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Tag 90 sur 30 YEARS STILL YOUNG VVZKQDhSujet: (Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE
Amos Taylor

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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 90 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptySujet: (Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE    Tag 90 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptyJeu 12 Oct 2023 - 15:41



THE SHADOW OF MY LOVE


Spencer a du goût et Spencer voit clair. Cette peluche était surtout destinée à séduire la mère. Le père, lui, il est conquis parce qu’elle est mignonne cette pieuvre avec ses grands yeux supposément larmoyants. Quant à son sourire niais, il impose que, dans les histoires que j’invente pour ma fille, cette petite chose tienne toujours le bon rôle. Au plus ma princesse rit de joie, au plus ma créativité est stimulée. J’en oublie le bracelet qui ceint ma cheville. J’en arrive à ignorer le regard suspicieux de mon épouse, tantôt plus amusée, qui soudainement s’inquiète - ou qui l’exprime simplement - de l’impact de ma situation sur mon moral. Me trouve-t-elle trop nerveux ? Je m’efforce de le cacher à la faveur de Micah, mais c’est vrai que l’émotion est là, que chaque minute m’approche du bord du précipice parce que je pense à demain et que je réalise ô combien ma situation est bornée d’interdit. Pas de balade dans un jardin d’enfant. Pas de shopping pour parachever l'œuvre de Raelyn, à savoir pallier mon absence en couvrant mon bébé d’une multitude de cadeaux. Parlons-en de mon épouse. Je peux tirer une croix sur une longue balade en moto, en pleine journée, pour s’aérer l’esprit. Pas de virée en mer en quête d’une île sur laquelle nourrir notre impression d’être seul au monde. Je n’ai rien de mieux à offrir, à part moi dans cet appartement qui m’est étranger, qui m’occuperais de ma fillette, me substituant à Ruth quelques jours par semaine, parce qu’elle est essentielle à l’équilibre de Micah. Elle s’y est attachée, notre enfant. Elle y est plus habituée qu’à ses propres grands-parents. Alors, tandis que j’obéis à ma gamine, que je la prends dans mes bras pour la conduire jusqu’à la cuisine pour combler sa faim, j’éprouve cette peur d’être tout bonnement inutile. «Elle grandit, oui, et toujours beaucoup trop vite pour moi.» Au moins ai-je du positif à tirer de l’expérience qu’il m’attend : je serai là pour entourer ma merveille de toute l’affection qu’elle mérite. Bien sûr, c’est suffisant pour chasser mes inquiétudes, mais pour combien de temps ? Dans combien de jours, ou peut-être d’heures, aurais-je envie d’arracher le dispositif qui me garde enfermé entre ses murs ? Dans combien d’heures vais-je être surpris par une nouvelle envie de boire ? De consommer de l’alcool jusqu’à plus soif pour oublier que je ne sers à rien ? Au terme de combien de contrariétés je transformerai la “génialissime” Ruth comme une rivale ? Le problème surviendra trop tôt : je grince déjà des dents dès lors qu’elle est décrite comme une sainte. «Quelle chance ! Je n’oublierai pas de lui faire envoyer une médaille si les fleurs ne sont pas suffisantes.» Mon ton pue la jalousie, celle de n’avoir pu être là quand ma famille avait besoin de moi. Je me fiche que le raisonnement soit inepte. Je me moque bien que sans cette arrestation, d’aucuns n’auraient dû intervenir pour aider à ce déménagement, pour rassurer Micah, pour être à disposition de ma famille afin que mon épouse maintienne la boutique de nos affaires et excelle dans son rôle de maman. Je ne pense qu’à une chose : je suis de retour, mais privé de ma place. Dès lors, non, je ne serais pas surpris qu’une colère insoupçonnée s’installe discrètement dans mon coeur et, oui, je compense en balayant les recommandations de Raelyn à propos de l’alimentation de Micah. Je lui donne une poignée de bonbons, embrassant son front au passage et retrouvant ensuite ma place aux côtés de ma femme. «On va laisser Ruth lui dire non. Là, je n’ai pas envie.» me suis-je expliqué parce que l’heure n’est pas au conflit maladroit, pas quand, du sujet abordé, dépend le bien-être de ma famille. J’y songe et la pression grimpe en flèches. Elle est tellement violente que la main de Raelyn contre ma joue ne m’apaise pas. «Pour toi, ça ne l’est peut-être pas, mais…» Pour moi, si ce ne sont pas des essentiels, ces exemples sont l’arbre qui cache la forêt. «Tout ça ne l’est pas. Mais, pour moi, ça veut juste dire que je ne peux ni bosser ni être tout à fait là. Mais, je te dirai.» ai-je affirmé en récupérant les doigts de Raelyn dans les miens. Je les ai portés jusqu’à mes lèvres et les ai embrassés un par un. « Même si tout se passera bien. C’est un lointain souvenir, tout ça. » Faux ! Je m’en persuade en invoquant les souvenirs d’un sevrage difficile et douloureux. Personne n’aurait envie de le revivre ou même de prendre le risque de les endurer une seconde fois par faiblesse. «Et ça doit le rester… pour elle.» Et pour mon épouse… cela va sans dire. Je ne précise pas puisque, en tant qu’ancienne addict, cette dernière saura distinguer qu’elles sont les limites de mon discours, sans quoi elle n’aurait pas accepté ce baiser qui appuie toute ma sincérité.  

Sujet clôturé :l:
Tag 90 sur 30 YEARS STILL YOUNG VVZKQDhSujet: (Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE
Amos Taylor

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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 90 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptySujet: (Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE    Tag 90 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptyMar 10 Oct 2023 - 14:24



THE SHADOW OF MY LOVE

D’après Raelyn, me tracasser de l’état de ma relation avec ma fillette, c’est normal au regard de mon passé - elle n’y fait aucune allusion - et de ma récente absence. Moi, je le lui accorde, mais sans être entièrement convaincu. J’accepte que ces deux mois d’enfermement ont généré des inquiétudes humaines liées à mon épouse (me fuira-t-elle si j’étais condamné ?) ou à mon bébé (m’aura-t-elle oublié ?) ? J’assume aussi qu’elles sortent du cadre rationnel au profit de son pendant contraire. Mais, pour un type de mon acabit, pas foncièrement mauvais et diablement humain, ce gars sans histoire issu d’une famille simple, ce papa qui n’était d’antan que le digne fils d’un homme droit et d’une femme pieuse, je nourris de la honte d’avoir été arrêté et traîné de force dans une prison. J’ai l’impression d’avoir été marqué au fer rouge, que je resterai à jamais le fils ou le père qui a allumé un feu quelque part et qui l’aurait mal éteint. N’est-il pas juste que l’enjeu n’est pas de savoir si je suis coupable ou non, mais bien d’affronter le discours de mes proches, ceux qui présumeront à voix haute ou basse qu’il n’y a pas de fumée sans feu, ceux auxquels je serai forcés de m’expliquer par un mensonge puisqu’ils auront raison. Des infractions à la loi, j’en commets chaque jour que Dieu fait. J’ai bouté un foyer le jour où j’ai proposé à Raelyn de cacher le Club dans les sous-sols du casino.  Quoi d’étonnant à ce que les braises fument et que le fantôme d’Aberline les souffle pour qu’elles prennent. Elle guide les relents d’air vicié vers les flics. A l’inverse, pourquoi aurais-je été cueilli au casino ? Raelyn n’aurait pas été obligée de faire profil bas et moi, je n’aurais pas été séparé de ma famille étroite ou élargie. J’en nourrirai des regrets tout au long de ma vie et les premiers symptômes de cette maladie en sommeil se manifestent là, maintenant, au milieu de cette chambre, tandis que je recense toutes les interrogations qui induisent en moi du souci. Evidemment, je cherche à ce que l’on me rassure et, pour ce faire, mon épouse est douée. Quelques caresses suivies de mots doux et mon cerveau dame le pion à mon cœur. Il se déparasite, il pense mieux et j’en déduis moi-même que, pour ce qui relève de Micah, je suis à côté de mes pompes, peut-être trop abîmé par mon histoire. Je parviens même à étayer le postulat par des arguments probants que je décline oralement. Je m’autorise un sourire à destination de ma complice, mais il s’est affadi dès qu’il a été question de mes parents et de mes frères. Qu’en a-t-elle pensé, ma mère ? Samuel a-t-il soupiré, non pas de surprise, mais parce qu’il s’est toujours douté que mes manigances ne seraient pas sans conséquence ? «Oui. Il est venu, mais je n’ai pas cherché à savoir.» ai-je expliqué au sujet d’Abraham. Au sortir de sa visite, s’est-il contenté de mes explications ? Les a-t-il remises en doute ? A-t-il plutôt soupiré sur mon sort ?  Quant à ma mère, a-t-elle accusé ouvertement Raelyn d’être à l’origine de mon arrestation ? Se sert-elle de cette réalité pour confirmer ses présomptions qui ne sont valables que pour elle ? A son endroit, je ne serais pas surpris, mais somme toute déçu. Maggie Taylor demeure aveugle aux couleurs du bonheur dont sont peints les murs de ma vie depuis que Raelyn en fait partie. Elle a fait une entrée fracassante : c’est vrai. Elle est atypique : je l’admets. Elle ne mérite pas que l’on s’acharne sur elle et, alors que je me renseigne sur la réaction de ma mère, je suis agacé, anticipativement, de crainte de me sentir insulté, non pas en lieu et place, mais plus que ma femme, par les attitudes désobligeantes de celle qui m’a mis au monde. Peut-être n’est-ce pas le hasard qui a poussé Chad à nous ramener Micah au moment précis où j’allais être instruit. Peut-être est-ce tout aussi bien comme ça, d’ailleurs. Si j’y reviendrai, mes nerfs n’ont pas besoin d’être davantage tendu alors que je m’apprête à retrouver la prunelle de mes yeux.


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Elle a couru dans mes bras et je l’ai serrée assez fort pour soigner l’effet du manque, mais trop peu pour lui faire mal. Je ne le supporterais pas. Je suis d’ailleurs mal à l’aise devant ses sanglots, preuve d’une émotion partagée. Mais comment la traiter autrement que par les mots doux ? Comment l’aider si ce n’est en la berçant ? Dans le hall, je danse d’un pied sur l’autre. Dans le salon, j’embrasse du bout des lèvres les joues mouillées de ce bébé que je penche vers sa maman pour qu’elle m’aide à sécher ses grosses larmes. Aurait-elle raison, ma complice ? Est-ce une légende d’envisager de ce qu’un enfant aurait davantage besoin d’une mère que d’un père ? Est-il possible qu’un bambin ait surtout besoin de recevoir l’affection de l’un comme de l’autre parce qu’ils n’apportent tout simplement pas la même chose ? Je considère la scène avec un œil moins aiguisé à l’archaïsme et l’éclairage est surprenant alors que nous nous enfermons dans la chambre d’enfant aussi achalandée en jouets que celle du loft. Rae a compensé mon absence en exauçant tous les désirs de la petite. Je soupçonne également qu’elle ait pourvu à des besoins qui n’en étaient pas ou à des caprices qu’elle n’aurait pas eu le temps d’exprimer. Quelle enfant craquerait sur la peluche d’un animal marin à autant de pattes ? Le sourire niais de cette pieuvre rose fuschia n’est pas assez séduisant pour attirer une petite fille à moins qu’elle ne soit influencée par les goûts des adultes. «Une pieuvre, hein ?» ai-je demandé à mon épouse avec amusement. Elle est calmée, ma princesse. Sa maman a dégagé ses cheveux, l’a aidée à se concentrer sur une autre activité - me faire découvrir ces nouvelles acquisitions - et ses émotions lui ont fichu une paix de papesse. Bien entendu, ma tension a aussitôt baissé et, en donnant vie à ses jouets, je suis lucide sur ce que je m’amuse autant que mon enfant. Elle rit aux éclats et mon coeur se gonfle d’une affection débordante, une affection qui fend mes traits d’une grimace attendries, une affection de laquelle naît une envie : que nous ne soyons pas séparés demain, que nous restions seuls tous les trois, sans Ruth, que nous nous enfermions dans une parenthèse le club, le casino et ce bracelet qui me permettra de profiter de mon enfant, c’est vrai, mais pas tout le temps, pas assez bien pour son propre bien. Alors, que convient-il de répondre à ma compagne dès lors que son regard se concentre sur ma cheville ? Que je l’arracherais bien ? Que je suis reconnaissant d’être là, mais que je suis mort de trouille à l’idée d’être un boulet ? Dois-je être honnête ? Que pourrait-elle faire pour m’aider, de toute façon ? «ça va. J’y pense pas.» ai-je répliqué, haussant les épaules, conscient que ce n’est pas tout à fait vrai, mais trop focus sur Micah qui réclame à manger. Elle délaisse son livre, grimpe sur mon torse et se contorsionne pour pointer du doigt la cuisine et réclamer sa pitance. «Je rêve où elle me prend pour son carrosse ? » Le ton est rieur et amusé. Je me dis que je ne suis pas au bout de mes peines puisque, sans surprise, j’obtempère sans réellement broncher. J’obéis à tous ses ordres distillés de ses petites menottes et de sa voix fluette qui maîtrise, effectivement, tout ce qui relève de l’impératif. «Pourquoi j’ai l’impression qu’on n’est pas au bout de nos surprises ?» ai-je demandé à mon épouse assise en tailleur sur le plan de travail de la cuisine, juste à côté de moi qui m’y suis accoudé. Micah ne fait plus attention à nous. Alors, je me plonge dans le bain de l’authenticité. « Je ne sais pas trop comment je me sens. Je me dis que ça me donne une chance de rattraper le temps perdu avec elle, mais pas avec toi. Je ne pourrai pas l’emmener au parc et je ne pourrai pas t’emmener au resto. Et, si c’est pas important, ce sont des retrouvailles en demi-teinte. Le fait de savoir que ce n’est pas pour quelques mois seulement, c’est encore pire. Je suis content d’être là, mais ce n’est pas une libération et le système s’arrange pour que tu ne l’oublies pas. Je crois que… que j’ai peur d’être inutile, de ne plus servir à rien. » Et, si l’ennui s’empare de moi, je n’ose imaginer la quantité de conneries que je débiterai et le nombre d’erreurs que je commettrai.

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Amos Taylor

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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 90 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptySujet: (Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE    Tag 90 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptyLun 9 Oct 2023 - 0:53



THE SHADOW OF MY LOVE

Au fond, je le sais qu’on ne retrouvera pas trace du corps de la disparue. Jamais Raelyn n’aurait remis le sort de notre famille entre les mains d’un nettoyeur qui ne brillerait pas par ses compétences. En outre, je suis également persuadé qu’elle n’aurait pas ajouté une paire d’yeux supplémentaires comme témoin de son crime. Chaque personne informée de notre secret représente un danger, si bien que je soupçonne le gars chargé de se débarrasser du corps aussi mort que Lou. Est-ce que ça m’inquiète ? Moins que d’être séparé de mon épouse et de ma fille. Je n’ai pas bien vécu ses deux mois loin des miens. L’enfermement n’en aura été que plus difficile à accepter. Je ne suis pas taillé pour les petits espaces sans fenêtre. Mon regard, il doit porter mon imagination jusqu’aux confins des mondes. En regardant l’horizon, je dois être pris par le vertige de l’infini. En prison, les frontières sont étroites : elle commence à la porte d’une cellule et s’arrête au pied d’une fenêtre trop barrée et trop haute pour apercevoir autre chose qu’un ciel de traîne, d’éclaircie ou étoilé. Comment vais-je réagir lorsque j’aurais tout le loisir de contempler l’océan ? Me semblera-t-il trop grand ? Est-ce que je l’aurai en horreur ? Me fera-t-il peur ? Pour l’instant, ces questions m’importent peu. Une douche, une étreinte et plusieurs baisers plus tard, à présent que je suis allongé nu dans ce lit qui n’est pas mien - je ne lui retrouve que le parfum de Raelyn puisqu’elle y a dormi plus de trente jours sans moi - je lutte contre les souvenirs douloureux de mon passé. Je redoute le retour de Micah parce que j’ai peur que sa réaction me rappelle celle de Sofia qui, dans les premières années de sa vie, retrouvait un presque inconnu à chaque fois que je rentrais d’une mission en mer. Elle pleurait, mon enfant. Elle me repoussait et réclamait sa mère, me déchirant le coeur en deux sans le réaliser ou le voir vraiment. Elle n’était qu’un bébé à qui le sort arrachait son papa pour qu’elle compte dans ses bacs plus de jouets ou de peluches qu’elle n’en désirait réellement. Je l’ai regretté souvent, ce choix de carrière improvisé, provoqué par les circonstances. J’ai payé les conséquences calculées avec les taux d’intérêt maximum. Alors, oui, malgré que ce jour signe celui de ma presque-libération, même si je m’en souviendrai comme celui où j’ai pu embrassé ma femme et ma fille, j’ai peur. La nervosité me gagne rapidement. Mon pied s’agite, ma respiration s’accélère pour de mauvaises raisons, je perds tous les bénéfices de mes retrouvailles avec ma complice et, me moquant bien de la pudeur - Micah est notre faiblesse à tous les deux -, j’explique par bribes ce qui me traverse l’esprit à mon épouse attentive.

Elle s’est assise à côté de moi dès ma première évocation à mon passé. Elle a accroché ma cuisse de sa main et la mienne s’est naturellement posée sur son genou. J’ai songé que j’avais de la chance qu’elle m’aime encore, qu’elle m’aime autant, si ce n’est plus qu’au premier jour. Rae prend la peine de chercher les mots pour tenter de m’apaiser et, si mes angoisses persistent, elle n’enfle plus jusqu’à comble tout espace vacant de mon estomac. « Et si…» Deux mois, ce n’est pas suffisant pour être marqué par le sceau de l’oubli et, toutefois, je réprime un : “et si elle ne me reconnaissait pas, si elle ne me reconnaissait plus. Je le tais moins par peur de dire une bêtise que grâce à la conviction que je m’apprête à en prononcer une plus grosse que moi. Micah appelle “papa.” Elle a associé le mot à mon visage : ce n’est pas le fruit d’un heureux et fortuit hasard. J’en suis conscient, sauf que l’effroi n’est pas un phénomène rationnel. «Et, je crois que je m’en fais trop.» Je m’étais simplement promis d’être toujours là pour mon enfant et je suis assailli par un tel sentiment d’échec et de redondance dans l’erreur que mon anxiété s’en nourrit. Alors, j’essaie de conjurer le sort en m'attardant sur le factuel. Que réclame-t-elle ? Qu’exige-t-elle toujours plus grâce à un “encore” ? Rae, qui n’est pas avare d’anecdotes, m’émeut d’en parler avec tant d’admiration tandis que je me souviens de ce que représente quelques jours dans l’évolution d’un enfant. «J’ai hâte d’entendre.» ai-je avoué, pressant le genou de ma compagne un peu plus fort. C’est signe que je suis effectivement pressé de rattraper ses progrès, de les constater de moi-même, de m’en émerveiller sans honte, de rejoindre le cercle des privilégiés qui ont la chance de voir cette enfance grandir, de ne plus perdre une minute de ses prouesses parce que, quelque jours, ça équivaut à des minutes dans la vie d’un enfant. Ils grandissent trop vite et, souvent - beaucoup trop - je maudis l’adverbe d’intensité porteur de péjoration. Trop, c’est comme mieux, c’est l’ennemi du bien ou de la perfection. Trop, ça sous-entend que le sablier est cassé et que le temps s’égraine à toute vitesse. Trop, c’est excessif et ne le suis-je pas ? Ne le suis-je pas assez pour dramatiser en de rares exceptions ? L’optimisme m’a quitté il y a longtemps, mais cette fois, aidé par la tendresse de Raelyn, j’arrive à me détendre assez pour m’interroger à propos de mes proches. A mesure que j’en apprends, au plus je grimace. «Ouais. Je me doutais bien que l’info s’arrêterait pas au pied du panneau Kilcoy, mais j’aurais préféré. Ma mère ? » Pas trop casse-pied ? «Et, Abe ?» S’est-il offusqué ? A-t-il posé des questions à propos du chef d’accusation ? «ça, j’aurais aimé te l’éviter.» L’épisode enfermement dans le bureau aussi, mais j’ai toujours l’intime conviction que je ne disposais pas d’autres options. «Est-ce que ma mère a…» Et je n’ai pas eu le temps de finir ma phrase que la sonnerie du parlophone stridule dans tout l’appartement.

Au premier retentissement, je me suis debout avec vigueur. Je me suis faxé dans mes jeans plus vite que Lucky Luke dégainant son revolver. Un souffle plus tard, j’étais devant la porte à saluer et à remercier mon frère plus vite que ne l’exige la bienséance. Je suis tout à mon enfant qui court vers moi. Accroupi pour accrocher son regard, je lui ai tendu les bras et si je n’ai pas couru dans sa direction, c’est pour ravir mon coeur de ce qui m’aurait échappé si je m’étais précipité : ses jambes ne sont plus arquées. Sa démarche est moins scalène. Elle ne penche plus de droit à gauche parce que ses genoux seraient encore trop faibles pour soutenir son poids. Elle se dandine dans ma direction avec une aisance que je suis gorgé de fierté. «Mon bébé.» ai-je hélé d’une voix soufflé, presque inaudible, parce que je ne l’ai pas hélé, je suis émerveillé, béatifié par le bonheur de la serrer enfin dans mes bras. Elle, elle a enroulé ses petites menottes autour de mon cou, elle a posé sa tête sur mon épaule, elle a souri pour mieux s’abandonner à ses émotions. «Non, ne pleure pas.» l’ai-je priée, la berçant au rythme de la chanson musée par mon coeur ému. Mon regard se délave : je suis touché. La revoir me bouleverse - un morceau de moi s’était imaginé que ça n’arriverait plus - et son accueil autant que ses larmes me bousculent. Comment rester digne et à l’image des hommes de la famille quand sa fillette pleure de joie ? Lorsqu’elle sanglote, possiblement, sur les angoisses rapportées plus tôt par sa maman. «Je suis là. Je m’en vais plus.» Quelle dure lutte de ne pas tomber à pic dans le fossé de la nostalgie. Combien de fois ne les ai-je pas déclamés, ces mots ? Combien de fois n’ai-je pas menti à Sofia, jusqu’à la dernière fois ? Je ne saurais compter étant donné que je les chasse, ses vieilles idées. Je me concentre sur Raelyn qui, maintenant mon frère parti, s’approche de sa famille. «Je voulais pas la faire pleurer.» Même si elle commence doucement à se calmer au contact de mes lèvres sur ses petites joues ou de de celles de sa mère sur son front. Elle respire fort, encore. Sa poitrine se soulève de petits spasmes dits de sanglots et je m’emploie à me maîtriser. J’invoque la sérénité alors que j’acquiesce d’un signe de tête. «Va pour les jouets.» Et va aussi pour expliquer à ma fillette où je l’emmène, où j’étais - des mensonges, une panoplie de boniments - et pourquoi elle peut être rassurée à présent, je resterai là. Tout n’est que chuchotis, faute à ma nature, mais rien n’est secret. Arrivé dans les chambres, nous nous asseyons à trois au milieu de la pièce et c’est ensemble que nous admirons - et, pour ma part, je feins d’être subjugué - devant gribouille la grenouille, turbo l’escargot, le cube d’éveil et les jeux des sens et des goûts. «Est-ce que tu peux annuler Ruth, demain ? Si ça ne la perturbe pas trop ? Est-ce qu’on peut lui donner quelques congés payés par jour ? Il dit quoi le contrat ? » Et, c’est quoi le mieux pour notre merveille ? A-t-elle besoin de ses deux figures adultes autour d’elle ? «Peut-être que tu devrais rester avec nous, demain. Je voudrais que tu le fasses et je crois que ça pourrait lui faire du bien qu’on soit tous les trois.» Retournant mon attention sur Micah, je lui ai promis que je lui donnerais le bain, que je la borderai ce soir-ci et le prochain, et tous ceux qu’elle souhaitera, aussi longtemps qu’il le faudra. Elle a essayé ses larmes à présent. Elle rit quand je prête des voix étranges à ses nounours qui volent dans sa direction et moi, je suis de nouveau étranglé par l’émotion de l’entendre prononcer une phrase presque grammaticale : son prénom - ou presque - suivi de “a faim”. Qu'est-ce qui aurait pu présager qu'elle peinerait à me libérer à l'heure du coucher ?
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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 90 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptySujet: (Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE    Tag 90 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptySam 7 Oct 2023 - 1:37



THE SHADOW OF MY LOVE

Faire le choix de communiquer à chaque fois que la situation l’impose, au mépris d’une prévisible dispute, de partager les problèmes à venir, pour ne pas décider seul, pour que Rae et moi soyons les partenaires d’une même équipe. Sur papier, c’est logique, presque séduisant. Nous sommes mariés. Le sort de l’un impacte forcément celui de l’autre si bien que je pourrais hocher de la tête en guise d’assentiment. Mais, dans les faits, la gestion de mes émotions n’étant pas chose aisée et mon sens du pragmatisme m’amenant toujours à agir avant de réfléchir représentent des entraves à cette démarche de saine communication. Alors, je m’abstiens d’acquiescer ou de promettre. «Je n’aime pas quand on se prend la tête et ce n’était pas le moment.» ai-je chuchoté, n’admettant pas qu’elle a en partie raison, Raelyn. Je l’exprime pas tant à cause de l’ego ou de la mauvaise foi, qu’au regard de la raison suivants : je ne peux jurer qu’en de pareilles circonstances - l’urgence - , je serais capable de respecter ce proscrit, aussi légitime soit-il. Alors, je m’enferme dans le silence. Honnête, je lui expliquerais que toute excuse serait une fadaise puisque je ne suis pas câblé pour être aussi transparent. Certes, je respire l’authenticité pour peu que je nourrisse de nobles émotions à l’égard de mes semblables. Mais, si mes mots s’assimilent à des boniments pour rassurer, pour vendre à l’autre des espoirs aussi efficaces qu’un remède contre la myopie, le tout sans rendre hommage à notre couple, alors je décide de me taire afin de ne pas aggraver mon cas, de laisser planer le doute, de ne pas prétendre malgré ce que Raelyn souhaiterait entendre. Je suis certain qu’elle devine ce qu’il se cache derrière mon absence de commentaire et derrière ma pantalonnade. Ne change de sujet que les gens mal à l’aise avec une conversation. Ne s’éloigne d’une question pour en aborder une autre que l’Homme qui se sent pris au piège par une judicieuse interprétation de ce qui fut et de justes hypothèses à propos de ce qui devrait être. Moi, je suis de ceux-là et je m’attarde à soumettre à son opinion - c’est ce qu’elle m’a réclamé et, me prélassant sur le sofa, je ne suis pas pressé par le danger - la possibilité d’une cavale.

J’ai pris des gants parce que je connais l’importance du Club pour mon épouse. Je sais sa fierté de s’être construite d’abord seule et ensuite avec moi au travers de mes idées et de mon ambition tardivement découverte. En aucun cas je ne souhaiterais l’arracher à la vie qu’elle a rêvée. Je ne l’imposerais pas davantage à notre merveille et, sincère, je m’enquiers de la position de ma complice. Mes yeux suspendus à ses lèvres, ils s’illuminent tandis que s'épanouit sur mes traits un sourire rassuré. Elle partirait avec moi, mon épouse. Elle bouclerait nos valises et se lancerait, malgré l’équilibre de notre enfant, dans une cavale qui n’en finirait pas de nous obliger à déménager souvent, à être prudent, à vivre dans la paranoïa. Elle n’hésiterait pa de peur d’être loin de moi et je la serre contre moi un peu plus fort. J’ai envie de l’embrasser, de racheter un billet en direction des monts du plaisir, mais je me réfrène. La discussion est importante et, qui plus est, elle n’est plus tout à fait inquiétante et chargée de reproches. Elle m’a permis d’oublier cette gifle qui aura servi de préliminaires à nos retrouvailles charnelles. «Je suis sur le coup aussi.» Comme Raelyn, j’ai l’intention de rassembler mes moyens - autrement dit, mes contacts au sein des forces de l’ordre - pour recueillir toutes informations utiles sur le dossier de sorte de m’enfuir par la fenêtre si tant est que ça soit inévitable. «A nous deux, on le gagnera ce pari. De toute façon, on gagne toujours.» A condition que je me plie à ce que j’ai moi-même désiré : que notre couple englobe deux êtres amoureux qui discutent ensemble des stratégies utiles à préserver. Or, n’ai-je pas oublié ? N’était-ce pas la nature du conflit que nous avons désarmocé ? Peut-être que, finalement, il me faudra revoir ma copie pour la corriger. Peut-être. Certainement. Pas maintenant. Sur l’heure, je suis embêté par ce que ma complice souligne avec un soupçon de lassitude - Cette fois, je ne suis pas apte à me répande en pardon -, embêté et effrayé par la faute d’un sous-entendu que j’ai peut-être imaginé, mais qui dans mon esprit serait synonyme de déception. Dès lors, je la retiens, j’embrasse, je propose sans plus me préoccuper de mes besoins. Je prévois de me pencher sur la réparation de mon intimité plus tard. Pour le moment, j’ai besoin de garder mon épouse contre moi, de la traîner avec moi jusque sous la douche - pour un bain le temps nous manque - et de la flatter de toutes ces attentions qui constituent des préliminaires sans me soucier qu’ils aboutissent ou non. Mon but sera de lui suggérer que je suis bien là, dans cet espace qui n’est pas nôtre, mais que je m’en moque qu’il manque de familiarité. Je veux que le coeur de la maman batte au côté de mien avec sérénité, qu’il n’accélère ni ne bondisse dans sa poitrine et, pour cause, tout va bien à présent. L’avenir nous appartient de nouveau et, même si nous ignorons de quoi il en retournera - fuir ou jouir d’une victoire - plus rien ne nous séparera et, sans mot dire, je trahis le fond de ma pensée par un baiser. Il dit aussi : reste avec moi. Ne m’en veux pas. Pardonne-moi. C’est trop compliqué à avouer cependant. Beaucoup trop. Je me contente donc de la vision d’une Raelyn, nue, qui se lève pour nous conduire jusqu’à la salle de bain.

∞∞∞∞∞

Pour moi aussi il convient de choisir des vêtements afin d’accueillir mon petit frère et ma fille aussitôt que la sonnette retentira dans tout l’appartement. Pourtant, encore un peu hagard, je me laisse hypnotisé par les gestes sensuels - cette fois, malgré elle - de mon âme soeur. Elle est belle lorsque, concentrée sur son dressing, elle part en quête d’une tenue qui lui siéra à merveille. Elle est magnifique lorsqu’elle parle du fruit de notre amour en termes élogieux. Je me souviens d’emblée de son début de grossesse tant il fut compliqué et de notre joie extatique lorsque nous avons été rattrapé par nos sentiments, quand ils ont instillé en nous le désir d’être parent. Je suis également envahi par une vague d’angoisse que je n’ose révéler tant les causes sont stupides. Rae a été claire : elle m’a réclamé, Micah. Elle a même appelé mon nom à plusieurs reprises et, bien que je sois honteux d’envisager que les problèmes d’insomnie de mon bébé dépende de mon absence, je me surprends à l’espérer et même à m’en persuader. J’ai réprimé de justesse un soupir de soulagement qui, en plus d'être de courte durée, aurait été déplacé. Le discours de Raelyn n’a pas vocation à me soulager de mes lubies, mais de m’avertir de ce qu’est le quotidien de notre enfant. Elle m’instruit sur ses progrès qui me rendent fiers pour m’aider à rattraper le temps perdu. Sauf que ma nervosité est de plus en plus palpable. J’ai hâte de retrouver la petite, mais j’appréhende au point que j’en bats mes pieds croisés et allongé sur le matelas de la chambre. « Je partais plus longtemps, avant… Je pensais que c’était la longue qui justifiait que j’étais pas à l’aise en rentrant.» Je ne précise pas que, les premières fois, alors qu’elle n’était qu’un nouveau né, Sofia pleurait dès que je l’approchais. «J’espère qeu ça va bien se passer.» Qu’elle ne sera pas intimidée et qu’elle n’enfoncera pas son visage dans le cou de sa maman parce que je l’effraie. «J’aurais peut-être dû me rassurer.» J’ai jeté un coup d’oeil sur le cadran du réveil : c’est trop tard. Je n’ai plus le temps que de m’habiller. J’ai donc choisi un jogging assez ample pour dissimuler l’appendice qui a poussé autour de ma cheville et un t-shirt. Dois-je me parfumer ? Quelle est l’odeur la plus familière pour Micah ? Quelle est celle qui lui évoque ma présence ? «Qu’est-ce qu’elle demande ?» Ruth ? Mes parents ? Sa mère ? Moi, de temps en temps, si j’en crois cette dernière ? Elle ne m’aurait pas trompé pour adoucir mon enfermement et je m’arrête sur le “bien entendu” qui enduit mon coeur de baume. «Chad, tu lui as dit que j’étais où ?» Lui a-t-elle dit la vérité ? M’a-t-elle inventé des obligations professionnelles ? Je préfèrerais et je l’observe, dans le miroir, les pupilles brillantes d’espoir. Il n’a changé qu’une fois annoncée l’arrivée de ma famille à la porte. Non sans avoir volé un baiser à Raelyn, je me suis précipité dans le hall pour ouvrir en grand sur mon petit frère et mon enfant qui m’a tendu les bras et qui a humidifié mon regard dès lors que son parfum de bébé m’a chatouillé les narines et que sa petite voix, articulant papa, a tinté jusqu’à mon tympan.
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Amos Taylor

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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 90 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptySujet: (Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE    Tag 90 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptyDim 1 Oct 2023 - 19:28



THE SHADOW OF MY LOVE

Le plus triste, c’est que d’instinct, j’aurais répondu par l’affirmative. Je m’entends bien. Je pèse le poids de chaque mot qui compose mes justifications. Je suis conscient de ce qu’elles sont problématiques au regard des essentiels pour mon épouse. Je ne peux pas l’avouer cependant. Je ne peux sans enfoncer plus allant un clou qui n’a pas besoin de l’être. Elle avait de quoi être en colère, c’est évident. La mitraille est bien ancrée dans le bout de bois de cette certitude. Il est également vérifiable que Rae est une indépendante qui aime participer aux décisions impactantes pour notre couple. C’est normal : nous sommes deux dans cette aventure humaine. C’est légitime, nous sommes mariés pour le meilleur et pour le pire. Sauf qu’admettre ô combien je suis désolé, non seulement de lui avoir fait mal, mais aussi d’avoir croqué dans le fruit gâté des préceptes archaïques de mon éducation, me semble contradictoire avec l’une de mes convictions : il n’y a pas de monde possible où Raelyn croupirait dans une cellule. En plus des raisons que je tente d’expliquer, elle est oiseau sauvage, ma complice. Eprise de liberté, elle se serait cognée contre ses barreaux à force de se jeter tout contre et avec force dans l’espoir qu’ils se brisent. Elle se serait épuisée à enfoncer des portes définitivement fermées et peut-être que je n’ai pas non plus été taillé pour cette expérience-là, mais quitte à souffrir, j’ai préféré choisir quelle serait l'étendue et l’intitulé de ma blessure. En outre, l’histoire n’a-t-elle pas prouvé que j’ai eu raison ? Qu’en me livrant moi, je nous ai évité le risque d’être embarqué tous les deux alors que j’étais l’unique partie de notre association à briller dans le viseur de la police ? Et, finalement, ne suis-je pas en train de détourner le problème alors qu’il n’est pas : “ce que j’ai fait”, mais sur le :”Comment je l’ai fait” ? Rae, elle ne remet pas en question ma décision, elle me reproche d’avoir paralysé son libre arbitre en l’écrouant dans une cage dorée. Elle m’en a voulu - m’en veut-elle encore ? - davantage à cause de la forme que par rapport au fond et, je le confesse, elle me coupe le sifflet. J’ignore que dire ou même de quelle manière agir pour ne pas que s’envenime la conversation. J’opte donc pour un silence d’argent et quelques caresses sur cette main, rejointe par la mienne, qui a quitté ma nuque pour mon torse. Est-ce une manière de m’obliger à affronter son regard plutôt que de me maintenir à distance ? Un endroit attire, l’autre rejette, mon hypothèse n’est pas folle et je m’en inquiète assez pour avoir envie de l’embrasser. Le geste est retenu pour une seule raison : le message envoyé. Il supposerait à tort que sa frustration ne pèse pas lourd sur l’échelle de la gravité. Or, c’est faux. Je déteste toutes les suppositions qui étaient la vérité où elle a eu mal dès l’instant où elle a compris que je l’avais enfermée et qu’elle ne me retrouverait pas chez nous dans la soirée. Je hais l’hypothèse où elle a peut-être pleuré, cassé de la vaisselle en hurlant et en me maudissant. «Je n’ai pas été jusque là dans la raisonnement.» ai-je affirmé avec sincérité car son opinion compte. J’écoute toujours ma femme et ses conseils ne tombent jamais dans l’oreille d’un sourd.

Depuis notre rencontre, elle a contribué à la majeure partie de mes projets, tantôt de leur création jusqu’à leur aboutissement, tantôt est-elle arrivée en plein milieu pour le révolutionner, le modifier, le rendre plus beau. «J’ai vu un problème et j’ai agi.» J’ai manqué de temps pour prendre le pouls des conséquences et j’ai aussi eu peur de ces dernières si j’entrais dans le dialogue. «Que tu le fasses à ma place. Que tu me prives de toi et…» Et de ce qui, à mes yeux, relève de ma responsabilité, ai-je pensé très fort, mais sans cracher le morceau. Inutile de lui distribuer le valeur de pique de l’archaïsme : Rae a déjà bien assez d’atouts dans sa main pour me confondre. «Que tu t’accuses à ma place. Je crois que dans la panique, j’ai eu peur que tu avoues un truc.» Je chuchote désormais. Je murmure parce que j’ai peur que nous soyons espionné avant de réaliser que Rae, lucide à propos de mes obsessions, a probablement fait vérifier l’appartement près de 100 fois. Peut-être l’exige-t-elle de Marshall tous les jours depuis mon arrestation. «Si j’avais trouvé une meilleure solution dans le temps imparti, une solution qui est instinctive pour moi.» Puisqu’il existait la possibilité de communiquer vite et bien pour entériner un prescrit commun qui aurait empêché ma dulcinée de souffrir de mon absence et du spectacle de moi, son mari, appréhendé par ses ennemis jurés. Sur l’heure, je le réalise mieux mais l’exprimer représenterait de conclure par des excuses et je ne suis pas prêt. Je ne comprends pas pourquoi il convient que je me sois prostré à ses côtés alors que mes intentions étaient nobles. «J’aurais fait autrement, mais là, il venait me chercher moi pour une erreur que j’ai commise, pas toi. C’est sans bavure de ton côté, c’est à moi de réparer pour que mon enfant grandisse avec sa maman. Tu ne crois pas ?» Est-ce que je ressemble à mon père ? J’ai l’impression de l’entendre et j’en suis horrifié. Le vieil homme mérite mon respect, mais dans l’absolu, j’aimerais que les progrès qui séparent nos deux générations soient palpables. Il n’en est rien et j’en fronce les sourcils. «Et si, je peux te le promettre parce que je retournerai pas là-bas.» Dans une aile destinée aux condamnés et dans laquelle les conditions de vie sont pires encore. «Je préfère vivre en cavale, loin d’ici et avec vous… Enfin, si tu avais été d’accord, évidemment. Ou si tu l’es, je ne sais pas comment je dois dire.» Je ne prononce pas de mea culpa, mais je le répète, je suis averti de ce qu’il m’est reproché. Je ne la berce pas de fadaise quand je déclare que je comprends son ressenti et ses ressentiments. A défaut d’être capable de confesser que j’ai eu tort, je m’en voudrais de la traiter comme la dernière des imbéciles en disposant d’elle sans elle. Rae aurait son mot à dire et si, d’aventures, le Club prévalait sur notre couple, je m’en irais, la mort dans l’âme, mais sans protester tant je serais dévasté d’être si peu de choses face à l’organisation.

Est-ce le cas ? Non. J’en doute et je balaie l’éventualité aussi vite qu’elle n'est survenue. Je la chasse parce qu’une autre inquiétude s’impose tandis que Raelyn se redresse. Je subis d’emblée cette impression qu’elle ne me fuie pas, mais qu’elle essaie de s'échapper à cause de la déception. Est-ce le moment de m’éclipser ? Je suis touché qu’elle me rassure d’une déclaration, mais je suis heurté. Mon cœur a tressauté dans ma poitrine, mon estomac s’est alourdi d’une angoisse et dans l’espoir de la soigner, j’ai attrapé son poignet délicatement, et je l’ai attirée contre moi, plus près, là où devrait être sa place. A son oreille, j’ai susurré : «Moi aussi. C’était insoutenable. C’était le bon mot.» En existe-t-il un plus intense ? Un qui ferait honneur à tout ce que j’ai ressenti en détresse ? « Je suis pressé de voir la petite et je vais prendre une douche avant…» Symboliquement, je veux être débarrassé de toute odeur rappelant la prison. « Tu viens avec moi ?» En réalité, je crois que j’aurais aspiré à y aller seul, au moins une fois, pour me rappeler du bonheur de l’intimité retrouvée. L’idée m’est de suite moins séduisante maintenant que l’heure approche. Quant à celle qui suppose que Raelyn est toujours un peu en colère contre moi, elle m’effraie, raison pour laquelle je me fiche bien de me prélasser sous la douche en tête à tête avec moi-même. Comment vais-je réagir si elle refusait, ma compagne ? Est-ce qu’il serait ma punition pour ce que je la néglige, parfois, en tant que partenaire ? « Je voudrais profiter de toi, et rien que de toi, encore un petit quart d’heure.» ai-je ponctué après m’être penché sur Rae, histoire de l’embrasser, tendrement, pour lui mettre l’eau à la bouche ou, plus juste - plus vrai - me rassurer sur ce qu’elle n’apprend pas doucement à me détester d’être inapte à le lui dire ce “je suis désolé”.
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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 90 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptySujet: (Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE    Tag 90 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptyJeu 28 Sep 2023 - 16:50



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Je ne trouve pas de sens à cette gifle d’autant plus surprenante que je ne l’ai pas anticipé et, pourtant, je ne m’offusque pas. Je ne hurle pas à l’injustice en réclamant des explications parce que l’acte me semble gratuit. Je nous épargne de cet épisode pour deux raisons. La première, elle découle de ce que Raelyn n’est pas une susceptible. Elle ne se vexe pas pour un oui, pour un non. Les broutilles ne l’atteignent pas non plus. Au pire, elles étirent ses lèvres dans un rictus moqueur et, au mieux, elles lui coulent le long des reins, des reins sur lesquels se posent mes deux mains puisque je ne m’autorise pas à partir à la conquête de ses corps dévêtus. Par là s’explique la seconde cause à mon silence : je ne suis pas en position de me battre pour une cause quelconque, qu’elle soit juste ou le fruit de ma mauvaise foi, quand la boucle de ma ceinture saute sous l’empressement de ma compagne qui annonce la couleur des minutes à venir. Elles seront rouge passion et, à choisir, je préfère m’ébrouer dans un corps à corps brûlant que de dépenser mon énergie en bataille vaine pour défendre mon honneur. Il se relèvera de la trace de ses doigts sur ma joue. Ma santé mentale ? Je n’en suis pas certaine qu’elle survivra à l’abstinence quelques heures supplémentaires auquel cas, j’aurais réclamé ma petite fille le pied à peine posé sur le parquet de cet appartement. J’aurais demandé à ce qu’elle me soit ramenée aussi vite que possible histoire de respirer son parfum d’enfant. Elle m’a manqué, c’est indéniable. Sa mère est toutefois le pilier le plus solide de mon existence. Si, à l'accouchement, l’horreur d’un choix entre l’une et l’autre m’avait été imposé, j’aurais opté pour la maman. C’est elle que j’aurais souhaité garder à mes côtés. Bien sûr, je ne le confierais à personne. Je craindrais que l’on ne me juge sévèrement sur de l’indiscutable : j’aime mon enfant. Je donnerais ma vie en échange de la sienne. Mais, il est aussi vrai que je l’offrirais en cadeau pour préserver celle de Raelyn. Alors, tandis que je me consume à mesure que Rae et moi, sous l’impulsion de celle-ci, escaladons au pas de course le mont qui mène à la jouissance, je me déconnecte de ces considérations au profit de la pleine conscience. Je suis à ma femme sans compromission et, bien que j’acte que la vapeur s’inversera plus tard - j’aurai besoin, moi aussi, d’être certain que mon absence n’a pas grippé le mécanisme de la machine qu’est notre couple - je m’abandonne aux mains assurées de ma conjointe qui se consacre à mon plaisir et à la guérison de ses plaies causées par notre séparation.


∞∞∞∞∞

Nos méfaits enfin accomplis - enfin, car je n’en pouvais plus de l’attendre -, la passion troque sa place avec la délicatesse si bien que, dans notre bulle, l’ambiance est tendre désormais. Nous sommes tous deux plus apaisés : nos retrouvailles ont signé la fin d’une période de rupture physique involontaire. Ensemble, nous caressons sagement, embrassons doucement, flattons la peau de l’être aimé, le tout dans un silence entrecoupé par le souffle bruyant de nos respirations. Elles retrouvent peu à peu un rythme régulier et propre à chacun de nous deux quoiqu'elles tentent de vibrer l’air de concert. Elles cherchent les ondes sur lesquelles chanter un “la” en diapason et, ceci fait, j’ose seulement m’exprimer. Je n’ouvre la bouche qu’une fois passé le sentiment d’urgence à ce que nous ne formions plus qu’un. Je ferme la parenthèse de douceur à cause de mon coeur qui, plus tôt, a pleuré son envie de comprendre en quoi mon accueil nécessitait de la violence. Il a insisté, le bougre. La clé de voûte de mes émotions s’est présumée prête à à assumer toutes celles qui le frapperaient de plein fouet. Il a regretté, l’impudent trop curieux. il n’était pas prêt et, pour cause, je déteste me rendre coupable d’autant de peine chez mon âme sœur. « Je ne l’ai pas fait pour ça.» ai-je chuchoté, ramenant une main vers sa joue. J’ai déposé ma paume contre sa peau encore chaude et j’ai été bousculé par les sentiments que trahissent les yeux verts de ma complice. «En discuter avec toi, c’était prendre le risque que tu ne veuilles pas que je le fasse et… tu n’étais pas supposée voir.» En général, Raelyn ne surveille pas les écrans : c’est mon obsession, la sécurité. Elle est l’une de ses priorités, mais à quoi bon s’en occuper puisque je suis au taquet ? Elle a délégué sans mal, presque naturellement et, naïf, j’ai jugé cette perte parmi ses habitudes comme acquises : c’était idiot. «J’aurais peut-être pu faire autrement, mais, pas le temps. Je ne le savais pas depuis des jours. J’ai surtout pensé à moi, à mes besoins.» Est-ce le moment où je présente des excuses puisque le bât blesse à cet endroit ? L’égoïsme abîmerait n’importe quel couple, et ce, qu’importe qu’il soit aussi solide que le nôtre. «Et aussi à Micah, à celui de nous deux qui lui apporterait le plus et ça a été vite tranché.» Plus tard, peut-être que je lui demanderai si mon hypothèse était dévoyée, mais sur l’heure, je persiste à me justifier. « C’est pas vraiment un sacrifice, tu sais. C’est normal pour moi. C’est normal que je m’inquiète pour toi et normal que je m’assure que vous soyez toutes les deux. De toute façon, c’est moi qu’il venait chercher. Je n’aurais pu te laisser leur avouer quoi que ce soit. » J’ai hoché la tête par la négative à plusieurs reprise. Je me suis enfermé dans un silence de courte durée quand, la tête basse, j’ai réfléchi à ce qu’il conviendrait d’ajouter pour me soulager du poids de ma culpabilité. « Je voulais pas te briser le coeur, mais je comprends…» A sa place, je serais devenu fou et, plus excessif qu’elle ne l’est, Dieu seul sait ce qu’aurait été ma réaction une fois libéré. «Je comprends et je suis là maintenant.» D’instinct, j’ai tiré Raelyn contre moi, son front écrasé contre mes lèvres. «Je ne partirai pas.» Normalement, il n’y aura plus d’heures insoutenables où l’air nous manquera faute à l’absence de l’autre. Selon Reagan, je me tirerai de ce mauvais pas comme une fleur s’épanouit à la fin d’un hiver rigoureux. «Mais je ne veux pas te mentir, je referais la même chose si c’était à refaire. Je peux pas vivre dans un monde où je serais libre et toi, en prison. Peut-être parce que tu es plus forte que moi… ou plus réfléchie.» Ma vanité se rebiffe que j’énonce un tel aveu, mais l’authenticité n’est-elle pas le centre de cet échange ? Rae, elle n’a pas caché qu’elle était toujours bouleversée par le souvenir du jour maudit de mon arrestation. Pourquoi cultiverais-je des secrets de polichinelle ? Ne sommes-nous pas conscients, tous les deux, de notre complémentarité ? «J’aurais fait une connerie et causé du tort à Micah sans le vouloir si c’est toi que les flics avaient emmenée. Et, tu aurais été tenté de faire pareil que moi parce qu’on avait pas le temps de se disputer. » ai-je conclu, fermant les paupières et poussant un long et profond soupir, celui de la peur à la faveur de “si” à présent révolu : il ne mettrait pas Melbourne en bouteille.
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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 90 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptySujet: (Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE    Tag 90 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptyMer 27 Sep 2023 - 3:34



THE SHADOW OF MY LOVE

De derrière les barreaux, submergé par un malaise duquel découlait des envies de boire, je concédais à ma libération une panoplie davantage autre que profiter de mes retrouvailles avec des habitudes essentielles comme embrasser ma fille et mon épouse, m’allonger auprès de cette dernière et, selon les desideratas de nos coeurs, appartenir l’un à l’autre ou nous reposer simplement, sans artifice, sans jouer de nos mains pour éveiller entre nous une convoitise reconnue comme perpétuelle. J’ai songé au plaisir d’être seul dans ma salle de bain, de ne partager mon intimité - Dormir en fait partie - qu’avec des tiers triés sur le volet et donc choisi en âme et conscience, de manger en échangeant joyeusement des banalités avec des gens aimés ou me réveiller grâce à des caresses et non des hurlements ou le fracas des matraques les portes des cellules. A l’heure où le juge mé déclare apte à rentrer chez moi, ces détails qui valent toutefois leur pesant d’or ne m’importent plus. Ne compte que la perspective de regagner la chaleur de mon foyer, quoiqu’il ait déménagé, et celle de ne plus être épié ou empêché lorsque je flatterai Raelyn d’une quelconque attention, qu’elle soit lubrique, sage, sauvage ou pudique. Le reste ? Je m’en fiche dès l’instant où les mots me chatouillent les tympans jusqu’à celui où les agents ont quitté mon territoire, en passant par la seconde où les lèvres de ma complice ont caressé les miennes. J’ai participé aux formalités liées à mon incarcération dans un cadre presque familier en étant présent de corps, mais absent par l’esprit. Lui, il a posé les valises de la concentration à des kilomètres, à proximité de ma compagne que je soupçonne aussi impatiente que moi. Essaie-t-elle de transformer ces dernières heures d’abstinence en jeu de patience ? Écrit-elle les règles ? En définit-elle l’enjeu ? Consiste-t-il bien à faire grimper la température ? Moi, à l’arrière de la Ford banalisée, accompagné par un inspecteur de police, un agent pénitentiaire et le référent à mon statut de prévenu, non plus écroué dans une prison, mais chez lui et donc surveillé par le biais d’un bracelet, je perds mes pensées dans la contemplation du décor tandis que ma tête est envahie d’images impies, impures, blasphématoires et autres synonymes capables d’échauffer les esprits les plus pudibonds. Je ne suis pas de ceux-là : je n’ose pas fermer les yeux. Je réprime aussi toutes les questions à propos du verrou autour de ma cheville. Je ne m’inquiète pas non plus des risques - je les présume - si un élan d’excessivité me conduisait vers la désobéissance. Je me contente de présumer que je serais d’emblée reconduit à mon co-détenu et d’affirmer pour moi-même que l’idée suffira à me paralyser. Je le jurerais à ma compagne si elle l’exigeait. Malgré ma susceptibilité, je ne m’offusquerais pas de sa méfiance puisque je suis conscient de l’ensemble de mes défauts. Je suis lucide sur ce que je suis, sur ce qui fait mes travers, mes qualités et sur ce qui induit mes imprudences et mes incompréhensions.

L’incompréhension. Elle me prend à la gorge alors que, les mains tendues, le corps penché vers celui de ma dulcinée, mes pouces tout prêts à caresser ses joues, mes yeux bleus, à la contempler et mes lèvres, à point nommé, à cueillir un baiser au creux de sa bouche, je récolte une gifle sifflante. Effaré par l’acte et sa brusquerie, ma tête a pivoté de quelques centimètres. Mon poing gauche s’est serré et, au lieu de reculer d’un pas pour chercher à comprendre d’une question - “Pourquoi ?“ - j’attrape la main coupable de Raelyn d’une main ferme et douce à la fois. J’aimerais les crier, mes interrogations. Elles n’ont cependant pas le temps de franchir mes lèvres. Bien que je baigne tout entier dans la mare de la surprise, je ne pipe mot. Les mots restent coincés dans le fond de ma gorge parce que le rythme de ma respiration est aussi effréné que la cadence à laquelle palpite mon coeur dans ma poitrine. Il s’est emballé. Il est agité de perplexité - Mais, qu’ai-je fait exactement ? - et de ce que l’attitude de Raelyn suggère. Certes, elle ordonne sans que je ne sache ce dont il est réellement question. J’en suis témoin : mon regard est englué au sien. Mais, son souffle est court. Rae, elle est le combustible qui s’embrase de façon instantanée. Elle brûle à la même température que ma joue meurtrie par l’impact était violent. Elle a frappé fort, mais est-ce bien grave si elle s'agrippe à ma nuque pour m’embrasser ? Elle réduit aussitôt mon champ des possibles en matière d’erreurs. Y réfléchir est désormais exclus. Ma conjointe éteint mon cerveau dès lors que sa bouche s’acoquine avec la mienne, que nos langues dansent un ballet enfiévré et que ses ongles éraflent - voire plus - la peau de mon torse dénudé. Je deviens aussitôt le pantin de mon appétence : je balaie l’hypothèse où notre passion s’exprimera sur le vaste terrain qu’est notre chambre. Je la débarrasse des frusques gênantes avec une hâte à peine dissimulée. J’aimerais lui chuchoter à l’oreille combien de nuits j’ai rêvé de ce qui se prépare, mais mon sifflet est coupé. Je suis juste bon à hésiter entre lui confier les rênes ou les saisir moi-même par ego. J’ai choisi d’apaiser sa colère en restant en retrait. Ma fierté se soignera plus tard. Sur l’heure, quoique j’ignore toujours ce qui m’est reproché, je crois qu’elle est, de nous deux, celle qui a besoin de la certitude que la situation est bien sous contrôle, le sien, et n’est-ce pas légitime ? Je suis rentré, mais enfermé : quelle aide vais-je lui apporter si ce n’est celui induit par ma présence a minima pour la petite ? Raelyn devra gérer l’essentiel de nos activités. Je ne suis même pas en position de rassurer Raelyn quant à notre avenir : il ne dépend pas de moi mais de ce que les flics seraient véreux ou l’homme de main de Rae incompétent. Alors, impuissant, je décide de m’assainir de mes pêchés en lâchant prise. Maintenant que les remparts ont sauté, je ne m’empresse pas de renverser au sol ou sur le sofa pour posséder sans ambage. Au contraire, mes doigts délaissent ses hanches, mes bras s’écartent de son corps et du mien. Le geste décrit un :”sers-toi, mon tour viendra” et je n’ai pas insisté pour que Raelyn, déchiffrant mon silence, se saisisse d’une autorisation dont elle n’a pas vraiment besoin.

***

Combien de temps sommes-nous restés l’un contre l’autre, nos corps emboîtés, à nous réchauffer le coeur et à profiter d’une parenthèse de douceur après la ferveur d’une passion assouvie pour, à la grosse louche, à peine quelques heures ? Aucune idée et je m’en fous. Je suis juste bien au pied du divan d’un séjour dont le décor m’est inconnu - note à moi-même : le réorganiser pour occuper mon paquet de temps libres à venir -, à tracer de l’index des arabesques sur la peau douce de ses bras, de ses hanches ou de ses cuisses. J’aime croquer de mes lèvres le bout de son nez, la ligne de sa mâchoire ou son menton pour ensuite redescendre jusqu’à son cou. «Tout ça là…» Notre inclination à nous ébattre au lieu de discuter. «ça m’avait manqué, mais pas autant que toi…» Pas autant que son parfum qui m’aide à m’endormir et qui garde éloignés mes vieux cauchemars. Pas autant que sa douceur une fois ses émotions les moins évidentes à gérer sont maîtrisées. « Toi et tout ce que tu es, même quand j’ai du mal à te suivre. Je suppose que tu essaies pas de te faire pardonner pour la gifle, alors, quoi ? Qu’est-ce que je dois pas refaire ?» Mes paupières s’ouvrent, mes mains ne réapprennent plus ses formes par cœur, ses formes quelles qu’elles soient et mes pupilles cherchent les siennes. «Il s’est passé quoi entre l’audience et mon retour ici ?» Devrais-je plutôt demander ce que j’ai raté pendant les parloirs ? Si ma lettre n’était tout simplement pas suffisante ?
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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 90 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptySujet: (Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE    Tag 90 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptyLun 25 Sep 2023 - 23:05



THE SHADOW OF MY LOVE

Je m’efforce d’ennoblir cette conversation d’un soupçon d’humour avec l’espoir de rendre l’épreuve de cette incarcération moins difficile. C’est vain cependant. Je sais qu’elle est difficile puisque Rae et moi ne contrôlons que très peu de facteurs en faveur d’une libération. Pourtant, je m’accroche à l’envie d’alléger le fardeau sur les épaules de Raelyn. Est-ce moi qui l’ai déposé ? Suis-je ce morceau de bois si lourd que ma complice en vacillerait ? A quel moment s’inclinera-t-elle pour de bon ?  Quelle sera alors son réflexe pour se protéger ? S’enfuir ? Je l’ai invitée à prendre l’air un rien plus tôt, elle a décliné avec détermination. Me dégager ? Seul l’injuste n’apprécierait pas à sa juste valeur l’étendue de mon “sacrifice” et, quoique je m’interroge toujours sur les conséquences de la forme choisie - l’enfermer n’était ni l’unique ni la bonne solution - elle ne l’est pas, Raelyn. Ce n’est pas davantage programmé dans son ADN que moi, sobre, qui me comporte à l’instar de l’alcoolique que j’ai été hier. J’ai été malheureux, éperdument seul, souffrant de culpabilité au point de houspiller des inconnus dans les bars juste pour le plaisir de participer à une bagarre. Aujourd’hui, je ne suis pas effrayé sous prétexte que je prendrais des coups, mais mon sang-froid ne dépend plus de ma pudeur émotionnelle, il existe en tout temps : mon excessivité a été matée par Micah le jour de sa naissance. Sa jauge est maintenue à une hauteur raisonnable grâce à mon épouse qui trouve toujours les bons mots pour apaiser mes sautes d’humeur. Elle m’aide à tenir bon et, maintenant que je suis contraint à évoluer dans l’univers carcéral sans être mesure de m’appuyer sur mon garde-fou, je m’inquiète de ce que ma sobriété ne se mue pas en souvenir. J’en parle avec Rae à mots couverts : je refuse de l’inquiéter et, par là, d’ajouter de la charge pour ses reins. Je veille surtout à être honnête. Je ne dissimule pas sous prétexte que c’est plus correct quand on est un homme. Elle, malgré sa vanité, se dévoile avec ses faiblesses et j’en fais autant, histoire qu’un jour nous puissions annoter ses rencontres d’un “profitable” en commentaires. N’est-ce pas le conseil de tous les thérapeutes et psychologues adeptes de la positivité ? “Tirez un apprentissage au travers de toutes ces difficultés…” La bonne blague ! J’essaie d’adhérer à cette philosophie temporairement, pour ne pas flancher et boire au goulot de la bouteille de l’un des prévenus qui partage mon quotidien. «Tu sais que tu ne peux pas me demander de ne pas m’inquiéter pour toi. ça ne veut pas dire que je n’ai pas confiance en toi ou que je te crois faible ou n’importe quelle autre connerie.» ai-je conclu, laissant l’information s’acheminer vers sa raison. De mon côté, je songe à la liste de mes conneries et je suis aussitôt pris d’un véritable sentiment de consternation. Décrire la victime de mes états d’âme m’aide, tout au plus, à me donner bonne conscience. Ce qu’il est me permet de justifier mon geste, mais je suis réaliste : le jeu n’en valait pas la chandelle. Alors, opinant du chef, j’affirme que j’entends les conseils. Je promets, tacitement, que je me tiendrai à carreaux. J’appuie ce serment en serrant le poignet de mon épouse à intervalles réguliers. Je profite de ce contact physique qui abandonne en moi un goût de trop peu, que Raelyn soit devant moi ou que l’heure soit venue pour elle de s’en aller. Qu’est-ce que ce baiser semblant volé ? Nous sommes pressés de nous séparer et mon coeur se fissure. Dans la brèche s’infiltre l’envie de plus en plus oppressante de picoler, celle qui me poursuit de la salle à la cellule et qui a campé dans ma tête de ce jour jusqu’à celui de l’audience préliminaire où le juge sera chargé de délibérer ma liberté sous caution.  

***

Être un prisonnier modèle, m’a-t-elle conseillé. Autrement dit, être l’homme d’apparence plus catholique que le pape lui-même. J’ai joué le jeu : je me suis rasé de près, j’ai dompté mes cheveux devenu trop longs pour la coupe, j’ai noué autour de mon cou, et sans renâcler, la cravate qu’a choisi Raelyn pour parfaire mon image dans un costume, costume que m’a fait porter mon épouse. A la genèse des discussions, j’ai veillé à être attentif, mais j’ai décroché dès lors que mon regard s’est cadenassé à celui de ma compagne une fois de plus… ou une fois de trop. Je l’ai trouvée splendide, j’ai été pris d’une harassante envie de la garder contre mon torse, de la renverser d’un baiser annonciateur de retrouvailles brûlantes. J’en rêve parce que tout le monde autour de moi est confiant quant à ma liberté, aujourd’hui, d’ici quelques heures à peine. J’ai mimé une politesse du bout des lèvres et mon sourire, il a illuminé mes traits. Je serais désormais incapable d’expliquer toute ma frustration d’être récipiendaire d’une remise à l’ordre. Les geste, posture et expression de ma conjointe sont univoques : “retourne-toi”, “concentre-toi”, “fais bonne figure” me hurle-t-il. Evidemment, elle a raison, mais détourner mes yeux des yeux relève du supplice et, bien que j’obtempère, je crois que je boude assez pour me renfermer sur moi-même. Je demeure également hermétique aux portraits que brossent le maton de la prison à mon endroit. Après une adaptation compliquée, je suis devenu un gars exemplaire. La prison n’est toutefois pas un endroit pour moi. Je crois, au fond, que j’ai compris à cet instant que la balance pencherait en ma faveur, si bien que je n’ai pas affiché de mine étonnée. J’ai suivi les agents avec un sourire heureux sur les lèvres vu qu’un avenir à court terme avec, autour de la cheville, un bracelet électronique, me semble plus gérable que d’autres nuits sans complices et de nouveaux matins sans ma petite fille. Je me suis laissé entraîné par le message d’espoir de Rae qui, m’attrapant par le bras et m’embrassant, me manifeste sa joie à l’idée de mon retour. Elle est partagée et je répète un “soixante minutes” pour quantifier le temps que durera encore l’éloignement…et Dieu ce qu’il m’a semblé long. Les formalités en rapport au bracelet, les papiers, le retour à la prison pour récupérer mes affaires, les déplacements en voiture, toujours menotté, comme si m’évader était une option maintenant que je quitte enfin ce trou à rats ? L’impression de langueur s’est étirée plus allant une fois rentré dans cet appartement qui, formellement, n’est pas le mien, mais dans lequel je suis heureux de mettre les pieds. Ma maison, c’est là où vit ma famille et, pour l’instant, c’est dans ici, dans cette résidence où je n’ai pas de points de repère. Suis-je conscient que ça me pèsera ? Pas pour le moment. Ce qui me chagrine, c’est la présence des policiers, leur long discours en rapport aux consignes pour que tout se déroule pour le mieux, c’est tout ce qu’il m’empêche de retrouver ma femme, de la chérir, de l’embrasser, de lui faire l’amour avant que Ruth ne rentre avec notre progéniture. Micah n’est pas là, mais je demande pas où elle se trouve : j’ai deviné. Personne n’a besoin qu’elle assiste et entendre toutes ces recommandations légales. Raccompagner les intrus a délesté mon corps d’une tonne : je respire mieux et si je suis dérangé par l’accessoire autour de ma cheville, c’est avec un plaisir non dissimulé que je me débarrasse de ma veste de costume et de mes chaussures avant de cheminer du hall vers celle qui tient lieu de pilier. Je suis tout prêt à recueillir par les actes les témoignagnes d’un bonheur que nous partageons : nous sommes de nouveau ensemble et, pour ma part, je me jure que d’aucuns ne m’imposeront jamais plus cette sanction qu’est de vivre loin d’elle.


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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 90 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptySujet: (Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE    Tag 90 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptySam 23 Sep 2023 - 2:57



THE SHADOW OF MY LOVE

Au regard des couples tout venant, nous ne sommes pas séparés depuis longtemps, mon épouse et moi. A mon sens, ces quelques semaines sont déjà de trop. Le temps tire en longueur. Il a réussi à réveiller mes démons. Pour ce faire, il a engagé les spécialistes du travail de sape, parmi le catalogue des peurs humaines : perdre un être cher, commettre des erreurs, échouer, subir la culpabilité et l’assujettissement à la faiblesse devant certaines émotions. Ce n’est pas de la couardise , je ne suis pas poltron. Le phénomène est lié à la pleine conscience de la fragilité du bonheur. Il est aussi solide qu’une bulle de savon et la preuve se répand ici, sous mes pieds, tandis que je foule le carrelage qui sépare ma cellule de la salle des visites. Une petite voix prétend à raison que la joie d’être heureux en mariage, auréolé grâce à l’amour inconditionnel d’une enfant et toujours aimé de la maman relève de l’ordre du cadeau non permanent. Il s’apprécie au quotidien, se mérite et se choie. Il convient d’en prendre soin chaque jour de notre vie seul, à deux ou en famille. je vérifie l’hypothèse d’une bien triste manière  puisqu’au départ rassasié par ce qu’il m’est possible d’enlacer et d’embrasser ma conjointe, aussitôt relâchée je souffre que notre accolade soit chronométrée - je le supp rte mal - et suis abattu par l’absence de ma petite fille. Rae et moi n’avons pas statué ensemble après une longue conversation sur l’intérêt de conduire Micah jusqu’à cette prison. Inutile : la question était tranchée. Ce n’est pas un endroit pour un enfant, moins encore pour cette toute petite dont j’espère préserver l'insouciance aussi longtemps que possible. Nos métiers exigeront que nous levions trop tôt en filet son innocence, il n’y a rien à gagner à précipiter les choses. La question fut donc tranchée d’un commun accord tacite, pour le bien de notre fillette, mais cela ne change rien à ma peine. Je suis raisonnable, mais elle ne s’adoucit pas pour autant. Que du contraire, mon chagrin est vivace faute à de vieilles réminiscences autour de Sofia et des rémanences dans  mon histoire personnelle. Être éloigné de mes filles - je n’ai pas contribué à la naissance d’un garçon - semble et ressemble à une fatalité quoique je n’ouvre pas la cette conversation à propos des progrès de Micah dans l’apprentissage de la parole.

En premier lieu, j’ai besoin d’évaluer les conséquences, sur notre union, de mes ignobles stratagèmes, d’estimer l’impact de mes humeurs instables sur notre histoire et les bienfaits éventuels de ma démarche désuète (écrire, à la main, qui de nos jours s’y colle encore ?). Je prends le pouls de l’entité qu’est notre couple, le mien accélérant d’anxiété et je me réjouis d’entendre que la chasser n’a pas plus entamé nos sentiments que sa détermination à être là, avec moi, pour nous, mais aussi (encore) pour moi et pour elle également. «Je l’ai appris, après, parce que pendant, ça n’aurait rien changé. Je n’aurais pas pu être là, j’avais rendez-vous quelque part.» ai-je tenté sur le ton de l’humour, levant en direction de ma complice un regard mi-rieur mi-affligé. J’essaie d’être léger, mais c’est compliqué. Effleurer ses doigts me soulage, mais ne me soigne pas. Comment me protéger des menaces fomentées par mon esprit si, quelques jours par semaines, je ne reçois qu’un baiser, quelques caresses sages et distribuées au rabais parce que nous sommes épiés par un regard ennemi ? Être enfermé et dans l’incapacité de la rejoindre pour, entre autres, lui présenter des excuses pour ma grossière tentative de prise de pouvoir, ça m’a fait mal. ça m’a dévasté, mais je le tais. Je crains à l’inverse d’être assommé par un coup de massue : je suis celui qui a choisi seul d’endosser la responsabilité inévitable de Lou et j’ignore toujours quel est l’état d’esprit de Raelyn par rapport à la méthode choisie pour la garder loin de la flicaille et de ce type d’établissement. Je refuse d’y songer pour le moment. En second lieu, je m’attarde sur ma probable libération. J’ai hâte au point que les minutes se transforment et me laissent l’illusion qu’une sombre éternité nous enveloppe. J’en perds tout optimiste et, soucieux de ne pas alourdir les épaules de mon épouse, je choisis le silence à toute manifestation de négativité. L’espoir s’épuise au même titre que mon énergie. Je redoute de boire autant que je me persuade que je resterai ici durant toute l’instruction d’un dossier qui, heureusement, demeurera vide. je suis convaincu que je ne sortirai de derrière ces barreaux lorsque la police baissera les bras et abandonnera l’âme aux tourments nés de l’indifférence du monde à son endroit. Je cultive mes tempéraments défaitistes, mais je ne l’exprime pas, car en dernier lieu, je suis interpellé par une autre constatation. Des cernes noircissent les paupières de ma dulcinée et, conscient de la faille, ma culpabilité s’y infiltre et colmate la brèche. Je lui propose de lâcher prise, de s’en aller avec notre enfant pour souffler, se ressourcer et me revenir le coeur plein d’espoir et de courage. «Où que tu ailles, je bougerai pas d’ici.» Humour : essai n°2. Peu probant. Le sourire est néanmoins sincère. «Un vétéran décoré. J’ai l’impression d’avoir soixante piges, remarque que j’en ai bien pris 10 depuis que je suis là, sans vous.» Le problème se pose là : je suis pas calibré pour demeurer loin des miens sur une telle période et, malgré tout, j'insiste pour qu’elle prenne soin d’elles. «Tu peux encaisser, je n’en doute pas, mais pour combien de temps ? Si me concentrer sur comment sortir ne suffisait pas à ce que ça arrive assez vite, tu vas encaisser combien de temps encore en étant épuisée ? Nerveusement et physiquement…» Elle dort mal, c’est une évidence étant donné que mon absence est synonyme d’une perte de contrôle sur son existence. « Tant que tu gardes en tête que je comprendrais et que je t’y encourage, ça me va. Tout me va. Ok ?» ai-je conclu, soucieux de ne pas gâcher cette demi-heure à nous disputer sous fond d’hypothèses. Une requête a été adressée au juge, nous serons bientôt fixés sur ma probable libération. Ainsi ai-je invoqué ma patience pour lui raconter l’histoire banale d’une bagarre à l’intérieur d’un 9 mètres carré à la porte en acier trempé et occupé par un mac et un ancien alcoolique qui sent se le fruit de ses efforts se gâter. «Ce n’est qu’un fils de pute, un chien qui aboie beaucoup mais qui ne sait pas mordre. Une grande gueule qui boit trop, beaucoup trop pour mon propre bien.» Mes épaules se soulèvent et, machinalement, je joue avec mon alliance. «Et, le pourquoi ? Je dirais que j’étais en colère, que c'était ça ou autre chose et qu’à choisir, la première option était la meilleure.» En l'occurrence, l’objet de mon sous-entendu : le frapper ou copiner pour picoler, accompagné, histoire de donner bonne conscience, de justifier la rechute.

***

Veuillez vous lever.

L’ordre résonne dans le tribunal et j'obéis sans réfléchir. Je m’exécute à l’image d’un automate ou d’un animal qui réagit au mouvement de foule par imitation. Personne n’a fait l’étalage de ma situation. Sur l’heure, mes proches ignorent les cause, manière et conséquence de de ma situation actuelle. La salle est presque vide. J’ai tout le loisir d’accrocher le regard de ma complice, de lui adresser un sourire et de mimer de mes lèvres une politesse plus importante que si elle était partagée par habitude avec une connaissance : “comment vas-tu ?”. Obnubilé par sa beauté, je me désintéresse du juge et de mon sort : je suis tout à mon épouse dont les traits respirent l’espoir. Je jurerais qu’elle s’est nourrie de conviction jusqu’à ce qu’il soit possible de biffer ce jour dans un calendrier, mais je n’en saurai rien de suite. Rappelé à l’ordre par Reagan, je me préoccupe enfin du cours de l’audience, mais en tête, je n’ai qu’une bille qui tourne, ricoche et dont le bruit résonne. Il court comme la rumeur qui raconte que, dans moins d’une heure nous serons fixés : soit je dors derrière les barreaux, soit je retrouve ma fille et les bras de sa mère. La hâte entame ma patience : ma nervosité est palpable tandis que je réponds aux questions qui me sont posées de façon chirurgicale : je suis net, précis, concis.


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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 90 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptySujet: (Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE    Tag 90 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptySam 16 Sep 2023 - 21:56



THE SHADOW OF MY LOVE

5:00 du matin. Réveillé en sursaut, je parviens plus à me rendormir, à refermer les paupières, à envelopper mon cerveau d’une protection hermétique qui empêcherait mes idées noires d’en passer la barrière, à fermer dans ce dernier le tiroir de mes ruminations, jusqu’alors fermé à clé et rouvert contre mon gré. Je pense à cette punition au mitard, je m’interroge sur sa légitimité étant donné que je. Ne suis condamné de rien. Si j’en crois mon avocat, à peine si je suis soupçonnable, mais dans ce cas, qu’est-ce que je fais là ? Pourquoi dois-je m’endormir loin de ma famille ? Pourquoi générer en moi l’angoisse naturelle qui découle du sentiment d’injustice et qui aboutit forcément sur des sautes d’humeur, celles des types coléreux et colériques qui oublient pour un temps qu’ils aiment l’autre, plus qu’eux-mêmes, que ce n’est pas dérangeant, mais oppressant de douleur et que la séparation se mue alors en châtiment au même titre que ces peurs absurdes qui poussent à la bêtise ou à l’excessivité ? Un peu maso, je songe aux miennes et je les recense avec la boule au ventre. Rien d’étonnant : mes erreurs de jugement me sautent au visage. Je leur cherche donc des excuses et, bien entendu, je m’en trouve. Irrité par le licenciement de Callum, j’ai tenté d’asseoir de l’autorité par le chantage. Mais n’est-ce pas lié à l’inquiétude de perdre ma compagne et ma fille à cause de la folie d’un nouvel ennemi ? Furieux d’avoir embrassé un échec – Raelyn n’a pas cédé à mes basses manœuvres – je me suis battu comme tous les autres prisonniers, me rabaissant au niveau du « je suis comme eux » et non plus d’un « je ne suis pas à ma place entre ces murs. » Mais n’est-ce pas là la réaction irrationnelle de l’homme frustré et angoissé à l’idée d’être seul demain ? De perdre tout ce qui lui est cher et respirant sur cette planète ? Enfermé entre quatre murs sales, dans la cave d’une maison sans  balcon, sans toiture (d’après les chansons), j’ai négocié, hurlé, supplié, frappé tête et poings contre la brique de crainte d’être enseveli par la solitude qui me guettait, par cette folie qui m’a épié jour et nuit. Après m’avoir filé, ne m’ont-ils pas rattrapés, ces démons ? Ils m’ont saisi au collet et j’ai arrosé mes inepties à grand coup de louche de paranoïa. Est-ce si  incompréhensible quand j’ai alors et aussi renoué avec de vieilles amies – culpabilité et envie de picoler – parce qu’ils n’ont jamais été très loin, qu’ils ont veillé tels de malveillantes sentinelles en attendant le jour où surviendrait un mouvement de détresse ? Est-ce réellement pendable dès lors que ces compagnons mal intentionnés ne m’ont jamais totalement abandonné, qu’ils ont continué à gravité dans mon inconscient à quelques centimètres de mon instable santé mentale ? Ne se sont-ils pas planqué derrière des buissons, tapi dans l’ombre du peuplier de ma fragilité ? Au cachot, j’ai rêvé d’un verre jusqu’à trembler de convoitise à l’instar d’une jeune puceau face à sa première conquête. J’ai lutté contre mes pulsions comme un déviant sexuel, les poings serrés, les jambes guimauves, le cœur battant la mesure d’une illusion. J’ai l’impression que l’alcool transformait toute épreuve n jeu d’enfant et, par conséquent, ce serait plus facile de résister à celle-ci si je m’enfilais la bouteille de gnôle passé en douce par un prévenu à l’attention de celui qui ma partage ma cellule. J’entre en guerre contre moi-même et j’en gagne des batailles contre mon assuétude. J’en remporte grâce à cet éventail de « mais » qui explique en partie ma connerie.

Des excuses ! Sans ces dernières, je n’aurais pas gratté le papier pour en adresser à ma dulcinée. Je ne me serais pas prêter à l’exercice afin de réparer un éventuel quiproquo – je n’étais pas à sa visite par choix et non par la faute de mon excessivité -  si j’avais douté d’être lu et « entendu » par ma complice. Ferais-je erreur, l’aurait tout de même écrite cette lettre que je l’aurais certainement relue et peut-être conservée dans mes affaires si je ne détenais pas ces quelques prétextes pour justifier mes gestes. J’ai fait litière de ma fierté depuis longtemps face à mon épouse. Or, dans cette prison, j’ai besoin de l’entièreté de mon stock d’ego et il est tellement entamé que je bichonne le peu qu’il m’en reste. J’en prends soin en évitant et, malgré tout, je tremble de ne pas recevoir de réponse à la missive confiée à l’avocat. J’ai frissonné à l’idée que Raelyn me tire la tête où point d’ignorer le jour des visites. L’hypothèse me hante encore au cours de cette nuit malheureuse précédant l’heure qui me dévoilera à ma femme, dans la salle des visites, anormalement épuisé, cerné, mais toutefois soupirant de soulagement.

A quoi rime la vanité quand j’ai tremblé la veille du jour des visites à l’idée que Raelyn me tire la tête ? D’aucuns ne m’auront averti que son pain quotidien aura été d’appeler ici chaque jour. Je m’en suis fait un sang d’encre, j’ai assumé des insomnies, si bien que la tenir entre mes bras, respirer son parfum familier, entourer sa taille et sa nuque pour la serrer au plus près de mon corps éreinté - sans doute amaigri - n’ont pas la saveur espérée. Pour cause ? Je dois la libérer trop tôt de cette étreinte salvatrice. Moi qui respirais mieux - fort à son oreille -, qui étais envahi par une émotion si intense qu’un plus sensible en aurait versé une larme. «Toi aussi.» ai-je chuchoté, sa main toujours dans la mienne. J’ai conduit sa paume jusqu’à ma bouche, je l’ai embrassée, paupières closes. Habité par le manque, je n’ai pas entendu la première remontrance de l’agent - toujours la même - que je commence doucement à fatiguer. Il m’a invectivé avec agacement et j’ai réagi en lâchant prise, les mains écartées loin de mon corps. Mon regard crie “désolé”. Mon soupir, en revanche, traduit ô combien je suis amoindri par cette situation dévastatrice pour mon moral. «Faire quoi ? Du chantage ou me battre ?» Me pointer avec les poings abîmés, un hématome en voie de guérison à la pommette, ça ne peut pas être rassurant pour mon épouse qui tôt ou tard me dévisagera. Sur l’heure, elle émet ses impératifs. « L’un et l’autre, je suppose.»a-t-elle récolté tandis que moi, je hausse les épaules. J’aimerais renchérir à propos du téléphone, mais à quoi bon ? Je n’ai pas envie de gâcher cette demi-heure à débattre sur de l’acté. «Tu serais venue ? » Sans ces quelques mots couchés avec coeur et sincérité, ceux raturés et parfois corrigés, au moment de les écrire, mais que je n’ai pas corrigé ? As-tu tout compris ? Est-il une question à éclaircir ? Un doute à lever ? «Reagan, il dit que la caution pourrait être refusée. Trop de moyens. Trop de risques pour que je me barre. Je pourrais aller nulle part sans vous pourtant. » Et, pour sûr, je n’exigerais pas que Rae quitte son univers parce que j’ai loupé le coche en matière de prévention. Idée de merde que de tourner autour du bowling. Je m’en suis rapidement souvenu, mais c’était trop tard. A quel prix vais-je payer cette étourderie ? Les battements de mon coeur accélère : il s’adapte au tempo de la peur d’être enfermé ici jusqu’à ce que je sois déclaré innocent faute de preuves. Il n’y en a pas, il n’y en aura jamais et si je me trompais, je préfère ne pas y penser. Je préfère remiser l’éventualité qu’un corps soit retrouvé au placard pour mon propre bien, notre bien à tous les trois. « Micah ? Et toi ?  » Comment allez-vous, me suis-je gardé d’ajouter. Je compte mes mots, je parle bas : j’avais besoin de tendresse, pas de discussions interminables au sujet de ma condition. Alors, j’aspire à parler de la leur. «Tu sais, si vous en avez besoin, vous pouvez prendre le large….» Au sens figuré : je ne l’invite pas à s’enfuir durant un temps avec le catamaran. «Je veux pas que vous alliez mal… Tu as l’air fatigué, Rae.» J’ai retenu une caresse sur sa joue : il n’est plus question de jouer avec le feu. « On ne sait pas quand je vais rentrer, il faut que tu te reposes que…» Nouveau soupir. Cette fois, j’ai la tête basse et ma nervosité se traduit par mon pied cognant du talon sur le sol. «Je suis désolé. J’ai compliqué une situation qui l’était déjà et qui n’avait pas besoin de l’être. J’ai juste jamais su comment faire sans toi.» ai-je confessé, levant un oeil timide dans sa direction. Je ne redoute pas qu’elle m’en veuille - son entrée a témoigné du contraire - je suis tétanisé qu’elle puisse s’effondrer, par ma faute, sans que je ne sois là pour la soutenir.

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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 90 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptySujet: (Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE    Tag 90 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptyDim 20 Aoû 2023 - 18:53



THE SHADOW OF MY LOVE

Mon épouse ne pleure pas, pas sans raison valable selon ses codes. Ils sont rangés en fonction de ses expériences, celles qui ont fortifié son coeur. Aussi, au carrefour entre la salle et le centre de l’enceinte dans laquelle je suis prisonnier, après que je l’ai avisée d’un dernier regard chargé de regrets, j’ai douté de ce que j’ai vu. A-t-elle bien essuyé des larmes qui auraient perlé sur ses joues ? Le cas échéant, je suis allé trop loin, beaucoup trop, parce que je lui manque autant que l’inverse. Son absence creuse un trou dans mon estomac, dans tout mon être. Alors, j’admets ! Pas de sorcellerie pour m’abuser : les circonstances justifient l’aveu de faiblesse de ma conjointe et, ainsi, mon cœur subit le sort du Christ sur le mont Golgotha. J’ai nourri l’attitude d’un goujat, d’un mâle alpha qui a effectivement tenté de lui enfoncer la tête sous l’eau à l’aide d’un odieux chantage. N’aurait-ce pas été plus profitable de rapporter mes états d'âme ? De lui confesser ô combien j’ai mal et de quelle manière je tremble quand mes merveilles sont seules. N’aurait-il pas été bon de négocier une trêve provisoire entre mon frère d’armes et mon épouse pendant ma réclusion ? Au moins le temps que je sorte ? A terme, j’aurais promis qu’on lui en changerait, de garde du corps et j’aurais respecté ma parole. La démarche aurait été beaucoup plus saine que ces stratagèmes qui ont gâché un moment espéré depuis cette minute où j’ai enfermé ma conjointe dans notre bureau, où j’ai tendu mes poignets vers les policiers, où j’ai poireauter pendant des heures dans une pièce sans lumière du jour, où l’on m’a écroué “derrière des barreaux”. J’y tenais, à cette visite. je rêve déjà de la suivante. Puis, je me souviens du poids de mes menaces motivées par l’enfermement dans ce semblant de cage. Si seulement je pouvais retirer mes mots malheureux. Un téléphone - celui qui m’est obstinément refusé au détriment de mes jugements et de ma prudence m’aurait aidé à balayer mon abattement. J’aurais appelé pour présenter d’humbles excuses. Impossible cependant. Alors, allongé sur mon matelas, je ronge mon frein. Je rumine, je ressasse. Je culpabilise et je m’endors mal. Je dors mal. Mon histoire me rattrape et, dans plusieurs cauchemars, je gémis. je me plains jusqu’à m’attirer les railleries de mon co-détenu.

Pas à même de tremper dans la tempérance, nous nous sommes battus comme des malfrats, des types sans foi, sans loi et le gain de ma victoire n’a agi que sur mon égo pour l’alourdir de remords. J’ai été isolé des autres prévenus et l’épreuve dépasse la privation de liberté. Dans cette pièce, la lumière est faiblarde, l’ampoule grésille, l’air est vicié puisqu’il n’y a pas de fenêtre pour le renouveler. Les murs puent la poussière et les restes de la folie des aliénés. Mon corps s’en imprègne par les pores de ma peau au point que l’odeur âpre de ma transpiration est rassurante : elle m’est familière. Elle trouve source dans mes sueurs froides, car j’ignore si raelyn est venue malgré ma colère injuste. J’étais, le jour où j’aurais pu racheter une conscience, puni comme un gosse prié de monter dans sa chambre ou, plus exactement, tel un chien rencardé dans sa niche extérieure, attaché à un poteau par sa laisse. Je me suis débattu pour libérer mon cou. J’ai hurlé après le maton et je l’ai supplié de lever la sanction, d’être indulgent, puisque je ne connais de tortures plus incoercible qu’attendre un absent. Rien n’y a fait. J’ai été méprisé et, à qui la faute ? Qui a provoqué le roulis ? Je surfe sur la vague de ma propre connerie et, apprenant de la bouche de Reagan toute l’indulgence de ma dulcinée, je m’en suis retourné à mon matelas avec des bleus invisibles, mais néanmoins douloureux. Désappointé, j’ai tourné en rond. J’ai piaffé comme un cheval de longues heures impatientes avant d’accepter un fait : d’ici, je ne peux agir autrement qu’en utilisant les vieilles méthodes : la lettre, la missive confiée à un avocat consacré à ma cause et dont Raelyn sera destinataire. Aussi, ai-je profité du sommeil du mac pour me ramasser sur une chaise, rassembler quelques idées et finalement me lancer avec pour conseil : être sincère.  

"Raelyn, Je ne suis pas un grand littéraire. Je ne suis pas non plus un orateur. Ecrire n’est pas un exercice facile pour moi, alors je ne vais pas réfléchir aux mots, aux formules, à ne pas me répéter comme un vieux croulant. Je me le dis déjà trop souvent par rapport à Micah et par rapport à toi. A mon âge, qu’est-ce que j’ai à apporter à une famille à part des emmerdements ? Ici, j’ai tout le temps de réfléchir, alors la liste s’allonge. Elle sera bientôt deux fois comme mon bras, mais je n’ai pas sorti un bic et une feuille pour me plaindre. Je l’ai fait parce que je te dois des explications au sujet de ta première visite. J’ai réussi à partir. La conversation ne me plaisait pas et je me suis barré en étant pourtant enfermé. Sacré tour de force, pas vrai ? Tu m’as dit un jour que j’étais un “drôle de type” et, même si je n’aime pas le dire, tu as raison, mais rien chez moi n’est l’objet de caprices, tu sais. J’ai besoin que “quelqu’un te suive comme ton ombre”, pas parce que je n’ai pas confiance en toi, mais parce que je suis submergé par l’impression d’être toujours arrivé trop tard, hormis pour quelques exceptions qui ont confirmé la règle. J'ai couru après moi pendant des années. J’ai cavalé après une relation père/fille saine qui n’a servi à rien. Je n’ai pas voulu abandonner mon équipe pendant ma dernière mission. J’ai d’abord répondu aux ordres et quand j’ai estimé que ce n’était pas une bonne idée, je suis de nouveau arrivé trop tard. Quand je suis là, près de toi, j’arrive à me dire que je suis trop exigeant avec moi, mais quand tu n’es pas à une distance raisonnable, la donne chance, Rae. A ton avis, comment je me sens dans cette cage ? J’aurais voulu être avec toi pendant la perquisition pour te protéger de tes souvenirs ou, tout du moins, les rendre moins violents. Je déteste l’idée que tu en aies, mais je ne peux pas lutter contre ça. On a chacun notre histoire et je crois qu’elle contribue à ce que nous soyons si particuliers (dans le sens beau du terme). Mais, il n’empêche que cette peur de reproduire les mêmes erreurs, on a beau en être conscients tous les deux (on en a déjà parlé), je n’arrive pas à en faire façon. J’ai peur de te perdre, peur de perdre Micah, peur de ne pas rentrer non plus et, parfois, c’est plus facile de se faire mal soi-même que de laisser la vie le faire. Je suis clair ? Je ne crois pas. Je crois qu’en fait ce que j’essaie de te dire, c’est que je n’ai jamais voulu t’écraser. Je ne veux pas non plus te donner l’impression de t’abandonner quand je me ferme à la discussion. Je le fais parce que ça me donne l’illusion que je contrôle au moins quelque chose alors que tout m’échappe : mes habitudes rassurantes, toi et ma fille, même si vous êtes toujours là, je ne peux pas l’être, moi. Evidemment, je ne regrette rien. Je referais tout pareil si on me donnait le choix de recommencer quelque chose…tout pareil ou presque. Je me serais défait d’une partie de ma colère, ce qui m’aurait évité l’isolement et qui m’aurait permis d’être avec toi et de te dire tout ça de vive voix. Je sais que tu es venue. Je sais que Callum n’a pas retrouvé son poste. Je sais aussi que ça n’arrivera pas. Je ne pense pas que ça soit normal de faire peser sur toi le poids de mes propres angoisses, mais s’il te plaît, sois prudente et n’apprends pas à fonctionner sans moi. Je suis sûr que je ne m’en relèverais pas. Embrasse notre petite merveille pour moi. Moi, je t’embrasse toi et je dis à bientôt.
Amos"
 

Refusant de me relire - Rae n’aime-t-elle pas mes imperfections ? - je l’ai pliée, cachée dans mon “uniforme”, tout contre mon coeur et je l’ai remise à Reagan séance tenante, avant même de discuter de mon avenir.

Tag 90 sur 30 YEARS STILL YOUNG VVZKQDhSujet: (raelyn) never learned to raise my hand, was too busy raising hell
Raelyn Blackwell

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Rechercher dans: tisser des liens   Tag 90 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptySujet: (raelyn) never learned to raise my hand, was too busy raising hell    Tag 90 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptyVen 29 Avr 2022 - 19:00

Répertoire des sujets


Février 2024
301. no name to a face ≈ Spencer Blackwell #13
304.

Décembre 2023
296. the sound of silence ≈ Amos Taylor #93
297. doors opening, doors closing ≈ Amos Taylor #94
299. bruises that won't heal ≈ Amos Taylor #95
302. when the hills of los angeles are burning ≈ Rhett Hartfield
300. i drank every sky that i could ≈ Amos Taylor #96

Novembre 2023
291. bone of contention ≈ Amos Taylor #92

Octobre 2023
289. time stands still ≈ Amos Taylor #91

Août 2023
293. a day that broke up your mind ≈ Abraham Taylor
277. the shadow of my love ≈ Amos Taylor #90 (août → octobre)

Juillet 2023
278. hold the dice your turn to roll ≈ Cristina Wheatherton #1
272. cold was the ground ≈ Amos Taylor #88
274. seal our fate ≈ Amos Taylor #89
276. out of luck ≈ Spencer Blackwell #12

Mai 2023
268. from the concrete to the coast ≈ Spencer Blackwell #11
298. i got new rules, i count 'em ≈ Anastasia Williams #2

Avril 2023
270. for the wrong obsessions ≈ Amos Taylor #87
279. lines are meant to be crossed ≈ Anastasia Williams

Mars 2023
264. not afraid to keep on living ≈ Ezra Beauregard
265. sink into the wasteland underneath ≈ Finnley Coverdale #2

Février 2023
269. requiems and revivals ≈ Amos Taylor #86

Janvier 2023
263. another ticking bomb to bury deep and detonate ≈ Amos Taylor #81
258. wicked ways ≈ Spencer Blackwell #10
261. but don't you let go of my hand ≈ Amos Taylor #82
266. screaming the name of a foreigner's God ≈ Amos Taylor #83
262. the monster you created ≈ Amos Taylor #84 & Solas Forthys #3
267. moving on and mother hens ≈ Amos Taylor #85

Décembre 2022
237. noble de coeur ≈ Solas Forthys #2
259. you got my blood running, turn the heat to six hundred ≈ Amos Taylor #80
253. under the surface ≈ Spencer Blackwell #9

Octobre 2022
257. piece of my heart ≈ Amos Taylor #79

Septembre 2022
252. fight fire with fire ≈ Amos Taylor #77
256. my honest mistake ≈ Amos Taylor #78

Août 2022
239. blood is in the rocky waters ≈ Saül Williams #2
234. paranoid android ≈ Amos Taylor #74
235. when you see my face hope it gives you hell ≈ Mitchell Strange #6
241. a hard pill to swallow ≈ Amos Taylor #75
250. broken beer bottles that are starting to fly ≈ Amos Taylor #76

Juillet 2022
231. she wanna make it to the end ≈ Spencer Blackwell #8
232. jump into the fog ≈ Amos Taylor #71
238. state of love and trust ≈ Amos Taylor #72
240. brave new world ≈ Amos Taylor #73

Juin 2022
230. permafrost ≈ Saül Williams

Mai 2022
225. chasing echoes ≈ Spencer Blackwell #7
226. and i have been programmed to obey ≈ Otto Lazzari #3
229. i'm too tired to swim ≈ Liam Taylor #3

Avril 2022
223. staring at the sun ≈ Amos Taylor #69

Mars 2022
211. royalty ≈ Ariane Williams #6
214. now or later ≈ Spencer Blackwell #5
219. prison blues ≈ Spencer Blackwell #6
220. after the fall ≈ Amos Taylor #67
221. this is why we fight ≈ Amos Taylor #68
227. even salt looks like sugar ≈ Amos Taylor #70

Février 2022
206. seen it all before ≈ Spencer Blackwell #4
204. the suicide king ≈ Otto Lazzari #2
209. back in the saddle ≈ Amos Taylor #65

Janvier 2022
205. a change is gonna come ≈ Amos Taylor #64
201. don't let appearances fool you ≈ Spencer Blackwell #3
208. a lot like yesterday, a lot like never ≈ Olivia Marshall #3

Décembre 2021
199. from a whisper to a scream ≈ Amos Taylor #61
200. but it's the only way of life ≈ Ariane Williams #5
202. flesh of my flesh ≈ Amos Taylor #62
203. the other side of her life ≈ Amos Taylor #63

Novembre 2021
195. who you run to ≈ Spencer Blackwell #2
197. saints and sinners ≈ Amos Taylor #60

Octobre 2021
181. the price of your greed ≈ Otto Lazzari #1
189. can't take back the bullet ≈ Spencer Blackwell #1
194. what i wouldn't do ≈ Chad Taylor #2
184. the self destruct button ≈ Amos Taylor #57
191. fear of the unknown ≈ Amos Taylor #58
193. puzzle with a piece missing ≈ Amos Taylor #59

Septembre 2021
212. city of blinding lights ≈ Callum Murray
178. random access memories ≈ Amos Taylor #54
179. into the unknown ≈ Rosalie Craine
182. time has come today ≈ Amos Taylor #55
180. last night on earth ≈ Amos Taylor #56

Août 2021
176. road to acceptance ≈ Amos Taylor #52
177. the innocence on your face bled out ≈ Amos Taylor #53

Juillet 2021
172. does the light bring the thunder ≈ Amos Taylor #50
175. looking for answer by all means ≈ Gabrielle Strange #1
173. you're my chosen family ≈ Amos Taylor #51

Juin 2021
170. in for the kill ≈ Ariane Parker-Williams #4

Avril 2021
165. the razor's edge ≈ Amos Taylor #46
164. have mercy on the criminal ≈ Ouverture de l'octopus - Alec Strange #4
166. midnight kiss ≈ Amos Taylor #47
168. little fires everywhere ≈ Amos Taylor #48 & Liam #2 & Chad & Diana & Casey
169. a million days ≈ Amos Taylor #49
171. whatever it takes ≈ Alec Strange #5

Mars 2021
162. when some reasons push you [...] ≈ Amos Taylor #45 & Stacey Gallagher
161. my hand into hellfire ≈ Lou Aberline #3

Février 2021
153. let the old ways die ≈ Le Club & la ruche

Janvier 2021
156. skies on fire ≈ Amos Taylor #41
157. make me lose control ≈ Amos Taylor #42
159. pushing everything over the edge ≈ Amos Taylor #43
160. stripped down to the bone ≈ Amos Taylor #44

Décembre 2020
150. without a trace ≈ Amos Taylor #38
151. judas smile ≈ Alec Strange #3
152. i will follow you into the dark ≈ Amos Taylor #39
155. don't let the sun go down on me ≈ Amos Taylor #40

Novembre 2020
146. hide the bones ≈ Clyde Wakefield #3
145. silence like a cancer grows ≈ Amos Taylor #36
147. where i end and you begin ≈ Amos Taylor #37

Octobre 2020
135. electrical storm ≈ Amos Taylor #32
139. from the ritz to the rubble ≈ Olivia Marshall #2
136. don't leave me dry ≈ Amos Taylor #33
142. i'll pull you in like the waves of the sea ≈ Amos Taylor #34
144. trip through the wire ≈ Amos Taylor #35

Septembre 2020
112. looking through ≈ Amos Taylor #28
130. in the name of you ≈ Amos Taylor #29
125. behind closed doors ≈ Amos Taylor #30
132. where angels fear to tread ≈ Amos Taylor #31
143. pretty savage ≈ Ariane Parker #3

Août 2020
114. everything's silent and your head just sweating ≈ Alec Strange #2
141. i'm coming up only to hold you under ≈ Mitchell Strange #5
126. chaos is a friend of mine ≈ Jill McGrath #4
128. walking the wire ≈ Loris Baumann #3
133. order was the dream of man ≈ Yelahiah Parker
122. a shipwreck on your shore ≈ Amos Taylor #26
123. there's nowhere left to fall ≈ Amos Taylor #27

Juillet 2020
127. all the good girls go to hell ≈ Ariane Parker #2
109. behind the velvet rope ≈ Amos Taylor #22
118. all goes wrong ≈ Amos Taylor #23
119. the start of how it all ever ends ≈ Amos Taylor #24 & Lou Aberline #2
120. black water rising ≈ Amos Taylor #25

Juin 2020
102. sings precious memories ≈ Amos Taylor #19 & Liam Taylor #1
104. i wish it would rain down ≈ Amos Taylor #20
106. a million nights ≈ Amos Taylor #21
113. she's got a way ≈ Ariane Parker
121. born to push you around ≈ Loris Baumann #2
129. faces of the past ≈ Ichabod Bates

Mai 2020
100. never fade away ≈ Amos Taylor #18

Avril 2020
95. cause I've been up all night [...] ≈ Amos Taylor #14 & Lola Wright #1
84. flames of paradise ≈ Finnley Coverdale
96. the best was yet to come ≈ Amos Taylor #15
98. i can't go on without you ≈ Amos Taylor #16
99. give peace a chance ≈ Amos Taylor #17

Mars 2020
242. broken doll ≈ Aisling Hayes #2
88. stuck in a moment ≈ Amos Taylor #12
91. oats in the water ≈ Jill McGrath Fitzgerald #3
90. there'll be birds on the ground ≈ Amos Taylor #13

Février 2020
74. why do you have to be so hard to love ≈ Amos Taylor #8
75. smoke on the water ≈ Tobias Doherty #4
76. every breaking wave ≈ Amos Taylor #9
77. all the voices in our mind [...] ≈ Olivia Marshall #1 & Amos Taylor
78. don't mess Rae ! ≈ Mitchell Strange #4
79. restless heart syndrom ≈ Amos Taylor #10
80. nothing I've ever know ≈ Amos Taylor #11

Janvier 2020
64. like an atom bomb about to explode ≈ Tobias Doherty #2
71. many rivers to cross ≈ Amos Taylor #5
72. can't stop this thing we started ≈ Amos Taylor #6
73. yesterday was just a dream ≈ Amos Taylor #7 & Tobias Doherty #3

Décembre 2019
68. help me make it through the night ≈ Amos Taylor #3
69. the struggle within ≈ Amos Taylor #4

Novembre 2019
56. the pressure building until she can't breathe ≈ Primrose Anderson #4
65. up all night I can't pretend ≈ Amos Taylor #1
66. wicked game ≈ Nolan Whitaker
67. jump in the fire ≈ Amos Taylor #2

Octobre 2019
60. tell me how it could be ≈ Jack Epstein
218. With a wonder and a wild desire ≈ Amos Taylor #66

Septembre 2019
63. don't mess with raelyn blackwell ≈ Lubya Abramova
50. cause they will run you down, down til the dark ≈ Mitchell Strange #3

Août 2019
45. an unexpected encounter ≈ Shay Khaan
41. at every occasion i'll be ready for your funeral ≈ Lou Aberline
37. you look familiar have we... ? ≈ Dimitri Horowitz

Juillet 2019
22. when all has been said and done ≈ Leah Baumann #2
23. even when the water is cold ≈ Auden Williams #4 & Ginny McGrath #1
35. the silence grows louder ≈ Matthew Locksley

Juin 2019
17. everything's been so messed up lately ≈ Primrose Anderson #3
18. je voudrais le bien mais le mal fait son beurre ≈ Charlie Villanelle

Mai 2019
15. strictly biz she don't play around ≈ Primrose Anderson #2
31. de justesse ≈ Joseph Keegan #3
12. fire meet gasoline ≈ Joseph Keegan #2
21. pizza ! pizza ? pas pizza ≈ Joseph Keegan #3 & Auden Williams #3

Avril 2019
8. we get what we deserve ≈ Camil Smith
10. nightcall ≈ Mitchell Strange #2
11. hold on tight it's a crazy night ≈ Lubya Abramova #2 - avril 2019

Mars 2019
1. fear is stupid so are regrets ≈ Mitchell Strange #1
5. shopping is cheaper than a psychiastrist ≈ Lubya Abramova #1
7. till that moment i lost control ≈  Deborah Brody

Février 2019
3. if you observe all the rules you'll never get anywhere ≈ Primrose Anderson
2. do you remember ? ≈ Joseph Keegan #1 - février 2019

2018
303. while your lips are still red ≈ Danaë Lescaut

2016
19. rebels and mutineers ≈ Auden Williams #2
62. devils with angel's faces ≈ Tobias Doherty #1
198. furious angels ≈ Solas Forthys #1

2014
30. those who want peace should prepare for war ≈ Joseph Keegan & Adrian Cray
54. beyong this place of wrath and tears ≈ Aisling Hayes

2012
4. the shadows of the past ≈ Leah Baumann

2010
101. craving for revenge ≈ Sienna Hawkes

2009
36. they say she needs to slow down ≈ Jillian McGrath
46. let the old ways die ≈ Jillian McGrath #2

2008
34. i won't be right without you and i might break without you ≈ Alec Strange - mars 2008
108. take my mind and take my pain ≈ Alec Strange #1

2007
61. don't take me down that lonesome road again ≈ Carter Rollins #2

2005
26. leave me alone ≈ Soheila Hodge
55. if this night is not forever at least we are together ≈ Carter Rollins
16. draw me like one of your french girls ≈ Auden Williams

Flashforward
138. until death do them part ≈ Amos Taylor & Saül Williams & Ariane Parker (2042)



Univers alternatifs
Dimension zombie
25. quand la vengeance a l'odeur du sang ≈ Mitchell Strange
29. apocalypse now ≈  Leah Baumann
32. things will never be the same ≈ Tad Cooper
58. pretty much dead already ≈ Léo Ivywreath
83. all the rules are changing now ≈ Jessalyn Oxton
86. too far gone ≈ Halsey Blackwell
93. what comes after ≈ Auden Williams

70. we are the end of the world ≈ Amos Taylor
215. 30 days without an accident ≈ Amos Taylor #2

Dimension fantôme
24. in nomine patris et filii spiritus sancti ≈ Leah Baumann
275. rather be the hunter than the prey ≈ Ambrose Constantine - fantômes #1
281. walk between the raindrops ≈ Ambrose Constantine - fantômes #2

Dimension spatiale
53. i was a sailor on an open sea ≈ Matt McGrath
52. when you mourn the death of your bloody valentine ≈ Leah Baumann
59. if i ruled the world ≈ Matt McGrath #2
89. ride in the unknown ≈ Matt McGrath #3

Dimension momie
134. exode 7 : 17, 21 ≈ Amos Taylor - momie #1
137. exode 9 ≈ Amos Taylor - momie #2
140. exode 10 : 21-29 ≈ Amos Taylor - momie #3

Dimension slasher
185. video killed the radio star ≈ Amos Taylor - slasher #1
188. another one bites the dust ≈ Amos Taylor - slasher #2
190. the final countdown ≈ Amos Taylor - slasher #3
186. sweet dreams are made of this ≈ Léo Ivywreath - slasher #2
187. heart of glass ≈ Léo Ivywreath & Damon Williams - slasher #3
192. i'm still standing ≈ Damon Williams - slasher
213. when the rain begins to fall ≈ Spencer Blackwell - slasher

Dimension Bunyip
244. drunken sailor ≈ Ambrose Constantine #1
247. see you walkin' 'round like it's a funeral ≈ Ambrose Constantine #2
248. an ocean in between the waves ≈ Ambrose Constantine #3
245. the last shanty ≈ Ruben Hartfield #1
246. castaways #1 ≈ Amos Taylor - UA Bunyip #1
249. when the death come knocking ≈ Millie Butcher
251. swimming in a mirror ≈ Greta Moore
254. what does the fox say ? ≈ Malone Constantine

Dimension gothique
280. i wanna taste the way that you bleed ≈ Amos Taylor - gothique #1
283. tear you appart ≈ Amos Taylor - gothique #2
288. evil is going on ≈ Amos Taylor - gothique #3
290. paint the town red ≈ Amos Taylor - gothique #4
292. gotta listen when the devil’s calling ≈ Amos Taylor - gothique #5
294. he can't rewrite the aggro of my furied heart ≈ Amos Taylor - gothique #6
295. my cold desire [...] ≈ Amos Taylor - gothique #7
282. using your fuel to kill ≈ Ruben Hartfield - gothique #1
286. you're so dark but you're painted red ≈ Ruben Hartfield - gothique #2
284. forever bound to the night ≈ Arthur Coventry - gothique #1
285. who's the little mouse now ? ≈ Lily Beauregard - gothique #1
287. and the world is in flames ≈ Lily Beauregard - gothique #2

Autres UA
42. game over, try again ≈ Deborah Brody #3 - Deb's dream
87. my baby shot me down ≈ Amos Taylor
107. may the odds be ever in your favor ≈ Clyde Wakefield - Hunger Games
108. boy don't call me angel ≈ Ginny McGrath - Charlie's Angels
116. castaways ≈ Ivy Waterhouse
117. wrapped in shadows ≈ Matt McGrath
174. stairway to heaven ≈ Léo Ivywreath #2 (UA La Faucheuse)
207. we're on the borderline ≈ Léo Ivywreath #3 (UA La Faucheuse)
255. memory comes when memory's old ≈ Finnley Coverdale (UA Mockingjay)

92. all the things we could have been (Chapter #1) ≈ Amos Taylor
163. all the things we could have been (Chapter #2) ≈ Amos Taylor
183. all the things we could have been (Chapter #3) ≈ Amos Taylor
196. all the things we could have been (Chapter #4) ≈ Amos Taylor
210. all the things we could have been (Chapter #5) ≈ Amos Taylor
216. all the things we could have been (Chapter #6) ≈ Amos Taylor
217. all the things we could have been (Chapter #7) ≈ Amos Taylor
222. all the things we could have been (Chapter #8) ≈ Amos Taylor
228. all the things we could have been (Chapter #9) ≈ Amos Taylor
236. all the things we could have been (Chapter #10) ≈ Amos Taylor
243. all the things we could have been (Chapter #11) ≈ Amos Taylor
260. all the things we could have been (Chapter #12) ≈ Amos Taylor
273. i'm not afraid of god, i am afraid of man (Chapter #13) ≈ Amos Taylor



Hors chronologie
Les sujets suivants sont abandonnés et ne sont pas conservés dans la chronologie du personnage.

Spoiler:


Les sujets suivants sont terminés mais ne sont pas conservés dans la chronologie du personnage.

47. can't talk myself out of it ≈ Blake Taylor
81. mysterious ways ≈ Halsey Blackell #1
97. the dangerous type ≈ Halsey Blackwell #2
110. stole the show ≈ Halsey Blackwell #3
111. flyin' saucers rock'n'roll ≈ Halsey Blackwell #4
115. hell bent to take my hand ≈ Zachary Taylor
149. back to black ≈ Halsey Blackwell #5
148. silly games ≈ Halsey Blackwell #6
154. to all of the queens who are fighting alone ≈ Sasha Sinclair #1
167. i'll stay vulnerable ≈ Sasha Sinclair #2
105. everyone who isn't us is an enemy ≈ Clyde Wakefield #1
124. Never face each other ≈ Clyde Wakefield #2


Tag 90 sur 30 YEARS STILL YOUNG VVZKQDhSujet: (auden) ho un manuale d'istruzioni dove "distruzioni" è scritto attaccato
Auden Williams

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Rechercher dans: tisser des liens   Tag 90 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptySujet: (auden) ho un manuale d'istruzioni dove "distruzioni" è scritto attaccato    Tag 90 sur 30 YEARS STILL YOUNG EmptySam 20 Fév 2021 - 6:00

Répertoire des sujets (2/2)
décembre 2020
213. repas famille #2 ≈ ginny (#92), damon (#1), savannah (#5), anastasia (#5), cade (#3), saül (#14), elise (#5), giovanni (#1)
221. so i showed up at your party ≈ ezra #6
222. man on the moon ≈ chloe #2
224. kids falling in love ≈ ginny #98
226. another shade of us ≈ ginny #100
228. those days should last ≈ bennett #2
232. we always walked a very thin line ≈ damon #3
233. it's all about being good neighbors ≈ thomas #2

novembre 2020
212. i've read between the lines ≈ damon #2
214. a storm is threatening ≈ ginny #93
216. people should fall in love with their eyes closed ≈ chloe cohen
217. for what it's worth ≈ anastasia #6
218. the things we left unsaid ≈ helena #5
219. raging ≈ giovanni #2
220. ohana means family ≈ caterina medici

octobre 2020
203. l'heure du diable ≈ river shears
207. and there is yours, and there is mine ≈ ginny #88
210. the hurricanes & the earthquakes ≈ ginny #90

septembre 2020
197. these strangers ≈ matt (#7) & bailey (#13)
198. quand le chat n'est pas là ≈ dalina #2
199. l'enfer du décor ≈ dimitri horowitz
200. but with the beast inside, there's nowhere we can hide ≈ rudy gutiérrez
201. and the wind began to howl ≈ marius #3

août 2020
146. i've heard there was a secret chord ≈ ariane #8
148. misguided old mule ≈ simon #2
150. cosmic bites ≈ ginny (#70) & sage calhoun
151. you shake my nerves and you rattle my brain ≈ dalina mora
153. felt the healing in her fingertips ≈ matt #6
154. better than a spa session ≈ anastasia (#2) & ginny (#71)
155. no time to wallow in the mire ≈ théa gilbert
156. where's the truth in the written word if no one reads it ≈ brianna watkins
160. calling home ≈ margot dubois
161. there were voices down the corridor ≈ ellie epstein
162. hold back the river ≈ ginny (#73) & bailey (#8)
164. shortline ≈ ginny #74
174. kindly unspoken ≈ bailey #11
175. grosse frayeur ≈ jax collins
176. pourquoi je fais ça déjà ≈ ludmila rappaz
177. oops i did it again ≈ noa jacobs #2
178. acting like grown-ups ≈ elise #4
183. lost in translation ≈ ginny #80
184. all i see ≈ ginny (#81), bailey (#12) & jill (#11)
185. nightrain ≈ dylane #7
188. give and take ≈ anastasia #3 & saül #13
189. timey wimey stuff ≈ noa #3
193. an ocean of violets in bloom ≈ violet burton
195. i've a heart of gold in the smallest size ≈ novella bettinelli
196. lo sai che ci sono anch'io ≈ anastasia #4

juillet 2020
136. a miserable affair ≈ clyde wakefield
139. oh the vision i had could not compare ≈ ginny #64
141. panem et circenses ≈ ginny (#67), elise (#3), saül (#9), cosimo (#2), savannah (#5), cade (#2) & ana (#1)

juin 2020
134. family portrait ≈ jack (#2) & saül (#8)

mai 2020
96. the sweet escape ≈ jordan fisher
97. dancing on broken glass ≈ willow myers
98. when icarus fell ≈ noah d'aremberg
99. just like a moth drawn to a flame ≈ loris baumann
105. together we're alone ≈ heïana (#1) & ginny (#47)
106. don't bleed on my floor ≈ ezra #3
107. le parrainage vert [event] ≈ ginny #48
108. exposition wrighlin ≈ grace (#2), lola (#6) & ginny (#49)
109. smoke on the water ≈ may glitters #3
110. in the jungle you must wait ≈ ginny #50
111. 'til the dice read five or eight ≈ saül #6
112. drapeau blanc ≈ ginny (#51) & lola (#7)
113. i can poison the skies ≈ leo barton
116. silhouettes dancing till the curtains drop ≈ harley cole
118. an outspoken soliloquy of dreams ≈ ginny #53
120. if you need me i'll be in space ≈ mia mckullan
121. as you walk to the toll of the bell ≈ simon adams
122. poi sei arrivato tu e tutto si è fermato ≈ ginny #55
123. hand over hand ≈ saül (#7) & ariane (#7)
124. it wasn't me ≈ itziar #2
127. i'm not breaking down i'm breaking out ≈ ginny #58
128. we're running with blood on our knees ≈ ginny #59
129. reason to paint ≈ cosimo williams #1
130. le parrainage vert ≈ ginny (#60), helena (#2) & heïana (#2)
131. like chess moves, you the queen, i'm protectin' you ≈ helena #3

avril 2020
84. oh hi mark ≈ matt mcgrath #5
85. les jeux ≈ lola (#5), jill (#10), grace (#1) & ginny (#39)
86. like a living stone ≈ ginny mcgrath #41
87. damnatio memoriae ≈ ginny mcgrath #42
89. get it over ≈ halsey blackwell
91. blackbird singing in the dead of night ≈ ginny mcgrath #44
92. bitter are the wars between brothers ≈ saül williams #3
93. à trois mesures ≈ ginny (#45) & sebastian

mars 2020
62. hearts that break the night ≈ ginny (#19) & jill (#6)
64. time like this ≈ ginny mcgrath #21
65. rivers running ≈ ginny (#22) & yelahiah
66. joyeux anniversaire ginny ≈ ginny (#24), amis & famille mcgrath
67. fix things up ≈ ginny (#25), jill (#7) & bailey (#3)
68. oh lying in secret to myself ≈ léo (#9), ginny (#36) & yelahiah (#2)
70. i'll meet you in the underground ≈ ginny mcgrath #27
72. all the colors ≈ ginny (#28), jill (#8), lola (#4)
73. two worlds ≈ ginny (#30), jill (#9), bailey (#4)
74. see how deep the bullet lies ≈ ginny mcgrath #31
75. the hand that calls you forward ≈ ginny mcgrath #32
77. i'm fallin' again ≈ ginny (#34) & bailey (#5)
78. the planet of nerver-ending dreams ≈ elise williams
79. we live through scars this time ≈ bailey fitzgerald #6
80. i've got a thousand butterflies ≈ ginny mcgrath #35
82. make the rules up on my own ≈ ginny (#38), matt (#4) & lily
83. the world's a little blurry ≈ ginny mcgrath #40

février 2020
56. whellcome ≈ matt (#3), jill (#5), ginny (#16) & lola (#2)
57. as long as ≈ ginny (#17) & lola (#3)
59. in nomine patris et filliii ≈ daniel williams (#1)
60. mariage avec robin-hope ≈ robin-hope (#3), ginny (#17)
61. it's a quiet and starry place ≈ ginny mcgrath #18

janvier 2020
45. sarcasm isn't an attitude ≈ clément (#1) & ginny (#23)
47. golden fingers ≈ sinead ells
48. brotherhood ≈ saül williams #1
51. you tell me ≈ léo ivywreath #8
142. somewhere between the ceiling and the wall ≈ ginny #68
158. what we wrote ≈ ginny #72
179. born to run ≈ ginny #76

décembre 2019
37. how much of you is real (...) ≈ ginny (#11) & léo (#7)
38. we'll get nostalgic for disaster ≈ rosalie lovegood #2
40. bending dreams ≈ léo ivywreath #6
42. and then there were none ≈ bailey (#2), jillian (#4) & ginny (#12)
43. blew in from the storm you lost your way ≈ ginny (#13) & isaac (#4)
44. christmapocalypse ≈ everyone
46. not on my watch, old man ≈ clément (#2) & allan (#3)
49. every night is like a daze ≈ ginny mcgrath #14
50. l'éléphant dans la pièce ≈ lola wright #1
58. and if i had to crawl ≈ savannah williams (#3)

novembre 2019
25. put on your war paint ≈ allan winchester #2
30. mariés au premier regard (casting) ≈ may glitters #1
31. and then it went all black ≈ jack (#1), isaac (#3), léo (#5)
32. on trees and birds and fire ≈ ginny (#8), isaac (#2) & robin-hope (#2)
35. breaking not so bad ≈ andy rivera #2
54. i went to hell last night ≈ jeremiah & ariane (#6)

octobre 2019
24. happy moment ≈ savannah williams #1
26. can't help thinkin' that i love it still ≈ léo ivywreath #3
29. young as the morning, old as the sea ≈ jillian mcgrath (#3), ariane parker (#5), bailey fitzgerald (#1), ginny mcgrath (#7), isaac jensen (#1), matt mcgrath (#1), allie oakheart (#1), levi mcgrath (#3)
34. got nothing left (...) ≈ ginny mcgrath #10 - novembre 2019.
157. no time for losers ≈ noa jacobs #1

septembre 2019
18. everytime the sun comes up ≈ jillian (#2), ariane (#3) & levi (#2)
19. maybe i just want to bother you ≈ archibald ford
20. la plus belle femme de brisbane ≈ allan winchester
21. are you drinking tonight ≈ asher (#1), kane (#1) & ariane (#4)

août 2019
17. le passé (...) ≈ lukà (#2), jillian (#1), ariane (#2) & levi (#1)

juillet 2019
12. how cold the tear can feel (...) ≈ terrence oliver & ginny mcgrath (#5)
14. sans toi (...) ≈ thomas owens-beauregard
15. i flew up to your arms ≈ léo ivywreath #2
16. the artist ... or almost ≈ lukà petterson (#1) & ginny mcgrath (#4)

juin 2019
1. calls for an alarm ≈ ginny mcgrath #1
4. n'étudiez le beau qu'à genoux ≈ léo ivywreath #1
5. comme dirait JFK, faut pas se laisser abattre ≈ sid bauer
6. new beginning ≈ itziar cortes de aguilar #1
8. go to heaven for the climate and hell for the company ≈ harvey hartwell
9. pizza !! pizza ? pas pizza ≈ joseph keegan & raelyn blackwell (#3)
10. even when (...) ≈ ginny mcgrath (#2) & raelyn blackwell (#4)
11. papa-paparazzi ≈ andy rivera & itziar cortes de aguilar (#2)

décembre 2018
182. ho preso appunti per tutte le volte ≈ ginny #79
187. wasted acres ≈ ginny #83

2018
209. it's just a light ≈ ginny (#89), olivia (#1) & jacob (#2)
215. night in bloom ≈ ginny #94
223. forget the dream away ≈ ginny #97

mars 2018
3. darklands ≈ ariane parker #1

2017
33. i heard she was asking (...) ≈ ginny mcgrath #9

2016
7. rebels and mutineers running wild and running free ≈ raelyn blackwell #2
55. ukiyo ≈ ginny mcgrath #15
125. our lives get painted in scars ≈ ginny #56
190. keep me in a daydream ≈  jesse gibson #1
227. speed of dark ≈ ginny #101 & bennett
235. things were all good yesterday ≈ ginny #103
330. the mists had all solemnly risen now ≈ cristina weatherton

2015
22. we have nothing to lose (...) ≈ rosalie lovegood #1
173. non believer ≈ bailey #9
186. pretend the world has ended ≈ ginny #82

2013
117. les histoires d'amour finissent mal ≈ helena horowitz

2012
145. when the evening falls ≈ helena #4
240. far-close ≈ bennett #3

2010
28. i'm sure i'll find it ≈ ginny mcgrath #6
114. you shot and leavin' me raw ≈ alec strange
137. built on glass ≈ ginny #63
138. nothing nowhere ≈ ginny #65
143. between the lines ≈ ginny (#69), jill (#11) & pete
147. use your hands and my spare time ≈ bailey #7
173. stay awake with me ≈ bailey #10

2009
53. let hop burn in your eyes ≈ ezra beauregard #1
70. quiet and alone ≈ ginny (#26) & jillian (#8)

2008
41. it's darkest hour before dawn ≈ matt mcgrath #2
88. watching from afar ≈ ginny mcgrath #43
95. i've seen the world, done it all ≈ marius #2
115. locking up the sun ≈ ginny #52
119. they hear the beat but they don't know the words ≈ ginny #54
135. come down from the clouds ≈ ginny #62
140. i will try to fix you ≈ ginny #66
149. kiss and not tell ≈ ginny (#69), jill (#12) & liam (#2)

2007
71. ocean eyes ≈ ginny (#29) & saül (#4)
76. apri la porta e raccogli il mio cuore ≈ ginny mcgrath #33
100. needle and the thread ≈ ginny #46
165. paint it red ≈ ginny (#75) & raphael
181. ci saranno lividi di cui andare fiero ≈ ginny #78
211. flying to the moon ≈ ginny #91
225. my mind filled in the blanks ≈ ginny #99

2006
63. above these troubled waters ≈ ginny mcgrath #20
81. here comes the fall ≈ ginny mcgrath #37
126. don't stop me ≈ ginny (#57) & liam taylor
133. while you are young ≈ ginny #61

2005
2. draw me like one of your french girls ≈ raelyn blackwell #1
36. i'm not afraid of burning bridges ≈ marius warren #1
192. hope and expectations ≈ elizabeth warren

2003
104. marche ou rêve ≈ jacob copeland

2000
23. i don't give a damn about my bad reputation ≈ robin-hope berry
101. i let my guard down and then you pulled the rug ≈ elise #2

1999
271. young and innocent ≈ eliana ferragni #1

1998
52. i bet my life ≈ saül williams #2
103. high as a kite ≈ saül #5
144. take me to church ≈ saül #10
180. il cuore consumato ≈ ginny #77

1997
102. paradise syndrome ≈ bella williams

1989
163. freakin' out the interstate ≈ saül #12

autres dimensions
90. what comes after ≈ raelyn blackwell #4 - zombies
166. warzone ≈ dylane bradford #1 - zombies
167. die die you zombie bastard ≈ dylane bradford #2 - zombies
168. aboard the mission ≈ dylane bradford #3 - zombies
169. youngblood ≈ dylane bradford #4 - zombies
172. in that latticework ≈ jamie keynes - fantômes
191. zombieee ≈ dylane #8 - zombies
202. première plaie d'égypte ≈ ginny #84 - momie
204. seconde plaie d'égypte ≈ ginny #85 - momie
205. troisième plaie d'égypte ≈ ginny #86 - momie
206. cinquième plaie d'égypte ≈ ginny (#87), saül (#14) & ariane (#9) - momie
264. shadow specters ≈ james #2 - slasher
267. i don't like your little games ≈ damon #8

univers alternatifs
13. won't let you go ≈ ginny mcgrath #3 - juillet 2019.
27. i'd give up a hundred thousand loves (...) ≈ léo ivywreath #4 - 2023
94. hit me baby one more time ≈ ezra (#2) &co - 2009
152. heaven is a place on earth with you ≈ ezra #4
159. what we had ≈ saül #11
170. you're yesterday's child to me ≈ dylane #5
171. le léopard te va si bien ≈ dylane #6
192. stalkage ≈ dylane #9
194. la solitude fait des ravages ≈ noa #4
208. souviens toi que je t'aime ≈ ezra #5
292. scooby-doo bidou, where are you ? ≈ ezra #11
302. vivian #2 (bunyip)
334. olive (gothique)
335. siham (gothique)
336. james #14 (gothique)
337. ruben (slasher)
338. ruben #2 (slasher)
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