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 'cause baby now we got bad blood [kylio]

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Message(#) Sujet: 'cause baby now we got bad blood [kylio] 'cause baby now we got bad blood [kylio] EmptySam 2 Jan 2016 - 12:18



'cause baby now we got bad blood
Kyrah & Elio


Recroquevillée sur le canapé, je reste les yeux rivés dans le vide, mes bras entourant mes genoux rabattus contre mon ventre. « Oulà, t’es en mode dépressive ? » Je relève la tête assez rapidement vers Kelya qui s’adresse à moi. « Hein ? Euh.. non… » Elle fronce un peu les sourcils et vient me rejoindre pour s’asseoir sur la table basse, c’est son truc ça, à Kelya.  « Qu’est-ce qu’il y a ? » Je secoue la tête comme une enfant qui boude. « J’ai pas envie d’y aller… » Elle sourit un peu et je fronce les sourcils à mon tour. « Pourquoi tu te marres ? » « Je me marre pas, je trouve ça mignon. Mais faut que tu y ailles, c’est important, sinon ça va être un carnage quand tu vas accoucher ! » Je soupire fortement pour lui faire comprendre que je n’aime pas quand elle me fait la morale. « En plus c’est loin, ils font chier, il avaient plus de place dans la clinique là où je vais accoucher. Du coup ils m’ont envoyée à l’autre bout de la ville. » Elle vient poser ses mains sur mes genoux. « Tu veux que je vous prête ma voiture ? » Je ne réponds rien, mais elle doit bien voir dans mon regard que ça m’intéresse grandement. J’espère juste qu’Elio a son permis, parce que moi, je n’ai pas conduit depuis un bail, et du coup, pas sûr que je m’en sorte à merveille, surtout avec le stress. « Merci Kelya. » Je ne la remercierai jamais assez d’être aussi présente pour moi, à l’écoute. Le jour où je l’ai rencontrée, je ne pensais pas que j’allais rester, et puis ça fait 6 mois. C’est fou quand même. Elle se lève et me donne les clefs de la berline. « Tiens, j’ai fait le plein hier, tu m’appelleras quand vous serez rentrés, pour me raconter ? » Je hoche la tête et me lève pour aller la prendre dans mes bras et lui déposer un baiser sur la joue. Kelya, c’est un peu devenu comme ma grande soeur, un truc comme ça, mon amie la plus proche, de toute évidence. Elle passe finalement la porte pour aller bosser, alors que je regarde défiler l’heure, jusqu’à ce j’entende la sonnette de la maison. Je me lève rapidement et vais ouvrir à Elio avec un petit sourire. Sans réfléchir, je viens lui sauter dans les bras et dépose un baiser sur ses lèvres. C’est vrai que la dernière fois qu’on s’est quittés - il y a moins d’une semaine - c’était un peu chaud tendu. Mais j’ai envie que ce premier cours se passe bien, vraiment. Et si j’étais en mode boudage il y a encore dix minutes, les hormones me permettent de changer d’émotion en une fraction de seconde. Généralement ça m’énerve, mais pour une fois, ça a du bon ! Je laisse le jeune homme entrer, le temps que je me prépare. « Kelya nous a laissé les clés de sa voiture, comme je lui ai dit que c’était loin, j’avais pas envie d’y aller en métro. » J’enfile mes chaussures et relève la tête vers Elio. « T’as ton permis au moins ? » Heureusement il me répond que oui, et j’enfile un petit gilet, au cas ou. Après un petit soupir pour me donner la motivation, nous quittons la maison que je ferme à clés, et nous montons dans la grosse et belle voiture. «  Trop la classe ! J’adore ! » Je me dandine sur mon siège et attache ma ceinture. Je suis hystérique, je sais pas trop bien pourquoi, puisque je n’ai pas envie d’y aller, mais être avec lui m’apaise, il faut croire, et puis, ça peut pas être catastrophique, finalement, c’est pas grand chose, c’est pas comme si c’était le jour de mon accouchement ! Doucement, nous commençons à rouler, et je sens bien qu’il faut quelques minutes à Elio pour arriver à se sentir à peu près à l’aise avec cette voiture. Je me doute pourtant qu’avec son père, il a dû en conduire quelques une de grosses voitures comme celle-là. J’hésite un moment, et me laisse aller à venir déposer ma main sur la cuisse du beau brun. Visiblement étonné, il tourne la tête vers moi pour me regarder, et je lui souris. Nous avons de plus en plus de petites attentions, de petits gestes qui pourraient nous faire passer pour un couple, même si ce n’est pas tout à fait le cas. Peut-être que c’est notre fille qui m’incite à faire tout ça, qui sait.

Mon téléphone sonne dans ma poche et ma main quitte la jambe d’Elio pour aller le chercher. Je quitte la route des yeux quelques secondes, et je n’ai même pas le temps de me rendre compte de ce qu’il se passe. Tout va très vite, trop vite. Ma tête tourne, mes yeux se ferment par la vitesse et la violence des secousses. Et puis plus rien. Le trou noir, béant. A mon réveil, quelques bip entêtants, agressifs, et ma tête qui me fait un mal de chien. J’ouvre doucement les yeux, avec difficulté. J’ai mal partout, des courbatures visiblement. Ma chambre d’hôpital est vide à mourir. L’espace d’un instant, je pense à Elio, qui conduisait la voiture. Pourquoi il n’est pas là ? Est-ce qu’il va bien ? Je ne pense pas directement à notre fille, Elio est bien plus important pour moi. Prise de panique, j’appuie sur le bouton d’appel, plusieurs fois, successivement, comme une folle. Je veux voir quelqu’un, je veux voir Elio. Une infirmière arrive en courant. « Mademoiselle, calmez-vous, ça va aller. » « Mon… Elio… mon petit-ami qui conduisait la voiture ? Où est-il ? Est-ce qu’il va bien ? » Le bip de la machine semble courir tellement mon coeur bat à une vitesse folle. « Il va bien, calmez-vous. Je vais le chercher. Restez allongée et respirez calmement. » Il va bien. Il va bien. J’essaie de faire comme elle m’a dit, respirer calmement, et le bip se calme lui aussi. Soudain la porte s’ouvre et je peux voir le visage d’Elio, un peu amoché, il a quelques sparadraps ici et là, la lèvre ouverte, l’arcade dans un sale état vu le gros pansement, et son t-shirt est ensanglanté. Je lui tends la main, j’ai envie de pleurer. Je le prends dans mes bras et le serre contre moi. « J’ai eu tellement peur… Tu vas bien ? » Je l’éloigne un peu de moi pour pouvoir le regarder et ma main glisse sur sa joue doucement, mon pouce caresse sa plaie au niveau de sa lèvre, et des larmes coulent sur mes joues, je crois que je relâche la pression. Mais d’un seul coup,  je sens une douleur lancinante dans mon ventre. Quelque chose d’horrible. Je viens poser mes mains sur mon ventre et me plie de douleur. « Qu’est-ce qui se passe ? Elio, appelle quelqu’un ! » Je me crispe tellement la douleur est forte, je n’arrive plus à penser, je sais juste que j’ai mal. Il n’est pourtant pas tant que j’accouche !

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Message(#) Sujet: Re: 'cause baby now we got bad blood [kylio] 'cause baby now we got bad blood [kylio] EmptySam 2 Jan 2016 - 14:57



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Kyrah & Elio


Je ne sais sincèrement pas à quoi m’attendre, ces cours ont l’air d’être parfaitement barbants mais je vais le faire pour Kyrah, pour notre fille et évidement pour moi. Je frappe à la porte de Kyrah pile à l’heure ce qui est plutôt étonnant pour moi. Rien n’a entravé mon départ pour une fois, les jumeaux étaient tranquilles, Kaecy n’a pas posé plus de question. Elle semble beaucoup plus apaisée depuis que j’ai arrêté de lui cacher mon histoire avec Kyrah même si elle n’est pas vraiment emballée. Quand la porte s’ouvre Kyrah me saute des les bras pour venir m’embrasser. Je sourie légèrement contre ces lèvres en serrant son corps contre moi, je ne m’attendais pas à un tel accueil mais je ne vais pas m’en plaindre bien au contraire. « Kelya nous a laissé les clés de sa voiture, comme je lui ai dit que c’était loin, j’avais pas envie d’y aller en métro. » « Cool » Je rentre dans la maison fermant la porte derrière moi le temps qu’elle se prépare. « T’as ton permis au moins ? » « Oui oui. » Je ne conduis pas très souvent mais je l’ai. A une époque j’étais un peu fou sur la route aujourd’hui je me contente de l’être avec ma trottinette, mais puisque notre rendez-vous n’est pas tout proche je ne vais pas me plaindre. Nous rentrons dans une énorme voiture qui me fait penser à celle que mon père a l’habitude de conduire.   «  Trop la classe ! J’adore ! » Je suis un peu moins emballé qu’elle, je n’ai jamais trop aimé la voiture mais je démarre prenant un certain temps pour me faire à l’engin. Une fois en main je me débrouille comme je peux dans la circulation. La main de Kyrah vient se glisser sur ma cuisse et je relève les yeux un peu étonné. J’aime ce geste tendre qu’elle m’offre sans rien demander de plus et un sourire sincère vient fendre mon visage. Son téléphone sonne et elle se défait de moi, j’ai un léger coup d’œil vers elle… Juste le temps de la voire – cette voiture. Celle qui nous fonce dessus. « Putain mai… » C’est trop tard, le choc est brutal, la voiture rentre côté passager – côté Kyrah. La violence du choc nous éjectant en l’air la voiture tourne ça fait du bruit, ma tête tape contre quelque chose de dur, encore et encore. Ca dure une éternité. Un flash tellement long dans ma tête… On dit que quand on meurt on voit toute sa vie défiler devant soi… Je n’allais sans doute pas mourir car le seul moment que je voyais c’était ce dernier avec cette certitude stupide « J’avais la priorité. »

Tout mon corps me fait mal, j’ai l’impression d’avoir été passé dans un broyeur. J’arrive à peine à ouvrir les yeux parce que le sang me coule sur le visage. Je tente de l’essuyer avec mes mains mais tout ne semble n’être plus que sang. La tête en bas je suis retenu uniquement par la ceinture de sécurité. « Kyrah… » Ma voix est roque, étouffée. J’entrouvre les yeux et elle est à côté de moi encore attachée elle aussi. « Kyrah… Réponds moi… » Elle ne fait pas un bruit, il n’y a pas un son si ce n’est quelques personnes qui semblent courir vers notre voiture. Ma main cherche à tâton celle de Kyrah. Je la trouve et la serre fort dans la mienne. « Je t’en prie Kyrah, réponds moi, REPONDS MOI ! » Je me sens devenir hystérique, il faut qu’elle me parle, il faut qu’elle aille bien, je peux pas l’avoir tué, je peux pas vivre avec ça. « Ca va aller Kyrah… » Je sens les larmes couler sur mes joues, ou c’est le sang, je ne sais plus, je sens presque plus mon corps comme si je m’en séparais. « Monsieur tout vas bien ? » Je vois un homme se mettre au sol pour regarder à l’intérieur de la voiture. « Non, non elle me répond pas. Kyrah elle va pas bien, il faut l’aider. » Je suis en panique totale, je ne peux rien faire je suis coincé moi aussi. « On a appelé les secours, il vont arriver. Vous pouvez vous détacher ? » Je n’ai même pas essayé. Je tâtonne une fois de plus vers le côté et appuie sur le bouton de la ceinture. Le choc avec le sol est violent, des bouts de verres me lacèrent le corps et je lâche la main de Kyrah pour un moment. « Il faut sortir monsieur. » Passant mon sweet sur mon visage j’arrive enfin à y voir un peu plus claire. « Non, NON ! Je reste là, je dois la détacher aussi. » Pourquoi elle ne me répond pas. « Attendez les secours, on ne sait pas ce qu’elle a comme injures. » Il a raison et c’est probablement la seule phrase censée de que suis capable d’entendre. Je rampe un peu pour venir à sa hauteur et lui reprendre la main. « Je t’en prie Kyrah… Je t’en prie… » Je regarde son corps inanimé en pleurant mais quelque chose me calme alors. « Elle respire… ELLE RESPIRE » J’ai hurlé, de bonheur, de peine je ne sais pas. Je reste dans cette même position pendant ce qui me semble des heures priant pour que Kyrah et notre fille s’en sortent. J’entends à peine les voix qui me disent que je ferais mieux de sortir jusqu’à cette voix grave. « Monsieur c’est les secours, vous pouvez sortir d’ici. » Je ne les regarde même pas. « Non, non je sors pas sans Kyrah, elle est enceinte. Il faut l’aider. IL FAUT L’AIDER. » Je m’agite un peu plus. Je suis en pleine crise de panique puis je sens une piqure dans ma cuisse. Je me retourne légèrement pour voir un homme en blanc avec une aiguille puis je sombre dans le noir.

Quand je reviens à moi je suis dans l’ambulance. Sans Kyrah. « Restez calme monsieur, votre amie est en vie. » Ces premiers mots me rassurent, mais pourquoi elle n’est pas avec moi. « On vous a administré un calmant, nous sommes en chemin vers l’hôpital. Il faut que vous restiez calme. » J’essaye de respirer mais tout me semble plus dur comme si un éléphant c’était assis sur moi. « Elle va bien ? Et le bébé. » « On vous tiendra au courant. C’est votre femme ? » J’ai la gorge sèche et peine à articuler. « N… Non mais c’est mon enfant. » « On vous donnera des nouvelles. Mais pour le moment il faut nous laisser faire notre travail, vous avez été bien amoché vous aussi. » Je le laisse faire. Mon esprit est occupé uniquement par Kyrah et notre fille mais je me laisse faire comme un pantin. Ils me font des points, des pansements, des examens étranges et je ne dis rien. Je repose cette même question à intervalle régulier. « Comment va Kyrah ? Et le bébé? » Mais personne ne répond rien. Je sais que si je m’excite on va m’injecter à nouveau un calmant alors je reste là sans rien faire. J’ai refusé de passer les vêtements de l’hôpital et on n’a rien eu à redire. Une fois fini avec moi il me relaie à cette salle d’attente où personne ne me dit rien. Je ne suis pas le mari, je ne suis pas la famille, rien. Je ne mérite rien. J’ai l’impression que ça dure des heures avant que quelqu’un vienne enfin me voir. « Monsieur Harrington ? Vous pouvez me suivre. » Je me lève en panique. « C’est Kyrah ? Elle va bien elle… » La femme fait un tête étrange et je me sens pâlir. « Elle c’est réveillée et vous réclame, le médecin va venir vous voir. » Je la suis jusqu’à rentrer dans la chambre de Kyrah, mes yeux sont embués quand il se posent sur elle. Elle a des égratignures un peu partout mais elle est réveillée. Je cours presque vers elle attrape sa main puis je vais me nicher dans ces bras. Je me sens tellement apaisé d’un coup. « J’ai eu tellement peur… Tu vas bien ? » J’ose à peine me défaire d’elle tant j’ai peur qu’elle m’échappe a nouveau. « Je vais bien maintenant que je sais que toi aussi… J’ai cru que j’allais devenir fou. Ils m’ont rien dit, ils… » Ces mains glissent sur mon visage, sur ma lèvre amochée et nos regards pleins de larmes se croisent. Puis d’un coup Kyrah se plie en deux sous mes yeux. Je blanchis en la regardant. « Qu’est-ce qui se passe ? Elio, appelle quelqu’un ! » J’appuie sur le bouton puis je cours dans le couloir pour ameuter une infirmière qui vient vite vers nous. Elle semble très mal à l’aise évite nos regards et injecte une substance à Kyrah. « C’est un anti douleur, le médecin va arriver… » Je la regarde sans comprendre. « Qu’est ce qui se passe ? » Elle baisse les yeux. « Le médecin va arriver… » Je sens qu’il se passe quelque chose de grave. Kyrah aussi et déjà la silhouette d’un homme se dessine dans l’entré de la chambre. L’infirmière s’en va alors qu’il prend place à côté de Kyrah. « Mlle Malikov, je suis le Dr. Palin, vous avez eu un gros traumatisme lors de cet accident… » Il relève le regard vers moi. « Vous êtes le père de l’enfant. » J’hoche la tête ma main allant attraper celle de Kyrah. « Le choc de l’accident a déclenché les contractions… » Quoi ? Non c’est trop tôt beaucoup trop tôt… Elle ne peut pas naitre maintenant. « C’est ce que vous avez senti mais… Je suis désolé nous n’avons trouvé aucun rythme cardiaque à l’échographie… Votre enfant n’a pas survécu. » La violence de la nouvelle me terrasse. Ma main quitte celle de Kyrah alors que je comprends ce qu’il est entrain de dire. Cet accident a tué notre fille… Je l’ai tué. Ma lèvre inférieure tremble alors que je me replie sur moi même. « A cet âge, le bébé doit normalement être sorti par voix basse, mais vous n’êtes pas en état… Nous allons faire une césarienne quand votre état le permettra. » Je regard la poche de sang visé au bras de Kyrah sans pouvoir dire un mot. « Je vais vous laisser le temps de digérer l’information, vous pouvez appeler les infirmiers si vous avez des questions je reviendrais plus tard. » J’ai l’impression qu’il nous a balancé cette bombe mais qu’il s’en fout totalement. Il quitte la salle et je reste silencieux. Je ne peux rien dire – rien faire. Je n’ai même plus de larmes. Je ne peux pas y croire. Ca ne peut simplement pas être vrai, il a du se tromper.

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Message(#) Sujet: Re: 'cause baby now we got bad blood [kylio] 'cause baby now we got bad blood [kylio] EmptySam 2 Jan 2016 - 23:44



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Kyrah & Elio


A l’instant où mon corps retrouve le sien, tout va mieux. Je peux me serrer contre lui, respirer son odeur, sentir la chaleur de son corps et la douceur de sa peau. J’ai eu tellement peur. Certes, la voiture qui nous est rentré dedans a foncé de mon côté, mais Elio aurait très bien pu avoir moins de chance qu’il n’en a eu. On ne sait jamais, dans les accidents, tout peut toujours arriver. Je lui demande s’il va bien, mais ne me détache pas de suite de lui, j’ai trop besoin d’être sûr qu’il est bel et bien là. « Je vais bien maintenant que je sais que toi aussi… J’ai cru que j’allais devenir fou. Ils m’ont rien dit, ils… » Je le regarde longuement, alors que mon coeur qui s’était emballé, se calme doucement, rassuré que tout aille bien pour lui. Mais je n’ai même pas le temps de le laisser me parler plus longtemps, que déjà je me tords de douleur. J’ai presque du mal à articuler quelques mots pour demander à Elio qu’il aille chercher de l’aide. L’infirmière revient vite et vient mettre une dose de quelque chose dans ma perfusion. « C’est un anti douleur, le médecin va arriver… » « Qu’est ce qui se passe ? » « Le médecin va arriver… » Je n’arrive même pas à avoir les idées claires, penser à ce qui pourrait bien se tramer, j’ai bien trop mal pour ça. Mais heureusement, le calmant fait effet assez rapidement, et je commence à me calmer. Un médecin arrive et je reste pour le moment les jambes repliées contre moi-même. « Mlle Malikov, je suis le Dr. Palin, vous avez eu un gros traumatisme lors de cet accident…Vous êtes le père de l’enfant. » Elio vient chercher ma main et j’entrelace nos doigts, refermant ceux-ci sur les siens fermement. « Le choc de l’accident a déclenché les contractions… » C’était donc ça. Et c’est donc ce que je vais devoir ressentir d’ici quelques temps, et jusqu’à l’accouchement. Si c’était juste pour me montrer ce que ça allait donner, ce n’est pas drôle du tout. « C’est ce que vous avez senti mais… Je suis désolé nous n’avons trouvé aucun rythme cardiaque à l’échographie… Votre enfant n’a pas survécu. » Les yeux rivés sur la bouche du médecin, j’essaie d’assimiler ce qu’il vient de dire, mais ça ne veut pas rentrer dans ma tête. Par contre, le fait qu’Elio lâche ma main semble faire un vide bien plus étrange dans ma poitrine. « A cet âge, le bébé doit normalement être sorti par voix basse, mais vous n’êtes pas en état… Nous allons faire une césarienne quand votre état le permettra. » Bébé, voie basse, césarienne… Tout ça me passe au dessus, je ne prends pas conscience, je ne veux pas prendre conscience. « Je vais vous laisser le temps de digérer l’information, vous pouvez appeler les infirmiers si vous avez des questions je reviendrais plus tard. » Mon regard perdu au loin, le médecin quitte la chambre et je reste silencieuse, sous le choc. Ma respiration est saccadée, inconstante. Je m’arrête de respirer quelques secondes et reprends presque comme une asthmatique. La panique s’empare de moi. « Non… c’est pas possible. » Je tends la main pour venir attraper celle d’Elio, et, le regard déjà embrumé, je le tire pour venir poser sa main sur mon ventre. « Bouge, bouge je t’en prie, montre-leur qu’ils se trompent ! » Je ne veux pas voir la vérité en face, je crois sûrement que la main d’Elio va réussir à tout remettre en ordre, tout réparer, qu’elle va se mettre à bouger, qu’elle va prouver qu’elle est en vie, mais rien. Le néant. Je me sens horriblement mal, je suffoque. Je voudrais hurler, je voudrais tout casser, tout envoyer valser. Non, je n’avais pas envie de cet enfant à la base, mais je m’y étais attachée, je ne peux pas croire qu’elle ne soit déjà plus là, que la vie ne soit plus en elle, alors qu’elle est encore là, dans mon ventre. D’un seul coup, je retire ma perfusion d’un geste sec et me lève de mon lit. Que personne n’essaie de me retenir, ni même Elio. De toute manière, je crois qu’il est trop faible pour faire quoi que ce soit. Je me dirige presque en courant, en vacillant, jusque dans les toilettes, et la réaction physique ne tarde pas à se faire ressentir. La tête au dessus des toilettes, c’est comme si je me débarrassais de cette information qui me détruit déjà à petit feu. Je finis par me relever et je me fais simplement demi-tour jusqu’au lavabo pour me passer de l’eau sur le visage. Je tiens à peine sur mes jambes. Au moment de relever la tête, je vois Elio dans le reflet du miroir. Je le regarde une seconde, et finis par me retourner. Je sais, je sais déjà qu’il s’en veut, qu’il se croit coupable. Je réduis la distance entre nous et viens me jeter dans ses bras pour laisser aller les larmes qui ne demandaient qu’à couler. Mais Elio ne m’entoure pas de ses bras, il semble être comme un zombie. Je m’éloigne de lui et le regarde, encadrant son visage de mes mains. Il n’arrive même pas à me regarder dans les yeux. « Je sais déjà ce que tu es en train de penser. Mais arrête tout de suite. C’est de la faute de personne. Personne tu m’entends ? » J’essaie de le forcer à me regarder mais ce n’est pas chose facile. Je ne vais pas perdre le reste de forces qu’il me reste pour me battre contre lui. J’ai assez à faire avec mes émotions. Alors puisqu’il ne réagit pas, je laisse tomber mes mains et quitte la salle de bain, le laissant planté là avant de retrouver mon lit. J’appelle une infirmière qui ne tarde pas à arriver. « Ma perfusion s’est arrachée, je crois qu’il faudrait me la remettre, et si vous pouvez me donner une autre dose de calmant aussi, ou un somnifère ou un truc qui m’empêche de penser aussi… » «  Je suis désolée, je ne peux pas vous donner plus que le calmant que je vous ai administré tout à l’heure. » Je soupire et la laisse repartir une fois que je suis de nouveau reliée à la machine. Je repose ma tête sur l’oreiller et ferme les yeux. Silencieusement, de nouvelles larmes viennent perler sur mes joues. Machinalement, je viens poser mes mains sur mon ventre, la gorge serrée, je murmure, tout bas, pensant que je suis la seule à m'entendre : « Ma petite fille... ma toute petite fille...» Et dire que j'avais déjà commencé à penser à des idées de prénoms.
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Message(#) Sujet: Re: 'cause baby now we got bad blood [kylio] 'cause baby now we got bad blood [kylio] EmptyDim 3 Jan 2016 - 1:37



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Kyrah & Elio


Je ne suis pas mort dans cet accident et pourtant j’ai l’impression qu’on vient de me prendre ma vie. Que je n’ai plus rien à l’intérieur de moi. Je reste sur ma chaise les yeux rivés dans le vide en tentant de repousser ces mots le plus loin possible de mon esprit. Si ils ne rentrent pas en moi alors c’est comme si ils étaient faux, je peux vivre dans l’illusion encore quelques secondes. Je ne demande que ça quelques secondes de bonheur en plus, quelques secondes pendant lesquelles je ne viens pas d’apprendre que j’ai tué ma fille. Mais c’est trop tard… Tout mon corps n’est plus qu’une enveloppe vide, terrassé par cette nouvelle, je ne suis plus rien – plus personne. J’entends Kyrah qui peine à respirer, je la vois mais je suis incapable de bouger – de penser. Tout mon être envahit par une peine qui me tire vers les plus sombres dessins de mon âme. Je suis le mal à moi seul. Elle attrape ma main pour la mettre sur son ventre mais je ne sens plus rien, pas de frisson, pas de plaisir juste ce vide immense. Se gouffre affolant qui m’enlève mon humanité. Puis Kyrah est partie, je n’ai rien vu rien compris, il n’y a plus que cette perfusion dans son lit, cette flaque de sang qui s’agrandit et le vide de la chambre. Je me lève à mon tour comme un zombie, mes pas me mènent sur ceux de la jeune femme jusqu’à la salle de bain. Je la regarde se passer de l’eau sur le visage… J’aurais du la laisser tranquille… Après l’accident de Scott quand je lui ai dit que j’avais l’impression d’être dangereux pour elle… Elle aurait du m’écouter, j’aurais pas du la laisser me convaincre du contraire parce qu’aujourd’hui notre fille est mort à cause de ça… Si je n’avais pas conduit cette voiture, si j’avais été plus prudent. J’aurais du la voir, cette autre voiture j’aurais pu la voir, si j’avais anticipé rien de tout ça ne serait arrivé… Mais j’ai foiré et cette fois il y a une mort… Cette fois il y a des conséquences que je ne pourrais jamais réparer. Elle me voit dans le reflet du miroir et se retourne pour venir pleurer dans mes bras. Je suis incapable de la toucher pour ma part – comme si j’avais peur de lui faire mal. J’ai envie de courir loin d’ici de tout oublier et en même temps je sais que je ne peux pas faire ça. Je ne peux pas la laisser vivre ça seule alors je reste devant elle. Ces mains se posent sur mon visage mais je détourne les yeux. Je ne peux pas la voir, je ne veux pas croiser son regard parce que c’est trop douloureux. Insupportable. « Je sais déjà ce que tu es en train de penser. Mais arrête tout de suite. C’est de la faute de personne. Personne tu m’entends ? » Je voudrais lui hurler de se taire, d’arrêter de me dire ces mots parce que c’est pire mais même ça j’en suis incapable. Et elle finit par me quitter et je rentre dans la salle de bain à mon tour. Je vais m’asseoir sur la cuvette des WC et là ça me transperce. D’un coup comme ça, percutant tout mon être la douleur comme un éclair, je m’effondre en larme. Des sanglots font bouger tout mon corps. Je ne peux plus respirer tout ce que je peux faire c’est laisser ce flot de larme s’enfuir de mon corps, ces tremblements prendre possession de moi. Je n’entends même pas l ‘infirmière rentrer dans la chambre. Sans m’en rendre compte j’ai quitté la cuvette pour me recroqueviller dans un coin de la pièce comme un fœtus… Le notre est parti… Notre fœtus est mort. Notre petite fille a quitté ce monde. Jamais je ne pourrais la connaître, lui donner un prénom, la serre dans mes bras. Jamais je ne foutrais des raclés à ces prétendants et lui en voudrait de s’habiller trop court ou de m’avoir mal parlé… Jamais je n’entendrais sa voix. « Monsieur » Une main se pose sur mon épaule et je sursaute en levant la tête pour voir l’infirmière. « Je suis désolé pour votre perte… Réellement. » « Dégagez… » Je marmonne dans ma barbe et elle se penche un peu plus vers moi comme si elle n’avait pas compris. « Pardon ? » « Dégagez… » Je relève le regard un nouvelle fois et le pose dans le sien. « Dégagez d’ici ! » Je me relève et elle fait un pas en arrière. « Dégagez de cette chambre… Laissez nous… » Je hurle presque en la foutant dehors de la chambre. Je n’ai besoin de personne pour s’apitoyer sur mon sort. Personne pour me dire que je suis un malheureux alors que tout ça est de ma faute. Depuis la porte de la chambre, je longe le petit couloir jusqu’à voir Kyrah. Je l’observe les mains sur son ventre. Tout mon corps temple et je dois m’appuyer contre le mur pour tenir debout. « J’aurais du voir la voiture… J’aurais du la voir. » Ma voix est comme un murmure. Je retourne me poser sur la chaise à côté de Kyrah. Je ne suis même pas capable de lui dire que je suis désolé. Tous les deux nous sommes dans notre souffrance et incapable de la partager. Un homme entre dans la chambre et cette fois je n’ai pas le courage de le mettre dehors. « Je suis l’anesthésiste. Je me doute que ça fait beaucoup pour vous deux mais je dois vous poser quelques questions pour être sûr que tout se déroule au mieux pour vous. » Les questions sont basiques. Poids, taille, âge, est ce qu’elle fume boit,… Je l’écoute à peine. Mais mes mains bougent nerveusement. « Le médecin viendra vous faire signer le consentement et vous expliquer l’opération. » Parce qu’on plus il faut qu’on consente ? Il faut qu’on soit d’accord de se débarrasser de notre propre fille. Quand il a fini il se retourne vers moi. « Les infirmières m’ont donné ça pour vous monsieur… Vous devriez le prendre ça vous apaisera. » Il me tend un cachet et mon regard devient noir. « J’ai pas besoin de vos merdes de médicaments, j’ai besoin qu’on me rend ma fille vous pouvez le faire ça ! Allez vous faire foutre, allez au diable ! » Je ne sais même pas pourquoi je m’énerve comme ça et c’est Kyrah qui attrape le médicament pour me le tendre. Pour la première fois mon regard croise le sien et j’attrape le médicament sans plus rien dire alors que l’anesthésiste nous quitte. Le regard de Kyrah ne fait que se rajouter à ma peine. Pourquoi elle est si calme, comment elle peut ne pas exploser complètement. C’est elle qui porte ce bébé, elle qui devrait hurler et moi qui devrais être un supporte mais j’en suis incapable. Je prends la pilule sans un mot. Puis le silence s’installe à nouveau. Kyrah pleure et je ne peux rien faire. Je n’ose même pas la regarder. Les médicaments commencent à faire effet, j’ai l’impression que la douleur s’en va un peu – que mon esprit décroche. Je suis fatigué aussi. Je vais poser mes bras sur le lit, ma tête par dessus et le sommeil me happe pour me jeter dans un cauchemarde horrible. Je le vois partout ce bébé, notre fille est partout – morte – elle rit – moi aussi je ris pourquoi tout le monde rigole. Je me réveille en sursaut. Ma main est dans celle de Kyrah, elle a du venir la chercher pendant mon sommeil. Je m’en sépare aussi vite. Je ne peux pas la toucher c’est trop douloureux… J’ai trop peur pour elle. Trop peur de la perdre aussi. La douleur est revenue… Forte et terrassante… Je ne sais pas depuis combien de temps nous attendons le médecin. Ou même si il est déjà passé. Je me remets droit sur ma chaise et mon regard se pose sur la fenêtre, il fait nuit… Je devrais appeler Kaecy elle va s’inquiéter… Je devrais mais je ne bouge pas, je me sens trop faible et pour lui dire quoi ? J’en serai incapable.

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Message(#) Sujet: Re: 'cause baby now we got bad blood [kylio] 'cause baby now we got bad blood [kylio] EmptyDim 3 Jan 2016 - 10:42



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Kyrah & Elio


Je viens d’apprendre que j’ai perdu l’enfant que je portais, notre enfant, notre fille. Mais ce qui est presque pire, c’est que je suis en train de perdre Elio aussi. Je l’entends de la salle de bain, il pleure, il sanglote, et c’est presque pire pour moi. Une fois que l’infirmière s’est occupée de moi, elle va dans la salle de bain, et j’entends Elio s’énerver contre elle. Je sursaute en entendant sa voix hurler, je serre un peu plus les mâchoires et ferme les yeux, comme si ça allait aussi pouvoir bloquer mes oreilles. Mais non, je l’entends hurler encore, et les sanglots s’emparent de moi, faisant tressauter ma poitrine, et tout le haut de mon corps. Un long silence s’empare de la pièce, lourd, froid, glacial même. « J’aurais du voir la voiture… J’aurais du la voir. » Je réouvre les yeux regarde Elio qui a même du mal à se tenir debout. Il vacille jusqu’à venir se laisser tomber dans la chaise à côté de moi. « Tais-toi. » Je n’ai pas envie de l’entendre s’apitoyer sur son sort. Mais il croit quoi au juste ? Qu’il est le seul à souffrir ? Juste parce qu’il se sens coupable d’avoir conduit cette foutue voiture ? Mais putain, moi aussi j’ai mal, il ne sait pas comment je peux me sentir moi, avec un bébé mort dans le ventre. Il croit que juste parce qu’à la base, je ne voulais pas de cet enfant, maintenant je suis soulagée de cette perte ? J’ai envie de lui gueuler dessus. Qu’il arrête de se triturer le cerveau, et qu’on ferait mieux de vivre ça ensemble, plutôt que chacun de notre côté. Mais non. Je le regarde, le regard sombre et empli de larmes qui n’arrivent pas à cesser de couler. Et soudain un homme entre dans la chambre. L’anesthésiste. Il commence à me poser tout un tas de questions, à laquelle je réponds froidement, d’une voix à peine audible, rongée par l’amertume et la fatigue, la douleur, la peine, et tout un tas d’autres sentiments négatifs. « Les infirmières m’ont donné ça pour vous monsieur… Vous devriez le prendre ça vous apaisera. » Il s’adresse à Elio, et je pose à nouveau mon regard sur le jeune homme. « J’ai pas besoin de vos merdes de médicaments, j’ai besoin qu’on me rend ma fille vous pouvez le faire ça ! Allez vous faire foutre, allez au diable ! » Je serre un peu plus les mâchoires, excédée par le comportement d’Elio, même si au fond, je peux comprendre, mais s’énerver sur tout le monde n’est pas la solution. Je tends la main, paume vers le haut, pour récupérer le comprimé que l’anesthésiste me donne, et je le tends à Elio, avec un regard qui en dit long. Je ne lui donne pas le choix. Il doit prendre ce comprimé. « Prends-le, s'il te plait. » Et d’ailleurs, il ne râle pas et l’avale sans que je n’ai rien eu besoin de lui dire. Finalement, l’homme s’en va nous laissant seuls avec notre peine et notre perte. Elio semble se calmer, sa respiration est moins saccadée, et il finit même pas s’endormir. J’essaie d’en faire de même mais impossible. Et puis soudain j’entends le téléphone d’Elio vibrer sur la table de nuit. Je le prends dans mes mains dans l’idée de raccrocher pour qu’il arrête de vibrer mais je vois l’appelant. Kaecy. Elle doit être morte d’inquiétude. Alors je décroche. « Putain Elio qu’est-ce que tu fous encore bordel tu sais l’heure qu’il est ? » Mon coeur se met à battre plus vite et d’une voix très faible, je lui réponds. « C’est Kyrah. » Un silence au bout du fil. « Kyrah ? Ça va pas ? Qu’est-ce qui se passe ? Où est Elio ? » Dans sa voix, j’entends la panique, je crois qu’elle a compris. « On a eu un accident de voiture. Elio va bien, enfin… » « Quoi enfin ? Il va bien ? Vous allez bien ? » Je laisse un petit silence à mon tour et ma voix se brise en lui avouant la nouvelle. « On a perdu le bébé. » Les larmes coulent à nouveau sur mes joues et je bloque presque ma respiration pour ne pas sangloter au téléphone. « Merde. Je suis désolée. Tu veux qu’on vienne vous voir ? » J’avale difficilement ma salive. « Demain. On verra demain, Elio te rappellera. » « D’accord. Bon courage. » Je raccroche, incapable d’ajouter un seul mot. Je pense alors à Kelya, qui m’avait demandé que je lui envoie un message quand on serait sortis du cours. Cours que je ne ferai jamais. Le portable d’Elio dans mes mains, j’envoie un sms à Kelya, puisque je ne sais pas où est le mien. Heureusement que je connais le numéro par coeur. ‘on a eu un accident de voiture, elio et moi allons bien mais nous avons perdu le bébé. je t’appelle quand je pourrai.’ Je ne sais pas quoi écrire d’autre, chaque fois que parle du bébé, que j’y pense même, j’ai cette sensation horrible dans tout mon corps, j’abrite désormais un enfant mort, cet enfant dont je ne voulais pas, et que j’avais fini par accepter. Aujourd’hui elle n’est plus, et je n’arrive pas à accepter devoir me séparer d’elle. Pourquoi tout devient si sombre alors que j’avais l’impression de voir la lumière, enfin. Elio se réveille doucement et je le laisse tranquille, alors qu’il se redresse difficilement. Je me racle un peu la gorge et finis par lui dire : « Kaecy… » Je dois me racler la gorge tellement celle-ci est serrée, et tellement ma voix est rocailleuse d’avoir trop pleuré. « Kaecy a appelé, je lui ai tout dit. » J’espère qu’il sera rassuré, ou je sais pas, un peu soulagé de ne pas avoir eu à le dire à sa meilleure amie. Bien qu’au fond, je me dis que ça aurait pu l’aider à prendre un peu plus conscience. Je n’en sais rien, je ne sais pas ce qui est le mieux, je ne sais pas comment me comporter avec lui. J’ai besoin de lui, c’est une certitude, mais je le sens si loin. Alors je tends la main pour récupérer la sienne, sans quitter son regard. « J’ai besoin de toi Elio. Me laisse pas seule, je t’en supplie. » Par seule, je n’entends pas simplement l’absence physique, mais surtout psychologique. J’ai besoin de son soutien, j’ai besoin qu’il me montre qu’il est là, qu’il ne me laissera pas tomber. J’amène sa main jusqu’à mon visage et je viens déposer sur le dessus de celle-ci un baiser, avant de fermer les yeux, me concentrant du mieux que je peux pour ne pas pleurer encore. J’entrelace mes doigts avec les siens et serre sa main un peu plus fort. « J’ai besoin de toi. » Un murmure, comme une prière pour qu’il revienne à lui, qu’il me revienne. Le médecin entre dans la chambre et je laisse tomber ma main et celle d’Elio sur le lit, ne me séparant pas de lui pour autant. « Le bloc est prêt mademoiselle, nous n’allons pas vous laisser attendre plus longtemps. » J’ai eu peur qu’il finisse sa phrase, qu’il parle de ce bébé mort à l’intérieur de moi. Mais je ne sais pas trop si je préfère qu’ils me l’enlèvent, ou qu’ils me la laissent encore un peu, pour que j’ai le temps de lui dire au revoir. Deux infirmières entrent dans la chambre et me portent pour me mettre sur un espèce de brancard amélioré. Je dois alors me réparer de la main d’Elio et mon coeur se serre encore un peu plus. « Il peut venir avec moi ? » « Je suis désolé. » Je ferme les yeux et serre les mâchoires pour me forcer à ne pas pleurer mais de nouvelles larmes roulent sur mes joues. Je ne contrôle plus rien. Je réouvre alors les yeux, essuyant mes larmes d’un revers de main, et je regarde Elio sur sa chaise pendant que les infirmières me font rouler loin de lui. J’ai envie de lui hurler à quel point je l’aime, à quel point j’ai peur, mais rien ne sort.
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Message(#) Sujet: Re: 'cause baby now we got bad blood [kylio] 'cause baby now we got bad blood [kylio] EmptyDim 3 Jan 2016 - 14:35



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Kyrah & Elio


Je me sens un peu shooté, je ne sais pas ce qu’ils m’ont filé comme médicament mais ça a eu son effet. J’en veux encore, je voudrais retrouver le calme qui m’a permis de dormir, plutôt que cette peine qui revient au grand galop me jetant dans une réalité que je ne veux pas voir.   « Kaecy… Kaecy a appelé, je lui ai tout dit. » C’est bien, c’est mieux comme ça j’en aurais été incapable pour le moment et elle devait être inquiète. « Merci… » C’est le seul mot que je suis capable d’articuler. Je me sens vidé de toute énergie. « J’ai besoin de toi Elio. Me laisse pas seule, je t’en supplie. » Je regarde cette main qui se glisse dans la mienne comme un objet inconnu, j’entends sa peine dans sa voix. Encore une fois je suis incapable de la regarder, de faire face à ce qu’elle ressent elle. Je reste fixé sur cette main sans m’en défaire mais sans serrer mon étreinte non plus. Puis elle la bouge l’amenant jusqu'à son visage et mon regard la suite jusqu’à ce fixer sur elle, sur ces lèvres qu’elle dépose sur ma peau, sur sa respiration saccadée, sur ces yeux qui se ferment maintenant pour retenir les larmes. Je ne sais pas comment on peut avoir autant de larmes. Ca me perturbe d’un coup – je commence à penser au mécanisme d’un corps comme si c’était la choses la plus importante en ce moment. Est-ce que si je pleure beaucoup je pourrais me déshydrater ? Est ce que c’est la même eau que celle que l’on transpire ? Que l’on urine ? Pourquoi est-elle salée ? C’est ce qui traverse mon esprit alors qu’elle joint nos doigts serrant plus fort ma main dans une demande que mon cœur semble cette fois entendre. « J’ai besoin de toi. » Ce murmure, cette voix qui se brise me font relever les yeux vers elle. Qu’est ce que je suis entrain de faire ? Un bruit derrière nous, la porte qui se referme sur ce nouveau médecin alors que nos mains retombent enlacées sur le lit. « Le bloc est prêt mademoiselle, nous n’allons pas vous laisser attendre plus longtemps. » Avant que nos mains ne se séparent je la serre un peu plus fort. Je voudrais lui donner toute mon énergie. Je sais qu’elle en aura besoin parce que ce qu’elle va vivre c’est inhumain. Qu’on va lui arracher notre enfant… « Il peut venir avec moi ? » « Je suis désolé. » Je me penche un peu vers elle, ma main va toucher son bras. « Je serai là quand tu reviens Kyrah. » C’est tout ce que je peux lui dire alors qu’ils l’emmènent dans la salle d’opération. Quand elle reviendra ça sera fini pour de bon… Nous n’aurons plus de bébé. Notre fille aura disparu.

Les minutes me semblent des heures, elles se sont enchainées dans le silence de la nuit. Je n’ai pas bougé, je suis toujours sur cette même chaise, incapable de faire une geste. J’aurais pu appeler Kaecy, ma mère, … N’importe qui… Mais je n’ai rien fait d’autre qu’attendre les yeux grands ouverts. Je n’ai plus de larme. Je voudrais m’empêche d’avoir des pensées aussi. Tracer ces images qui flottent dans ma tête. Celles d’une petite fille en bonne santé que nous n’aurons jamais. Enfin la porte se réouvre et ils ramènent Kyrah. « Tout c’est bien passé. » Je trouve ça horrible, qu’on puisse parler de cette opération en disant que tout c’est bien passé Rien n’est allé bien ils ont enlevé notre enfant mort du corps de sa mère… Ce n’est pas bien. Kyrah semble consciente à moitié, je ne sais pas quel genre d’anesthésie ils ont utilisé mais de toute évidence elle est encore un peu sédatée. Ce n’est peut être pas plus mal. Je me lève pour attraper sa main. Je ne suis pas capable de parler mais je veux qu’elle sache que je suis là… Que je tente de ne pas couler parce qu’elle mérite mieux. Parce qu’elle vient de perdre notre bébé et qu’au moins pour cet instant je me dois d’être plus fort que mes démons. Je vais enlacer nos doigts alors que je m’assieds sur son lit avec délicatesse. Je regarde son visage abimé par les vestiges de notre accident. Elle murmure quelque chose et il me semble entendre mon prénom. « Je suis là… » J’ai besoin de la sentir plus proche de moi, je vais m’allonger à coté d’elle là où elle n’a pas sa perfusion prenant soin de ne pas toucher la partie de son corps qui a été opérée et qui doit être douloureuse. Ma main n’a pas quitté la sienne et ma tête va se nicher dans sa nuque où je sens larmes revenir. Mon autre main va se glisser sur le haut de son ventre qui a perdu de sa rondeur ne faisant qu’accentuer ma peine. « Kyrah… » Ma voix est un sanglot mais enfin nous acceptons tous les deux de partager notre douleur ensemble. Demain peut-être tout aura changé – peut-être que je ne pourrais plus la regarder en face, rongé par la culpabilité mais pour ce soir je suis avec elle. Je ne m’endors pas mais je reste proche d’elle dans le silence de la nuit pendant longtemps. Jusqu’à ce qu’une infirmière vienne prendre les constantes de Kyrah me demandant si je veux un lit. Elle ne me met pas dehors mais je comprends bien qu’elle est entrain de me demander de retrouver ma place. Je vais me remettre sur ma chaise mais garde le contact avec Kyrah.

J’ai a peine fermé l’œil de la nuit et au petit matin le médecin revient nous voir. Il fait un compte rendu de l’opération pour conclure en redisant cette phrase horrible qui nous fait croire que tout vas bien. Puis il enchaine. « Nous avons effectué une première autopsie sur votre fille, son état général nous semblait étrange et il s’avère que l’accident n’est en rien responsable de son décès. Le cœur de votre fille avait arrêté de battre de façon naturel il y plusieurs jours de ça. Les fausses couches sont moins fréquentes 5 mois mais ça arrive malheureusement… Il n’y a personne à blâmer pour ça, la nature est parfois cruelle simplement. » Je plisse un peu les yeux pas sur de comprendre. « Ce n’est pas l’accident ? » Il hoche la tête et je sens la culpabilité se défaire de moi. Mais la douleur est toujours là, la finalité ne change pas. Je serre la main de Kyrah et quand mon regard croise le sien je comprends ce que ça veut alors dire pour elle. « Kyrah… Le médecin te l’a dit, il n’y a personne à blâmer. » Je sais que je parle dans le vide que ça ne sert à rien. Je sens un vent de panique s’emparer de moi alors que le médecin conclue. « Nous préparons votre fille si vous voulez la voire pour lui dire aurevoir. Vous pourrez aussi lui donner un prénom si vous le souhaitez ça aide certains couples à faire leur deuil. Je vous laisse le temps d’y réfléchir. » Je vois mal comment donner un prénom peut aider… Comment la rendre plus humaine encore pourrait être une aide. Le médecin s’en va et je lui cours presque après. « S’il vous plait ! » Il se retourne pour me regardez. « Revenez et mentez lui ! » Il fronce les sourcils sans comprendre. « Pitié dites lui que c’est une erreur et que c’est à cause de l’accident parce que… » Je sens la panique me saisir totalement à l’idée de ce que Kyrah pourrait faire. Je sais qu’elle se sent coupable comme moi avant mais qu’elle n’est pas moi… Que chacun nous gérons à notre manière.  « Je ne vais pas mentir à votre compagne monsieur, je lui ai dit la vérité. Vous devriez être heureux, ce n’est pas votre faute. C’est vous qui conduisiez non ? » Je prends se réflexion comme un claque dans la figure et je retourne dans la chambre la boule au ventre. Il faut qu’elle comprenne que ça n’est pas sa faute. Il le faut sinon ça va la détruire.


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Message(#) Sujet: Re: 'cause baby now we got bad blood [kylio] 'cause baby now we got bad blood [kylio] EmptyDim 3 Jan 2016 - 21:43



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Kyrah & Elio


Pourquoi c’est si difficile de me séparer de lui ? Sa main vient frôler mon bras et alors que j’ancre mon regard brumeux dans le sien, je l’entends me parler. Enfin. « Je serai là quand tu reviens Kyrah. » Comme un soulagement, je lâche un soupir lui montrant simplement que je suis rassurée. Je n’avais pas spécialement peur qu’il n’en aille, je savais qu’il serait là à mon retour, mais j’avais juste besoin de l’entendre me le dire, l’entendre et le sentir revenir à lui, ne serait-ce que pour quelques secondes. Le sentir avec moi, même si nous ne serons pas dans la même pièce lors de cette épreuve difficile. Je ne sais pas si le pire est déjà passé, ou s’il est à venir. Je ferme les yeux, ne voulant pas voir son visage s’éloigner pour finalement disparaître. C’est trop difficile. En arrivant au bloc, j’ai du mal à respirer, j’angoisse, mais ils ne tardent pas à me faire respirer le produit qui me fera perdre connaissance dans la minute qui suit. Je ne vois pas le temps passer, je ne sens rien, ressens rien. Je ne pense pas non plus, tout mon corps n’est plus qu’une enveloppe, alors qu’ils sont en train de retirer cette part de moi que j’avais enfin réussi à apprivoiser, après une longue période difficile. Que la vie est cruelle. Lorsque j’ouvre à peine les yeux, je ne suis pas seule dans cette pièce, d’autres lits de fortunes sont entassés là, dans cette pièce à demi-éclairée, et une infirmière vient vers moi rapidement, visiblement alertée par mes faibles mouvements. « Il… où… » Je n’arrive pas à prononcer un seul mot, je suis toute engourdie, et ma tête tourne affreusement. « Vous êtes en salle de réveil, nous allons vous raccompagner dans votre chambre où votre ami vous attend. » Je me sens un peu rassurée d’un seul coup, j’avais peur de me réveiller et qu’il ne soit pas là, près de moi. J’espère encore qu’il n’est pas parti. Mais lorsque je retrouve cette chambre qui m’est presque familière, je retrouve surtout le parfum de l’homme que j’aime. Le médecin qui pousse le brancard prononce une phrase qui fair fermer plus fermement mes yeux. « Tout s’est bien passé. » Tout est relatif. Ils me remettent dans mon lit et ça réveille légèrement une douleur dans le bas de mon ventre. Je cherche Elio du regard, et prononce même son nom dans une voix étouffée. « Elio… » « Je suis là… » Une fois seuls, il vient me rejoindre sur le lit et s’allonge même près de moi. Mon coeur se calme légèrement, je m’apaise par sa simple présence à mes côtés. J’avais besoin de lui, j’ai besoin de lui, plus que jamais. Je garde sa main dans la mienne, je ne veux plus qu’il s’éloigne, jamais. « Kyrah… » Je penche légèrement la tête sur le côté pour la coller un peu plus contre la sienne, fermant les yeux pour ne pas voir les larmes couler sur ses joues. Je l’aime je l’aime tellement. La fatigue nous emporte tous les deux assez rapidement, et je me sens mieux là, dans ses bras. Je ne ressens plus la douleur, je me concentre simplement sur sa respiration, sa présence.

Lorsque je me réveille, Elio n’est plus contre moi, mais ma main se trouve encore dans la sienne, je ne l’ai même pas senti descendre. Je passe ma main sur mon visage et grimace légèrement. « Je crois que j’ai besoin d’un truc pour le mal de crâne. » Et encore, la douleur de ma césarienne n’est pas encore réveillée. Mon médecin entre dans la chambre et d’instinct, je serre d’avantage la main d’Elio dans la mienne. « Nous avons effectué une première autopsie sur votre fille, son état général nous semblait étrange et il s’avère que l’accident n’est en rien responsable de son décès. Le cœur de votre fille avait arrêté de battre de façon naturel il y plusieurs jours de ça. Les fausses couches sont moins fréquentes à 5 mois mais ça arrive malheureusement… Il n’y a personne à blâmer pour ça, la nature est parfois cruelle simplement. » J’ai du mal à assimiler tous les mots qu’il nous assène comme un nouveau coup de plein fouet, en pleine figure. Les yeux dans le vide, je comprends. « Ce n’est pas l’accident ? » Non. Non ce n’est pas l’accident. Ce n’est pas de la faute d’Elio, c’est de la mienne. Si je me suis refusée à penser que j’avais tué cet enfant par la simple pensée, le simple vouloir qu’elle disparaisse, pendant si longtemps. Et aujourd’hui, le rêve enfoui est devenu réalité. Tant de fois j’ai rêvé me réveiller et qu’elle ne soit plus là, qu’elle n’ait jamais existé. Aujourd’hui, c’est le cas, alors que je ne le voulais plus, depuis plusieurs semaines. J’avais appris à vivre avec cette vie à l’intérieur de moi, j’avais appris à me faire confiance, à penser au futur avec elle. J’avais pensé à plusieurs prénoms, peut-être Lana, ou Nina. Je l’imaginais si belle, et aujourd’hui, il n’y a plus que les vestiges de cette vie, arrêtée trop tôt. Par ma faute. D’avoir trop voulu qu’elle disparaisse, j’ai été entendue. Je suis la seule et unique fautive. Sans le vouloir, ma main desserre celle d’Elio, je me sens partir, je me sens sombrer. Plus rien ne semble fonctionner dans mon cerveau, à part cette phrase entêtante qui prend le pas sur le reste ‘J’ai tué ma fille.’ Je crois bien que je me suis arrêtée de respirer un instant, longtemps, trop longtemps. « Kyrah… Le médecin te l’a dit, il n’y a personne à blâmer. » Je respire un peu, maladroitement, je préfèrerai ne plus respirer à vrai dire. Elle est morte par ma faute, pourquoi aurais-je le droit de vivre, moi ? Qui m’en donne le droit, alors que j’ai ôté la vie d’un petit être ? Je ne peux pas regarder Elio, j’en suis incapable. J’ai envie de quitter ce lit, cette chambre, cette ville, ce pays. J’ai envie de tout casser sur mon passage. « Nous préparons votre fille si vous voulez la voire pour lui dire aurevoir. Vous pourrez aussi lui donner un prénom si vous le souhaitez ça aide certains couples à faire leur deuil. Je vous laisse le temps d’y réfléchir. » « Et puis quoi aussi… » ces quelques mots murmurés, sortis de mes lèvres sans que je n’ai eu le temps de les retenir. Je serre les mâchoires faisant bouger mes muscles, mon corps se contracte, j’ai mal, mais je m’en fous. Je l’ai mérité après tout, c’est moi qui ai voulu tout ça. Elio quitte la chambre à la suite du médecin et j’hésite entre fondre en larmes, hurler, et quitter cette chambre. C’est la dernière solution qui prend la pole position, et j’ai à peine le temps de me lever, poser les pieds par terre, que la douleur m’envahit. Mon corps n’est plus qu’un énorme bleu.  Je m’effondre par terre, juste au moment où Elio revient, et il se jette sur moi pour m’aider. Mais la colère s’est emparée de moi, trop forte, trop puissante, je ne la contrôle plus. Je pleure et hurle, finalement. « Laisse-moi, laisse-moi me touche pas ! Me touche plus ! » Je le frappe même, lui donne des tapes sur le bras, sur le torse. Pas spécialement fort, mais juste pour qu’il ne m’approche pas. Je recule, alors que mes fesses sont encore sur le sol, et je viens me réfugier sous le lit, comme une folle, une hystérique, une enfant colérique, que sais-je. « Je suis un monstre, ne m’approche plus, va-t’en et ne reviens jamais ! » Evidemment, je ne pense pas tout ce que je dis, j’ai besoin de lui plus que jamais, mais mon cerveau court-circuité lui fait croire le contraire.


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Message(#) Sujet: Re: 'cause baby now we got bad blood [kylio] 'cause baby now we got bad blood [kylio] EmptyLun 4 Jan 2016 - 0:34



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Kyrah & Elio


Je n’ai pas envie de retourner dans cette chambre. Pas envie de voir Kyrah maintenant qu’elle sait que ce bébé n’est pas mort à cause de l’accident. J’ai vu la détresse dans ces yeux, la fuite et ça fait trop mal. Pourtant je le fais, parce qu’elle n’a que moi et que je veux être là, même dans les mauvais moments. Je passe la porte et je la retrouve sur le sol. Je blanchis aussi vite que la course qui me mène à elle pour essayer de l’aider à se relever. « Laisse-moi, laisse-moi me touche pas ! Me touche plus ! » Elle hurle ces mots tellement fort que je prends presque peur. Je tente de l’attraper pour la serrer contre moi, je voudrais pourvoir l’empêcher de se débattre mes les coups qu’elle m’assène m’empêche de m’approcher et je finis par lever les bras au silence en espérant qu’elle se calme. « D’accord je ne te touche pas ! Je ne te touche pas Kyrah. » Je tente de rester calme, de ne pas laisser la panique prendre le dessus. J’ai l’impression de la voir perdre la tête devant moi – qu’elle est entrain de devenir folle et que je ne peux rien faire. Je suis une des raisons qui causent son malheur, sans moi jamais ce bébé n’aurait existé, si je ne l’avais jamais touché elle ne serait pas dans ce lit à pleurer la mort d’un enfant qu’elle a porté pendant 5 mois. Elle se glisse sous le lit et je m’agenouille pour tenter d’être à sa hauteur sans pour autant la toucher, je tends légèrement la main mais elle semble me fuir comme la peste.   « Je suis un monstre, ne m’approche plus, va-t’en et ne reviens jamais ! »  Mes yeux se plissent légèrement, je sais qu’elle dit ça sur le coup, je n’en tiens même pas compte. Au lieu de ça je repose ma main sur le sol et la fixe. Je voudrais qu’elle me regarde mais elle a plus l’air d’un animal en fuite, apeurée. « Je vais pas partir Kyrah… Regarde moi. » Ma voix est douce. J’ose à peine fermer les yeux de peur de louper le moment où elle se déciderait à me revenir mais rien ne se passe. « Je sais que tu as mal… J’ai mal aussi. Mais tu n’es pas responsable. Tu as fait une fausse couche Kyrah… C’est pas de ta faute. » Je me sens tellement stupide de lui dire ces mots. Je sais qu’elle ne va pas les entendre. J’étais dans sa position quelques minutes auparavant, rongé par la culpabilité et je lui en voulais de tenter de me raisonner. Maintenant que les rôles sont inversés je n’ai aucune idée de comment réagir. Je sais pourtant exactement à quoi elle pense parce que même moi je suis incapable de ne pas y penser. Kyrah n’a jamais voulu de cet enfant, elle l’a rejeté de tout son être pendant tellement de semaine. J’étais le premier à lui dire que ça ne pouvait pas être sans influence, que notre enfant le sentait, j’ai été le premier à lui mettre ça dans la tête alors comment aujourd’hui revenir sur mes propos. « Je vois ta souffrance Kyrah, je sais que tu ne voulais pas que notre fille nous quitte – je sais que tu l’aimais. Tu le sais aussi alors ne te laisse pas envahir… » Je sens les larmes me monter à nouveau aux yeux. Je regarde Kyrah et il y a du sang sur le sol. Il vient de son ventre et je peux facilement imaginer qu’elle a fait péter les points de sutures en tombant sur le sol. « T’es blessée Kyrah… Laisse moi t’aider… » Je n’ose pas l’approcher, je ne crois pas qu’elle me laisserait faire de toute façon et au lieu de ça je me lève légèrement pour appuyer sur le bouton d’appelle. Il faut peut de temps pour qu’une infirmière nous rejoigne. Elle a un mouvement de recule en voyant la scène et je ne peux pas vraiment lui en vouloir… « Je crois qu’on a un problème, elle saigne… » Je lève mon regard vers elle en quête de supporte et elle attrape le téléphone dans sa poche pour appeler le médecin. Très vite il arrive accompagné d’un autre homme que je n’ai encore jamais vu. « On va s’en occuper monsieur, sortez s’il vous plait. » « Non, je veux rester… » Il me regarde puis Kyrah et secoue la tête. « Vous ne pouvez pas rester, sortez ! » Je suis un peu confus, je me relève en titubant presque, le couloir me semble beaucoup trop long jusqu’à la porte que je referme derrière moi me laissant glisser contre le mur. Je ne peux pas croire que tout ça est vrai, qu’on en soit arrivé là. Je me sens perdu et anéanti et plus que tout je sens que Kyrah est brisée. D’une façon que je ne saurais réparer… J’ai peur pour nous, pour ce quelque chose qui commençait à nous unir, peur que la seule chose qui nous unisse aujourd’hui soit la peine et le souvenir de notre fille qui ne vivra jamais. Parce que je voulais tellement plus pour nous sans jamais avoir osé le dire. La pudeur de mes sentiments me fait presque honte aujourd’hui et pourtant je suis bien incapable de les libérer même dans ce moment des plus tragiques. Je devrais lui dire que je ne peux pas imaginer ma vie sans elle, qu’il ne faut pas qu’elle m’échappe parce que je l’aime et que j’ai besoin d’elle au près de moi. Au lieu de ça je suis dans ce couloir à attendre que d’autres prennent soin d’elle comme je ne peux pas le faire. L’infirmière sort plusieurs fois de la chambre pour aller chercher multiples matériels et quand elle rentre dans la chambre elle a toujours ce petit regard de pitié vers moi. Je voudrais la prendre et l’exploser contre un mur, je sens une telle rage gronder en moi. Je commence d’ailleurs à taper le sol, d’abord avec lenteur puis de plus en plus fort, je me relève maintenant et donne un coup dans le mur, deux, trois je ne les compte plus. J’ai l’impression que les os de ma main m’ont lâché mais je continue quand même comme si je trouvais du réconfort dans la douleur. Puis sans savoir pourquoi j’arrête enfin et c’est le silence qui prend place. Une petite fille vient dans ma direction. Je ne sais pas d’où elle sort – ni même si elle est réelle je dois halluciner peut-être. « Pourquoi tu te fais mal monsieur ? » Ma fille aurait pu lui ressemble, elle a ma couleur de peau, mais les yeux bleus comme Kyrah… Des yeux dans lesquels on se perd… Je crois que je vais verser, je vois des étoiles devant mes yeux. C’est de plus en plus sombre et la petite fille disparait. C’est le noir.

Quand je reviens à moi je suis sur un des brancards de l’hôpital, au milieu d’un couloir. Ma main a été bandée et notre médecin  me regarde avec cet air dépité. « Je comprends bien que vous souffrez mon petit mais, vous ne croyez pas que vos réactions sont un peu excessives ? Vous casser la main contre un mur ? Ca n’arrangera rien. » Je tourne la tête à gauche et à droite sans savoir où je suis. Je me fiche bien de ce qu’il me dit. « Kyrah ? » « Oui, elle est dans sa chambre, mais vous devriez sans doute la laisser seule. De plus on doit faire une radio pour votre main. » Je fronce les sourcils en regardant ce vieux con. « Qu’est ce que vous en savez vous de ce que je devrais faire ? Vous ne nous connaissez pas ! Vous ne savez rien. » Je me lève. Ma main est douloureuse mais c’est le cadet de mes soucis. Il me faut un moment pour retrouver la chambre, me souvenir du numéro. Mais je rentre sans frapper. « Je suis pas parti Kyrah… Je ne pars pas… » J’ai tellement peur qu’elle pense que je l’abandonne que j’ai lâché prise. Je ne suis pas sûr que ma présence lui fasse du bien mais je dois être là. Je dois le faire. « Je vais aller voir notre fille. Je veux lui dire au revoir. » Je sais qu’elle ne viendra sans doute pas avec moi. Qu’on est si différent pour tellement de chose mais je ressens le besoin de le faire. De tenir notre petite au moins une fois dans mes bras. De la voir autrement que comme cette bosse dans le ventre de Kyrah.

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Message(#) Sujet: Re: 'cause baby now we got bad blood [kylio] 'cause baby now we got bad blood [kylio] EmptyLun 4 Jan 2016 - 17:34



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Kyrah & Elio


Tout le monde sait à quel point un animal blessé peut être dangereux. Elio le sait mieux que quiconque, il commence à me connaître, mais malheureusement pour lui, il n’a encore jamais vu cette facette de ma personnalité, ou du moins, pas de cette façon. L’engueuler, j’ai du faire, le repousser aussi, lui hurler dessus parce que j’avais mal, il a déjà subi. Mais ça, que je nous sommes en train de vivre là, jamais. Au moment où il entre dans la chambre, je suis par terre et je tente déjà de lui échapper. Je sais que je pourrai être violente, lui faire mal, sans forcément le vouloir. Mal physiquement je veux dire, parce que pour le reste, c’est déjà fait. Il était si heureux à l’idée d’avoir cette enfant. Je revois son regard, son sourire quand sur les images notre petite fille suçait son pouce. Je revois l’illumination et la fierté dans ses yeux quand elle a bougé le premier jour où il a posé sa main sur mon ventre comme demande l’approbation de ses dires à sa petite fille. Il était fier, il la voulait, et moi je lui enlève. Je suis un monstre, un vrai, je le pense au plus profond de mon coeur et de mon âme. Je viens de détruire ce que nous avions, ce qui faisait de nous un couple un peu bancal, mais un couple tout de même. Le papa et la maman. Aujourd’hui, tout s’écroule, je n’ai même pas té foutue de mettre au monde cette enfant avec le coeur battant et la voix portante. Je n’ai pas pu la sentir se poser contre ma poitrine, la sentir respirer, la voir ouvrir les yeux. Je me demandais même si j’allais prendre la décision de l’allaiter. Au moins, ce n’est plus une décision à prendre. Après lui avoir asséné quelques coups sous la colère, je recule encore et le vois lever les bras en l’air. « D’accord je ne te touche pas ! Je ne te touche pas Kyrah. » Je ne veux plus qu’il me touche, pas pour le moment. Voilà tout ce que je nous ai apporté. Mais quelle conne. Comment j’ai pu croire un seul instant que j’allais pouvoir mener quelque chose à bien, puisque j’ai toujours tout foiré. Mon champs de vision se noircit, la colère sûrement, la douleur aussi. La douleur physique, mais surtout psychique. Je hurle, je hurle parce que j’ai mal putain. Je hurle à m’en briser la voix, j’ai sûrement l’air d’une folle, mais je m’en fous. C’est bien le cadet de mes soucis. Je veux seulement pouvoir évacuer tout ce qui me détruit, tout ce qui fait que je suis et resterai à tout jamais une incapable. Je lui demande de s’en aller, je ne le vois même plus sous le torrent de larmes qui dévale mes joues. Je suffoque, j’ai du mal à respirer, je veux être seule. Seule avec ma peine. Je ne pense plus à la sienne, et puis, je suis sûre qu’il sera bien mieux loin de moi, ailleurs. Je ne fais que du mal, peu importe qui je touche, de près ou de loin, je crois que je suis maudite. « Je vais pas partir Kyrah… Regarde moi. » Plus il s’adoucit et plus j’ai envie de hurler, de lui dire de partir, pour de bon, je veux autant qu’il reste parce que j’en ai besoin, qu’il parte pour son propre bien. Tout se mélange, tout sauf la douleur lancinante et persistante. « Je sais que tu as mal… J’ai mal aussi. Mais tu n’es pas responsable. Tu as fait une fausse couche Kyrah… c’est pas ta faute. » Je viens poser mes deux mains à plat sur mes oreilles et je ferme les yeux fortement, en me balançant d’avant en arrière. « Tais-toi ! Tais toi ! » C’est pire, je ne veux plus l’entendre, je ne veux plus qu’il dise que ce n’est pas de ma faute. Evidemment que ça l’est ! Qu’est-ce qu’il croit ? J’attends quelques secondes et je retire mes mains de mes oreilles pour les passer dans mes cheveux, en essayant de respirer du mieux que je peux, mais même l’air a du mal à entrer dans mes poumons, comme si je n’avais pas le droit au simple fait de respirer pour vivre. Je m’en empêche, inconsciemment. « Je vois ta souffrance Kyrah, je sais que tu ne voulais pas que notre fille nous quitte - je sais que tu l’aimais. Tu le sais aussi alors ne te laisse pas envahir… » Je n’entends pas ce qu’il me dit, tout les sons sont devenus flous, ma tête tourne, je ne sais pas exactement ce qu’il se passe mais plus rien ne semble avoir d’importance, plus rien, ni même lui. Je m’enferme dans une spirale destructrice, et je sais au fond de moi que ce n’est que le début. « T’es blessée Kyrah… laisse moi t’aider… » Je rapproche mes genoux de ma poitrine et enfouis ma tête dans mes bras, me créant une boule de protection, une carapace, une coquille. Je ne veux plus que personne n’entre jamais dans cette bulle que je commence à créer. Je ne veux plus jamais faire de mal à personne. Jamais. Tout est sombre, tout est flou, les bruits alentours sont comme étouffés, plus rien n’a d’importance. Une main m’agrippe mon bras et un réflexe défensif ne tarde pas à arriver, la détente de mon muscle assène un coup à l’infirmier qui était venu pour me relever et me mettre dans mon lit. La bête se réveille. « NE ME TOUCHEZ PAS ! » Je hurle dans la chambre, me débats du mieux que je peux, je ne sens même plus la douleur du trou béant dans mon ventre. Je ne sens plus rien, je ne suis plus qu’une enveloppe vide, vide d’humanité. Un picotement se fait ressentir dans ma cuisse, violent, plus violent que le reste, et en l’espace d’une minute à peine, mon corps se relâche, ma vision se trouble, et puis plus rien. Ce n’est pas comme si je perdais connaissance pour la 3ème fois en à peine douze heures.

A mon réveil, je suis seule. C’est comme si on m’avait entendue. Je suis seule, étendue sur ce même lit, et ils ont entouré mon bras de sparadrap pour ne pas que j’arrache ma perfusion cette fois. Je les soupçonne de me mettre de la morphine en continue. Je suis une loque. Une loque seule. Et je l’ai bien mérité. Doucement, je viens passer mes mains sur mon ventre, où se trouve un grand pansement qui prend la moitié de mon ventre, ventre redevenu plat. Je n’avais même pas eu le temps de m’en rendre compte, tout à l’heure, avant qu’on m’annonce que j’étais la cause de la perte de mon enfant. Je garde alors mes mains glacées sur ce ventre à peine tiède, démuni de toute vie. Les yeux clos, je me remets à imaginer le visage qu’aurait pu avoir ma fille, les cheveux foncés comme son père et les yeux bleus, comme moi. Un mélange entre le froid de la Russie et la chaleur de l’Espagne. Quel parfait mélange. La porte s’ouvre et je garde les yeux fermés. Je sais que c’est lui, je l’ai reconnu, par son parfum, sa manière de respirer, et même l’allure de ses pas maladroits. « Je suis pas parti Kyrah… je ne pars pas… » J’ouvre finalement les yeux pour le regarder, à peine, et je tourne la tête en direction de la fenêtre, les larmes remontant pour humidifier mes pupilles sèches. Est-ce qu’on peut pleurer pendant des jours entiers ? Je ne veux pas le regarder, je n’ai pas changé d’avis. Je voudrais qu’il rentre chez lui, qu’il aille voir sa famille, qu’il arrête de s’accrocher à moi, je n’en vaux pas la peine, même si ça me fait un mal de chien d’imaginer ma vie sans lui désormais. Je vais devoir m’y faire. « Tu devrais pourtant rentrer chez toi. » Ma voix est dure, sèche, et peu audible. Mais je sais qu’il l’a entendue parce que sa respiration a changé. Un silence s’installe, indéfini, désagréable. « Je vais aller voir notre fille. Je veux lui dire au revoir. » « Comme tu veux. » Quoi dire de plus après tout. Il fait ce qu’il veut. Moi je ne veux pas la voir, ça ne ferait qu’empirer tout ce que je peux ressentir. C’est déjà bien assez difficile comme ça. Je l’entends faire demi-tour et ça me déchire le coeur un peu plus. Le voir s’éloigner, sur ma propre demande, c’est atroce. Il revient quelque chose comme une heure plus tard, je ne m’attendais plus à ce qu’il revienne. Ma tête est tournée vers la porte d’entrée, et elle ne le quitte pas jusqu’à ce qu’il approche. Ses yeux sont rougis, mon coeur se serre. J’hésite entre lui dire d’aller pleurer dans les bras de Kaecy, ou être là pour lui. Je suis fatiguée de me battre, de toute manière, et la morphine m’empêche de m’emporter. Je le laisse approcher et je tends la main quand il est assez près, pour la saisir. Je laisse de nouvelles larmes couler en silence. « Je suis désolée. » Oui, parce que je suis la seule fautive.
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Message(#) Sujet: Re: 'cause baby now we got bad blood [kylio] 'cause baby now we got bad blood [kylio] EmptyLun 4 Jan 2016 - 20:59



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Kyrah & Elio


Elle ne veut pas me voir, je suis comme inexistant quand je rentre dans cette chambre, je sens un abime se former dans mon cœur. Je me sens trop faible pour nous soutenir tous les deux, et en même temps incapable de nous abandonner. Je m’approche à peine, de toute façon elle ne me regarde pas, elle n’a pas l’air de vouloir de moi à ces côtés. Peut-être que j’ai eu tord de penser qu’on était plus que ça… Que ce qui nous unissait n’était pas que ce bébé.   « Tu devrais pourtant rentrer chez toi. » Je m’approche un peu encouragé par le son de sa voix. « Tant que tu seras là moi aussi, c’était notre enfant… » Après ça je ne suis plus sûr de rien. Je ne sais pas si on peut se relever de ça, je ne sais pas si on peut passer au dessus d’une perte comme celle là. Qui n’a pas déjà entendu dire que c’était le genre d’épreuve à détruire les couples les plus solides ? Nous ne sommes même pas vraiment un couple, peut-être que tout ce qui nous rapprochait était ce bébé et que maintenant il va être une chose de plus à agrandir le fossé entre nous. Je ne suis plus sûr de rien si ce n’est que pour le moment je suis exactement là où je dois être.   « Comme tu veux. » « Très bien. » Je le savais, qu’elle ne viendrait pas et pourtant je ne peux m’empêcher de lui en vouloir. J’aurais voulu le faire avec elle mais une fois de plus une ligne bien distincte se trace entre nous et je quitte la chambre. Je ne sais même pas si je pourrais la voir maintenant, mais j’ai juste besoin de sortir de là. Voire Kyrah dans cet état ça fait trop mal, me sentir si impuissant, si inutile « Monsieur Harrington ? Je venais vous voir, il y a une place en radiologie pour votre main. Si vous voulez bien ? » La jeune infirmière que je n’ai encore pas vu semble un peu apeurée, j’imagine que j’ai fait forte impression avec mes coups dans le mur. Je me radoucis un peu, elle semble gentille et je ne peux pas en vouloir à la terre entier c’est injuste. « Je voudrais voir ma fille… » J’ai presque de la peine à formuler les mots. Ca m’effraye tellement d’y aller seul, de faire face à ce corps mort. Je n’ai jamais vu de mort, encore moins de bébé et je n’ai aucune idée de ce à quoi je dois m’attendre. « Elle n’est pas encore prête, mais quand vous aurez soigné votre main promis je vous y emmène personnellement. » Je ne sais pas pourquoi mais cette jeune femme m’inspire confiance, pour la première fois depuis que nous avons atterri dans cet hôpital j’ai l’impression de tomber sur quelqu’un de confiance, quelqu’un qui se soucis réellement de nous. « Vous prendrez soin de Kyrah ? » Je ne peux m’empêcher de m’inquiéter pour elle, je ne sais pas combien de temps je serai loin et de quoi elle peut bien être capable. « Je vais veiller sur votre amie c’est promis. » Je me sens un peu apaisé et je la suis sans broncher, ma main me fait un mal de chien, heureusement c’est le côté gauche.

Il y avait bien fracture, après la radio les choses s’enchainent rapidement, très vite le médecin vient vers moi, m’administrant un anesthésiant local pour réduire la fracture, puis j’ai le droit à une sorte d’attelle plâtrée qui heureusement pour moi ne me prend pas tout le main juste les deux phalanges fracturées. Tout vas très vite et quand j’ai fini la jeune infirmière m’attend comme prévu pour m’emmener vers ma fille. J’ai à peine le temps de réaliser, de revenir sur ma décision que déjà elle ouvre une porte pour me laisser entrer dans une petite salle. Sur le petit lit le corps de cet enfant est sans vie. Mon enfant – Ma fille dans ces habits roses trop grands pour elle. Je m’approche sans savoir quoi faire, elle est si petite, je ne m’attendais pas à ça. A peine plus grande que ma main. « Je peux… Je peux la toucher ? » L’infirmière hoche la tête. « Evidement… Je vais vous laisser avec elle. » Je ne l’entends de toute façon plus, j’attrape ce petit corps dans ma main, c’est si léger, j’ai presque l’impression que c’est irréelle. « Salut toi… » Je sens les larmes me monter aux yeux. Je ne peux pas croire que c’est elle, que c’est ma petite fille, qu’elle aurait pu vivre et venir partager ma vie. Ca fait tellement mal… Tellement mal d’être obligé de voir la réalité, son corps sans vie. Elle n’a même pas de prénom… « J’aurais tant aimé que tu vives… Ton papa t’aime tu sais. » Les larmes coulent sur mes joues alors que je vais m’asseoir sur le canapé, serrant ma fille contre moi. Je veux croire qu’elle peut sentir l’amour, je veux qu’au moins une fois une personne l’ai serré dans ces bras, l’ai aimé. « Je ne t’oublierais jamais Nina… » C’est le premier prénom qui me passe par la tête, il lui va bien, doux est tendre comme elle. Ce prénom c’est juste pour moi, pour qu’elle ne soit plus le bébé mort mais une être à part entière… Je ne sais pas combien de temps je reste avec elle. Quand je la quitte enfin j’ai le cœur lourd, je crois que je n’ai plus de larme à pleurer, j’ai épuisé tout le stock, je suis fatigué et je n’ai qu’une envie retrouver Kyrah, sa peau, son odeur… Elle. Je respire un bon coup avant de rentrer dans la chambre, parce que l’idée qu’elle puisse me rejeter à nouveau me terrorise. Mes pas sont hésitants, je tâtonne le mur pour arriver jusqu’au bout du couloir et enfin la voire. Elle me regarde elle aussi et je sens mon cœur battre la chamade alors que j’avance à pas feutré, comme si chacun de mes mouvements était à risque de déclencher une nouvelle crise. Quand elle tend sa main vers moi je sens tout mon corps se relâcher. Je l’attrape comme je m’accrocherais à une bouée pour ne pas couler. « Je suis désolée. » Je peux pas croire que les larmes sont à nouveau entrain de me monter aux yeux, je n’en peux plus de pleurer, je voudrais que ça s’arrête. « J’aurais aimé que tu sois là… » Je ne sais pas comment lui dire que je ne lui en veux pas, je ne sais même pas si je serai totalement sincère alors je ne dis rien. Je crois que les mots avaient juste besoin de sortir qu’elle n’attendait pas de réponse de ma part. « Elle est magnifique… » Ma voix se brise légèrement et je ne peux pas continuer, de toute façon je n’oserais rien dire de plus. J’ai trop peur de la réaction de Kyrah. Je ne lui dirais pas que je lui ai donné un prénom, que je lui ai parlé de nous, de moi, que j’ai pris une photo d’elle qui restera cachée. Parce qu’un jour peut-être sa mère voudra la voir. Un jour peut-être Kyrah regrettera de ne pas être venue, de ne pas avoir vu cet enfant qu’elle a porté pendant 5 mois et la photo existera. Ca n’engage à rien. Si ce n’est pas le cas je la garderai pour moi. Nous restons dans le silence un nouvelle fois, mais je crois que c’est normal, je ne me sens pas mal, au contraire je me sens plus proche d’elle encore. « Je vais appeler Kaecy pour qu’elle m’emmène des vêtements propres et de quoi pendre une douche tu… Tu as besoin de quelque chose ? » Je me sens prêt maintenant. Prêt à parler à ma meilleure amie, à voir la vérité en face. Cet échange avec notre fille a été douloureux mais bénéfique je pense… J’en avais besoin.

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Message(#) Sujet: Re: 'cause baby now we got bad blood [kylio] 'cause baby now we got bad blood [kylio] EmptyLun 4 Jan 2016 - 23:46



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Kyrah & Elio


Il est difficile de me retrouver seule désormais. Depuis quelques mois, j’avais appris à cohabiter dans ce corps, appris à n’être plus jamais seule, à vivre avec cette vie en moi. La cohabitation a été difficile au début, mais j’avais réussi à m’y faire, trouver ma place, lui laisser la sienne, la nourrir quand elle me faisait comprendre qu’elle avait faim. J’avais trouvé mon équilibre, notre équilibre, malgré mes réticences. Oui elle était moi et j’étais elle, et à nous deux on ne faisait qu’un. Aujourd’hui, je me sens plus vide que jamais, plus vide même qu’avant ma grossesse. Vidée de toute énergie, et de tout âme, j’en ai bien l’impression. La morphine m’aide à ne pas m’énerver pour tout et n’importe quoi, et je ne sens plus la douleur physique, c’est toujours ça. Maintenant qu’Elio est parti pour aller voir notre fille, je me sens m’engouffrer dans ce lit. J’ai sommeil, mais je n’arrive pas à dormir. Tout mon corps et mon esprit n’est que contradiction. Ma gorge est serrée mais je n’arrive plus à pleurer, je crois que ça y est, j’ai écoulé mon stock. Je ne sais pas au bout de combien de temps il se régénère, mais j’espère pas trop vite. Je voudrais pouvoir respirer un peu sans avoir à fondre en larmes. L’espace d’un instant, je regrette presque de ne pas être allée voir ma fille. Mais je crois que je ne m’en serai jamais sentie capable. Ça aurait voulu dire prendre conscience, et je n’y suis pas prête. Les yeux rivés sur le ciel, je me force à ne pas trop penser. Je me sens coupée du monde, coupée de tout. Je n’ai personne à appeler, mis à part Kelya, qui doit sûrement m’inquiéter. Mais même si je l’aime beaucoup, elle est en cet instant précis le cadet de mes soucis. Je ne pense qu’à ma fille, et à Elio qui doit être en sa présence à l’instant où je pense à eux. Une boule se forme dans mon ventre, comme pour créer un leurre de sa présence. Mais rien ne sera jamais plus pareil. Je ne sais même pas si j’arriverai à être vraiment mère un jour. J’en suis sûrement incapable, de toute manière. Et alors que j’allais à nouveau sentir les larmes humidifier mes yeux, j’entends la porte et tourne ma têt en direction de celle-ci pour poser mon regard sur Elio. Il est fébrile, avance à pas feutrés. Je ne sais pas bien si c’est la peur de moi, par rapport à a crise de tout à l’heure, ou simplement parce que cette épreuve a été difficile. Celle d’avoir vu son enfant mort. Mort par ma faute. Je viens chercher sa main et ce simple contact m’arrache un frisson. Je ne saurai dire ce qu’il représente. « J’aurais aimé que tu sois là… » Je ferme les yeux, me forçant presque à ne pas lâcher sa main, parce que l’envie de fuir s’empare une fois encore de moi. « Elle est magnifique… ». Cette fois c’en est trop. Je lâche sa main. C’est trop dur. Trop dur à encaisser. Je viens passer mes mains dans mes cheveux et me force à respirer un peu plus fort pour me calmer. Pour ne pas déclencher une nouvelle crise. Je me force à me dire que ça ne sert à rien, et qu’effectivement, Elio souffre aussi. J’ai beau me sentir fautive, je ne peux passer outre sa douleur, et même si j’ai pris la décision de m’éloigner de lui, je mettrai cette résolution en application une fois sorti de l’hôpital. Je pose mes mains sur le lit pour me redresser un peu alors qu’Elio est toujours là, debout près de moi, fuyant mon regard. Ailleurs. « Je vais appeler Kaecy pour qu’elle m’emmène des vêtements propres et de quoi pendre une douche tu… Tu as besoin de quelque chose ? » Je réfléchis quelques secondes. « Un téléphone pour appeler Kelya. C’est tout. » Il hoche la tête et je soupire légèrement. « Merci. » Déjà il s’éloigne et je le coupe dans son élan. « Elio ? » Il se retourne rapidement pour me regarder, et les yeux brillants je lui demande. « Tu reviens hein ? » J’ai comme une envie d’être rassurée, un besoin même. Je sais que quand je serai sortie, tout sera différent, pas moins
difficile pour autant. Mais tant que je suis là, je le veux près de moi. Il hoche à nouveau la tête et je me sens rassurée, au moins un peu. Je peux le laisser quitter cette chambre sans avoir peur de ne pas le voir revenir. Sans plus tarder, une infirmière arrive dans la chambre « Vous avez de la visite mademoiselle, mais je ne sais pas si vous vous sentez en état ? » Je fronce un peu les sourcils. « Qui ? » « Une certaine Mme Thompson. » Je hoche la tête doucement. « Oui, laissez-là entrer. » « Bien. N’hésitez pas à appeler si vous avez besoin. » Kelya entre dans la chambre et court dans ma direction alors que mon coeur se serre. Elle me prend dans ses bras, doucement pour ne pas me faire de mal, mais assez pour me faire du bien. « Ma puce… comment tu te sens ? » Elle passe sa main dans mes cheveux. « Je suis désolée pour ta voiture. » Elle grogne à moitié. « Arrête tes bêtises. Elio n’est pas là ? » Ses sourcils se froncent. Je sais qu’elle ne l’a jamais vraiment aimé, mais elle ne le connaît pas. « Il est parti appeler sa meilleure amie. Il revient tout à l’heure. » Elle s’assied sur le bord du lit et prend ma main dans la sienne, doucement. « Il culpabilise pas trop ça va ? » Je baisse les yeux. Oui. Le message envoyé à Kelya hier soit, c’était avant de savoir la vraie raison de la perte de notre bébé. « C’est de ma faute. » Elle fronce à nouveau les sourcils, essayant sûrement de comprendre de par mon regard. « J’ai… Elle… Son coeur s’est arrêté de battre il y a plusieurs jours déjà. C’est à cause de moi si elle est morte Kelya… » Je ferme les yeux comme pour ne pas voir son regard, ne pas y voir la déception peut-être, la pitié sûrement. « Mon dieu mais ne crois pas que c’est de ta faute ma puce… ce genre de chose arrive, à un millier de femmes chaque jour… tu crois qu’elles sont toutes responsables ? Sûrement pas ! » Elle serre un peu plus ma main et relève mon visage pour me forcer à la regarder. « J’ai tellement mal Kelya… » Elle se rapproche pour me prendre dans ses bras. « Je suis là, je ne te laisse pas tomber, tu sais que tu es à la maison chez toi, autant de temps que tu voudras. ». Kelya ne reste pas longtemps, elle doit aller bosser, mais elle promet de repasser ce soir si je ne suis pas sortie, ou de venir me chercher quand j’aurai l’autorisation de quitter cet endroit. Elle croise Elio avant de quitter la chambre, et je les regarde se toiser légèrement tous les deux, se saluant à peine, avant de s’éloigner, partant chacun de leur côté. « Plus besoin de téléphone. » Je passe mes mains sur mon visage pour essuyer les nouvelles larmes. Je dois avoir une mine affreuse. « Tu as réussi à avoir Kaecy ? » Je pense maintenant aux jumeaux à qui il va falloir dire que non, ils n’auront pas de bébé d’ici quelques mois, ils n’auront personne à qui prêter leur ballon, à qui apprendre à faire des bêtises. Cette pensée me retourne l’estomac. « Elio ? Tu… » Je me décale un peu dans le lit et ne le quitte pas des yeux. « Tu veux bien t’allonger près de moi ? Que j’essaie de dormir un peu ? » J’avale difficilement ma salive avant de poursuivre. « J’arrive plus à dormir depuis qu’elle n’est plus là… » Je repose mes mains sur ce ventre redevenu plat, et baisse finalement les yeux vers celui-ci, plus honteuse que jamais.
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Message(#) Sujet: Re: 'cause baby now we got bad blood [kylio] 'cause baby now we got bad blood [kylio] EmptyMer 6 Jan 2016 - 21:22



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Kyrah & Elio


Je me sens minable, totalement minable. Incapable de trouver les bons mots, de faire quelque chose. Je repense à cette sensation qui m’a envahi quand j’ai su que notre fille n’était pas morte lors de l’accident, ce soulagement c’est la pire des sensations. Parce qu’un fois partie, il ne reste que la souffrance, toujours présente alors que la culpabilité a changé d’épaule. C’était dur à porter mais moins que de regarder Kyrah sombrer. J’ai l’impression que c’est beaucoup trop lourd à supporter, que c’est pire que tout. Que je suis incapable de lui apporter du soutien… D’être la personne qu’il faudrait à ces côtés. Et pire que tout je n’ai aucune idée de qui je pourrais appeler pour l’être à ma place si j’échoue. Elle connaît ma mère, Kaecy, mes neveux, mon père même est qu’est ce que je connais d’elle si ce n’est des enfants inventés et une hébergeuse que je n’ai jamais rencontrée ? « Un téléphone pour appeler Kelya. C’est tout. » J’hoche la tête ressentant à nouveau ce besoin de sortir de la chambre, comme si je n’étais pas la personne qu’il lui fallait. Je ne sais pas ce qui me fait le plus peur quand je suis ici avec elle. Peut-être ce que je pourrais dire… Je prends le chemin de la porte mais sa voix m’arrête. « Elio ? » Je me retourne pour la regarder sans oser parler. « Tu reviens hein ? » Je ne sais pas expliquer cette sensation, ce soulagement caché de l’entendre me réclamer, l’espace d’un instant je pourrais presque croire que rien n’a changé, que l’horreur de ce moment n’est qu’un mauvais rêve que j’oublierai vite. « Evidement. » Mes yeux se posent dans les siens et ma bouche lui offrir un mince sourire. L’appelle à Kaecy est vite fait, je ne peux pas lui parler au téléphone, je lui expliquerai tout quand elle sera là. Quand je reviens l’infirmière me voit et vient vers moi. « Vous avez de la visite. » Je fronce légèrement les sourcils. « Mme Kelya Thompson. »  « Oh… Merci. » Je ne sais pas ce que ça fait en moi exactement mais je suis content que Kyrah ait du soutien, qu’elle ne soit plus seule.  « Je pourrais avoir un autre de ces médicaments que vous m’avez donné avant ? » Je sens le besoin de m’apaiser. De faire taire le mal. Et après quelques questions l’infirmière me donne un nouveau cachetons. Je reste dans la couloir, ma place n’est pas dans cette chambre, en tout cas pas à ce moment là. Quand Kelya sort elle n’a qu’un bref regard pour moi, je me doute bien qu’elle ne m’aime pas trop mais aujourd’hui je n’ai pas la force de tenter d’inverser la tendance, je me contente d’un hochement de tête pour la saluer, peut-être aussi pour la remercier. « Plus besoin de téléphone. » Je rejoins Kyrah en hochant la tête retrouvant toujours cette même place sur cette chaise que je commence à trouver des plus déconfortable. « C’est bien qu’elle soit venue. » Je le pense sincèrement, même si j’ai peur que Kyrah ait plus besoin d’elle que de moi. « Tu as réussi à avoir Kaecy ? » « Elle passera dans l’après-midi… Il faut qu’elle trouve quelqu’un pour garder les jumeaux. » Je lui ai demandé de ne rien leur dire. Mais je ne sais pas comment je vais pouvoir leur expliquer la situation, comment je vais pouvoir le faire sans que les émotions me submergent à nouveau. Je ne veux pas qu’ils me voient pleurer, je voudrais pouvoir leur éviter ce genre d’épreuves. « Elio ? Tu… » Je relève le regard vers elle, je me suis perdu dans mes pensées pendant quelques secondes et je me demande si elle m’a parlé et que je n’ai pas entendu.   « Tu veux bien t’allonger près de moi ? Que j’essaie de dormir un peu ?  J’arrive plus à dormir depuis qu’elle n’est plus là… » Mon cœur se serre en entendant ces propos, et sans un mot je me glisse dans le lit à côté d’elle. Je passe mon bras sur elle pour la serrer contre moi alors que mon front va se coller à sa tempe. « Ca va aller Kyrah… » Je n’en sais rien, mais j’ai besoin de croire en mes mots, besoin de penser que tout va finir par s’arranger, que cette peine immense qui nous ronge va s’apaiser parce que je ne crois pas être capable de vivre avec ça. Le médicament que j’ai réclamé à l’infirmière commence enfin à faire effet et je sens mon corps se détendre un petit peu. « Tu peux dormir… » Je la tiens dans mes bras, comme si je voulais la protéger, ma bouche proche de son oreille je sens ce besoin de lui chanter quelque chose. Comme on tenterait de bercer un enfant. Je faisais ça aux jumeaux à une époque pour qu’ils dorment, avant qu’ils prétendent que c’était ringard et qu’ils étaient trop grand pour ça. Quelques mots sortent de ma bouche, ma voix est douce presque un murmure. « We'll do it all, everything, on our own. » Cette chanson de Snow Patrol, je l’écoutais en boucle dans la fin de mon adolescence, je ne sais pas pourquoi elle résonnait en moi et encore moins pourquoi j’avais choisi celle là dans ce moment si particulier.   « We don't need, anything, or anyone » Chantonner ces quelques mots à son oreille c’est pire que de me mettre à nu, c’est un instant particulier, un de ceux où je me livre sans pourtant rien dire… Ce besoin de musique qu’il y a en moi elle le connaît, de loin, parce que le peu que j’ai partagé avec elle je l’ai fait avec cette distance que je n’ai plus aujourd’hui. « If I lay here, if I just lay here, would you lie with me and just forget the world? » Il n’y personne d’autre au monde a qui je pourrais livrer cette chanson comme je le fais avec elle. Comme si c’était une simple balade pour s’endormir alors qu’en fait tout me fait penser à elle. Je vais jusqu’au bout de la chanson et quand je finis je dépose un baiser sur sa tempe avant de me repositionner. Je suis encore une fois incapable de trouver le sommeil, je pense à Nina, à ce qu’ils vont faire d’elle maintenant. Je me demande ce qu’aurait été sa vie. Ca fait mal mais les médicaments apaisent un peu cette douleur me laissant un peu flottant. Je me dis que si j’en prenais un peu plus alors je me sentirais peut-être comme avant… Comme si rien ne c’était passé. Ce moment dur une éternité mais j’ose à peine bouger ne sachant pas si Kyrah dort. Les yeux fermés je n’ai pas entendu la porte s’ouvre et c’est un raclement de gorge qui me fait sursauter. « Excusez moi ? » Le médecin me regard d’un air un peu accusateur et je me laisse glisser en dehors du lit à regret. « Je dois vous faire signer quelques papiers, nous allons procéder à une autopsie plus poussée pour connaître les circonstances du décès de votre enfant si vous le voulez bien. » Le tact de ce mec est impressionnant il n’y a pas à dire. Il nous tend la fiche comme si c’était une évidence que nous allions signer. « Est-ce que vous avez pu parler de ce que vous voulez pour son corps ? » Cette fois je le regarde légèrement choqué ne sachant quoi répondre. « De son corps ? » Je dois avoir l’air d’un imbécile et de toute évidence je l’agace mais personne ne nous a parlé des possibilités « Vous pouvez reprendre son corps si vous le voulez, ou l’hôpital vous offre aussi la possibilité de l’incinérer dans la fosse commune de l’hôpital. La dernière possibilité est de donner son corps à la science, ça pourrait permettre de faire avancer les recherches concernant les fausses couches. » Je n’ose même pas regarder Kyrah. La violence de ces propos me terrasse alors je ne peux pas imaginer ce que c’est pour elle.  « On peut en parler ? » Ca l’agace mais il hoche la tête partant et me laissant avec cette feuille dans les mains que je n’ai aucune idée de comment remplir. J’ose juste remonter le regard vers Kyrah sans pour autant aborder clairement le sujet. Je crois que l’idée que son corps soit utile à la science, à peut-être éviter que d’autres vivent ce qu’on vit me plait. Mais, je veux la laisser choisir… Si elle en est capable.

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Message(#) Sujet: Re: 'cause baby now we got bad blood [kylio] 'cause baby now we got bad blood [kylio] EmptyJeu 7 Jan 2016 - 10:38



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Kyrah & Elio


J’adore Kelya, elle fait désormais partie des personnes les plus importantes de ma vie. Pourtant, il manque quelque chose, tout le temps qu’elle se trouve ici. Le vide en moi n’est pas créé que par l’absence de ma fille, mais bel et bien par l’absence d’Elio. Si je peux encore le cacher au monde entier, il est clair que je ne peux plus me le cacher à moi-même. J’aime cet homme, plus que je n’ai jamais aimé, et chaque seconde je m’en rends compte un peu plus. Alors une fois que Kelya s’en va, et que lui revient, j’ai comme un petit soupire de soulagement. « C’est bien qu’elle soit venue. » Je hoche la tête avec un espèce de micro rictus, pour le moment, je ne me sens pas de faire beaucoup mieux. Je lui demande s’il a réussi à appeler Kaecy, ce à quoi il me répond « Elle passera dans l’après-midi… Il faut qu’elle trouve quelqu’un pour garder les jumeaux. » Je hoche doucement la tête. Ce n’est pas plus mal que les jumeaux ne viennent pas ici. Je n’aurai pas eu le courage ni l’énergie pour les voir. Et je suppose qu’Elio non plus, au vue des cernes qui se sont creusées sous ses yeux. Mon regard parcourt son visage tuméfié par l’accident, et alors que mon coeur se serre, je lui demande sans réfléchir s’il peut venir s’allonger près de moi. Il ne me répond pas mais ne perds pas de temps pour se lever et me rejoindre alors que je me décale pour lui laisser la place nécessaire. Son bras vient m’entourer et je cale ma tête contre la sienne, ma respiration se calmant instinctivement. « Ca va aller Kyrah… » Je ferme les yeux et j’ai une nouvelle fois envie de pleurer. Je ne sais pas si ça va aller, mais le sentir là près de moi me rassure et me fait du bien. « Tu peux dormir… » Ma main vient glisser pour trouver la sienne, et j’enroule mes doigts avec les siens. Ma respiration est beaucoup plus apaisée, mais le sommeil ne semble pas venir. C’est alors que j’entends un murmure mélodieux dans mon oreille. « We'll do it all, everything, on our own. We don't need, anything, or anyone » des frissons me parcourent l’échine et je redresse un peu les épaules en bougeant un peu la tête pour la coller un peu plus contre la sienne. A cet instant précis, je ne pense plus à rien, simplement je me laisse emporter par sa voix, que je n’avais encore jamais entendu chanter avant aujourd’hui. Je connaissais sa passion pour la musique, le pouvoir enchanteur de ses doigts sur un piano, mais je n’avais encore jamais eu le plaisir d’entendre cette voix touchante. Il semble s’arrêter, peut-être hésitant, alors dans un murmure, je lui demande « Continue… » J’en ai besoin, ça m’aide à me déconnecter de toute cette douleur qui s’est imprégnée dans tous les pores de ma peau et de mon âme. Je l’entends alors continuer, et cette fois, un vrai sourire prend place sur mes lèvres, alors que les frissons n’en finissent plus de me parcourir. « If I lay here, if I just lay here, would you lie with me and just forget the world? » Les paroles sont des plus touchantes, je ne connais pas cette chanson, je ne sais même pas si elle est de lui ou non, mais toujours est-il que je compte bien lui demander si je peux la réécouter plus tard. Peut-être qu’elle pourrait faire partie de ma thérapie. Je commence à m’endormir doucement, une respiration apaisée, chose qui ne s’était pas passé depuis bien longtemps. Mais soudain je sens la chaleur d’Elio me quitter, et ça me réveille d’un seul coup. Je serre un peu mes doigts instinctivement pour garder le contact de nos mains et j’ouvre difficilement les yeux, lâchant finalement quand je vois le médecin. Je me racle un peu la gorge et me replace au centre du lit, passant mes mains sur mon visage pour essayer de me réveiller. Il doit sûrement avoir quelque chose à nous dire. « Je dois vous faire signer quelques papiers, nous allons procéder à une autopsie plus poussée pour connaître les circonstances du décès de votre enfant si vous le voulez bien. Est-ce que vous avez pu parler de ce que vous voulez pour son corps ? » Mon coeur se serre à nouveau, je suis obligée de détourner le regard. Je n’aime pas ce médecin, il me donne de l’urticaire. Je referme les yeux une seconde et tourne finalement la tête vers la fenêtre, à l’opposé de là où se trouve le médecin. « De son corps ? » « Vous pouvez reprendre son corps si vous le voulez, ou l’hôpital vous offre aussi la possibilité de l’incinérer dans la fosse commune de l’hôpital. La dernière possibilité est de donner son corps à la science, ça pourrait permettre de faire avancer les recherches concernant les fausses couches. » Je referme les yeux, brisée une fois encore par les propos durs de ce médecin qui de toute évidence n’a pas fait l’école du tact.  « On peut en parler ? » J’entends les pas du médecin quitter la chambre et la porte se refermer. Mon corps tressaute déjà sous les sanglots qui me reprennent. Impossible de les contrôler. Les larmes reviennent couler sur mes joues, j’ai l’impression que je ne vais jamais arrêter de pleurer, et ma tête va exploser. Je sens Elio s’approcher de moi et rapidement je passe mes mains sur mes yeux pour essuyer les larmes. Je prends appui sur mes mains pour me redresser un peu dans le lit et prends une grande inspiration. « Je… » Je me racle un peu la gorge pour éclaircir ma voix. « Je crois que je préfère qu’ils la gardent. Qu’ils trouvent pourquoi. » Je prends une inspiration, un peu saccadée à cause de mes sanglots. « Elle… » Je redresse mon regard humide pour le poser dans le sien. « Elle était grande comment ? » Je ne me rends pas bien compte, et je ne regrette pas de ne pas être allée la voir, parce que je pense que ça aurait été pire, mais je ne sais pas pourquoi, j’ai juste besoin de savoir, pour imaginer sans doute. Pour commencer mon deuil pourquoi pas. Il commence doucement à me parler d’elle, il me jauge en même temps, je le sens bien, il y va à pas de loup pour ne pas trop me brusquer, pour pouvoir s’arrêter quand j’en aurai besoin, et à l’instant où une larme perle à nouveau sur ma joue et que mon regard fuit le sien, sa voix s’arrête. « Je suis désolée… de pas avoir été foutue de te donner au moins ça… » Au moins ça, je parle de cette paternité qui semblait l’enchanter. Je pensais que je pourrai être enfin importante aux yeux de quelqu’un. Etre la mère de son enfant, être la mère d’un enfant. Avoir de l’importance aux yeux de ma fille, qu’elle soit mon phare en pleine mer, et que je sois la même pour elle. Aimer quelqu’un d’un amour infini. Je ne connaîtrai peut-être jamais ça. « Je t’avais dit que j’étais pas faite pour ça… » Et la vérité a frappé une fois de plus. Je n’étais pas prête, c’est un fait, mais je crois que définitivement, je ne suis pas faite pour avoir quelqu’un qui doit dépendant de moi. La vie me l’a prouvé. Je passe mes mains sur mon visage en soupirant avant de me rallonger, fuyant le regard d’Elio qui retrouve sa place sur sa chaise, un fossé se recréant entre nous. Le silence désagréable reprend place dans la pièce avant que je ne le brise, d’une petite voix. Je crois que j’ai besoin de changer de sujet un peu. « C’était quoi, cette chanson que tu as chanté tout à l’heure ? » Je tourne la tête dans son sens alors qu’il me regarde aussi, visiblement un peu gêné. « Tu crois que tu arriverais à me la mettre sur mon téléphone, que je puisse l’écouter de temps en temps ? » Je veux dire, l’écouter tout le temps, comme une pauvre ado amoureuse qui écouterait LA chanson qui lui ferait penser à son amoureux. Je suis ridicule…
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Message(#) Sujet: Re: 'cause baby now we got bad blood [kylio] 'cause baby now we got bad blood [kylio] EmptyVen 8 Jan 2016 - 14:18



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Kyrah & Elio


Le médecin à peine partir le corps de Kyrah est pris d’assaut par les sanglots, je ne peux rien faire si ce n’est partager sa peine et haïr ce médecin pour la façon dont il amène les choses. Il a le don de rendre la situation encore plus complexe et douloureuse que ce qu’elle n’est déjà et je le hais pour ça. Je tente de me rapprocher un peu de Kyrah mais elle semble se reprendre, comme si le plus important pour elle était de formuler cette phrase, peu importe les sanglots dans sa voix. « Je…  Je crois que je préfère qu’ils la gardent. Qu’ils trouvent pourquoi. » Je me sens soulagé qu’elle pense comme moi. C’est sans doute la meilleure chose à faire, celle qu’il faut. Même si l’idée qu’un médecin comme celui qui c’est occupé de nous touche à son corps me fait froid dans le dos. J’essaye de penser à tous ces autres couples qui pourraient vivre un jour un événement dramatique comme celui là… Je pense à notre peine et je ne la souhaite à personne – Jamais. « Elle… » Je suis pendu à ces lèvres pressentant une question qu’elle ne sait pas comment poser.   « Elle était grande comment ? » Un léger sourire s’affiche sur mon visage quand je repense à elle, mélange de peine et d’amour. Je pensais pas que je pourrais un jour ressentir ça, aimer un être avant même qu’il vienne au monde, être endeuillé de ce petit ange qui n’a pourtant jamais partagé ma vie. Ce petit bout de nous deux. « A peine plus grande que ma main… Une crevette. » Je lui montre ma main comme pour qu’elle puisse mieux s’imaginer. « Ces mains étaient tellement petites… Et elle avait à peine quelques cheveux foncés… » Je regarde Kyrah, surveillant ces réactions, sa limite, et je comprend que c’en est assez.   « Je suis désolée… de pas avoir été foutue de te donner au moins ça… » Je tente de ne pas perdre son regard mais elle recommence à me fuir. « Arrête s’il te plait… Ce n’est pas ta faute. » Je déteste qu’elle parle de notre fille comme ça, comme si elle devait me la donner à moi. Cette enfant était le notre et tous les deux nous l’avons perdu… Peu importe qui la désirait le plus – ou l’avait le mieux accepté. Peut-être que c’est vrai – que Nina a compris que ce n’était pas le bon moment de venir, peut-être que c’est mieux comme ça. Je veux croire qu’elle est bien où elle est… Que cette épreuve n’est pas sur notre chemin juste pour nous faire du mal mais aussi pour nous apprendre quelque chose… Reste à savoir quoi. « Je t’avais dit que j’étais pas faite pour ça… » Ces paroles me font du mal, je n’ai pas envie de les entendre et je n’ai aucune idée de comment y répondre. J’ai compris avec cette grossesse que je voudrais être père… Pas de suite c’est sûr, plus dans des circonstances comme celles-ci – puis il me faut faire mon deuil. Mais je le veux, au plus profond de moi. Je serai père un jour, je le sens et ce qu’elle est entrain de me dire ce qu’elle ne sera sans doute jamais la mère de mes enfants…. Je devrais pas en faire une histoire. Cet grossesse accidentelle n’était rien de plus que ça pour elle, et même si je peux voir sa peine, et l’affection qu’elle portait pour notre enfant… Ca ne change rien… « Ca ne veut rien dire Kyrah… » Je sais que je parle dans le vide, j’arrive à peine à me convaincre moi-même s’en est presque ridicule. Le silence est revenu entre nous. Pesant et accusateur, je suis incapable de le briser cette fois. C’est peut-être ici qu’est notre limite… Celle où l’on ne sait plus être ensemble. « C’était quoi, cette chanson que tu as chanté tout à l’heure ? » Un certain malaise me saisit, comme si cet instant partagé était déjà loin. Une parenthèse inattendue dans ce malheur. « J’en sais trop rien… Une chanson d’un groupe que j’écoutais quand j’étais plus jeune. » J’aurais voulu savoir lui donner plus de sens mais je ne sais pas pourquoi c’est cette chanson qui m’est venue.   « Tu crois que tu arriverais à me la mettre sur mon téléphone, que je puisse l’écouter de temps en temps ? » « Oui bien sûr… » Je le ferais plus tard, je ne sais même pas où est son portable. Sans doute perdu dans l’accident. La porte s’ouvre à nouveau, à croire qu’on ne peut pas être seul. Mais cette fois c’est Kaecy qui apparaît, et je m’effondre dans ces bras comme un gamin dans ceux de sa mère. Quand elle repart je me sens encore plus vide, je vais prendre un douche puis les choses s’enchainent vite. Remplir les papiers, parler avec les médecins, le psy qui aimerait nous suivre et que nous refusons comme deux imbéciles incapables de laisser les autres les aider. Je reste avec Kyrah, tout du long, toutes ces heures passées dans cet hôpital à pleurer la perte de notre fille. Souvent dans le silence parce que les mots semblent trop dur à prononcer, encore plus à écouter peut-être. Puis on peut rentrer, c’est presque étrange de se dire que la vie va continuer. Nous nous quittons sur le pas de sa porte, le taxi nous a déposé là… Kelya l’attend… Elle va prendre le relais. Un dernier regard avant de la quitter. Comme si c’était le dernier… Comme si tout allait se finir là… Sur le pas de cette porte. Plus rien ne nous oblige à nous revoir aujourd’hui…

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