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 Maman, j'ai raté le dernier métro (Seung)

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Message(#) Sujet: Maman, j'ai raté le dernier métro (Seung) Maman, j'ai raté le dernier métro (Seung) EmptyMar 16 Jan 2018 - 18:52



Grâce à Seung, je suis entré gratos, avec quelques amis, dans cette soirée. Y a pas à dire, ça permet de se la péter grave de connaître un mec du staff. C’est Leo qui nous a présentés et j’avoue que j’aurais pas pensé que l’anglais connaîtrait un promoteur de soirées. Il est plus du genre à aimer traîner à la maison et c’est d’ailleurs dans ce genre de moments qu’il invite son ami Seung. Il est plutôt sympa, franchement, je l’aime bien. Il est hétéro. C’est un des premiers trucs que j’ai demandé, s’il était gay, pour voir si j’avais une chance de le caser avec Leonardo ou pas. Sa réponse m’a un peu surpris, parce que d’habitude je suis pas mauvais pour ça, mais je me suis simplement avoué vaincu sans me poser plus de questions. Si je me suis trompé, c’est sûrement parce que je le trouve mignon. Ça aide pas à être objectif. Dans tous les cas, il m’aurait pas intéressé, hein, mais j’ai tendance à foutre tous les mecs mignons par défaut dans mon camp.

Quoi qu’il en soit, le seul problème avec l’entrée gratuite c’est que, tout le long de la soirée chaque fois que j’achète un verre je me dis que je suis large niveau thune. Ce verre-là, c’est celui que j’aurais pas eu si j’avais dû payer l’entrée. Sauf que je me dis ça pour à peu près tous les verres. Je perds le compte, je m’amuse trop, l’ambiance est bonne, la musique au top, je danse beaucoup. Une première vague de mes potes part avec le dernier métro mais je m’inquiète pas, je prendrai un taxi. En attendant, encore un verre ne me fera pas de mal. Ils ont un cocktail signature sympa, un truc des années de la prohibition américaine si j’ai bien compris. Ça devait être marrant, à l’époque, de se cacher pour boire.

L’heure tourne, on est presque le matin. Les derniers de mes potes se sont barrés en taxi. Je vais rentrer aussi du coup. A peine dehors, j’ouvre mon portefeuille à la lumière d’un lampadaire et je me rends compte qu’il ne me reste plus rien. Plus aucun billet quoi. Putain. Où est passé l’argent que j’ai économisé en ne payant pas l’entrée ? Ça fait vraiment chier, j’ai pas envie d’attendre comme un clochard dans le métro que ce soit à nouveau l’heure des premiers. Je pourrais appeler Anna mais seulement en dernier recours, j’ai pas envie de la réveiller. Seung. Il est sûrement encore là. Il est sûrement venu en caisse. Après tout, ce mec c’est un vrai adulte, responsable et tout, non ?

Je retourne à l’intérieur. Y a presque plus personne, ça s’est vraiment bien vidé, mais il y a encore une certaine ambiance, encore quelques personnes qui dansent. Je fais le tour, fini par le trouver au bar. Oula. Je sais pas si c’est les lumières qui font ça mais on dirait carrément qu’il tangue. Comme un mec pas du tout en état de me ramener en voiture, quoi. « Seung ? » Je le touche à l’avant-bras pour capter son attention, pour qu’il me regarde. Je lui sors ma meilleure mine de chien battu pour lui expliquer : « J’ai plus de fric pour prendre le taxi. J’ai pas fait attention, j’ai été con. » Pour lui poser la question fatidique, je tente la légèreté, ça a un meilleur taux de succès. « J’sais que c’est pas ton genre de ramener des mecs, même s’ils sont hot... » Ouais je parle de moi, y a quoi ? « Mais tu veux pas faire une exception pour moi ? Je suis coincé ici, sinon. » Retour de l’air de chien battu. Pendant mon petit monologue, j’ai quand même bien eu l’occasion de me rendre compte qu’il était pas tout à fait en état de conduire, en vrai. « Saaauf si t’es pas en état. Ça va ? Tu veux qu’on sorte prendre l’air ? » Je suis prévenant et tout, faut pas croire. Je suis même prêt à le laisser s’appuyer sur moi pour qu’on sorte respirer de l’air frais, le temps qu’il dessaoule. Ceci dit à mon avis ça va, je vois pas bien mais je pense pas qu’il est au bord du coma. Juste un peu trop dans l’esprit de la fête pour prendre le volant, quoi.
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Message(#) Sujet: Re: Maman, j'ai raté le dernier métro (Seung) Maman, j'ai raté le dernier métro (Seung) EmptyJeu 18 Jan 2018 - 2:55


J'étais complètement torché. Il n'y avait pas meilleur phrase pour décrire mon état présent. La main sur le bar, je fixais le sol. Le monde tournait ou c'était moi qui attirait la gravité, dans tout les cas, j'avais carrément exagéré ce soir. La soirée avait pourtant commencé assez calmement. Les conversations fusaient par dessus la musique. Les corps dansait. Les bouches buvaient. Le parfait mix pour continuer jusqu'au matin. A la base, j'avais prévu de prendre ça tranquille. Pas trop de prise de contact, je faisais que fidéliser ma clientèle déjà existante. J'avais passé pas mal de temps devant la boite, à fumer des clopes en parlant de tout et de rien. Vraiment tranquille. Je faisais glisser mon numéro dans les portables et parlait déjà de la prochaine soirée qui s'annonçait beaucoup plus intense.

Pourtant, ça dérapa quand même. Un pote d'un pote d'une connaissante, c'était ramené. Il s'était présenté comme le mec ayant la meilleure descente d'alcool. Sa pote alla forcément vers moi, vu que techniquement c'est moi qui avait ce titre officieux. J'en étais ni particulièrement fier ni honteux non plus. C'était plus un fait qu'autre chose. Presque six ans que je faisais, mon foie en avait vu de toutes les couleurs. Et là, le mec me sort le défi tequila.
C'est pareil que le beer pong mais avec de la tequila. C'est donc carrément plus traitre que de simples mignons petits verres de bière.

Le carré VIP, c'était transformé en scène de bataille, avec mes supporters d'un côté et mon opposants et ses potes de l'autre. Nous avons été autant surpris l'un que l'autre car nous étions du même niveau. On a fini par nettoyer la table et même après ça, ce n'était pas assez à son goût. Moi, j'aurai bien dit stop mais j'avais pas envie de me payer la honte devant le monde. Puis surtout, il y a des paris qui ont été pris sur le nombre de shots qu'on était capable de prendre et moi, le fric, c'est la meilleure motivation du monde. Je les enchainais, sans y penser, sous les cris d'encouragements couvert par la musique electro. C'est là qu'il a fini par vomir.

Je suis même pas sûr que ce soit l'alcool seul qui lui ai fait rendre son diner. Il avait l'air de se sentir mal rien qu'à me voir les vider les uns après les autres, comme si je buvais de l'autre. J'avais donc gagné. J'avais pas perdu trop le nord et empoché le gain du pari. Ça a du bon de faire des conneries avec des gosses de riches, car j'avais 2000 dollars en cash sur moi, maintenant. Par contre, mon cerveau avait envie de rendre l'âme et mes boyaux de prendre l'air. C'est là qu'il apparu, avec sa jolie face de gamin.

Il me fit des faces absolument trop adorable, pour une raison qui m'échapper totalement. Je le fixais, mais mes neurones ne voulaient pas se connecter. J'étais juste content de voir un visage connu et que j'aimais bien. C'était le petit poussin de Leo, le pote des aprem tranquilles et la jeunesse qui danse. Bref, c'était Danny boy. Un sourire vient s'incrustait sur mon visage, mon regard légèrement flou et mes jambes pas stables. "Hey, Freckles ! Tu es là !" Je disais ça avec carrément trop d'enthousiasme. Son surnom mnémotechnique, je l'avais trouvé depuis longtemps mais c'était bien la première fois que je le disais à haute voix. Je rencontrais tellement de gens que j'associais la personne avec une caractéristique pour m'en souvenir. Lui, c'était ses tâches de roussettes sur son nez. Le détail qui rendait sa babyface d'autant plus adorable. Je m'agrippais un peu plus au bar alors que je me forçais à l'écouter. J'attrapai de bribes de mots. Fric. Taxi. Con. Ouais, les taxis c'est con. C'est pour ça que j'en prends pas et ça coûte cher pour rien.

J'hochais donc vaguement la tête mais je regretta, parce qu'une nausée me prit. Ne pas faire tanguer le bateau plus que la tempête ne le fait déjà. Bizarrement, je compris tout le reste de sa phrase qui se finit par une question et je ne pus m'empêcher de rigoler. C'est vrai qu'il y croyait vraiment que j'étais hétéro. J'aurai dû devenir comédien pour aussi bien faire semblant si longtemps. Puis il sait comment se faire inviter, avec sa petite face mignonne. J'allais pas le laisser dehors. Ce serait aussi cruel que de laisser un chaton dehors.

"Allez, soit mon exception. Tu vas pas le regretter."

Ma phrase était juste une blague. Il a juste apprécier le confort de mon canapé, tout seul comme un grand. Je ris encore, me relevant comme je pouvais du bar. Le rire ne m'aida pas à garder l'équilibre et je le perdis encore, me cassant à moitié la figure sur lui. Je le pris comme béquille, passant une main dans mes cheveux pour enlever ma mèche qui me collait au front.

"Ouais, l'extérieur, c'est cool"


Très surement la phrase la plus intelligente que j'ai jamais sortie de ma vie. Je marchais pas très droit. En fait ,je marchais tout sauf droit. Je me tenais à lui pour ne pas embrasser le sol. Je fouillais maladroitement dans mes jeans pour trouver mes clopes et mon briquet qui miraculeusement se trouver encore là. Je fis un signe d'au revoir au doorman, qui me fila le reste des sous de ma soirée et mon blouson que j'avais oublié dans le vestiaire. Toujours aussi prévenant, c'est pour ça que j'aimais bien bosser chez eux. À peine à l'extérieur, je m'adossais contre le mur et me laissai glisser en position assise au sol. Je lui fis signe de me rejoindre. Il faisait nuit et la rue était tranquille, si on ignorait les nombreux autres fêtards qui prenaient la direction de la maison. Je tendis une clope à Danny, sachant qu'il était plutôt corrompu pour un si joli minois.

"Je fais une pause et après, on pourra y aller."

J'allumai la mienne, pris une grande bouffée avant d'expirer la fumée. Ça me fit me sentir plus léger. Je penchais légèrement la tête sur le côté, le dévisageant. Toujours aussi tactile quand j'étais bourré, j'ébouriffa ses cheveux d'un geste fraternel.

"Alors, tu as aimé la soirée ? C'était très hétéro donc j'imagine pas que tu as du trouver quelqu'un, mais hey, on sait jamais. Même moi, je me fais draguer par des mecs! Enfin, pas ce soir, mais avant ouais. "

Si je m'étais rendu compte que je parlais trop je me serais arrêté, mais j'avais trop bu pour ça. Et une fois que j'avais commencé, ça faisait effet boule de neige. Même plus besoin de me poser des questions, j'y répondais tout seule. Je retirai ma main de ses cheveux, prenant une autre taff de ma cigarette. Fermant les yeux, je continuai mon histoire. Je m'exorcisai d'un poids en le partageant. C'est pas comme s'il allait me juger de toute façon. C'est le gamin le plus gay que j'ai jamais rencontré.

"J'imagine que c'est possible d'embrasser des mecs et d'être hétéro, non ? C'est juste la curiosité qui parle."

Je rouvris un oeil, le regardant de côté, attendant son avis sur la question. Je rapportai la clope à mes lèvres, pour me faire taire, ayant l'impression d'en avoir trop dit alors qu'il n'en était encore rien.
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Message(#) Sujet: Re: Maman, j'ai raté le dernier métro (Seung) Maman, j'ai raté le dernier métro (Seung) EmptyJeu 18 Jan 2018 - 14:24



Apparemment, quand Seung a bu, c’est le genre à déborder de love. Ça se voit à sa façon de m’accueillir quand j’arrive. Je lui souris, ça me dérange pas. Freckles, c’est mignon encore comme surnom. En tout cas, je me démonte pas et je lui expose mon problème : pas moyen de rentrer chez moi. Pendant que je lui explique, je vois bien qu’il a dû mal à rester présent. Il rit quand je lui parle de ramener un mec. Sûrement parce que l’idée lui semble super absurde. C’est le problème des hétéros : tu fais que sous-entendre qu’un jour ils pourraient se taper un mec et ils se foutent de ta gueule. Parce que c’est obligé d’être une blague, right ? Je pensais pas qu’il était comme ça, après tout y a au moins deux gay notoires dans son entourage : Leo et moi. Je le voyais plus ouvert mais je lui en veux pas, c’est pas si grave, il se plie juste aux exigences de la société, blabla. Tant qu’il tire pas des grimaces quand je lui raconte mes expériences, ça passe. Quoi qu’il en soit, il capitule assez rapidement. « Allez, soit mon exception. Tu vas pas le regretter. » Mes lèvres s’étirent dans un grand sourire. Victoire. Il rit toujours, sûrement à cause du sous-entendu dans tout ça. J’ai envie de lui répondre que je savais pas que c’était si marrant de m’imaginer nu dans son lit mais je me tais. Il n’imagine certainement rien du tout, il est juste complètement éclaté. Sans que je puisse mettre le doigt dessus, il y a quelque chose qui m’inquiète.

Il trébuche et je m’empresse de le rattraper. « Ouais, l'extérieur, c'est cool. » Nickel, on va dehors alors. Il s’appuie sur moi et on titube jusqu’à la sortie. Le videur lui file une enveloppe et son blouson, visiblement habitué à le voir dans cet état après une soirée. Ce mec doit quand même être un des seuls sur terre à avoir un job qui consiste à se bourrer la gueule. Il se laisse glisser contre le mur et je le rejoins après qu’il m’ait fait signe. Il me tend une cigarette que j’accepte volontiers. Je suis pas un grand fumeur mais ça fait toujours du bien par où ça passe, ce poison. « Je fais une pause et après, on pourra y aller. » Je le regarde allumer sa clope puis je lui prend délicatement le briquet des mains pour allumer la mienne. J’en ai pas parce que demander du feu c’est une de mes techniques de dragues préférées. Je trouve ça sensuel quand un homme craque le briquet pour moi et que je penche vers lui, réduisant tout d’un coup la distance, pour aspirer le feu à travers la cigarette. Je saurais pas expliquer exactement ce qui m’excite là-dedans mais ça instaure comme un début de relation asymétrique, dominant-dominé. Bref, je m’égare, c’est mon envie de baiser qui parle.

Avant que je n’aie le temps d’allumer ma clope, Seung m’ébouriffe les cheveux. Je râle pour la forme mais en vrai j’aime encore bien le contact. « Alors, tu as aimé la soirée ? C'était très hétéro donc j'imagine pas que tu as du trouver quelqu'un, mais hey, on sait jamais. Même moi, je me fais draguer par des mecs! Enfin, pas ce soir, mais avant ouais. » J’allais secouer la tête tristement pour expliquer que, non, j’ai pas pécho quand il a rajouté cette histoire de s’être fait dragué par des mecs, à une soirée précédente. Il est beau, c’est pas étonnant. Ce qui l’est, c’est que ça l’ait marqué assez pour qu’il me le dise. Il a pas l’air dégoûté, pourtant, c’est pas ça. Je fronce légèrement les sourcils. J’allume ma clope. Il retire sa main de mes cheveux. Je souffle la fumée. Je le regarde. J’analyse son visage alors qu’il ferme les yeux. J’ai un peu froid. J’aimerais qu’Andy soit là pour me partager sa chaleur. Seung continue l’histoire. « J'imagine que c'est possible d'embrasser des mecs et d'être hétéro, non ? C'est juste la curiosité qui parle. » Quoi ? Je me redresse un peu, me tourne vers lui. Je suis soudainement hyper emballé, limite passé en mode gossip. « Attend, attend, attend... » Est-ce qu’il est en train de dire ce que je pense qu’il est en train de dire ? Il a embrassé un mec ?! Lui ?? C’est beaucoup trop excitant putain, j’adore. « T’as embrassé un mec ? Après qu’il t’ait dragué ? C’est ça l’histoire ? Un mec t’as dragué et t’as cédé, tu l’as embrassé ?! » Soit le mec en question est vraiment super doué – et super canon – soit Seung est pas si hétéro que ça. Ça se pourrait pas, si ? Lui qui ne parle jamais que de gonzesse ! Quand on regarde des films, avec Leonardo, et que je bave sur des mecs, il renchérit jamais. Y a que l’anglais pour me suivre dans mes délires. « Ou plusieurs mecs ? » Parce qu’il a quand même parlé au pluriel. Ok, je l’imagine furtivement au milieu d’une espèce de partouze homosexuelle.

Les images ne sont pas déplaisantes mais je les chasse, coupable, on fantasme pas sur un pote, c’est interdit par le bro-code. « Faut que tu me racontes en détails si tu veux que je pose un diagnostic. » Je meurs d’envie d’avoir tous les détails de cette histoire. Ce serait vraiment trop fou que ce mec kiffe les mecs. « Comme ça, je peux déjà te dire qu’un petit écart c’est veut rien dire. T’es promoteur de soirée, tu dois bien voir que genre les gonzesses quand elles sont bourrées, elles ont tendance à s’entre-bouffer les lèvres mais derrière ça reste des suceuses de queues. » Je fais pas attention à mon vocabulaire, Seung est pas mon père, c’est bon. En vérité, je trouve que la sexualité, c’est pas vraiment un truc qu’il faut catégoriser. Même si, bon, je suis clairement gay et les gonzesses ça m’éveille pas grand chose. Mais y a qu’à voir un certain Colombien qui se tape tout ce qui bouge pour comprendre que c’est pas comme ça pour tout le monde. Alors bon, embrasser, baiser, sucer, elle est où la limite pour passer d’une orientation à l’autre ? Je veux trop savoir ce qui s’est passé pour lui, putain. Est-ce qu’il a enfin vu la lumière du gay-love ?

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Message(#) Sujet: Re: Maman, j'ai raté le dernier métro (Seung) Maman, j'ai raté le dernier métro (Seung) EmptySam 20 Jan 2018 - 17:56


Effectivement, j'en avais trop dit. Ma simple question l'a complètement excité. Je le vis s'agiter comme une puce, me regardant avec ses grands yeux clairs. Ça me fit instantanément sentir super mal. Un tel enthousiasme pour quelque chose que je vivais comme une maladie honteuse, ça ne pouvait me faire sentir bien... D'ailleurs, je détournais le visage, le laissant faire pleuvoir sa nuée de question trop précises à mon goût. Se faire drague et embrasser un autre homme, oui, je l'avais fait. Je n'en tirais aucune fierté. Je comprenais toujours pas mon geste. Enfin si, je savais. Trop impulsif et venant d'un ras-le-bol de moi-même. Lui qui souriait à l'idée de me savoir avec un homme, je n'osais pas le regardais de peur qu'il voit à quel point j'en étais terrifié.

Je me sentais mal vis-à-vis de lui. J'aurai tellement aimé être comme lui  à cet instant et ne jamais avoir à subir mon penchant comme une tare. Il était trop tard pour moi. Trop de souvenirs douloureux et désagréables rattachait aux maigres fois où j'avais voulu être honnête avec moi-même et mes proches. J'arrivais juste pas à assumer tout simplement. Et ce mal de tête et cette envoie de vomir qui s'amplifiait. Définitivement, j'étais en mauvais été. Je concentrais mon attention sur ma clope, essayant de démêler mes pensées qui sont d'autant plus embrouillé par l'alcool. Faudrait que j'arrête de boire peut-être, ça m'éviterait les situations comme ça, car j'en venais à la conclusion que je ne savais plus me gérer correctement. Faisant tomber la cendre à terre, je répondis dans une voix que je reconnaissais pas moi-même, basse et incertaine:

"Juste un mec... Je sais pas pourquoi j'ai fait ça. Il était là, avec son accent sexy, j'étais là, avec mes verres en trop et voilà"

J'haussai une épaule pour désarmer ma propre morosité. Mon cerveau au ralenti, infusé dans la tequila et les remords. Ce n'était vraiment pas un bon cocktail. J'essayais vraiment fort de l'écouter, alors qu'il était là, tout plein d'assurance et d'enthousiasme. Qu'est-ce que j'aimerai être aussi content que lui... Il voulait poser son diagnostic. Je savais déjà qu'elle était le résultat, c'est bien ça le problème. Je n'arrivais plus à me voiler la face et faire semblant au point d'y croire. J'avais franchi le pas. C'était trop tard. Ça faisait plusieurs mois que ma couverture d'hétéro glissait lentement mais surement. Je me dégoutais profondément et je me détestais de penser comme ça. L'homophobie de mes parents tellement ancré en moi, que je n'arrivai pas à me supporter. D'autant plus que maintenant que j'avais des amis qui s'assumaient totalement, je supportais de moins en moins de devoir me mentir. Et je l'écoutais encore parler. Sa flopée de mots comme bouée de sauvetage contre mes pensées destructrices. Je ne pus m'empêcher de rire à sa manière de parler. Je lui ébouriffa encore les cheveux, vraiment soulagé d'avoir un ami à mes côtés. Ça me relaxait étrangement ses phrases crus, qui sonnent si vrai.

"Pourquoi il y a toujours des mots aussi dégueulasse qui sortent de ta bouche ? Parle mieux que ça, Danny boy. Tu sonnes presque macho et ça te va pas du tout "

Je disais bien presque, parce qu'avec sa mignonne face, il devait pas avoir grand nombre de filles qui devaient le prendre au sérieux. De toute façon il s'en fout, puisqu'il préfère les hommes. L'alcool continuait de grimper, me rendant d'autant plus bavard et ouvert. Alors je la laissais faire son effet, déliant le noeud à ma gorge. Je me redressa, me tenant au mur. Mon équilibre n'était pas tout à fait revenu. Je savais plus tellement ce que je faisais. Je voulais juste rentrer chez moi. Je voulais plus parler. Enfin je voulais c'est ça le problème. J'étais coincé en dedans et je ne savais plus quoi faire. J'aurai vraiment pas dû faire ce pari. Avançant d'un pas, je manquai de me casser la figure. Je me rattrapai au lampadaire. Je m'y accrochai fermement et cherchai Danny du regard.

"Je pense que j'ai besoin d'aide... "


Je ne savais plus quoi je faisais référence: mon manque d'équilibre ou mon problème avec mon orientation. Ça revenait au même. J'étais pas bien. Je posais mon front contre le lampadaire froide qui m'avait l'air super accueillant et je vidai mon sac.

" Tu sais le mec... Il m'a plu et ça me perturbe. Je me souviens trop bien de lui alors que j'aurai pas du y repenser. Pas en mode, c'est l'homme de ma vie. Non, c'était juste parce qu'il était et sexy et bien coiffé. Ça le me fait chier, Freckles. Il était vraiment sexy, plein de confiance en lui. Je te l'ai dit que ça m'a perturbé ? Bah, ça m'a perturbé. Il avait un putain d'accent à le con et des sourcils aussi ..  "

Je soupirai, décollant mon front du lampadaire froid. J'avais avoué. Je me sentais ni mieux ni moins bien. J'avais encore des choses à dire. J'étais bourré et l'heure de parler était arrivé. Je le rallumai une autre clope d'un geste incertain et commençai à marcher un zigzag. J'agrippais Danny pour qu'il me suive. Je profitais qu'on faisait presque la même taille, passant un bras sur ses épaules pour continuer à marcher vers la maison. Il était la béquille la plus mignonne que j'ai jamais eu dans ma vie.

"Ça me fait chier... c'est stupide. J'aurai du demander à Leonardo de m'embrasser au lieu de le faire avec un type qui voulait bouffer mon cul..."


Je sais pas pourquoi ma réflexion m'a amené à cette logique. L'idée de Leonardo au lieu du playboy de soirée me plaisait plus. C'était rassurant et familier. Un ami qui était ma stabilité dans la tourmente d'alcool dans laquelle j'étais. Oui, j'aurai du lui demander et associer mon premier baiser  avec quelqu'un qui avait une vraie importance pour moi. Mais non, j'avais été con et impulsif, dans une rage hormone. Je grognai légèrement, en tirant une latte sur ma cigarette. Le mal de tête ne faisait qu'augmenter. Je toussotai à moitié, la gorge irritée par le trop alcool et la fin de soirée. Je manquais de tomber, écrasant légèrement Danny sous mon poids pour me maintenir. Je levai le nez et je me rendis compte qu'on était arrivé. Je m'arrêtai devant un immeuble. C'était le mien. À même pas 5 minutes à pieds du quartier des boîtes de nuit. Le lieu idéal pour que je puisse toujours rentrer quelque soit mon état. Je secouais mon blouson et me touchai les poches.

"Danny, tu as mes clés ?"
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Message(#) Sujet: Re: Maman, j'ai raté le dernier métro (Seung) Maman, j'ai raté le dernier métro (Seung) EmptyDim 21 Jan 2018 - 19:27



Je suis tellement emballé que je me rends pas tout à fait compte de ce que ça lui fait cette histoire. Putain, qui aurait cru que Seung embrasserait un jour un mec ? Franchement, pas moi. Il détourne le regard et je me dis qu’il joue simplement un peu les prudes, parce que ça fait partie du jeu quoi. Sauf que, quand il ouvre à nouveau la bouche, sa voix n’a rien de franche et assumée. Il a presque l’air déprimé, en vérité. « Juste un mec... Je sais pas pourquoi j'ai fait ça. Il était là, avec son accent sexy, j'étais là, avec mes verres en trop et voilà. » Je souris un peu. L’accent sexy, je peux comprendre. Parce que bien sûr que ça me fait tout de suite penser à Andy. En même temps, il n’est jamais loin de mes pensées celui-là. Quoi qu’il en soit, ouais, je sais ce que c’est et ça ne m’étonne donc pas que Seung puisse craquer pour un mec avec un accent sexy.

Je lui dis que j’ai besoin de tous les détails pour poser un diagnostic précis. Après tout ça arrive à tout le monde de craquer pour des choses inhabituelles. C’est encore jamais arrivé que j’envisage quoi que ce soit avec une nana mais on sait jamais. D’ailleurs je lui fais aussi remarquer ce phénomène qu’ont les gonzesses en soirée à s’embrasser les unes les autres. Je sais pas si c’est une mode ou un truc comme ça mais je sais qu’aucune d’elle n’a arrêté de s’intéresser aux mecs à la suite de ça. Tout le monde expérimente. Seung m’ébouriffe à nouveau les cheveux. Décidément, c’est vrai que ça le rend tactile, l’alcool. Je suis de moins en moins étonné qu’un mec soit parvenu à ses fins avec lui après qu’il ait eu quelques verres de trop, comme il dit. Je me dis même que si ça se trouve, même moi je pourrais l’embrasser, dans l’état où il est. Sauf que ce serait pas une très bonne idée, on est d’accord. « Pourquoi il y a toujours des mots aussi dégueulasses qui sortent de ta bouche ? Parle mieux que ça, Danny boy. Tu sonnes presque macho et ça te va pas du tout. » Lui et Leo, ils sont forts pour jouer les grands frères. Ça me fait sourire. Évidemment que je suis pas macho. C’est juste une façon de parler. J’aime les filles. Y a beaucoup de femmes que je trouve super jolies ou touchantes, c’est juste qu’elles m’attirent pas sexuellement. Quoi qu’il en soit, ça me dérange pas qu’il me dise de parler mieux. L’alcool dans mes veines aidant, je ressens même un élan de tendresse pour lui. Sûrement parce que j’ai coupé les ponts avec mes vrais parents depuis trop longtemps, y a un petit vide affectif. « Ouais ok. », je marmonne, toujours un petit sourire sur les lèvres.

C’est là que Seung entreprend de se lever. Je le regarde, un peu inquiet. Si j’étais un peu plus frais j’aurais peut-être sauté sur mes pieds pour lui venir en aide mais là je le regarde tituber, impuissant. Il se rattrape au lampadaire. Ouf. « Je pense que j'ai besoin d'aide... », il dit et ça aide mes neurones à se connecter. Je m’empresse de me relever pour le rejoindre. « Tu sais le mec... Il m'a plu et ça me perturbe. Je me souviens trop bien de lui alors que j'aurais pas du y repenser. Pas en mode, c'est l'homme de ma vie. Non, c'était juste parce qu'il était et sexy et bien coiffé. Ça me fait chier, Freckles. Il était vraiment sexy, plein de confiance en lui. Je te l'ai dit que ça m'a perturbé ? Bah, ça m'a perturbé. Il avait un putain d'accent à le con et des sourcils aussi ... » Des sourcils ? C’est quoi ce délire ? J’espère bien qu’il avait des sourcils, je vois mal comment il pourrait être qualifié de canon sans ça. C’est quand même important, sur un visage, des sourcils. Pas l’homme de sa vie, il dit. Je souris un peu. Qu’il ait besoin de préciser ça, ça prouve qu’il est super loin d’être en paix avec l’idée qu’il est attiré par les mecs. Quand t’as envie de baiser, c’est clairement pas toujours avec l’homme de ta vie, j’en sais quelque chose. Même si celui avec lequel je couche le plus souvent, Andy, je pense que c’est l’homme de ma vie. Je vois pas ma vie sans, quoi. Enfin bon, c’est pas le moment que je me mette à penser à ça. Je suis trop bourré alors ça a trop de chances de me déprimer. Puis Seung a besoin de moi. « T’sais le mec dont je vous parle tout le temps avec Leo ? Il a aussi un accent hyper sexy. Alors, je compatis, c’est dur de résister. » Je souris encore, j’essaye d’être encourageant, cette fois. Dans le style : tu vois, ça arrive à tout le monde, t’en fais pas. Mais je sais pas si ça marche. Je sais pas du tout ce que je vaut pour mettre des pansements sur les cœurs des gens. Je note que ça lui a plu et que c’est ça qui le torture. Alors j’en rajoute pas encore une couche comme tout à l’heure, je lui dis pas que ça m’enjaille à fond. Ça me fait même super mal au cœur pour lui, en fait, qu’il n’accepte pas ça facilement. Ça me fait mal au cœur pour moi aussi, de vivre dans un monde aussi pourri et homophobe. Est-ce que depuis le début Seung me juge quand je lui parle de mes expériences ?

Il essaye de marcher, s’accroche à moi, s’allume une nouvelle cigarette. Ouais, je pense pas que ce soit une bonne idée de fumer encore. C’est que du tabac, c’est vrai, mais quand même, ça va pas aider à lui clarifier les pensées. Alors je la lui prends des lèvres pour la mettre entre les miennes. C’est à moi, maintenant, je lui fais comprendre en un clin d’œil. Pendant qu’on avance comme on peut, j’essaye de le retenir du mieux possible. Je sais pas du tout où est sa maison, je pense encore qu’on prend la direction de sa voiture. Ce qui est sûr c’est que c’est moi qui conduit. « Ça me fait chier... c'est stupide. J'aurai du demander à Leonardo de m'embrasser au lieu de le faire avec un type qui voulait bouffer mon cul... » Oh, ça c’est de l’idée, embrasser Leonardo ! Ce serait tellement mignon comme couple, putain. Ceci dit, si ça avait été moi, j’aurais sûrement pas eu de problème qu’un mec veuille me bouffer le cul, on s’entend. Lui, c’est vrai qu’il est déjà dans un état pas possible rien qu’après un baiser donc je l’imagine mal foncer là-dedans. C’est quand même dingue de résister à ce point contre sa nature. Je le plains. J’ai une seule objection contre un baiser entre le british et lui : « Après, faudrait pas que tu joues avec le cœur de notre Leo non plus. Il est assez fleur bleue pour pas aimer que tu veuilles t’entrainer sur lui, tu penses pas ? » Enfin je sais pas, c’est mon avis mais je suis peut-être pas dans le juste, peut-être que ça l’aurait pas dérangé. « Sinon, t’aurais aussi pu me le demander à moi, hein », j’ajoute, comme si c’était évident. Bien sûr, je dis pas ça sérieusement et, devançant sa réaction, j’ajoute : « C’est bon, fait pas cette tête, je dis ça pour déconner. » Ce qui est vrai, par contre, c’est que ni lui ni Leo ne me considéreraient une seule seconde comme amant potentiel et c’est limite insultant. Je suis quand même pas un enfant, malgré ce qu’ils ont trop souvent l’air de dire. Je couche avec un mec plus vieux qu’eux, en plus.

On s’arrête devant un immeuble. Ça se peut que ce soit déjà le sien ? C’est carrément le bon plan d’habiter dans ce quartier ! « Danny, tu as mes clés ? » Il demande après avoir fait mine de les chercher dans son blouson. Putain de bordel, non. Je refuse d’être enfermé dehors. Je suis crevé, j’ai trop envie de me poser quelque part de confortable, au chaud. « Bah non. », je réponds, un peu con. « T’as regardé dans les poches de ton jeans ? » Je le ferais bien pour lui, si j’avais pas peur qu’il le vive comme une agression sexuelle. Vu comment ça le perturbe à fond qu’un mec le touche. Je m’appuie contre la porte, en attendant. « T’as pas des colocs ou des voisins qui pourraient nous ouvrir ? » Même si c’est vrai qu’à cette heure-ci, ils auraient plus envie de nous buter que de nous ouvrir. Au pire du pire, s’il a de l’argent, on prend le taxi et on va chez moi. Y aura qu’à éviter les parents d’Anna. « Si tu les retrouve pas, on peut aller chez moi. » Je lui expliquerai plus tard, s’il le faut, que c’est pas vraiment chez moi per se. Je peux pas m’empêcher de repenser à son histoire de mec, bien sûr. C’est quand même un putain de truc, une véritable révolution. « Ton mec là, t’as gardé son numéro ? Tu vas le revoir ? » Je sais bien que ça le perturbe et qu’il préfèrerait sûrement être capable d’oublier tout ça. Mais le truc, c’est qu’il en sera jamais capable. Si c’est vraiment ça, s’il est vraiment gay, ça vaut pas la peine qu’il essaye de lutter. « C’est pas grave si c’est pas l’homme de ta vie, il faut bien qu’il y en ait un qui soit le premier... », j’explique. Je sais que y a des mecs qui attendent d’être en couple pour baiser mais j’trouve que c’est pas très en accord avec l’époque. Puis franchement, l’envie, ça se contrôle pas du tout et je vois trop pas le mal à céder.
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Message(#) Sujet: Re: Maman, j'ai raté le dernier métro (Seung) Maman, j'ai raté le dernier métro (Seung) EmptyLun 22 Jan 2018 - 5:15


Je me sentis rassuré quand Danny m'indiqua qu'il comprenait la difficulté de résister aux accents. Ce n'était pas juste un jeu de mon esprit de trouver ça plus sexy que la moyen. Moi, j'avais pas d'accent. Enfin, si celui de l'Australie parce que c'est mon pays. Ce n'était pas exotique du tout. J'hochais donc la tête à sa phrase, compatissant avec lui, à la difficile condition de devoir subir le charme des accents. Je me laisse complètement trainer par Danny. Honnêtement, s'il n'avait pas été un ami de confiance, mon état actuel m'aurait rendu une victime idéale. Il était définitivement mon petit jeune préféré. Je ne savais pas pourquoi exactement, mais j'aimais entendre son opinion du monde. Ce n'était pas encore trop corrompu par les espoirs brisés et les idées de la société. Puis je savais qu'il était sincère avec moi. Alors que ces conseils soient bons ou mauvais, ce n'était pas le plus important. C'était le fait qu'il me les donnait en toute honnêteté. Je l'écoutais aussi attentivement que possible. J'étais bancal et imbibé d'alcool, certes, mais ça ne m'empêchait pas de tendre l'oreille correctement.

À ma remarque sur Leonardo, son expression première fut un élan plutôt positif. Honnêtement, je n'avais jamais réfléchi à s'il pouvait arriver quoique ce soit avec lui, tellement j'étais loin dans la petite boite de mon placard. Je trouvais aussi que c'était une trop bonne personne pour m'imposer à lui. Je n'étais bien pour personne, même pas pour moi. J'allais donc dans le sens de Danny. Jamais je n'aurai osé jouer avec les sentiments de Leonardo et on était trop proche pour que je le prenne comme mannequin d'entrainement. Je n'aurai jamais eu l'idée de le faire, de toute façon. J'étais déjà terrifié à l'idée qu'il me rejette, si je lui avoue lui avoir menti sur mon orientation depuis le début. C'était minable. Je ne méritais nullement d'avoir son amitié, encore moins son affection.

"Non, je peux pas lui faire ça, même si son accent anglais est vraiment mignon. Puis il aurait jamais dit oui. Je suis trop un problème pour ça."

Je concluais ma phrase sur un ton ferme, ne voulant pas qu'il en parle plus. Je voulais pas me mettre des idées et encore pire des espoirs, s'il n'y a rien. Et là Danny renchérit sur le fait qu'il aurait pu se proposer pour ça, en ajoutant bien rapidement qu'il déconnait. Je le fixai, lui et sa jolie tronche, surpris quand même. Je me contentai de lui taper gentiment sur l'épaule. Je le voyais tellement comme un petit frère que ça ne m'avait pas du tout effleurer l'esprit. Bien sûr, j'avais des yeux. Je ne pouvais que le trouver beau, mais l'idée de faire que soit avec... C'était un péché puissance 10. " Garde ta bouche pour les autres, Freckles." C'était mon judicieux conseil. Et c'est à ce moment qu'on est arrivé devant mon immeuble et ma perte de clé. Je me suis mis à agiter mon blouson partout à la recherche des petits morceaux de métal. Évidemment, Danny n'avait pas mes clés. C'était une question con de toute façon. J'arrivai vraiment pas à réfléchir correctement. J'avais franchement envie de vomir. Danny continua à me poser des questions et à faire des remarques plutôt logique et sensé. Je m'y un moment à répondre, fouillant mes poches de jeans cette fois-ci.

"J'ai juste Eggsy, mais elle sait pas ouvrir les portes ... Et je pense vraiment pas que mes voisins vont vouloir m'ouvrir. Je les connais pas."

Je soupirais, désespérant de pas pouvoir rentrer chez moi. Ma poulette, je pouvais la laisser toute seule aussi longtemps. C'était notre moment câlin quand je revenais des soirées. Ma Eggsy, tout seul ... Non, je ne pouvais pas laisser ça arriver. Déjà que je me sentais mal ordinairement quand je la laissais un peu trop longtemps mais là, je regrettai sérieusement. Danny reprit notre sujet précédent. Il ne pouvait pas savoir mes états d'âme par rapport à mon animal de compagnie. C'était compréhensible et puis mieux valait que j'ai une distraction, avant de paniquer tout seul. Je continuais de fouiller mes poches, maladroitement, tout en répondant. Ça m'occupait l'esprit autant que les mains pour cacher mon embarras. Je répondais un peu rapidement, toujours aussi agité dans la recherche de mes clés.

"Je lui ai pas demandé ses coordonnées la première fois, la deuxième fois oui... Et je suis pas super sûr de vouloir une première fois avec lui. Enfin, peut-être. Je sais pas. Je suis confus. Je comprends même pas pourquoi je veux ça, enfin lui, enfin tu comprends. On s'est revu par hasard la deuxième fois... Je pense pas qu'il soit du genre à vouloir attendre longtemps que je me décide, aussi. On se reverra surement, vu son travail que je le veuille ou pas ... "

C'était un aveu, pas facile, mais d'un autre côté, c'est pas comme j'avais fait exprès de le revoir non plus. Je crispais un peu mes doigts me trouvant parfaitement ridicule. Je sentis alors un truc petit solide et froid sous mes doigts. J'extirpa mes doigts du trou qu'il y avait dans mon blouson et en sortie mes clés. J'affichais un air vraiment surpris puis un sourire stupidement heureux sur le visage. Ma poche intérieur était donc à recoudre, mais j'y penserai demain.

"Oh yeah, victory! "

J'eus des difficultés pour mettre la clé dans la serrure, mais j'y arrivai à la troisième tentative. Je dû me tenir à la rambarde de l'escalier pour monter chez moi. Heureusement que j'étais juste au troisième étage. Enfin, il y avait une solution plus facile. J'avais oublié que j'avais un ascenseur. Ce fut donc un peu plus long que prévu pour véritablement arriver chez moi. J'ouvris la porte de chez moi et fut accueillit par Eggsy qui sauta littéralement sur moi. Toutes plumes dehors et de méchante humeur, prête à foncer sur Danny qui entrait à ma suite. Je l'attrapai au vol, alors qu'elle émettait des bruits offusqués que je sois arrivé avec quelqu'un d'autre.

"Hey, Eggsy; C'est juste Danny. Un ami. Tout va bien."


Elle essaya quand même de m'échapper mais je retiens son petit corps dodu facilement. C'est vrai que j'avais oublié que Danny n'était jamais venu chez moi. Il n'y a pas grand monde qui venait chez moi. C'est un sacré euphémisme. J'avais des horaires bizarres et j'admettais que durant mes moments  de congé, j'appréciai de passer des moments seuls et si c'était avec des gens, en dehors de mon appartement qui n'était pas si grand que ça. C'était le même appartement que j'avais depuis le début de mes études. Lieu familier, que je n'aimais pas tellement partager. Aujourd'hui était mon exception. J'avais besoin de ne pas être seul. Je lui caressai gentiment les ailes pour l'apaiser et vient m'asseoir avec elle dans mon canapé. Elle continuait de regarder Danny d'un mauvais regard.

"Tu peux venir t'asseoir à côté de moi, elle va pas te bouffer. Elle est juste pas habituée que j'ai des invités et un peu possessive. Après elle t'aimera bien, tu verras."


Je tapotai la place à côté de moi, alors je m'avachissais dans mon canapé, Eggsy tout contre moi. J'étais juste bien. Ma tête tournait certes, mais mes fesses étaient posées, donc tout était correct. Je continuais de caresser Eggsy, qui avait fini par oublier ses envies de d'agression pour se contenter d'apprécier ma présence. Par le même élan affectueux, je passai mon autre main sur les cheveux de Danny. Un sourire plus léger vint sur mes lèvres, me sentant toujours moins oppressé une fois que j'étais chez moi.

"Je suis content que tu sois là. Puis je veux que tu saches que je t'ai jamais jugé. C'est juste que moi ... c'est compliqué."

Je fis une légère grimace, qui masquait bien mal mon expression plus triste.
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Message(#) Sujet: Re: Maman, j'ai raté le dernier métro (Seung) Maman, j'ai raté le dernier métro (Seung) EmptyMar 23 Jan 2018 - 18:44



C’est vrai que Leo et Seung, ça pourrait bien marcher, ils se complèteraient bien. Quand on se voit à trois, ils ont déjà pas mal tendance à jouer les couples parentaux avec moi, alors, pourquoi est-ce qu’ils ne deviendraient pas un couple tout court ? Je me rends compte que je réfléchis déjà comme si Seung avait complètement fait la paix avec ses tendances – d’ailleurs, je ne sais toujours pas si les filles c’était pour du sérieux ou juste une couverture – alors que c’est loin d’être le cas. Il est plutôt complètement dans le mal. Ça me rend triste. « Non, je peux pas lui faire ça, même si son accent anglais est vraiment mignon. Puis il aurait jamais dit oui. Je suis trop un problème pour ça. », il dit et ça résume parfaitement ce qu’il est en train de vivre pour l’instant : attiré par les hommes mais persuadé que c’est trop compliqué, que c’est un problème. Pourtant, ce n’est pas compliqué du tout. Je me retiens de lui dire, en tout cas pour l’instant, parce que je pense que ça servirait à rien. Je lui dis pas non plus qu’il devrait pas partir du principe que Leonardo dirait non. Il a d’ailleurs aucune raison d’être pessimiste : ils s’entendent super bien, il est mignon et doux, que des avantages. Ce que je voulais dire c’était qu’il fallait pas faire de mal à notre british mais c’est pas pour ça qu’il ne peut rien se passer entre eux. Mais j’ai bien compris à son ton ferme que ce n’est pas le moment de parler de ça. Ouais, c’est pas le moment de parler d’un futur couple homosexuel sérieux qu’il pourrait former avec qui que ce soit, le sujet est beaucoup trop frais, beaucoup trop sensible.

Pour détendre l’atmosphère, je lui dis qu’il aurait pu me demander à moi. Le pire c’est que ça m’aurait pas tant dérangé. Je me vois pas du tout aller plus loin que ça avec lui mais un baiser, franchement, ça a jamais tué personne. Comme je m’en doutais, l’idée le chauffe pas du tout. Il me tape l’épaule l’air de dire T’en a de ces idées, mon petit. « Garde ta bouche pour les autres, Freckles. » Je lève rapidement les yeux au ciel, souriant un peu. C’est quoi ça pour un conseil ? L’espace d’un instant j’ai envie de l’embêter en répondant quelque chose du genre : « pour tous les autres ? » comme si j’allais me mettre à embrasser tout le monde en mode mec facile. Je le dis pas parce que c’est pas vraiment le moment de jouer les sales gamins, y a des sujets plus importants sur le tapis. Notamment, d’ailleurs, le fait qu’on est enfermés dehors. Il remue son blouson sans trouver les clefs de l’appartement. Je lui demande s’il a pas des voisins ou des colocataires qui pourraient nous ouvrir. « J'ai juste Eggsy, mais elle sait pas ouvrir les portes ... Et je pense vraiment pas que mes voisins vont vouloir m'ouvrir. Je les connais pas. » Il a déjà mentionné qu’il avait une poule. Je m’en rappelle parce que c’est vraiment pas commun comme animal de compagnie. Surtout en plein centre-ville, quoi. « Ça coute rien d’essayer hein. » Je suis peut-être pas assez bien élevé pour respecter à tout prix le sommeil des autres. Être enfermé dehors, c’est quand même une sacré bonne excuse pour appuyer sur toutes les sonnettes jusqu’à ce qu’il y en ait un qui finisse par ouvrir, non ? Je m’en sens clairement capable.

Quoi qu’il en soit, je reviens sur le sujet le plus important : cet homme qui le trouble tant. Est-ce qu’il a gardé son numéro ? « Je lui ai pas demandé ses coordonnées la première fois, la deuxième fois oui... Et je suis pas super sûr de vouloir une première fois avec lui. Enfin, peut-être. Je sais pas. Je suis confus. Je comprends même pas pourquoi je veux ça, enfin lui, enfin tu comprends. On s'est revu par hasard la deuxième fois... Je pense pas qu'il soit du genre à vouloir attendre longtemps que je me décide, aussi. On se reverra surement, vu son travail que je le veuille ou pas ... » Il est barman ? DJ ? Y a quoi d’autres comme métiers de la nuit ? Escort ? Oh putain ce serait juste magique s’il était escort. Ça me fait sourire, cette idée. J’suis con. J’ai envie de le rencontrer pour voir un peu qui peut faire tourner la tête de Seung comme ça. Avant que je puisse continuer à poser des questions, son visage se transforme, s’illumine. Il a trouvé ses clefs. « Oh yeah, victory ! » Je soupire de soulagement. Il galère à monter les escaliers et, derrière lui, j’essaye de rester vigilant au cas où il tomberait. Quand il ouvre la porte, je peux pas retenir un cri. Sa poule m’a filé une crise cardiaque à foncer sur nous comme ça. En plus dans la pénombre comme ça, je vous dis pas, j’ai eu l’impression de me faire agresser par une créature des enfers. « Hey, Eggsy; C'est juste Danny. Un ami. Tout va bien. » Eggsy et moi, on se regarde avec méfiance. Je plisse les yeux, essaye de lui faire comprendre que si elle me touche, je la bouffe. C’est pas ça, je l’aime par procuration parce que Seung l’aime mais faut pas non plus déconner. J’aurais eu largement moins peur d’un chien, sérieux. Seung la garde dans ses bras, il a l’air de réussir à l’apaiser, et s’assied avec elle dans le canapé.

Quand il me fait signe de venir m’asseoir à côté d’eux, mon premier réflexe est de secouer la tête. Non, non, non. Merci bien, je vais rester debout dans le couloir, ça va. « Tu peux venir t'asseoir à côté de moi, elle va pas te bouffer. Elle est juste pas habituée que j'ai des invités et un peu possessive. Après elle t'aimera bien, tu verras. » Je sais pas si je peux le croire. D’ailleurs, je trouve ça un peu étonnant cet aveu qu’il n’y a pas souvent des invités ici. Il est hyper sociable Seung, je le vois bien en soirée qu’il parle avec plein de monde. Là-dedans y a pas des amis pour venir lui apporter des cafés à l’improviste ? C’est peut-être cette histoire de cacher au monde qu’il est gay ou je sais pas quoi. Putain, je me serais jamais douté qu’il y avait tout ça d’iceberg sous la surface de l’eau. J’espère que je suis à la hauteur de la situation. Après une seconde d’hésitation, je vais quand même m’asseoir à côté de lui. La poule a l’air calme, maintenant, bien calée sur le torse de son maître. Je pose mes fesses à côté de lui et la seconde d’après, il a sa main dans mes cheveux. J’avoue que j’ai un peu l’impression d’être son deuxième animal de compagnie mais je sais que c’est pas ça que ça veut dire. Il a juste besoin d’une présence rassurante et je comprends, ça doit vraiment puer sa vie, en ce moment. « Je suis content que tu sois là. Puis je veux que tu saches que je t'ai jamais jugé. C'est juste que moi ... c'est compliqué. » Je lui souris. Je suis assez content de l’entendre dire ça parce que c’est vrai que j’étais un peu en train de m’inquiéter. D’un autre côté, je suis pas entièrement satisfait. Tant qu’il n’acceptera pas l’homosexualité pour lui-même, ça voudra dire qu’il ne l’accepte pas totalement non plus chez les autres. « Ouais... c’est quand même fou que t’ai rien dit pendant tout ce temps. Ça a pas dû être facile. » Ça me fout même le vertige. Toutes ces années à se faire violence à ce point, c’est assez affreux. Je me tourne vers lui, une jambe pliée sous moi. « Reprenons depuis le début, calmement. Ce mec te trouble, ok. Est-ce que c’est la première fois que tu ressens ça ? » Parce que, du coup, ça voudrait quand même dire que c’est juste un crush pour une personne en particulier, ça arrive. Enfin, je pense. Je suis pas un expert, moi. Je suis doué pour faire genre, me la péter et tout mais au final, j’ai quand même que dix-neuf ans. Je connais pas grand chose de la vie. Ma connaissance de l’amour s’arrête plus ou moins à ma certitude que j’aime les hommes et plus particulièrement Andy. « T’as dit aussi qu’il était pas du genre à attendre... Faut pas non plus que tu te laisses mettre la pression, hein. Aux derniers nouvelles ce mec, tout sexy qu’il soit, c’est juste un putain d’inconnu. Tu vas quand même pas te laisser mettre la pression par un inconnu ? Tu couchera avec un homme quand tu t’en sentira prêt. » C’est quand même la base, non ? Seung agit comme si ce type, c’était le seul qui voudrait de lui et que s’il ne sautait pas sur l’occasion, s’il ne se dépêchait pas d’être prêt, il ne trouverait jamais personne d’autre. Y a rien de plus faux. « En attendant, tu peux y aller plus doucement, quoi. » J’espère qu’il voit ce que je veux dire, je vais quand même pas entrer dans les détails, c’est un peu bizarre avec lui, parce qu’au final, ouais, lui et Leo c’est un peu la famille. On entre pas dans les détails avec la famille. « Dis m’en plus sur lui. C’est quoi ce job dont t’as parlé qui fait que vous allez vous recroiser ? » J’aimerais trouver les mots magiques pour qu’il comprenne que c’est normal d’être gay, qu’il y a vraiment pas de mal à ça. Mais je sais que c’est pas si facile que ça. Sinon, il aurait pas mis tant de temps à ne fut-ce qu’embrasser un mec. « T’sais, y a genre, Oscar Wilde, je pense, il a dit que la meilleure façon de résister à la tentation c’est d’y céder. Puis, tu vois, il a pas dit ça pour faire son malin, ça a vraiment du sens. Ça veut dire que tu te fais du mal, je sais pas si tu comprends, j’explique mal, mais en gros si tu résiste trop un jour tu vas péter un câble. Relâche doucement la pression pour pas exploser. » Ew, j’ai pas fait exprès mais on dirait que je parle de jouir sans faire exprès dans son pantalon. C’est l’image que j’ai tout d’un coup, en tout cas, même si c’est pas du tout ça que je voulais dire. « Tu vois, c’est comme les anorexiques. Elles bouffent rien, ça leur ruine la vie, puis tout d’un coup ça part en spirale infernale et elles font que bouffer pendant toute une journée. La bouffe devient une putain de maladie. Elles pensent qu’à ça tout le temps, pendant ces semaines où elles s’interdisent la moindre nourriture. Alors que les personnes normales ben elles mangent quand elles ont faim et la bouffe, ça reste juste un truc normal, pas une maladie. Pas un truc qui fait souffrir. Pour revenir à Oscar Wilde, la bouffe n’est plus une tentation. » Je me sens un peu nul, je suis pas doué. Il va peut-être se foutre de ma gueule. Moi j’trouve que le cul et la bouffe, ça se compare bien. Je me suis un peu embrouillé et, du coup, peut-être même qu’il n’a rien compris. Dans l’état où il est, vaut peut-être mieux parler avec des phrases courtes et directes. Sauf que la situation n’est pas assez simple pour ça. « Tu me comprends ? », j’entends quelque chose d’un peu fragile dans ma voix et je comprends pas trop. C’est comme si j’étais un peu triste. Pour lui ? C’est important pour moi qu’il me comprenne parce que je veux pas qu’il soit triste, je veux pas qu’il se fasse du mal.

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Message(#) Sujet: Re: Maman, j'ai raté le dernier métro (Seung) Maman, j'ai raté le dernier métro (Seung) EmptyJeu 25 Jan 2018 - 4:08


J'ai un peu l'impression d'être chez un psy. En beaucoup moins professionnel, certes. Cependant, j'épanchais mes désarrois et il m'écoutait. Ça revient un peu au même, ou il fait juste son boulot d'ami. C'était ça. Il était sincère et ne masquait pas ce qui pensait de tout ça. Tout ça étant mon attitude clairement malsaine envers mon orientation sexuelle. "Ca n'a pas dû être facile", qu'il me dit. C'était un sacré euphémisme. Je n'avais pas vraiment eu le choix non plus. Mes parents m'auraient foutu dehors et le feraient encore s'ils apprennent que je suis pas hétéro. C'était une honte. C'est le péché dont le prêtre m'était en garde à la messe. C'était le truc qui t'envoie en enfer. Je n'avais pourtant jamais eu l'impression de choisir. C'était plus fort que moi ou plus simplement ça faisait partie de moi. C'est pour ça que je préférais mentir au lieu de d'admettre, pour que rien ne transparaisse et que peut-être un jour mon mensonge devienne réalité. Je ne dis rien là dessus, sachant qu'il ne comprendrait pas vraiment que la nature de mes hontes étaient d'ordre religieux. Je ne parlais pas non plus de ma foi. C'était pas quelque chose dont les gens parlent. Ou c'était peut-être juste moi... Je ne sais pas. J'étais beaucoup trop habitué à me cacher des choses pour savoir ce que les autres feraient dans mon cas. Cependant, aujourd'hui, je décidais de ne plus me cacher. Tout du moins, aux yeux d'un ami. Je me mors la lèvre inférieure, avant de répondre à question. Ce n'était pas facile de laisser sortir ce qui est gardé depuis si longtemps.

"Non, ce n'est pas le premier"

Le premier, je n'étais encore qu'un petit garçon qui eu la désagréable surprise que vouloir tenir la main d'autre garçon c'était mal vu, passé la primaire. J'en ai eu d'autres, mais j'avais appris à étouffer et faire semblant de rien ressentir. Au bout d'un moment, on s'habitue à ne plus laisser son coeur parler. Et là, il me parle de ne pas me mettre la pression pour aller au lit et d'y aller doucement. C'était tout le contraire. J'étais terrifié par cette idée, mais le désir restait ancré et ça me terrifiait encore plus. Je pouvais pas me mettre la pression pour quelque chose qui me retournait complètement l'estomac d'anxiété. Je passais sous les plumes douces d'Eggsy pour me détendre. Elle glissait sa tête dans le creux de ma main pour que je gratte son cou, ce que je fis en bon maitre. Je laissais un soupir sortir de ma gorge:

"Hum... C'est pas vraiment ça ... Rien que l'idée de vouloir ça me tétanise, donc il risque pas trop de me forcer... C'est pas vraiment lui. Il a pas l'air si difficile que ça mais je suis pas prêt pour ça, c'est sûr..."

Je passe inconfortable mon autre main sur mon jean, crispant légèrement mes doigts avant de le relâcher. Ça m'agitait beaucoup trop rien que l'idée d'en parler. Pas dans le bon sens. Dans le sens de l'angoisse, du stress et d'un mélange de honte. C'était très chrétien comme réaction face au sexe, il faut avouer. Danny continue les questions et ça me fait du bien, car je n'ai pas l'occasion de me morfondre dans mes pensées.

"Oh, il est photographe. Pas trop mal d'ailleurs, j'ai regardé son site après. Le monde de l'événementiel est pas si grand que ça ....donc on va forcément se re-croiser à un moment ou un autre. "

J'haussai une épaule, montrant que ça m'affectait pas plus que ça. C'était pas vraiment le type en lui-même qui me chamboulait. Enfin, à part ma libido. C'était le fait que je m'étais laissé faire. Le pire, c'est que c'est moi qui l'avait embrassé en premier. Certes, je l'avais utilisé en excuse mais il y avait d'autres solutions. J'avais voulu le faire et c'est ça qui me dérangeait. Avant je me rassurais dans le fait que je voulais pas vraiment, que ce n'était que des tentations pour me détourner du droit chemin. Finalement, c'était moi qui me tentait tout seul, comme un con. Comme s'il avait lu dans mes pensées, Danny cita une expression sur ça. Je le fixai un peu surpris. Je n'étais pas sûr de ce qu'il voulait dire par tout ça. Entre la bouffe, les anorexiques et le sexe, j'étais confus. Je penchais un peu la tête, continuant machinalement de caresser ma poule qui couvait sur mes genoux. Je tapotais gentiment le genou de Danny, entendant qu'il se faisait du soucis pour moi.

"Je comprends... enfin, je crois. J'étais élevé dans le but de résister aux tentations, donc c'est un peu compliqué d'aller contre mon éducation. J'essaie mais j'y arrive pas vraiment... Faut que j'apprenne, mais ... j'ai peur. Puis je sais pas si je veux vraiment apprendre non plus. Je sais pas si j'en suis capable. "

Je laissais mes derniers mots tomber avec difficulté. J'avouais une faiblesse. La peur. La peur d'être moi-même. La peur d'aller contre les préceptes qu'on m'a instruit. Aller contre ce que me disait mes parents. Aller contre ce que me disait l'Église. C'était mes fondamentaux et c'est pour ça que j'étais aussi mal. Je baissais légèrement la tête, ayant du mal à soutenir son regard et de continuer à révéler ce qui avait sur mon coeur. Moi, qui ne montrait jamais rien. J'avais quand même honte de m'ouvrir à mes émotions alors que je savais que ça ne pouvait m'être que bénéfique.

"Tu sais, j'ai quitté l'université mais mes parents sont même pas au courant. Ils pensent que je fais une spécialisation alors que j'ai juste abandonné parce que je veux pas devenir comme eux. Je veux pas les décevoir mais j'imagine que c'est inévitable.. Je sais pas ce que je ferais quand ils vont l'apprendre, parce que je pourrais pas cacher ça éternellement ni le fait que .. que je préfère.. les ... les hommes"

C'était la première fois que je le disais à haute voix. La première fois que je le disais à quelqu'un. C'était énorme pour moi. Je ne sais pas si aidera à m'accepter mais au moins, j'en faisais une réalité. Il n'y avait plus de retour en arrière. J'avais hésité, mais je l'avais dit. Je regarde de nouveau Danny, et je me sentis juste mal à l'aise. Je m'étais dévoilé beaucoup trop. J'avouais que j'avais menti. C'était pas des choses que j'aurai dit sobre, ça c'est sûr. Je me reculai légèrement, un peu chancelant fuyant la situation. J'étais bon qu'à ça, à éviter encore et encore.

"Je suis désolé, je dois te déranger à te dire tout ça. Je voulais pas gâcher ta soirée. Je vais te chercher des couvertures "
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Message(#) Sujet: Re: Maman, j'ai raté le dernier métro (Seung) Maman, j'ai raté le dernier métro (Seung) EmptyMar 30 Jan 2018 - 14:16



Je lui demande si son mec là, celui qu’il a embrassé, c’était le premier pour lequel il ressentait de l’attirance. Je m’attends à ce qu’il me dise non, parce que sinon y aurait pas vraiment de problème dans cette histoire, mais on ne sait jamais. Je veux avoir toutes les clefs en main pour réfléchir à la situation. Je sais pas si je saurais faire grand-chose parce que c’est vrai que ça me dépasse tellement. J’ai jamais eu ce problème et je comprends pas tellement quand les autres les ont. Dans ma tête tout est limpide : y a pas de débat possible sur la sexualité. Fin merde, j’sais pas, dans celui sur l’euthanasie on peut encore comprendre les arguments des deux camps mais pour l’homosexualité, sérieux, ça a pas de sens. « Non, ce n'est pas le premier », il m’avoue, visiblement torturé. Bon ben, au moins on peut être sûr qu’il est attiré par les hommes en général, que c’était pas un crush ou un truc de ce genre. Puis y a une autre chose de sûre : faut pas qu’il se laisse mettre la pression. Je sais rien de ce qui s’est passé avec son type, en vérité, mais si tout ça, ça l’effraye à ce point, il devrait peut-être y aller plus doucement. Trouver quelqu’un de confiance, se laisser doucement accepter l’idée. Après, si ça se trouve, c’est pas une bonne idée. Peut-être que l’approche « sauter dans la grande profondeur alors que je sais pas nager » serait plus efficace. Une genre de grande claque qui réveille. Parce qu’après tout, passé la peur, le cul c’est vraiment instinctif. « Hum... C'est pas vraiment ça ... Rien que l'idée de vouloir ça me tétanise, donc il risque pas trop de me forcer... C'est pas vraiment lui. Il a pas l'air si difficile que ça mais je suis pas prêt pour ça, c'est sûr... » Je fais des efforts pour comprendre, j’essaye de m’imaginer à sa place. C’est pas si évident que ça. Tétanisé par le désir. Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il pense qu’il va se passer ? C’est tellement loin de ma façon de penser que j’ai un peu du mal. En tout cas tant mieux s’il a pas l’intention de se laisser foutre la pression, c’est déjà ça. Ce niveau de peur, c’est presque de la phobie et c’est dingue. C’est quand même la première fois que je rencontre un gay homophobe.

J’essaye d’en savoir plus sur ce mec. C’est grâce à quel métier qu’ils vont se recroiser ? « Oh, il est photographe. » Le reste de ses paroles se perd derrière le bruit de mes pensées. Canon, avec un accent, photographe, attiré par les hommes, ça commence à faire beaucoup d’indices qui pointent vers Andy. Je peux même pas me raisonner en me disant des trucs du style mais non, c’est pas possible parce que c’est tout à fait possible. Je regarde mon ami, un peu perdu, et je fronce les sourcils. C’est beaucoup moins marrant, si on parle d’Andy. Je vais même carrément pas l’encourager à embrasser ses pulsions si ça veut dire se taper « mon mec ». Je sais que j’ai aucun droit de l’appeler comme ça mais faut pas déconner, je vais pas commencer à le prêter/le conseiller à des potes. J’ai déjà assez de mal comme ça à faire la paix avec ses dizaines d’aventures par mois. C’est le seul nom sur ma no kiss list, Andy.

Je mets tout ça de côté, tant bien que mal, pour expliquer à Seung ce que Wilde voulait dire avec son histoire ne pas résister à la tentation. Après tout, il m’a dit y a une seconde que c’était pas une histoire de crush, juste de cul. Il est attiré par les hommes et par Andy parce que c’est un homme. Ouais, j’essaye de me raisonner comme ça. No big deal. « Je comprends... enfin, je crois. J'étais élevé dans le but de résister aux tentations, donc c'est un peu compliqué d'aller contre mon éducation. J'essaie mais j'y arrive pas vraiment... Faut que j'apprenne, mais ... j'ai peur. Puis je sais pas si je veux vraiment apprendre non plus. Je sais pas si j'en suis capable. » Son éducation ? Il a des parents psychopathes ? Je pense pas à la religion, aucune d’elles, parce que c’est pas des questions qui me viennent facilement en tête. La religion, ça fait pas partie de ma vie du tout. Si mon père a un problème avec l’homosexualité, c’est pas pour une raison aussi noble d’ailleurs. « Ton éducation ? », je demande du coup. « T’es capable. », j’dis aussi. Parce que je le pense. Parce qu’il est obligé d’en être capable, d’ailleurs. Sinon, je suis pas sûr que la vie, ça vaille la peine. Ce serait quoi, comme existence, de lutter contre ça jusqu’au bout ?

La communication dans sa famille est encore plus mauvaise que la mienne : il me raconte qu’ils ne savent même pas qu’il a arrêté ses études. Il ne veut pas devenir comme eux mais il ne veut pas les décevoir. Je lui dirais bien que la clef de tout c’est de couper les ponts parce que c’est ce que j’ai fait. Mais j’ai conscience que c’est pas une solution. Encore moins pour lui apparemment qui a l’air de vraiment tenir à eux. Je tiens à les miens, hein, et c’est vrai que parfois ils me manquent à crever mais entre ma liberté et eux, y a quand même pas photo. Puis je me rassure souvent en me disant que c’est que temporaire. Qu’un jour ma mère sera là, à m’attendre sur un banc du campus et qu’elle m’ouvrira les bras. Y aurait mon père à côté d’elle et il me ferait pas de câlin parce que c’est pas son genre mais il dirait quelque chose du style « on rentre à la maison ». Sauf que, dans la vraie vie, s’il me dit ça je pars en courant dans l’autre direction. Dans la vraie vie, il a pas changé. Quoi qu’il en soit, on parle de Seung et de sa relation à ses parents. « Je sais pas ce que je ferais quand ils vont l'apprendre, parce que je pourrais pas cacher ça éternellement ni le fait que .. que je préfère.. les ... les hommes. » Je le regarde, étonné. C’est un big deal ce qui vient de se passer, non ? Il vient de dire pour la première fois devant quelqu’un qu’il préférait les hommes ?!

Je vais pour dire quelque chose mais il s’éloigne, s’excuse, et fuit carrément dans une autre pièce. « Je suis désolé, je dois te déranger à te dire tout ça. Je voulais pas gâcher ta soirée. Je vais te chercher des couvertures. » Je reste assis sur le canapé, tout seul, à assimiler. Je suis un peu désemparé. Qu’est-ce que je peux faire pour l’aider ? En tant que première personne qui entend ça, je dois le rassurer non ? Genre lui donner confiance dans le fait que les gens peuvent entendre ça et continuer à l’aimer ? Je sais pas. Je sais pas qu’elle est la marche à suivre. Mais quand il revient avec des couvertures, je réfléchis pas et je fonce vers lui pour le prendre dans mes bras. Je me jette pas sur lui, parce que dans son état ça risquerait juste l’envoyer au sol, mais je le serre doucement contre moi. C’est une bonne façon de montrer que je le soutiens non ? Pour mon cerveau un peu alcoolisé, ça a beaucoup de sens, en tout cas. « Seung, tu vas y arriver ok ?! », je lui dis sans me détacher. La prochaine étape ce serait de le dire à Leonardo mais je sens que si je lui dis ça maintenant il va tellement paniquer qu’il va prendre un billet d’avion pour l’Europe. Alors je dis pas ça. « Tu vas y arriver et tout ira bien, tu verras. » C’est con ce genre de paroles mais j’ai remarqué qu’on avait souvent besoin de les entendre et qu’on ne les entendait pas assez. Ça va aller, tu vas y arriver, tout ira bien. « Accepte le d’abord pour toi. Prend le temps. Parles-en. Avec moi si tu veux, tu me dérange pas du tout. Et tes parents ça viendra après, ok ? » Je suis tout à fait prêt à l’écouter parler de ça, c’est la vérité. Y a juste un truc qui pourrait être un deal breaker. Je me détache de lui pour le regarder, la mine grave pour qu’il voit que je déconne pas : « Par contre, je te préviens. Ton photographe, s’il s’appelle Andy : soit tu couches avec lui, soit on est potes. Les deux, ça peut pas. » Ça veut dire que je peux pas l’empêcher de faire quoi que ce soit avec lui mais que je le garde pas dans mes amis s’il décide de coucher avec. Je m’impose pas ça. « Je suis sérieux. » Je suis pas certain de m’être déjà entendu moi-même avoir un ton aussi intransigeant. Je sais pas ce que Seung va en penser. Peut-être rien, peut-être qu’il est juste trop fatigué émotionnellement et trop bourré pour continuer à parler de tout ça. Peut-être qu’on en reparlera demain. Ou peut-être qu’on en reparlera jamais.
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Message(#) Sujet: Re: Maman, j'ai raté le dernier métro (Seung) Maman, j'ai raté le dernier métro (Seung) EmptyDim 4 Fév 2018 - 0:22


Je répondis laconiquement à sa réponse sur mon éducation. "Catholique" Ça répondait à tout et à rien en même temps. C'était le coeur de mon problème. L'homophobie basée sur des croyances, auxquels je n'arrivais pas à me détacher. J'étais profondément croyant aussi étrange que ça puisse paraitre. J'avais été un pratiquant assidue pendant des années. Même si cela faisait presque 6 ans que j'étais promoteur de soirée, ce n'était jamais entré en conflit avec ma foi. Jusqu'à récemment, je savais me gérer. Je buvais raisonnablement la plupart du temps. Je trouvais le temps d'aller à l'église le dimanche. C'était une part de ma vie, ancré en moi. Puis j'avais sombré l'été dernier. Je m'étais toujours plié aux attentes de mes parents, mais ils m'en avaient demandé trop alors j'ai commencé à leur mentir ... Et la culpabilité m'a engloutie, pour arriver à mon état actuel. Ensuite, j'ai continué à parler à Danny. J'ai parlé encore. Beaucoup parlé. Trop parlé. Pour ne pas avoir le temps de réfléchir à mon passé. Pour dire les mots que je retenais depuis trop longtemps.

J'avais donc fui dans ma chambre pour me ressaisir. Je posai ma main contre mon placard et trouva que c'était une métaphore ridicule sur ma situation actuelle. Je posais mon front contre, soupirant. Je l'avais dit. J'en revenais toujours pas. Mon cerveau alcoolisé n'arrivait toujours pas à gérer l'information. J'étais confus. Je serrais mes poings, retenant toutes émotions de ressortir. Je n'étais pas faible. Je répétais ça en mantra depuis toujours. Je n'étais pas faible. Alors, je ne m'apitoierai pas sur mon sort. J'avais essayé au maximum d'éviter cette situation mais au moins, je le faisais en présence d'un ami. Un ami qui m'accepte. C'était beaucoup. J'avais toujours eu peur d'être rejeté si j'avouais mon orientation. Surement parce que je savais que j'allais l'être par mes parents... Je me redressai et sortie la couverture du placard.

Je retournai dans la salon, posant la couverture sur la table basse et je fus surpris par les bras de Danny. Il vint m'enlacer. Je me figeai ne comprenant pas ce qui lui prenait soudainement. Ce ne fut que des mots d'encouragement. Des mots que j'avais toujours eu envie que quelqu'un me dise. Un simple tout ira bien pour me permettre d'affronter la suite. Je posais mes mains sur son dos, lui rendant l'étreinte. J'étais accepté et soutenu. C'est beaucoup plus que ce que j'avais espéré. J'avais beau avoir du mal à tenir sur mes deux jambes, ne pas me sentir au top de ma forme, ce n'avait plus d'importance parce que j'avais un ami à mes côtés. J'hochais doucement la tête à ses paroles, la pression redescendant. C'est qu'il donnait des bons conseils.

Puis ce fut le jour et la nuit, il se recula et me regarda d'un air sévère. Je me crispai tout de suite, me demandant ce que j'avais bien pu faire. Je le fixais dans un état de confusion total. Andy ? Je penchais la tête, ne comprenant toujours pas. Coucher avec lui, lui poserait problème. Pourtant, il a même pas trente secondes, il m'encourageait. Je me sentis blessé. Je ne comprenais vraiment pas sa condition. C'était juste un mec.... Oh. Un mec qui devait l'intéressait. ooooh... Je me pointais, d'un air perdu, puis lui puis moi essayant de tout remettre en place, de faire les connexions.

"Attends... attends... Andy, le photographe, c'est celui avec qui tu couches pas vrai ? Oh merde ... Je suis désolé. Je savais pas... J'aurai jamais rien fait si j'avais su, crois moi"

Je parlais de manière un peu paniqué. Je venais de comprendre qu'il était celui dont il parlait souvent, sans jamais nous mentionner son prénom. J'étais d'autant plus perplexe, maintenant que j'avais vu le mec. Enfin, ce n'était pas le moment de penser à ça. Je pris ses mains, pour démontrer par mon geste ma sincérité. Je cherchais son regard, pour appuyer mes paroles.

"Je promet que je te toucherai pas à Andy. C'est pas lui qui m'intéresse vraiment."

Puis je ne pus me retenir de poser une autre question, étant quand même perplexe qu'il tienne autant à ce mec. Pour les deux fois que je l'avais vu, si je savais que je pouvais me retenir, c'était parce qu'il était loin d'être délicat comme personne. D'un autre côté, les goûts et les couleurs ... Mais quand même. Je penchais la tête.

"Ça fait longtemps que vous êtes ensemble ? Parce que tu sais, il a pas l'air du genre fidèle, sans vouloir te blesser..."

J'assumais qu'ils étaient ensemble. Tout simplement parce que j'étais trop traditionnel pour imaginer autre chose. Je me retenais de parler de son passage aux toilettes avec l'autre mec et mon opinion sur ses phrases d'approches. J'avais une opinion là dessus qui n'était pas super flatteuse. J'étais a peu près sûr que Danny ne souhaitait pas entendre parler de ça.
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Message(#) Sujet: Re: Maman, j'ai raté le dernier métro (Seung) Maman, j'ai raté le dernier métro (Seung) EmptySam 17 Fév 2018 - 15:22



C’est pas tout à fait facile comme situation. Je voudrais soutenir Seung et je sens bien que c’est ça qui est important, là tout de suite. Genre c’est la première fois qu’il avoue aimer les hommes à quelqu’un, c’est huge et c’est pour ça que je repousse le plus possible mes soupçons sur l’identité du mec dont il parle. Mais, bon, en vérité, c’est pas tant des soupçons qu’une certitude. Je peux pas ne rien dire, même si je suis atrocement conscient que c’est pas le moment. Je dois lui dire parce que je suis pas le dalaï-lama, je peux pas donner mon temps, mon soutiens et mon amour à un type qui fait des choses qui me font chier. C’est pas pour ça que je lui veux automatiquement du mal, je continue même carrément de vouloir son bonheur. Mais loin de moi quoi. Je me rends pas vraiment compte du côté chantage, je dis juste la vérité : j’ai assez d’amis comme ça, pas besoin de m’accrocher à des mecs qui couchent avec Andy. Je vois sur son visage que cette vérité est plus froide que je ne l’imaginais. « Attends... attends... Andy, le photographe, c'est celui avec qui tu couches pas vrai ? Oh merde ... Je suis désolé. Je savais pas... J'aurai jamais rien fait si j'avais su, crois moi » Sa voix, paniquée, finit de me faire réaliser. J’aurais dû fermer ma gueule, c’était définitivement pas le moment. Il est trop fragilisé, trop bourré. Je défronce les sourcils, hausse les épaules, l’air de dire que c’est bon, c’est pas grave, what’s done is done. La vérité c’est que je sais pas encore tout à fait comment je me situe par rapport à ça mais, ouais, c’est un sujet pour plus tard. Pour l’instant, tant que le message est passé, c’est bon.

Dans un geste solennel, il me prend les mains pour me promettre : « Je promets que je toucherai pas à Andy. C'est pas lui qui m'intéresse vraiment. » Je souris, rassuré. C’est vrai que c’est un peu ce qui m’avait semblé dans son discours, qu’Andy avait plutôt eu le rôle du tentateur au physique de rêve. Ce qui est pas étonnant, on est d’accord. Quoi qu’il en soit, puisque ce n’est pas lui qui l’intéresse réellement, il n’y touchera pas. Notre amitié est donc sauve. Tant mieux, ça m’aurait quand même fait chier de le perdre. Puis la garde partagée de Leo, ça aurait carrément craint. J’aime mieux quand on peut se voir ensemble sans pression. Je me dis que l’incident est clos, plus de peur que de mal, on peut passer à autre chose. Revenir à lui, par exemple, et à cette éducation catholique qu’il a évoquée tout à l’heure. Y a de quoi expliquer, sérieux, parce que ça me dit rien à moi. Je les connais pas, les catho. Au Lycée on a parlé des croisades et c’est un peu tout ce que je connais de cette religion. D’ailleurs, je comprends pas qu’autant de violence au nom de Dieu ait pas été suffisant pour laisser tomber ce délire pour toujours. Franchement, les gars, ça pue à mille kilomètres comme truc, non ? Enfin bon, du coup, je voudrais lui poser des questions vu que je suis sûr que quelque chose m’échappe. Puisque ça fait partie de lui, et parce que c’est mon ami, ça m’intéresse et je voudrais pouvoir comprendre, un jour.

Lui a une autre question pour moi. « Ça fait longtemps que vous êtes ensemble ? Parce que tu sais, il a pas l'air du genre fidèle, sans vouloir te blesser... » Je pourrais répondre toutes sortes de trucs, de c’est pas tes affaires à on est libertins mais, pour lui, je peux faire l’effort de répondre quelque chose d’un peu plus réfléchi, plus vrai. Il a bien droit à un peu d’honnêteté après l’immense révélation qu’il vient de me faire sur sa sexualité. « On est pas ensemble. Et, ouais, je sais bien qu’il y a d’autres gens. Ce que je te dis c’est que je suis pas fan de l’idée que des amis à moi fassent partie de ces autres gens, c’est tout. » Je souris doucement, histoire de signifier qu’il y a pas d’embrouille. Mais la vie c’est pas 90210, tout le monde se tape pas tout le monde dans l’allégresse, la bonne humeur et les soirées au champagne avec ton ship préféré qui se réalise à la fin. « Fin, mec, j’sais pas, imagine un peu la situation inverse. Si je me tape ton crush tu vas quand même pas me servir un Cosmo, m’allumer une clope et me demander les détails en gloussant ! » Oups, j’ai laissé le ton monter un petit peu. C’est pas la première fois que je remarque que je deviens franchement défensif sur le sujet. « Excuse-moi, c’est juste... C’est juste que c’est compliqué. Désolé. C’est pas important là tout de suite, on en parlera demain ou une autre fois, quand tu veux. Pour l’instant, n’y pense pas. » J’essaye de me faire un peu rassurant. Je veux pas que tout ça le travaille, il a déjà trop en tête. Mon but n’est pas de rajouter la peur de perdre ami par-dessus ça. Je le serre à nouveau contre moi, quelques secondes, pour lui montrer que c’est oublié. « On se voit demain ? », je demande en souriant, vu que je dors ici, y a plutôt pas mal de chances qu’on se croise demain, ouais. Je lui fais un clin d’œil et je le lâche. « Merci de me laisser crasher ici en tout cas. » Et désolé de pas pouvoir soulager tes maux. Je voudrais dire plus de choses, je voudrais savoir qu’il va dormir l’esprit tranquille, un peu plus en paix avec tout ça qu’au début de notre conversation mais j’y crois pas trop. A mon avis c’est toujours l’apocalypse là-dedans et j’sais pas quoi faire pour l’aider.

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Message(#) Sujet: Re: Maman, j'ai raté le dernier métro (Seung) Maman, j'ai raté le dernier métro (Seung) EmptySam 17 Fév 2018 - 22:57


À ma demande d'éclaircissement sur la durée de leur relation réellement, soucieux que Danny soit au courant des agissements de celui qui partagé sa vie, il m'expliquait qu'il ne partageait que son lit. Je le fixais un peu surpris. Je m'étais pas attendu à ça. Vu le ton défensive qu'il avait pris, j'avais réellement cru que leur relation était plus profonde que juste du sexe. Enfin, j'étais peut-être un peu trop bourré et j'avais peut-être sur-interprété. J'y connaissais rien en relation, n'ayant jamais quelqu'un pour partager ma vie, donc je n'allais pas le juger d'avoir quelqu'un d'au moins régulier dans son lit. J'hochais donc la tête, quand il précisait que c'était le fait que des amis partagent le lit avec son sex friend qui le perturbait. Ça, je comprenais sans problème. Puis il s'enflamma soudainement, parlant cosmo et clope avec énervement. Je restais silencieux, sachant vraiment pas quoi dire et me disant que mon moi bourré actuel n'avait pas le cerveau assez frais pour trouver une phrase pleine d'intelligence à dire. Je fis donc ce que je faisais mieux, j'hochais la tête. Après tout, j'allais dans son sens. Moi aussi, je trouvais ça bizarre d'avoir embrasser son semi-mec. J'avais pas envie d'être le semi-amant dans l'affaire. Enfin, il n'y avait pas d'affaire. Je n'avais rien fait de vraiment grave.

"Hey, Danny, ça va aller. Puis je sais pas si tu veux l'info ou pas. Je veux pas que tu te fasses des films atroces donc je préfère te dire quand même. Je l'ai juste embrassé la première fois, avant de lui mettre un gros stop et la deuxième fois, je lui ai vomi dessus. Il serait bien bizarre de vouloir m'approchait encore...Et je compte pas m'en approcher."

Danny se mis à s'excuser tout seul, et je lui souris doucement, voyant que sa relation non défini avec Andy lui causait du soucis. J'étais donc pas le seul à avoir mille et une choix qui minaient le cerveau. J'aurai cru qu'être jeune aurait fait en sorte qu'il n'ait aucun soucis. Cependant, j'avais eu son âge aussi et je savais que c'était faux. J'avais de bons souvenirs du lycée et des débuts universitaires, mais j'avais tellement été peu moi-même ces années là, me cachant encore et toujours. J'étais un peu soulagé de lui avoir sortie la vérité. Je lui rendis son étreinte et je lui ébouriffai les cheveux ensuite, sachant que nous n'étions plus en état pour continuer à parler indéfiniment. C'était un peu trop pour moi d'un coup.

"Oui, on se voit demain et c'est moi qui te remercie d'être là. Allez, dors et te torture pas trop non plus, je sais que c'est vraiment pas cool, crois moi"

J'affichai un léger sourire au coin, essayant de faire de mon mieux et lui laissa les couvertures pour le divan, partant dans ma chambre, où m'attendait Eggsy, visiblement offusquée que je me sois si peu occupée d'elle. Je me laissais tomber dans mon lit, fermant les yeux presque instantanément, tout habillé et Eggsy collée contre mon torse.

Le lendemain, je fus le premier debout. La gueule de bois sévère mais pas assez pour que je ne me souvienne pas de la soirée. Je pris la bouteille d'eau qui trainait toujours sur ma table de chevet, me connaissant assez pour savoir que j'allais en avoir besoin et bu de grandes gorgées. Je retirai mes vêtements de la veille, prit une douche rapide et enfila des vêtements confortables. J'allais dans le salon où Danny dormait comme un bébé. Il avait l'air bien sage et tranquille, bien loin de nos tumultes d'hier. Je me faisais du soucis pour lui, maintenant que je savais que son existence était bien plus compliqué que je ne l'imaginais. J'allais dans la cuisine, suivi d'Eggsy. Je lui prépara une salade composé pour son petit-déj. Je pris une boite contenant les restes d'un plat que m'avait fait Lorenzo, des spaghettis vegans et versa le tout dans un bol. Puis je sortis des épinards, sous l'oeil intéressée de ma demoiselle. Je pris des carottes, les épluchant bien comme il faut, avant de les râper, les rajoutant dans la salade. Je mélangeai le tout et pris des graines spéciales pour poule, avant de rajouter quelques graviers par dessus. Non, ce n'était pas bizarre, c'était nécessaire pour aider à sa digestion. Truc de fanatique des poules, en bref. Je mis juste un léger filé d'huile, bonne pour son plumage et je le servis à ma demoiselle sur la terrasse. Pour moi-même, je me fis du café, histoire d'avoir l'air un peu plus vivant, attendant que Danny se réveille. J'étais pas pressé, on était dimanche maintenant. La soirée était passée.
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Message(#) Sujet: Re: Maman, j'ai raté le dernier métro (Seung) Maman, j'ai raté le dernier métro (Seung) EmptyDim 25 Fév 2018 - 17:42



Quand il commence à me donner les détails, je grimace. C’est bon, je veux pas savoir. J’apprends quand même qu’ils se sont vus deux fois et je sais pas si c’était dû au hasard ou prémédité. J’aimerais pas qu’ils se soient donnés rendez-vous genre parce que le baiser était trop bien la première fois. Mais bon, comme apparemment il lui a vomi dessus la deuxième fois, je veux bien croire qu’il y a pas eu grand chose entre eux à ce moment là. Ça me rassure un peu, tout ça était déjà bien assez étrange comme ça. D’ailleurs je m’excuse, parce que je sais que je me suis emporté, peut-être trop. C’est juste qu’Andy est vraiment important pour moi et vu que je sais que je peux pas l’empêcher d’aller voir à droite à gauche, j’aimerais autant que mes amis restent en dehors de ça. Sinon c’est trop dur. C’est moins facile de pas y penser quand l’objet du ‘délit’ partage une bière avec toi oklm dans un canapé quoi. Il m’assure qu’il ne s’en approchera plus. Tant mieux. Y a quand même beaucoup d’autres hommes gay à Brisbane donc je m’en fais pas trop pour cette promesse en vérité. C’est pas mission impossible quoi. « Oui, on se voit demain et c'est moi qui te remercie d'être là. Allez, dors et te torture pas trop non plus, je sais que c'est vraiment pas cool, crois moi. » Je souris. Tout est bien qui finit bien. Notre amitié est sauve, je pense. J’y verrai sûrement plus clair demain, après avoir dormi, quand l’alcool se sera un peu dissipé. J’dois dire que c’est dans ces moments-là que je suis content d’avoir 19 ans : je vais beaucoup moins le sentir passer que lui, demain matin. Je me couche dans le fauteuil en caleçon parce que mes fringues sentent l’alcool et la clope et je m’endors rapidement.

Je ne sais pas quelle heure il est quand je me réveille mais je suis accueilli par une agréable odeur de café. Je prends le temps de me repérer. Je suis pas chez moi. Je suis chez Seung. Les détails de notre conversation me reviennent, mon ventre se serre un peu mais l’émotion passe vite. Ya pas de raison d’en faire un fromage. Ils ne se verront plus et, de toute façon, l’information principale de la soirée devrait rester : Seung m’a fait son coming out. Truc de ouf. Est-ce qu’il assumera toujours ce matin d’avoir dit ça hier ? Il était tellement déchiré ! Je l’avais jamais vu aussi déglingué qu’hier, je pense. Histoire de pas me balader à poil chez lui, j’enroule la couverture qu’il m’a filée pour dormir autour de moi et je pars à sa recherche. Bon ok, je me dirige vers l’odeur de café parce que c’est un peu ça ma priorité là tout de suite : me foutre quelque chose dans l’estomac.

Je le retrouve dans la cuisine, où il sirote son café en regardant sa poule qui bouffe. C’était pas une hallucination, Eggsy existe bel et bien. « Hey. », je le salue en me traînant jusqu’à la cafetière. « T’es pas trop dans le mal ? Je peux avoir une tasse ? » Je demande les deux trucs en même temps, les mettant presque sur un pied d’égalité. Me faut le temps de me réveiller, quoi. « Tu te rappelles de notre conversation d’hier ? » Je souris, pour qu’il voit que je suis de bonne humeur, que je compte pas l’embrouiller. D’ailleurs on est franchement pas obligés de reparler d’Andy. On peut éviter le sujet, tout a été dit hier, non ? « Je pense que j’ai oublié de te souhaiter la bienvenue dans la team et ça, c’est impardonnable. » Mon sourire s’agrandit. En vérité, je suis assez content qu’il soit gay. Je sais que je m’emballe un peu vite parce qu’il est pas encore en paix avec l’idée mais quand même, c’est cool de se dire qu’il pourra me comprendre quand je parlerai de mecs. Ou qu’on pourra baver ensemble sur les stars dans les films, ce genre de trucs. « C’est quand même... waow quoi. Enfin, je veux pas te gêner si tu veux plus qu’on en parle, on en parle plus. » J’ai du mal à imaginer ce que ça peut être d’avoir ce genre de révélation sur sa propre vie ‘si tard’. « Est-ce que t’as des ex qui vont criser quand elles vont l’apprendre ? Ça te dégoûtait pas de te taper des meufs ? C’était quand même un peu bien ? » Je me rends compte que je suis passé en mode mitrailleuse de question alors que j’ai dit qu’on était pas obligés d’en parler. « ... Pardon. », je m’excuse. Pourtant, j’aimerais vraiment avoir la réponse. J’ai jamais couché avec une fille et je suis assez loin d’en avoir envie. Mais ça m’intrigue. Un peu comme une fascination morbide genre, comme si je lui demandais ce que ça fait de pratiquer la médecine légale. J’pourrais demander à Andy mais c’est pas pareil du tout vu qu’il est pan et donc réellement attiré par les femmes. Seung c’est différent, non ? Ou alors j’ai mal compris, j’étais pas tout net non plus hier.

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Message(#) Sujet: Re: Maman, j'ai raté le dernier métro (Seung) Maman, j'ai raté le dernier métro (Seung) EmptyVen 2 Mar 2018 - 4:26


Je fus accueilli par Danny en adorable burrito, perdu dans la couverture qu'il avait enroulé autour de lui. Un sourire léger vient flotter sur mes lèvres. Mes yeux étaient cernés, mais ce n'était pas ma première soirée, j'avais appris à vivre avec la fatigue. " Ça va, je te fais une tasse. Pas trop mal dormi sur mon canapé ?" Je savais bien qu'il ne serait pas du genre à se plaindre, sachant que pour m'être moi-même endormi un nombre incalculable de fois dessus, mon canapé était vachement confortable. Je lui pris une tasse et lui servi du café, le faisant glisser de son côté sur le comptoir de la cuisine. Je ne retiens pas un léger pouffement à sa question et passe affectueusement mes mains dans ses cheveux, comme j'avais fait ce geste un nombre de fois impressionnant dans la soirée. Il avait les cheveux doux et mon moi soûl aimait les trucs doux. Logique de fou. Je me rappelais aussi de notre discussion, de mes déclarations sur mon homosexualité et de ma promesse "Oui, je me souviens. J'ai pas assez bu pour ne pas m'en rappeler..." 10 shots de tequilas, c'était même plus assez. Il me fallait toujours plus pour oublier... Je pense que j'étais arrivé à un stade où mon corps assimile trop bien l'alcool et je me rends même plus compte dans quel état je peux être. Moi si composé maintenant, j'étais totalement débraillé la nuit d'avant. Cependant, j'avais un poids en moins. Pour la première fois, j'avais révélé à quelqu'un qui j'étais. Un vrai sourire vient sur mes lèvres à sa phrase d'accueil, répondant au sien avec complicité. Ça me donnait l'impression que tout était simple, alors que je savais que rien ne l'était vraiment. L'instant était léger et je laissais mes pensées plus obscures au panier.

Je me retenu pas de rire à ses questions, tellement impulsif et presque innocent dans sa démarche sans tact. C'est ça qui me rappelait toujours qu'il n'avait pas encore 20 ans. Le petit poussin de notre trio qu'on formait avec Leonardo.

"Tu en as des questions, toi ! Allez, je te fais des toasts et je te raconte ça"

J'étais bizarrement de bonne humeur. Je fis le seul repas que je maitrisais: les toasts à la confiture. Je mis les tranches de pains dans le toaster et commençai à lui répondre, sans me cacher:

"Si tu veux tout savoir, j'ai pas d'ex à proprement parlé. Même au lycée, alors que je faisais pourtant partie de l'équipe de rugby et j'étais populaire, crois moi, j'ai réussi à éviter. Surement grâce à Marianna, je pense que beaucoup pensaient qu'on était ensemble vu qu'on rentrait tout le temps ensemble. Je me suis trainé une réputation de cocu à cause de ça, vu qu'elle était libre en vrai, mais je m'en suis jamais plains, ça m'arrangeait."

Un sourire amusé se peignait sur mon visage alors que je me remémorais ses souvenirs. Souvenirs qui avaient moins de goût amers, maintenant que je pouvais les partager. Les toasts prêt, je les mis dans des assiettes et les tartinai avec soin, avant de les apporter sur la table de la terrasse m'asseyant en face de Danny, pour profiter du petit déjeuner sous l'ombrage du parasol.

"Pour ce qui est du sexe ... J'étais bourré à chaque fois, sobre j'aurai jamais été capable. C'était pas horrible en soi, mais ouais, ça me dégoutait quand même... Il fallait vraiment que je passe par dessus ça, pour trouver le sexe agréable... Après, elles avaient la peau douce et leur sexe féminin, c'est une invention dont je reconnais le design ... mais je préférais la fellation, c'est plus simple pour fermer les yeux et imaginer ce qui m'excitait vraiment "


J'haussais mon épaule, parlant crûment mais comparé aux trucs que peut dire Danny, je savais que j'avais été plutôt sobre. Je croquais dans mon toast, appréciant mon repas de chef.
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Message(#) Sujet: Re: Maman, j'ai raté le dernier métro (Seung) Maman, j'ai raté le dernier métro (Seung) EmptyDim 11 Mar 2018 - 12:33



Je suis un peu dans le mal. J’ai la tête qui tourne et cette impression que mon corps évolue dans une espèce de glue. Mais ça va. Et ça devrait aller encore mieux une fois que j’aurai eu le droit de goûter à ce café que je sens depuis que j’ai ouvert les yeux. « Ça va, je te fais une tasse. Pas trop mal dormi sur mon canapé ? » Je secoue doucement la tête, histoire de pas envoyer trop fort mes pensées contre les bords de mon crâne, ça fait mal, cette connerie. « Plutôt bien, même ! » Même si, compte tenu de ce que j’avais dans le sang au moment de m’endormir, on pourrait presque plus parler de coma que de sommeil. Y a un dicton avec lequel Kale – un ami – me rabat les oreilles depuis des années : si c’est dans un lit, c’est que tu dors, si c’est par terre, c’est un coma éthylique. Du coup, ça dit pas pour les canapés. A mon avis, canapé c’est moitié-moitié. Seung a beaucoup trop confiance en mes capacités aux réveil et fais glisser la tasse de café sur le comptoir, dans ma direction. Je la regarde, figé et y a une partie de moi qui se dit tombera, tombera pas ? L’idée de la rattraper me traverse mais je ne fini par bouger que quand la tasse termine sa course, s’immobilisant toute seule à quelques centimètres de moi. « Merci. » Je la porte à mes lèvres et souffle dessus. Y a des réflexes dont on ne se défait pas. Il m’est déjà arrivé de souffler sur mon verre de coca, pour être sûr qu’il n’était pas trop brûlant. Je suis un putain de génie, en gueule de bois.

Quoi qu’il en soit, je demande à Seung s’il se rappelle de notre conversation d’hier. C’est pour tâter le terrain, voir s’il assume, si on peut en reparler ou pas. Je serais capable de faire semblant de le croire s’il disait ne pas s’en rappeler. Il pouffe, passe une main dans mes cheveux. Je souris. Les choses sont définitivement revenues à la normale entre nous, on dirait. Je suis content. « Oui, je me souviens. J'ai pas assez bu pour ne pas m'en rappeler... » Ok, alors j’imagine qu’on peut en parler. Je lui souhaite la bienvenue dans la team, réellement emballé, et il me semble que son sourire est vrai. Ça veut dire qu’il y a de l’espoir ! Il va finir par l’accepter et être totalement à l’aise avec ça, je vous le dis. En tout cas, je vais pas le lâcher.

Je prends une gorgée de café et j’en ferme les yeux tellement ça me fait du bien. Quand je les rouvre, c’est pour lui poser toutes mes questions. Il cachait tellement bien son jeu avant qu’il se tapait des gonzesses. J’y croyais moi, à son hétérosexualité. Alors que, franchement, je pensais pas que mon gaydar était si pourri. D’ailleurs, ouais, je choisis de penser que c’est lui qui était super doué pour le cacher plutôt que moi qui ait un gaydar déficient. Je me dis que j’ai peut-être dépassé les bornes avec mes questions mais il rit et je me détends. Ça va, je dois pas avoir trop merdé. « Tu en as des questions, toi ! Allez, je te fais des toasts et je te raconte ça » J’acquiesce. Super bonne idée des toasts. Ensuite, je l’écoute me raconter comment c’était, avant, avec les filles. Il commence par me dire qu’il n’a pas d’ex mais que tout le monde pensait qu’il était en couple avec Marianna. Ce qui fait sens, j’avoue. C’est encore pire de ‘mentir’ au quotidien à une meuf, ça doit demander tellement d’énergie puis on doit se sentir tellement mal. Enfin j’en sais rien mais je me sens pas capable de porter ce genre de relation. Il était populaire, équipe de rugby. Dans mon école, y avait une genre de guerre entre l‘équipe de rugby et l’équipe de lacrosse. Ça s’tirait dans les plumes et je me rappelle d’ailleurs très bien de la réplique d’un rugbymen qui avait balancé, à la cantine, parce que quelqu’un lui avait dit de manger plus proprement : ‘I never learned to swallow, I’m not in the lacrosse team’ Ça avait dégénéré de ouf. Et ça m’avait filé des fantasmes sur les vestiaires de l’équipe de lacrosse, je dois avouer.

Je le suis sur la terrasse. Le soleil et l’air frais me font instantanément du bien. Je pouffe de rire, à deux doigts de recracher mon café quand il me sort qu’il reconnaît le design du sexe féminin. C’est pas du tout ce qu’il a voulu dire mais ça me fait penser à ce canapé-vagin ultra laid que j’ai vu l’autre jour sur internet. Niveau design, y a mieux quand même. « ... mais je préférais la fellation, c'est plus simple pour fermer les yeux et imaginer ce qui m'excitait vraiment » Est-ce que je laisserais une femme me sucer ? Je sais pas, c’est méga chelou. Mais j’imagine que c’est moins pire que le reste. « Ouais, attend seulement qu’un homme t’en fasse une ! », je réponds un peu sans réfléchir. J’entends moins l’alerte malaise, dans le fond de mon crâne, quand j’ai la gueule de bois. « Ok, c’était intrusif, sorry. » Je mords dans le toast qu’il m’a préparé. « Putain, merci. » On peut dire qu’il sait prendre soin des gens en lendemain de soirée, lui. Je suis limite mieux ici que si j’étais rentré chez moi, sérieux. « Je pense que tu vas redécouvrir la vie, mon pote. Je suis vraiment content pour toi, que tu commences à accepter ça. Tu seras beaucoup plus épanoui, c’est sûr. » Je lui dis ça du haut de mes 19 ans, c’est vrai, mais je pense pas pouvoir me tromper sur cette prédiction. Pas moyen d’être heureux quand tu t’autorise qu’à te taper des meufs alors que tu rêves de mecs. C’est limite plus frustrant qu’autre chose, t’es plus à cran après la baise qu’avant et ça, c’est pas normal. « En tout cas, n’hésite pas à m’en parler, si tu ressens que t’en a besoin. Même si, idéalement, t’auras Leo aussi ! Parce que tu comptes lui dire, hein ? » Il peut clairement pas continuer à lui ‘mentir’. Ce serait bizarre de garder un truc secret en présence de Leonardo. Surtout ce truc là.

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