Je compte bien impressionner ta mère. » Non, il n’en doute absolument pas. Emily se laisserait probablement brûler les papilles gustatives pour impressionner sa mère justement. Elle se met beaucoup trop la pression. Ce n'est absolument pas nécessaire tout ça. « Tu t’mets pas trop la pression hm ? » qu’il lui dit d’un ton plus sérieux. Sa mère ne risque pas de se vexer pour si peu. Rafael ne serait même pas surpris qu’elle s’assure plutôt qu’Emily ait un repas à son goût pour l’événement. « Tu sais bien qu’ils t’adorent déjà. » qu’il ajoute avec un clin d’oeil à l'appuie. Emily n’a plus ses preuves à faire auprès de la famille Gomez. Ils l’ont accueilli les bras ouverts dès la première rencontre. Ils ont évidemment eu un petit choc lorsqu’ils leur ont annoncé qu'ils allaient se marier en début d'année, mais, bon, ça va, ils ont digéré le truc depuis, ou ils font semblant peut-être. Peu importe. Leur commande arrive au bout de quelques minutes. Rafael donne sa commande à sa fiancée, puis ils vont tous les deux s’installer sur un banc libre pas trop loin. Il déballe son premier tacos, puis glisse son bras gauche le long du banc derrière Emily. Impatient de soulager son ventre qui crie famine, il ne perd pas de temps à prendre une première bouchée. Il se laisse surprendre par la chaleur du tacos. « C’est encore plus épicé que d’habitude ? » Elle se met à rire et il laisse un sourire glisser sur ses lèvres. Il adore son rire, se dit qu’il espère pouvoir la rendre aussi joyeuse pour le reste de leur vie. Il lui fait alors signe de la tête que non. Ce n’est pas fort en épices. C'est juste parfait même. « Fait gaffe, c'est super chaud. » qu’il rectifie plutôt la bouche à moitié pleine. La grande classe, oui. Il n'a pas retenu sa leçon pour autant en revenant croquer dans son tacos aussitôt que la première bouchée est avalée. Il a faim, que voulez-vous. D'ailleurs, le deuxième est ingéré aussi rapidement que le premier. La main de Rafael se glisse contre l’épaule opposée d’Emily, puis il la resserre un peu plus contre lui.  « Est-ce qu’il y a autre chose que tu veux préparer pour le mariage ? » qu’il lui demande par la suite. Honnêtement, Raf ne s'est plus trop ce qui reste à choisir ou à planifier pour le grand jour. Il se fie complètement à Emily qui gère le tout à la perfection. Avec les quelques semaines qu'ils leur restent avant de s’unir pour la vie, il ne doit plus rester grand-chose à faire, non ?

« Tu sais, si tu continues comme ça, tu vas finir ton repas avant même que je commence le mien, » Il laisse un rire s’échapper d’entre ses lèvres. Que voulez-vous ? Il est affamé et c’est quasi impossible qu’il soit capable de faire autre chose tant que son estomac n’est pas rassasié. Il doit avoir pratiquement battu un record en engloutissant ses deux tacos en l’espace de cinq minutes alors que sa douce entame à peine le sien. « Ce n’est pas une question de pression, je veux juste… m’assurer que tout soit parfait. Ta mère a ce don pour accueillir les gens, pour créer une atmosphère chaleureuse et mémorable. Je suppose que j’aimerais faire honneur à ça. » Que tout soit parfait. C’est exactement la description d’une personne qui se met la pression dans l’esprit de Rafael. Il a un peu de mal à comprendre cet aspect de la personnalité d’Emily. Elle qui laisse toujours une bonne impression dès qu’elle pénètre dans une pièce, pourquoi elle s’inquiète autant ? Il ne connaît personne qui ne l’apprécie pas. Elle a simplement à être elle-même et le tour est joué. Rafael tente de la rassurer en lui disant que ses parents l’apprécient déjà. Voilà une raison suffisante pour s’enlever une pression. Il n’épouserait pas une femme qu’il n’aime pas… bon, oui, il n’en fait toujours qu’à sa tête et, même si ça le désolerait, ça ne l'empêcherait pas de le faire. « Ils sont trop gentils avec moi, c’est tout. » C’est tout. Bon, sa technique pour la rassurer est visiblement un échec. « Justement, ils seraient de vrais tyrans s’il ne t’aimait pas. » qu’il ajoute alors que son sourire s’étire un peu. Son père est un vrai doux, alors, non, il ne serait jamais méchant avec elle qu’il l’apprécie ou non. De ses parents, c’est de sa mère qu’il retient son caractère de feu. Son non-verbale parlerait sûrement pour elle si elle n’apprécierait pas sa brue, mais elle ne l’évoquerait pas non plus à voix haute. Emily vient se caler contre lui alors qu’il resserre son étreinte autour de ses épaules. Rafael baisse les yeux et elle relève les siens sur lui. « Hm, il reste encore quelques détails. On doit finaliser le menu pour le repas, choisir les derniers morceaux pour la playlist, et… il y a cette question des gâteaux. » Lui qui croyait qu’il en avait presque terminé, il trouve que la liste est encore bien longue. « Oh, et les cartes de placement ! Je pensais qu’on pourrait les faire nous-mêmes, tu sais, pour ajouter une touche plus personnelle. » Il acquiesce alors d’un signe de tête. Ce n’est pas comme s’il allait être en désaccord sur quoique ce soit. Il est déjà prêt à être son mari. Il est d’accord avec absolument tout ce qu’elle dit. « Mais honnêtement, je crois qu’on est presque prêts. C’est un peu effrayant, non ? » Le commentaire lui arrache un sourire amusé. Est-ce que c’est vraiment l’émotion qui doit ressortir lorsqu’on planifie ce qui doit être le plus jour d’une vie ? Enfin, c’est ce que tout le monde raconte. Il pourra bientôt découvrir si c’est vrai ou pas. « C’est pas l’idée de passer le reste de ta vie avec moi qui t’effraie j’espère ? » qu’il lui demande. Lui, il n’a pas peur. Il est confiant. Il l’est toujours. Même si leur journée tourne en véritable fiasco, ça lui importe peu. Il veut juste se marier avec la femme qu’il aime. Le reste n’a pas d’importance. « Et toi ? Il y a quelque chose que tu aimerais pour le grand jour ? Une tradition particulière, une surprise que tu voudrais inclure ? » Il hausse légèrement les épaules avant de lui faire signe que non de la tête. Il resserre doucement ses doigts contre les siens quand elle lui prend la main. Rafael et son impulsivité serait capable de la demander en mariage pour l’épouser le lendemain. Il n’a pas besoin de réfléchir ni de planifier quoique ce soit. Il veut simplement se laisser guider par le moment présent. Des surprises, il y en aura. Quoi ? Il ne le sait pas encore, ça viendra au moment venu. « Non, rien de particulier. J’veux juste t’épouser devant toutes les personnes importantes pour nous. » Il ne veut rien de plus, Rafael. Il veut se marier entouré des personnes qu’il aime et s’amuser. C’est tout. C’est un homme simple… parfois. « Tu sais, parfois je me demande si je ne rêve pas tout ça. Toi, nous, ce mariage… ça me semble presque trop beau pour être vrai. » Il sait que Emily a un passif compliqué en amour. Quelque chose qu’il ne peut pas vraiment comprendre. Oui, il en a eu des déceptions amoureuses, comme tout le monde sans doute. Mais il n’a pas été écorché par la vie comme elle. Alors, oui, il peut comprendre que ça lui semble irréaliste d’être dans une relation aussi saine pour une fois, de vivre une histoire vraie et sincère. « T’as besoin que j’te pince pour te montrer que tu rêves pas ? » qu’il demande en riant doucement. Raf glisse doucement une main contre sa joue et la couvre d’un regard amoureux. « J’aurais aimé te rencontrer avant. » Pour qu’elle ne ressente jamais l’impression de ne pas mérité ce qui leur arrive aujourd’hui. Pour l’aimer depuis plus longtemps. Il se penche légèrement vers elle pour venir l’embrasser de nouveau. En cet instant précis, il n’a aucun doute : Emily, c’est la femme de sa vie. Ça ne peut pas être autrement.