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Sujet: (amelyn #93) the sound of silence | Amos Taylor
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (amelyn #93) the sound of silence Mer 17 Jan 2024 - 17:32 | THE SOUND OF SILENCE Quelques-uns de nos aveux, à d’autres moments, auraient pu nous faire mal, mais plus maintenant puisque les blessures liées à notre rupture sont cicatrisées. J’y réponds d’ailleurs pas un hochement de tête, préférant m’attarder sur la teneur des confidences plus réjouissantes. J’aime que Rae se soit jouée de moi après mon ultimatum et qu’elle l’ait fait par frustration d’avoir trouvé porte close quand elle s’est décidée avant le délai imparti. J’adore feindre d’en être offusqué et, par la même occasion, de retrouver à travers le récit de ce souvenir, la femme de caractère et aussi joueuse qui s’est transformée en chat pour satisfaire son ego. Je me moque bien d’avoir été sa proie. N’était-ce pas la dynamique dans laquelle nous sommes devenus une drogue autant pour l’un que pour l’autre ? N’étions pas tour à tour tantôt chasseur tantôt chassé ? J’y songe et je lui souris. Je lui adresse une de ces grimaces qui sous-entendant que j’ai derrière la tête une idée que sa question m’a précédemment soufflée. L’intention est coquine. Les mots, tentés de vérité, s’accompagnent de gestes laissant peu d’espace à l’imagination. Je suis l’amoureux licencieux. Je suis ce soleil autour duquel elle tournera bientôt parce que je suggère une étreinte d’une intensité devenue rare depuis ma pseudo-libération de prison. Après tout, n’est-ce pas ce dont il s’agit ? De la violence du désir que nous avons nourri l’un pour l’autre peu de temps après notre première rencontre ? Certes, j’ai longtemps lutté contre cette réalité. Cela étant, si Raelyn affirmait avec le même aplomb qu’elle en fut convaincue avant moi qu’elle n’a déclaré plus tôt que je lui ai parfois manqué, mais jamais aussi intensément jusqu’à cette soirée de confinement, je n’oserais la contredire. Elle a raison, doublement. Je ne suis plus moi-même depuis que l’on m’a enfilé des bracelets autour des poignets. Je pense et agi en raisonnant moins malgré mon retour auprès de ma famille. J’essaie de considérer le verre à moitié-plein plutôt qu’à moitié-vide. A moins que… a moins que ça ne soit l’inverse. Je ne sais plus réellement. Mes mains retrouvent le velours de sa peau et mon cerveau éteint les interrupteurs de la liste de vertus entre correction et raison. Bientôt, je ne réfléchirai plus tout à fait à propos de “situation d’antan”, j’en créerai une dont nous nous souviendrons avec sur les lèvres un sourire aussi béat que ceux échangé alors que le Moineau sombrera bientôt. Je dessine déjà les contours d’une rencontre physique que nous méritons depuis ma sortie de cage, mais que j’ai négligée au profit de corps à corps chargés d’émotions brusques qui fatalement les colorent. Bien sûr, c’est inconscient. Si j’avais toujours conscience de ce que je gâche nos moments en famille ou nos têtes à têtes, de ce que je rends mon épouse malheureuse à force de m’entêter à râler sur ma situation ou sur des faux-problèmes. Son anniversaire en est un : nous n’aurions été nulle part. Nous nous serions sans doute ébroués avec une passion sentimentale identique à celle qui, sur l'heure, se précise. C’est une évidence désormais. Elle transpire par tous les pores de ma peau. Le désir est trahi par mes mains, par mes baisers, par tout ce que ma voix s’éraille et ma respiration saccade. Mon être lui répond en silence un “Je te séduis, encore.” Je pourrais ajouter un : “J’aime encore ça, tu sais. J’aime quand tu rougis, quand tu m’enveloppes de ce regard chargé de convoitise, de défiance et de contentement. Je me pâme dès lors que tu te prends au jeu pour me débarrasser de mes fringues et je fonds dès que ta bouche flatte mon cou. ” Au lieu de ça, mon corps soumet avant d’être lui-même soumis à la fulgurance de notre boulimie sexuelle parce que je suis déjà à elle. Je ne suis plus père : je n’entendrais plus Micah si elle chouinait. A présent, je ne suis plus que le mari aimant, le complice sans pudeur, l’amant audacieux et ambitieux consacré au plaisir de cette épouse non bégueule qui, a priori, ne s’encombre jamais de limites pudibondes et qui ne s’en encombrera pas ce soir juste par jeu. Ne lui ai-je pas manqué “jusqu’à aujourd’hui” ? Combien de fois lui manquerais-je encore après la fermeture de cette parenthèse tant que je ne serai pas effectivement libéré ?
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| Sujet: (amelyn #93) the sound of silence | Amos Taylor
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (amelyn #93) the sound of silence Dim 7 Jan 2024 - 18:24 | THE SOUND OF SILENCE La formulation prête effectivement à rire. Peut-être ai-je esquisser l’ombre d’un rictus moqueur, ce qui m’aura valu son coup de coude. Néanmoins, je ne nourris aucune intention de me moquer d’elle. Je suis happé par les souvenirs de notre quotidien sur le bateau. «ça n’a pas toujours été facile.» ai-je relevé, le regard lointain, débranché de la prise du présent. A l’époque, j’étais hanté par les visages inventés de ses amants. Je l’imaginais aussi partager son intimité avec Noah, un type de son âge capable de la fournir en cocaïne sans qu’elle n’ait besoin de contacter l’un des Strange. J’éatis obsédé par les images de son corps nu, abandonné par un lâche et agité par des convulsions juste au pied de son lit. J’ai alors cru la perdre et j’ai fait fi de la douleur née de ses écarts de conduite pour la sauver d’elle-même. Certes, je lui avais promis de ne pas l’abandonner, pas même dans la rupture. Cela étant, les gestes et les mots n’ont pas été motivés par la pitié, la force de l’engagement ou la culpabilité de lui avoir sciemment menti. Quoi que j’ai enduré durant ce confinement n’a trouvé sa source que dans mes sentiments. Je l’aimais - je l’aime toujours - à en perdre la raison. Même blessé, j’étais prêt à oublier, à pardonner, à prendre soin d’elle jusqu’à ce qu’elle redevienne fière et forte. A aucun moment je n’ai cherché à laver ma conscience et si je me suis montré froid, distant, voire évitant, j’étais supplicié d’ignorer sur quel pied danser. Avais-je le droit d’espérer des réconciliations ? Etait-ce légitime de réclamer des explications pour panser mes blessures et lui proposer de faire litière du passé au profit d’un avenir avec moi ? «Je détestais te voir souffrir. Je souffrais de ne pas pouvoir dormir près de toi ou te serrer dans mes bras quand tu montais près de moi dans la cabine. Je ne savais pas ce que tu voulais, ce que moi j’étais capable de comprendre.» En l'occurrence, ses amants pansements. « Mais, j’aurais tout donné pour que tout redevienne comme avant. Je savais pas comment le dire, alors je buvais. Je buvais tellement.» ai-je ensuite remarqué, songeant à ces journées où je ne tenais plus debout, à celles où je titubais, à ces nuits d’insomnie enfermés dans la chambre voisine à m’assommer de boisson consommée au goulot. « Plus tu reprenais des couleurs, plus j’étais perdu entre le contentement et la peur, la peur que tu t’en ailles sans moi.» J’en tremblais au point d’être bouffé par l’angoisse, de me gorger d’espoir si nos doigts s’effleuraient et, en même temps, à fuir ses semblants de rapprochements de crainte d’être trop prompt à les interpréter. « Je n’ai pas dû réapprendre à t’aimer là-bas. Je n’ai jamais cessé, tu sais. Pas une seule seconde.» Qu’importe ce qu’il s’est dit ou fait. Jamais je n’ai posé sur elle un regard différent sous prétexte qu’elle était figée dans son lit à cause du manque ou qu’elle me suppliait au mépris de ma douleur que nous retrouvions la terre ferme, histoire que je lui trouve une latte, juste une. Elle n’a jamais été misérable ou pathétique. «Et si c’était à refaire, même si c’était pas glorieux de t’emprisonner comme ça, je le referais. Je ne changerais rien à ce qu’on a vécu là-bas. Je suis persuadé qu’on en est sorti plus beau et plus fort surtout. Indestructible.» ai-je ponctué d’un sourire franc. «Alors, même si j’aurais adoré t’emmener voir des cascades au bout du monde pour ton anniversaire, tu as raison, on a au moins ça.» J’ai quitté sa peau d’une main pour encercler l’appartement d’un geste circulaire. «Et je ne devrais pas oublier que c’est plus que ce que je me suis imaginé quand j’ai été embarqué.» Pour cause, l’éventualité du bracelet électronique me paraissait improbable. Je laisse toutefois à Reagan qu’il est un ténor du barreau et que prêter foi en son évaluation de la situation - avant janvier, je serai libre - n’est pas une cause perdue.
Cette certitude en elle-même devrait suffire à apaiser ma colère, sauf que si sur l’heure elle se tait, je la ressens encore. Je perçois le frémissement de mon sang dans mes veines et j’ai beau choisir de l’ignorer, je prie pour qu’elle n’éclate jamais puisque le vague à l’âme de ma complice est perceptible. Il est presque tangible : il ternit l’éclat de ses pupilles et ça m’attriste, évidemment. Je me sens impuissant cependant. J’ai cherché un remède contre cette ire qui me colle à la peau depuis des années, j’ai tenté de mettre cette bête sous cage après la mort de Sofia. Malheureusement, de temps à autre, les gonds sautent sans que je ne parvienne à me tempérer tel que l’on me l’a appris à l’armée dans mes jeunes années. Aussi, n’ai-je rien ajouter si ce n’est ce baiser dans son cou et une étreinte plus resserrée. Que dire, de toute façon ? Qu’ajouter sans prendre le risque de mentir ? Ne vaut-il pas mieux remuer la marmite de nos souvenirs pour en tirer le meilleur et ainsi nous épargner la dure réalité de notre nouvelle épreuve ? J’en suis convaincu. Alors, je poursuis. Je déterre et je taquine. Je m’arrête à chaque borne du chemin que nous avons parcouru ensemble. «Et je ne t’avais pas encore fait comprendre que je vous acceptais telle que vous étiez, toi et ton monde.» A présent, il est différent. Elle ne se déhanche plus dans les boîtes de nuit pour aguicher les hommes attirés par l’harmonie de ses formes. Micah n’y est pour rien : elle a cessé bien avant ça et j’en ai déduis à raison avoir comblé le vide de son existence.
L’avait-elle envisagé possible quand elle m’a rejoint sur le catamaran après sept jours de réflexion ? Je l’ignore et, somme tout, ça n’a pas vraiment d’importance. Je préfère l’amusement à la gravité des questions dont les réponses ne servent plus à rien. « Il n’y avait pas grand chose à dire et je n’aurais pas su quoi répondre. J’étais moins bavard que maintenant.» J’avais à coeur de me protéger : l’issue de notre relation était trop incertaine. «Tu m’avais manqué, pont final.» Et je crois que ce sont les seuls mots distinct qui ont résonné dans la pièce, les suivants étant la douce mélodie de nos retrouvailles. «Si j’avais pas été aussi fier, je t’aurais chopé dans ton repaire pour te dire que sept jours, c’était beaucoup trop long. Je détestais la façon dont tu avais l’air de gérer ça, avec facilité, mais je comprends mieux maintenant.» Et, étonnamment, l’apprendre me réchauffe assez le coeur pour clore ce chapitre par un baiser florentin. Il trahit que j’ai envie d’elle, de suite, et que je suspends le temps parce que cette douceur entre nous dame le pion à mes frustrations. «Et, l’autre fois, je t’avais suivi jusque dans une boîte de nuit parce que tu ne me tournais plus autour et que ça ma dérangeait beaucoup.» Elle était furieuse après moi et, quoiqu’il m’ait fallu du temps pour intégrer ses raisons, je n’avais volé ni sa mauvaise tête ni sa gifle. Cette soirée-là aura été cruciale, déterminante pour cette relation qui a débouché sur un mariage heureux. Mais qui l’aurait cru ? Qui aurait misé un kopek sur nous ? Qui, à part moi, quand j’ai saisi que ma vengeance était moins capitale que sa présence ? Plus tôt, elle m’a interrogé sur mes présomptions. J’ai éludé au la faveur d’un autre sujet. Quitte à sauter du coq à l’âne, j’y reviens et sa surprise ne m’étonne guère tandis que j’attrape sa jambe désormais enroulée autour de ma taille. «C’est pour ça que je me suis douté.» ai-je chuchoté comme si je partageais un secret qu’un quidam serait susceptible d’entendre. Me redressant légèrement, j’ai aidé son bas à glisser le long de ses jambes, en douceur et, surtout, avec une lenteur infinie, une lenteur calquée sur mon débit. Je les assume, mes aveux et je savoure chaque mot de ma confession. Je veux qu’elle lui fasse l’effet d’un bonbon sur la langue. « L’intensité de ce que je ressentais quand je te faisais l’amour…» Et ce qu’importe la façon. « Et, tu es devenue une nouvelle drogue pour moi. J’avais besoin de toucher ta peau.’» ai-je prouvé de ma main aventureuse bravant tant bien que mal l’interdit de ses sous-vêtements. Le dessein est limpide : je veux qu’elle frissonne comme hier et aujourd’hui puisque nous semblons à l’abri du temps. «J’avais besoin de t’embrasser.» Et un baiser se perd sur le coin de ses lèvres. «J’avais besoin de t’entendre soupirer à mon oreille.» Et, de nouveau, je m’emploie à ce qu'elle exemplifie mon propos sur le champ. «J’avais besoin de te sentir à moi. Ose dire que tu l'as pas ressenti toi aussi, je ne te croirais pas.» Ainsi je fonds sur ses lèvres à bouche-que-veux-tu : j’ai bien l’intention de me gaver d’elle aussi longtemps que Micah dormira. « J’en ai toujours besoin. J’en ai besoin.» ai-je soufflé contre ses lèvres, brandissant mon drapeau de mes doigts audacieux et coquins parti à la conquête de ses soupirs.
| Sujet: (amelyn #93) the sound of silence | Amos Taylor
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (amelyn #93) the sound of silence Mer 3 Jan 2024 - 22:43 | THE SOUND OF SILENCE Ai-je su à la seconde où j’ai posé les mains sur elle, sans plus me dérober, que nous construirions une famille ? Une vie à deux ? L’affirmer aurait quelque chose de romantique, mais ce serait un mensonge. Après lui avoir cédé, j’ai rempli ma tête de la certitude d’avoir commis une erreur jusqu’à ce que nos corps se retrouvent, qu’ils s’apprivoisent et qu’ils y trouvent un plaisir non dissimulé. C’était voué à ne durer qu’une semaine ou une de plus. Je l’ai même espéré au regard de mes motivations à intégrer le Club. La vengeance était mon moteur. J’ai pénétré l’antre de Mitchell en m’étant imposé des limites, des limites dictées par ma droiture. Coucher avec celle que j’ai assimilée à son amante était proscrit. Mais, comment aurais-je pu lui résister ? Mon épouse était et est toujours la tentation incarnée, raison pour laquelle je remarque plus que je ne réponds à sa question : «Tu as toujours autant d’occasion de te promener nue par contre. Mais tu ne le fais pas.» Je hausse un sourcil à l’instar des lourdauds qui se promènent dans des bars tandis que de la pulpe de mes doigts je cherche la peau nue de son dos. Évidemment, je me retiens de la déshabiller ; nous érigeons seulement la forteresse de tendresse qui nous entourera bientôt, ce n’est pas tout à fait opportun. je meurs d’envie de l’effeuiller juste à cause de mon obsession pour ses formes et de mes nobles sentiments. Je suis toujours amoureux de cette femme. Les années s’écoulent, les jours passent, et je demeure à sa cause acquise. Je la désire en un regard et, si je lui fais la guerre depuis mon arrestation, ce n’est pas faute d’en être moins fou. Je me réveille encore chaque matin en me répétant que j’ai de la chance qu’elle partage mon existence et je souris lorsque nous évoquons nos souvenirs alors que notre bateau est à l’agonie. « Le ballon. Je t’avais fait livrer un ballon avec écrit dessus : date, point d’interrogation. J’avais fait un effort, il était rouge.» Comme le camion de fleurs, ce qui n’avait pas servi à grand-chose. J’aurais engagé des mariachi qu’elle m’aurait recalé. Ce dont elle avait besoin, Raelyn, c’était que je me jette à l’eau, que je lui prouve que placer en moi toute sa confiance n’avait rien d’une mauvaise idée, que finalement, c’était dans la suite logique de notre relation au vu de tout ce que nous avons bâti. «Je ne suis jamais malade, donc j’ai dû mal à croire en ton histoire, mais c’était la seconde. La première, j’avais peut-être bien eu un accident de voiture un peu avant.» Et, par conséquent, un bras dans le plâtre et des côtes fêlées. «Et, la baleine ? C’était quand ? Tu te rappelles ? C’était impressionnant.» J’en avais eu le souffle coupé. Mon émotion était palpable sans que ça ne me gêne pour autant. La pudeur se transforme peu à peu en concept pour elle et moi. La preuve étant, nous soignons notre peine tantôt tangible au travers de cette discussion émouvante et légère à la fois. Elle me tire des sourires malgré ma crainte, et la déception qui en découlerait, si j’étais toujours prisonnier pour les nombreuses fêtes approchant. «Et, j’aime être enfermé avec toi pour ces occasions-là.» Son anniversaire et la nouvelle année. «Mais, au loft… sur…» Sur le catamaran, ce qui désormais impossible. Mon coeur se serre tandis que je me corrige. «En pleine mer… Mais pas dans cet appartement, pas si j’y suis obligé. Esprit de contradiction.» ai-je confessé, conscient sur ce qu’il est assimilable à celui des gosses. Je n’aurais probablement rien prévu de plus qu’à l’accoutumée et qui nous convient parfaitement : commander de la pizza et consacrer 24 heures - ou un peu plus - à nous ébrouer où bon nous semble. Mon bracelet autour de la cheville, j’attrape la folie des grandeurs par caprice. «Il est temps que ça cesse, oui. Je crois que, parfois, je suis plus tout à fait raisonnable.» m’a-t-il coûté d’admettre et à des kilomètres d’imaginer qu’une fois sorti du déni de ma perte - le moineau - je plongerai tête la première dans la fange de ma connerie et de l’égoïsme.
Sur l’heure, je ne réalise qu’en partie qu’il ne nous conduira pas au milieu de l’océan, là où l’horizon est si loin que leur bleu se confonde. Je ne songe pas qu’il s’agisse d’empêcher Raelyn d’y mettre les pieds pour y récupérer ce qui m’appartient. Je n’intègre pas parce qu’il existe encore, là, au cœur de cette conversation. «Je me suis moqué parce que je t’ai trouvée touchante de maladresse, mais que ça, je pouvais pas le dire, tu serais partie. » Faute à son ego de l’époque, que je n’ai pas cité, mais mimé de mes deux mains arrondies autour de ma tête, loin de mon crâne. L’espace a le diamètre d’une pastèque et je ris. Je ris de cette blague avant d’autoriser ma main à renouer le contact avec sa peau. «Depuis, ça va mieux, tu acceptes qu'il ne te fallait pas grand-chose pour me rejoindre. J’avais déjà une brosse à dents et une serviette réservée dans la salle de bain à ce moment-là ? » me suis-je enquis comme frappé d’une illumination. «ça, ça a été le premier indice. Je ne savais pas ce qu’on deviendrait, mais il se passait un truc.» L’évidence aurait sauté aux yeux de n’importe qui, sauf nous. «Et ça n’a pas été le seul.» Nous les avons semés autour de nous à chacune de nos rencontres. Je pourrais en citer beaucoup. De la même manière, je suis capable de définir l’instant précis où j’ai pris conscience de ce que j’étais tombé amoureux d’elle. Celui où le phénomène s’est produit ? Je n’en suis pas certain. Ce qui l’est, c’est le “pourquoi”. Celui-là, je pourrais le confier si mon attention n’était pas retenue ailleurs. «J’ai pas pu m’empêcher de faire le parallèle et… de me dire que c’était aussi une question de rencontre, de chance, de tempérament… enfin, je crois.» Je crois également que ma culpabilité a décuplé : j’avais échoué en matière d’éducation. «Je crois que je me suis surtout dit que c’était aussi une question de choix, mais…» C’est compliqué d’en parler et si je ne me renfrogne pas, je détourne le regard. Mon sourire s’efface. Ô, bien sûr, c’est temporaire. J’ai décidé que la peine ne nous accablerait pas maintenant. Plus tard. Il sera encore temps de s'inquiéter demain. N’est-il pas plus appréciable d’être détenteur d’un secret ?
Je m’approche de ma complice, je réduis les espaces au maximum, si mon nez et mes lèvres ont jusqu’ici caressé son visage, je m’interromps pour hocher la tête et pour la sonder de mes yeux bleus. Je suis tout ouïe et, bien entendu, conquis par cette révélation. «Et tu me dis ça seulement maintenant ?» Feignant d’être outré, je suis trahi par un sourire. «J’étais à Kilcoy. » J’avais à m’entretenir avec ma fille pendant un pèlerinage sur sa tombe en compagnie de son amie Lola. J’avais à lui expliquer que, parfois, l’attirance, ça ne se contrôle pas. J’avais à lui rapporter, en mots différents, que j’étais shooté à une femme qui m’aura finalement appris à être de nouveau heureux. «Ce soir-là, celui de l’ultimatum…» Celui où je me suis comporté comme un goujat, comme un animal incapable de réfréner sa trivialité, comme un drogué, tout simpelement. «J’ai appris quelque chose sur nous» Une vérité que le temps a rendu immuable, mais que je lui raconterai après l’avoir embrassée avec autant de douceur que d’amour. Ce baiser est porteur de l’émotion suscitée par sa révélation. Il est plus parlant que les mots, autant que ceux qui suivent : «Je ne t’ai pas attendue que le septième jour, mais tous… tous sans exception… sauf celui-là.» Mais qu’avons-nous à regretter ? Notre histoire est enviable. Au contraire, je ne la citerais pas toujours en exemple auprès de tous mes proches. « Si. J’étais un pauvre type quand je t’ai réclamé une bouteille et que je me suis endormi un verre à la main assis dans ton canapé.» Déjà mon nez reprend son itinéraire sur ce minois plus détendu que ces dernières semaines. Il ne découvre plus, mais ce n’est pas grave. Mes sens savent apprécier ce que le sort lui a offert de plus beau. «Si, je l’ai fait. J’ai fait tout s’écrouler, mais je l’ai fait quand j’ai été certain que je pourrais t’offrir mieux. Quand j’ai su que je pourrais construire quelque chose avec toi dont on serait fier.» Je chuchote à présent. Mes yeux cadenassés aux siens, mon coeur accélère tandis que je scande une vérité qui, à l’époque, n’avait pas fait l’unanimité auprès d’Olivia. «Où j’aurais tout arrêté.» J’aurais abandonné ma vengeance, pour elle, pour nous, pour ce qu’elle me rendait plus heureux. Le prix de ma vengeance ne valait pas tripette en comparaison de ce tout ce que m’a apporté Raelyn. «Vraiment. Mais tu ne me l’as pas demandé.» Elle s’y est même opposée et je lui en serai à jamais reconnaissant. Certes, Sofia est toujours présente, mais la douleur est moins prégnante et, si j’avais eu envie d’aborder des questions liées au présent, j’aurais ajouté : que malgré tout, je ne les compare pas, mes filles. Au lieu de ça, je resserre mes bras autour du corps de Raelyn et je me souviens. Je me souviens tout ce que j’adore sa petitesse entre mes bras. «L’intensité…» ai-je ensuite murmuré à son oreille comme si je n’étais pas passé du coq à l’âne.
| Sujet: (amelyn #93) the sound of silence | Amos Taylor
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (amelyn #93) the sound of silence Mar 26 Déc 2023 - 20:00 | THE SOUND OF SILENCE Certains penseront qu’il ne s’agit que d’un bateau, que d’un peu de bois, de plastique, de fibre de verre ou que sais-je encore : je me suis toujours plus intéressé au résultat qu’aux étapes de la confection. Je n’ai pas retapé la carcasse. A l’époque de mon acquisition, j’ai consacré de mon temps à vérifier la mécanique avec un vieux frère d’armes et avec mon frère Abe. Cette énergie et l’argent dévoué à le rénover comptent évidemment. Mais tandis que j’apprends qu'il succombe et qu’il ne restera rien à sauver du moineau, alors que Raelyn m’entoure de tout son amour pour apaiser mon cœur de sa douleur, ce n’est pas à l’huile de coude que je songe. Ma tête enfle plutôt d’une prise de conscience doublée d’une sacrée dose de souvenirs. La première est destinée à mon épouse : elle a un choc à accuser puisque le catamaran était le témoin privilégié de nos élans d’amour, d’affection et de passion. Ses murs pourraient raconter nos peines, nos chagrins et nos angoisses. Ils narreraient nos promesses, nos épreuves et nos victoires. Ils pourraient rapporter nos querelles les plus violentes et nos réconciliations les plus voluptueuses. Lorsque je luttais ardemment contre l’alcool et qu’une longue vie aux côtés de ma conjointe endossait le rôle d’ultime motivation, il me suffisait de fermer les yeux pour revenir en arrière et pour me retrouver là, au milieu du décor de notre havre de paix, et ainsi revivre nos réconciliations les plus éclatantes. Je ne dois pas non plus me forcer pour me rappeler de son sevrage, de ses difficultés, de mes efforts pour lui insuffler mon courage, de mes difficultés à éteindre mes élans amoureux, mais pour autant ne jamais reculer lorsqu’elle avait besoin de mes doigts dans ses cheveux pour lui masser le crâne, de mes mains contre ses articulations pour essayer de les dénouer de la douleur physique liée au manque. Dans ce divan, alors que gronde derrière les fenêtres une détestable tempête, les morceaux de notre histoire s’empilent, s’emboîtent et ma connerie de ces dernières semaines m’assène un coup de poing dans le ventre. J’en respire mal et, sur l’heure, j’oscille entre la souffrance de l’avoir blessé et celle de perdre notre repère. Aussi, je n’ai désormais plus qu’une option : partager ma peine sans pudeur et tenter d’apaiser celle de Raelyn qui ne parvient pas non plus à la dissimuler. Ce choix, je le saisis à pleine main comme un toréador attrape les cornes d’un taureau de ses paumes avant d’être embroché. J’y mets toute l’ardeur de mon désespoir et je prie pour trouver les mots et d’opérer les gestes pour atteindre mon objectif : nous soulager l’un l’autre afin que nous abordions le deuil à venir ensemble et non pas chacun de notre côté. Aussi, d’instinct et par habitude, j’ai distribué mes baisers sur ses paupières, ses joues, le bout de son nez et son front. Son front. Elle le presse contre le mien et, si ma nuque est enroulée de sa main, les miennes ceignent sa taille et je la presse contre moi. Je l’invite à annihiler toute forme de discrétion par vanité : elle n’a plus sa place entre nous. «Non.» Certes, j’y ai été sauvé d’une crise d’alcool, mais c’est presque anecdotique au regard des événements enregistrés dans ses archives. «On y a signé des accords.» Elle, de m’appartenir et moi, de respecter son rythme. « Je t’y ai vue plus souvent en maillot de bain qu’ailleurs.» Le plus grisant était blanc quoique je l’aie toujours préférée nue que vêtue de tissu, aussi fin et minuscule soit-il. «Une demande en mariage ratée aussi... .» Une de plus que j'ai distillée à travers le temps en différentes tentatives avant de gagner un “oui” grâce à la méthode idoine. «Un départ pour Paris pour le nouvel an ? J'espère que je serai libre pour cette année. Pour ton anniversaire, je me fais pas d'illusion. » Un sourire étonnant a fendu mon visage alors que je souligne pourtant un difficulté de vivre avec un bracelet. Ces derniers temps, ils sont rares et, pour ce soir, rien ne présageait qu’un exemplaire sincère puisse apparaître. « Et si tu as l’occasion de ramasser la malle que j’avais mise sous le lit de la deuxième chambre, c’est bien.» Elle renferme les objets liés à Sofia. Ne pas les récupérer m’accablera pour longtemps, peut-être toujours. Toutefois, je ne le précise pas. Pour l’instant, il est question de remonter le temps, de célébrer ce qui, avec le temps, nous a façonnés. Je ne peux pas tirer la tronche parce que je saigne que s’envole avec Olga un terrain, c’est vrai, mais pas les souvenirs. Ceux-là, ils sont gravés en nous, à jamais et, tirant dans le sofa mon amante, l’enlaçant pour que nos jambes se nouent et que mon corps soit au plus près du sien, que nos coeurs l’un contre l’autre chantent à l’unisson la même émotion.
Au plus proche de ma dulcinée, je me défais de mon t-shirt et relève doucement son débardeur. Je cherche à me réchauffer grâce à un peau à peau nécessaire à soigner mon chagrin. De mémoire d’homme, l’exercice m’a toujours consolé et nous n’échappons pas à la règle. Je n’en mène pas vraiment large : je me sens délesté d’un morceau de moi. Somme toute je trouve le courage d’évoquer des pans de notre relation. N’ont-ils pas le pouvoir magique de maintenir figé des semblants de grimaces plus agréables que celles exprimant la tristesse ? Elle existe, évidemment. Elle est palpable, tangible, mais j’essaie au maximum de la garder à l’extérieur de cette bulle que ma complice et moi tentons de gonfler autour de nous. «Si, j’en ai cuit, même si j’ai pas réussi à te faire participer pour que tu te sentes pas trop invitée.» Elle l’a été à l’instant même où l’idée de terminer cette soirée sur le catamaran : je choisis simplement de ne pas l’avouer. « Qu’est-ce qu’on faisait ensemble ce jour-là ? Tu te souviens ?» Etait-ce le fruit du hasard ? D’un début d’habitude que nous réfutions mais qui s’installait malgré nous ? L’avions-nous simplement prévu d’avoir, un peu plus tôt, croquer dans le fruit défendu ? « Moi, je me rappelle bien que ça a tourné en partie de cache-cache, qu’on n’a pas beaucoup mangé… ou en tout cas, pas beaucoup de pâtes. » Les circonstances s’y prêtent peu, et pourtant, mes lèvres glissent tout de même sur sa bouche et elles s’y attardent. « Je t’ai aussi demandé de me parler de toi. Je ne l’avais jamais fait. Ce que tu m’as dit ce jour-là, ça a changé beaucoup de choses. » Je n’ai pas essayé de déterminer si comparer le passé de Raelyn à l’aventure de Sofia sur Brisbane était malsain ou non : je me suis contenté de saisir qu’une rencontre peut tout changer… et que ma fille, elle, n’a pas croisé la route d’un faux prince charmant - Aaron n’en était pas un - et que d’aucuns ne pouvaient en être blâmé. « J’ai pensé différemment. Mais c’est pas pour ça que je t’ai enfilé mon t-shirt là fois où tu m'as demandé si tu devais partir. Je voulais que tu restes. Je l’ai vite voulu… et le lendemain, quand tu es partie…» Faute à mon ultimatum : la suite s’écrirait à quatre mains (les nôtres) ou avec celles diverses et variées de ses amants, mais alors sans moi. « Non seulement, je n’en avais pas envie et, en plus, j’ai eu l’impression que les sept jours suivants ont été les plus longs de ma vie.» Quoique j’ai resserré ma prise autour de mon âme soeur, j’y suis revenu rapidement. « C’est pas l’endroit qui fait les souvenirs. C’est pas parce qu’on avait ce catamaran à la Marina qu’on est heureux. Et, c’est vrai que je suis pas malléable, mais sans toi, j’en serais pas là aujourd’hui et je te parle pas du casino, du loft ou de Micah. Je te parle de moi en tant qu’homme. Je serais resté un pauvre type… Je sais pas ce que tu as vu en moi. Je le saurai peut-être jamais. Mais, je suis content que tu l’aies vus et, ça non plus, ça n’a rien à voir avec le bateau. Toi, Micah et moi… C’est ça qui compte, tu as raison.» ai-je appuyé non pas d’un long baiser - un de plus auquel j’ai pensé - mais en caressant son visage et son cou de mon nez, les paupières closes et mes mains, passablement sages, étendues depuis mon avant-bras le long de son dos.
| Sujet: (amelyn #93) the sound of silence | Amos Taylor
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (amelyn #93) the sound of silence Mer 20 Déc 2023 - 22:39 | THE SOUND OF SILENCE Si je m’arrête à tout ce qui pourrait m’inquiéter depuis le début de cette tempête, alors c’est vrai, je l’admets : en outre des peurs de Micah, mes angoisses ont été perpétuelles. Bien sûr, j’ai essayé de les ignorer, de les chasser, de m’adresser à elles en leur invectivant de s’enfuir, me fuir, de me foutre la paix, de me laisser vivre, de ne pas s’ajouter à ce qu’il m’est déjà pénible de vivre enfermé entre des murs que je refuse d’apprivoiser. Je ruminais hier, je le fais toujours aujourd’hui. Avoir conduit Micah dans son lit a simplement soulagé un postulat : elle a fini par se rassurer et c’est important pour mon coeur de papa. L’homme, en revanche, il ne l’est pas du tout, soulagé. J’ai essayé d’éviter les informations. je me suis raisonné tantôt seul tantôt à l’aide de mon garde-fou sur ce que nous avons pris toutes les précautions possibles pour préserver nos biens ou notre santé, qu’il s’agisse de la fratrie par rapport aux parents ou au ranch. Il en va de même pour Raelyn et moi s’il est question du loft, du casino et même du bateau. Notre catamaran est exposé plus que le reste de par sa position, mais nous n’en avons pas fait le parent pauvre pour autant. Tout ce qui pouvait être réalisé l’aura été. La Marina a été “protégée” et, pourtant, à l’écran, les images racontent le contraire et mon pessimisme prédit un drame. Dès lors, pragmatique selon les conseils de ma conjointe, je pars en quête de vérité. Armé de mon téléphone, je questionne. Je n’entends pas, j’écoute et au plus les mots martèlent mes tympans au plus je me décompose dans mon divan. Après avoir raccroché, je suis liquide et peut-être égoïste malgré moi. Si j'ai jugé inutile de rapporter ce que mes traits ont racontés, je n’ai fait allusion qu’à mes émotions. je ne l’ai pas réalisé, pas de suite. je n’ai intégré l’impact de cette perte sur ma compagne que grâce ou à cause de quelques mots : “je suis désolée.” Mais, de quoi ? N’est-ce pas ce que chantent les coupables après avoir commis une erreur ? Ne lui ai-je pas dit souvent après lui avoir fait mal ? Assurément. Mais, Raelyn ne m’a rien fait. Elle n’a pas provoqué le sinistre total du “moineau”. Elle n’a pas agi contre moi. Alors, au regard de de nos souvenirs, je prends conscience que nous partageons le même chagrin, qu’elle souffre tout comme moi, avec moi, autant que moi : notre havre de paix n’est plus et maintenant que j’observe la douce qui a, au préalable, posé sa main sur la mienne, je remarque sa lèvre qui tremble de façon frénétique. A contrario, je ne l’aurais pas remarqué au même titre que ses doigts qui se referment encore plus fort autour des miens. De nouveau, je prends une gifle, un coup de poing qui explique mon silence alors que je la dévisage, mon épouse. Ne supportant pas que j'aie mal, elle se propose d’affronter seule les adieux, non pas pour elle, mais pour moi, parce que j’en ai exprimé le besoin, et aussitôt mon cœur se déchire en deux. Pour cause ? Mon attitude générale, celle dont on a parlé, pour laquelle j’ai évité les promesses, que j’ai tenté de corriger, mais sans grand succès. Je dessine un parallèle et je saisis que je mène à mon épouse une guerre à cause de mes frustrations alors que nos peurs, nos douleurs, nos déception se sont toujours répondus en écho tout comme ce que nous partageons de plus beau. Nous sommes devenus au fil du temps et nous sommes restés malgré les années un couple fusionnel… et je n’ai été qu’un pauvre con.
Je crois qu’en cet instant précis, j’aurais aimé demander pardon, sauf qu’elle n’aurait pas compris, pas sans explication. Pour les formuler, ma tête devrait être vide de nos souvenirs, mais c’est faux. Ils se mélangent à d’autres idées à exprimer d’urgence. «Je ne veux pas que tu sois désolée pour moi» A mon tour, j’ai refermé mes doigts autour des siens tandis que mon corps bénit et reçois toutes marques d’affection émanant de mon âme soeur. Je les lui rendrai comme je peux et, pour commencer, j’embrasse son front « Parce que tu as le droit d’être désolée avec moi. C’était chez toi.» Je le lui ai dit un jour et je l’ai pensé du plus profond de mon âme. « C’était chez nous. C’était notre maison. Pour moi, ça l’était si fort que j’ai eu du mal à accepter le loft parce que chaque morceau de plancher m’a toujours ramené à toi. Je n’y ai presque pas de souvenirs là-bas dans lesquels tu ne tiens pas le premier rôle.» ai-je confessé avec une sincérité appuyée par un baiser sur le bout du nez de ma dulcinée. «Alors quand tu pourras aller lui dire au revoir, tu auras pas besoin d’avoir une pensée pour moi, mais bien comme tu le dis, pour nous. Et s’il y a quelque chose à y récupérer, je voudrais que ce soit que des choses qui nous rappellerons tout ce qu’on a traversé là-bas.» Mon émotion est palpable. J’ai du mal à dissimuler ô combien je suis ébranlé dans les fondations de mes émotions par la nouvelle. «Je suis désolé moi aussi, je le suis pour toi.» ai-je insisté comme pour illustrer mon propos puisque j’ai ajouté un “pour nous”, ce nous que je tire doucement vers le divan pour nous y allonger, nous y retrouver côte à côte. J’ai besoin de tenir mon épouse dans mes bras, d’enfouir mon visage au creux de son cou ou de lui offrir le mien comme cachette si ça lui était nécessaire. Je nous veux côte à côte parce que ce soir, alors qu’un pan de nos souvenirs n’a plus rien de matériel pour l’illustrer, je veux ressentir la chaleur de ma complice à travers ses vêtements, je rêve que le contraire existe aussi, que nous consolons nos cœurs mutuellement, que nous nous consolons tout court, finalement. « Je te l’ai peut-être déjà dit, mais tu te souviens le jour où on m’avait installé ma cuisine ? » Pour sûr, j’en mets ma main à couper que toute notre histoire n’a rien d’un vieux cadre terni par le temps : les couleurs en sont encore vivaces. Pour moi, elles le sont et, ce soir, je ne tire pas la conclusion que nous sommes le reflet de l’autre, je m’en rappelle. « J’ai préparé des pâtes et… en sortant de la voiture, j’ai hésité. J’ai hésité parce que je voulais pas que ça sonne comme un rencard, mais au fur et à mesure de la soirée, j’ai pris conscience que d’une certaine façon, ça l’était, à cause du bateau, parce qu’il rendait tout presque romantique malgré nous, même si on voulait pas l’être, tu trouves pas ? » J’ai tourné mon visage dans sa direction. Cette fois, ce sont ses lèvres que j’ai embrassé et quoique j’ai tenté un sourire dont la fadeur était évidente, il a au moins eu le mérite de traduire que je suis convaincu par cette première description de l’endroit qui nous a construit et que nous perdons, sur l’heure, de secondes en minutes…
| Sujet: (amelyn #93) the sound of silence | Amos Taylor
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (amelyn #93) the sound of silence Ven 15 Déc 2023 - 18:17 | THE SOUND OF SILENCE Évidemment je suis inquiet des dégâts dont pourrait être victime l’Octopus des suites de la tempête. Je me tracasse pour mon bateau et pour mes proches. Cette nuit, j’ai déployé des trésors de tendresse dans le but d’apaiser ma fille. Olga a agité l’atmosphère. N’importe quelle petite fille de son âge aurait souffert de ces bruits anormaux s’engouffrant à l’intérieur de ces murs auxquels elles s’habituent, mais qui ne sont pas tout à fait les siens. En réalité, peut-être s’est-elle pleinement adaptée à ce changement depuis mon arrestation et mon assignation à résidence. Peut-être en souffre-t-elle encore. Mon coeur de père tire-t-il au contraire des conclusions liées à sa propre culpabilité. Je n’en sais rien. Je réagis avec mes tripes plus qu’avec ma tête. C’est mon cœur de papa qui a eu mal, qui a consolé ou qui a choyé. Celui qui se rassure d’entendre la respiration de Micah s’alourdir. C’est cependant celui de l'amoureux qui rêve de nous couper du monde, Rae et moi, parce que les nouvelles sont forcément moches. Qu’allons-nous apprendre que nous ne devinons pas déjà ? Assurément, des horreurs et, revenant de la chambre de ma fillette, je regrette d’entendre le présentateur nous décrire des évidences. J’en pousse un soupir désolé presque inaudible. Je ne veux pas culpabiliser Raelyn de s’être connectée au monde. Cela étant, m’asseyant aux côtés de mon épouse, saisissant sa main dans la mienne et la caressant doucement du pouce, je réponds à ses questions en oscillant entre le tracas et son contraire. Je pense que la majorité des miens est en sécurité. Je crains pour mes parents qui, malgré l’intervention d’Abraham, vivent tout de même dans un ranch entouré de bâtiments en bois ou d’arbres qu’Olga, si j’en crois les infos, est capable de déraciner. Celui qui, en revanche, retient mon souffle, c’est Cahd «Oui. Je suppose que c’est le cas. Je suppose aussi que d'appeler la caserne serait une mauvaise idée. Non ? » Les lignes ont besoin d’être libres, pas d’être occupées par des frères angoissés. Pour ce qui est de de Bill et Maggie, la question est différente alors j’essaie tout de même de les joindre. C’est vain : ça sonne occupé. J’en déduis que les lignes sont coupées à cause de la violence des vents. En conclusion, j’ai beau joué au type fort et capable d’assumer que les circonstances l’impactent à peine, l’une de mes jambes cognent le sol anormalement. Je joue avec mon alliance de façon bien trop frénétique quoique la signification du geste soit aujourd’hui bien différente. Je ne peux que m’accrocher aux certitudes de ma conjointe qui, en général, est de bons conseils. «C’est effectivement du matériel. Et, le casino, c’est plutôt du solide. Dans le pire des cas, on aura des dommages de toitures, mais ça se réparera assez vite je pense.» Pour le mois, je n’ai pas fait grand-chose depuis la tour dont je suis prisonnier, mais veiller à ce que toutes les infrastructures soient renforcées, je m’en suis occupé par téléphone. Autant dire que je n’ai pas hésité à négocier les détails en mettant la main au porte-monnaie à chaque fois que ça aura été nécessaire. L’argent adoucit tous les cœurs. Ils dégagent aussi tous les horaires supposément chargés. Suis-je pour autant serein ?
Entraîné par l’optimisme de ma partenaire, est-ce que je pense chacun en sécurité et donc, moi, en droit de m’allonger à côté de ma compagne et de nous reposer en papotant de tout, de rien ou de nous, surtout de nous ? Bien sûr. Je vole un baiser. Je la rapproche de moi. je suis à deux doigts d’éteindre la télévision. Je suis cependant arrêté dans mon geste après avoir souligné avec aplomb que ç’en était tout pour aujourd’hui. Je l’ai souligné mais beaucoup trop tard. J’ai entendu le journaliste dire : “Marina”. J’ai reconnu le décor sur le petit écran. J’ai vu des bateaux que je ne connais pas, des images de lieux aux alentours où je n’ai jamais mis les pieds. Adepte du déni, j’aurais lancé un : “Je l’aurais mauvaise à leur place. Pas de chance pour eux.”. Sauf que je ne suis pas réputé pour être de ces hommes qui se sentent à l’abri de tous les dangers. Jamais je ne me dis : “ça n’arrive qu’aux autres”. Mon histoire m’a appris l’inverse… a contrario, je serais moins pénible pour mes proches à vouloir les surveiller ou à leur trouver des gardes du corps (ce combat-là n’est pas rangé aux oubliettes). Non ! Je suis le genre de type à imaginer le pire et ce sont les images de mon catamaran dévasté qui m'ont traversé l’esprit. Ce sont ces mêmes “dessins” trop réalistes qui ont augmenté ma nervosité sur l’échelle du tolérable, qui m’ont forcé à augmenter le son pour mieux entendre, qui ont arraché d’une voix, si pas tremblantes, pour le moins affermie par l’angoisse.Elle réclame un assentiment et il tombe. Le contraire n’aurait été que mensonge. Il me tombe sur le coin du rable avec un conseil supplémentaire : cherche des informations. Cherche-les au lieu de te rendre malade. «L’intendant. Il en saura plus. Personne n’est resté sur son bateau un soir comme aujourd’hui.» Ce qui rend l’autre option proposé par Raelyn peu viable. j’avoue, j’ai hésité. J’ai d’abord laissé mon téléphone tourner entre mes doigts avant de pianoter le numéro. Puis, j’ai eu un haut-le-coeur de reconnaître la voix de Mannigan. Elle ne pouvait rien présager de bon et dans ma poitrine mon coeur a cavalé. Il m’est remonté jusque dans la gorge. L’échange s’est alors résumé à des “très bien”, “Ok” et “J’ai bien compris”. C’est vrai. J’ai assimilé l’étendue de MA catastrophe. Je l’ai intégrée assez bien pour retransmettre mot pour mot, d’ici quelques secondes, ce qui vient de me frapper de plein fouet, m’a rendu muet et presque catatonique puisque j’observe mon portable comme si je le découvrais pour la première fois. Je ne saurais dire si c’est une caresse dans mon dos ou une question simple qui m’a ramené à la réalité. Ce dont je me souviens, ce sont des mots que j’ai prononcé : «Quand je suis arrivé à Brisbane, je l’ai voulu. Je l’ai voulu tellement fort que j’arrivais à me dire que chaque billet sale que je mettais dans ma poche.» En travaillant pour Mitchelle, au mieux c’était blanchit, mais jamais tout à fait propre. « Avait au moins le mérite de me donner une raison de plus de faire de tout ça, une qui ne serait pas juste poussée par la colère ou par l’idée de vengeance. Je te l’ai montré parce qu’il me plaisait et que ton avis comptait déjà pour moi.» Je me souviens parfaitement de ma spontanéité à lui proposer de prolonger la soirée avec moi dès lors que tout nous opposait, à commencer par ma cause. «Et il n’en reste plus rien. Plus rien de réparable. J’aurais préféré qu’il soit avalé par le fond, au moins il aurait été intact. nos souvenirs l’auraient été. » ai-je conclu, avachi dans le divan, l’éteignant cette putain de télé et ajoutant avec cette fatalité toujours teintée de rage : «Et je peux même pas aller jusque là au moins pour… je sais pas… récupérer un souvenir ou pour dire merci, tout simplement.» Mon attitude ressemble à celle des sentimentaux et tant pis si je perds en force et en valeur aux yeux de mon épouse. Je suis affecté, je n’ai pas envie de le cacher, je n’ai pas envie d’être plus fort qu’un roc, plus solide qu’une montagne alors que tout autour de moi me semble déjà si fragile.
| Sujet: (amelyn #93) the sound of silence | Amos Taylor
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (amelyn #93) the sound of silence Lun 11 Déc 2023 - 18:03 | THE SOUND OF SILENCE L’aimer comme au premier jour, le lui témoigner par des gestes éloquents dans une chambre à coucher ou lui susurrer à l’oreille des mots tendres dans le salon, dans la cuisine, avant qu’elle ne m’abandonne pour le casino ou qu’elle me rejoigne pour des instants plus tendres ou coquins. Rien de tout cela ne nécessite des efforts de ma part. Ce qui l’en est, c’est de maintenir sous cloche toute ma colère, c’est de mettre le doigt sur toutes les raisons qui la justifie ou qui l’intensifie, c’est de ne pas faire peser le poids de cette dernière sur les épaules de ma compagne. Cette démarche me réclame une énergie dont je ne dispose pas et si, jour après jour, j’ai véritablement essayé de museler les horreurs traînant sur le bout de ma langue et de dompter la recrudescence de rage qui s’est infiltrée dans mes veines, les résultats ne sont que moyennement probants. Parfois, quand Micah ne nous enchante pas de ses sourires, de son imagination ou de sa présence, mes mâchoires se crispent, mon estomac se noue jusqu’à m’en donner des crampes, mes poings se serrent et j’ai envie de frapper dans un mur ou dans un meuble. Je tiens bon parce que j’ai promis et, certains jours, c’est plus facile que d’autres. Celui-ci compte parmi ceux dit “acceptables”, mais pour de terribles raisons. Les informations ont annoncé une terrible tempête. La ville est confinée. Mes proches étant à l’abri, j’ai la chance d’avoir mon épouse auprès de moi et non auprès de nos employés, de ses dealers ou de ses investisseurs à faire bouillir la marmite pendant que je cherche la motivation à organiser une quelconque expansion pour nos affaires. Elle ne survient pas : je ne peux même pas visiter les bâtiments moi-même et je n’ai aucune envie de jouer les secrétaires. Passer des coups de fils, organiser des rendez-vous…, trop peu pour moi et c’est ce à quoi je songe tandis que je caresse doucement la peau douce des mollets de ma complice. J’y réfléchis parce que les images trop lumineuses et les voix agaçantes des personnages de dessins animés qui ébahi Micah ne m’intéresse pas le moins du monde. Je préfère me concentrer à profiter de l’instant, autant que mon humeur me le permet, parce que je n’ai pas menti à mon épouse. J’ai été sincère lorsque j’ai reconnu gâcher de précieux instants et quand j’ai promis de corriger le tir. Je n’ai pas non plus triché, la nuit précédente, lorsque j’ai consacré de ma douceur à rassurer notre petite fille effrayée par les ampoules grésillantes dans l’appartement, par le grincement des arbres secoués par les vents violents qui préparent Olga la tempête. Olga. Quelle prénom étrange. Il est de ceux avec lesquels on peut imaginer des histoires et j’ai rassemblé toute mon imagination pour en raconter une à une Micah qui, peu à peu, à défaut d’être pleinement rassurée, est tombée de fatigue. La nuit a été agitée. Notre sommeil a été entrecoupé par les sanglots de notre fillette. Sans elle réclamant notre affection, je crois que j’aurais gardé Rae dans mes bras tout au long de la nuit pour me souvenir qu’elle est supposée être mon garde-fou. Au lieu de ça, j’ai cherché le contact aussi souvent que possible et, en cette fin d’après-midi, je m’y colle encore avec toute ma bonne volonté. Je n’ai pas besoin de me forcer. «On pourrait aussi oublier que le monde tourne, mettre la petite au lit et rester que toi et moi.» ai-je proposé, l’air goguenard parce qu’il est une évidence immuable : le sexe me soigne de bien des émotions. Je fonds déjà sur ses lèvres pour suggérer ce qui pourrait l’attendre une fois notre fillette couchée. Peut-être n’ai-je pas été assez convaincant. Peut-être aurais-je dû entraîner la maman loin de l’enfant plutôt que de conduire cette dernière jusqu’à sa chambre. Peut-être. Certainement.
A mon retour, les images sur l’écran de télévision ne sont plus colorées de roses criards. Les rires des personnages ne donnent plus des envies de meurtres. Leur voix n’a plus rien d’agaçant de niaiserie. Un journaliste lit son prompteur d’un ton grave parce que la situation l’est. Il y a des morts à déplorer. «Oui. Midas est avec Jo et sa fille. Le ranch est barricadé. A part Chad, qui bosse, tout le monde est en sécurité. Mais, Chad… J’espère qu’il va bien.» Avec l’inquiétude retombe toute envie d’être grivois. «J’essaierais bien de l’appeler, mais il a prévenu qu’il ne pourrait pas répondre. La caserne peut-être. Qu’il soit là ou pas, j’aurais des nouvelles. Tu en penses quoi ? » J’ai tiré mon téléphone de ma poche, je l’ai fait tourner entre mes doigts, mais je ne me suis pas exécuté. Pour être honnête, je n’ai pas eu le temps de décider avec moi-même si prendre le risque d’avoir la tonalité sans le son valait le coup ou non. Brisbane déroule son décor dévasté par certains endroits et j’ai l’impression d’être le témoin de la fin du monde. «C’est déconné. Regarde, c’est complètement déraciné. Je vais quand même appeler mes parents.» ai-je remarqué au regard des arbres de ville arrachés de leur socle artificiel. Je me suis exécuté en m’installant au côté de ma femme, une main tendue vers son épaule. J’y enroule mon bras et je la tire vers moi pour nous allonger dans le divan et nouer nos jambes. Les siennes sont nues et, de nouveau, je les caresse parce que sa peau douce a le don de m’apaiser. «Ils ne répondent pas… et de toute façon, j’aurais rien pu faire. Je vais écrire à Abraham, je….» Je commence doucement à être irrité, mais je maîtrise. Je contrôle parce que Rae n’a pas besoin de ça. Je sens qu’elle aussi, elle arrive à bout de course. «Je pense vraiment qu’on devrait éteindre qu’on pourrait…juste profiter que le monde s’est arrêté pour arrêter le nôtre.» Je lui décoche un sourire qui transpire d’authenticité. J’ai envie de retrouver ces temps où nous pouvions échanger à propos de toutes les bonnes raisons pour lesquelles nous sommes si bien assortis, toutes celles qui expliquent que nous sommes mieux que les autres, plus heureux, plus proche du binôme que les quidams. Je suis tellement sérieux que je fais fi de cette nature artificiel du centre ville qui s’étend au milieu de la route, qui s’est écroulée sur le toit d’un véhicule. Je pense au propriétaire avec empathie, mais durant une seconde, juste une, car la suivante, je cherche les lèvres de ma dulcinée. A aucun moment je ne pense à la Marina jusqu’à ce que ce qu’elle soit citée et que les dommages soient décrits sous couvert d’une bonne nouvelle : pas de blessés, juste des pertes matériels. Ok. Mais, lesquelles ? Je lâche tout : ma femme, mon téléphone. J’attrape la télécommande, j’augmente le volume, je scrute chaque bateau dévasté offert en spectacle avec la peur au ventre : et si c’était le mien. «C’est quoi ça ? C’est toute la marina ? » ai-je demandé, bêtement, parce que ma femme ne détient pas davantage d’informations que moi. Elle constate à mon niveau. « Est-ce qu’ils ont l’air de dire que rien n’a été épargné, c’est ça ? »
| Sujet: (raelyn) never learned to raise my hand, was too busy raising hell | Raelyn Blackwell
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| Rechercher dans: tisser des liens Sujet: (raelyn) never learned to raise my hand, was too busy raising hell Ven 29 Avr 2022 - 19:00 | | Sujet: (auden) ho un manuale d'istruzioni dove "distruzioni" è scritto attaccato | Auden Williams
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| Rechercher dans: tisser des liens Sujet: (auden) ho un manuale d'istruzioni dove "distruzioni" è scritto attaccato Sam 20 Fév 2021 - 6:00 | Répertoire des sujets (2/2)décembre 2020 213. repas famille #2 ≈ ginny (#92), damon (#1), savannah (#5), anastasia (#5), cade (#3), saül (#14), elise (#5), giovanni (#1) 221. so i showed up at your party ≈ ezra #6 222. man on the moon ≈ chloe #2 224. kids falling in love ≈ ginny #98 226. another shade of us ≈ ginny #100 228. those days should last ≈ bennett #2 232. we always walked a very thin line ≈ damon #3 233. it's all about being good neighbors ≈ thomas #2
novembre 2020 212. i've read between the lines ≈ damon #2 214. a storm is threatening ≈ ginny #93 216. people should fall in love with their eyes closed ≈ chloe cohen 217. for what it's worth ≈ anastasia #6 218. the things we left unsaid ≈ helena #5 219. raging ≈ giovanni #2 220. ohana means family ≈ caterina medici
octobre 2020 203. l'heure du diable ≈ river shears 207. and there is yours, and there is mine ≈ ginny #88 210. the hurricanes & the earthquakes ≈ ginny #90
septembre 2020 197. these strangers ≈ matt (#7) & bailey (#13) 198. quand le chat n'est pas là ≈ dalina #2 199. l'enfer du décor ≈ dimitri horowitz 200. but with the beast inside, there's nowhere we can hide ≈ rudy gutiérrez 201. and the wind began to howl ≈ marius #3
août 2020 146. i've heard there was a secret chord ≈ ariane #8 148. misguided old mule ≈ simon #2 150. cosmic bites ≈ ginny (#70) & sage calhoun 151. you shake my nerves and you rattle my brain ≈ dalina mora 153. felt the healing in her fingertips ≈ matt #6 154. better than a spa session ≈ anastasia (#2) & ginny (#71) 155. no time to wallow in the mire ≈ théa gilbert 156. where's the truth in the written word if no one reads it ≈ brianna watkins 160. calling home ≈ margot dubois 161. there were voices down the corridor ≈ ellie epstein 162. hold back the river ≈ ginny (#73) & bailey (#8) 164. shortline ≈ ginny #74 174. kindly unspoken ≈ bailey #11 175. grosse frayeur ≈ jax collins 176. pourquoi je fais ça déjà ≈ ludmila rappaz 177. oops i did it again ≈ noa jacobs #2 178. acting like grown-ups ≈ elise #4 183. lost in translation ≈ ginny #80 184. all i see ≈ ginny (#81), bailey (#12) & jill (#11) 185. nightrain ≈ dylane #7 188. give and take ≈ anastasia #3 & saül #13 189. timey wimey stuff ≈ noa #3 193. an ocean of violets in bloom ≈ violet burton 195. i've a heart of gold in the smallest size ≈ novella bettinelli 196. lo sai che ci sono anch'io ≈ anastasia #4
juillet 2020 136. a miserable affair ≈ clyde wakefield 139. oh the vision i had could not compare ≈ ginny #64 141. panem et circenses ≈ ginny (#67), elise (#3), saül (#9), cosimo (#2), savannah (#5), cade (#2) & ana (#1)
juin 2020 134. family portrait ≈ jack (#2) & saül (#8)
mai 2020 96. the sweet escape ≈ jordan fisher 97. dancing on broken glass ≈ willow myers 98. when icarus fell ≈ noah d'aremberg 99. just like a moth drawn to a flame ≈ loris baumann 105. together we're alone ≈ heïana (#1) & ginny (#47) 106. don't bleed on my floor ≈ ezra #3 107. le parrainage vert [event] ≈ ginny #48 108. exposition wrighlin ≈ grace (#2), lola (#6) & ginny (#49) 109. smoke on the water ≈ may glitters #3 110. in the jungle you must wait ≈ ginny #50 111. 'til the dice read five or eight ≈ saül #6 112. drapeau blanc ≈ ginny (#51) & lola (#7) 113. i can poison the skies ≈ leo barton 116. silhouettes dancing till the curtains drop ≈ harley cole 118. an outspoken soliloquy of dreams ≈ ginny #53 120. if you need me i'll be in space ≈ mia mckullan 121. as you walk to the toll of the bell ≈ simon adams 122. poi sei arrivato tu e tutto si è fermato ≈ ginny #55 123. hand over hand ≈ saül (#7) & ariane (#7) 124. it wasn't me ≈ itziar #2 127. i'm not breaking down i'm breaking out ≈ ginny #58 128. we're running with blood on our knees ≈ ginny #59 129. reason to paint ≈ cosimo williams #1 130. le parrainage vert ≈ ginny (#60), helena (#2) & heïana (#2) 131. like chess moves, you the queen, i'm protectin' you ≈ helena #3
avril 2020 84. oh hi mark ≈ matt mcgrath #5 85. les jeux ≈ lola (#5), jill (#10), grace (#1) & ginny (#39) 86. like a living stone ≈ ginny mcgrath #41 87. damnatio memoriae ≈ ginny mcgrath #42 89. get it over ≈ halsey blackwell 91. blackbird singing in the dead of night ≈ ginny mcgrath #44 92. bitter are the wars between brothers ≈ saül williams #3 93. à trois mesures ≈ ginny (#45) & sebastian
mars 2020 62. hearts that break the night ≈ ginny (#19) & jill (#6) 64. time like this ≈ ginny mcgrath #21 65. rivers running ≈ ginny (#22) & yelahiah 66. joyeux anniversaire ginny ≈ ginny (#24), amis & famille mcgrath 67. fix things up ≈ ginny (#25), jill (#7) & bailey (#3) 68. oh lying in secret to myself ≈ léo (#9), ginny (#36) & yelahiah (#2) 70. i'll meet you in the underground ≈ ginny mcgrath #27 72. all the colors ≈ ginny (#28), jill (#8), lola (#4) 73. two worlds ≈ ginny (#30), jill (#9), bailey (#4) 74. see how deep the bullet lies ≈ ginny mcgrath #31 75. the hand that calls you forward ≈ ginny mcgrath #32 77. i'm fallin' again ≈ ginny (#34) & bailey (#5) 78. the planet of nerver-ending dreams ≈ elise williams 79. we live through scars this time ≈ bailey fitzgerald #6 80. i've got a thousand butterflies ≈ ginny mcgrath #35 82. make the rules up on my own ≈ ginny (#38), matt (#4) & lily 83. the world's a little blurry ≈ ginny mcgrath #40
février 2020 56. whellcome ≈ matt (#3), jill (#5), ginny (#16) & lola (#2) 57. as long as ≈ ginny (#17) & lola (#3) 59. in nomine patris et filliii ≈ daniel williams (#1) 60. mariage avec robin-hope ≈ robin-hope (#3), ginny (#17) 61. it's a quiet and starry place ≈ ginny mcgrath #18
janvier 2020 45. sarcasm isn't an attitude ≈ clément (#1) & ginny (#23) 47. golden fingers ≈ sinead ells 48. brotherhood ≈ saül williams #1 51. you tell me ≈ léo ivywreath #8 142. somewhere between the ceiling and the wall ≈ ginny #68 158. what we wrote ≈ ginny #72 179. born to run ≈ ginny #76
décembre 2019 37. how much of you is real (...) ≈ ginny (#11) & léo (#7) 38. we'll get nostalgic for disaster ≈ rosalie lovegood #2 40. bending dreams ≈ léo ivywreath #6 42. and then there were none ≈ bailey (#2), jillian (#4) & ginny (#12) 43. blew in from the storm you lost your way ≈ ginny (#13) & isaac (#4) 44. christmapocalypse ≈ everyone 46. not on my watch, old man ≈ clément (#2) & allan (#3) 49. every night is like a daze ≈ ginny mcgrath #14 50. l'éléphant dans la pièce ≈ lola wright #1 58. and if i had to crawl ≈ savannah williams (#3)
novembre 2019 25. put on your war paint ≈ allan winchester #2 30. mariés au premier regard (casting) ≈ may glitters #1 31. and then it went all black ≈ jack (#1), isaac (#3), léo (#5) 32. on trees and birds and fire ≈ ginny (#8), isaac (#2) & robin-hope (#2) 35. breaking not so bad ≈ andy rivera #2 54. i went to hell last night ≈ jeremiah & ariane (#6)
octobre 2019 24. happy moment ≈ savannah williams #1 26. can't help thinkin' that i love it still ≈ léo ivywreath #3 29. young as the morning, old as the sea ≈ jillian mcgrath (#3), ariane parker (#5), bailey fitzgerald (#1), ginny mcgrath (#7), isaac jensen (#1), matt mcgrath (#1), allie oakheart (#1), levi mcgrath (#3) 34. got nothing left (...) ≈ ginny mcgrath #10 - novembre 2019. 157. no time for losers ≈ noa jacobs #1
septembre 2019 18. everytime the sun comes up ≈ jillian (#2), ariane (#3) & levi (#2) 19. maybe i just want to bother you ≈ archibald ford 20. la plus belle femme de brisbane ≈ allan winchester 21. are you drinking tonight ≈ asher (#1), kane (#1) & ariane (#4)
août 2019 17. le passé (...) ≈ lukà (#2), jillian (#1), ariane (#2) & levi (#1)
juillet 2019 12. how cold the tear can feel (...) ≈ terrence oliver & ginny mcgrath (#5) 14. sans toi (...) ≈ thomas owens-beauregard 15. i flew up to your arms ≈ léo ivywreath #2 16. the artist ... or almost ≈ lukà petterson (#1) & ginny mcgrath (#4)
juin 2019 1. calls for an alarm ≈ ginny mcgrath #1 4. n'étudiez le beau qu'à genoux ≈ léo ivywreath #1 5. comme dirait JFK, faut pas se laisser abattre ≈ sid bauer 6. new beginning ≈ itziar cortes de aguilar #1 8. go to heaven for the climate and hell for the company ≈ harvey hartwell 9. pizza !! pizza ? pas pizza ≈ joseph keegan & raelyn blackwell (#3) 10. even when (...) ≈ ginny mcgrath (#2) & raelyn blackwell (#4) 11. papa-paparazzi ≈ andy rivera & itziar cortes de aguilar (#2)
décembre 2018 182. ho preso appunti per tutte le volte ≈ ginny #79 187. wasted acres ≈ ginny #83
2018 209. it's just a light ≈ ginny (#89), olivia (#1) & jacob (#2) 215. night in bloom ≈ ginny #94 223. forget the dream away ≈ ginny #97
mars 2018 3. darklands ≈ ariane parker #1
2017 33. i heard she was asking (...) ≈ ginny mcgrath #9
2016 7. rebels and mutineers running wild and running free ≈ raelyn blackwell #2 55. ukiyo ≈ ginny mcgrath #15 125. our lives get painted in scars ≈ ginny #56 190. keep me in a daydream ≈ jesse gibson #1 227. speed of dark ≈ ginny #101 & bennett 235. things were all good yesterday ≈ ginny #103 330. the mists had all solemnly risen now ≈ cristina weatherton
2015 22. we have nothing to lose (...) ≈ rosalie lovegood #1 173. non believer ≈ bailey #9 186. pretend the world has ended ≈ ginny #82
2013 117. les histoires d'amour finissent mal ≈ helena horowitz
2012 145. when the evening falls ≈ helena #4 240. far-close ≈ bennett #3
2010 28. i'm sure i'll find it ≈ ginny mcgrath #6 114. you shot and leavin' me raw ≈ alec strange 137. built on glass ≈ ginny #63 138. nothing nowhere ≈ ginny #65 143. between the lines ≈ ginny (#69), jill (#11) & pete 147. use your hands and my spare time ≈ bailey #7 173. stay awake with me ≈ bailey #10
2009 53. let hop burn in your eyes ≈ ezra beauregard #1 70. quiet and alone ≈ ginny (#26) & jillian (#8)
2008 41. it's darkest hour before dawn ≈ matt mcgrath #2 88. watching from afar ≈ ginny mcgrath #43 95. i've seen the world, done it all ≈ marius #2 115. locking up the sun ≈ ginny #52 119. they hear the beat but they don't know the words ≈ ginny #54 135. come down from the clouds ≈ ginny #62 140. i will try to fix you ≈ ginny #66 149. kiss and not tell ≈ ginny (#69), jill (#12) & liam (#2)
2007 71. ocean eyes ≈ ginny (#29) & saül (#4) 76. apri la porta e raccogli il mio cuore ≈ ginny mcgrath #33 100. needle and the thread ≈ ginny #46 165. paint it red ≈ ginny (#75) & raphael 181. ci saranno lividi di cui andare fiero ≈ ginny #78 211. flying to the moon ≈ ginny #91 225. my mind filled in the blanks ≈ ginny #99
2006 63. above these troubled waters ≈ ginny mcgrath #20 81. here comes the fall ≈ ginny mcgrath #37 126. don't stop me ≈ ginny (#57) & liam taylor 133. while you are young ≈ ginny #61
2005 2. draw me like one of your french girls ≈ raelyn blackwell #1 36. i'm not afraid of burning bridges ≈ marius warren #1 192. hope and expectations ≈ elizabeth warren
2003 104. marche ou rêve ≈ jacob copeland
2000 23. i don't give a damn about my bad reputation ≈ robin-hope berry 101. i let my guard down and then you pulled the rug ≈ elise #2
1999 271. young and innocent ≈ eliana ferragni #1
1998 52. i bet my life ≈ saül williams #2 103. high as a kite ≈ saül #5 144. take me to church ≈ saül #10 180. il cuore consumato ≈ ginny #77
1997 102. paradise syndrome ≈ bella williams
1989 163. freakin' out the interstate ≈ saül #12
autres dimensions 90. what comes after ≈ raelyn blackwell #4 - zombies 166. warzone ≈ dylane bradford #1 - zombies 167. die die you zombie bastard ≈ dylane bradford #2 - zombies 168. aboard the mission ≈ dylane bradford #3 - zombies 169. youngblood ≈ dylane bradford #4 - zombies 172. in that latticework ≈ jamie keynes - fantômes 191. zombieee ≈ dylane #8 - zombies 202. première plaie d'égypte ≈ ginny #84 - momie 204. seconde plaie d'égypte ≈ ginny #85 - momie 205. troisième plaie d'égypte ≈ ginny #86 - momie 206. cinquième plaie d'égypte ≈ ginny (#87), saül (#14) & ariane (#9) - momie 264. shadow specters ≈ james #2 - slasher 267. i don't like your little games ≈ damon #8
univers alternatifs 13. won't let you go ≈ ginny mcgrath #3 - juillet 2019. 27. i'd give up a hundred thousand loves (...) ≈ léo ivywreath #4 - 2023 94. hit me baby one more time ≈ ezra (#2) &co - 2009 152. heaven is a place on earth with you ≈ ezra #4 159. what we had ≈ saül #11 170. you're yesterday's child to me ≈ dylane #5 171. le léopard te va si bien ≈ dylane #6 192. stalkage ≈ dylane #9 194. la solitude fait des ravages ≈ noa #4 208. souviens toi que je t'aime ≈ ezra #5 292. scooby-doo bidou, where are you ? ≈ ezra #11 302. vivian #2 (bunyip) 334. olive (gothique) 335. siham (gothique) 336. james #14 (gothique) 337. ruben (slasher) 338. ruben #2 (slasher) | Sujet: ∆ trouver un toit (logements) | LE DESTIN
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| Rechercher dans: nouer des contacts Sujet: ∆ trouver un toit (logements) Dim 3 Juil 2016 - 13:31 | | | |
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