La cuisine avait toujours été une sorte d’échappatoire pour Leonardo. S’il ne s’y était mis qu’une fois arrivé à Brisbane, il avait toujours aimé faire des gâteaux avec sa grand-mère italienne, qui semblait être satisfaite de sa nourriture uniquement quand elle l’avait elle-même faite. Une fois son indépendance prise, de toute façon, il devait bien commencer à se débrouiller niveau repas, puisque personne n’allait lui servir un bon petit dîner pendant qu’il restait étalé sur le canapé. Il avait fait en sorte de n’apprendre que des recettes sans viandes, et peu à peu il s’était donné à pleine joie aux substituts de fromages et autres produits laitiers qu’on pouvait encore trouver dans des recettes végétariennes. Il y a plusieurs années, il était tombé sur une sorte de club de cuisine végétalien qui, par les plus grands des hasards, se réunissait dans un restaurant de Redcliffe. Habitant déjà dans ce quartier à l’époque, il s’y était d’abord rendu pour tout simplement voir, et il avait fini par y retourner plusieurs fois. Vers la fin de ses études, ses venues s’étaient faites de plus en plus rares, jusqu’à ce qu’il s’absente pendant plusieurs mois. Entre différents stages et examens et le début de son travail, il n’avait pas eu une seule minute à dédier à cet hobby. Il avait en revanche réussi à libérer sa soirée, et il s’était rendu au cours pour la première fois depuis un bon moment.

Souvent, il fallait travailler en binôme pour faire sa recette. Leonardo avait toujours eu horreur des travaux de groupe, mais c’était différent quant on en arrivait à la cuisine. Personne ne venait par dépit, et c’était toujours utile d’être avec quelqu’un qui avait des expériences et des capacités différentes pour rattraper les erreurs qu’on pouvait faire. Il s’était installé à une table vite, et assez rapidement, une jeune brune vint dans sa direction et le salua. Il prit son sac du siège à côté de lui pour lui faire de la place et lui permettre, si elle le souhaitait, de s’asseoir à côté de lui. « Oh, hey ! Moi c’est Leonardo, enchanté. Mais tu peux me tutoyer – à chaque fois que quelqu’un me vouvoie, j’ai l’impression de prendre vingt ans de plus. » Clairement, il n’assumait pas d’être aussi proche que ça de la trentaine, et chaque enfant qui l’appelait ‘’Monsieur’’ en le vouvoyant était comme une claque pour lui rappeler à quel point le temps passait vite. « Je crois pas t’avoir croisée ici avant, si ? C’est ton premier cours ? » Ou peut-être qu’elle était devenue une habituée du cours en son absence, ce qui aurait été plus que plausible. Une bonne moitié des têtes lui était affreusement inconnue, et il avait l’impression de ne pas être venu depuis des années, à vrai dire. M’enfin, ce n’était pas bien grave. Au moins, le professeur était toujours le même.

C’était chouette de voir de nouvelles têtes se présenter au cours. En règle générale, on avait plutôt tendance à voir toujours les mêmes têtes, et leurs parcours finissaient souvent par se rassembler. Par exemple, bon nombre d’élèves étaient des jeunes parents qui souhaitaient offrir à leurs enfants une alimentation plus saine et équilibrée; Leonardo trouvait le concept louable, mais il se rendait assez vite compte qu’ils n’avaient pas grand-chose à partager en dehors d’éventuelles recettes liées (ou pas) aux cours qu’ils prenaient ensemble. Après tout, il n’avait (et heureusement, il avait envie de dire) pas encore à se soucier de tous ces problèmes de parent. Peut-être que sa nouvelle coéquipière était une très jeune maman, mais il en aurait été surpris. Il ne savait pas trop quel âge elle pouvait avoir, mais elle devait être plus jeune que lui. Dans tous les cas, elle n’avait pas l’air méchante pour un sou, bien au contraire. Devoir cuisiner avec quelqu’un qui l’aurait engueulé à la moindre hésitation l’aurait tout simplement dégoûté de la soirée (et il était passé par la case "binôme désagréable" plus qu’une fois). « Je vois. Y’a quelque chose en particulier qui t’a poussée à sauter le pas ? » Il essayait de faire la discussion tant que l’enseignant posait ses affaires et enlevait son manteau ; après tout, si elle comptait rester, ça n’aurait fait de mal à personne de se faire des amis – surtout pas à Leo’. Et en parlant du professeur, justement… « Il est vraiment super. Son seul ‘’défaut’’, c’est qu’il refuse de nous dire ce qu’on va cuisiner à l’avance. Forcément, tu devines bien avant la fin, mais voilà – c’est censé nous aider à ne pas nous effrayer quand on fait des trucs un peu plus compliqués. » Il se tut un moment, écoutant le premier ingrédient qu’il fallait sortir et couper. « C’est un peu déroutant au début, mais on s’y fait vite, promis. » Il se baissa pour ouvrir un des cabinets de leur plan de travail et en sortit les deux oignons que le professeur avait demandé, avant de les poser devant eux. « Et voilà les oignons, j’espère que t’es pas allergique. On en coupe un chacun ? » À chaque fois qu’il fallait en couper, Leonardo finissait toujours en larmes, les yeux rouges et gonflés, mais ce n’était rien de bien grave, juste une réaction physique assez commune. En revanche, c’était déjà arrivé que quelqu’un du groupe doive partir en urgence à cause d’une réaction allergique, et ça, ce n’était vraiment pas beau à voir. « Normalement, les couteaux ils sont dans le tiroir juste devant toi, si jamais. »

Si on oubliait le fait que, étant végétalien, il ne mangeait ni viande, ni poisson, ni produits laitiers ou autres dérivés animaux, Leonardo n’était pas bien difficile. Il aimait à peu près tout, à condition que ce soit bien cuisiné; en revanche, puisqu’il aimait vraiment faire à manger, quand il dînait avec quelqu’un c’était en règle générale lui à se retrouver derrière les fourneaux, même quand ce n’était pas chez lui qu’ils étaient. Du coup, il comprenait parfaitement ce que son binôme disait quand elle parlait du fait d’avoir envie de découvrir de nouvelles recettes; Leonardo aimait beaucoup surprendre les autres avec des plats qu’il ne connaissaient pas forcément, ou qu’il avait lui même découvert juste avant de les cuisiner. La plupart du temp, ça marchait très bien, mais il avait déjà dû jeter son plat à la poubelle et devoir commander quelque chose sur internet tellement c’était raté. « Quand je suis arrivé à Brisbane y’a un bon moment, je voulais passer doucement au végétarisme. Du coup, quand j’ai déménagé dans Redcliffe et que j’ai vu qu’il y avait des cours de cuisine ici, j’ai sauté sur l’occasion. Puis j’aime cuisiner, donc c’est un peu un passe-temps en soi. » Leonardo comprenait les doutes que Thea portait à l’égard de leur professeur, mais avec un peu de chance ça n’allait pas lui empêcher d’apprécier le cours. Du moins, c’est ce qu’il espérait. Ensuite, les deux jeunes adultes se mirent à couper leurs oignons, comme instruit par ledit enseignant, justement. Assez rapidement, le pauvre Grimes sentit ses yeux commencer à piquer, mais il savait qu’il n’aurait fait qu’empirer la situation en les grattant. Alors, il essayait de souffrir en silence – après tout, couper un oignon prenait relativement peu de temps, il pouvait attendre jusqu’à ce moment-là. « Je suis orthophoniste. J’ai tout juste fini mes études y’a quelques mois, donc je fais encore mes premiers pas dans le milieu. » Si les choses s’étaient légèrement améliorées entre-temps, il était toujours débordé et terrifié par la possibilité d’échouer à son boulot. M’enfin, s’il y avait bien une chose à laquelle il ne comptait pas penser ce soit-là, c’était bien ces soucis-là. Du coup, il retourna la question à Thea, entre autres parce qu’il se demandait vraiment ce qu’elle faisait comme travail ou études. « Et toi ? » Il n’était même pas sûr qu’elle ne soit plus étudiante, à vrai dire, d’où l’absence de précisions dans sa question, histoire de ne pas faire de gaffe malvenue; après-tout, c’était bien le dernier à blâmer ceux qui étaient sensibles au sujet de l’âge – bonjour la trentaine, qui approchait à grands pas pour lui.

Leonardo se rappelait de ses premières tentatives de conversion au végarisme ; il se rappelait qu’il avait eu un peu de mal à faire attention à ce qu’il mangeait. Parfois, on pouvait trouver des traces d’animaux même dans les bonbons, et il s’était fait avoir à plusieurs reprises. Avec le temps, il avait appris à identifier les marques vege-friendly, ainsi que des produits plus sûrs, pour lesquels il ne pouvait pas avoir de doutes. Et puis, c’était pour le bien de sa santé et des animaux. « Pareil. Et comme je dois faire attention à ce que je mange j’essaye de manger plus sain, donc c’est du gagnant-gagnant. » La période de transition avait peut-être été un peu compliquée, mais il ne regrettait absolument pas ce choix, bien au contraire. « Hmm… ouais. C’est pas tout à fait pareil qu’un médecin généraliste par exemple, mais on est quand-même dans le milieu médical, quoi. Mais je peux rien dire sur le coup, j’adorais les maths, donc… » C’était peut-être ça le souci avec son travail – étant une profession médicale, il était au contact de gens qu’il devait aider et soigner, et il ne voulait absolument se tromper. Alors que si son travail avait été de faire encore et toujours des maths, il aurait eu ce souci-là en moins, peut-être. Quand Thea se mit à parler de son travail à elle il s’exclama, surpris de reconnaître le nom de GQ. « Hey, mon frère bosse pour le même magazine ! J’sais pas si tu l’as déjà croisé, mais il s’appelle Nunzio. Son nom d’famille c’est Grimes, comme moi. » Duh. Merci capitain obvious. « Mais du coup, graphiste… Tu t’occupes de tout ce qui est design des couvertures et des articles ? » Pour Leo’, le métier de graphiste était quelque chose de très abstrait. Ça avait sûrement quelque chose à voir avec l’art, peut-être le dessin ou la conception par ordinateur… mais il n’en était pas vraiment sûr. Il ne put s’empêcher de pouffer doucement de rire en voyant son binôme pleurer – tout simplement parce qu’il commençait aussi, et parce que c’était rassurant de voir quelqu’un d’aussi sensible que lui. « Que le premier à resister aux oignons te jette la première pierre. » Il mit un petit peu d’huile dans la poêle avant d’y mettre les oignons qu’ils venaient de couper. « Je peux m’occuper de les faire chauffer, si tu veux. Normalement je m’en sors pas trop mal. Sauf si tu veux le faire, bien évidemment. » Ça lui était déjà arrivé de cramer ses plats, comme tout le monde. Le côté positif, c’est qu’il avait appris de ses erreurs, et il savait comment cuire des oignons sans tout enfumer et alerter les pompiers du coin. Et oui, ça lui était déjà arrivé, et il était toujours gêné au souvenir.

La cuisine, c’était une sorte de science aux yeux du plus jeune des Grimes. Il suffisait de prendre les bons ingredients, de suivre les étapes de la recette et voilà – on obtenait un plat qui ressemblait plus ou moins au résultat recherché. C’était presque relaxant pour lui de se perdre dans une activité aussi prévisible, tout simplement parce qu’il pouvait tout contrôler et, si jamais il se trompait, c’était relativement simple de comprendre qu’est-ce qui s’était mal passé. En somme, c’était tout ce que de manière générale, la vie n’était pas. C’était l’une des raisons pour lesquelles il se sentait aussi à l’aise avec l’inconnue à ses côtés, et pourquoi ça ne le dérangeait pas de parler de sa vie alors qu’ils venaient tout juste de se rencontrer. « Passionnant, mais franchement stressant. J’ose pas imaginer ce que doivent ressentir des chirurgiens quand ils ont la vie de leurs patients entre leurs mains. » Il avait vite écarté une carrière en hôpital justement à cause de la pression qui devait venir avec. De plus, il sentait ses jambes trembler quand il saignait du nez, alors il n’était pas tout à fait sûr d’être capable de recoudre de grosses blessures, pour ne citer qu’un exemple parmi d’autres. « Je dirai à Nunzio qu’on s’est croisés ici – c’est fou à quel point le monde est petit ! » Il n’aurait jamais pu penser que son frère aurait pu partager un tel point commun avec sa nouvelle coéquipière, mais c’était une très agréable surprise, même si visiblement les deux ne se connaissaient pas vraiment. Peut-être que les choses étaient différentes du côté de son frangin, mais il n’en savait rien pour l’instant. « Tu m’étonnes. D’un côté c’est l’essentiel, faire un truc qu’on aime. » Leonardo était bien placé pour le savoir. Si son père lui avait vite fait comprendre qu’à ses yeux il ne valait pas grand-chose, il avait quand-même bien senti la pression pour qu’il se tourne vers un métier dans le droit, seule façon de se racheter aux yeux de son géniteur. Malheureusement pour ce dernier, ça n’avait jamais été une option pour son benjamin, qui avait depuis coupé les ponts avec ses parents – et pour le coup, il se portait bien mieux depuis. Sa camarade s’était excusée de sa curiosité, ce qui fit doucement sourire Leonardo. « Ah mais t’inquiète, y’a pas de mal – au contraire ! » Pour le coup, elle semblait poser des questions parce qu’elle était vraiment intéressée par sa réponse, et non pas pour tout simplement remplir un blanc qui aurait autrement pu être embarassant. Du coup, il était sincèrement ravi d’y répondre. « Ça doit faire… une bonne dizaine d’années maintenant, j’ai déménagé ici au moment de commencer mes études, ce qui me rajeunit pas vraiment. » Leonardo avait parfois l’impression d’être arrivé il y a des siècles à Brisbane. Il avait eu le temps de découvrir la ville en large et à travers, et à ses yeux c’était encore plus chez lui que New York ou Londres n’avaient jamais pu l’être. À vrai dire, il s’y trouvait tellement bien qu’il se voyait mal la quitter un jour, contrairement à la Grande Pomme qu’il avait toujours rêvé de quitter étant adolescent. « Et toi ? T’es originaire du coin ou pas du tout ? » Il était tellement concentré sur sa discussion avec Thea que, à vrai dire, il avait arrêté d’écouter leur enseignant, et il était en train de rater une étape assez fondamentale de leur recette. Avec un peu de chance elle allait être plus attentive que lui, parce que pour le coup il n’allait pas pouvoir rattraper ce coup-là.

Peut-être que dans une autre vie, Leonardo aurait pu se lancer dans la médecine. Ce n’était certes pas du droit, mais les métiers du médical étaient bien plus prestigieux que l’orthophonie, du moins aux yeux de son père. Manque de pot, il n’avait jamais vraiment réussi à suivre la voie dictée par monsieur Grimes. « D’un côté, c’est pas trop mal non plus. On a bien besoin de graphistes dans ce monde, après tout. » Il fallait de tout pour faire un monde, et Thea n’était pas moins utile que lui ou qu’un chirurgien, en fin de comptes. « J’ai un avis biaisé en tant que benjamin de la famille. » En réalité il aimait bien son aîné, dans le bien comme dans le mal – et il ne doutait pas un instant de sa gentillesse au travail. Et même si Thea semblait bien trop sympathique pour dire du mal de qui que ce soit, il n’avait pas de mal à la croire. « C’est clair. Si c’est pour râler en y allant, c’est pas forcément le meilleur des parcours pour nous. » D’un autre côté, Leonardo avait eu énormément de chance de trouver sa voie aussi facilement, et tout le monde ne pouvait pas en dire autant. « Ça va, j’ai connu bien pire comme curiosité. » Il ne fut pas surpris d’entendre que sa coéquipière n’était pas du coin, mais il n’aurait jamais deviné ça tout seul. « Ça te manque pas trop, Sydney ? C’est pas comme si c’était exactement la porte d’à côté, en plus. » Leonardo avait vite appris que les distances entre les villes australiennes étaient toujours plus grandes qu’on ne le pensait, tout simplement parce que le pays en lui-même est immense. Il n’avait jamais eu l’occasion de visiter la ville en question, mais il en avait entendu de très bons retours de la part d’autres amis. « Tout se passe bien ? » Leonardo ne put s’empêcher de sursauter, surpris par l’arrivée de leur professeur – heureusement qu’il avait posé son couteau, sinon il aurait risqué de faire bien plus de dégâts. « Oui oui. On a cuit les oignons et là on… » Qu’est-ce qu’on va faire, hein ? N’ayant aucune idée des dernières instructions de leur recette, il prit le premier ingrédient à sa portée. « On allait justement s’occuper des carottes. » Il craignait d’être passé à côté de la plaque, mais leur enseignant semblait satisfait de sa réponse et alla voir d’autres groupes. En revanche, il n’avait aucune idée de ce qu’ils devaient bien faire avec. Les peler ? Les couper en rondelles ? En carreaux ? En lamelles ? Il y avait bien trop de choses à faire avec une carotte, et Leonardo ne savait pas pour où commencer.

Le pauvre Grimes ne s’y connaissait vraiment pas en art et graphisme, mais c’était tout de même agréable d’entendre la jeune femme parler de son travail. Elle en était vraiment passionnée, et son plaisir était clairement contagieux. Ça changeait de ceux qui n’aimaient ni leur travail ni leurs collègues, et ça ne pouvait qu’être positif. Il y eut quelque chose dans l’une de ses réponses qui le fit tiquer, et il ne put s’empêcher de demander si elle n’avait quant à elle ni frères ni sœurs. « Hm, t’es fille unique du coup, j’imagine ? » Même si leurs rapports n’étaient pas toujours évidents, Leonardo ne s’imaginait pas sans ses frères et sa sœur, dans le bien comme dans le mal. Et s’il avait été tout seul, comment aurait-il pu survivre au calvaire qu’était la vie avec ses parents ? C’était déjà bien difficile avec des aînés, alors… Il aurait peut-être eu toute l’attention des siens, mais ce n’était pas forcément une bonne chose en soi, bien au contraire. « D’un autre côté, faut pas trop en faire non plus. C’est dur de trouver le juste équilibre, au final. » Son père avait toujours été dans l’extrême, mettant alors sa famille au deuxième plan, bien après son métier. S’il y avait bien une erreur qu’il refusait de faire – si famille il y avait un jour – c’était bien celle-là. « Je te le fais pas dire. Pour avoir déménagé ici depuis New York, c’est vrai que Brisbane est assez unique en son genre. » D’une certaine manière, il se retrouvait un peu en Thea ; lui aussi, il avait quitté son foyer pour le travail / études mais aussi parce qu’il avait besoin de changement. La seule différence, c’était peut-être que sa camarade avait l’air d’être issue d’un foyer bien plus aimant que le sien. La façon dont elle parlait de Syndey était bien le contraire de comment lui il parlait de New York. Après la visite express de leur enseignant, les deux pauvres élèves étaient quelque peu perdus dans leur recette, et Leonardo suivit l’idée de la jeune brune, ne sachant pas vraiment ce qu’ils étaient censés faire ensuite. « Sûrement. De toute façon, que ce soit en rondelles ou en lamelles c’est toujours la même carotte. » Merci, Capitain Obvious. Se rendant compte que Thea devait avoir une bien piètre opinion de sa cuisine au vu du désastre vers lequel leur recette se tournait, il se promit de se rattraper au moins de ce côté là. « Rappelle moi de ramener des cookies, la semaine prochaine. Cette recette n’est peut-être pas mon fort, mais je me débrouille pas trop mal en desserts et gâteaux. » Sans trop attendre, il se mit à couper les carottes – tout le monde autour d’eux semblait bien plus avancé, et c’était presque inquiétant à voir.