Samedi 26 juin 2021À l’image de la scène entre Anna et Hans, notre chanson se termine par une demande en mariage. Je prends plaisir à l’acter, je me rends compte, l’idée de le faire pour de vrai me passe même par la tête. Un jour, sans doute, si je sais que c’est ce qu’Erin souhaite. On échange un délicieux baiser et ce n’est que lorsque les gens se mettent à applaudir que je retrouve la réalité. On s’embrasse au beau milieu d’une foule de gens qui
nous regardent.
No big deal. Ma meilleure amie me demande si j’aurais osé lui faire une vraie demande et je rétorque en lui demandant si elle aurait réellement dit oui. Je veux savoir… ne sait-on jamais. Elle change complètement d’attitude, semble toute nerveuse tout d’un coup, elle ne me regarde même pas et se balance d’une jambe à l’autre. Peut-être que le mariage ne l’intéresse toujours pas… même avec moi.
No big deal. « Peut-être…. » Je passe mes mains sur ses épaules pour essayer de la rassurer. Ça me fait plus quelque chose que je ne l’aurais cru qu’elle ne me donne pas un
oui assuré. Charlie m’a demandé ce que le Adriel d’il y a vingt ans pensait du mariage; et la vérité, c’est qu’il voyait le mariage comme étant ultra romantique, un moyen de s’unir avec la femme de sa vie pour… toute la vie, justement. Ce n’était pas la cérémonie ou quoi qui m’attirait, mais vraiment le romantisme du truc, l’idée d’être
officiellement lié à quelqu’un. Ce n’est qu’en vieillissant que j’ai repoussé l’idée du mariage pour toutes sortes de raisons… Mais avec Erin, je le considère réellement. Un jour, peut-être. Je tente de faire un peu de suspens en lui indiquant que je ne l’aurais pas mariée si elle avait été réellement Elsa. Elle me questionne du regard et je lui avoue que je suis amoureux d’elle… Et
oh boy, amoureux, c’est minimiser ce que je ressens pour elle. Mes joues s’enflamment à mes aveux. Ça fait beaucoup trop longtemps que je les retiens en moi.
« Je ne serais la femme que d’un seul homme. Et il est là » Ses doigts enlacent les miens alors que mon coeur prend du volume et bat beaucoup plus vite. Je crois que j’ai ma réponse, finalement.
On passe la journée à faire des attractions. On ne se lâche pas. Je suis sur un petit nuage et j’ai décidé que je n’en redescendrai jamais. On décide de profiter des boutiques avant de regagner notre chambre d’hôtel. M’enfin,
elle a décidé et je la suis. J’ai bien tenté de protester au départ, faire du shopping n’est vraiment pas mon fort, mais j’ai cédé, parce que c’est Erin et qu’on est ici à la base parce que je voulais lui faire plaisir. Et elle adore faire les boutiques, alors… logique. Je fais le tour du petit magasin rapidement alors qu’elle s’attarde plus longtemps sur ce qu’elle trouve.
« WOUAH LA VACHE » Je suis en train de regarder les tasses et je me tourne vers elle en fronçant les sourcils. Elle tient un sac à main dans ses mains.
« Joli », je fais en m’approchant d’elle. Je me rends compte qu’il s’agit d’un sac du film
Là-haut. Erin fixe le prix.
« Quatre-vingt euros? » je m’exclame. Mes lèvres se serrent pour m’empêcher d’essayer de la convaincre de ne pas l’acheter, que c’est trop cher. Mais on est à Paris, à Disney quoi, et puis c’est moi qui paie tout le reste. Si elle veut acheter des souvenirs plus dispendieux, c’est elle qui voit… Je m’éloigne parce que les mots me démangent. Elle m’interpelle pour me montrer le t-shirt qu’elle a choisi pour Gary. J’éclate de rire.
« AH! Le chat marron, c’est lui! » Je réalise soudain de quelle peluche il me parlait à la patinoire. Le chat marron avec un oeil qui va rendre l’âme, c’est Scar.
« Gary m’en a un peu parlé, de votre soirée… Ça avait l’air fou. » Je ne m’aventure pas plus sur le sujet, comme la raison pour laquelle je n’y ai pas assisté, c’est parce que je voulais laisser de l’espace à ma meilleure amie après notre dispute. Et aussi parce que ce soir là, je le sais, Erin a pris d’un drôle de gâteau, et je n’aime pas la savoir dans un état vulnérable comme ça. À une prochaine boutique, Erin achète une lampe d’Aladdin pour Link.
« J’espère qu’il la mettra pas dans sa chambre, elle est vraiment trop cool, je veux en profiter aussi », je lance en riant alors qu’on passe à la caisse. Puis, je la suis jusqu’à une autre boutique. Je commence à avoir faim. Elle m’assure que c’est la dernière. Et c’est qu’aussi, j’ai hâte de lui montrer ma chanson… j’ai hâte que mon noeud à l’estomac disparaisse. Chaque boutique supplémentaire est un moment de plus où je ressens la nervosité qui grimpe en moi.
« Erin! » je l’interpelle, tout sourire, en lui faisant signe d’approcher. Je lui montre les deux sweats de Mickey et Minnie.
« Pas le choix, on les prend », je lâche en fouillant pour trouver nos grandeurs. Bien sûr qu’il nous faut un truc qui match, c’est la tradition; un peu comme nos sweats de Noël. On vient de les acheter et Erin repère quelque chose sur une étagère. Je la tire doucement par le bras.
« Okayyyyy, ça suffit, Riri », je dis sur un ton que je veux autoritaire, mais j’ai probablement zéro crédibilité.
« Maiissssss » Je laisse glisser mes doigts sur sa nuque et elle enroule son bras autour du mien.
« Oublie pas qu’on va aller visiter Paris, aussi », je lui rappelle doucement avant d’embrasser sa joue. Il faut qu’elle fasse attention à son compte en banque aussi. Je lui propose un restau sur le site de Disney, mais il faut d’abord qu’on passe à la chambre nous changer… Elle est persuadée que ce n’est pas mon seul but, mais elle ne se doute pas de ce que je lui prépare. Je ne dis pas
après, t’sais… Elle presse le pas et c’est pratiquement moi qui doit la suivre en presque courant et en riant.
Une fois dans notre chambre
royale, je l’invite à s’installer sur le lit et reviens quelques instants plus tard avec ma guitare. La chanson terminée, j’attends sa réaction avec impatience, toujours un peu nerveux de m’être autant ouvert à elle comme ça. Ça me fait vraiment étrange, tout ça, déjà de lui révéler exactement ce que je ressens… Je m’étais résolu à ce qu’on ne soit que les meilleurs amis du monde, et ça m’allait… en surface, je suppose. Je réalise maintenant à quel point j’espérais qu’elle ressente un jour les mêmes choses que moi, du moins qu’elle veuille vraiment qu’on soit en couple. Erin me surprend en se jetant sur moi et en me donnant une tonne de bisous et de
je t’aime synchronisés. J’enroule mes bras à sa taille en n’en revenant toujours pas qu’on puisse être aussi proches que ça, aussi collés, qu’on puisse s’embrasser… mmmm, je ne m’en lasserai jamais. Je lui avoue une nouvelle fois que je suis amoureux d’elle. Je l’aime tellement, ça en fait presque mal. La peur que ce ne soit qu’un rêve est toujours dans le fond de ma tête, mais elle s’efface tranquillement. Mon
amoureuse rit en plissant le nez.
« Je suis amoureuse, accro, complètement dingue de toi Lord Manders » Elle se penche davantage pour me donner un bisou esquimau. Ses mots me font l’effet du soleil d’Hawaï sur ma peau. Ils sont doux, chaleureux, me font sentir vraiment trop bien… Je relève la tête pour lui lécher le nez en me remémorant le chocolat que je lui avais étendu là quand on a sauté le pas pour la première fois il y a une dizaine d’années.
« Ta peau goûte toujours aussi bon », je murmure contre ses lèvres dans un petit rire. Avec ou sans chocolat.
Erin se détache après un unième baiser en affirmant qu’il faut qu’elle aille se préparer si on veut aller dîner bientôt. Je grogne. Elle n’a pas tort, mais je serais bien resté ainsi encore un moment.
« J’ai froid », je lance alors qu’elle entre dans la salle de bain. Elle me tenait au chaud, sur moi comme ça. Connaissant Erin, elle ne prendra pas cinq minutes pour se préparer. Mais je n’arrive pas à me lever pour autant, je suis juste trop bien sur ce lit, à fixer le plafond, à penser à nous deux… Ce lit-même sur lequel on a fait l’amour hier. Mmmm. Ma main se tend pour attraper ma guitare et je la pose sur mon ventre pour en gratter des cordes au hasard. La douche coule et le son est relaxant. J’aimerais bien aller la rejoindre… Mais lorsque je tente d’ouvrir la porte, je découvre qu’elle est verrouillée. Soupir dramatique. Je retourne m’installer sur le lit pour rêvasser. Lorsqu’elle finit par sortir, je me retourne sur le ventre pour l’admirer, avant de me lever et de lui passer une mèche rebelle derrière l’oreille. Je la complimente et ça la fait rire pour je-ne-sais-quelle-raison.
« Rien n’est trop beau pour toi mi amor » Mi amor. Ce surnom me fait fondre.
« Mais je suis totalement sincère, mon p’tit chat », je réplique, amusé, en enroulant mes bras à sa taille pour l’attirer plus vers moi. Elle enroule les siens à mon cou.
Dieu qu’elle sent bon. Erin veut aller voir la Tour Eiffel dès ce soir et je ne compte rien lui refuser. Si elle veut y retourner tous les jours suivants qu’on sera ici, je la suivrai. Je lui propose même de dîner directement dans Paris.
« Okey. Alors allons en ville » Je souris en l’enlaçant davantage. Sauf que je commence à avoir de drôles d’idées tellement elle me fait de l’effet et je me recule en m’éventant. Il faut qu’elle arrête… peu importe quels pouvoirs magiques elle exerce, car on ne sortira jamais.
« Va prendre une douche froide ça va te faire du bien » Je ris en me sauvant à la salle de bain avant que je ne mette mes idées à exécution. Mes yeux ne manquent pas la constellation d’étoiles et de petits coeurs sur la vitre de la douche. Un grand sourire se pose sur mes lèvres et j’y ajoute même quelques petites étoiles et coeurs à côté. Ils sont beaucoup moins jolis que ceux d’Erin. Je saute dans la douche, mais sous l’eau chaude — froide, non merci, le froid très peu pour moi — et sèche vigoureusement mes cheveux à la serviette pour le peu qu’ils soient mouillé. J’ai bien fait attention de ne pas les mouiller dans la douche. Un séchoir?
Quesséça? Trop long. J’enfile un costume plus chic et sort pour annoncer à ma meilleure amie que je suis prêt. Un peu mal à l’aise dans une telle tenue dont je n’ai pas l’habitude, je reste planté devant elle en ne sachant que faire de moi. Elle se gratte la gorge.
« Okay, je préviens, je crève les yeux à toutes les filles qui vont oser te relooker ce soir mon amour. T’es beaucoup trop canon là. Ça ne devrait pas être permis d’être aussi beau » J’ouvre la bouche, surpris par sa réponse, cherchant à quel point elle est sérieuse. Elle blague, c’est sûr. J’éclate finalement de rire en m’approchant pour la serrer contre moi, plutôt content qu’elle me trouve de son goût, il faut dire, et ayant l’impression que je ne m’habituerai jamais à ce qu’elle m’appelle
mon amour.
« Premièrement, ma chérie, je te promets que tu es la seule fille qui m’intéresse et qui m’intéressera », je lui glisse en la regardant dans les yeux. Au point où je n’arrive plus à flirter avec d’autres quand je sors, depuis un bon moment déjà.
« Deuxièmement, je t’en prie, ne crève les yeux de personne. » Je ris.
« Si tu te retrouves en prison, tu seras loin de moi et je serai dévasté. » Je soulève son menton de mon index et dépose mes lèvres délicatement sur les siennes, sans appuyer, parce que je ne veux pas défaire son rouge à lèvres. Et aussi parce que je risquerais d’en avoir sur la bouche aussi.
Notre Uber roule en direction de la Tour Eiffel, Erin a posé sa tête sur mon épaule et je lui caresse le bras alors qu’on regarde les jolies lumières de la ville. Puis, je me dis que tant qu’à être dans Paris, autant marcher, on ne sait jamais quelles surprises une telle balade pourrait nous réserver. Alors qu’on commence à marcher, bras dessus, bras dessous, je lui dis que si elle voit quelque chose qui lui plaît, qu’elle me le dise.
« Le grand gaillard là » Je plisse les yeux en cherchant autour de nous de qui elle veut parler.
Quel grand gaillard, pff. Mais elle incline la tête sur mon épaule et je comprends qu’elle parle de moi.
« Il me plait bien » Pris d’une énorme bouffée d’amour pour elle, je m’arrête et la prends dans mes bras en la soulevant du sol et en la faisant tourner.
« Je suis tout à toi », je lui souffle à l’oreille en la reposant sur le sol. Que dire d’elle… elle me plaît plus que bien. Je ne peux pas me passer d’elle. Un marchand de roses attire mon attention. Bien entendu, j’en profite pour en acheter un à ma petite amie. Pour aller avec sa robe, bien sûr… Erin la porte à son nez pour la sentir.
« Elle est magnifique » On poursuit notre marche et on arrive dans Montmartre. C’est tout illuminé et en couleurs, c’est calme. Je décide que j’adore ce petit coin de Paris. Erin m’entraîne dans une boutique de souvenirs et, tout de suite, elle salue le vendeur en français.
« Bonsoir », je répète avec le pire accent du monde. Erin l’a beaucoup mieux que moi. Elle déambule dans la boutique et je la suis jusqu’à une tablette sur laquelle se trouvent de petites boîtes. Elle se saisit d’une et tourne le remontoir et c’est là que je réalise qu’il s’agit d’une boîte à musique. Je reconnais la mélodie, bien que je ne pourrais pas chanter les paroles à part pour dire
la vie en rose. Erin, par contre, ne se gêne pas pour la fredonner. Mais comment elle fait pour se rappeler de ces paroles qui sont dans une langue étrangère? Elle me fascine. Je l’écoute avec grande attention. Je ne me lasserai jamais de l’écouter chanter, et que dire de chanter en français… J’applaudis avec le vendeur. Elle semble toute nerveuse, comme si elle était tellement dans sa bulle en chantant qu’elle avait oublié qu’on l’écoutait.
« Ça ira bien avec les clés de l’appartement » Elle agite un porte-clé devant mes yeux et je le prends dans ma main pour l’observer de plus prêt.
« Ça fait toi », je commente, tout sourire. On passe à la caisse et on sort rejoindre les rues de Montmartre. On marche encore et encore, je pourrais faire ça à l’infini avec elle à mes côtés. Le Pont des arts apparaît enfin. Erin, toute excitée, s’agenouille devant une multitude de cadenas.
« Hoooo regarde tous ces cadenas mon coeur. » Mon coeur. Tout sourire, je m’accroupis à côté d’elle et laisse mes doigts jouer dans ses cheveux en observant le cadenas qu’elle me montre.
« Apparemment les amoureux scellent leur amour avec un cadenas portant leur initiales. Je trouve ça tellement romantique. On devrait en mettre un nous aussi » « Les amoureux », je réponds, béat, réalisant que c’est ce qu’on est.
« On reviendra demain si tu veux… ma chérie », je glisse en me relevant, puis en lui tendant la main pour l’aider à se relever à son tour. Ça me fait toujours aussi étrange de lui trouver des petits surnoms d’amour comme ça. Et pour le cadenas, la vérité, c’est que j’en ai fait faire graver un, mais je l’ai oublié dans ma valise parce que je ne pensais pas qu’on viendrait ce soir. Et puis ce serait mieux de jour, parce que je veux capturer ce moment avec elle et notre cadenas par des photos…
« LE BATEAU !!! Viens ! On va manger un bateau. Ça faisait partie de la liste » Mon regard suit le sien alors qu’elle observe un bateau passer sous le pont.
« Je te suis », je lance. De toute manière, je n’ai pas vraiment le choix parce qu’elle empoigne ma main et nous traîne jusqu’à notre embarcation. L’idée de manger là avec elle, sous les étoiles, me plaît très bien.
« Pour deux s’il vous plaît » On nous conduit à une table tout près du bord, en terrasse. C’est magnifique. Erin l’est aussi. Elle rayonne, même. De la musique en fond nous berce. Mon genou frôle le sien sous la table. Je ne la lâche pas des yeux. Je vis un rêve éveillé, c’est fou. On est arrivés juste à temps sur le bateau-mouche, car il ne tarde pas à partir. On nous amène l’apéritif en nous annonçant qu’il s’agit de champagne. Tellement
fancy et adulte. On a commencé par trinquer avec du jus de pommes quand on est entrés à l’école secondaire, et une quinzaine d’années plus tard, on trinque au champagne.
« À nous » « À nous », je répète en cognant mon verre contre le sien.
« À toi, ma meilleure amie, ma personne, ma petite amie… » Dire ces trois petits mots tout haut me parait toujours aussi surréel.
« À Paris et à ce voyage extraordinaire avec toi », je termine avant de prendre une gorgée du champagne.
Le serveur s’approche de nous pour nous apporter un premier plat — l’entrée —, tout sourire, et les yeux louchant drôlement sur Erin et… je rêve? Particulièrement sur sa poitrine. Je me racle la gorge et il semble prendre conscience de ce qu’il fait et de ma présence parce qu’il tourne la tête dans ma direction.
Bat les patte. C’est ma petite amie. *rugissement masculin et tout dans ma tête*
« Bonsoir monsieur et madame, bienvenue à bord. » Je cligne des yeux parce que je ne comprends pas grand chose de ce qu’il vient de dire
en français.
« In English? » qu’il demande, réalisant soudain qu’on n’est pas d’ici. J’observe Erin en me demandant si elle a compris, elle. Sûrement. Le serveur poursuit dans notre langue maternelle.
« Comme apéritif, ce soir nous servons du foie gras de canard avec baguettine toastée. Comme plat principal, ce sera du suprême de poulet fermier avec pommes de terre rôties et sauce crémeuse aux champignons, ainsi qu’une sélection de deux fromages français de saison. Comme dessert, nous avons de la pâte glacée aux fruits de la passion au yuzu. Avez-vous des allergies? » Je secoue la tête.
« Non, pas d’allergies », je répète.
À part au fait que tu louchais sur ma copine. « Très bien. Prenez le temps de manger l’apéritif et je vous apporterai le repas principal dans environ une heure. Faites-moi signe si vous avez besoin de quoi que ce soit. » On le remercie et il part.
« Il avait le regard un peu trop baladeur », je marmonne en croisant les bras sur mon torse.
Respire, Adriel, respire. J’inspire, j’expire. Je souris. Erin se trouve devant moi, on navigue sur la Seine et on va manger un excellent repas. Je décroise les bras et me penche plutôt sur la table pour attraper les mains d’Erin dans les miennes. Juste à ce moment-là, le band commence une musique vraiment douce, parfaite pour un slow… Ed Sheeran, le
king des chansons d’amour. Erin m’a mentionné qu’elle voulait danser avec moi sur un bateau-mouche… nous y voilà. Cette chanson est littéralement
parfaite. Sans y penser une seconde de plus, je me lève et m’approche d’Erin, lui tend la main pour l’inviter à se lever.
« Milady Manders, voulez-vous m’accorder cette danse? » Well, I found a girl, beautiful and sweet (Alors, j’ai trouvé une fille, belle et douce) / Oh, I never knew you were the someone waiting for me (Oh, je n’ai jamais su que tu étais la personne qui m’attendait). Je la tire vers moi, pour l’entraîner un peu plus loin, sur un semblant de piste de danse.
’Cause we were just kids when we fell in love (parce qu’on n’était que des enfants quand on est tombés en amour) / Not knowing what it was (On ne savait pas ce que c’était) / I will not give you up this time (Je ne te laisserai pas tomber cette fois). Gardant sa main dans la mienne, je la fais tourner sur elle-même, avant de poser mon autre main dans le bas de son dos pour la rapprocher vers moi. Avant que mon frère ne se marie, ma mère m’a fait revenir de voyage quelques jours avant pour que je prenne des cours de danse. Elle m’a littéralement obligé en m’affirmant que c’était important qu’un homme sache danser. Je pense qu’elle avait comme idée que je rencontre une fille célibataire lors du grand jour. Et aussi parce que cette manière de danser est mieux vu que de simplement y aller au rythme de la musique, je suppose. Mais j’ai invité Erin comme
+1, je savais que si elle était là, que je ne risquais pas de m’ennuyer. Et comme j’étais entre deux voyages, je voulais profiter au maximum de passer du temps avec elle. Finalement, j’ai dansé, mais avec elle seulement. On a fini par s’éclipser en plein milieu de la soirée pour aller traîner sur la plage non loin de là avec des petits gâteaux du buffet à desserts.
Erin se laisse guider par mes mouvements, mais elle ajoute sa petite touche propre à elle. Je la regarderais à l’infini mouvoir ses courbes dans sa robe rouge splendide et
sexy.
Baby, I'm dancing in the dark, with you between my arms (Bébé, je danse dans le noir, avec toi dans mes bras) / Barefoot on the grass, listening to our favorite song (Nu pied sur l’herbe, en écoutant notre chanson préférée) / When I saw you in that dress, looking so beautiful (Quand je t’ai vu dans ta robe, tellement belle) / I don't deserve this, darling, you look perfect tonight (Je ne le mérite pas, ma chérie, tu es parfaite ce soir). Ma main caresse inlassablement son dos, mes prunelles sont plongées dans les siennes, il n’y a qu’un petit centimètre qui sépare nos bouches l’une de l’autre… Je la fais tourner elle-même une autre fois avant de la laisser tomber légèrement vers l’arrière, doucement, au ralenti. Les yeux et le coeur amoureux, je ne la lâche pas du regard et on se retrouve finalement de nouveau nez à nez. Les dernières notes de la chanson sont jouées, et je pose enfin mes lèvres sur celles d’Erin pour un baiser passionné.
« J’en reviens toujours pas… » Je lève les yeux pour les plonger dans ses émeraudes.
« Jamais dans mille ans je me serais imaginé que ce voyage à Paris prendrait cette tournure. » Je ris contre ses lèvres.
« J’ai pas envie de rentrer… » Une nouvelle chanson est entamée, légèrement plus rythmée. Elle est en français — je crois —, mais elle me plaît déjà.
« Une autre danse, Milady? » je lui demande en commençant déjà à me mouvoir contre elle. Après tout, on a encore le temps avant le repas. Même s’il faudrait manger l’apéritif, mais {#}
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