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Tag 666 sur 30 YEARS STILL YOUNG VVZKQDhSujet: RAELYN&AUDEN ► Draw me like one of your french girls [Throwback]
Auden Williams

Réponses: 18
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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 666 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptySujet: RAELYN&AUDEN ► Draw me like one of your french girls [Throwback]    Tag 666 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptyMar 11 Juin - 1:36
Draw me like one of your french girls


A la première sonnerie du téléphone, je me suis dit que je devrais vraiment débrancher mon fixe parce que c’est toujours des cons qui m’appellent pour me vendre une véranda alors que j'habite au troisième étage. Mais j’avoue que parfois je me prends au jeu et je leur demande s’ils ne vendent pas des piscines ou des panneaux solaires avec, parce que ma maison au beau milieu du désert en aurait bien besoin. Joking, j’ai encore du mal à payer les fins de mois de temps à autres. Déjà parce que j’oublie assez régulièrement que y’a des trucs à payer, d’autre part parce que j’oublie aussi que je suis sensée vendre mes peintures et pas les garder dans ma cuisine et les observer en mangeant mes Coco pops. Je me rends seulement compte que l’argent c’est une bonne chose que quand y’a plus de Coco pops, parce que c’est dans ces moments là que le drame de la situation m’afflige et que je me décide enfin à sortir de chez moi et voir toutes les têtes d’abrutis de mon immeuble, de mon quartier, de Brisbane et de l’Australie en général. Et mêmes les étrangers, putain.
Tout ça pour dire que cette fois ci je n’ai pas commandé trois vérandas, donné un numéro de carte de crédit totalement bidon et ne les ai pas faites livrer au #666 Toowong sans aucun remords. La voix mielleuse de vendeur désespéré s’est transformée en une voix enfantine, aiguë et tremblante. Pendant un instant j’ai eu peur que ce soit une cancéreuse faisant la manche par téléphone (ils n’ont peur de rien les bougres), mais finalement c’était bien plus intéressant. On voulait s’offrir mes services. Enfin, on voulait plutôt que mes services soient offerts et qu’en plus je paye. Well, ok. Je roule pas sur l’or en ce moment mais tous les artistes ont galéré à un moment avant de percer, cela ne saurait tarder. On ne me propose pas souvent de poser pour moi - jamais, à vrai dire - alors je ne peux pas refuser la gamine. Elle a eu du culot, un sacré culot, et j’aime ça. Je lui donne rendez vous demain, juste le temps pour moi de trouver un riche con pour qu’il achète une toile et me faire du liquide, je n’ai qu’à leur dire que c’est un célèbre tableau de David et le tour est joué. Cela ne les dérange pas que David mette une voiture dans le fond, ni que l’oeuvre ne se vende qu’à deux cent dollars. De vrais riches cons. Je leur explique que la commande est pour le frère de l’oncle du duc de Montpensier, lui même rattaché par alliance à la Princesse de Monaco, grande amie de Sissi l'impératrice. Ils n’y comprennent rien (moi non plus) et mes anachronismes me font grincer des dents, mais au moins ça finit par payer. Au sens propre du terme. Riche de deux cent dollars, sacrément plus moches que les billets en francs et en euro avec lesquels j’ai grandi, je pourrai au moins payer ma nouvelle fan.

J’aime pas recevoir des gens, mais apparemment dessiner des jeunes êtres innocents à poil au beau milieu d’un café n’est pas bien vu en Australie. Quel étrange pays. Je lui ai donc donné mon adresse, pas trop certain du numéro de mon appartement cependant. Elle n’aura qu’à toquer aux portes dans le pire des cas, normalement je suis le seul gars à vouloir une fille tout sauf habillée ce soir parce que je pense que le voisin d’en face préfère les hommes. C’est ce que j’en déduis des bruits qui passent au travers des murs fins. Si fins.

J’ouvre la porte quelques secondes après qu’on ait toqué dessus, sachant déjà que j’allais voir ma muse de l’autre côté. Je reçois personne chez moi en temps normal, je l’ai déjà dit. C’est une petite chose si petite, si fine. J’ai presque peur de la casser en la touchant, et j’ai pas envie d’avoir les flics sur le dos pour un meurtre, ça ferait littéralement tâche dans ma vie. Sa clavicule est saillante, les os de son bassin devraient l’être aussi tout comme ses côtes. Elle passera pour la parfaite gamine des rues affamée. Personne ne regarde de mendiants dans les yeux, s’ils voient son corps avant ses yeux ça va les faire paniquer. On tient un truc avec elle, je l’aime déjà. Enfin, je la déteste pas, vous voyez le truc. « Je… »  Ah ouais non, si elle panique et prend ses jambes à son cou tout le plan sera fichu en l’air. Reprends toi gamine, reprends toi. « Je m’appelle Raelyn. On s’est parlé au téléphone, vous m’avez dit de vous retrouver ici. » Oh elle me vouvoie, si c’est pas mignon. Faut dire qu’elle ne dépasse pas le mètre soixante et je fais littéralement une tête de plus qu’elle. Pour le poids, c’est presque le double. Une pichenette à la gamine et elle gagne un aller direct pour Paris. Ceci dit elle me fait un peu pitié l’espace d’un instant, ses parents à elle aussi ont joué au scrabble avec son prénom et ont oublié de remettre les lettres dans l’ordre. « Merci d’avoir accepté de me rencontrer. » Et je lui offre mon premier sourire d’abruti de la soirée. Elle me remercie alors qu’elle ne sait pas dans quoi elle s’embarque, je pourrais totalement être un pédophile qui se fait passer pour un artiste ; ça doit bien exister ce genre de conneries. « Ouais ouais rentre, c’était bien pour une pipe c’est ça ? C’est Andrew moi, et le voisin d’en face il t’a commandé la totale. » Merde, pas pu m’empêcher d’être con. C’est plus fort que moi. Bon, quand elle commence à devenir aussi blanche que moi quand j’ai pas vu le soleil depuis six mois, je me dis qu’il est peut être temps d’arrêter d’embêter Rae machin chose. « Ca va je rigole, t’as clairement menti sur ton âge et j’ai pas envie de finir en taule de toute façon. » Et puis si je la touche elle va se casser et ça sera la merde.
Je la laisse finalement rentrer, les voisins ont assez pu écouter aux portes comme ça. Ca faisait louche que je reste adossée au battant de la porte et qu’elle tire frénétiquement sur les lanières de son sac à dos. « Pose tes affaires là où tu pourras les retrouver, c’est un peu le bordel. » C’est un euphémisme. Mon appart est un capharnaüm sans nom, parce que je suis le seul à y mettre les pieds et que ça me va très bien comme ça. Je pense à aérer deux heures par jour ceci dit, ce qui est quand même un bon début. D’un coup de bras je dégage la pile de papiers en tout genre qui étaient sur le canapé, tout en priant que y’ai pas des trucs importants dans le lot.
Donc là c’est le moment où faut être diplomate Auden Williams, faut être gentil avec la gamine et … « Tu te mets à poil directement ? Comme ça on perd pas de temps. » Au moins je suis resté poli, c’est un bon début. Je sais pas trop si ses mains tremblent de peur ou parce qu’il fait froid (il fait pas froid pourtant ?) ou quoi que ce soit d’autre, mais j’essaye de calmer mon moi intérieur niveau blagues et cru. Ca me ferait chier qu’elle parte. « Je peux te payer maintenant si tu veux, je suis con mais pas au point d’arnaquer les gens. » Pas dans ces moments là en tout cas. Je lui tend un billet de cinquante dollars, sûr de moi. Elle a eu le culot de m’appeler et de venir, elle va pas partir maintenant, je le sais, je le sens.

Je retourne chercher mes précieuses feuilles de dessins et tous les crayons dans ma chambre (à ce qu’il parait ça s’appelle comme ça, j’aurais plutôt parié sur l’adjectif de “débarras” personnellement). Tâtonnant dans le noir, et avec un ego tellement surdimensionné que je ne veux pas faire trois pas en arrière pour allumer la lumière, je lui lance quelques instructions. « Tu peux te mettre sur le canapé. Et tu fais la même pose que Rose dans Titanic. » Elle a vu Titanic au moins ? J’suis pas doué pour deviner l’âge des gens. Mais dans cette comparaison je suis Leonardo DiCaprio, je me sens toute chose soudainement.
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