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 I now walk into the wild ☼ Gautelisa

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Message(#) Sujet: I now walk into the wild ☼ Gautelisa I now walk into the wild ☼ Gautelisa    EmptyVen 24 Mar 2017 - 3:32


I now walk into the wild
Gautelisa

La voiture est chargé de deux sacs, adapté à leur taille respective et de quoi planter un tente digne de ce nom. L'excitation d’Oliver est palpable et pour une fois Gauthier lui aussi n’est pas mécontente. Avec toutes les activités plus ennuyeuse les une que les autres que l’école d’Oliver organise en voilà enfin une qui a capté son attention. Une nuit de camping en forêt. C’est quelque chose qui le connaît et Oliver aussi puisqu’il l’a déjà amené plus d’une fois avec lui. Depuis qu’il est en Australie il redouble évidemment d’attention, la faune australienne n’étant pas de plus docile. Quoi qu’il en soit pour cette sortie scolaire, Gauthier s’était volontier proposé, il avait de l’expérience et ça ne le dérangeait pas de partager sa passion avec des enfants bien au contraire. « Tonton je peux prendre ton chapeau d’aventurier ? » Il regarde son neveux amusé et se diriger vers l’armoir pour sortir son chapeau et le visser sur sa tête. « J’ai mieux pour toi. » Rapidement il se saisit du paquet cadeau qui traîne plus loin et le donne à son neveu dont les yeux brillent. « Pour moi ? » Il hoche la tête le regardant ouvrir le cadeau pour découvrir son propre chapeau. « MERCIIII. » Il le met sur sa tête aussitôt et va s’observer dans le miroir. « On y va ? » L'excitation de son neveux est palpable. Un regard à sa montre et il hoche la tête. Tous deux sautant dans la voiture et se rendant jusqu’au lieu de rendez vous, non sans avoir été cherché deux petits copains d’Oliver sur le chemin.

Quand il dépose un pied sur la terre fraîche et que la forêt se dessine devant lui un sourire immense se dessine sur son visage. « Gauthier ! » Il reconnaît cette voix - tourne la tête pour voir Gabriel courir vers lui avec joie. « Trop bien ! C’est vrai que tu sais faire un feu ? » Il rigole un peu passant une main dans les cheveux du petit garçon. « Mon champion préféré. Je te montrerais si tu veux. » Il a pris de quoi se faciliter un peu la tâche, sinon ils en auraient pour deux heures avant d’avoir un feu digne de ce nom - mais ça fera l'affaire avec les enfants. Son regard d’un coup est attiré par une autre silhouette qui s’approche un peu plus timidement de lui. « Elisabeth… » Il l’observe, sentant le pincement caractéristique de son coeur. « Tu viens aussi ? » Au vu de ses vêtement il connaît déjà la réponse. Évidemment il ne peut pas nier qu’il a pensé à cette possibilité, et préféré la chasser de son esprit pour ne pas décevoir son neveu en annulant à cause de ça. Ils ne sont pas des enfants... Sont entourés et ont d’autres choses à faire que de se parler ou même de se regarder. Rapidement d’ailleurs l’un des professeurs leur demande de se rassembler pour leur donner les consignes de sécurité, à tous puis aux accompagnateurs plus précisément, ils n’y a pas beaucoup d’enfants et cinq adultes son présent mais il est question de rester vigilant.

Ils se lancent à la suite de ça dans une marche à bonne allure, volontairement il évite Elisabeth, se concentre sur les enfants alors qu’ils s’enfoncent dans la forêt, il parle des animaux, des arbres et de la nature en général, c’est un domain qu’il connait bien et qui semble intéresser les enfants, assez pour que les deux premières heures de marche aucun des petits ne se plaigne. Rapidement vient la pause de midi et ils trouvent un petit coin proche d’une rivière pour manger leurs sandwichs préparés à l’avance. Cette fois enfin il se rapproche d’Elisabeth, pas désireux de manger en compagnie des enfants trop bruyants et pour certains bien mal éduqués. « Je peux m'asseoir avec toi ? » Il y a deux autres adultes pas loin mais il pose quand même la question avant de la rejoindre sur son bout de boit, le regard vers la rivière. Un moyen aussi de s’assurer que les enfants ne plongeront pas dedans sans leur accord. « Tu vas bien ? » Il pose la question après quelques minutes de silence. Un silence qui semble presque normal entre eux - là au milieu de la nature dans un élément qu’ils connaissent si bien tous les deux.
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Message(#) Sujet: Re: I now walk into the wild ☼ Gautelisa I now walk into the wild ☼ Gautelisa    EmptyVen 24 Mar 2017 - 23:12


I now walk into the wild ☼ Gautelisa    660728gautelisa2
« Elles sont géniales ! Merci maman ! » Le sourire de mon fils est contagieux et lorsque ses bras entourent difficilement ma taille, je ne peux faire autrement que de me baisser pour répondre à ce mouvement de tendresse. Je l’aime plus que tout et le fait qu’il partage une de mes plus grande passion – même si cela est loin d’être étonnant – participe au renforcement de notre lien depuis toujours. Déjà lorsqu’il était bébé, nous l’amenions en randonnée sur notre dos avec Daniel, mais depuis que nous sommes ici, je considère qu’il est bien assez grand pour faire des petites marches par lui-même et cela le rend plus heureux que jamais à chaque fois que nous nous équipons pour partir faire une petite virée dans un lieu encore inconnu. Son visage s’éclairant devant des landes vierges me rende plus fière que s’il venait tous les jours avec les meilleures notes de la classe. Je vois en lui, à travers son regard, ses rêves et ses passions, un petit garçon magnifique que ce soit personnellement ou bien envers les autres. Il peut de temps en temps paraitre perdu et ayant besoin de soutient, mais il reste un enfant de quatre ans qui est perdu entre un père qui l’a abandonné, une mère pas si présente que ça et un changement de pays et d’environnement relativement récent. Là, devant moi, exhibant ses nouvelles chaussures de randonnées, remplaçant les anciennes devenues trop petites, il me rappelle moi à son âge lorsque nous partions avec ma propre mère découvrir les montagnes d’Irlande. Partageant parfaitement ce domaine, c’est tout naturellement que j’ai accepté la demande de sa maîtresse à la recherche de parents pouvant encadrer les enfants pour deux jours de randonnées/camping. Rapidement partie et devant l’école, je vois Gabriel disparaître, plus rapide que la lumière vers… Gauthier. Décidément, cet homme est partout. Je ne pensais pas que le revoir de sitôt, à croire que Brisbane est la ville la plus petite du monde… J’avance tout de même vers lui, souhaitant ne pas perdre mon fils, voulant aussi m’assurer que j’arrive à en gérer un avant de me lancer à en encadrer plusieurs pendant deux jours… La demande de mon fils face à l’homme des montagnes face à lui me fait sourire, tu n’as pas idée mon ange de ce qu’il peut t’apprendre dans les montagnes… La réponse de Gauthier me sert la gorge et m’oblige à me mordre la lèvre alors que je rentre probablement dans son champ de vision, son regard se dirigeant vers moi… « Elisabeth… » Je ne sais comment il fait, comment il se débrouille mais à chaque fois, sa voix déclenche des frissons incontrôlables dans mon corps et la moindre fragrance de son parfum arrivant à mon nez provoque le réveil des centaines de papillons habitant mon être. Pourtant je ne réagis pas, ne souhaitant rien montrer, ne laissant rien paraitre. « Tu viens aussi ? » Je souris presque malgré moi, mais la réponse parait évidente. Pas uniquement de par mes vêtements et le sac que je porte sur le dos, mais aussi parce que je ne pourrais dire non à une virée à la nature, et encore moins une virée pour faire découvrir la beauté de ce sport et de notre nature à une classe d’enfants ayant l’envie de découvrir et d’apprendre ce monde. « Je ne voyais pas comment refuser, j’ai tout tenté pour me convaincre de ne pas le faire, mais on ne peut dire non à l’appel de la nature. » Je dis cela avec un léger sourire taquin, je sais qu’il le comprend mieux que personne, ce qui explique aussi sa présence ici. Je ne le voyais pas refuser un moment à gambader quelque part dans les environs et prendre l’air, sans même avoir à faire un sport trop intense, cela nous permettait de partir à l’aventure, et avec autant d’enfants, que ce soit pour lui ou moi, je pense que notre grande épreuve est là.

La journée se passe étrangement plutôt bien. Formée par les professeurs aux techniques pour ne pas perdre les enfants et pour assurer la sécurité, je m’en sors sans trop de dommage. Toujours pas de blessé, nous sommes assez fiers de cela, même si je pense vraiment que les profs ont le pied moins sûr que certains des enfants, notamment Gabriel, Oliver et même Chara la fille de mon cousin a l’air d’être plus à l’aise à traverser des ponts en tronc d’arbre que la maîtresse qui devient pâle dès qu’un enfant crie au serpent pour s’amuser. La pause du midi arrive rapidement et tous en ronde, les enfants sortent leurs pique-niques heureux de pouvoir se reposer un peu même s’ils gambadent déjà pour jouer aux ballons ou au chat. La rivière étant tout de même bien proche, je m’assois un peu plus loin, le regard fixé sur l’eau, sans vraiment regarder les enfants, la tête axée sur mes pensées et bien loin de la forêt et des attractions pourtant parfaites que nous pouvons y trouver. « Je peux m'asseoir avec toi ? » Cette voix, sa voix me sort de mes rêveries qui le concernait presque totalement. J’ai presque l’impression d’avoir été prise sur le fait et relève le menton pour le regarder m’assurant inutilement qu’il s’agit de lui. Seul sa question aurait pu me mettre un doute. J’acquiesce, je ne vais tout de même pas le virer, je ne vois pas comment je pourrais le faire, surtout que je suis loin d’en avoir l’envie. Je le laisse s’installer à mes côtés sans avoir la force ou le courage de commencer par moi-même la discussion. « Tu vas bien ? » Plusieurs minutes se sont écoulées depuis que nous sommes sur ce tronc sans même que je ne touche à mon repas, pourtant ce silence n’a rien de gênant, il aurait pu rester ainsi durant des heures. Nous savons et nous connaissons les biens faits de la nature sur l’autre et il n’y a pas de raisons pour ne pas en profiter dans un demi-silence que nous arrivons à créer même si proches des enfants. J’avale une gorgée d’eau ayant surement plus besoin de m’hydrater que de me nourrir et tourne le regard vers lui alors que son visage est toujours planté sur l’eau, son calme apaisant surement tout autant que pour moi tout son être. « Ça va… » Je ne sais pourquoi mais je n’arrive à lui en dire plus. Nos derniers échanges restant toujours frais dans mon esprit, et son parfum si proche de moi à cet instant est bien trop puissant pour que mes pensées ne s’égarent pas trop facilement. Je me force pourtant à tourner le regard et à le reposer sur le groupe d’enfants, tentant de me donner aussi bonne conscience. « Je sais que tu ne peux résister à la nature, mais j’avoue que je ne te voyais pas venir t’entourer d’autant d’enfant par toi-même… » Je souris, même s’il est parfait avec son neveu et … même avec mon fils, je n’arrive toujours pas à voir Gauthier comme un homme patient face à des enfants plus ou moins tenables… Même pour moi, cela peut être difficile à des moments mais alors pour lui qui tient tellement aux bonnes manières et à la fermeté… « Tu ne te serais tout de même pas adoucit avec le temps, tonton Gauthier ? » Même si elle peut le paraitre, ma question est loin d’être anodine. Cela va bientôt faire neuf mois que j’arpente les rues de Brisbane, et plusieurs mois que nous nous croisons régulièrement avec Gauthier. Notre dernière altercation, chez moi n’a pas été de tout repos, sentimentalement, émotionnellement et sur le tout le plan psychique. Seulement, je pense que malgré tout, malgré que nous ne soyons pas d’accord sur tout, malgré toutes les différences et les similitudes que nous partageons, malgré cette attirance non négligeable que j’éprouve pour lui, je lui dois la vérité. Je ne suis pas sûre d’être prête, pour le moment, je ne le suis pas, mais je le lui dois et plus je retarde l’annonce, moins sa réaction sera la bonne, je le sais et pourtant, je n’arrive jamais à trouver ce moment opportun qui me permettra d’avancer. Savoir, s’il devient doux, si les enfants seront un jour dans son projet personnel, savoir est un trait qui me tient à cœur et pourtant qui ne regarde que lui… Le laissant, je me plonge enfin dans mon repas, tentant une bouchée, mais rien ne passe, je le regretterais peut-être plus tard, mais pour le moment, je suis incapable de manger. « Donc tu forges déjà Oliver à prendre ta relève à ce que j’ai pu voir ? » Souhaitant continuer la conversation, sans l’alourdir, je tente une approche légère et pourtant si évidente, ce gamin est amené à devenir un Gauthier numéro 2 s’il continu même si je veillerais à prévenir Théodora de certains points à surveiller de très près si c’est réellement le cas.


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Message(#) Sujet: Re: I now walk into the wild ☼ Gautelisa I now walk into the wild ☼ Gautelisa    EmptyLun 27 Mar 2017 - 18:53


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Gautelisa

Il va s'asseoir à côté d’elle mais garde le silence. Respire l’air frais de la nature, le calme qu’il aime tant et que seul les quelques rires des enfants brisent. Il s’enivre avec culpabilité de l’odeur de la blonde à ses côtés sans ressentir le besoin de parler. Elle le connaît, elle sait que c’est n’est pas un mauvais signe mais une habitude chez lui. Il préfère le silence au banalité surtout dans cet environnement. Pourtant il finit par rompre le silence pour la questionner. Peut-être plus par politesse que parce qu’il pense qu’elle va lui répondre sincèrement. « Ça va… » Quelques instants il pense que la conversation va en rester là. Repose son regard sur la rivière sans en demander plus. Il sent le regard de la jeune femme sur lui mais ne lui rend pas, persuadé que c’est mieux ainsi.  « Je sais que tu ne peux résister à la nature, mais j’avoue que je ne te voyais pas venir t’entourer d’autant d’enfant par toi-même… » Un léger sourire se dessine sur les lèvres du brun alors qu’il pose les yeux sur son neveux. Il est vrai que les enfants n’étaient pas forcément un évidence pour lui, il avait pourtant toujours pensé qu’il serait père un jour. Aujourd’hui cette idée semblait bien loin de lui. « Tu ne te serais tout de même pas adouci avec le temps, tonton Gauthier ? » Cette fois il tourne le regard vers elle, avant de porter sa bouteille à ses lèvres prenant son temps avant de répondre. « Certaines choses changent quand on a un enfant dans sa vie. » D’autre par contre restaient similaires de toute évidence, mais il avait dû apprendre à être un peu plus conciliant. « Je ne t’apprends rien j’imagine. » Il lui adresser un sourire un peu complice avant de reporter à nouveau son regard sur Oliver. Cette petite tête brune qui a chamboulé toute leur vie familiale mais que jamais il n’a su regretter. « Donc tu forges déjà Oliver à prendre ta relève à ce que j’ai pu voir ? » Oliver son chapeau sur la tête à l’air d’un vrai aventurier c’est un certitude. Et puisqu’il sera sans doute le seul capable de prendre sa relève alors autant qu’il l’y prépare oui. « J’ai de la chance, il aime la nature comme moi. » Ce qui n’était clairement pas le cas de ses deux autres frères qu’il fallait forcer pour sortir de leur lit avant midi et pour venir marcher un peu avec lui. « Mais il est bien plus intéressé par la navigation, il doit tenir ça de son grand-père. » Ce n’est pas une habitude pour Gauthier de parler de son père, ses parents n’ayant jamais réellement fait parti de sa vie. Mais si il y a une chose qui a su l’espace de quelques années rapprocher l'aîné de la famille et son paternel c’est la navigation, son voilier. Et il espère sincèrement qu’Oliver ne tienne que ça de son grand-père le reste étant presque entièrement à jetter.

Gabriel et Oliver ayant fini de manger ils s’amusent maintenant ensemble, lui rappelant inévitablement ces instants partagés chez Elisabeth. « Je ne m’étonne pas de voir que Gabriel aime ce genre de sortie lui aussi. » Avec un père comme Daniel et une mère comme Elisabeth il aurait fallu un mixage bien étrange dans ses gênes pour qu’il passe à côté de cette passion commun qui les anime. « Et si on en profitait pour aller mettre les pieds dans l’eau avec les enfants ? » Il se lève et lui tend une main pour l’aider. Elle n’a pas plus mangé que lui - peut-être parce cette proximité les perturbe tous deux. Le contact de sa main contre la sienne les fait frissonner légèrement et pour cacher son trouble il coupe rapidement le contact pour aller prévenir les enfants qu’il peuvent le suivre. Il laisse Elisabeth s’occuper de son petit groupe, ne se tient plus trop proche d’elle, alors qu’il apprend aux enfant à faire des ricochets et à essayer d’attraper des poissons. Quelques minutes plus tard et sans qu’il n’y ait eu de problème ils reprennent la route avec les enfants. Toujours cette distance de sécurité entre eux. Quand le soleil commence un peu à baisser ils trouvent un coin qui semble tranquil pour installer leur tente. « Tontoooonnn ! Je peux dormir avec Gabriel ? » Son regard remonte de sa tente à son neveu avant de se poser sur Elisabeth un peu plus loin qui a entendu comme lui. « Je ne pense pas Ollie, on va dormir ensemble. » Oliver est déçu et pas qu’un peu mais il sait ce que ça veut dire si les deux petits dorment ensemble… Il sait avec qui il devra partager sa tante et le danger que cela représente. « On peut mettre nos tentes à côtés alors ? » Cette fois il ne peut pas lui refuser ça. Relève son regard vers Elisabeth chercher son approbation. « Oui, d’accord…. » Dans sa voix s’entend une certaine résignation, parce qu’il avait prévu de rester le plus loin d’elle possible mais ne peut se résoudre à faire payer ses erreurs à son neveu. Leurs deux tentes sont rapidement montées, ce qui démontre leurs habitudes respectives. Les garçons les quittant pour aller jouer un peu plus loin. « Je vais aller chercher un peu de bois. » Il se défile aussi vite, pas prêt à rester encore avec elle, lui laissant la garde des enfants alors qu’il s’enfonce dans le bois pour profiter de sa solitude, ne revenant qu’une fois les bras pleins pour montrer aux enfants comment faire un feu. Le soleil disparaissant presque déjà au dessus des arbres et les marshmallows les attendant sagement dans leurs sacs respectifs. Il délaisse un peu les enfants gardant toujours un oeil attentif sur eux pourtant et va prendre place à côté d’Elisabeth qui les regarde d’un oeil maternel. « Tu sais, je pensais, les garçons peuvent prendre ma tente, ça fait longtemps que je n’ai plus dormi à la belle étoile. » Pas si longtemps que ça à vrai dire, mais l’idée même de lui proposer de partager une tente lui provoque des frissons dans tout le corps.
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Message(#) Sujet: Re: I now walk into the wild ☼ Gautelisa I now walk into the wild ☼ Gautelisa    EmptyLun 27 Mar 2017 - 20:44


I now walk into the wild ☼ Gautelisa    660728gautelisa2
La présence de Gauthier si proche me perturbe et je me dois de tenir toute ma concentration sur les événements se déroulant plus bas, où les enfants s’amusent. Je vois en eux, l’enfant que j’ai pu être et même si elle me manque de temps à autre, je garde à l’esprit que grandir a aussi été une liberté différente, apportant son lot de découverte, d’aventure et de bêtise, comme le prouve cette attirance constante que j’éprouve pour ce brun qui se tient parfaitement droit à mes côtés. « Certaines choses changent quand on a un enfant dans sa vie.» Heureuse de ne pas avoir porté d’eau à ma bouche, je me serais noyée sous cette révélation. Mon cœur loupe un battement et m’empêche de réfléchir correctement durant quelques instants. Je me reprends tout de même assez rapidement, gardant mon regard sur mon fils, toujours un peu troublée par cette ressemblance dont Milena me parlait. « Je ne t’apprends rien j’imagine. » Non. Avec un enfant, tout change. Le sens des responsabilités, l’avenir, l’amour, tout devient différent, car lorsque l’on tient son enfant pour la première fois dans ses mains, le monde change doucement de centre de gravité pour nous. Je ne sais pas ce que je serais sans Gabriel aujourd’hui, mais je sais qu’il est toute ma vie et même si je ne lui montre pas totalement et régulièrement, jamais je ne souhaiterais que du mal lui soit fait, que ses illusions s’effacent et que ses rêves se meurent. Je n’ai jamais réellement été forgée pour être mère, mais il a été ma plus grande évidence, même si elle n’était pas si attendue que cela… Je souris légèrement à sa remarque. Si seulement, il savait… Je ferme doucement les paupières avant de trouver la force de les rouvrir et de virer le sujet sur l’enfant qui a bouleversé sa vie à lui… « J’ai de la chance, il aime la nature comme moi. Mais il est bien plus intéressé par la navigation, il doit tenir ça de son grand-père.» Mon regard se tourne finalement vers lui, intrigué par ses paroles. En plusieurs années de randonnées et de soirées avec lui, même si nous tenions toujours nos distances prudemment, je ne l’ai entendu parler de son père que très rarement. Les Hazard-Perry n’ont pas eu l’enfance de rêve que le reste du monde leur donne. Ils n’auraient probablement pas fui à l’autre bout du monde autrement… Pourtant, j’ai cette impression qu’ils ont toujours fait en sorte d’être des enfants modèles, surtout lui… Ma main se lève et se repose, me rappelant de l’interdit, je n’ai pas le droit de le consoler, je peux être là, mais rien de plus. Je m’accroche au tronc et lui sourit tendrement. « Il ne me semble pas que seul son grand-père est un fan de navigation… » Le bateau et Gauthier, une autre aventure… Même si Daniel adorait ça, je n’ai jamais fait de sortie avec eux, leur laissant ce bonheur à eux. Mon mari pourtant était bien loin de savoir tenir la barre, mais les récits de Gauthier avaient l’air de lui suffire pour en ressortir heureux, leurs regards ressemblant à celui des enfants en ce moment à chaque fin de sortie, un bonheur à l’état pur, comme face à une montagne et un nouveau défi. « Je ne m’étonne pas de voir que Gabriel aime ce genre de sortie lui aussi.» Je ris, sans pouvoir m’en empêcher. De toute manière, je crois qu’il n’avait pas réellement le choix, avec ses trois… parents, il était destiné à aimer la nature, mais à ce point-là, je ne suis même pas sûre que ce soit humain. « C’est plus de l’amour à ce point-là, c’est de la passion, même-moi il arrive à me fatiguer avec la nature… » Je crois que son côté « freak control » venant de son côté papa biologique, son côté intello venant du papa « autre » et son côté enfant terrible venant de moi, il n’avait pas beaucoup de chance d’être humain, mais de là à se faire des documentaires tous les jours sur la survie des animaux, la sauvegarde de la flore et les aventures à travers le monde, même une passionnée comme moi, ne pouvait plus suivre ses folies… « Et si on en profitait pour aller mettre les pieds dans l’eau avec les enfants ? » Il se lève et me tends la main dans un sourire irrésistible. La gorge nouée, j’attrape sa main, la liant un instant à la mienne pour me mettre debout, faisant accélérer mon rythme cardiaque de manière insensée. Alors qu’il la retire rapidement dans un mouvement devenu une habitude ces dernières semaines, je me recule avant de le suivre jusqu’à l’eau et d’amener les enfants avec nous.

« Tontoooonnn ! Je peux dormir avec Gabriel ?» La nuit tombe doucement et les troupes sont toutes en train de s’activer pour monter les tentes, plus ou moins glorieusement. La voix d’Oliver me fige, sa demande n’étant pas du tout prévue. Je me tourne vers Gauthier qui a l’air de faire de même avant qu’il ne réponde avec son ton habituel. « Je ne pense pas Ollie, on va dormir ensemble. » J’ai l’impression qu’un poids important vient de se libérer de moi. Les deux enfants dans la même tente, voudrait dire, indéniablement, les deux adultes dans la même tente aussi. Si le contact avec Gauthier est possible sur du court terme, je sais que je ne pourrais tenir une nuit à ses côtés. Seule cette idée, remonte déjà des souvenirs défendus, laissant un frisson parcourir l’ensemble de mon corps. «   On peut mettre nos tentes à côtés alors ? » Un sourire s’étend sur mes lèvres, décidément, ils ne se lâcheront jamais, ils ne se décideront jamais à nous faciliter la tâche… Le regard de l’oncle me transperce mais je ne peux y répondre, ne sachant pas la réponse à la question. Mettre les tentes à côté ? Au final, ça vient au même que à quelques mètres, non ? « Oui, d’accord… » Nous avons donc dû penser la même chose… Les cris des deux garçons montrent directement leurs joies et nous nous activons tous ensembles pour monter les deux tentes, les premières sur pieds. « Je vais aller chercher un peu de bois. » Sans que je n’aie le temps de répondre, il s’est déjà éclipsé. Il ne doit réellement pas vouloir rester proche de moi plus de quelques instants et en même temps, je l’en remercie… Alors qu’il arpente les bois, je m’occupe l’esprit, aidant tous les enfants à monter leur tente, plus ou moins complexe. Une d’entre elle est assez grande pour en héberger au moins six et je remercie les parents d’avoir eu cette idée, évitant de devoir faire l’exercice plus d’une dizaine de fois, les autres profs, n’étant pas d’une grande aide et toujours coincés avec les leurs…

Alors que le soleil se couche déjà, Gauthier arrive les bras pleins de bois sous les acclamations des enfants. Je les regarde allumer le feu, lui agissant comme un magicien face à son public, non averti. « Tu as vu maman, il est trop fort Gauthier ! Je veux être pareil plus tard ! » Je ne peux que regarder mon fils avec tendresse, et c’est dans la lueur de son regard que j’aperçois celle identique qui luit dans les yeux de son père, au même instant. Je me mords la lèvre, me mettant à sa hauteur et lui sourit, la gorge tout de même serrée de ne pouvoir lui dire la vérité. « Tu le seras, même encore mieux, tu verras. » Il fait un geste de vainqueur, serrant le point et le ramenant vers lui, comme pour montrer ses muscles encore peu existant et repart directement en direction du feu naissant pour taper rapidement dans le paquet de bonbon… Le feu devient contrôlé et je m’assoie pour mieux appréhender la scène, regrettant de ne pas pouvoir prendre le temps de dessiner ce moment, si magique. « Tu sais, je pensais, les garçons peuvent prendre ma tente, ça fait longtemps que je n’ai plus dormi à la belle étoile. » Sursautant légèrement à sa présence, ma respiration se coupe, mon esprit devant se contrôler pour reprendre ses paroles et les comprendre. Mon visage se tourne vers lui. La chaleur du feu se fait déjà ressentir et illumine son visage à la perfection, étirant mes lèvres dans un sourire absolument non contrôlé. « Tu n’es pas obligé Gauthier et c’est un non catégorique si tu n’es pas équipé pour… Il hors de question que je sois seule avec leurs profs demain pour finir la rando. Ils sont surement plus à surveiller que les enfants. » Je souris de nouveau, mais je suis sérieuse en même temps, faisant ressortir mon côté maman poule. En même temps, les températures diminuent en ce moment la nuit et surtout, les pluies nocturnes se font de plus en plus présentes et même si le ciel est encore totalement dégagé, je me méfie de tout ça, et les garçons sont assez grands pour accepter un non… Je sais que cela fera plaisir aux garçons, et je sais aussi qu’il sera lui, très heureux de dormir dehors, mais il n’avait surement pas prévu cela, ce n’est plus réellement la même nuit de camping… Au fond de moi, je sais qu’il aura le dernier mot, et en même temps, je sais aussi qu’il fait cela pour s’éloigner et faire plaisir aux enfants, je ne peux lui dire non et le laisserais en faire qu’à sa tête. « Mais tu ne viendras pas demander refuge s’il pleut à torrent ! » Je souris allant contre ma propre volonté, j’aimerais qu’il le demande, mais il ne le faut pas, il ne le fera pas, et je ne pourrais réellement accepter… Ma main se dirige instinctivement vers mon collier, portant significativement mon alliance, me rappelant à Daniel et m’arrachant aux pensées de Gauthier. « Je vais rejoindre, les autres, tu te joins à nous ? » Rester seule avec lui n’est plus possible, je me lève et l’invite à me rejoindre pour s’assoir dans le cercle avec les autres adultes. Je ne me sens pas forcément à ma place ici, presque plus à l’aise avec les marshmallows et les enfants… « A vous voilà tous les deux ! Dites-nous, vous êtes de vrais cabris ! Vous en faites souvent en famille aussi ? » Un malaise s’installe dans la petite assemblée, Arthur est le seul autre papa et il vient royalement de mettre les pieds dans le plat. Je n’aurais pas dû bouger et partir vers cette petite dune, comme j’en ai eu l’envie plus tôt… Je n’ose poser mon regard sur Gauthier et me tourne à nouveau vers le papa. « C’est quelque chose que j’aime beaucoup, et j’amène régulièrement Gabriel avec moi, mais, « nous », ne sommes pas une famille… » Il ouvre de grands yeux où se lisent son erreur et pourtant, s’ils savaient… « Pas de soucis ne t’inquiète pas. » Silencieuse, je ne redis plus rien jusqu’à ce que l’heure du coucher n’arrive, obligeant les enfants à se préparer pour se lover dans leurs tentes. Alors que comme à son habitude, Gabriel vient réclamer son bisou du soir, j’ai le droit à plusieurs de ses amis venant faire de même avant d’atteindre le calme complet. Ne souhaitant pas dormir de suite, ne pouvant fermer l’œil, la présence de Gauthier à quelques mètres n’aidant pas, je sors rapidement de ma tente, un mini sac sur le dos, afin d’apporter calepin, crayon et petites affaires, je passe près de l’anglais, un sourire aux lèvres. «Et l’homme des cavernes, ça te dit une balade nocturne ? Il y a une petite dune à moins d’un kilomètre d’ici avec vu sur notre camp il me semble, et sur la ville… » Je ne sais pas pourquoi je lui ai proposé, mais je ne peux retirer mes mots à présent…

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Message(#) Sujet: Re: I now walk into the wild ☼ Gautelisa I now walk into the wild ☼ Gautelisa    EmptyMar 28 Mar 2017 - 0:25


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Parfois il voit un peu en Oliver l’enfant qu’il était. Cette même envie de bien faire, cette même passion pour le monde et pourtant il est si différent de lui. Oliver a pris de sa mère sa capacité à communiquer avec les gens, cette facilité à se faire des amis à être populaire qui manque cruellement à Gauthier.  « Il ne me semble pas que seul son grand-père est un fan de navigation… » Il hoche un peu la tête en continuant de fixer le petite garçon. La navigation n’a pas été sa passion première au grand dam de son père qui lui voyait un grand avenir là dedans. Peut-être même que si il y a avait passé plus de temps il n’aurait pas été confronté au désintérêt soudain de ce dernier quand il s'était rendu compte que Gauthier ne serait jamais un grand champion. « C’est vrai, mais la montagne est toujours passée avant. » Comme pour elle et c’est peut-être ce qui les a rapproché pendant toutes ses années, il semble d’ailleurs que son fils ait aussi été touché par le syndrome. « C’est plus de l’amour à ce point-là, c’est de la passion, même-moi il arrive à me fatiguer avec la nature… » Il a de la peine à imaginer qu’elle puisse s’en fatiguer mais imagine bien Daniel emmener son fils un peu partout avec lui - il semble d’ailleurs manquer cruellement au tableau familiale qu’il a devant lui. Une Elisabeth seule, un petit garçon en manque de son père et pour Gauthier toujours cette incompréhension brûlante que même la curiosité ne force pas à questionner. Pourtant il pourrait prendre son téléphone, appeler Daniel et prendre des nouvelles… Mais après toutes ces années il ne se sent plus légitime de rien quand ça le concerne. Et rapidement il chasse cette idée pour retourner avec les enfants, à sa marche et ses explications. Il voit à peine le temps passer que déjà le soleil se couche laissant la place aux flammes du feu qui éclaire les environs.

Après quelques minutes de réflexion à la recherche de bois,  il a pris sa décision, celle de laisser sa tente aux garçons et en fait part à Elisabeth. « Tu n’es pas obligé Gauthier et c’est un non catégorique si tu n’es pas équipé pour… Il hors de question que je sois seule avec leurs profs demain pour finir la rando. Ils sont surement plus à surveiller que les enfants. » Elle n’a pas tort et pourtant il reste sur son idée. « Je suis solide et j’ai dormi dans des situations bien plus extrême. » Elle le sait, elle était même là parfois et donc n’insiste pas. Parce qu’il ne changera de toute façon pas d’avis. Il est de ceux qui ont la tête dure. « Mais tu ne viendras pas demander refuge s’il pleut à torrent ! » Cette fois, il force un sourire, la réflexion n’étant sans doute pas vraiment appropriée entre eux. « C’est promis. » Il se l’est promis à lui aussi. Arrêter de la laisser avoir une telle influence, faire de lui cette personne qu’il n’assume pas et n’aime pas. « Je vais rejoindre, les autres, tu te joins à nous ? » Il hoche la tête mais la suit pourtant à reculons. L’idée même de se retrouver avec des adultes et d’être obligé de copiner et de parler de banalités dont il se fiche totalement ne lui plai pas. Mais il le fait pourtant, parce qu’il a appris il y a longtemps à prendre sur lui dans ce genre de situation.  « A vous voilà tous les deux ! Dites-nous, vous êtes de vrais cabris ! Vous en faites souvent en famille aussi ? »[/color] Il fronce les sourcils, pas sûr de comprendre le commentaire alors qu’il prend place dans le rond, attachant un marshmallow à son bout de bois.  « C’est quelque chose que j’aime beaucoup, et j’amène régulièrement Gabriel avec moi, mais, « nous », ne sommes pas une famille… » Il laisse Elisabeth se débrouiller avec les explications, lui s’en moque bien de ce que pense cet homme, il n’aurait peut-être même pas pris la peine de corriger. D’ailleurs le fameux Arthur semble maintenant plutôt mal à l’aise. « Pas de soucis ne t’inquiète pas. » Une fois de plus c’est bien du genre d’Elisabeth de le rassurer sur ce point. Lui n’en aurait pas pris la peine. D’ailleurs il parle peu pendant la fin de soirée - peut-être même pas du tout mise à part pour répondre aux quelques questions qu’on lui pose, la moindre des politesses à son avis. D’ailleurs Elisabeth n’est pas plus bavarde que lui - ils sont ce couple un peu à part - ces gens pas comme les autres… Et c’est cette différence qui lui a toujours plus chez elle, cette impression qu’elle lui ressemble sans pourtant qu’elle ne le laisse paraître.

Quand les gens quittent peu à peu le feu pour aller se préparer à dormir, il retrouver un certain confort. Va aider quelques enfants en problème avec leurs tentes ou avec leurs pyjamas puis il retrouve le bord de feu, son regard fixé sur ce dernier alors que le silence de la nature le berce. Au loin il entend quelques chuchotements d’enfants, voit la maîtresse d'Oliver lui faire un signe de main avant de rentrer dans sa tente et il le lui rend poliment avant de laisser à nouveau son esprit divaguer. « Et l’homme des cavernes, ça te dit une balade nocturne ? Il y a une petite dune à moins d’un kilomètre d’ici avec vu sur notre camp il me semble, et sur la ville… » Il reconnaît la voix avant de la voir - son regard mettant quelques secondes à se faire à l'obscurité pour deviner sa silhouette. « Pourquoi pas. » Il n’a pas sommeil, a toujours dormi très peu de toute façon et si il sait que ce n’est pas forcément une bonne idée il se lève pourtant attrapant son sac pour avoir le nécessaire en cas de besoin. La lune est presque pleine et les lampes de poches alors quasi inutiles. Le chemin qui les mène à la dune se fait dans le silence le plus totale, un silence habituel pour eux, comme celui qui regne une fois qu’ils ont escaladé un un gros rocher pour prendre place sur le dessus plat, surplombant une partie de la forêt et leur donnant une vue lointaine de la ville comme elle l’avait promis. Ayant attrapé quelques branches sur le chemin comme à son habitude il les sort, finissant tout de même par lui expliquer ce qu’il fait - même si ce rituel a été une habitude à l’époque. « Je vais faire un petit feu. » Les nuits commencent à être froide et ce dernier pourra leur donner un peu de luminosité. Après quelques minutes le feu est en place et il la retrouve au bord du rocher, s'asseyant à ses côtés ses jambes ballantes dans le vide, il la regarde son calepin en main. « Tu dessines toujours ? » Après sa réponse le silence s’installe à nouveau et il profite de la vue. De ce que la nature leur a offert, parfois pourtant son regard se perd sur elle. Il redécouvre son profil, cette beauté pure qui émane d’elle, encore plus quand elle est concentrée comme ça. Il ne dit pas un mot, ose à peine respirer de peur de couper sa créativité et pourtant quand elle relève le regard elle croise celui du brun. Comme un enfant pris en train de tricher il se mord nerveusement l’intérieur de la joue avec un sourire en coin. « Tu n’as pas changé… » Quatre ans sont passés et il ne voit pas les marques du temps sur son visage, comme si rien ne pouvait avoir d’emprise sur sa beauté. Presque surpris de cette révélation qu’il vient de lui faire son regard retrouve le feu du campement qui brille au loin et il ne le laisse plus se balader cette fois.
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Message(#) Sujet: Re: I now walk into the wild ☼ Gautelisa I now walk into the wild ☼ Gautelisa    EmptyMar 28 Mar 2017 - 22:26


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« Je suis solide et j’ai dormi dans des situations bien plus extrême. » Je le sais. Peut-être trop, mais je le sais parfaitement, l’ayant vécu avec toi… Seulement, je n’ai pas réellement de me l’avouer, je n’ai pas envie de me rappeler de tout cela. Je me protège sans vraiment le vouloir, je me protège et agis avec lui comme s’il était un ami lambda, comme s’il n’était pas Gauthier, comme s’il n’était pas l’homme qui fait battre mon cœur à une vitesse anormale, qui fait frémir la moindre parcelle de mon âme, qui me fait oublier mes autres problèmes, comme s’il n’était pas celui qu’il ne devrait pas être… Je m’y oblige, ne pouvant contrôler mes actions si je me laisse aller, ne pouvant réfléchir convenablement près de lui, je suis obligée de m’activer, de réfléchir avant et de ne jamais laisser trop de temps à notre proximité… « C’est promis. » Bien sûr qu’il ne viendra pas dans ma tente, qu’il restera sagement dans son coin isolé pour ne jamais repenser à notre erreur, à notre égarement, pour ne jamais refaire la même erreur et je remercie le fait qu’il est cette force que je n’ai peut-être pas de par l’attraction qu’il engendre sur moi. Seulement, je ne dois pas y penser, je n’en ai toujours pas le droit et pour cela, il faut que je trouve une échappatoire, pour ne pas laisser mes idées divaguer, je dois rejoindre les autres « adultes » même si, je préfèrerais probablement faire une danse Maya dans le feu pour amuser les enfants… Seulement, je ne peux que réagir, même difficilement à la remarque d’Arthur. Nous ne sommes pas une famille… Par sa faute, par ma faute, parce que je suis faible et que je n’ai jamais su prendre de décision, ou peut-être parce que j’en ai pris une autre. Je ne regrette pas les moments passés avec Daniel, jamais, seulement, j’ai toujours en tête ces « et si » qui me tuent doucement notamment de par la régularité des apparitions de Gauthier dans ma vie, reprenant ces réflexions si longtemps rangées au placard… Je ne peux continuer une discussion facilement et me terre dans un mutisme que je connais parfaitement et que j’apprécie toujours autant, attendant l’heure du coucher avec ferveur…

Seulement, une fois cette heure arrivait, je suis incapable de me dire que ma tête va s’allonger sur mon oreiller. Les pensées toujours en mouvement, l’esprit ailleurs, j’ai besoin de m’éloigner, besoin de me poser… Je sais parfaitement où je veux aller, je l’ai repéré dès notre arrivée et je veux aller voir cette vue qui me tente depuis le début de la soirée. C’est en passant près de Gauthier que j’hésite, je ne sais pas, je sais que ce n’est pas bien, mais en même temps, je sais qu’il ne refusera pas. Je sais aussi que nous devons parler et que c’est peut-être le seul moyen que j’ai de l’approcher de moi sans qu’il ne reparte directement en courant. Je ne suis pas fière de mon action mais j’ai aussi très envie de sa présence… Si nous ne faisons rien de mal, ce n’est pas interdit, si ? « Pourquoi pas. » Même si je m’attendais à cette réponse, sachant qu’il ne dirait pas non à une balade tranquille et silencieuse, le rythme de mon cœur s’accélère et je souris légèrement, j’ignore si c’est une bonne nouvelle mais elle m’apaise sans que je ne sache pourquoi. Nous débutons rapidement la montée vers le rocher que je lui indique, sans un mot, sans un bruit, nous avançons côte à côte quand cela est possible et en file indienne quand le chemin rétrécit. En quelques minutes, nous sommes déjà en train d’escalader le rocher qui nous permettra d’atteindre la vue souhaitée. Je le regarde, sourire en coin, alors qu’il grimpe ses brindilles dans la main. Il restera toujours celui qui pense à tout, celui qui prends soin des autres, faisant en sorte que même en milieu hostile, tout soit parfait. Je remercie son initiative, me permettant aussi de pouvoir voir plus facilement ce que je fais par la suite. « Je vais faire un petit feu.  » Je ferme les yeux pour acquiescer même s’il ne peut voir le geste et m’assoie sans un mot, le regard posé sur les lumières encore bien présentes de la ville. Les yeux brillants, je ne peux les retirer du paysage pendant un long moment, alors qu’il s’agite à côté, me permettant de sortir mon calepin. Nous avons toujours agi ainsi, tous les deux, silencieux, nous n’avons pas besoin de parler, pas besoin d’agitation supplémentaire, juste le strict nécessaire et c’est aussi cela qui le rend si particulier à mes yeux, il n’a pas besoin d’en rajouter, il reste lui, sans superflu, sans rien de plus et simplement avec cela, il est entier. Une fois le feu fait, il s’assoit à mes côtés et seulement à ce moment, mon cœur s’arrête un instant sous une pression dont il commence à prendre l’habitude. Je ne m’habituerais à cette chaleur, ce sentiment, ces effluves et son aura. Il m’atteint bien plus que je ne l’avouerais jamais et me trouble totalement dans mes pensées, mon crayon continuant pourtant son chemin, traçant doucement les visages d’Oliver et Gabriel, ne pouvant me retirer de la tête, cette joie sur leur visage. « Tu dessines toujours ?  » Mes mouvements s’arrêtent lentement et ma main se lève, alors qu’un sourire s’étend sur mes lèvres. Ses deux visages sur mes calepins avaient l’habitude d’être celui des deux meilleurs amis, celui des deux hommes faisant battre mon cœur et pourtant, je n’ai jamais pu l’avouer. Seules deux personnes ont toujours vu dans mes traits l’attention que je portais aux deux hommes, mais aucun d’eux n’a pas y voir assez clair, peut-être ne voulant pas s’avouer cette vérité que je m’interdisais à moi-même… « Ça m’aide à me vider l’esprit alors que la nature m’apaise.  » Et ce soir, j’ai réellement besoin des deux pour surmonter ce moment que je m’impose à moi-même. Mes jambes remontées légèrement vers moi pour servir d’appui à mon calepin, je me reconcentre sur mes traits, sur l’air et les bruits qui nous entoure sans que ni l’un, ni l’autre, nous troublions la tranquillité de la nuit…. C’est quand j’arrive aux détails du sourire de mon fils, que mon regard se lève, se tournant vers l’unique personne que je connaisse ayant cette même fissure se formant à la plissure des lèvres… Seulement, l’azur de mon regard plonge avant dans l’océan intense des iris du trader, happant toute mon attention. Mon cœur loupe un battement, et son rythme soutenu reprend de plus belle devant la profondeur de ses traits. Puissant, à la limite du royal, si froid et pourtant si tendre, son visage m’envoute, me laissant dériver dans mes pensées suspendues, étirant mes propres lippes, me forçant à mordre ma lèvre inférieure pour contenir la vigueur que mon cœur m’impose. Je pourrais, sans doute aucun, passer la nuit entière ainsi. Son regard dans le mien, à le contempler en silence.

«  Tu n’as pas changé… » Sa voix me surprend, laissant un frisson s’étendre le long de ma colonne vertébrale, brisant sa moue charmeuse sans qu’il ne perde pourtant une once de cette étincelle qui l’anime discrètement. Sa voix est douce, et je dois détourner le regard pour ne pas fléchir. A nouveau vers la ville, mes mains lâchent totalement mon calepin pour rapprocher mes jambes de mon buste. Il n’a pas idée de ce qu’il dit. Je ne sais pas comment il fait, pour avouer cela alors que pour moi, je ne suis plus du tout la même personne que quatre ans auparavant… De jeune femme libre et sans attache, je suis passée à femme puis mère, je suis passée de la passionnée toujours à clamer la vérité à une personne gardant un mensonge sur ce qui construit la base de sa vie. Être mère a ébranlé cette confiance en moi, sans faille que je pouvais avoir, aujourd’hui, je sais parfaitement que mon fils est ma plus grande faiblesse et que je suis incapable de le protéger comme je le souhaiterais, que je ne le connais même pas assez, ayant mis en place un schéma de mère au travail que je m’étais promis de ne jamais faire pour mes enfants. En quatre ans, j’ai pourtant plus changé que je ne l’ai probablement fait durant toute ma vie, mentant à l’homme que j’aime, trompant le fruit de ma propre chair et jouant sur mes propres sentiments en me dupant moi et mon entourage. Je suis toujours la Elisabeth qu’il a connu, elle se trouve juste en dessous d’une épaisse carapace pourtant bien trop fragile créait notamment pour l’effacer lui et les souvenirs allant avec lui de ma vie pour continuer sans avoir toujours cette impression de fausse route, même dans les bras de l’homme partageant mon cœur… Après avoir eu un moment d’aphasie, mon visage se tourne vers lui, posé sur mes bras, mon cœur jouant avec mes nerfs et faisant pression sur tout le reste de mon corps. Un sourire tendre s’étends sur mon visage alors que le sien s’est tourné vers le feu crépitant à nos côtés. Je me pince les lèvres face à son visage angélique avant d’enfin pouvoir lui répondre. « Je suis pourtant loin d’être la même qu’avant Gauthier…  » Et il a bien dû s’en rendre compte durant nos différentes rencontres. Ma gorge est sèche et serrée ne me laissant pas bien la chance de reprendre mon souffle. « Ces quatre dernières années ont été loin d’être paisibles et ont été plutôt mouvementées, positivement comme négativement et j’ai l’impression qu’elles ne t’ont pas non plus laissé tranquille…  » J’ai d’abord vendu ma liberté contre un mariage auquel je tiens encore sans en comprendre les raisons et c’est surement ce point, et ma grossesse qui a le plus joué dans ma transformation. Quant à lui, il a amené ses frères et sœurs ici, il a aidé sa plus jeune sœur à élever un enfant à la perfection, il a réussi dans son travail comme il le faisait déjà si bien, il a continué ses passions mais il a aussi dû vivre cette rupture silencieuse et imposée avec son meilleur ami, et même s’il est parti, je sais qu’il ne l’a toujours pas oublié lui non plus… Je tourne à nouveau la tête vers le camp où les enfants dorment paisiblement. Une larme s’engouffre dangereusement sur les frontières de mes cils mais je ne la laisse partir. « Gauthier…  » Son nom dans un souffle, je n’ai pu le retenir, je ne peux plus tout garder pour moi, tout cela ne me regarde pas que moi, et je ne peux rester égoïste à jamais, même si je chérie ces moments, ce moment passé avec lui et que je voudrais qu’il ne cesse pour rien au monde… « Quand tu m’as demandé ce que j’avais fait, le pourquoi Daniel et moi nous ne sommes plus ensemble, tu voulais réellement avoir une réponse ?  » Je suis incapable de le regarder, de l’affronter mais la bombe est lancée, il est le seul à pouvoir l’arrêter. J’aimerais presque tellement qu’il le fasse et j’aimerais tellement qu’il me laisse faire pour que ce secret n’en soit plus un et que la vie de mon fils puisse être mieux tracé qu’il l’accepte ou non…

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Message(#) Sujet: Re: I now walk into the wild ☼ Gautelisa I now walk into the wild ☼ Gautelisa    EmptyMer 29 Mar 2017 - 4:51


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La simple idée de la laisser aller se promener seule de nuit de la sorte lui était inimaginable et si son esprit rationnel se disait que c’était la raison de sa présence en haut de ce rocher avec elle, le reste de son corps lui envoyait des signaux totalement opposés. Elle était le feu et la glace à la fois, le perturbait assez pour qu’il ne soit plus sûr de la façon dont il devait agir, parfois même le silence lui semblait sonner faux, le regard qu’il posait sur elle, coupable et plein de désire, ses yeux qui se plongent dans les siens avec une profondeur qu’il a déjà trop bien connue. Dans son regard il ne voit qu’elle - la vrai Elisabeth - pas l’image un peu faussée qu’elle renvoie parfois, sans doute pour se donner bonne figure. Jamais pourtant il ne la met à nu ou tente de la percer, il n’en ressent pas le besoin de toute façon. Son regard quitte le sien avant qu’il n’en dise plus, il sait que chaque mot avec elle est dangereux, parce qu’il est plus vrai que ce qu’il raconte au reste du monde. Elle est son évidence et en même temps sa punition - femme de son meilleur ami, la tentation, l’interdit. Il lui semble qu’elle se replie sur elle même d’un coup mais ne fait pas de commentaire, peut-être apeuré d’être à l’origine de ce comportement. « Je suis pourtant loin d’être la même qu’avant Gauthier…  » Il tourne son regard vers elle, bouche fermé, mâchoire serré sans laisser transparaître de réelles émotions. Elle a sans doute raison, elle a changé, lui aussi et pourtant ce qu’il ressent à ses côtés reste intacte. Il l’a pourtant fuit il y a des années espérant voir ses sentiments s’éteindre à tout jamais. « Ces quatre dernières années ont été loin d’être paisibles et ont été plutôt mouvementées, positivement comme négativement et j’ai l’impression qu’elles ne t’ont pas non plus laissé tranquille…  » Il détourne le regard à nouveau, n’aime pas qu’on tente de le percer à jour alors qu’il fait tout pour l'empêcher. « Je ne me plains pas. » Il ne le fait pas souvent, parce que ça voudrait dire se livrer, accepter ses faiblesses et ses sentiments. Il ne parle pas de ce manque en lui, celui de sa vie d’avant. Il ne parle pas Daniel et de cette amitié qu’il se sait incapable de créer un jour avec une autre personne, de son jeune frère qu’il a dû laisser en Angleterre et qui lui en veut aujourd’hui, cette pudeur elle a détruit une partie de sa vie mais il ne s’en sépare pas, toujours portée sur son dos telle une carapace de sécurité. « Mais tu as raison, j’ai sans doute changé moi aussi. » Et avec cette phrase il essaye de se convaincre qu’il est devenu plus maître de lui même, capable de résister à ce qu’elle fait germer en lui, probablement sans même s’en rendre compte.

A nouveau le silence, et son regard rivé sur le feu qui leur apporte un peu de lumière. Les flammes dansent devant ses yeux lui faisant oublier quelque secondes les circonstances, jusqu’à ce que la voix d’Elisabeth le ramène à la réalité. « Gauthier…  » Son nom comme une plainte dans sa bouche. Il tourne la tête vers elle, le son de sa voix lui arrachant un frisson, qui remonte rapidement le long de sa colonne vertébrale. Il n’est pas sûr d’aimer ça, ni la façon dont elle fuit son regard. « Oui ? » Il l’interroge sentant son coeur accélérer un peu dans sa poitrine, comme si l’imminence d’une vérité trop dure à encaisser se faisait sentir. « Quand tu m’as demandé ce que j’avais fait, le pourquoi Daniel et moi nous ne sommes plus ensemble, tu voulais réellement avoir une réponse ?  » Ses mots l’inquiètent, plus qu’il ne devraient sans doute. Il reste silencieux face à cette question, de longues secondes. Elle ne le regarde pas et lui de lui répond pas, en partie parce qu’il n’est pas sûr d’avoir la réponse à cette question - ou qu’il a peur de mal faire. « Je ne sais pas… » Tout ce silence pour ça, pour une hésitation encore. « Est-ce que je devrais le vouloir d’après toi ? » Elle ne peut sans doute pas répondre à cette questionn et c’est presque injuste de la poser. « Il y a bien longtemps que je ne fais plus parti de cette histoire non ? J’imagine que ça m’enlève toute légitimité pour attendre une réponse de ta part. » Et il n’est plus sûr de vouloir savoir au final, pas sûr de ce que ça va changer. « J’ai juste cette impression que quelque chose m’échappe dans cette situation. » La démission de Daniel de son poste de père est au dessus de ce qu’il peut comprendre. « Et mon désir de contrôle sur chaque aspect de ma vie en prend un coup fatalement. » Parce que cette incompréhension, ses questionnements prennent trop de place dans sa vie à lui. L’attitude de Daniel, ressemblant tellement peu à son ami, lui qui avait toujours voulu être père et qui au vu des dires de Gabriel en avait été un fabuleux pendant des années, pourquoi est-il absent aujourd'hui ? Pourquoi avoir abandonné son fils. « Ce que j’aimerais savoir en réalité c’est… » Encore un fois il n'est pas sûr d’avoir le droit de poser la question. Pas à elle tout de moins. « Est-ce qu’il va bien ? » Pendant quelques instants il avait pensé à la possibilité d’une maladie, mais le fait qu’Elisabeth l’abandonne lui était impensable aussi. Il ne pouvait imaginer une seconde qu’elle soit ce genre de femme, faible face aux difficultés.
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Message(#) Sujet: Re: I now walk into the wild ☼ Gautelisa I now walk into the wild ☼ Gautelisa    EmptyMer 29 Mar 2017 - 21:18


I now walk into the wild ☼ Gautelisa    660728gautelisa2
Il fut un temps où tout me paraissait simple. J’étais amoureuse de l’homme parfait, celui qui me faisait rire, m’accompagnait dans le moindre de mes caprices, celui qui était toujours là pour moi, celui qui ressemble au prince charmant des films de nos enfances mais en bien mieux. J’étais amoureuse de lui et quand mon regard se posait sur lui, mes yeux pétillaient de mille feux et rien d’autre n’importait à ce moment. Rien d’autre et cette attirance que j’éprouvais pour son meilleur ami, n’était pas grand-chose, une faiblesse, des idées, une peur probablement, la peur de l’engagement, d’être unique aux yeux d’un homme. Tout devenait sérieux et plus il m’avouait que personne d’autre ne pouvait accaparer ses esprits que ma petite personne, plus je me rendais compte que cette attirance n’était peut-être pas si anodine et devait donc réellement rester au fond de moi. J’étais sa reine et en un rien de temps, un claquement de doigt, j’ai réussi à détruire son royaume en créant une bombe à retardement. Aujourd’hui, je vois le tableau différemment, je sais que je suis mariée au prince charmant, peut-être est-ce la raison pour laquelle je refuse de mettre un trait sur mon passé, mais il y a aussi ses sentiments, loin d’être anodin que je porte pour le géniteur de mon fils, pour lui, à mes côtés qui reste être loin de l’homme parfait mais qui fait battre mon cœur comme personne d’autre, qui me comprend, qui m’attire et m’emporte vers certains rêves que je ne devrais avoir… Il fut un temps où j’étais loin de m’imaginer ici, à ses côtés la gorge nouée, séparée de l’homme parfait et pensant peut-être qu’il est l’homme de ma vie mais qu’il est aussi mon interdit… De par mes choix, j’ai avorté cette possibilité, me mettant à ce moment dans la position la plus délicate de toute… «  Je ne me plains pas. » Même si je ne crois qu’une moitié de ce qu’il me dit, un sourire s’empare de mes lèvres. Au moins, il est heureux, satisfait de cette vie qu’il est venu chercher ici. «  Mais tu as raison, j’ai sans doute changé moi aussi. » Il a changé et probablement en mieux, je ne pensais pas cela possible à mes yeux, mais cette tendresse, cette faiblesse que seul Oliver peut faire sortir en lui et la dévoiler au reste du monde m’atteint plus que je ne saurais l’avouer, me rend plus faible et plus dingue de lui, alors que jamais je ne devrais répondre à ce désir.

Dans ce silence parfait, je ne peux retenir mes pensées, les empêcher de me ramener à cette réalité brute où je suis un monstre, séparant depuis si longtemps un père de son fils. Il est étrange de penser que je ressens tant de choses pour lui, que cette attirance est bien réelle alors que je suis incapable de lui dire cette vérité brulante, cet aveu et pourtant il est la seule évidence qui pourrait l’éloigner de moi, changer son regard et le rendre définitivement inaccessible… Mon cœur se pince alors que malgré toute la force de mon cœur, mon esprit prend le dessus, commençant une demande qui pourrait m’amener délicatement au fond du gouffre que je me creuse à main nue. Les quelques mots envolés dans l’air du temps, font retomber un moment silencieux entre nous. La fuite parait bien alléchante mais je n’ai jamais pris cette habitude et même sur un sujet aussi personnel, elle n’est pas un choix imaginable, pas face à lui. «  Je ne sais pas… » Un battement de cœur, lourd et puissant, m’oppresse. «  Est-ce que je devrais le vouloir d’après toi ? » Un léger haussement des épaules, remplace une réponse de ma part alors qu’il n’a pas l’air d’avoir fini. Pour une fois, l’homme ténébreux est plus bavard que moi, son aura et le sujet ayant absorber toutes répliques de mon être. «  Il y a bien longtemps que je ne fais plus parti de cette histoire non ? J’imagine que ça m’enlève toute légitimité pour attendre une réponse de ta part. » Un rire jaune, presque silencieux s’échappe comme un soupire que je ne peux retenir. Longtemps que tu ne fais plus parti de cette histoire ? Mais tu es l’histoire Gauthier… Si seulement il pouvait ouvrir les yeux, si seulement il pouvait lire cette souffrance que mon cœur lui hurle à tue-tête, si seulement il pouvait regarder mon fils et voir ses traits évident partageant de plus en plus leurs visages. «  J’ai juste cette impression que quelque chose m’échappe dans cette situation. » Si seulement une seule chose t’échappait, peut-être que mon rôle ici serait moindre, peut-être que je n’aurais pas tout ce poids sur la poitrine, peut-être aussi que mes sentiments pour toi ne serait pas aussi puissant et l’amour que Gabriel te porte déjà serait moindre… Si une seule chose t’échappait j’aurais souhaité qu’elle soit le manque laissé chez moi, laissant tranquille Daniel, Gabriel et toi au passage… «   Et mon désir de contrôle sur chaque aspect de ma vie en prend un coup fatalement. » Un sourire s’empare sans prévenir de mes lèvres. Même dans cette situation il a besoin de tout contrôler, de ne rien laisser au hasard et c’est aussi cela qui la rend aussi difficile, il ne laissera rien de côté… «  Ce que j’aimerais savoir en réalité c’est…» Oui ? «  Est-ce qu’il va bien ? » Me lâchant entièrement, mon cœur s’échappe dans les tréfonds les plus profonds de mon être. Un rire nerveux mais court s’échappe, libérant mes jambes de mes bras, ma main s’empare de mon visage, retenant un moment mes lèvres. Pourquoi ? Pourquoi entre tous les questions, celle-ci devait lui bruler les lèvres ? « Je crois qu’aujourd’hui je ne peux répondre parfaitement à ta question… » Je connais pourtant l’état de mon mari à mon départ, je me souviens parfaitement de son regard, du dégoût que ses yeux me portaient, du mal qui l’emportait. Je m’inquiète pour lui chaque jour depuis mais jamais une réponse est revenue de son côté. Ma mère est même aller le voir mais jamais elle n’a pu le voir, relevant une pointe de panique en moi. Qu’est-il devenu ? Comment va-t-il ? J’aimerais tant pouvoir répondre à toutes ses questions qui me hante à longueur de journée. « Mais… non. » Non, je ne pense pas qu’il aille bien. Je lis pourtant dans son interrogation quelque chose qui ne m’aurait jamais traversé l’esprit. « Il n’a pas de problème, pas de maladie ou autre, ou pas comme tu pourrais l’entendre, je pense… » Quoi qu’il porte tout de même le plus grand fléau de notre siècle et peut-être le plus complexe pour un homme et encore plus pour un homme comme lui… « Notre mariage a été brisé avec toutes ses croyances et ses rêves et je ne suis pas sûre qu’il arrive à s’en remettre aussi simplement, aussi facilement… » J’aurais aimé pouvoir l’aider, j’aurais voulu que l’on surmonte ce cap ensemble, il a refusé, repoussant tout espoir et laissant s’envoler la féérie nous animant depuis une dizaine d’années… J’hausse à nouveau les épaules, tournant enfin mon visage vers Gauthier, prête à affronter n’importe quel regard de sa part, même la haine la plus profonde. « Il ne va pas bien et j’en suis coupable pour la plus grande part, sans que je ne puisse me le pardonner mais sans que je ne puisse non plus le lui pardonner, pour sa réaction. Il clamait des valeurs que je pensais si fortes et qui pourtant n’étaient que poussières pour lui… » Celles du mariage en premier. Mes actes avaient été inexcusable mais un fervent défenseur du mariage, ne pouvait tirer un trait sur quatre ans d’union sans travail et sans effort, il m’avait déçu et même si je devais être responsable à 90% de notre rupture, il portait 10% et il était celui qui avait tout rejeter en bloc, même un enfant qui n’avait rien demandé…



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Message(#) Sujet: Re: I now walk into the wild ☼ Gautelisa I now walk into the wild ☼ Gautelisa    EmptyJeu 30 Mar 2017 - 13:37


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Elle rit, un peu nerveusement, le plaçant dans l'incompréhension pendant quelques secondes. Il cherche à savoir ce qui la met dans cet état. Sa question ? Sa présence ? Le mélange des deux parce qu’il est bien mal placé pour se poser cette question ? Pourtant ça fait quatre ans qu’elle est là - au fond de lui - qu’il la garde. Le manque de son ami il n’en a jamais parlé à personne, et sans doute qu’il ne le fera pas aussi clairement, ça serait livrer une part de lui - de ses remords, de ses regrets qui l’habitent parfois mais qu’il ne peut laisser apercevoir. Tout n’est qu’image, comme on lui a appris chez lui, comme ces parents agissaient. Il haïssait ça pourtant, cette impression qu’il fallait paraître avant d’être, cette famille parfaite qu’il devait montrer alors qu’au final les parents ne connaissaient rien de leur enfant, c’est pourtant un schéma qui l’a construit, faisant de lui ce qu’il est. « Je crois qu’aujourd’hui je ne peux répondre parfaitement à ta question… » Ca lui semble logique mais pourtant elle le peut bien mieux que lui - ça ne fait que quelques mois qu’elle est partie et elle sait pourquoi… « Mais… non. » Non… le mot résonne comme une sentence presque. Daniel ne va pas bien. C’est presque une punition pour lui d’entendre ces mots, parce que c’était son désir, qu’il a tout abandonné en parti pour ça, pour s’assurer de ne jamais être la cause de son malheur, mais de toute évidence il n’a pas été épargné pour autant. « Il n’a pas de problème, pas de maladie ou autre, ou pas comme tu pourrais l’entendre, je pense… » C’est un soulagement, et en même temps il en avait la quasi certitude ne pouvant accepter l’idée qu’elle l’abandonne dans un cas de maladie. « Notre mariage a été brisé avec toutes ses croyances et ses rêves et je ne suis pas sûre qu’il arrive à s’en remettre aussi simplement, aussi facilement… » Il a l’impression que c’est son coeur à lui qu’on brise avec ses mots, sait qu’il n’a pas le droit de ressentir ça parce que ce couple n’a jamais été le sien, mais pourtant il se sent impliqué bien malgré lui. « Vous avez été bien ensemble ? Pendant ces quatre années ? » Parce qu’avant ça il était là pour voir le bonheur, un bonheur qu’il a terni de ses mains en les posant sur Elisabeth. En lui laissant le fardeau d’une trahison. Mais une fois de plus il est conscient que ça ne le regarde pas, pourtant les mots lui mettent le doute et rien n’est pire à ces yeux que l’idée qu’ils ayent pu être malheureux ensemble. Qu’il ne se soit pas battu pour la laisser à un homme qui ne l’a pas rendue heureuse…

Elle tourne enfin son regard vers lui et il le soutient, manque de mots comme à son habitude. De certitudes aussi parce qu'agir de ce type de situation lui est bien complexe quand dans la vie de tous les jours - il peut jouer avec des sommes astronomique sans ciller, sans avoir d’appréhension c’est une toute autre histoire quand on parle de sa vie privée - de ses sentiments.  « Il ne va pas bien et j’en suis coupable pour la plus grande part, sans que je ne puisse me le pardonner mais sans que je ne puisse non plus le lui pardonner, pour sa réaction. Il clamait des valeurs que je pensais si fortes et qui pourtant n’étaient que poussières pour lui… » Il fronce un peu les sourcils cette fois - se perd dans ses propos qui n’ont pas de sens pour lui. Ce qu’il comprend c’est qu’elle est blessée et sans doute lui aussi et que peut-être tous les deux sont trop bornés pour y faire quelque chose. « Je suis désolé, pour votre mariage. » Que ça n’ait pas marché, du moins pas comme tous trois l'espéraient au final. Il n’est pas sûr de savoir si c’est un point final , si c’est le divorce qui les attend maintenant et n’ose pas poser la question. « Je ne comprends pas tout mais… vous méritez mieux que cette situation. » Mieux que de se déchirer, mieux que d’en fait payer le prix à un enfant de quatre ans qui se trouve séparé de son père, loin de tout ce qu’il connaît. D’un point de vu extérieur pourtant c’est elle qui a fuit, qui est partie de l'Angleterre pour se réfugier ici, elle la lâche, mais sans doute ne comprend-il pas tous les enjeux de leur relation. Peut-être aussi qu’il n’est pas prêt à les entendre, à rentrer plus encore dans leur intimité. « Cette vu me fait un peu penser à celle que nous avions en Island. » Il change un peu de sujet, fixe son regard sur la ville endormie. Les paysages sont différents et pourtant si similaire dans la nuit. « Le soir où Daniel a failli s’étouffer avec son poisson. » Un sourire amusé et presque complice se glisse sur son visage à ce souvenir. Un poisson que Daniel avait lui même pêché avec fierté et qu’il avait bien failli lui valoir la vie. Mais aujourd’hui il leur en restait un souvenir plutôt tendre, celui d’une nuit à trois, avant que les choses ne deviennent si compliquées.
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Message(#) Sujet: Re: I now walk into the wild ☼ Gautelisa I now walk into the wild ☼ Gautelisa    EmptyVen 31 Mar 2017 - 23:55


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Je suis incapable de poser le regard sur lui, déjà bien trop peu à l’aise de parler de mon mariage avec la seule personne ayant eu le pouvoir de le rompre. Même s’il n’a pas pris cette liberté, il était le point le plus fragile de notre relation, cela depuis le début. Si Daniel l’ignorait, j’en étais tout de même, inconsciemment, parfaitement persuadée. Aujourd’hui encore il reste mon unique point faible et finalement une des raisons de notre séparation, sans même avoir été mentionné. Je pense que cela est un exploit, mais je ne sais si je ferais un jour cette remarque, seule Maia en serait probablement capable… « Vous avez été bien ensemble ? Pendant ces quatre années ? » « Bien sûr. »  Sans réfléchir, ma réponse est franche et honnête. Oui. Nos quatre années de mariage ont été parfaites, ou presque. J’avais une tendance à être absente et lui une légère envie de me le reprocher, mais à part cette tension sur le travail et son incompréhension sur le fait que pour certaines personnes, il faut travailler pour avoir de l’argent et non attendre que papa et maman nous l’envoie… A part, ce point, tout a été parfait. Nous sommes restés les mêmes et même avec un enfant, avec des contraintes plus importantes, nous avons réussi à garder cette flamme, cette envie qui fait qu’aujourd’hui encore, même aux côtés de Gauthier, je ne sais pas si je serais un jour capable de signer les papiers de mon divorce. « Il a été parfait jusqu’à l’année dernière. » Il est resté lui, voulant tout faire à la perfection, me gâtant toujours trop, faisant de moi la princesse que je ne suis pas, voulant que jamais je ne regrette mon choix, et maintenant une flamme comme lui savait le faire, à l’image des films romantiques. Même si cela était souvent trop pour moi et pas toujours mon style, qui étais-je pour critiquer cela alors que toutes les filles auraient payé des millions pour le même homme ? Nous avons été bien et je me sens presque coupable de le dire aussi clairement et dans l’ombre d’un sourire devant Gauthier même s’il donne l’impression d’avoir envie d’entendre cela…

Finalement, mon regard se pose sur lui, l’admirant de tout son être et appréciant les traits parfaits de son visage. Son regard intense soutient le mien et fait tressauter mon cœur de manière irrégulière. J’ai eu un mariage parfait, le peu de temps qu’il a duré, mais jamais personne ne m’a fait les effets que la présence de cet homme a sur moi… A la fin de ma phrase, ses sourcils se plisse et je lis dans ses iris une incompréhension et un chagrin à l’égard de mon couple que j’aurais souhaité ne jamais apercevoir sur son visage. « Je suis désolé, pour votre mariage. » « Tu n’as pas à l’être. » Malgré tout, il n’y est pour rien et jamais je ne lui en voudrais pour tout cela, il n’est pas la personne qui a détruit ce mariage. « Je ne comprends pas tout mais… vous méritez mieux que cette situation. » J’hausse les épaules. Je n’en suis peut-être pas si sûre au fond, est-ce que nous n’avons pas tout fait pour en arriver là ? Nous nous sommes tous les deux cachés derrière des façades, derrière des mensonges, des faux semblants, des regrets et des espoirs que l’autre ne pouvait combler, ne pouvait supporter. Je ne sais si j’arriverais à tourner la page facilement de ce mariage, mais je pense pouvoir en faire le deuil rapidement, même si j’aime et j’aimerais à jamais Daniel. Je sais que cela est contradictoire, ne pouvoir se défaire d’un lien dont on a déjà fait le deuil et pourtant, je sais que s’il le souhaite, je le laisserais partir sans rien y redire et en étant en paix avec cela. La gorge nouée, je n’arrive pas à continuer avant qu’il ne change de sujet, tournant le regard vers la ville, l’esprit lointain. « Cette vue me fait un peu penser à celle que nous avions en Island. » Instantanément, un sourire se dessine sur mes lèvres. L’Islande… Ce fut un voyage merveilleux et pleins de rebondissements, à trois contre le reste du monde. « Le soir où Daniel a failli s’étouffer avec son poisson.» Je ris dans un soupire, me rappelant de la tête de Daniel et de la peur envahissant tout mon être alors qu’il commençait doucement à s’étouffer, ayant voulu faire le malin et mangeant son poisson sans l’avoir trop bien dépecé de ses arrêtes. Je l’avais prévenu mais Monsieur était bien trop fière de sa récolte du jour, presque prêt à me forcer à y goûter. Encore une fois, Gauthier avait sauvé la mise et mon blond favori avait boudé un petit moment avant de s’en remettre alors que nous ne pouvions le lâcher avec cela. « Sur ce point il n’a jamais changé. » Toujours là pour faire rire la galerie même au détriment de son bien être personnel et souvent sans le vouloir forcément… Il n’a pas non plus changé sur le fait d’être têtu et de ne jamais changé de point de vu, ce qui me laisse peu d’espoir quant à l’amélioration de l’état de mon mariage…

Je ne peux pas. Je ne peux pas continuer à rire du passé avec lui, alors que c’est le présent et le futur que je dois évoquer. Je ne peux continuer à agir ainsi avec lui, aussi simplement et facilement alors que j’ai ce poids, cette vérité qu’il mérite et que je lui dois. Oui Daniel est important pour moi, pour lui aussi toujours apparemment, mais ce soir, c’est de l’autre homme de ma vie que je souhaite parler, de Daniel, de notre rupture mais surtout de lui, d’eux… Je reprends mon sérieux, mon sourire disparaissant totalement de mon visage et mon cœur se mettant à battre à une vitesse que je ne soupçonnais même pas… Je me retourne incapable de le regarder. Je le devrais mais il faut que je garde toutes les forces que j’ai en ma possession pour pouvoir aller jusqu’au bout de ma tentative... Je ne peux être trop proche de lui, les sentiments que j’ai pour lui sont trop forts pour que je puisse lui infliger cela en ayant cette proximité, en sentant l’effluve de son parfum et la raideur ou la détente de ses muscles comme je peux le faire à ce moment précis. Seulement, elle donne aussi l’essence de mon courage sans lequel je ne pourrais ouvrir les lèvres. « Il n’a pas changé, ou peut-être comme toi, il l’a fait sans vraiment le voir. Mais Gauthier... Si tu devrais le vouloir, tu as le droit de savoir ce qu’il s’est passé, je ne peux continuer de parler de cette époque avec toi autrement… » Je ne peux me rappeler de toute ces nuits passées dans les bras de Daniel alors que Gauthier se tenait dans la tente à proximité, de ces moments partagés, de ses regards échangés, sans jamais que des paroles ne les trahissent qui nous ont doucement mené à cette nuit et indéniablement à cette nuit de ce soir aussi. « Laisse moi juste finir, s’il te plait. » Il n’a probablement pu vraiment envie d’entendre cette histoire, il doit même penser que ça ne le regarde pas, ce n’est pas son couple et nous ne sommes plus réellement ses amis après tout, il avait le droit de fuir, mais il devait surtout tout savoir… Je me mords la lèvre, le regard à nouveau tourné vers lui mais hésitant, tremblant de tout mon être, accrochant mes mains l’une à l’autre pour ne pas échapper à mon propre corps…  Je n’ai plus le droit de faire marche arrière, le moment ne sera jamais le bon, il est surement loin d’être parfait ce soir, mais quand est-ce que je serais de nouveau seule avec lui ? « Il y a un an et demi, même probablement deux ans maintenant, on a trouvé que l’idée d’avoir un frère ou une sœur pour Gabriel serait plutôt une super nouvelle… » Un sourire s’étend sur mes lèvres repensant à ces moments plutôt joyeux et plutôt gênant à avouer à Gauthier. « Au bout de plusieurs mois, on a commencé à se poser des questions et … » Ma voix se coupe, ma gorge sèche m’empêche d’aller plus loin, seulement, je ne peux le laisser comme ça, même si mes jambes seraient prêtes à me faire fuir le plus loin possible de cet endroit, de cette situation… Je me tourne entièrement face à lui, respirant profondément avec de continuer, son regard difficilement soutenable. « Bref, on est allé voir le médecin, une amie excellente dans son domaine et en quelques jours les résultats sont tombés. » Je me pince les lèvres, inspirant à nouveau avant de continuer, lâchant doucement l'intensité de mon regard pour le planter secrètement vers l'insécurité de mes pieds... « Nous ne pouvions pas avoir d’enfant… Ça été difficile, surtout pour Daniel qui voulait une grande famille, et… » La stérilité peut venir avec l’âge chez un homme, mais elle peut aussi être la cause de plusieurs facteurs ou bien d’une impossibilité de naissance… J'hausse les épaules, reprenant une contenance parfaite. « Daniel ne va pas bien Gauthier... Il ne peut pas avoir d’enfant, il ne le pourra jamais et... il n'a jamais pu. » Je lève enfin mon regard pour le planter dans le sien, retenant toute l’humidité pouvant s’y imprégner, je n’ai pas le droit d’être faible à ce moment et je ne le serais pas, mais regrette légèrement le fait de ne pas être debout, capable d’être libre de tous mes mouvements… Au moins, lui il est assis pour comprendre et assimiler la nouvelle, je suis incapable pour le moment de continuer, je lui laisse un temps pour saisir tout ce que je viens de lui dire, attendant toutes réactions de sa part. N’importe laquelle, je la mériterais, en attendant, je ne peux que le regarder, la tête droite sans ciller, je n’en ai plus le droit, je dois tout assumer.

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Message(#) Sujet: Re: I now walk into the wild ☼ Gautelisa I now walk into the wild ☼ Gautelisa    EmptySam 1 Avr 2017 - 3:40


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Dans le silence de la nuit il a un instant d'apaisement. Il lui semble que les choses sont comme elles étaient des années en arrières, dans les montagnes européennes. Elisabeth est à ses côtés mais elle n’est rien de plus que la petite amie de Daniel, celle qu’il regarde parfois quand elle ne le voit pas, dont il observe la beauté en silence, en secret sans même s’en sentir coupable parce qu’il n’est rien - et n’a pas projet de devenir plus. Et pourtant cette période est si loin aujourd’hui, ils y ont mis fin le jours où ils se sont touchés comme des amants, le jour où son désir a rencontré celui d’Elisabeth aussi puissant et intense, un désir réciproque qu’il s’était refusé à voir… Un désir qu’il avait fuit pour les protéger tous de souffrances qu’il n’avait jamais voulu engendrer, alors sa question n’était pas anodine et l’idée qu’il ait fuit pour leur laisser une vie de misère ensemble était insupportable, et pourtant, quand un « Bien sûr. » presque trop certain avait franchi les lèvres d’Elisabeth il avait senti ce pincement caractéristique le prendre au coeur. Trop fier pour le montrer ou encore pire en parler, il s'était contenté d’un hochement de tête satisfait. « Il a été parfait jusqu’à l’année dernière. » Fronçant à nouveau les sourcils, il avait tourné son regard vers Elisabeth sans trop comprendre. Sans vraie raison, il avait imaginé qu’elle était la coupable de cette séparation, mais d’un coup les mots de la blonde embrouillaient son esprit, y faisaient monter des questions qu’il ne pouvait pourtant se résoudre à poser, préférant laisser les souvenirs de leurs voyages ensemble prendre le dessus, la nostalgie d’un temps révolu, d’un voyage dont il ne gardait que de bons souvenir, avec ce qui se rapprochait pour lui le plus de la notion d’amis… Est-ce qu’Elisabeth avait un jour été son amie ? Il n’en était plus sûr aujourd’hui mais elle avait été bien plus proche de lui que ce qu’il permettait à la plupart des gens, elle avait partagé une partie de sa vie qu’il n’avait avant elle pleinement ouverte qu’à Daniel. Sans qu’il n’ait eu besoin de mots, Elisabeth connaissait de lui bien plus de choses que toutes les femmes qui avaient pu un jour partager sa vie - excepté peut-être sa soeur Théodora. Alors quand le rire d’Elisabeth raisonne à ses oreilles il ferme les yeux pour s’en délecter un instant, oubliant presque ce qui l’a provoqué. « Sur ce point il n’a jamais changé. » Le paradoxe de son amitié avec Daniel, cet homme aux antipodes de ce qu’est Gauthier mais qui avait su gagner son amitié, en grande partie en partageant sa passion et en l’acceptant sans tenter de le changer - et c’est peut-être même parce qu’il n’avait jamais essayé qu’il avait réussi, le traînant parfois dans des soirées avec lui, l’incitant à rencontrer des filles et à sortir de sa montagne avec un tact que personne n’avait jamais eu avec lui avant.

A nouveau le silence s’installe, Gauthier se perd dans les souvenirs du passé sans le vouloir, pas prêt à reprendre la parole il tourne pourtant le regard pour observer Elisabeth et remarque directement le changement, d’un sourire un peu nostalgique sur son visage elle est passée à une toute autre expression, il lui semble même lire une pointe de peur dans ses traits et cette façon dont ses mains tremblent un peu. « Tu as froid ? » Son esprit rationnel voudrait raccrocher ces mouvements rapides et incontrôlés à une froideur extérieur mais il comprend vite que ça n’est pas le problème et le hochement de tête d’Elisabeth le rassure à ce propos. « Il n’a pas changé, ou peut-être comme toi, il l’a fait sans vraiment le voir. Mais Gauthier... Si tu devrais le vouloir, tu as le droit de savoir ce qu’il s’est passé, je ne peux continuer de parler de cette époque avec toi autrement… » Il sent son coeur s'accélérer légèrement dans sa poitrine, l'intonation de sa voix ne lui plait pas. « Je ne crois pas, vraiment, Elisabeth… » Cette impression qu’elle est prête à lui livrer des informations que lui n’est pas prêt à recevoir le prend. Il ne veut pas entendre parler de cette rupture tout comme il toujours refusé d’entendre vraiment parler de cette relation. « Laisse moi juste finir, s’il te plait. » Il garde le silence cette fois - parce qu’elle ne lui laisse pas le choix. Il sent le piège se refermer sur lui sans avoir d’emprise dessus, presque en train d’étouffer intérieurement, il se fait violence pour ne pas la couper encore une fois et reprendre le contrôle de la situation. « Il y a un an et demi, même probablement deux ans maintenant, on a trouvé que l’idée d’avoir un frère ou une sœur pour Gabriel serait plutôt une super nouvelle… » Même si l’idée lui provoque une sensation étrange, elle n’a rien de saugrenue. « Au bout de plusieurs mois, on a commencé à se poser des questions et … » L’hésitation de sa voix lui fait remonter le regard vers elle, sans mot il l'interroge de ce dernier, sentant bien que les mots lui brûlent la gorge et qu’elle se fait du mal pour lui livrer une information - qu’il n’est même pas sûr de vouloir recevoir. Pourtant il ne la coupe pas… Il attend, que le souffle revienne, que les mots se forment à nouveau dans sa gorge. « Bref, on est allé voir le médecin, une amie excellente dans son domaine et en quelques jours les résultats sont tombés. » Son regard quitte le sien, faisant monter un malaise encore plus grand chez lui, le suspense qu’elle lui inflige devenant insoutenable. « Nous ne pouvions pas avoir d’enfant… Ça été difficile, surtout pour Daniel qui voulait une grande famille, et… » Est-ce que c’est ça ? Cette information qui a détruit leur couple, cette incapacité de créer la famille qu’il voulait ?

Il voudrait le croire.

Il essaye de s’en persuader alors que son regard reste rivé sur elle, attendant la suite de la phrase sans ciller. Il ose à peine respirer, faire un bruit - comme si cet instant lui appartenait à elle - et simplement à elle. « Daniel ne va pas bien Gauthier… » Premier coup de massue. « Il ne peut pas avoir d’enfant, il ne le pourra jamais et… » Il sait ce qui va suivre, se sent déjà blanchir avant même que les mots ne franchissent ses lèvres comme une sanction. « il n'a jamais pu. » Il respire trop fort ou c’est elle peut-être. Le regard de la blonde se plonge dans le sien et c’est comme si la terre venait de s’ouvrir sous ses pieds. « Mais alors comment ? » Il ne peut pas croire ce qu’elle vient de lui dire - se refuse à faire les calculs qu’il a toujours mis dans une boite bien au fond de sa tête. Il ne lache pas son regard et il parle bien plus que les mots. Si Daniel n’est pas le père de Gabriel alors… Alors c’est lui. « Non… » Le mot comme un plainte, le regard de la blonde sur lui si perçant qu’il lui fait presque mal, il sent la bile lui monter et détourne le regard pour le plonger au loin, observer ce décor qu’il trouvait apaisant il y a quelques secondes mais qui l'oppresse d’un coup. Il se refuse pourtant à montrer son trouble, fait tout pour contrôler sa respiration, serre la machoir encore plus fort pour tout contenir à l’intérieur alors que le silence prend à nouveau place. Elle attend sans doute une réponse, mais lui ne dit rien - trop occupé à canaliser le tsunami que vient de créer cette révélation il est même incapable de penser à un mot - d'appréhender même la révélation qu’elle vient de lui faire - sans pourtant même le dire. Elle semble vouloir prendre la parole mais il la coupe avant. « Non, ne dit rien. » Il a besoin de temps, de silence. Voudrait même lui demander de partir mais cette simple phrase serait trop dure à prononcer. Il faut juste qu’il fasse abstraction d’elle, que surtout elle ne le touche pas. Son regard au loin pour l’oublier, petit à petit il retrouve des repères, la montagne, le feu au loin, les lumières de la ville, les cailloux sous ses mains qu’il touche du bout des doigts. Une dizaine de minutes passe, peut-être plus, peut-être beaucoup moins, il est incapable de le dire mais finalement il reprend la parole. « C’est Daniel son père Elisabeth. » Il ne veut pas entendre le reste, se demande même pourquoi elle le lui a dit. « Daniel est le père de Gabriel. » Il le répète à nouveau comme pour s’en convaincre. « Je ne sais pas ce que les tests disent mais… C’est lui qui était là pour sa naissance, pour ses premiers pas, son premier mots, son premier cauchemar, c’est lui qui s’est occupé de lui, c’est ton mari et le père de Gabriel. » Le reste il ne peut pas… Il ne veut pas l’entendre. « On devrait rentrer. » Il n’y rien de plus à dire - il étouffe avec Elisabeth à ses côtés, il a besoin d’être seul, vraiment et d’ailleurs déjà il est debout et se dirige vers le feu évitant tout contact visuel ou tactil avec elle.
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Message(#) Sujet: Re: I now walk into the wild ☼ Gautelisa I now walk into the wild ☼ Gautelisa    EmptySam 1 Avr 2017 - 20:54


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« Mais alors comment ?  » Ce sont les premiers mots qui ont suivi la révélation de Mathilde, les premiers mots lâchés par Daniel, perdu et en pleine incompréhension. De nombreuse fois par la suite il m’a demandé comment ? Comment j’avais pu lui faire ça ? Comment je n’avais pas pu lui dire ? Comment j’avais pu lui dire oui alors que les mains d’un autre homme me « souillées » ? Toutes ses questions vont et viennent en moi inlassablement, me rappelant ma faute, mon erreur mais surtout mon mensonge. « Mais alors comment ? » Comment pouvait-il être stérile et avoir pourtant un enfant ? L’égarement se lisait parfaitement dans son regard, ce regard posé sur moi afin d’éclaircir cette situation et moi, j’étais simplement incapable de lui répondre. Comment dire à mon mari, l’homme le plus fidèle qui existe, l’homme parfait, comment lui dire qu’avant même qu’il ne commence notre mariage était trompé ? Comment est-il possible de dire à l’homme que l’on aime plus que tout que nous ne pouvons répondre à l’identique quand il vous dit qu’il n’a d’yeux que pour vous depuis votre rencontre ? Comment lui dire que notre cœur et pas uniquement notre corps l’a trompé ? Ces mots raisonnent en moi depuis, ils raisonnent comme tous ses mots, tous ceux qui étaient justes ou non mais qui ont traversé ses lèvres à la suite de cette annonce.

« Mais alors comment ?  » Les mêmes mots dans la bouche de Gauthier me brûlent alors que son regard a changé, que sa position est en retrait et que son teint est devenu plus pâle. Le vide se fait en lui, alors qu’il comprend, il le doit, il est assez intelligent pour que je n’ai à le dire moi-même… L’azur de ses yeux devient profond et plus envoutant que le fond des océans, peut-être aussi dangereux et inquiétant. Mon cœur n’en fait qu’à sa tête et mes mâchoires se serrent assez pour que mes dents me fassent mal. Je ne sais quoi lui dire, je ne suis pas sûre de devoir en rajouter, cela ferait bien trop pour lui, pour tout le monde… « Non…  » Serrée plus que jamais, ma gorge m’empêche toute possibilité de respirer, me bloquant doucement la vision devenue aussi brouillée par un voile humide que je refuse de transformer en larmes. Dis comme une lamentation, je m’attendais à cette réaction, je savais qu’il ne sauterait pas de joie heureux d’être papa, comme tout nouveau papa le ferait. Il n’est pas un nouveau papa, il n’attendait pas ça dans sa vie et encore moins d’un enfant élevé par son ancien meilleur ami pendant plusieurs années… Il se détourne alors qu’une détresse s’installe en moi, je dois lutter pour la remettre à sa place, ne pas la laisser prendre le dessus, ce n’est pas à moi de paniquer en ce moment, et j’aimerais tellement être là pour lui, l’aider, seulement… « Non, ne dit rien.  » Pourquoi ? Il faut donc que je reste ici, silencieuse, le regardant souffrir et m’éloignant entièrement de lui. Je dois le laisser respirer, réfléchir. Il est coincé ici, sur cette roche avec moi, alors qu’il devrait pouvoir apprendre tout ça tranquillement et loin de tous problèmes. Son regard s’hisse sur les points qui peuvent être rassurant. Le silence s’installe, seule sa respiration se laisse entendre, et probablement les battements de mon cœur qui me font mal par leur puissance. J’aimerais savoir ce qu’il pense, pouvoir l’aider, le guider, mais je n’en ai pas le droit, ni même pas possibilité… J’aimerais le conforter, lui dire que tout ira bien, mais je ne connais pas cet avenir, et je suis incapable de m’avancer dessus, je suis incapable de lui dire que tout ira bien, car moi-même je n’en suis pas sure. Seules certains points sont clairs à mes yeux. Il est le père biologique de Gabriel, il n’a aucune obligation ni envers lui ni envers moi, il est libre de faire ce qu’il souhaite, je ne peux lui promettre quoi que ce soit car légalement, Daniel est le père de mon fils et même s’il m’a fait comprendre qu’il ne voulait plus jamais le voir, jamais il n’a souhaité renier cette paternité jusque-là… Pesant et pourtant calme, le silence entre nous, n’est pas aussi naturel qui peut l’être autrement mais je reste là, je m’engouffre en lui sans que rien ne puisse m’y sortir autre que sa voix, son souffle, une remarque, un geste, je voudrais seulement qu’il réagisse… « C’est Daniel son père Elisabeth.  » Je reste persuadée qu’un coup de poignard doit être plus agréable que ce genre de réaction et la douleur intense qu’elle engendre sur mon estomac et mes poumons… « Daniel est le père de Gabriel. Je ne sais pas ce que les tests disent mais… C’est lui qui était là pour sa naissance, pour ses premiers pas, son premier mot, son premier cauchemar, c’est lui qui s’est occupé de lui, c’est ton mari et le père de Gabriel.  » Je reste là, plantée, sans pouvoir réagir, battant simplement la tête de droite à gauche incrédule. Qu’est-il en train de faire ? Essaie-t-il de se convaincre d’une chose ? Ou bien tente-t-il de culpabiliser une situation qui n’a pas à l’être ? Daniel est la personne qui a élevé Gabriel comme son fils pendant quatre ans, il est ce que l’on appelle couramment son père et je ne peux lui enlever les quatre premières années vécues avec lui. Seulement, le père de Gabriel, son géniteur, celui qui a peut-être le pouvoir d’être là plus longtemps, celui qui partage la même génétique, le même sourire, ce père là, se tient devant moi. « On devrait rentrer.  »

Mes sourcils se lèvent en même temps que lui alors que mon corps suit son mouvement, je me retrouve sur mes pieds, sans être sûres qu’ils puissent me soutenir très longtemps. Je me recule, le laissant passer, toujours aussi silencieuse. S’il n’accepte pas, je ne lui demanderais rien de plus, mais je lui devais la vérité, la dire au moins une fois dans ma vie… Je le laisse éteindre son feu et descendre la roche, le suivant par la suite et le rattrapant rapidement. Une fois au sol, il avance d’un pas rapide et je ne peux le laisser partir ainsi. J’accélère à mon tour, ma main attrapant la sienne, mes doigts se liant aux siens sans qu’il ne le veuille, j’en suis parfaitement consciente. « Attends.  » Ce n’est pas un ordre, ni une requête, il doit simplement le faire… « Je ne retire pas le rôle de Daniel dans la vie de mon fils, il est son père ou plutôt, il l’a été.  » Ma voix est douce, je ne souhaite pas me disputer. « Je vais te laisser partir, je ne veux pas te retenir, je ne pourrais même pas…  » Ma main s’échappe de la sienne, laissant un vide intense sous ma cage thoracique et refroidissant tout mon être. Mais je ne lui laisse même pas le temps de se retourner avant de continuer. « Je voulais juste que tu saches. Il ne veut plus jouer ce rôle. Il m’a demandé de partir et d’amener « cet enfant » selon ses mots, loin de lui. J’attends depuis maintenant huit mois qu’il revienne sur ses mots. Seulement, je ne peux en même temps continuer à te mentir, à faire comme si de rien n’était. Tu es le père de Gabriel.  » Les mots sont enfin mis sur un fait et même si je n’ai rien de scientifique pour le prouver, il ne pourra m’enlever cette certitude. « Biologiquement, tu es son père et je ne te demande rien. Je voulais seulement que tu le saches. Je te laisse voir tout ça avec toi-même, mais jamais je ne te demanderais quoi que ce soit. Seulement si tu le souhaites, il sera au courant. Seulement si tu le souhaite, il pourra te voir.  » Je tiens son regard, ne souhaitant le voir partir si vite. « Je n’attends rien de toi. Jamais.  » Avec bien plus de sens qu’elle pourrait le paraitre, cette dernière phrase parle de mon fils mais aussi de moi, de nous, jamais je ne me permettrais de lui demander quoi que ce soit. Il est libre et je me refuse de lui prendre cette chose qui le caractérise tant.

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Message(#) Sujet: Re: I now walk into the wild ☼ Gautelisa I now walk into the wild ☼ Gautelisa    EmptyDim 2 Avr 2017 - 15:23


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Il ne peut pas rester ici - partir c’est tout ce qui occupe son esprit - s’échapper loin d’elle et de cette révélation qu’il a fuit toute sa vie - une vérité qu’il a ignoré bien sagement jusque là. Il s’active pour éteindre le feu, marche vite et sans l’attendre - son esprit rationnel lui dit de ralentir pour s'assurer qu’elle rentrera bien mais son corps fait tout le contraire, stoppé uniquement par cette main qui attrape la sienne, les doigts d’Elisabeth qui se mêlent aux siens et dont il essaye de se défaire mais sans force. « Attends.  » Finalement sa main reste là, son corps reste proche du sien mais son esprit s’évade, parce qu’il n’a pas envie d’entendre pas envie de continuer à parler de ça. Il est pourtant incapable de se défaire de son emprise. « Je ne retire pas le rôle de Daniel dans la vie de mon fils, il est son père ou plutôt, il l’a été.  » « Il est son père. » Il corrige une nouvelle fois - ne veut pas entendre d’autre version de cette histoire. « Je vais te laisser partir, je ne veux pas te retenir, je ne pourrais même pas…  » Dès que sa main se desserre un peu sur celle de Gauthier, il l’enlève pour couper court à ce contact qui lui brûle le corps et l’esprit. Pas décidé à parler il s'apprête à faire demi tour quand à nouveau la voix d’Elisabeth le retient. « Je voulais juste que tu saches. Il ne veut plus jouer ce rôle. Il m’a demandé de partir et d’amener « cet enfant » selon ses mots, loin de lui. J’attends depuis maintenant huit mois qu’il revienne sur ses mots. Seulement, je ne peux en même temps continuer à te mentir, à faire comme si de rien n’était. Tu es le père de Gabriel.  » A nouveau sa respiration peine à se stabiliser il lui faut faire appelle à toutes ses ressources pour ne rien laisser paraître du trouble qui l'habite, de ce que provoque les mots d’Elisabeth. Ca semble si simple pour elle de le dire et pourtant si dur pour lui de l’entendre. « Je suis désolé mais non… Tu te trompes. » Il se moque des tests, sait bien que ça ne veut rien dire, il le dit et le répète pour Oliver être un père biologique ne veut rien dire. Il en est de même pour lui, il n’est personne pour Gabriel, Daniel reviendra, il reprendra sa place, il lui faut du temps rien de plus.« Biologiquement, tu es son père et je ne te demande rien. Je voulais seulement que tu le saches. » Il se refait le file de sa journée dans ce chalet, il la revoit prendre sa pilule, elle l’a prise, Elisabeth a pris sa pilule ce jour là et celui d’avant alors non, il ne peut pas être le père même biologique. C’est insensé.  « Je te laisse voir tout ça avec toi-même, mais jamais je ne te demanderais quoi que ce soit. Seulement si tu le souhaites, il sera au courant. Seulement si tu le souhaite, il pourra te voir. Je n’attends rien de toi. Jamais. » Il n’est pas sûr de savoir si les mots le rassurent ou le blessent. Est-ce qu’elle  a fini maintenant ? Est-ce qu’il peut fuir ? « D’accord. » Il n’en dira pas plus - pas ce soir du moins.

Quelque instant il reste là à chercher son regard dans la pénombre avant de se détourner pour partir. Elle ne le retient pas cette fois - mais marche à bonne allure derrière lui jusqu’à ce qu’ils retrouvent le campement. « Bonne nuit. » Le ton est froid il le lui adresse pas un regard alors qu’elle s’engouffre dans sa tente et que lui reste dehors. Il se sait incapable de dormir, retourne dans la forêt, presque avec inconscience, il ne prend même pas son sac juste ce besoin d’être seul, de s’éloigner. Quand il revient tout le campement est encore endormi et il ravive le feu sur le point de s’éteindre. Restant à la suite de ça devant les flammes, stoïque. « Gauthier ? » Le son de la voix lui arrache un frisson alors qu’il se retourne pour poser son regard sur un Gabriel à moitié endormi. « Va te recoucher Gabriel. » Sa voix manque de tendresse, il ne peut même pas soutenir la vision du petit, son coeur se serrant avec l’impression que sa tête va exploser. « Je dois faire pipi. » Pourquoi lui ? Pourquoi sur tous les enfants de ce campement il fallait que ça soit Gabriel qui se réveille. « Ne t’éloigne pas trop. » Il ne peut se decider à l’accompagner se contentent de le suivre du regard jusqu’à ce qu’il ne revienne. « J’ai pas sommeil. » Toujours incapable de le regarder il reformule sa phase toujours aussi froidement. « Va te recoucher. » Il ne peut pas lui parler ou le voir - il a l’impression même qu’il ne pourra plus jamais. Le petit retrouve sa tente et lui ne bouge pas toujours à observer les flammes. Quand les premières gouttes de pluie tombent, il ne fait pas un geste. Il doit être 4h30 du matin peut-être 5h, la lumière revenant déjà tout doucement dans le ciel. Il n’y a pas eu de pluie depuis des semaines… Mais ce matin là elle revient, d’abord avec douceur puis force, tapant sur sa peau alors qu’il ne bouge pas et regarde le feu se mourir devant ses yeux. Pendant quelques secondes la violence de la pluie le ramène à cette tempête meurtrière qui s'est abattue sur Brisbane et un vent de peur le prenant, mais rapidement il le chasse. Il fait le vide à nouveau, pensant aussi à cette promesse qu’il a fait de ne pas frapper à sa tente pour demander refuge. Il en serait bien incapable de toute façon, son corps comme de la pierre, incapable de bouger, figé et tendu il n’est presque plus à l’intérieur… D’ici deux bonne heures les gens commenceront à se réveille et il pourra s’échapper de cette forêt - de cette proximité avec Elisabeth et avec… Gabriel…
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Message(#) Sujet: Re: I now walk into the wild ☼ Gautelisa I now walk into the wild ☼ Gautelisa    EmptyDim 2 Avr 2017 - 20:43


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Sa peau contre la mienne, la chaleur de son être, l’envoutement qu’il est le seul à pouvoir me faire subir, tout mon corps est comme figé ainsi ancré prêt du sien et pourtant mon esprit se doit d’être fort, de ne pas lâcher et d’être droit. Je peux sentir les sentiments contraires qui l’emporte ainsi que cette émotion forte et négative jaillir de lui, mais je ne dois pas y faire attention, sinon je m’arrêterais et ne pourrais continuer ce chemin que je viens de commencer. Il doit le comprendre, s’il ne l’accepte pas, ce ne sont plus mes affaires, mais il doit comprendre qu’il est le père de mon fils et que quoi qu’il fasse, rien ne changera ce fait, et un jour, la question dépassera les lèvres de Gabriel, je veux alors savoir ce que je devrais lui répondre, si oui ou non, je devrais mentir à mon fils et détruire cette innocence qui le caractérise. « Il est son père. » Je me pince les lèvres, il ne démordra pas. Pas pour l’instant, il vient de l’apprendre, il ne peut réfléchir convenablement et je le consens. Lâchant doucement sa main, il retire la sienne comme pour fuir, seulement, juste avant de le laisser partir, je dois finir, après, il ira où le vent l’emportera. « Je suis désolé mais non… Tu te trompes. » Sèche et irritée, ma gorge empêche toute déglutition de ma part et m’interdit le moindre nouveau geste. Il refuse tout en bloc, je m’y suis probablement très mal prise, mais comment ? Comment est-il possible d’annoncer cela à une personne ? Je sais que je ne me trompe pas, je l’ai toujours su même sans me l’avouer, donc non, je ne peux me tromper, après à lui de savoir s’il souhaite que le terme reste scientifique ou humain, mais il est le père de Gabriel, rien ne pourra me faire changer de discours. Tout comme je ne nierais jamais que Daniel l’a été. Je veux qu’il comprenne que je n’ai pas fait cette révélation pour moi mais réellement pour qu’il connaisse cette vérité, préférant pour ma part la garder au fond de moi… « D’accord. » Dure, sa voix est loin de celle que j’ai pu rencontrer au cours des dernières semaines, mais je ne peux lui en tenir rigueur. Mon cœur se serre, complexifiant toutes tentatives d’amplitude pour mes autres organes, diminuant mes poumons et enveloppant mon cerveau d’un voile. Son regard rencontre le mien mais je ne peux le voir, je ne sais pas où je peux trouver cette force de lutter encore contre lui. Ce combat est fini pour aujourd’hui et je dois abandonner lui laissant la main et la possibilité d’avoir toutes les armes en main pour la prochaine manche. En silence, je le suis pour rentrer au campement, ma respiration reprenant son court mais mes pensées toujours au loin, sans que je ne puisse les ranger correctement, animant un sentiment de frustration profond en moi.

« Bonne nuit. » Glacial, un frisson parcourt tout mon être alors que je me dirige vers ma tente. « Bonne nuit… » Je passe devant lui et ne me retourne pas, ne souhaitant trouver un regard de dégout de sa part et effrayée de retrouver une passion animée pour lui que je ne peux retenir mais que je dois contenir. Je m’engouffre sous la toile, m’assoit en tailleur, le visage enfoui dans mes mains, ma respiration se contrôle mais mes idées divaguent et deviennent incontrôlables. Plusieurs secondes s’écoulent avant que je me décide et l’entende s’éloigner, posant un poids encore plus intense sur mon cœur. Changeant de chaussures et vêtement, je sors directement de ma tente. L’environ vide me rassure, il n’est plus là et doit être parti vers la forêt. Je ne peux m’empêcher de vérifier si les deux garçons dans leur tente sont tranquilles et loin de toute notre agitation. Souriant face à leurs visages endormis et sereins, je referme délicatement leur tente et m’enfui en courant. Je m’avance à un rythme au départ lent, mes pas faisant alors échos à cette soirée, je revois son visage horrifié par cette nouvelle et une larme s’échappe sans que je ne puisse avoir la force de la retenir. Accélérant le rythme, mon myocarde s’emporte alors que je ne sais réellement où je me dirige, tentant simplement de me vider l’esprit. Seulement, son visage horrifié laisse place à un tout autre souvenir, remontant plus loin dans mon esprit mais gardant toujours cette même ligne de conduite. Doux, simple et parfait, son regard posé sur moi rapporte toute l’émotion qui émerge en moi. Un nouveau flash et sa peau contre la mienne, brûle tout mon être y laissant une marque indélébile mais invisible. Flash. Son souffle, ses gestes, tout mon esprit s’enflamme et la passion me dévore. Un nouveau flash, le visage de Daniel… je ne peux plus, je ne supporte plus, plus rapide que jamais, mon souffle se fait court et mon cœur s’emballe mais pour des raisons de limites, alors que ma vitesse atteint un sommet jusqu’alors inexpérimenté. Arrivée sur un pic, je m’arrête nette, coupant toute mon énergie. Je me replis sur moi-même, loin de tout, sans aucune responsabilité, sans aucun regard, sans aucune présence autour de moi et pourtant portant cette pression qui me hante depuis si longtemps. Un instant, je reste ainsi, sans laisser mon esprit divaguer, le gardant droit et ne pensant à plus rien. Des minutes durant, avant que tout mon corps reprenne le contrôle et que je revienne à la raison, rentrant doucement au campement, le cœur plus léger. Il prendra sa décision et je l’accepterais, il lui faut simplement du temps, je ne peux lui demander une réponse dans un tel délai…

Juste à temps, je ferme le zip de ma tente alors que des pas reviennent vers nous. Je sais que c’est lui… A peu près propre et redevenue calme, je suis dans mon duvet alors que mes sourcils se froncent, la fermeture de la tente à côté ayant glissée. La voix de mon fils, l’appelant me transperce et la froideur dont il lui fait part en réponse me glace le sang. Il ne vaut finalement pas plus que Daniel… Pourquoi avoir cette tendance à punir un enfant qui n’a absolument rien demandé ? Mes poings se ferment et mes dents se crispent alors que je dois me retenir pour ne pas intervenir. Gabriel l’écoute et rentre à nouveau dans sa tente. Eveillée, je laisse mes pensées se perdre tout en contrôlant leurs directions, interdisant des sujets comme Gauthier ou Daniel… Sans m’en rendre compte et sans penser cela possible, Morphée fini par m’emporter mais me libère d’un bond au bruit intense de la pluie sur la toile de ma tente. Par réflexe, je vérifie que rien ne fui, mais il n’y a pas trop de risque, j’ai monté ma tente. Mes yeux s’ouvrent alors, me rappelant que Gauthier se trouve dehors sous ce déluge. Je sais trop bien ce qu’une pluie peut faire dans ce coin et je refuse qu’il reste dehors, aussi fâché qu’il puisse être. Sortant de la tente, persuadée qu’il ne ferait rien, je remonte jusqu’à trouver son coin. Il est éveillé et mon cœur se serre. A quoi joue-t-il ? Devant élevé la voix pour surmonter le bruit de la pluie, je m’accroupie à son niveau déjà trempée jusqu’aux os. « Ne reste pas là, tu vas attraper la mort Gauthier, rentre, s’il te plait. » Je me rappelle alors de ce que je lui ai fait promettre et roule les yeux au ciel. « Si tu veux, je reprends Gabriel avec moi, mais s’il te plait, rentre sous une tente... » Je m’en voudrais bien trop qu’il lui arrive quoi que ce soit. Ma main sur son bras, je cherche une réaction de sa part, s’il ne veut pas bouger alors, je l’y forcerais, il n’a pas le droit de jouer l’enfant, il n’est plus seul et si ce n’est envers Gabriel, il a une responsabilité envers Oliver qu’il ne peut nier…

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Message(#) Sujet: Re: I now walk into the wild ☼ Gautelisa I now walk into the wild ☼ Gautelisa    EmptyMar 4 Avr 2017 - 15:37


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Peut-être qu’il ne se rend même pas compte - qu’il a de la peine à comprendre ce qui lui arrive, ce corps mouillé, cette pluie qui frappe sur sa peau, il ne bouge pas, ne tente même pas de trouver refuge. Cette tempête fait juste écho à celle qui règne en lui à cet instant et il ne sait plus si il imagine où si cette sensation de froid qui le prend est bien réelle. Il perd sens des réalités, toute emprise sur sa vie, sur le monde, quelques mots ont tout chamboulé. Les certitudes, les projets, il ne saurait plus rien citer. Son corps tremble, ou peut-être n’est ce qu’une impression il n’est plus capable de le dire, son regard toujours rivé sur le feu qui s’en est allé maintenant ne laissant plus qu’un tas de bois mouillé. « Ne reste pas là, tu vas attraper la mort Gauthier, rentre, s’il te plait. » La voix résonne à ses oreilles mais il ferme les yeux, comme pour s'empêcher de la voir - de la regarder et de la laisser à nouveau pénétré en lui avec cette facilité déconcertante. Il ne peut pas la laisser encore faire, plus maintenant. « Laisse moi. » Il est sérieux. Presque agressif parce que tout ce qu’il veut c’est qu’elle soit loin de lui - comme pendant ses quatre années où il a pu la sortir de son esprit - la tenir loin, très loin de lui et des envies qui le prennent quand elle est là. « Si tu veux, je reprends Gabriel avec moi, mais s’il te plait, rentre sous une tente... » Elle le touche, un contact trop doux trop vrai, bien trop tendre alors que lui n’est que froideur, enfin il pose son regard sur elle pour la voir vraiment, ce qu’il ne c’est pas permis depuis la révélation. « Tu es trempée. » Il fronce un peu les sourcil inquiet avant de se rendre compte de la situation, lui aussi l'est, jusqu’aux os, il a froid et le temps ne semble pas aller en s’améliorant. D’où vient cette pluie ? Il n’en sait rien, aucun bulletin météo ne la prédisait et pourtant elle est là, forçant à nouveau le contact entre eux. « D’accord. » Le simple mot semble lui brûler la gorge mais il remonte avec elle jusqu’à la tente, attrape son sac trempé lui aussi en espérant y trouver au moins un ou deux habits encore secs dans le fond. Il n’ira pas réveiller le petite, la simple idée de le voir à nouveau lui procurant une douleur dans la poitrine il la suit dans sa tente à elle. Tous deux mouillés et grelottants.

Il trouve finalement son bonheur dans son sac, un de ses T-shirt a échappé à la pluie et l’un des short n’est que légèrement mouillé, sans demander la permission il se défait de ses habits mouillés, dos à elle, il l’entend faire de même pour enfiler quelque chose de sec, il la sait si proche de lui, dénudée. Tous deux dans cette tente si étroite, il sent l’odeur de sa peau, le son de son souffle presque saccadé, il sent le désir qui le prend mais ne se permet même pas un regard. Un fois des habits plus ou moins secs enfilés, il attend que les mouvements de la blonde cessent pour oser se retourner et la regarder. Un regard, un instant il ne faut rien de plus pour le troubler. Son sac de couchage est dehors trempé, et sans mot Élisabeth ouvre le sien pour partager avec lui, sur le sol elle a installé deux tapis de sol qui rende le contact avec le parterre moins rude. Quelques secondes, il pense à refuser mais ne le fait pas - pas prêt à avoir une quelconque conversation avec elle. Il quitte son regard pour s’allonger sur le dos le plus proche possible du bord de la tente. Il se sait incapable de dormir, entre la révélation de sa paternité et la présence d’Elisabeth à ses côtés c’est trop - bien trop pour que même ses yeux ne se ferment. Il garde un bout du sac de couchage ouvert, mais s’assure surtout qu’elle est couverte elle. Il a froid encore - comme si tout son corps avait absorbé la froideur de la pluie pour ne plus s’en débarrasser. Entre le son des gouttes de pluie qui tapent la tente il l'entend grelotter elle aussi, semble percevoir ses dent qui claquent et il sait que c’est sa faute, qu’elle ne serait pas sortir sans lui et serait restée au sec dans sa tente. Il tourne le regarde vers elle mais elle lui montre le dos, son corps pris de tremblement comme il s’y attendait. Le temps d’un instant il hésite puis presque instinctivement se rapproche d’elle, passant un bras au dessus de sa taille il vient coller son corps à celui de la blonde. Il n’est sans doute pas beaucoup plus chaud qu’elle mais le contact humain c’est tout ce qu’il a en tête pour essayer de faire taire ses tremblements. Évidemment ce contact le fait vibrer, il sent son coeur s’emballer, comme à son habitude il resserre la mâchoire pour tenter de contrôler les émotions qui le prennent. Son souffle dans la nuque de la blonde il est assailli par les odeurs, les souvenirs, le désir qui le prend et qu’il ne peut que refouler. Dans son esprit seul le contrôle du moment existe, il le fait pour garder leur chaleur, pour se réchauffer rien de plus - un acte de survie totalement maîtrisé - contrôlé. Il a le contrôle, il doit l’avoir.
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