Il rêvait d'être pompier, d'être astronaute, et ils partiront pour l'Espagne dimanche. À défaut d'être en mesure de se rattacher à quoi que ce soit d'autre d'un quotidien chaotique qu'elle ne s'explique pas, Chloe se rattache à des détails qui lui permettent d'apprendre à mieux connaître celui qu'elle croyait à tort connaître par coeur. Elle en a pleins d'autres, des questions pour Clyde. Sa couleur préférée, l'aliment qu'il déteste le plus. La chanson qu'il écoute en boucle dans sa voiture jusqu'à la chanter à tue-tête, s'il est du genre à chanter à tue-tête quand il est seul d'ailleurs. Elle a les lèvres qui brûlent d'interrogations toutes plus naïves, niaises et superficielles possible, elle a la joue qui bouille du fantôme du contact des doigts de Clyde venus une seconde plus tôt.
“T'as entendu?” “Oui, ça vient de là je crois.”
Puis, rien ne va plus. C'est bien sûr le moment de revenir au pourquoi du comment, c'est évidemment la fin de la pause, des quelques minutes d'humanité qu'ils ont réussi à se gratter avant de finir par devoir retourner là où le devoir les appelle. Là d'où ils ne se déroberaient jamais malgré l'épuisement qui les accable. “Je monte, va chercher quelqu’un.” “Fais pas de conneries.” qu'elle le supplie, murmurant à son oreille les prunelles horrifiées dédiées à la silhouette qu'elle voit là-haut, trop haut. Elle embrasse sa tempe aussi, énième geste de réconfort, avant de partir de son côté quand lui file du sien.
Elle cherche la sécurité à l'intérieur Chloe, elle cherche qui que ce soit pouvant venir prêter mains fortes. Elle cherche des explications à la crise de l'homme mais aussi à la crise du monde en général. Quelle imbécile de croire qu'elle arrivera à tout expliquer, elle qui est si cartésienne, si logique d'habitude. Quand elle passe devant une chambre tragiquement vide par contre, les fils se touchent et les informatisons se complètent. Il est le mari. Il est l'âme en peine qui est restée au chevet de sa femme pendant des heures de temps, à la voir et à l'entendre souffrir. Il aurait tout donné sa vie en premier pour elle ; et elle, elle s'en est allée. “Elle était en paix, quand elle est partie.” la voilà qui est montée sur le toit, Chloe et sa voix douce, Chloe et ses gestes si lents. Il a mal, il souffre, elle tente le tout pour le tout en choisissant des instants de douceur à travers sa noirceur à lui. “Elle ne voudrait pas que vous alliez la rejoindre ainsi. Quittez le bord, revenez vers nous.” Cohen qui parle pour la patiente, Cohen qui parle pour sa femme. Elle est à la hauteur de Clyde maintenant, ils font front. La suite l'effraie plus qu'encore qu'il y a une poignée de minutes pourtant.
je suis horrible je décide du sort du gars au dé sérieux mon condo en enfer va avoir une vue sur le mordor
EDIT : DAMMIT CATH
WIN : il est convaincu, il quitte le bord de l'immeuble mais fond en larmes dans les bras de clyde {#}bromance{/#} SO CLOSE : il hésite, décide de ne pas sauter mais ses lacets se prennent dans la rambarde et le voilà tête dans le vide suspendu par ses chaussures FAIL : bon ben finalement le speech de chloe a servi à rien et je me sens déjà horrible je dirai pas qu'il saute et qu'il meurt ah fuck je l'ai dit