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Tag 70 sur 30 YEARS STILL YOUNG VVZKQDhSujet: (Amelyn #70) ► EVEN SALT LOOKS LIKE SUGAR
Amos Taylor

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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 70 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptySujet: (Amelyn #70) ► EVEN SALT LOOKS LIKE SUGAR    Tag 70 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptyDim 31 Juil 2022 - 21:11



EVEN SALT LOOKS LIKE SUGAR
Raelyn termine ma phrase et je confirme le fond de ma pensée par du désappointement. La grimace ressemble à s’y méprendre à une fatalité. Quelle est la dangerosité d’une femme aux abois ? Une femme qui se sentirait abandonnée ?  Dans quelle mesure sa souffrance ou sa déception réduirait à néant sa loyauté ? Je n’en suis pas une. Je n’ai pour modèle, autour de moi, que des lionnes. Je peine donc à me faire une idée rationnelle de ce qu’Olivia, par vengeance ou tout autre émotion est capable d’envisager. D’instinct, je serais tenté d’avancer : « Rien ». Je ne peux avoir rêvé l’intensité et la sincérité de notre relation. Toutefois, je ne suis pas le seul être impliqué si, d’aventures, je me trompais à son sujet. Raelyn serait affichée sur le devant de la scène policière et c’est elle que je cherche à protéger de ma bêtise tandis que je propose de nettoyer le casino des preuves de nos méfaits. C’est aussi mon besoin de n’avoir jamais rien à me reprocher la concernant – plus rien – que je la remercie d’un sourire qu’elle ne rechigne pas, qu’elle ne me juge pas, qu’elle ne roule pas des yeux dans ses orbites en sous-entendant que j’exagère. Elle accepte mon inquiétude et me promet qu’elle se chargera du déménagement, les véhicules blindés habituellement utilisé pour transférer le liquide brassé au cours d’une nuit vers la banque étant à sa disposition, en plus de Callum, quoiqu’il soit toujours un peu mal à l’aise quand il est mêlé d’aussi près aux activités de ma femme. Qu’à cela ne tienne, il a signé aussi pour ça : j’ai été honnête avec son garde-du-corps. J’ai été transparent au nom de tout ce que nous avons traversé ensemble. Etait-ce une bonne chose ? Va-t-il, lui aussi, me tourner le dos ? Bien qu’à ce stade, je frôle surtout la supposition à propos de Marshall, je ne jureras pas être à l’aise avec l’entièreté de mon entourage. Est-ce la faute de mes désillusions ? De cette obsession que je contrôlais de mieux en mieux de perdre ma complice ? Est-ce uniquement le résultat de ce que j’ai consommé de l’alcool, ce soir, et pas seulement de la bière, mais aussi du malt concentré ? Le whisky rendrait quiconque agressif, paranoïaque ou menteur. Je n’ai pas été l’un. Je m’approche peut-être du second. Je refuse d’être le dernier. J’ai bien failli emprunter ce chemin qui abîme toujours puisqu’il tache la confiance, qu’il écorne la page, dans le libre des souvenir, toutes celles sur lesquelles sont consignés les erreurs semblables. Toutefois, j’ai renoncé. Gardant entre mes bras cette femme qui, malgré les relents de mon haleine ou le goût du malt que dépose sur mes lèvres ma salive, elle n’a pas relevé. Elle ne m’a pas culpabilisé, non plus. Elle ne m’a pas dévoré d’un regard accusateur, méprisant, une œillade emplie de pitié qui signifierait : « tu n’es qu’un bon à rien : je le savais que tu échouerais. » En pareilles conditions, quel genre de monstre serais-je si j’avais gardé le silence sur ma cachette somme toute relative ? Quelle preuve de mes sentiments et de ma foi aurais-je abandonné derrière moi ? Somme toute mal à l’aise, je m’auréole donc de la vérité, un peu penaud, la tête basse et les mains baladant sur sa peau nue ainsi dévoilée par mon audace afin de puiser au contact du courage. Que l’on me pardonne d’être un pleutre : la lâcheté est un puissant paralysant. C’est un combat que de la combattre et que de prononcer d’humbles excuses. Ç’en est un autre d’entendre et d’accepter qu’elles étaient inutiles. C’est sans aucun doute une autre bataille à livrer que de relever le regard pour affronter les pupilles de jade de ma complice : elle-seule sachant ce que j’y trouverai. Je n’y remarque que de la détermination, de l’authenticité et de l’amour. Alors, je lui chuchote un merci tandis que de mon nez je caresse le sien, puis sa joue, sa bouche ensuite. Je la remercie alors que je porte chacun de ses doigts à mes lèvres jusqu’à ce qu’elle me guide vers la chambre, là où nous sustenterons l’un l’autre notre besoin de nous adorer, sagement, pieusement, à traverse la douceur, la tendresse et la délicatesse… là où je dormirai en toute quiétude, moins bien qu'un enfant, mais aussi justement qu'un homme honnête et amoureux.

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Tag 70 sur 30 YEARS STILL YOUNG VVZKQDhSujet: (Amelyn #70) ► EVEN SALT LOOKS LIKE SUGAR
Amos Taylor

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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 70 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptySujet: (Amelyn #70) ► EVEN SALT LOOKS LIKE SUGAR    Tag 70 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptyDim 31 Juil 2022 - 20:16


EVEN SALT LOOKS LIKE SUGAR
Tout paraît simple dans la bouche de Raelyn. Tout l’est dès que je me juge trop sévèrement. A ses yeux, mes erreurs ne sont que des bagatelles quand elle ne les décrit pas comme inexistantes. D’après elle, je ne me suis pas acharné par cécité à embellir mon amitié avec Olivia. J’ai surtout été la victime non-consentante de sa duplicité et, sur l’heure, je me fiche que ma dulcinée ait raison ou tort. Je m’en moque vu que je trouve un réconfort certain à m’abreuver à la source qu’est cette explication. Elle réduit la sensation d’avoir manqué de méfiance et de n’être qu’un imbécile. Elle amenuise mon sentiment d’avoir perdu mon temps en allouant Liv autant de crédit. Combien d’années a-t-elle été la récipiendaire de ma détresse ? De ma culpabilité ? De ma peine grandissante tant j’ai refusé d’accepter le décès de Sofia. Combien de nuits a-t-elle sagement passé à me veiller alors que j’avais trop bu ? N’a-t-elle pas fait fi de sa propre perte ? De son serment envers son mari de lui revenir malgré l’accident de la route qui a coûté la vie à ma filleule ? Accident dont Jacob s’est reputé responsable car il était au volant du véhicule ? Pour qui l’a-t-elle fait, Marshall ? Pour elle ou pour moi ? Puisait-elle dans ma dépression et dans mon alcoolisme de quoi justifier sa décadence ? A-t-elle tenté de me tirer vers le haut ou de m’enfoncer la tête sous l’eau ? M’aurait-on signifié que je m’interrogerais sur sa bienveillance que j’aurais ri à pleins poumons et, pour cause, je l’entends encore me rassurer à propos des circonstances de la mort de Sofia, sur ce qu’elle penserait de ma relation avec la chef de rang des dealer du Club. Je me souviens également de ses avertissements ce soir de février au cours duquel je crevais de jalousie qu’Alec soit auprès de Raelyn pour rallier les troupes et d’un désir inassouvi de vengeance. J’ai cru, à l’époque, que ses intentions étaient nobles. Aujourd’hui, je doute. Je doute parce qu’elle m’a déçu. Je doute parce que Rae est formelle et qu’il est rare que je remette son opinion en cause. Je doute parce qu’assis dans le fauteuil de l’appartement de la flic en perdition, je ne l’ai pas reconnue. Je doute parce que je ne sais plus qui elle est. Elle a changé et je ne parviens pas à déterminer sur quelles coordonnées géographiques le train de notre complicité a déraillé. Pour peu, la question m’obséderait si Rae ne me tenait pas fermement contre elle. Sa tendresse m’apaise. Elle me soulage d’une partie de mes maux et j’en profite allègrement. Je frotte le bout de mon nez dans son cou. Ma main glisse sous son débardeur en quête de la douceur de sa peau. Je ronronnerais volontiers tel un chat si je n’étais pas préoccupé par l’impact de cette rupture avec Olivia. «Peut-être qu’elle, elle le considère.» ai-je rétorqué en retrouvant le regard de mon épouse. «J’espère qu’elle ne cherchera pas à nous faire des ennuis.» Elle n’a probablement pipé mot à quiconque ce pour quoi elle m’a couvert. Elle est toutefois sur la sellette et je suis hanté par la possibilité qu’elle puisse vendre des informations au sujet de Raelyn en échange d’une paix royale par sa hiérarchie et la police des polices. «Au casino, au Club. J’ai dû mal à évaluer ce qu’elle est capable de faire ou non.» Je ne l’ai pas reconnue et mon cœur palpite dans ma poitrine. «Je crois que… qu’on devrait déménager les stocks, au moins pendant un temps, histoire d’être certain que le casino est clean au cas où il y aurait une descente..» Raelyn pensera-t-elle que j’exagère ? Que je suis trop précautionneux dès lors qu’il me suffirait d’un coup de fil auprès d’un flic friand de la salle de jeu clandestine de notre établissement pour être instruit d’une fuite concernant nos activités illégales. Ce gars est notre taupe la plus efficace. Il détourne l’attention des flics lorsque c’est nécessaire parce qu’au moment de la chute de son ancien maître chanteur - il détenait des photos de l’agent nu dans le lit d’un motel crasseux avec une mineure qui avait servi d’appât, en soit, de quoi ruiner sa carrière - lui a rendu sa liberté - les documents en question - avec pour seule contrepartie une loyauté indéfectible. «Je ne sais pas. Je ne sais plus, en fait. Je ne suis pas certain de réfléchir comme il faut ce soir.» J’ai été heurté. Je m’en veux d’avoir fragilisé mon couple en choisissant le mauvais partenaire dans l’unique but de protéger celle qui compte vraiment, qui m’a donné un enfant, qui me berce de ses mots réconfortants. «Peut-être parce qu’on n’a pas besoin de facile justement. Mais, du solide.» ai-je conclu en approchant mes lèvres des siennes et clore ce chapitre d’un baiser revigorant.

Il m’a fait du bien, bien assez pour trancher le vif du sujet qui m’a conduit loin de ma famille durant ces après-midi, début et fin de soirée. J’ai rapporté ce qui m’aura blessé dans son appellation, reconnu mon excessivité, souri grâce à l’aveu de sa maladresse et confié que la protéger de ceux capables de nous nuire d’une manière ou d’une autre. Rae a beau être solide et se foutre de l’avis des autres à son propos, je ne suis pas persuadé qu’elle soit aussi imperméable au rejet de ma mère dès lors qu’il s’agira de Micah. Comment va-t-elle supporter l’attachement de la petite à cette mamie, parfaite dans son rôle, si elle n’est pas la bienvenue et avant tout reconnue en tant que mère ? « C’est ce qui se dit oui.» Mes traits se sont fendus d’une grimace éclatante tandis que ma complice me parle de notre merveille. Elle n’a pas été secouée par notre dispute et je suis d’autant plus consterné par mon attitude, parce que je cache en partie la vérité sur mes pêchers d’aujourd’hui. Ne serait-ce pas le moment idéal pour tout avouer ? Me débarrasser de ce secret avant qu’il me rattrape ? Il est inutile. Rae le dit et je le sais pertinemment. Elle ne prend pas pour un gosse. Elle ne me dispute pas. Elle m’encourage. Elle me prouve aujourd’hui - quoique ça ne soit nullement nécessaire - qu’elle me soutiendra sans me conspuer ou me condamner. «Je ne suis pas encore prêt à maîtriser ma susceptibilité. » ai-je ajouté, plus plaisantin que prévu, ce qui finalement, me fait un bien fou. J’oublie mes non-dits et mes inquiétudes. J’ose même proposer de nous enfuir tous les trois sur le bateau. Evidemment, je suis lucide : c’est impossible. L’environnement n’est pas propice à l’éducation d’une petite fille, mais Dieu que j’en rêve de me retrouver loin de l’alcool qui gravite partout autour de moi. J’ai cette sensation désagréable que ce serait pour moi la solution pour m’en sortir, la clé qui ouvre le portail vers la sobriété. Sauf que Rae me détrompe de par son opinion, sensée, diablement touchante. Si mes mains n’ont pas cessé de se balader sur son dos, si j’ai régulièrement enfoui mon visage auprès d’elle - son cou, sa poitrine - et si mon autre main a régulièrement raffermit sa prise sur sa cuisse de sorte qu’elle ne glisse pas à bas de la causeuse, je cherche son regard du mien. Je n’essaie pas de deviner si elle est sincère ou non. Je suis juste ébranlé parce qu’elle est et qu’après l’épreuve vécue aujourd’hui, c’est exactement ce dont j’avais besoin. J’avais besoin de sa franchise, de son authenticité, de son amour, de sa volonté à m’aider et à m’entourer d’ouate quand je suis mal dans ma peau. « Tu crois que ça tient à ça ? A ce qu’on le veuille ou non ?» Dans ces conditions, il n’y a pas de raison que j’y arrive pas. J’ai toutes les bonnes raisons de marcher vers l’abstinence et, comme habité par une conscience nouvelle, j’ai caché le morceau. «Alors, faut que je te dise que j’ai planqué une bouteille de whisky dans le porte-parapluie. Aujourd’hui, en rentrant. Je l’ai achetée quand je suis sorti de chez Liv parce que j’ai bu deux bières là-bas et…» Dois-je ajouter que ça m’a semblé trop court ? Que mes démons m’ont sauté à la gorge que m’arrêter chez un épicier m’a paru une évidence ? Un besoin ? «J’ai hésité, mais je suis descendu de voiture quand même. Je savais pas quoi faire de la bouteille, je l’ai mise là, mais c’est pas bon.» Pas plus que d’avoir pensé à le lui dissimuler. Pour me faire pardonner, j’ai embrassé son front, ses paupières, son nez, son menton en lui chuchotant l’un ou l’autre. «Je suis désolé.»”  Ils n’ont été que des murmures parce que je suis épuisé et ému par sa déclaration d’amour, par sa douceur quand, me prenant par la main, elle m’a invité à la suivre dans la chambre. J’ai opiné du chef. Je n’ai ni rechigné ni renâclé. Je l’ai suivie jusqu’à la chambre tel un pantin soumis à sa seule volonté et plus léger qu’une plume. Ma confidence a délesté mes épaules et mon coeur d’un poids qui aurait été trop lourd à porter à moyen terme. Une fois allongé, j’ai noué nos jambes, je me suis réchauffé auprès d’elle, la pulpe mes doigts en contact permanent avec sa peau et je l’ai remerciée de quelques baisers autrement plus sages qu’à l’accoutumée.
Tag 70 sur 30 YEARS STILL YOUNG VVZKQDhSujet: (Amelyn #70) ► EVEN SALT LOOKS LIKE SUGAR
Amos Taylor

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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 70 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptySujet: (Amelyn #70) ► EVEN SALT LOOKS LIKE SUGAR    Tag 70 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptyDim 31 Juil 2022 - 19:13


EVEN SALT LOOKS LIKE SUGAR
Certains comparent l’amitié à l’amour. Ils ajoutent que le sentiment de l’un n’est pas si éloigné de l’autre, que la différence, c’est que le premier ne nous accroche pas d’aile dans le dos. Autrement dit, c’est dénué de tout acte charnel, mais est-ce que ça nous empêche de ressentir une douleur semblable à celle d’une rupture ? Comment composer avec les émotions liées à l’échec, à cette impression de m’être trompé durant des années, d’avoir manqué de discernement, d’avoir été trahi également ? Comment ? Impuissant, je m’accroche à ce que j’aurais souhaité voir ressortir de mes différentes discussions avec Liv. J’ai espéré si fort qu’elle ne campe pas sur ses positions par rapport à Raelyn, qu’elle s’essaie à la voir tel qu’elle est et non comme elle se l’est imaginée. J’ai souhaité très fort qu’elle m’écoute quand il a été question d’amour envers ma femme et, par conséquent, lui trouver naturellement mille excuses pour la dédouaner de ses crimes. J’ai prié pour que ma meilleure amie remarque combien j’étais plus épanoui avec celle qu’elle abhorrait et qu’elle lui cherche, par affection envers moi, toutes ces qualités qui, jour après jour, m’ont charmés. Au lieu de ça, elle s’est bornée à la regarder comme une sorcière qui m’aurait ensorcelé à l’aide d’un sort maléfique. Elle s’est cramponnée à ses doutes et à ses préjugés. Elle s’est présentée à l'élue de mon cœur telle une menace alléguant par sous-entendu qu’elle veillait au grain, qu’elle détenait de surcroît une place à part dans ma vie puisqu’elle m’a accompagné durant mon deuil, qu’elle était là à l’enterrement de mon aînée et que c’est elle que j’ai traînée dans le giron de Steven. Pour peu, elle aurait insisté sur le fait que Rae lui était plus redevable que moi de l’avoir rappelée à mes côtés, d’avoir sauvegardé mon couple, ma vie, ma liberté. L’a-t-elle fait ? A-t-elle savamment glissé devant mon enfant que, sans elle, je serais en prison ? Que sans sa loyauté, Rae n’aurait appris mon méfait que des heures plus tard grâce à l’appel angoissant d’un agent de police ? Est-ce bien utile d’être averti de cette supposée vérité ? Alors que les doigts graciles de Raelyn caressent ma nuque et que son pouce remonte de temps à autre sur ma joue, que gagnerais-je à m’opposer à son hypothèse ? Si ce n’est par orgueil ou par ego - ils souffrent des affres du ridicule - quelle médaille pourrais-je épingler sur mon veston à contredire ma dulcinée qui s’en tient à mon aveu de culpabilité soufflé du bout des lèvres ? Mon regard rejoint le sien et je statue : rien. En outre, même à l’aide de mauvaise foi, je ne ficelerais aucun argument digne de ce nom pour me protéger de l’impact de ma bêtise par rapport à l’égoïsme révélé de Liv. Elle et moi, nous sommes rapprochés parce que je l’ai entourée d’une aile protectrice lorsque les soldats la traitaient durement. Je l’ai ensuite intégrée à mon cercle familial tant la sienne était défaillante. Ma mère la rêvait en couple avec Liam et, à une époque, moi aussi. Bien sûr, Jake n’est pas responsable de son malheur, mais sa vie aurait été plus belle, j’en suis certain. Notre relation serait demeurée saine vu que les épreuves du destin n'auraient pas résonné en écho avec les miennes. Nous ne nous serions pas promis d’être toujours là l’un pour l’autre sous prétexte que nous seuls nous comprenions. Ainsi n'aurait-elle pas été brûlée par l’incendie dévastateur de l’abandon ou de l’impression d’inutilité. Rae me comblant, quelle était la place d’Olivia désormais ? Quelle était-elle tandis que je me reconstruisais et qu’elle chutait encore et toujours. «J’espérais mieux pour elle, mais ce n’est pas le plus désolant. Je me demande comment j’ai pu ne rien remarquer, ce que j’ai raté comme indices.» J’ai soupiré tristement en resserrant mon bras autour de la taille de ma complice. Une seconde, j’ai été à nouveau tenté de me réfugier au creux de son épaule. J’ai toutefois renoncé à me montrer lâche face à ma peine. Un Homme n’est-il pas supposé se livrer corps et âme à sa l’élue de son cœur ? J’ai envie d’y croire. J’ai donc affronté son regard. «Si j’avais repéré les signes,...»Il y en avait certainement une floppé desquels je suis resté aveugle et sourd. «Je ne t’aurais pas imposé ça et je ne sais pas jusqu’où elle a été, mais tu ne lui dois rien toi non plus.» Derrière le pronom, Rae pourra lire : sa présence sur le catamaran ce soir de terrible dispute, cette visite à Micah, mes silences durant la grossesse que je ne brisais qu’à la faveur de Marshall. «Tout aurait été différent, pour toi et pour nous deux aussi. ça aurait été plus facile.» En particulier lorsqu’elle avait le plus besoin de soutien. J'étais là, évidemment. J’ai été témoin privilégié de son ventre s’arrondissant, mais dans l’ombre et trop discrètement ou pas assez dès lors que je m'éclipsais au cours de la nuit pour me cloîtrer dans mon bureau. Bien sûr, c’est derrière nous à présent. Il n’empêche que l’attitude d’Olivia me pousse aux regrets, tenaces, voraces, ceux qui tendent à muer le type le plus vaniteux en doux agneau. J’ai des excuses sur le bout de la langue et, si je ne les libères pas, c’est pour mieux dérober un baiser à ma complice et, accessoirement, ne pas être en proie à la fragilité dès lors que je concède à Rae une explication sur le moteur de ma susceptibilité. Elle tient à un seul mot : frère.

Frère, c’est rabaissant puisque notre histoire en devient, aussitôt le nom commun proposé, illégitime. Or, notre amour, bien que son front soit couronné des épines de la passion, n’est ni le fruit de l’affection fraternelle ni un interdit. Il nous sublime depuis le jour où nous avons décidé ensemble de fonctionner en équipe. Quelques fois, il y a des ratés dont les causes sont diverses et variées. Des sorties de chicane dont il est compliqué de retrouver l’origine. Cette fois, je crains que ma réaction n’ait été tout bonnement excessive. J’ai entendu sans écouter. J’ai interprété sa façon de se dédouaner d’être une “balance” - la racusette des cours de récré - comme une manière de m’écarter d’un problème que j’ai créé malgré moi. Je me suis convaincu qu’elle me mettait hors jeu faute à son indépendance en me jetant en dehors des limites du tatami. Avec le recul, je me dis que c’était soit un réflexe malheureux soit une bêtise quand, à choisir, j’aurais préféré que nous ne nous prenions pas la tête devant Micah. «Ce n’est pas “TON” frère, le souci. C’est ce qui se cache derrière le mot.» ai-je essayé de justifier. «Maintenant, je ne dirais pas que j’ai réagi normalement.» A quoi bon ergoter ? Ce serait du gaspillage de temps et d’énergie. Autant assumer l’ensemble de mes fautes, l’alcool y compris. Il est mieux d’avouer, au moins en partie. «Mais, je suis soulagé de savoir que ça ne te dérange pas, parce que ça risque d’arriver encore, parce que ce sont les miens, et que si leur avis ne compte pas pour moi, j’ai de plus en plus de mal à leur trouver des excuses alors qu’ils sont aussi égoïstes qu’Olivia. Je ne comprends pas.» J’ai soupiré ma perplexité. «Je ne comprends pas comment ils peuvent être aussi hermétiques à ce que l’on dégage, toi, moi, et la petite. ça me tue que ça saute aux yeux des étrangers, mais pas à ceux auxquels je tiens. Ce n’est pas une question d’unanimité, mais de respect.» La preuve étant, j’affiche fièrement ma dulcinée. Aurais-je aspiré à traverser la vieillesse au bras d’une femme qui aurait rassebmlé tous les suffrages, je n’aurais pas divorcé de Sarah. J’en ai récolté autant de soulagement que ce soir, dans les bras de Raelyn, alors que je me décharge de ma frustration. Les choses sont dites et, sur l’instant, je m’autorise enfin à ne plus seulement respirer son shampoing, mais à picorer la peau nue offerte de mes lèvres asséchées par mon poison. Heureusement, ces attentions délicates sont autant une drogue que le whisky. Cette dose, elle m’aide à trouver la force de demander pardon d’avoir failli à ma promesse et, en prime - ce qu’elle ignore - de lui cacher la moitié de la vérité. Je ressens aussitôt dans ma nuque la piqûre reconnaissable de la culpabilité et cette, plus insidieuse, de la lâcheté. Je n’ose pas révéler qu’une bouteille au trois quart remplie - voir plus, j’évalue mal ce que j’ai ingurgité - est planquée dans le porte-parapluie du couloir de l’entrée. Ce que je sais, c’est que je suis en état d’ébriété, mais pas complètement ivre : je voulais rentrer entier. «Si, je t’en dois un peu quand même parce que j’ai promis de prendre soin de moi et de ma santé pour être auprès de vous, mais je n’ai pas peur que tu me disputes comme un gosse.» ai-je révélé avec détermination, autrement plus sincère qu’à l’heure où j’ai prétendu que cette rechute n’était qu’une exception. La réalité, c’est que je l’espère et que je m’accroche à cette idée pour essayer de m’en persuader. «J’ai peur de te décevoir, que tu te dises que je ne suis pas celui que tu pensais.» Un alcoolique, certes, mais solide malgré ses blessures, un gars sur lequel on peut compter. Un type qui tient sa parole coûte que coûte à moins d’être forcé du contraire. «Je ne veux pas non plus que tu en aies marre de m’écouter et de me conseiller si je m’obstine à ne pas suivre tes conseils. Tu sais, parfois je me dis qu’on devrait peut-être le tenter, l’éloignement. Nous trois, très loin de tout, pendant un temps… mais, je sais que c’est impossible.» ai-je affirmé en haussant les épaules sans être lucide sur la vérité. Le soucie, ce n’est que je bois. L'alcool, il est la conséquence à une réalité née avec l’accident : je suis inapte à gérer mes émotions avec tempérance. J’ai perdu le mode d’emploi, oublié la définition de la modération.


Tag 70 sur 30 YEARS STILL YOUNG VVZKQDhSujet: (Amelyn #70) ► EVEN SALT LOOKS LIKE SUGAR
Amos Taylor

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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 70 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptySujet: (Amelyn #70) ► EVEN SALT LOOKS LIKE SUGAR    Tag 70 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptyVen 22 Juil 2022 - 1:56


EVEN SALT LOOKS LIKE SUGAR
Au cours de mon errance de Brisbane à Kilcoy, alors que stationné devant une épicerie dont un rayonnage entier est achalandé de spiritueux - bières spéciales, vins, whisky, vodka - j’ai réussi l'exploit qu’est de résister. Mon énergie, je l’ai distribuée entre cette lutte et une autre : prendre du recul par rapport aux remontrances de mon cœur. Il me tane de me rappeler l’ordre de mes priorités et l’exercice étant facile en soi - ma famille étroite, plus large et, ensuite, celle choisie par amitié - je me suis demandé ce que je foutais là, sur un parking à des kilomètres de chez moi au lieu de terminer ce que j’ai entamé plus tôt, à savoir soutenir ma dulcinée et entrer dans le crâne dure de Liv, à coups de pioche s’il le faut, que sa présence dans le giron de mon foyer est un privilège que je n’ai pas négocié. Il est l’objet d’un sacrifice de ma complice, un sacrifice qui lui a coûté de brader sa vanité au profit de mon bonheur. Or, celui-ci ne peut exister si chaque rencontre entre Marshall et Raelyn commence par une discussion à couteaux tirés qui se transforme en combat de coq. Que serait-il arrivé si j’étais rentré du casino plus tard ? Si je ne les avais pas entendus pour intervenir de suite ? Micah aurait-il été le témoin d’un esclandre qui l’aura perturbée pour sa nuit ? Peut-être même traumatisée ? Hors de question que ce risque se reproduise et, fort de ma certitude, j’ai avalé les kilomètres jusqu’au logement d’Olivia. Loin d’être surprise par ma visite, elle m’a ouvert la porte en grand sans prononcer un mot. J’ai envahi l’espace sans essayer de deviner ce que dissimule sa mine pincée. Je me suis assis dans son divan, sagement et, l’imitant, mutique. J’ai attendu qu’elle s’exprime avec pertinence, remarquant en un même temps la crispation de son corps tout entier. Droite comme un I, elle est vraisemblablement furieuse et, d’après moi, c’est injustifié. Autant ne pas mentir, la déception m’a envahi alors que sa remarque a blessé mon tympan. Pas un instant, je n’ai douté des aveux de Rae. Toutefois, en mon for intérieur, j’ai été assez naïf pour imaginer mon amie mettre à profit l’heure et demie séparant les deux événements. J’aurais espéré qu’elle réfléchisse à ses audaces et à leur impact. Quelle bêtise. Son “Tu m’as fichu à la porte… mais j’ai le droit d’être auprès de toi et de ta vie.” m’a secoué. Paupières closes, ma tête pivote sur mon cou de gauche à droite à plusieurs reprise avant que je ne réplique d’un «Pourquoi ?» Pourquoi ne veux-tu pas comprendre l’évidence ? Pour quelles raisons revendiques-tu ta place dans ma vie avec une telle hargne quand apprivoiser Rae en réclamait moins ? Comment peux-tu croire que tes propos représentent le moyen efficace pour tisser entre ma compagne et toi un filet fragile de courtoisie ? Celui-là, il aurait été possible, mais pas dans ces conditions. Pas si les mots de Liv cachent un “je serai toujours là, qu'il le veuille ou non”. C’est insultant et c’est surtout devenu faux. Certes, la maman de mon nourrisson jouit d’un caractère de cochon, mais ça ne change rien à la donne. La plus docile de femmes se serait muée en lionne face à de tels comportements. Dépité, j’écarquille donc de grands yeux ronds, stupéfaits que mon amie omette toute notion de raison. Elle sait faire, pourtant. Habituellement, elle est pertinente puisque c’est une femme intelligente, intuitive, et capable d’une logique implacable. Ainsi, ma désillusion grandissant, j’ai pioché une bière dans son frigo, puis une autre à mesure que je m’interroge sur mon erreur de l’avoir si bien jugée d'antan. Je les ai avalées tandis que la conversation s’envenimait. Notre accointance est malsaine, presque toxique aujourd’hui, car longtemps, nous n’avons été que tous les deux pour affronter l’adversité. Je ne suis plus seul désormais. J’aime avec passion, de tout mon cœur, la jolie blonde dont je suis si fier pour tout ce qu’elle est, pour tout ce qu’elle me rend heureux. Le bon sens aurait souhaité qu’elle s’en réjouisse, Olivia. Notre lien sous-entendait qu’elle applaudisse mon renouveau, au moins pour moi, d’autant que je ne l’ai jamais abandonnée. J’ai persisté dans mon rôle de soutien matrimonial. Je ne lui ai pas non plus demandé de me sauver la mise après le meurtre de Steven. C'était un choix, un choix dont j’étais co-dépendant, pour lequel je suis reconnaissant - je l’ai avoué - mais qui ne justifie pas que je ferme les yeux lorsqu’elle pousse dans ses retranchements. Sans doute est-ce grâce à la décision de Liv que je l’ai écoutée jusqu'au bout, au mépris de ma patience. Mais, c’est pour mon couple et mon foyer que j’y ai coupé court à l’aide d’une information irrévocable. «Tant que tu ne changeras pas ton fusil d’épaule, reste à l’écart de nous trois.». J’étais sérieux, assez pour que mon visage fermé soit grave. Il représente autant ma frustration que ma peine. La colère est apparue plus tard dès lors que je me suis installé derrière le volant de ma voiture et, pour éteindre ce panel d’émotions compliquées - à défaut de les gérer - j’ai picolé. J’ai cédé à mon addiction, ce qui amplifia mon mal-être, celui d’avoir perdu une amie fidèle et m’être laissé débordé, au retour de l’appartement témoin, au point d’être inapte à cloisonner chaque sujet que Rae a abordé avec… débordé au point de lui avoir sans doute fait mal.

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Honteux, j’ai dissimulé mon pêché dans le hall avant de chercher mes essentiels des yeux. Elles sont là, toutes les deux, saines et sauves. Evidemment ! Pas de risque dans ce loft, hormis peut-être celui où ma complice est en rage et me gronde ses sarcasmes. L’alcool aidant, je frôle la paranoïa, si bien que j’ai poussé un soupir de soulagement d’être invité à la discussion - qui l’aurait cru - et non pas conduit vers le conflit. Depuis la causeuse du salon, j’ai même réclamé un sage corps à corps et ses bras autour de mon cou. Elle m’a exaucé, sans discuter et les battements de mon cœur ont ralenti. Ainsi me suis-je permis une confession qui m’aura valu une caresse de plus dans la nuque. J’ai aussi gagné une confidence importante : elle comprend. Elle ne m’en veut pas, ne me reproche rien non plus. Elle pointe simplement du doigt l’une de mes régulières maladresses en termes de communication : je ne range pas dans les bons box les bons chevaux. Je mélange tout quoique j’aie les idées claires. Mes idées sortent de ma bouche dans un désordre tel que l’important paraît ne plus l’être. Est-ce par égoïsme ? Je m’interroge, vraiment.sans piper d’autres mots qu’un «je sais.» Cette assertion est le reflet de l’abnégation de ma future femme et j’en nourris la certitude que tout se passera bien entre Rae et moi. Je n’aurai de compte à rendre qu’à moi-même d’avoir été faible, de n’avoir pas tenu mes propres promesses. «J’y suis allé, oui. J’ai essayé de mettre les choses au clair, mais elle est butée. Elle ne veut pas comprendre qu’elle s’y prend mal avec toi et que ça ne peut que rejaillir sur elle et moi.» Ma main a glissé distraitement sur la cuisse ou sur le bras de Raelyn se lon les desiderata de mon cerveau embrumé par le chagrin et ma détermination à ne pas reculer : je suis résolu de mettre un terme à notre relation. «Autant te dire que j’ai soufflé dans le cul d’un poney. Je n’ai même plus essayé de la ramener à la réalité. Je suis parti en lui demandant de rester loin de nous jusqu’à ce que….» J’ai marqué une pause. Mon regard s’est perdu dans le vide. «Ce qui n’arrive pas… donc, tu ne l’auras plus dans les pattes.» Épaules rehaussées, j’ai enfoui mon visage dans le cou de Rae pour la respirer, amplement, profondément. J’ai empli mes narines de l’odeur naturelle de sa peau. Bien sûr, j’écoute toujours Rae. Ele jouir, comme moi, du droit de vider son coeur plein. «Frère ! »ai-je répliqué en réponse à ses justifications. «Je ne prends pas parti pour toi parce que je suis ton frère, mais parce que c’est mon rôle de veiller à ce que mon passé ou ma famille…» Référence à ma mère : vaut mieux prévenir que guérir. «T’incommode ou te manque de respect. C’est mon rôle de leur donner tort alors que, si tu défends seul, tu les conforterais dans leur connerie. Je ne prends pas soin de ton honneur parce que le mien en dépend ou parce que tu ne sais pas le faire seule… comme le font ou le pensent certains frères. Je le fais parce que je t’aime et que personne n’a le droit de te manquer de respect. Je ne suis pas ton frère….» ai-je réitéré en accrochant son regard cette fois. Ce seul mot a fait tourner la soupe au lait que j’avale chaque matin au petit déjeuner à grosses gorgées. «Que tu l’aies remise à ta place n’était pas le problème. C’est que tu rechignes à me donner de quoi nous protéger justement, de le faire avec toi. Jamais contre toi…» J’y tiens à cette image de Rae et moi formant une équipe solide qui n’a pas de secrets, qui travaille ensemble à s’entourer d’une forteresse de douceur à l’intérieur et recouverte de barbelés sur la façade. «Et, de toute façon, après l'avoir vue, je ne peux que comprendre ta réaction.» A situation inverse, je n’aurais pas réagi avec plus de subtilités et de sagesse. «Maintenant, je regrette que nous ne nous soyons pas compris dans la voiture. J’aurais pas déconné.» Je ne suis pas ivre au point de tanguer ou de tituber. Néanmoins, mes yeux brillent de la lueur de l’ébriété. Je parle plus et mieux qu’en général et, non négligeable - et beaucoup moins beau - je pourrais m’endormir dans cette position, tout alambiquée soit-elle, sans manger de pizza, sans me dévêtir. M’écrouler, tout simplement.Aussi l’opprobre m’a-t-elle saisi par la main et, conscient qu’elle ne me lachera pas de si tôt, souffrant également, je me suis excusé. «Je suis désolé pour ce que tu dois avoir compris. Mais, c'est exceptionnel.» Je me crois sincère. Je mettrais ma main au feu si l’on me posait la question. Or, la vérité c’est que je me garde bien d’ajouter qu’une demi-bouteille de whisky traîne, à l’abri des regards, dans le porte-parapluie du corridor.

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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 70 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptySujet: (Amelyn #70) ► EVEN SALT LOOKS LIKE SUGAR    Tag 70 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptyVen 3 Juin 2022 - 2:03



EVEN SALT LOOKS LIKE SUGAR
Ce n’est pas un jeu. Il n’était pas question de perdre ou de remporter une médaille d’or pour avoir asséné à l’autre la plus blessante des joutes verbales. Que s’imagine-t-elle, ma compagne ? Que j’entreprends de nous mettre en compétition au championnat de l’indépendance ? A mon sens, ce serait une ânerie sans précédent. De nous deux, ce n’est pas moi qui chante à tue-à-tête ô combien je suis libre d’être, d’agir ou de dépasser. Je n’utilise pas non plus l’argument du sexe pour faire valoir des droits qui ne sont pas légitimes. Mon plan de vengeance, je l’ai ourdi, avec Olivia et Callum - en partie -  bien avant Raelyn. Elle en était d’ailleurs une composante, quoique je ne me vante ni n’en use comme d’une justification : une anicroche de plus devant Micah, c’est tolérable. Déclarer une guerre ouverte serait une déconvenue. C’est néanmoins pénible de me taire dès lors je ne considère pas, ma passagère, concernée par mes dettes de reconnaissance et, en conséquence, de ce que j’en fais. Je dois me pincer l’intérieur de mes joues à l’aide de mes molaires pour ne pas qu’explose ma colère au visage de ma famille. Et, pour cause, je me sens proche du point de rupture. Mon sang est en ébullition. Je suis une grenade dégoupillée dans la main tremblante d’un soldat au cours de sa première mission. Si j’ouvrais la bouche, seules les horreurs de ma mauvaise foi n’en sortirait et je tente, autant que faire se peut, ne nous éviter cette mauvaise manie. Suis-je dans le juste ? Je n’en sais trop rien, mais j’essaie. Je m’y emploie avec de louables intentions auxquelles je m’accroche à pleines paumes afin de ne pas lui cracher cette question : “est-ce que tu te fous de ma gueule ? Quand tu ponctues mes assertions par un :”je ne dis plus rien” tellement féminin qu’il me hérisse le poil, à quoi t’attends-tu ? Qu’espères-tu ? Que je psalmodie des excuses pour ensuite l’encourager à traîner mes qualités dans la boue, encore et encore, jusqu’à ce que je ne sache plus distinguer ce qui relève du vertueux de son contraire ?. J'en crève et j'ai juste envie de tempêter, de frapper le volant de mon poing - réflexe proscrit devant mon enfant - et de picoler.

J’ignore où je puise cette force qui réprime mon besoin de m’arrêter devant une épicerie tout-venant pour m’acheter une bouteille de whisky. Le dois-je à ma gamine parce qu’elle est dérangée par l’ambiance, mais qu’elle se tient malgré tout ? Elle ne pleure ni ne hurle. A peine chouine-t-elle dans son maxi-cosi. Du haut de ses quelques mois, elle force le respect et je me convaincs qu’elle mérite mieux qu’un pleutre de père, un père qui ne succombera pas aux pulsions dictées par ses frustrations et son addiction à chaque occasion. Elle est ma motivation à ne surtout pas hausser le ton. Il est égal. Ma voix est blanche alors que je dévisage ma partenaire. Mon regard, il déclare : “arrête ça. Tu dépasses les bornes.” Ne serais-je ivre de rage que j’aurais ajouté un : “je ne voulais pas me disputer avec toi, pas aujourd’hui.” Jamais, de préférence. Au lieu de ça, je monte les enchères en lui confiant mon analyse de ce nouveau conflit. Bien entendu, mon propos lui déplaît assez pour qu’elle arrête de bouder, histoire de le commenter… avec honnêteté. Elle me confronte à une réalité que je n’ai pas tout à fait envisagée : me dénoncerais-je à la police si Olivia était arrêtée ? Emprisonnée ? Arrachée à son existence ? Serais-je capable d’abandonner ma future épouse et ma fille pour ma meilleure amie ? Et, pour ma famille ? Si l’un de mes frères était dans l’ennui, leur sacrifierais-je mon bonheur au nom du sang ? « C’est une question stérile. Il n’y a pas de réponse, ça n’arrivera pas.» ai-je rétorqué après m’être accordé, non pas quelques secondes de réflexion, mais de longues minutes de silence parce que ses hypothèses m’ont assommé. « Pourquoi tu me cherches des poux, Rae ?» ai-je ensuite demandé, l’air grave et les traits décomposés de me figurer ce “pire” évoqué. S’il m’a traversé l’esprit, j’ai veillé à l’enfermer à double tour dans l’un des tiroirs de mon cerveau, celui sur lequel est gravé : déni. Raelyn, elle a forcé la serrure avec une sinopine, comme les héros des vieux films des années quatre-vingt. Le résultat ? Je m’oppose à ma dulcinée avec verve : je ne suis jamais plus éloquent que lorsque je suis acculé contre un mur, qu’importe ce qu’il représente.

Dans mon discours, il est question d’ego et de fierté déplacée. J’argue également que comparer nos comportements et méditer sur leur différence nous serait profitable. Je lui cite quelques exemples pour la guider vers le bon sentier. Puis, le coeur en berne, j’ai tourné les talons. J’ai abandonné mon foyer derrière moi, provisoirement, qu’il ne soit pas le récipiendaire de cette ire assourdissante. Elle beugle aussi fort que mon accoutumance. Mises en garde et invitations à la boisson se mélangent dans mon esprit malade, si bien que de retour derrière le volant de la voiture, je l’ai démarrée sans trop savoir où aller.

∞∞∞∞∞


Pendant les premiers kilomètres, j’ai traversé Brisbane en direction de l’autoroute vers Kilcoy : le chemin m’est coutumier quoique le but est de m’éloigner des négoces et des débits de boisson. A force de ressasser les événements de cette journée, je suis pris d’une telle fatigue psychologique que je ne parviens plus à penser qu’à mes amis Johnny et Olivia. Pour les chasser tous les deux - le premier est nocif et la seconde n’a plus l’odeur de la sainteté - je me suis garé sur le bas-côté d’une vieille route de campagne à une trentaine minutes du centre et j’ai marché sur plusieurs mètres. J’ai supplié je ne sais quoi pour que certaines images me quittent. Peine perdue. Energie gaspillée. Je suis moins nerveux, mais toujours aussi crispé. Je prends aussi la mesure d’une des causes de mon état : Liv a insulté ma future épouse et, ce faisant, c’est mon choix qu’elle salit. Tout ce qu’elle a sifflé à l’oreille de la mère de ma fille est une insulte à mon intelligence et à mon sens. Elle n’est pas moins coupable d’un crime de lèse-amitié à mon égard que Rae de celui de lèse-amour. Non ! Elle l’est bien davantage et, finalement, j’ai statué : il est temps de remettre les pendules à l’heure entre ma “soeur” et moi. Il est temps de risquer ce qui nous lie au profit de ce qui m’unit indéfectiblement à ma compagne. Je ne peux plus les imposer l’une à l’autre alors que je sais la sincérité de ma conjointe et les tendances de Liv. Cette dernière n’a aucun jugement à formuler ou de conseil à me donner. Je ne lui dois rien que je n’ai déjà payé et, le cas échéant, j’aurais souhaité qu’elle nous respecte, mon couple et moi. J’ai tâché de le lui expliquer avec la patience d’un ange. Sauf que son discours d’aujourd’hui n’a pas changé par rapport au jour 1, celui où elle m’a giflé, à tort à son sens, à raison à mon niveau, puisque mes mots n’avaient alors pour vocation que de sauvegarder mes aspirations à construire et non plus détruire.  J’ai quitté son appartement le vague-à-l’âme. La mélancolie et la nostalgie ont alors chanté de concert la mélodie entonnée par mon assuétude, par ma plus mauvaise habitude.

Pour la contrecarrer, j'ai appelé sur le portable de ma complice par deux fois, la seconde étant la bonne. Elle m’a accueillie sans animosité et, en silence, je l’ai remerciée. A l’oral, je n’ai échangé que des banalités. Je n’ai pas confessé que j’étais alors stationné devant un grand magasin. Je n’ai pas avoué que j’ai pioché dans le frigo d’Olivia deux malheureuses canettes de bière, pensant que : “ce n’est rien. Ce n’est pas suffisant pour appeler à plus.” Quelle erreur. J’ai honte et, le paradoxe, c’est que je m’apprête à commettre plus grave. Alors, j’ai promis que je rentrais bientôt avec de la pizza pour le souper et j’ai applaudi à deux mains son initiative de sortir de ses murs pour prendre soin d’elle et, par la même occasion, aérer Micah. Je me souviens qu’en arrivant au salon - j’ai caché la bouteille de whisky dans le porte-parapluie du hall - j’ai cherché ma fille, déjà au lit, d’une oeillade circulaire, et qu’ensuite, mes yeux sont tombés sur les mains parfaites de la jeune maman. J’ai songé : elles sont jolies, douces comme de la soie. « Je dirais que ça dépend du sujet.» ai-je quasiment chuchoté en m’asseyant dans la causeuse juste devant Rae qui, par réflexe, s’installe en tailleur. «Il faut baliser, mais avant, je voudrais que tu me serres dans tes bras.» Qui me connaît aurait perçu le désarroi dissimulé dans le ton et, en définitive, le S.O.S qu’il dissimule. Moi-même surpris, j’ai aussitôt enchaîné de peur d’écoper un nom dont mon coeur ne se remetttrait pas. « Tu as raison pour Olivia. Rien de ce que tu m’as dit ne m’a surpris. Les mots lui ressemblaient.» Cette fois, je suis désolé d’avoir tant insisté pour qu’elle participe à mon quotidien et à celui de Micah, voire de la maman elle-même. Aurais-je été avisé plus tôt que j’aurais, dans certaines circonstances - et à titre d’exemple - choisi une “autre” babysitter pour veiller sur Raelyn après l’ouragan que nous avons soufflé sur le catamaran. « Dans la voiture, je n’ai pas cherché à remettre tout ça en doute et j’espère que ça, tu le sais. J’ai essayé de cloisonner les sujets, de traiter un problème à la fois. Le sarcasme puis Liv. C’était pas probant, mais dis-toi que tu ne l’auras plus dans les pieds désormais. » ai-je affirmé en haussant les épaules avant de m’avachir dans le divan.




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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 70 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptySujet: (Amelyn #70) ► EVEN SALT LOOKS LIKE SUGAR    Tag 70 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptyMer 1 Juin 2022 - 21:28



EVEN SALT LOOKS LIKE SUGAR
En mon for intérieur, j’espérais que la conversation ressemble à un partage de confidences sur l’attitude de ma meilleure amie. Je concédais à Raelyn la certitude que, me sachant plus susceptible qu’elle dès lors qu’un quidam s’essaie à m’insulter, qu’elle se livrerait sans compromis. Or, il faut qu’elle me rappelle ô combien elle est indépendante. Elle ne peut s’empêcher de me rappeler l’évidence : elle n’est pas une balance et ce que j’attends l’embarrasse. Foutaises ! Aurait-elle l’opportunité de choisir sans risquer de me blesser, ma complice aurait défalqué de notre quotidien la Marshall avec son panache. Elle ne la supporte pas, elle l’a subi, pour moi, pour ne pas me heurter dans mes habitudes en pulvérisant un pilier de mon existence. Alors, à quoi bon me prendre pour un con ? A quoi lui sert-elle cette piqûre de rappel ? A m’éveiller sur ce qu’elle est, histoire que je ne l’oublie pas ? Peut-être, mais dans ce cas, était-ce trop lui demander de ne pas se rendre coupable elle-même de ce dont elle m’accuse déjà, à savoir partir à la conquête de son honneur ? Ce n’est pas la première fois que Raelyn enfile des gants de vaisselle pour laver les couverts sales de mes dettes et je déteste ça. Je le déteste autant que l’inverse ne m'horripile. Autant admettre, pour le bien de l’ambiance et de notre bébé qui s’agite dans son siège attaché à la banquette de la voiture, que ma réaction est légitime. Elle tend à rétablir entre nous une forme d’équilibre, à me débarrasser du sentiment d’injustice qui m’a empoigné par le col. Suis-je néanmoins demeuré sourd aux affronts commis par la policière ? Non ! Son audace contribue à me faire mon légendaire sang-froid. Son insolence accentue la fermeté de mon ton quoiqu’il ne s’élève pas. Il est grave. Il n’autorise aucune répartie trop violence sous peine d’éveiller mes vieux réflexes et entailler le contrat qu’est une promesse d’un malheureux coup de canif. Malheureux, c’est bien le mot puisque ma partenaire est incapable de se taire. Elle ne se plie pas à la loi du silence afin de ne pas envenimer une quelconque plaie. Si j’entre en jeu, elle est entière, authentique et, bien que j’aime chacun de ces privilèges, sur l’instant je regrette qu’elle ne les remise pas, de temps à autre, pour la sérénité de tous. Aussi, ai-je encaissé ces remarques, les unes après les autres. J’ai littéralement contracté les abdos pour endurer sans broncher et sans fléchir les coups de poing assénés à mon ego par le sien. J’ai envie de lui demander si elle m’a écoutée, si elle plaisante à se borner aux problèmes liés à Olivia avant de s’attarder sur le nôtre. Je n’en peux plus de ses petites manipulations permanentes qui consistent à utiliser mes qualités pour se dédouaner d’une erreur. Elle les transfigure en handicap et ça m’attriste. Je suis désolé par ce sentiment de justifier les moyens qu’elle utilise pour me protéger comme si, de nous deux, j’étais celui qui en avait le plus besoin. Je déteste qu’elle n’assume pas avoir commis une erreur vis-à-vis de moi, un erreur violente pour ma vanité étant donné que je me perds alors entre une multitude de questions : “suis-je le maillon faible? “, “Lui suis-je toxique parce que je suis trop gentil ?”, “Sont-ce des défauts à ses yeux ?”, “Le cas échéant, que fait-elle avec moi ? “, “Pourquoi s’obstine-t-elle à s’épuiser dans cette relation ?”, “Pourquoi me crier des je t’aime et avoir accepté de m’épouser si mes qualités sont une tare qui l’inonde de plus d’anxiété que d’appréciation ?”, “Ne devrait-elle pas s’estimer chanceuse ?” et, finalement - la liste n’est cependant pas exhaustive -, “Pour quelles raisons avoir accepté de garder notre enfant ?”... Au vu de l’importance de ces interrogations qui m’hébète - je profite des feux rouges pour la dévisager, non pas l’oeil mauvais, mais les pupilles rondes d’incompréhension - je sens gronder la colère au fond de mes tripes. Sur l’heure, je me fiche d’Olivia. Je me moque du verbe employé pour frapper là où ça fait mal et marquer au fer rouge la vanité de celle qu’elle considère indigne de moi. Son avis ne compte pas. Jamais je n’ai accordé de crédit à son jugement à propos de la femme que j’adore, celle qui n’a que le prénom de Marshall et des explicatoins fumeuses en bouche. « Pas plus que la mienne pour parler à ma place, encore, alors que toi, tu insistes lourdement pour que je ne le fasse surtout pas.» J’ai épelé les syllabes de l’adverbe avec une ironie - un soupçon - à peine dissimulé. Je m’y retranche pour empêcher ma légendaire mauvaise foi de s’exprimer à la place du bon sens. Ce serait si facile et si peu constructif à la fois. «Peut-être que c’est parce que tes ressentis me donnent toujours l’impression que mes qualités sont des défauts et que je ne suis jamais assez ou toujours trop. Qu’est-ce que tu en penses ? ». J’ai tourné la tête dans sa direction : un regard est plus évocateur qu’un cri. Le débit et le volume sont par ailleurs inchangés, mais à quel prix étant donné qu’elle surenchérit ? «Et, ne change pas de sujet, on reviendra sur Olivia plus tard. J’ai des choses à dire à ce propos-là aussi. Là, je suis en train de te parler de toi qui me dit quoi faire ou non, mais qui n’en fait qu’à ta tête. En gros, faites ce que je dis, mais pas ce que je fais. Sauf que ça marche peut-être avec les hommes à ta botte, mais avec moi, ça ne prend pas.» Que la démarche soit bienveillante ou non m’importe peu. Si la mienne, de bienveillance, n’est pas valorisée ou est mésestimée, je prends pour religion de ne pas offrir ce cadeau à quelqu’un d’autres, que je l’aime ou non jusqu’à la dérision. Je n’y consens pas non plus pour mes amis. Je crains que Liv et moi signerons dans une dernière conversation la fin de notre connivence de plus de vingt ans. « Ce que je fais de ma vie ou non. Que je décide ou pas de la donner pour un service rendu au mépris de ma famille…» ai-je craché, sans beugler tel un âne, mais amère et colère. Je suis loyale, mais je sais où se situent mes priorités. Que Rae en doute est une injure. Micah et sa mère sont les seuls à avoir des droits sur mon coeur, ma respiration, mon existence, ma vie ou ma mort. Elles sont reines en leur demeure, pas Marshall. Comment, ma future femme, peut-elle peser dans une même balance ce que je leur dois en tant que père et compagnon et ce dont je suis redevable au nom de l’amitié ? C’est un coup de poignard dans le dos et, ma seule remarque, par la suite, se limita à un : «C’est ce que tu crois ? Que je lui sacrifierais tout ce que j’ai ? C’est comme ça que tu me vois ? Comme un con qui ne connaît pas se limites ? » Qui jetterait dans un feu son bonheur reconstruit avec ingratitude pour son antonyme ? «Si c’est comme ça que tu me vois, Rae, alors la conversation est close.» ai-je rétorqué à voix mi-basse cette fois. Micah est bouleversée. C’est un miracle qu’elle ne pleure pas. J’en déduis qu’elle est rassurée par les bras de maman dès qu’elle la sort de la voiture où l’atmosphère est électrique. Respirer l’air d’au dehors doit lui faire du bien, mais n’est-ce pas provisoire ? Le loft ne se chargera-t-il pas bientôt de l’ion de mon addiction et du proton de nos frustrations respectives ? J’en ai bien peur et je décide ma future désertion. Je me jure que je ne permettrai pas au chant de l’alcoolisme de m’envoûter. Pour l’instant, j’envisage que c’est faisable : je mésestime l’ampleur de ma peine quand, devant la porte du loft, juste avant que Rae ne s’éclipse et que je referme derrière elle. « Ce que j’entends, c’est que tu es injuste avec moi parce que tu as été blessé dans ton ego. C’est lui qui parle…» Elle nous en veut à la policière et moi. Je pourrais l’entendre si je n’avais pas présenté des excuses au préalable. Au lieu de ça, je fulmine intérieurement. Mon sang bout dans mes veines. Je n’ai qu’une hâte : m’enfuir, partir, revenir… dans une heure ou deux. «En réalité, tu t’en fous que Liv soit en paix ou non avec mes choix ou avec toi. Le souci, c’est que tu as été appelée trop tard, mise au courant trop tard. Alors, tu veux que je te dise ? Je vais aller me promener, régler mes comptes, tout ça. En attendant que je rentre, si je peux te donner un conseil, c’est de méditer sur ça : tu me diras quoi faire de ma vie quand tu ne mettras pas la tienne en danger perpétuellement. Tu te souviendras aussi que moi, je n’ai pas essayé de te changer. Je t’ai prise comme tu étais sans jamais te le reprocher. Je t’ai soutenue sans jamais te donner l’impression que tu étais une source d’angoisse et la clé de mes obsessions. Je suis là, sans compromission et jamais je tente de passer au-dessus de ta tête parce que je trouve que c’est trop dangereux ou parce que j’ai peur de te perdre. Je ferme les yeux et je dis Amen. Je crois pas que ça soit trop demandé de faire pareil… Je suis joignable.» ai-je conclu en agitant mon téléphone sous son nez avant de refermer derrière elle qui s’éloigne pour soulager Micah des affres de la tension entre ses deux parents.



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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 70 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptySujet: (Amelyn #70) ► EVEN SALT LOOKS LIKE SUGAR    Tag 70 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptyJeu 26 Mai 2022 - 23:01



EVEN SALT LOOKS LIKE SUGAR
A force de tourner en rond, tel un manège de chevaux de bois, j’en attraperais la nausée. Peut-être est-ce même le cas. J’ai l’impression de souffrir de chacun des symptômes - un décor se dédoublant, une envie de vomir tripes et boyaux, une impression que mes pieds ont décollé de terre - et je m’inquiète. Est-ce l’impact de mon besoin imminent d’alcool ? Est-ce une déconvenue exagérée faute à l’attitude d’Olivia ? Le désappointement lié à l’assurance que mon amie et moi nous disputerons dans les jours à venir ? La netteté avec laquelle je réalise que Micah ne grandira pas avec ma soeur de coeur dans son giron parce qu’elle a dépassé les bornes et que je n’arriverai plus à arrondir les angles avec ma complice afin qu’elle cède à notre affection un brin de son indulgence ? Qu’elle accepte de sacrifier son tempérament de lionne envers sa fille uniquement pour me faire plaisir ? Un peu de tout ça à la fois, je présume. Je concède même à l’absence de ma complice à mes côtés d’accentuer le phénomène et, là encore, j’en suis désolé jusqu’à m’en rendre malade. Quel père, si ce n’est un égoïste, confie son bébé à l’humeur houleuse au moelleux de sa nacelle compte tenu qu’il est lui-même trop crispé pour la détendre ? Quel père se réjouit qu’elle ne pleure pas - seul mode d’expression à sa disposition - tant il est persuadé que mes tentatives pour l’apaiser ne lui vaudront que l’inverse de l’effet escompté ? Est-il un bon papa ? Une personne extérieure se prétendant psychologue ou thérapeute - des charlatans, à mon sens - cocherait-elle la case “laisse à désirer”, “mauvais” ou “en voie d’acquisition des compétences” ? Non ! Ce sont des conneries que mon addiction me fourre dans le crâne. Au plus le temps s’égraine, au plus je divague. Je secoue la tête dans l’espoir de retrouver la raison : je doute du résultat jusqu’à ce que Raelyn reparaisse au milieu du salon. J’en aurais presque sursauté tellement j’étais absorbé par mes pensées, auto-hyptotisé, le regard vide fixant sans les reconnaître les traits parfaits de Micah. Honnête, j’aurais admis ouvertement qu’elle m’a tiré d’une espèce de transe dans laquelle je me figure avalant verre sur verre. A défaut, je reviens sur l’épisode qui a affecté mes émotions, des sentiments que je peine à gérer. Une caresse et un baiser, alors que je m’accroupis moi aussi à proximité de la mère et de l’enfant, sont peu rassérénant. Apprendre, comprendre, ce sont mes nouvelles obsessions. Elle s’acoquine avec celle de rentrer chez moi, histoire de me tirer du crâne la mélodie entêtante que me chantent mes accoutumances mal contenues. Je rassemble donc nos effets en questionnant ma dulcinée. «Je vois.» ai-je rétorqué sans autre forme de procès envers l’inculpée. Ce habitude-là, elle ne l’éloigne pas du portrait d’elle que j’ai brossé depuis l’heure de notre première rencontre. «Elle fait pareil avec moi.» Comment l’en blâmer ? Elle m’a observé tantôt détestant ma complice, tantôt l’aimant passionnément. Loin d’être prêt à cette éventualité, j’ai opté pour les cachotteries à la défaveur de la foi que nous alimentons l’un pour l’autre. Je ne m’étonne donc pas tout à fait qu’elle ait estimé, par bienveillance vis-à-vis de moi, que Raelyn lui prouve ses bonnes intentions. Sauf que de l’eau devrait avoir coulé sous les ponts. Ma future épouse  et moi érigeons pour nous un palais de passion et d’affection aux murs de douceur et de confiance. Nous avons ensemble un enfant et, bientôt, nous nous marierons. Que lui faut-il de plus ? Un cachet certifiant notre bonheur conforme ? C’est ridicule et, cette fois, si j’ose arquer un sourcil, c’est d’agacement. Les motivations de Liv n’exigent pas un tel déploiement d’énergie. J’y songe tandis que nous quittons l’immeuble pour la voiture, tout prêt à recueillir les confidences de ma complice.

Une chose est sûre : je me battrai à corps perdu contre ses réticences et, fondamentalement, je crois que ma blonde au fort caractère est lucide sur mon entêtement. Elle l’est au point de m’adresser ce que je juge proche de la mise en garde. «Tu n’aimes pas ça du tout ou seulement quand ça t’arrange ?» ai-je jeté avec humeur en tournant la clé dans le démarreur. A l’habitude, les vibrations du moteur et la voiture tanguant aident Micah à s’endormir et je prie afin qu’elle n’y déroge pas. Le ton monterait rapidement si, d’aventures, elle éclatait en sanglots alors que, jusqu’ici, elle s’est maîtrisée du haut de ses quelques mois. Elle est assurément l’intelligence personnifiée, mais cette remarque, je m’en flatterai plus tard : j’ai encore un os à ronger. « Je ne suis pas en train de te demander de balancer, mais de me donner tous les éléments dont j’ai besoin.» Pour que faire ? Partir en croisade à la place de la “victime” de Liv ? Ma conjoine semble le croire puisqu’elle abhorre cette position. Elle déteste également que l’on prenne les armes à sa place. Que suis-je supposé faire, dans ce cas ? Laisser couler ? Est-ce que je dois comprendre de son avertissement que le mieux est de rester à l’écart quand ma complice s’est satisfaite avec jubilation de mon intervention auprès de son ennemie ? En outre, si je résume les faits précédent la conclusion de cette visite, Rae s’est assurée que MES dettes étaient essuyées et ainsi la conversation s’est-elle envenimée. Liv a dépassé les bornes en asseyant sa pseudo-autorité sur ma partenaire et, je le répète, ce n’était certainement pas son rôle. Je ne regrette pas de l’avoir tancée et conduite vers la sortie. En revanche, je n’aime pas l’objet de leur discorde. « Tu sais quoi ? Je n’ai pas quinze ans non plus. Je n’ai pas besoin que ma soeur vienne régler mes comptes pour moi. Je te posais pas de questions pour te couper les ailes ou confronter Olivia parce que je ne veux pas que tu le fasses toi ou que je ne t’en crois pas capable. Moi, je n’ai pas eu ces intentions-là. Mais, toi, Rae ? » J’aspire à ce que ma réaction soit claire : je ne prends pas la défense de Marshall, je m’insurge contre l’incohérence des conseils de ma femme en devenir. «C’était quoi les tiennes en décidant si “oui ou non”, je lui suis encore redevable ? C’était quoi ton but ? Parce que si c’était de la pousser à bout, de toi à moi, ça m’est égal. Mais, si c’est pour faire exactement ce dont tu es en train de me dissuader… voire me reprocher… alors, on a d’abord des choses à régler ensemble.» En l’honneur de notre indépendance ou autre cheval de bataille « A aucun moment elle n’avait le droit de te comparer à un animal. Je ne cautionne rien de ce qui est sorti de sa bouche. Mais, ça ne change rien pour moi. Je t’impose Olivia, je considère que c’est mon problème… mais si c’est pour que tu aies ce type de réaction vis-à-vis de ma fierté, va. Va lui dire ta façon de penser. On peut faire ça pour tout si tu veux. On peut gérer les choses chacun de notre côté.» Je veille à ce que mon ton demeure égal et ma voix, de la blancheur de la neutralité. C’est compliqué néanmoins. Je ne sais si j’y parviens tandis que mon corps tout entier tremble, mis à part mes mains serrées sur le volant de cuir. « Je t’ai blessée, je le sais et je me suis déjà excusé pour ça. Tu te dis peut-être que ce que j’ai fait avec Olivia devient ton problème puisque c’est à toi que ça a fait mal. Mais, alors, on fait quoi ? On ressort la carte Ariane ? Je te ressors le couplet sur mon impression que quoique je fasse, ça ne te convient jamais parce que tu es indépendante et que tu n’as besoin de personne ? » Pas même de moi !!!



Tag 70 sur 30 YEARS STILL YOUNG VVZKQDhSujet: (Amelyn #70) ► EVEN SALT LOOKS LIKE SUGAR
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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 70 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptySujet: (Amelyn #70) ► EVEN SALT LOOKS LIKE SUGAR    Tag 70 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptyJeu 26 Mai 2022 - 15:07



EVEN SALT LOOKS LIKE SUGAR
Peut-on récuser ce que l’on est durant près de vingt ans ? Moi, qui me serais vanté de connaître mon amie par coeur, qui aurait confié ma tête à un bourreau sans craindre sa hache, sans paniquer à l’idée d’y perdre ma tête, je suis perdu. J’ai tant concédé à la certitude que Liv et moi étions semblables que je me désole d’hésiter, aujourd’hui, à le jurer. La scène à laquelle j’ai assisté malgré moi n’avait rien d’appréciable ou de présumable. Je sais, Rae et la policière opposée et, par essence, incapable de s’entendre. Pour être totalement honnête, j’aurais misé mon tapis sur la river que la plus hargneuse aurait été ma dulcinée. Je la connais, elle-aussi. Elle est possessive et territorialiste. Elle sort les crocs pour intimider avec brio quiconque approcherait de trop près son bonheur, sa fille ou son élu, en l'occurrence, ma petite personne. Au cours de cet interlude désenchanté qui m’a gardé loin d’elles, alors que mon pied droit appuyait avec lourdeur sur le champignon, je me la suis imaginée armée de son arme de prédilection, à savoir l’ironie. Elle est l'équivalent du glaive aiguisé d’un gladiateur. Elle est tranchante et, souvent, j’en ai payé l’addition. En cette journée où mon cœur suppose son erreur de jugement, sans trancher… celle-là même où j'oscille entre sévérité et indulgence envers Marshall, j’aurais souhaité que ma complice retourne ses outils contre moi. Je n’aime pas cette manie chez Raelyn. Elle m’amuse dès lors qu’elle en use pour nous préserver, nous ou se défendre - je suis alors fier comme un paon d’avoir dénicher une perle de caractère et d’indépendance - mais elle m’agace lorsque je suis tendu comme un fil à sécher le linge. Sur l’heure, peu me chaut de ne pas être sa cible : j’attendais une réponse franche, sincère, pas une insolence bourrée de sous-entendus probables ou qui pourrait l’être tant elle est invitation à l’interprétation. J’aurais levé les yeux au ciel pour moins que ça si l'ambiance n’était pas si pesante. J’en suis moi-même responsable d’ailleurs. Abasourdi, déçu que l’un de mes proches, en dehors de Maggi, ait eu besoin d’être recadré, je réclame le confort du loft pour me soigner de ma nervosité et de ses conséquences. L’alcool, toujours l’alcool. Johnnie Walker est un ami toxique. Il est le serpent qui siffla à l’oreille d’Eve de commettre le péché capital. Le mien, ce n'est pas de croquer dans la pomme du savoir au risque d’être banni. C’est de boire une gorgée, une seule, au risque de m’empoisonner l’esprit. Au moins, la sobriété me permet-elle de ne pas jouer avec le feu d’une ponctuation cinglante du genre : “Ne me prends pas pour un con. Combien de temps ?” Je jetterais alors de l’huile sur un feu qui  n’exige que de l’eau, par seau entier, voire expulsé par des canadairs. C’est le bénéfice si je ne flanche pas. Or, à demeurer entre ses murs, mes résolutions ne valent pas tripette.

J’ignore ce que j’espérais trouver dans ce baiser inconfortable pour mon enfant. Du réconfort ? De la force ? La certitude que je ne suis coupable de rien aux yeux de Raelyn ? un de tout ça, possiblement, et quoique ma partenaire ne me repousse pas, je ressors bredouille de cette tendre habitude. J’y gagne une requête - Rae a envie d’une cigarette - et je récupère, par la même occasion, Micah entre les bras. Ce n’est pas un supplice d’être auprès de mon enfant. C’est simplement angoissant puisque je dégage des ondes négatives. Autant dire qu’elle ne tarde pas à se débattre et à chouiner, contrariée d’avoir été séparée de sa mère qui, d’apparence, paraît plus calme que je ne le suis. Ce n’est qu’un jeu de dupe évidemment. Sereine, elle ne se serait pas enfouie sur le balcon pour se brûler les poumons. Pour sûr, je l’imiterais bien. La nicotine ferait un pis aller acceptable à mes obsessions : comprendre ce qui s’est passé durant mon absence et ne pas picoler. Ne surtout pas me diriger vers le bar… ne pas offrir le spectacle désolant de l’échec à la princesse qui se préfère dans son maxi-cosi que contre mon torse. Je hais cette sensation d’être mauvais pour elle et, là encore, comme il me faut blâmer par mauvaise foi quelqu’un d’autre que moi, je dirige des malédictions vers ma sœur d’armes. Elles ne sont pas ignobles ou cruelles. Je ne lui souhaite pas d’être malade des intestins ou de l’estomac. Je peste contre son audace et ça ne s’arrange pas au retour de Raelyn. Bien sûr, leur inimitié, je l’ai provoquée en choisissant Marshall pour jouer les babysitters tandis que je plongeais Rae dans l’océan du doute. En outre, compte tenu de la jalousie de cette dernière, les chances qu’elles s’apprécient étaient inexistantes. Toutefois, a tout peser, je m’attendais au minimum à de la courtoisie. Or, à présent que j’obtiens des explications de la part de ma future épouse, je tombe des nues. Un an et demi, deux ans, m’a-t-elle rétorqué plus tôt, et ce n’était pas une plaisanterie de mauvais goût.  Je suis d’emblée privé de l’option : “dédramatisons”. Rae a beau dire, je ressens aussitôt la nécessité de lui demander pardon. Pardon de l’avoir obligée à la côtoyer, de l’avoir rabaissée afin qu’elle prenne soin d’elle durant son sevrage, d’avoir concédé à la politesse que cet après-midi se passerait bien, de l’avoir choisie, plutôt qu’elle, pour tenir les rênes de la calèche de ma vengeance. Ma culpabilité se lit dans mes yeux et, vu qu’elle m’attrape par le collet avec violence, trop heureuse d’être conviée à mes émotions - sa présence n’était plus aussi récurrente - elle en profite. Elle me serre à la gorge, creuse un fossé dans mon estomac que seul du scotch pourrait combler. «Comme si elle avait quelque chose à prouver ? » Le sol se dérobe sous mes pieds à présent. Et, pour cause, je réalise que je n’ai jamais obtenu d’informations sur le morceau de nuit qu’elles ont passé en tête à tête. Est-ce l’une des fois où Olivia a fait valoir son rôle dans ma vie ? S’est-elle permis une allusion du genre : “Je serai là, quoique tu fasses. Je ferai toujours partie de sa vie ?”

Aujourd’hui, est-ce que je vais être obligé d’opérer un choix pour le bien de ma famille ? Je sortirai la trouble-fête de mon quotidien sans hésitation pour nous préserver, mais pas sans frémir. J’aurais mal, plus mal que d’être séparé de ma mère. Je souffrirais parce que Liv a été ma béquille et je regrette d’entendre qu’elle ne supporte pas que, l’amour aidant, elle endosse depuis longtemps un rôle différent, un rôle plus sain, pour Raelyn, pour elle, pour Jacob, pour moi… pour nous tous. «Des leçons ? De quelle genre ? J’ai besoin de détails. J’ai besoin de mots.» Pour y croire encore davantage, pour avoir entre les mains toutes les cartes et ainsi constituer une stratégie efficace pour la contrer à l’heure de la mise au point. «Si ça peut te rassurer, je ne suis pas certain qu’elle restera en ville. Je crois qu’elle est venue pour la naissance et parce qu’elle avait des choses à régler avec ses supérieurs.» Faute à ses manigances destinées à me protéger. Quel dilemne qu’est de se sentir redevable d’une femme qu’il me faudra bientôt rappelé à l’ordre au nom de notre amitié, histoire de sauver les meubles, de recoller les morceaux, histoire qu’elle puisse toujours exister, si tant est que cela soit possible. «Tu n’as peut-être pas besoin que je m’excuse pour elle, mais j’ai envie de le faire et, dans le fond, tu sais très bien pourquoi. Sauf que ça ne vaudrait rien.» L’unique jeune femme qui aurait à tisser des justifications pour son attitude et qui devrait reléguer la fierté au rang de l’insignifiant, c’est Olivia. « Et ça aussi tu le sais. Mais, ça ne veut pas dire que je vais laisser ça courir sans réagir.» A l’inverse, je me traiterais de pleutre et m'observer dans un miroir me serait incoercible. Conclusion : je signerais un aller-simple vers la boisson. «Alors, je veux tout savoir. Je veux que tu me racontes tout dans la voiture.» ai-je exigé tandis que, déjà, je ramasse nos maigres effets et me dirigé d’un pas décidé vers la sortie. J’ose espérer que Rae ne balayera pas l’impératif d’un revers de la main. Je prie pour qu’elle ait conscience que ça m’est vital, comme respirer, boire, manger… l’aimer.



Tag 70 sur 30 YEARS STILL YOUNG VVZKQDhSujet: (Amelyn #70) ► EVEN SALT LOOKS LIKE SUGAR
Amos Taylor

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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 70 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptySujet: (Amelyn #70) ► EVEN SALT LOOKS LIKE SUGAR    Tag 70 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptyLun 23 Mai 2022 - 15:22



EVEN SALT LOOKS LIKE SUGAR
J’ai tancé Olivia en utilisant la troisième personne pour désigner Raelyn et je déteste ça. Je hais me comporter comme ma compagne était absente ou incapable de se défendre par elle-même. Au regard de son indépendance, mon comportement est presque une insulte. Ai-je cependant disposé d’autres options que de défendre, non pas ma complice, mais mon couple ? Etais-je supposé faire mine de n’avoir rien entendu ? Rien compris des allusions de ma policière d’amie ? Aurais-je dû pénétrer dans le salon en feignant d’être tranquille alors que j’étais assourdi par ma vexation ? Au cours de ma dernière conversation avec Liv, je lui ai confié mes inquiétudes. Certaines d’entre elles, quoiqu’elle n’était pas ignorée par ma dulcinée, n’avait aucune raison d’intervenir dans leur conversation. Autant dire que je me suis senti trahi et, plus encore, bousculé par ce combat de coq dont j’étais le coeur. Autant ajouter que, même si mon amie est partie, je suis nerveux à tourner tel un lion dans une cage. Je n’ose plus approcher ma fille : je me tiens donc à l’écart de ma partenaire. Certes, elle m’a assuré que tout allait pour le mieux. Moi, je n’imagine pas qu’elle ait digéré les audaces insolentes de celle que je lui impose avec la sérénité qu’elle prétend sienne. Alors, je la détaille encore. Je ne la quitte pas des yeux tandis que je réprime ce désir de lui tendre la main, pas tant que je suis agacé au point d’en avoir les muscles raidis. « Combien de temps après mon départ pour que ça ne dégénère ?» ai-je demandé le regard attiré par les bouteilles d’alcool dans le bar. Cet appartement-ci, il n’est pas aseptisé de mes tentations. Il est investi de deux rôles : un pied à terre pour ces hôtes auxquels il est de bon ton de servir un alcool et garder jalousement le secret du loft que nul ne peut souiller d’énergie négative ou même positive… une énergie qui est différente de la nôtre et qui pourrait la contrarier.

Contrarié. Quel euphémisme pour me décrire quand je me débats avec mes démons. Ce n’est pas la faute de mon binôme militaire. Je suis l’unique responsable si je peine à gérer mes émotions. Je ne suis toutefois qu’un homme, je tends sans mal vers la facilité. Il me faut un coupable, quoi qu’il m’arrive et je la désigne au nom d’une mauvaise foi dont je n’ai pas conscience sur le moment. Sans doute est-ce pour cette raison que je ne cherche pas à savoir laquelle des deux à lancer les hostilités. ça n’aurait pas grand intérêt. Je crains que je n’y gagnerais que l’assurance d’une dispute et quel en serait le bénéfice ? Rae et moi avons nos propres sujets pour nous prendre la tête. A fur et à mesure du temps, nous avons cueilli les pommes de discorde de l’arbre qui dessine une ombre au-dessus de notre bonheur. Nous l’avons dénudé à grands renforts d’efforts et il est hors de questions qu’un nouveau fruit gâté ne s’épanouisse sur l’une des branches. «Elle t’a dit quoi d’autres ? En plus d’être attentive à moi ? » J’ai roulé les yeux au ciel - seul instant où ils se sont délibérémment détachés des étiquettes de grands crus rangés dans le casier qui sert de cave à vins. J’avoue, je ne sais plus où poser le regard : tout est prétexte à me pousser à boire, qu’il s’agisse de la verrière, du bar ou du frigo de la cuisine ouverte sur le salon. J’y ai rangé des bières : je m’en souviens comme si c’était hier. «Je voudrais qu’on s’en aille.» ai-je donc prié ma complice en ramassant les affaires de la petite. «Je voudrais rentrer à la maison. C’était chaud à l’Octopus. C’était chaud quand je suis rentré. J’ai besoin d’être chez moi, avec vous.» Ainsi ai-je réalisé que je n’ai distribué qu’un furtif baiser à ma future épouse et je me corrige aussitôt. Gardant le sac de change au bout du bras, je me suis penché sur la mère de ma fille, glissé ma main à l’arrière de sa nuque et j’ai noyé mes tourments et l’inassouvissement de mon addiction en flattant sa bouche de la mienne. Cet élan de tendresse a le goût de la nécessité. J’essaie, mais je ne parviens pas à assainir mon état d’esprit de toutes mes pressentiments, de mes angoisses, de cette colère qui grimpe à mesure que les mots d’Olivia ricoche dans mon cerveau. Elle a exagéré et, bien que triste de l’admettre, je suis déçu. Je déplore son attitude et je me désole qu’elle m’ait déposé sur la case de la justification quand je hais me prêter à ce jeu. «Elle a tort.» ai-je soufflé contre les lèvres de Raelyn, sans la lâcher, sans ouvrir les yeux, sur le ton du murmure et de la confidence. «Je n’ai pas besoin que tu sois une balance. Je ne suis pas plus inquiet que ce que tu vois. Je ne lui ai rien dit que je ne t’ai pas dit et qui lui donnait le droit de te faire la leçon. Je suis surpris qu’elle l’ait fait.» J’ai reculé légèrement la tête pour plonger mon oeillade dans le jade de son regard avant de promettre en mots simples. Pas de malentendus. «Je ne m’excuserai pas à sa place… mais je ne comprends pas. ça ne lui ressemble pas.» ai-je ponctué en hochant la tête. Je ne peux pas avoir été naïf durant toutes ses années. Je ne peux m’être trompé sur mon amie tandis que plus de vingt années nous relient. Se pourrait-il qu’elle soit plus malheureuse qu’elle ne le prétende ? Le cas échéant, ça ne la dédouane pas… que du contraire.



Tag 70 sur 30 YEARS STILL YOUNG VVZKQDhSujet: (raelyn) never learned to raise my hand, was too busy raising hell
Raelyn Blackwell

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Rechercher dans: tisser des liens   Tag 70 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptySujet: (raelyn) never learned to raise my hand, was too busy raising hell    Tag 70 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptyVen 29 Avr 2022 - 19:00

Répertoire des sujets


Février 2024
301. no name to a face ≈ Spencer Blackwell #13
304.

Décembre 2023
296. the sound of silence ≈ Amos Taylor #93
297. doors opening, doors closing ≈ Amos Taylor #94
299. bruises that won't heal ≈ Amos Taylor #95
302. when the hills of los angeles are burning ≈ Rhett Hartfield
300. i drank every sky that i could ≈ Amos Taylor #96

Novembre 2023
291. bone of contention ≈ Amos Taylor #92

Octobre 2023
289. time stands still ≈ Amos Taylor #91

Août 2023
293. a day that broke up your mind ≈ Abraham Taylor
277. the shadow of my love ≈ Amos Taylor #90 (août → octobre)

Juillet 2023
278. hold the dice your turn to roll ≈ Cristina Wheatherton #1
272. cold was the ground ≈ Amos Taylor #88
274. seal our fate ≈ Amos Taylor #89
276. out of luck ≈ Spencer Blackwell #12

Mai 2023
268. from the concrete to the coast ≈ Spencer Blackwell #11
298. i got new rules, i count 'em ≈ Anastasia Williams #2

Avril 2023
270. for the wrong obsessions ≈ Amos Taylor #87
279. lines are meant to be crossed ≈ Anastasia Williams

Mars 2023
264. not afraid to keep on living ≈ Ezra Beauregard
265. sink into the wasteland underneath ≈ Finnley Coverdale #2

Février 2023
269. requiems and revivals ≈ Amos Taylor #86

Janvier 2023
263. another ticking bomb to bury deep and detonate ≈ Amos Taylor #81
258. wicked ways ≈ Spencer Blackwell #10
261. but don't you let go of my hand ≈ Amos Taylor #82
266. screaming the name of a foreigner's God ≈ Amos Taylor #83
262. the monster you created ≈ Amos Taylor #84 & Solas Forthys #3
267. moving on and mother hens ≈ Amos Taylor #85

Décembre 2022
237. noble de coeur ≈ Solas Forthys #2
259. you got my blood running, turn the heat to six hundred ≈ Amos Taylor #80
253. under the surface ≈ Spencer Blackwell #9

Octobre 2022
257. piece of my heart ≈ Amos Taylor #79

Septembre 2022
252. fight fire with fire ≈ Amos Taylor #77
256. my honest mistake ≈ Amos Taylor #78

Août 2022
239. blood is in the rocky waters ≈ Saül Williams #2
234. paranoid android ≈ Amos Taylor #74
235. when you see my face hope it gives you hell ≈ Mitchell Strange #6
241. a hard pill to swallow ≈ Amos Taylor #75
250. broken beer bottles that are starting to fly ≈ Amos Taylor #76

Juillet 2022
231. she wanna make it to the end ≈ Spencer Blackwell #8
232. jump into the fog ≈ Amos Taylor #71
238. state of love and trust ≈ Amos Taylor #72
240. brave new world ≈ Amos Taylor #73

Juin 2022
230. permafrost ≈ Saül Williams

Mai 2022
225. chasing echoes ≈ Spencer Blackwell #7
226. and i have been programmed to obey ≈ Otto Lazzari #3
229. i'm too tired to swim ≈ Liam Taylor #3

Avril 2022
223. staring at the sun ≈ Amos Taylor #69

Mars 2022
211. royalty ≈ Ariane Williams #6
214. now or later ≈ Spencer Blackwell #5
219. prison blues ≈ Spencer Blackwell #6
220. after the fall ≈ Amos Taylor #67
221. this is why we fight ≈ Amos Taylor #68
227. even salt looks like sugar ≈ Amos Taylor #70

Février 2022
206. seen it all before ≈ Spencer Blackwell #4
204. the suicide king ≈ Otto Lazzari #2
209. back in the saddle ≈ Amos Taylor #65

Janvier 2022
205. a change is gonna come ≈ Amos Taylor #64
201. don't let appearances fool you ≈ Spencer Blackwell #3
208. a lot like yesterday, a lot like never ≈ Olivia Marshall #3

Décembre 2021
199. from a whisper to a scream ≈ Amos Taylor #61
200. but it's the only way of life ≈ Ariane Williams #5
202. flesh of my flesh ≈ Amos Taylor #62
203. the other side of her life ≈ Amos Taylor #63

Novembre 2021
195. who you run to ≈ Spencer Blackwell #2
197. saints and sinners ≈ Amos Taylor #60

Octobre 2021
181. the price of your greed ≈ Otto Lazzari #1
189. can't take back the bullet ≈ Spencer Blackwell #1
194. what i wouldn't do ≈ Chad Taylor #2
184. the self destruct button ≈ Amos Taylor #57
191. fear of the unknown ≈ Amos Taylor #58
193. puzzle with a piece missing ≈ Amos Taylor #59

Septembre 2021
212. city of blinding lights ≈ Callum Murray
178. random access memories ≈ Amos Taylor #54
179. into the unknown ≈ Rosalie Craine
182. time has come today ≈ Amos Taylor #55
180. last night on earth ≈ Amos Taylor #56

Août 2021
176. road to acceptance ≈ Amos Taylor #52
177. the innocence on your face bled out ≈ Amos Taylor #53

Juillet 2021
172. does the light bring the thunder ≈ Amos Taylor #50
175. looking for answer by all means ≈ Gabrielle Strange #1
173. you're my chosen family ≈ Amos Taylor #51

Juin 2021
170. in for the kill ≈ Ariane Parker-Williams #4

Avril 2021
165. the razor's edge ≈ Amos Taylor #46
164. have mercy on the criminal ≈ Ouverture de l'octopus - Alec Strange #4
166. midnight kiss ≈ Amos Taylor #47
168. little fires everywhere ≈ Amos Taylor #48 & Liam #2 & Chad & Diana & Casey
169. a million days ≈ Amos Taylor #49
171. whatever it takes ≈ Alec Strange #5

Mars 2021
162. when some reasons push you [...] ≈ Amos Taylor #45 & Stacey Gallagher
161. my hand into hellfire ≈ Lou Aberline #3

Février 2021
153. let the old ways die ≈ Le Club & la ruche

Janvier 2021
156. skies on fire ≈ Amos Taylor #41
157. make me lose control ≈ Amos Taylor #42
159. pushing everything over the edge ≈ Amos Taylor #43
160. stripped down to the bone ≈ Amos Taylor #44

Décembre 2020
150. without a trace ≈ Amos Taylor #38
151. judas smile ≈ Alec Strange #3
152. i will follow you into the dark ≈ Amos Taylor #39
155. don't let the sun go down on me ≈ Amos Taylor #40

Novembre 2020
146. hide the bones ≈ Clyde Wakefield #3
145. silence like a cancer grows ≈ Amos Taylor #36
147. where i end and you begin ≈ Amos Taylor #37

Octobre 2020
135. electrical storm ≈ Amos Taylor #32
139. from the ritz to the rubble ≈ Olivia Marshall #2
136. don't leave me dry ≈ Amos Taylor #33
142. i'll pull you in like the waves of the sea ≈ Amos Taylor #34
144. trip through the wire ≈ Amos Taylor #35

Septembre 2020
112. looking through ≈ Amos Taylor #28
130. in the name of you ≈ Amos Taylor #29
125. behind closed doors ≈ Amos Taylor #30
132. where angels fear to tread ≈ Amos Taylor #31
143. pretty savage ≈ Ariane Parker #3

Août 2020
114. everything's silent and your head just sweating ≈ Alec Strange #2
141. i'm coming up only to hold you under ≈ Mitchell Strange #5
126. chaos is a friend of mine ≈ Jill McGrath #4
128. walking the wire ≈ Loris Baumann #3
133. order was the dream of man ≈ Yelahiah Parker
122. a shipwreck on your shore ≈ Amos Taylor #26
123. there's nowhere left to fall ≈ Amos Taylor #27

Juillet 2020
127. all the good girls go to hell ≈ Ariane Parker #2
109. behind the velvet rope ≈ Amos Taylor #22
118. all goes wrong ≈ Amos Taylor #23
119. the start of how it all ever ends ≈ Amos Taylor #24 & Lou Aberline #2
120. black water rising ≈ Amos Taylor #25

Juin 2020
102. sings precious memories ≈ Amos Taylor #19 & Liam Taylor #1
104. i wish it would rain down ≈ Amos Taylor #20
106. a million nights ≈ Amos Taylor #21
113. she's got a way ≈ Ariane Parker
121. born to push you around ≈ Loris Baumann #2
129. faces of the past ≈ Ichabod Bates

Mai 2020
100. never fade away ≈ Amos Taylor #18

Avril 2020
95. cause I've been up all night [...] ≈ Amos Taylor #14 & Lola Wright #1
84. flames of paradise ≈ Finnley Coverdale
96. the best was yet to come ≈ Amos Taylor #15
98. i can't go on without you ≈ Amos Taylor #16
99. give peace a chance ≈ Amos Taylor #17

Mars 2020
242. broken doll ≈ Aisling Hayes #2
88. stuck in a moment ≈ Amos Taylor #12
91. oats in the water ≈ Jill McGrath Fitzgerald #3
90. there'll be birds on the ground ≈ Amos Taylor #13

Février 2020
74. why do you have to be so hard to love ≈ Amos Taylor #8
75. smoke on the water ≈ Tobias Doherty #4
76. every breaking wave ≈ Amos Taylor #9
77. all the voices in our mind [...] ≈ Olivia Marshall #1 & Amos Taylor
78. don't mess Rae ! ≈ Mitchell Strange #4
79. restless heart syndrom ≈ Amos Taylor #10
80. nothing I've ever know ≈ Amos Taylor #11

Janvier 2020
64. like an atom bomb about to explode ≈ Tobias Doherty #2
71. many rivers to cross ≈ Amos Taylor #5
72. can't stop this thing we started ≈ Amos Taylor #6
73. yesterday was just a dream ≈ Amos Taylor #7 & Tobias Doherty #3

Décembre 2019
68. help me make it through the night ≈ Amos Taylor #3
69. the struggle within ≈ Amos Taylor #4

Novembre 2019
56. the pressure building until she can't breathe ≈ Primrose Anderson #4
65. up all night I can't pretend ≈ Amos Taylor #1
66. wicked game ≈ Nolan Whitaker
67. jump in the fire ≈ Amos Taylor #2

Octobre 2019
60. tell me how it could be ≈ Jack Epstein
218. With a wonder and a wild desire ≈ Amos Taylor #66

Septembre 2019
63. don't mess with raelyn blackwell ≈ Lubya Abramova
50. cause they will run you down, down til the dark ≈ Mitchell Strange #3

Août 2019
45. an unexpected encounter ≈ Shay Khaan
41. at every occasion i'll be ready for your funeral ≈ Lou Aberline
37. you look familiar have we... ? ≈ Dimitri Horowitz

Juillet 2019
22. when all has been said and done ≈ Leah Baumann #2
23. even when the water is cold ≈ Auden Williams #4 & Ginny McGrath #1
35. the silence grows louder ≈ Matthew Locksley

Juin 2019
17. everything's been so messed up lately ≈ Primrose Anderson #3
18. je voudrais le bien mais le mal fait son beurre ≈ Charlie Villanelle

Mai 2019
15. strictly biz she don't play around ≈ Primrose Anderson #2
31. de justesse ≈ Joseph Keegan #3
12. fire meet gasoline ≈ Joseph Keegan #2
21. pizza ! pizza ? pas pizza ≈ Joseph Keegan #3 & Auden Williams #3

Avril 2019
8. we get what we deserve ≈ Camil Smith
10. nightcall ≈ Mitchell Strange #2
11. hold on tight it's a crazy night ≈ Lubya Abramova #2 - avril 2019

Mars 2019
1. fear is stupid so are regrets ≈ Mitchell Strange #1
5. shopping is cheaper than a psychiastrist ≈ Lubya Abramova #1
7. till that moment i lost control ≈  Deborah Brody

Février 2019
3. if you observe all the rules you'll never get anywhere ≈ Primrose Anderson
2. do you remember ? ≈ Joseph Keegan #1 - février 2019

2018
303. while your lips are still red ≈ Danaë Lescaut

2016
19. rebels and mutineers ≈ Auden Williams #2
62. devils with angel's faces ≈ Tobias Doherty #1
198. furious angels ≈ Solas Forthys #1

2014
30. those who want peace should prepare for war ≈ Joseph Keegan & Adrian Cray
54. beyong this place of wrath and tears ≈ Aisling Hayes

2012
4. the shadows of the past ≈ Leah Baumann

2010
101. craving for revenge ≈ Sienna Hawkes

2009
36. they say she needs to slow down ≈ Jillian McGrath
46. let the old ways die ≈ Jillian McGrath #2

2008
34. i won't be right without you and i might break without you ≈ Alec Strange - mars 2008
108. take my mind and take my pain ≈ Alec Strange #1

2007
61. don't take me down that lonesome road again ≈ Carter Rollins #2

2005
26. leave me alone ≈ Soheila Hodge
55. if this night is not forever at least we are together ≈ Carter Rollins
16. draw me like one of your french girls ≈ Auden Williams

Flashforward
138. until death do them part ≈ Amos Taylor & Saül Williams & Ariane Parker (2042)



Univers alternatifs
Dimension zombie
25. quand la vengeance a l'odeur du sang ≈ Mitchell Strange
29. apocalypse now ≈  Leah Baumann
32. things will never be the same ≈ Tad Cooper
58. pretty much dead already ≈ Léo Ivywreath
83. all the rules are changing now ≈ Jessalyn Oxton
86. too far gone ≈ Halsey Blackwell
93. what comes after ≈ Auden Williams

70. we are the end of the world ≈ Amos Taylor
215. 30 days without an accident ≈ Amos Taylor #2

Dimension fantôme
24. in nomine patris et filii spiritus sancti ≈ Leah Baumann
275. rather be the hunter than the prey ≈ Ambrose Constantine - fantômes #1
281. walk between the raindrops ≈ Ambrose Constantine - fantômes #2

Dimension spatiale
53. i was a sailor on an open sea ≈ Matt McGrath
52. when you mourn the death of your bloody valentine ≈ Leah Baumann
59. if i ruled the world ≈ Matt McGrath #2
89. ride in the unknown ≈ Matt McGrath #3

Dimension momie
134. exode 7 : 17, 21 ≈ Amos Taylor - momie #1
137. exode 9 ≈ Amos Taylor - momie #2
140. exode 10 : 21-29 ≈ Amos Taylor - momie #3

Dimension slasher
185. video killed the radio star ≈ Amos Taylor - slasher #1
188. another one bites the dust ≈ Amos Taylor - slasher #2
190. the final countdown ≈ Amos Taylor - slasher #3
186. sweet dreams are made of this ≈ Léo Ivywreath - slasher #2
187. heart of glass ≈ Léo Ivywreath & Damon Williams - slasher #3
192. i'm still standing ≈ Damon Williams - slasher
213. when the rain begins to fall ≈ Spencer Blackwell - slasher

Dimension Bunyip
244. drunken sailor ≈ Ambrose Constantine #1
247. see you walkin' 'round like it's a funeral ≈ Ambrose Constantine #2
248. an ocean in between the waves ≈ Ambrose Constantine #3
245. the last shanty ≈ Ruben Hartfield #1
246. castaways #1 ≈ Amos Taylor - UA Bunyip #1
249. when the death come knocking ≈ Millie Butcher
251. swimming in a mirror ≈ Greta Moore
254. what does the fox say ? ≈ Malone Constantine

Dimension gothique
280. i wanna taste the way that you bleed ≈ Amos Taylor - gothique #1
283. tear you appart ≈ Amos Taylor - gothique #2
288. evil is going on ≈ Amos Taylor - gothique #3
290. paint the town red ≈ Amos Taylor - gothique #4
292. gotta listen when the devil’s calling ≈ Amos Taylor - gothique #5
294. he can't rewrite the aggro of my furied heart ≈ Amos Taylor - gothique #6
295. my cold desire [...] ≈ Amos Taylor - gothique #7
282. using your fuel to kill ≈ Ruben Hartfield - gothique #1
286. you're so dark but you're painted red ≈ Ruben Hartfield - gothique #2
284. forever bound to the night ≈ Arthur Coventry - gothique #1
285. who's the little mouse now ? ≈ Lily Beauregard - gothique #1
287. and the world is in flames ≈ Lily Beauregard - gothique #2

Autres UA
42. game over, try again ≈ Deborah Brody #3 - Deb's dream
87. my baby shot me down ≈ Amos Taylor
107. may the odds be ever in your favor ≈ Clyde Wakefield - Hunger Games
108. boy don't call me angel ≈ Ginny McGrath - Charlie's Angels
116. castaways ≈ Ivy Waterhouse
117. wrapped in shadows ≈ Matt McGrath
174. stairway to heaven ≈ Léo Ivywreath #2 (UA La Faucheuse)
207. we're on the borderline ≈ Léo Ivywreath #3 (UA La Faucheuse)
255. memory comes when memory's old ≈ Finnley Coverdale (UA Mockingjay)

92. all the things we could have been (Chapter #1) ≈ Amos Taylor
163. all the things we could have been (Chapter #2) ≈ Amos Taylor
183. all the things we could have been (Chapter #3) ≈ Amos Taylor
196. all the things we could have been (Chapter #4) ≈ Amos Taylor
210. all the things we could have been (Chapter #5) ≈ Amos Taylor
216. all the things we could have been (Chapter #6) ≈ Amos Taylor
217. all the things we could have been (Chapter #7) ≈ Amos Taylor
222. all the things we could have been (Chapter #8) ≈ Amos Taylor
228. all the things we could have been (Chapter #9) ≈ Amos Taylor
236. all the things we could have been (Chapter #10) ≈ Amos Taylor
243. all the things we could have been (Chapter #11) ≈ Amos Taylor
260. all the things we could have been (Chapter #12) ≈ Amos Taylor
273. i'm not afraid of god, i am afraid of man (Chapter #13) ≈ Amos Taylor



Hors chronologie
Les sujets suivants sont abandonnés et ne sont pas conservés dans la chronologie du personnage.

Spoiler:


Les sujets suivants sont terminés mais ne sont pas conservés dans la chronologie du personnage.

47. can't talk myself out of it ≈ Blake Taylor
81. mysterious ways ≈ Halsey Blackell #1
97. the dangerous type ≈ Halsey Blackwell #2
110. stole the show ≈ Halsey Blackwell #3
111. flyin' saucers rock'n'roll ≈ Halsey Blackwell #4
115. hell bent to take my hand ≈ Zachary Taylor
149. back to black ≈ Halsey Blackwell #5
148. silly games ≈ Halsey Blackwell #6
154. to all of the queens who are fighting alone ≈ Sasha Sinclair #1
167. i'll stay vulnerable ≈ Sasha Sinclair #2
105. everyone who isn't us is an enemy ≈ Clyde Wakefield #1
124. Never face each other ≈ Clyde Wakefield #2


Tag 70 sur 30 YEARS STILL YOUNG VVZKQDhSujet: (auden) ho un manuale d'istruzioni dove "distruzioni" è scritto attaccato
Auden Williams

Réponses: 27
Vues: 7943

Rechercher dans: tisser des liens   Tag 70 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptySujet: (auden) ho un manuale d'istruzioni dove "distruzioni" è scritto attaccato    Tag 70 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptySam 20 Fév 2021 - 6:00

Répertoire des sujets (2/2)
décembre 2020
213. repas famille #2 ≈ ginny (#92), damon (#1), savannah (#5), anastasia (#5), cade (#3), saül (#14), elise (#5), giovanni (#1)
221. so i showed up at your party ≈ ezra #6
222. man on the moon ≈ chloe #2
224. kids falling in love ≈ ginny #98
226. another shade of us ≈ ginny #100
228. those days should last ≈ bennett #2
232. we always walked a very thin line ≈ damon #3
233. it's all about being good neighbors ≈ thomas #2

novembre 2020
212. i've read between the lines ≈ damon #2
214. a storm is threatening ≈ ginny #93
216. people should fall in love with their eyes closed ≈ chloe cohen
217. for what it's worth ≈ anastasia #6
218. the things we left unsaid ≈ helena #5
219. raging ≈ giovanni #2
220. ohana means family ≈ caterina medici

octobre 2020
203. l'heure du diable ≈ river shears
207. and there is yours, and there is mine ≈ ginny #88
210. the hurricanes & the earthquakes ≈ ginny #90

septembre 2020
197. these strangers ≈ matt (#7) & bailey (#13)
198. quand le chat n'est pas là ≈ dalina #2
199. l'enfer du décor ≈ dimitri horowitz
200. but with the beast inside, there's nowhere we can hide ≈ rudy gutiérrez
201. and the wind began to howl ≈ marius #3

août 2020
146. i've heard there was a secret chord ≈ ariane #8
148. misguided old mule ≈ simon #2
150. cosmic bites ≈ ginny (#70) & sage calhoun
151. you shake my nerves and you rattle my brain ≈ dalina mora
153. felt the healing in her fingertips ≈ matt #6
154. better than a spa session ≈ anastasia (#2) & ginny (#71)
155. no time to wallow in the mire ≈ théa gilbert
156. where's the truth in the written word if no one reads it ≈ brianna watkins
160. calling home ≈ margot dubois
161. there were voices down the corridor ≈ ellie epstein
162. hold back the river ≈ ginny (#73) & bailey (#8)
164. shortline ≈ ginny #74
174. kindly unspoken ≈ bailey #11
175. grosse frayeur ≈ jax collins
176. pourquoi je fais ça déjà ≈ ludmila rappaz
177. oops i did it again ≈ noa jacobs #2
178. acting like grown-ups ≈ elise #4
183. lost in translation ≈ ginny #80
184. all i see ≈ ginny (#81), bailey (#12) & jill (#11)
185. nightrain ≈ dylane #7
188. give and take ≈ anastasia #3 & saül #13
189. timey wimey stuff ≈ noa #3
193. an ocean of violets in bloom ≈ violet burton
195. i've a heart of gold in the smallest size ≈ novella bettinelli
196. lo sai che ci sono anch'io ≈ anastasia #4

juillet 2020
136. a miserable affair ≈ clyde wakefield
139. oh the vision i had could not compare ≈ ginny #64
141. panem et circenses ≈ ginny (#67), elise (#3), saül (#9), cosimo (#2), savannah (#5), cade (#2) & ana (#1)

juin 2020
134. family portrait ≈ jack (#2) & saül (#8)

mai 2020
96. the sweet escape ≈ jordan fisher
97. dancing on broken glass ≈ willow myers
98. when icarus fell ≈ noah d'aremberg
99. just like a moth drawn to a flame ≈ loris baumann
105. together we're alone ≈ heïana (#1) & ginny (#47)
106. don't bleed on my floor ≈ ezra #3
107. le parrainage vert [event] ≈ ginny #48
108. exposition wrighlin ≈ grace (#2), lola (#6) & ginny (#49)
109. smoke on the water ≈ may glitters #3
110. in the jungle you must wait ≈ ginny #50
111. 'til the dice read five or eight ≈ saül #6
112. drapeau blanc ≈ ginny (#51) & lola (#7)
113. i can poison the skies ≈ leo barton
116. silhouettes dancing till the curtains drop ≈ harley cole
118. an outspoken soliloquy of dreams ≈ ginny #53
120. if you need me i'll be in space ≈ mia mckullan
121. as you walk to the toll of the bell ≈ simon adams
122. poi sei arrivato tu e tutto si è fermato ≈ ginny #55
123. hand over hand ≈ saül (#7) & ariane (#7)
124. it wasn't me ≈ itziar #2
127. i'm not breaking down i'm breaking out ≈ ginny #58
128. we're running with blood on our knees ≈ ginny #59
129. reason to paint ≈ cosimo williams #1
130. le parrainage vert ≈ ginny (#60), helena (#2) & heïana (#2)
131. like chess moves, you the queen, i'm protectin' you ≈ helena #3

avril 2020
84. oh hi mark ≈ matt mcgrath #5
85. les jeux ≈ lola (#5), jill (#10), grace (#1) & ginny (#39)
86. like a living stone ≈ ginny mcgrath #41
87. damnatio memoriae ≈ ginny mcgrath #42
89. get it over ≈ halsey blackwell
91. blackbird singing in the dead of night ≈ ginny mcgrath #44
92. bitter are the wars between brothers ≈ saül williams #3
93. à trois mesures ≈ ginny (#45) & sebastian

mars 2020
62. hearts that break the night ≈ ginny (#19) & jill (#6)
64. time like this ≈ ginny mcgrath #21
65. rivers running ≈ ginny (#22) & yelahiah
66. joyeux anniversaire ginny ≈ ginny (#24), amis & famille mcgrath
67. fix things up ≈ ginny (#25), jill (#7) & bailey (#3)
68. oh lying in secret to myself ≈ léo (#9), ginny (#36) & yelahiah (#2)
70. i'll meet you in the underground ≈ ginny mcgrath #27
72. all the colors ≈ ginny (#28), jill (#8), lola (#4)
73. two worlds ≈ ginny (#30), jill (#9), bailey (#4)
74. see how deep the bullet lies ≈ ginny mcgrath #31
75. the hand that calls you forward ≈ ginny mcgrath #32
77. i'm fallin' again ≈ ginny (#34) & bailey (#5)
78. the planet of nerver-ending dreams ≈ elise williams
79. we live through scars this time ≈ bailey fitzgerald #6
80. i've got a thousand butterflies ≈ ginny mcgrath #35
82. make the rules up on my own ≈ ginny (#38), matt (#4) & lily
83. the world's a little blurry ≈ ginny mcgrath #40

février 2020
56. whellcome ≈ matt (#3), jill (#5), ginny (#16) & lola (#2)
57. as long as ≈ ginny (#17) & lola (#3)
59. in nomine patris et filliii ≈ daniel williams (#1)
60. mariage avec robin-hope ≈ robin-hope (#3), ginny (#17)
61. it's a quiet and starry place ≈ ginny mcgrath #18

janvier 2020
45. sarcasm isn't an attitude ≈ clément (#1) & ginny (#23)
47. golden fingers ≈ sinead ells
48. brotherhood ≈ saül williams #1
51. you tell me ≈ léo ivywreath #8
142. somewhere between the ceiling and the wall ≈ ginny #68
158. what we wrote ≈ ginny #72
179. born to run ≈ ginny #76

décembre 2019
37. how much of you is real (...) ≈ ginny (#11) & léo (#7)
38. we'll get nostalgic for disaster ≈ rosalie lovegood #2
40. bending dreams ≈ léo ivywreath #6
42. and then there were none ≈ bailey (#2), jillian (#4) & ginny (#12)
43. blew in from the storm you lost your way ≈ ginny (#13) & isaac (#4)
44. christmapocalypse ≈ everyone
46. not on my watch, old man ≈ clément (#2) & allan (#3)
49. every night is like a daze ≈ ginny mcgrath #14
50. l'éléphant dans la pièce ≈ lola wright #1
58. and if i had to crawl ≈ savannah williams (#3)

novembre 2019
25. put on your war paint ≈ allan winchester #2
30. mariés au premier regard (casting) ≈ may glitters #1
31. and then it went all black ≈ jack (#1), isaac (#3), léo (#5)
32. on trees and birds and fire ≈ ginny (#8), isaac (#2) & robin-hope (#2)
35. breaking not so bad ≈ andy rivera #2
54. i went to hell last night ≈ jeremiah & ariane (#6)

octobre 2019
24. happy moment ≈ savannah williams #1
26. can't help thinkin' that i love it still ≈ léo ivywreath #3
29. young as the morning, old as the sea ≈ jillian mcgrath (#3), ariane parker (#5), bailey fitzgerald (#1), ginny mcgrath (#7), isaac jensen (#1), matt mcgrath (#1), allie oakheart (#1), levi mcgrath (#3)
34. got nothing left (...) ≈ ginny mcgrath #10 - novembre 2019.
157. no time for losers ≈ noa jacobs #1

septembre 2019
18. everytime the sun comes up ≈ jillian (#2), ariane (#3) & levi (#2)
19. maybe i just want to bother you ≈ archibald ford
20. la plus belle femme de brisbane ≈ allan winchester
21. are you drinking tonight ≈ asher (#1), kane (#1) & ariane (#4)

août 2019
17. le passé (...) ≈ lukà (#2), jillian (#1), ariane (#2) & levi (#1)

juillet 2019
12. how cold the tear can feel (...) ≈ terrence oliver & ginny mcgrath (#5)
14. sans toi (...) ≈ thomas owens-beauregard
15. i flew up to your arms ≈ léo ivywreath #2
16. the artist ... or almost ≈ lukà petterson (#1) & ginny mcgrath (#4)

juin 2019
1. calls for an alarm ≈ ginny mcgrath #1
4. n'étudiez le beau qu'à genoux ≈ léo ivywreath #1
5. comme dirait JFK, faut pas se laisser abattre ≈ sid bauer
6. new beginning ≈ itziar cortes de aguilar #1
8. go to heaven for the climate and hell for the company ≈ harvey hartwell
9. pizza !! pizza ? pas pizza ≈ joseph keegan & raelyn blackwell (#3)
10. even when (...) ≈ ginny mcgrath (#2) & raelyn blackwell (#4)
11. papa-paparazzi ≈ andy rivera & itziar cortes de aguilar (#2)

décembre 2018
182. ho preso appunti per tutte le volte ≈ ginny #79
187. wasted acres ≈ ginny #83

2018
209. it's just a light ≈ ginny (#89), olivia (#1) & jacob (#2)
215. night in bloom ≈ ginny #94
223. forget the dream away ≈ ginny #97

mars 2018
3. darklands ≈ ariane parker #1

2017
33. i heard she was asking (...) ≈ ginny mcgrath #9

2016
7. rebels and mutineers running wild and running free ≈ raelyn blackwell #2
55. ukiyo ≈ ginny mcgrath #15
125. our lives get painted in scars ≈ ginny #56
190. keep me in a daydream ≈  jesse gibson #1
227. speed of dark ≈ ginny #101 & bennett
235. things were all good yesterday ≈ ginny #103
330. the mists had all solemnly risen now ≈ cristina weatherton

2015
22. we have nothing to lose (...) ≈ rosalie lovegood #1
173. non believer ≈ bailey #9
186. pretend the world has ended ≈ ginny #82

2013
117. les histoires d'amour finissent mal ≈ helena horowitz

2012
145. when the evening falls ≈ helena #4
240. far-close ≈ bennett #3

2010
28. i'm sure i'll find it ≈ ginny mcgrath #6
114. you shot and leavin' me raw ≈ alec strange
137. built on glass ≈ ginny #63
138. nothing nowhere ≈ ginny #65
143. between the lines ≈ ginny (#69), jill (#11) & pete
147. use your hands and my spare time ≈ bailey #7
173. stay awake with me ≈ bailey #10

2009
53. let hop burn in your eyes ≈ ezra beauregard #1
70. quiet and alone ≈ ginny (#26) & jillian (#8)

2008
41. it's darkest hour before dawn ≈ matt mcgrath #2
88. watching from afar ≈ ginny mcgrath #43
95. i've seen the world, done it all ≈ marius #2
115. locking up the sun ≈ ginny #52
119. they hear the beat but they don't know the words ≈ ginny #54
135. come down from the clouds ≈ ginny #62
140. i will try to fix you ≈ ginny #66
149. kiss and not tell ≈ ginny (#69), jill (#12) & liam (#2)

2007
71. ocean eyes ≈ ginny (#29) & saül (#4)
76. apri la porta e raccogli il mio cuore ≈ ginny mcgrath #33
100. needle and the thread ≈ ginny #46
165. paint it red ≈ ginny (#75) & raphael
181. ci saranno lividi di cui andare fiero ≈ ginny #78
211. flying to the moon ≈ ginny #91
225. my mind filled in the blanks ≈ ginny #99

2006
63. above these troubled waters ≈ ginny mcgrath #20
81. here comes the fall ≈ ginny mcgrath #37
126. don't stop me ≈ ginny (#57) & liam taylor
133. while you are young ≈ ginny #61

2005
2. draw me like one of your french girls ≈ raelyn blackwell #1
36. i'm not afraid of burning bridges ≈ marius warren #1
192. hope and expectations ≈ elizabeth warren

2003
104. marche ou rêve ≈ jacob copeland

2000
23. i don't give a damn about my bad reputation ≈ robin-hope berry
101. i let my guard down and then you pulled the rug ≈ elise #2

1999
271. young and innocent ≈ eliana ferragni #1

1998
52. i bet my life ≈ saül williams #2
103. high as a kite ≈ saül #5
144. take me to church ≈ saül #10
180. il cuore consumato ≈ ginny #77

1997
102. paradise syndrome ≈ bella williams

1989
163. freakin' out the interstate ≈ saül #12

autres dimensions
90. what comes after ≈ raelyn blackwell #4 - zombies
166. warzone ≈ dylane bradford #1 - zombies
167. die die you zombie bastard ≈ dylane bradford #2 - zombies
168. aboard the mission ≈ dylane bradford #3 - zombies
169. youngblood ≈ dylane bradford #4 - zombies
172. in that latticework ≈ jamie keynes - fantômes
191. zombieee ≈ dylane #8 - zombies
202. première plaie d'égypte ≈ ginny #84 - momie
204. seconde plaie d'égypte ≈ ginny #85 - momie
205. troisième plaie d'égypte ≈ ginny #86 - momie
206. cinquième plaie d'égypte ≈ ginny (#87), saül (#14) & ariane (#9) - momie
264. shadow specters ≈ james #2 - slasher
267. i don't like your little games ≈ damon #8

univers alternatifs
13. won't let you go ≈ ginny mcgrath #3 - juillet 2019.
27. i'd give up a hundred thousand loves (...) ≈ léo ivywreath #4 - 2023
94. hit me baby one more time ≈ ezra (#2) &co - 2009
152. heaven is a place on earth with you ≈ ezra #4
159. what we had ≈ saül #11
170. you're yesterday's child to me ≈ dylane #5
171. le léopard te va si bien ≈ dylane #6
192. stalkage ≈ dylane #9
194. la solitude fait des ravages ≈ noa #4
208. souviens toi que je t'aime ≈ ezra #5
292. scooby-doo bidou, where are you ? ≈ ezra #11
302. vivian #2 (bunyip)
334. olive (gothique)
335. siham (gothique)
336. james #14 (gothique)
337. ruben (slasher)
338. ruben #2 (slasher)
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