Écouteurs dans les oreilles, Clément se laisse entraîner par la chanson qui, peu importe son humeur, arrive à lui donner la pèche dont il a besoin pour passer la journée, ne serait-ce que le temps de la chanson. Chantant dans sa tête, les lèvres bougeant au rythme des paroles, il parvient à garder un parfait équilibre sur son skate board qu'il guide souplement dans la rue, slalomant à travers les gens, ne s'arrêtant que lorsqu'il doit traverser une rue. Arrivant à destination, il descends de sa planche et la ramasse avant de la caler sous le bras et retirer ses écouteurs, la motivation de Clément s'envolant en même temps que la musique ne stoppe de résonner dans ses oreilles. Prenant une profonde inspiration, il soupire doucement, regarde derrière lui et est bien tenté de repartir d'où il vient, mais pour faire quoi ? Rester seul dans la maison ? Se faire ensuite engueuler par sa mère parce qu'il n'est pas allé en cours ? Il secoue la tête et, fourrant son Ipod et ses écouteurs dans la poche de sa veste en jeans, entre dans l'enceinte de l'université.

Saluant quelques gens qu'il connaît au passage, il monte les escaliers trois à trois puis pousse les portes pour entrer dans le hall et se sent tout de suite bien trop oppresser par les gens agglutinés près de la porte. Soupirant, Clément joue des coudes pour se frayer un chemin à travers les étudiants et atteindre le couloir, bien plus vide, dans lequel se trouve son casier. D'un pas nonchalant, le jeune comédien se dirige vers le casier 99, l'ouvre et vide son sac des choses sont il ne se servira pas en ce lundi matin. Il attrape tout de même son classeur de 'théâtre classique' ainsi que le livre de la pièce qu'ils sont entrain de monter et dont la présentation est dans moins d'un mois. Il le feuillette rapidement, tout en faisant claquer la porte de son casier et le refermer.

Reprenant sa planche sous le bras, le nez toujours plongé dans son bouquin, il se tourne vers la droite et se fige brusquement lorsqu'Ambroise semble se matérialiser de nulle part devant lui.  « Oh putain Ambroise ...» souffle-t-il en posant une main sur son cœur, signe évident qu'il s'est vraiment bien effrayé sur le coup  «ça va pas de débarquer comme ça ? » demande-t-il en fermant son livre. Secouant la tête, il le range dans la poche de sa veste, le regard toujours fixer sur son ami  «Qu'est-ce tu fous là ? » demande-t-il alors, finissant par sourire doucement. Il l'aime bien, Ambroise, malgré tout. Il parle pas trop, du moins se tait-il, lui, lorsqu'il n'a rien à dire et ça, Clément il aime bien. Il ne supporte pas les moulins à parole.

Ambroise est aussi attachant qu'il est chiant et énervant. Malgré tout, Clément s'entend bien avec lui. Sans doute parce qu'ils se comprennent malgré leur très évidentes différences. Dans tous les cas, il ne peut vraiment pas lui en vouloir de débarquer de nulle part pour l'effrayer de la sorte. Au contraire ! Il est même très content de le voir, cet Ambroise qui lui avoue qu'il s'emmerde un peu trop en cours et qu'il veut se changer les idées avec du théâtre. Clément rigole doucement, alors qu'il se laisse prendre par les épaules.

 « t'as tellement raison, le théâtre adoucit les meurs et c'est bien plus divertissant de jouer ou observer les autres jouer que de compter combien de planètes composent notre système solaire ou débattre si ou non on devrait considéré Pluton comme une planète ou non» explique-t-il, passant un bras autour des hanches de son meilleur ami.  « Là, je vais aller au cours d'histoire du théâtre» continue-t-il, se dirigeant vers la droite sans lâcher son meilleur ami  «Le théâtre à travers les âge et les époques. On est arrivé en Europe et c'est sûrement la parti la plus intéressante de la comédie ! » il offre un large sourire à Ambroise puis hausse les épaules  «Pas sûr que tu apprécieras ce cours à sa juste valeur mais … au pire cet après midi j'ai un cours de théâtre pur et dur. On est en plein dans les préparatifs pour le spectacle de fin d'année et on ne sera sans doute pas contre un peu de public  » il lance un coup d’œil vers Ambroise  « A moins qu'ça ne t'emmerde de trop d'être spoilé parce que dans tous les cas tu verras le spectacle en entier dans trois semaines»

Il lâche les hanches du jeune homme alors qu'ils arrivent en haut des escaliers et se dirige vers l'amphithéâtre dans lequel se déroulera le cours d'histoire  « On peut aller se manger un bout au Mctavish ce midi, si tu veux. Je fini à 10h et je reprends à 15h, ça nous laisse bien le temps et tout» explique-t-il en s'immobilisant face à Ambroise  «Et puis oublie pas que ce soir on a la réunion avec le groupe à je ne sais quel endroit. C'est Connor qui devait choisir aujourd'hui et comme je le connais il va sans doute nous sortir dans un truc hors de prix où on va se faire bien chier pendant toute la soirée » Clément hausse les épaules et se dirige vers la porte qui donne sur l'amphi  « Tu viens ? Ou tu préfères pas t'essayer au théâtre Européen ?» demande-t-il, sourire amusé sur les lèvres.

Clément roule des yeux lorsqu'Ambroise lui répète -pour la, au moin, centième fois- que Pluton est une planète naine- et se demande encore après la centième ce qui fait d'elle une planète tellement exceptionnelle qu'elle ne fait plus parti de notre système solaire. Mais il décide de se taire sur ce sujet car il ne survivra sans doute pas à une explication poussée et théorique de son meilleur ami. Alors certes, l'astrologie, l'univers et tout ça, ça le fascine, Clément. Mais il est bien loin d'être aussi passionné par ce thème que son meilleur ami. Tout comme lui n'a toujours pas développé la même passion hors norme pour le théâtre.

Mais il veut apprendre et il s'intéresse à tout, donc il viendra au cours. D'ailleurs, lorsqu'il demande plus d'explication sur le thème et sur ce qu'ils ont déjà vu, Clément rigole doucement  «Europe du moyen âge. Donc tout ce qui est théâtre de rue, d'improvisation et tout ça. Seynette joué en plein milieu d'une place pour amuser la galerie, se moquer et dénoncer. Tu vois ? » demande-t-il en se tournant vers Ambroise, souriant doucement. Son meilleur ami déclare ensuite qu'il préfère ne pas venir au théâtre cette après midi car il veut plus se garder la surprise, mais qu'il est au courant pour Connor et la réunion de ce soir mais surtout qu'il sait que si on s'emmerde, nous irons nous amuser autre part.  «C'est bien vrai ça. J'oubliais presque que t'as plus d'un tour dans ton sac » répond Clément, amusé.

Il finit par pousser la porte et laisse Ambroise entrer derrière lui. Ils montent quelques marches et s'installent au centre de l'Amphithéâtre. Alors que le néo zélandais sort son stylo et son classeur, il remarque que son meilleur ami, lui, a gardé son sac sur la table et semble se cacher derrière. D'ailleurs, ce dernière ne tarde pas à se demander si les profs ont son signalement, s'il a l'autorisation d'assister à ce cours puis, changeant totalement de sujet, il lui demande si le prof est 'bien' et au vu de son sourire malicieux, Clément sait de quel 'bien' il s'agit.  «Pas mal » dit-il souriant en coin.  « Il est assez âgé, il doit savoir près de la quarantaine mais est très bien conserver pour son âge. Mais en plus il est super intéressant et il excelle dans tellement de domaines totalement différents les uns des autres» Clément hausse les épaules et désigne la porte qui s'ouvre [colors=darkblue] « C'est lui, David. Il est aussi notre metteur en scène. Tu l'as sûrement déjà vu jouer d'ailleurs. Tu te rappelle de la pièce de l'année dernière ? Il jouait le père de mon personnage»[/color] Clément se tourne vers Ambroise et l'interroge du regard  «Enfin, à défaut de comprendre le cours, tu pourras au moins l'observer avec attention» il se penche vers son meilleur ami, baissant la voix  «mais évite de te le taper en sortant du cours, s'il te plaît, j'aimerais encore pouvoir le regarder comme étant un prof décent et non comme le prof qui s'est tapé un élève qui plus est mon meilleur ami » il lui fait un clin d’œil puis reporte son attention sur son classeur.

Clément, il est persuadé d'avoir fait l'erreur de sa vie en proposant à son meilleur ami de le suivre en cours. Jamais il ne pourra suivre correctement le cours avec cet australien à ses côtés qui ne va cesser de commenter les fais et gestes du professeur. D'ailleurs, ça commence directement par une question si oui ou non le prof est bon. Et Clément comprends par là qu'Ambroise demande s'il est sexy ou non. Il ne va mentir, David a un charme tout particulier et ça c'est indiscutable. Mais bon, il connaît aussi son meilleur ami qui ne va pas attendre une seule seconde avant de faire un commentaire à portée sexuelle. Et effectivement …. lorsqu'il se montre déçu car il ne pourra pas avouer s'être fait un autre de ses profs, Clément hésite entre un regard choqué, un regard courroucé ou un regard emmerdé. C'est finalement le choqué qui l'emporte, ce qui fait marrer Ambroise et soupirer Clément. Non vraiment, ce genre d'humour ça ne le fait vraiment pas rire. Lorsque son meilleur ami précise aussi que son plus vieux coup avait 36 ans, Clément roule des yeux et lève un pouce en l'air  « Cool » dit-il, absolument pas convaincu et ennuyé.

Il fouille un peu son classeur, puis attrape un stylo lorsque David commence à parler. Il n'a même pas le temps dire deux phrases qu'Ambroise ouvre à nouveau la bouche pour préciser qu'il vient de voir une alliance au doigt du professeur.  «Oui Bonnie » souffle Clément  « marié, heureux, deux enfants, une femme parfaite qui se produit régulièrement sur les grandes scènes d'Australie » explique-t-il  « d'ailleurs David et sa femme se sont rencontré à New-York lors d'une audition pour un spectacle à Broadway où ils ont été pris tous les deux» précise-t-il avant de se tourner vers son meilleur ami  « Et tu sais à quel point j'ai envie de me produire un jour à Broadway. Je comptes donc énormément sur David et Jess. Donc je t'en supplie, ne gâche pas tout en 1h de cours, ok ?» Il le supplie presque du regard, lui montrant silencieusement à quel point ce cours est important pour lui.

Fort heureusement Ambroise est loin d'être idiot. Ils se comprennent tous les deux parfaitement et le jeune australien à bien capté qu'il ne devait rien faire qui pourrait compromettre le bon déroulement du cours. Pas sûr qu'il ait apprécié l'histoire du théâtre Anglais au Moyen âge, cela dit. Clément, lui, il a passé un très bon moment par contre. Enfin, peu importe. Dans tous les cas, à la fin du cour, les deux amis sont les premiers à se lever et à sortir. Clément se dirige vers son casier et afin d'y déposer ses cahiers.  «J't'ai déjà dit que je vais déménager ce week-end ? » demande-t-il brusquement à son meilleur ami  «Je veux dire ...évidement que je te l'ai dit hein. Je voulais juste te prévenir de nouveau que Samedi on pourra pas se voir, je suis obligé d'aider ma mère et Billy et … on verra bien ce qu'il en sera par la suite. Pas sûr que je supporte celui qui va être mon futur beau père au quotidien hein» refermant son casier, il se tourne vers son meilleur ami, le regarde quelques instants puis hausse les épaules et repart en direction de la sortie  « Je suis déjà entrain de regarder s'il n'y a pas une coloc de libre quelque part ...» reprend-t-il en sortant du bâtiment principal.

Oui, Clément connaît son meilleur ami et donc aussi son côté chieur qui adore le faire tourner en bourrique avec peu de commentaires. Mais aujourd'hui il n'est pas d'humeur pour supporter tout ça. Au contraire, il est très facilement et rapidement ennuyé par les commentaires de son meilleur ami et le lui fait bien facilement comprendre. Soupirant à plusieurs reprises, il fini par lui expliquer qu'il ne faut rigoler avec David car cet homme a atteint le rêve de Clément : se produire à Broadway pendant plusieurs années. Ambroise, loin d'être con, lui annonce qu'il ne fera jamais rien qui pourrait compromettre ses rêves. Et ça, Clément le sait, dans le fond. Souriant doucement, il hoche la tête, le remerciant silencieusement alors que le cours ne commence.

Beaucoup de nouvelle informations les unes plus intéressantes que les autres, un cours bien construit qu'il fait bon de suivre. Le genre d'heures qui passent à une vitesse incroyable tant Clément est captivé par ce que cet homme leur raconte. Toutefois, Bonnie et lui sont les premiers et sortir de l'amphithéâtre lorsque la sonnerie retentit Ils se dirige, silencieusement, vers les casiers où Clément dépose ses affaires avant de reprendre la parole, prévenant à nouveau son meilleur ami que ce week-end ils ne pourront pas se voir car il doit aider au déménagement dans la maison de Billy. Il en profite pour ajouter qu'il n'est pas certain de pouvoir supporter cet homme au quotidien.

Pour une fois, Ambroise se montre compatissant et sincèrement désolé pour lui. En vrai, Clément il aime bien Billy, mais dans les détails, cet homme est insupportable. Il a une grande culture, est gentil et avenant, il aime sincèrement Sara et ça c'est sans doute ce qu'il y a de plus important et sa fille est adorable. Mais Billy a tendance à se prendre un peu trop pour son père et ça, Clément il ne le supporte pas. Lorsqu'à 23 ans il doit encore constamment se justifier et expliquer le pourquoi du comment il rentre à 5h du matin, c'est lourd. Très lourd. D'autant plus que Billy lui a bien fait comprendre qu'être comédien n'était pas un métier. Bon, là Clément a quand même eu droit au soutient de sa mère, mais ça l'a bien énervé. Et ça l'énerve toujours quand il y repense.

C'est à nouveau Ambroise qui le sort de ses pensées en lui disant que s'il en a envie, il peut toujours emménager chez Sybbie et lui. Clément le détails quelques instants et hésite. Il adore les jumeaux, c'est sûr et certain, mais supporterait-il Ambroise au quotidien ? Ambroise et ses commentaires dégradant ? Ambroise et ses manières d'intello ? Pas sûr. Mais pour dépanner quelques temps, pourquoi pas ? Il fini par hocher la tête  « Déjà, Billy c'est pas mon beau père, ok ? C'est Billy. Juste Billy. Je refuse de lui accorder ce titre tant que le mariage n'a pas été prononcer» il grimace  «Mariage qui ne va pas tarder je pense... » ajoute-t-il avec regret avant de soupire doucement et hausser les épaules  «Enfin en tout cas merci beaucoup pour ta proposition d'hébergement, hein ? Je vais y réfléchir sérieusement, peser le pour et contre parce qu'autant Sybbie, ouais ça passe mais te supporter toi au quotidien, pas sur que je finisse mon année en un seul morceau. Ou que toi tu ne la finisse en un seul morceau ... » reprend-t-il, ponctuant ses paroles par un sourire en coin, amusé. Il n'est pas sérieux, il ne pourrait jamais faire de mal à son meilleur ami, mais c'est vrai que Bonnie à une fâcheuse tendance à l'insupporter par moment.

Au final, Ambroise décide de changer de sujet, demandant s'ils ne peuvent pas plutôt se prendre un truc à emporter ici puis allez s'installer dans un parc. Clément n'a pas besoin de réfléchir beaucoup que déjà il hoche la tête et se dirige vers la cafétéria.  « Comme tu veux. Ça m'arrange pas mal aussi, j'dois avouer» sourit-il, enfonçant ses mains dans les poches de sa veste  «T'as quoi comme cours cet après midi ?  » demande-t-il  «Ah et au fait, si j'emménage chez toi, va falloir faire de la place à Moana aussi, parce que je vais pas laisser mon chien chez Billy. Il l'aime pas de toute manière et sa fille en a peur. » Clément grimace puis soupire doucement  «J'ai même déjà entendu ma mère parler du fait de la vendre ou la donner à je ne sais qu'elle association » reprend-t-il, troublé  « Donc si ça va aussi loin mais je trouve pas de coloc qui accepte les chiens, tu voudras bien la prendre chez toi … ?» demande-t-il, hésitant, pas sûr si la réponse d'Ambroise soit positive. Évidemment, Clément il va se battre pour garder sa chienne, mais au pire il préfère la savoir chez ses meilleurs ami qu'autre part.

Clément il parle souvent trop vite et ne pèse pas souvent ses mots avant qu'ils ne sortent de sa bouche. C'est une bonne chose car beaucoup de gens préfèrent quelqu'un de sincère et directe plutôt que quelqu'un qui ne cesse de paraphraser. Mais pour cette fois-ci,il aurait dû se taire. Il le sait et surtout il s'en rend très rapidement compte qu'il vient de blesser son meilleur ami. Malgré le fait qu'il ait bien montrer qu'il n'était absolument pas sincère, mais ses paroles avaient quand même un fond de vérité.

Ambroise essaie de ne rien laisser paraître mais il est nul pour cacher ses émotions. Mine renfermée c'est sur un ton neutre presque froid qu'il dit un simple 'ok' avant de se murer dans un silence duquel Clément hésite à le sortir. Ils changent tout de fois de sujet, s'accordant rapidement sur le fait de plutôt allez faire un tour à la cafétéria et pas aller jusqu'au Mctavish parce que l'appel de leur ventre est un peu trop grand. Le silence qui s'en suit est un peu trop malaisant et Ambroise n'arrive pas à détendre l'atmosphère en disant quel cours il va avoir cet après midi. Clément hoche simplement la tête puis remet l'autre sujet sur la table, parlant de sa chienne qui va être obligé de le suivre et souhaite savoir si ça ne dérange pas les Macleod.

Encore une fois,la réponse d'Ambroise est due, froide et sèche, prenant Clément de cours. Arquant un sourcil, il l'observe avec une certaine incompréhension puis fronce les sourcils et soupire  «si ça te dérange tant que ça t'avais cas pas me proposer en premier lieu ... » dit-il avec une certaine douceur contrastant fortement avec la mine fermée. Il entre dans la cafeteria et observe les menus.  «A moins que ... » il soupire et se tourne totalement vers son meilleur ami  «Désolé » dit-il en posant son regard sur Ambroise  « Si t'es énervé par ce que j'ai dit avant, comme quoi je ne te supporterais pas au quotidien et ...» il soupire doucement  «C'est pas ce que je voulais dire. Je veux dire ... » il se tait, réfléchit et décide de peser ses mots  « On a tous les deux caractère totalement différent. Ça passe nickel à l'université ou en dehors, mais ça ne veut pas dire qu'une cohabitation soit forcément facile, tu vois ?» il hausse les épaules  «Genre … tu penserais quoi si je laissais la cuvette des toilettes relevée ? Que je range pas mon pot de gel tout de suite après l'utilisation ? Ou que je laisse un pot de beurre de cacahuette vide dans le frigo ? » Clément interroge son meilleur ami du regard et sourit doucement avant de poser une main sur son épaule  « On peut faire un test. Genre une semaine ou deux, et si ça va pas je me casse. Si ça va, je reste» il grimace un peu puis soupire en baissant sa main et son regard  « J'ai juste pas envie de gâcher trois ans d'amitié précieuse pour des différents qui risque d'arriver si on vit ensemble» il hausse les épaules et s'avance vers le comptoir quand c'est son tour  « Mais allez, va pour un essaie !» lance-t-il au-dessus de son épaule avant de commander. Un panini poulet à la l'indienne, avec un cookie et une canette de coca.

Il paye puis attrape le tout et se recule pour attendre son meilleur ami. Une fois que celui-ci ait aussi sa commande en main, il sort de la cafèt, tient la porte pour Ambroise puis descends les quelques marches et se dirige vers le parc  « Un jour je viendrais dans un de tes amphi» dit-il, mettant une main dans une poche  « T'as quoi comme cours pas trop chiant demain ?»

Clément lève dramatiquement les yeux en l'air lorsque Bonnie lui dit que ce qui le dérange surtout c'est qu'il s'attendait à ce qu'il refuse.  «T'es sérieux là Bonnie ? » demande le jeune néo zélandais, soupirant, ennuyé.  «J'te connais bien, merde. Je savais bien que tu refuserais pas. Mais c'est toujours mieux de demander, non ? Au cas où. Je sais qu't'es pas totalement à l'aise avec Moana et les chiens en général, donc désolé d'avoir demander hein » dit-il avec une certaine ironie. Ce n'est pas faux. Même si son meilleur ami s'est facilement habitué à Moana -il la connaît depuis qu'elle est toute petite, autant dire qu'il l'a vu grandir- ça ne veut pas dire qu'il serait totalement à l'aise avec elle au quotidien Car même si elle est adorable et très gentille, elle est envahissante et à toujours besoin d'attention. Ça peut être chiant. Mais peu importe.

Clément fini par entrer dans la cafèt mais, avant de commander quoique ce soit, il s'excuse auprès de son meilleur ami, argumentant un peu plus sur le pourquoi du comment il a dit ce qu'il a dit avant. Ambroise ne semble pas convaincu, bien qu'il lui dise qu'il reste un homme comme lui et qu'il saura sans doute passer outre les choses telle qu'une cuvette levé ou non.  «C'était un exemple de ce que j'ai l'habitude de faire. Une habitude sur un million de mon quotidien que tu ne connais pas parce qu'on habites pas ensemble » se justifie-t-il  «et évidement que je mettrais pas un truc vide au frigo, tu m'prends pour qui ? » roule-t-il des yeux  «C'était juste pour montrer que ….voilà, j'ai sans doute des habitudes que ne pourront peut-être pas vous plaire à Sybbie et toi  »

Ambroise ne réagit pas à la suite de ses paroles, pas même lorsque Clément fait une allusion directe à leur amitier qui est plus que précieuse à ses yeux. Et ça, ça l'emmerde un peu. Oui Ambroise n'a jamais été démonstratif dans ce sens et ne le sera sans doute jamais, mais c'est comme si ça le tuait de faire un effort. Clément ne demande pas des mots gentils tous les jours, mais là il aurait quand même bien aimé avoir une réaction genre un petit sourire, ou une remarque du style « t'as raison » ou quoique ce soit de genre qui montrerait que lui aussi il tient à cette amitié. Mais non, rien.

Enfin, peu importe. Clément soupire lourdement lorsqu'il lui dit que lui-même est aussi un gars chiant. Oui, il n'a pas tort. Il a même carrément raison. Enfin, peu importe. Il ne dit rien, laisse Ambroise continuer lorsqu'il lui dit que vivre ensemble demande des efforts et des compromis et que tant qu'il est laissé en paix, il n'est pas chiant pour un sous. Clément en a conscience de ça, mais tout de même, il ne peut s'empêcher de douter. Sans doute parce qu'au final il vient de le persuadé que c'est lui, Ambroise, qui ne le supportera pas.

Ravalant son incertitude, il décide de se concentrer sur la suite de ses paroles, à savoir un cours qui pourrait être le moins chiant et il lui propose directement l'amphi sur la relativité générale. Clément arque un sourcil  «T'es sérieux … ? Non mais t'as pas un cours d'astrologie ou je ne sais quoi ? C'est ça ce que je veux. Pas de physique ou chimie ou je ne sais quoi ? La physique c'est chiant à mourir » reprend Clément, hochant la tête lorsque son meilleur ami montre un endroit du parc du doigt. Il se dirige vers l'arbre et se laisse tomber au sol à côté de son sac, en un lourd soupire. Se plaçant correctement, s'adossant contre le tronc, il déballe son sandwich puis commence à le manger en silence.

Il peut dire ce qu'il veut, Ambroise, fait est que Clément il sait exactement qu'il n'a pas posé cette question en pensant que son meilleur ami allait refuser. S'il n'était pas ennuyé par le fait que le débat tourne en rond depuis trop longtemps il aurait sans doute répliqué quelque chose de plus ou moins salé, mais il décide, pour une fois, d'être un peu intelligent et de laisser couler. Se prendre la tête sur ces choses aussi futiles, ça ne sert à rien. Ainsi, il hoche simplement la tête, comme pour donner raison et donc contenter son meilleur ami puis passe sa commande au comptoir.

Une fois qu'Ambroise en ait fait de même, le jeune néo Zélandais sort de la cafèt et ensemble ils se dirigent vers le parc. Là, Clément fait part à son ami qu'il aimerait suivre un de ses cours un jour, un cours pas trop chiant. Ils ne doivent sans doute pas avoir la même définition du mot 'chiant' car l'Australien lui propose directement un cours sur la relativité. Rien que ce mot est compliqué et incompréhensible. Et lorsque Clément dit qu'il n'aime pas la physique, il se récolte un rire. Absolument pas moqueur, mais un rire quand même, qui lui fait froncer les sourcils et l'interroger curieusement du regard. Ambroise se lance dans une explication comme quoi tout est la physique, que la relativité générale cherche à expliquer comment la matière et l'énergie reste sur terre. Il parle aussi d'Einstein qui a été le premier a développer cette idée, mais de toute manière Ambroise a perdu Clément dès la première phrase. Il tente quand même de suivre, pas seulement par politesse, mais surtout parce que, mine de rien, ça l'intéresse pas mal. Pour lui, la physique est juste chiante, parce qu'il est incapable de comprendre tout ce qui s'y dit. Son esprit n'est absolument pas assez rationnel pour comprendre ce genre de théories.

 «Je vois ... » dit-il doucement, pinçant un peu les lèvres avant de soupirer doucement  « Écoute, c'est pas que ça m'intéresse pas. Vraiment pas, au contraire, je trouves ça super intéressant. Tu me connais, mine de rien, malgré tout ce que je peux dire pour m'en plaindre, les étoiles, les planètes et les questions générales sur l'univers qui nous entour, ça m'intéresse grave. C'est juste que là, en fin d'année, je vais tellement rien comprendre à son cours que je n'ai, concrètement, pas la foie d'essayer de le suivre.»

Il affiche une moue désolée, puis se dirige vers un arbre et demande s'il n'a pas un cours d'astrologie un de ces prochains jours. Ça, Clément aime beaucoup. Ambroise l'a déjà entraîné dans un nombre incalculable de planétariums et lui a expliqué plein de chose en détails. Autant dire que Clément n'a vraiment pas vu passées les 4h de visites que son meilleur ami lui a fait suivre. Il apprends donc avec joie l'existence d'un tel cours après demain. Un grand sourire s'affiche sur ses lèvres puis se fige sur son visage lorsqu'Ambroise affiche une mine totalement sérieuse pour lui dire de ne plus confondre Astronomie et Astrologie. Lorsqu'il explique que c'est comme confondre une pièce de théâtre de primaire et une représentation d'un drame de Shakespeare, Clément grimace clairement et hoche la tête  « Ouais ok je vois très bien» dit-il en finissant de déballer son sandwich  « Mais du coup, t'y crois pas à l'Astrologie ? Enfin, plutôt au fait que la positions des étoiles puissent déterminés qui nous sommes, nos ressentis ? » Ambroise est très terre à terre -trop, peut-être?- alors que l'esprit de Clément ne l'est pas du tout, au contraire. Il y a des limites à ses croyances, c'est claire et net, mais l'astrologie il a tendance à y croire. A petite dose, certes, mais il y crois. Tout comme il ne croit pas en Dieu, mais bel et bien en une force supérieure, ou même aux esprits et fantômes. Mordant dans son sandwich, il pose son regard sur son meilleur ami, bien curieux de sa réponse.