ça doit faire maintenant une bonne semaine que Daniel est sorti de l'hôpital. Pendant ces trois semaine où il était dans cette chambre, je suis venu tous les jours. Et même cette semaine je suis venu tous les jours sauf hier. J'ai très très bien accroché avec ses parents. Je pense qu'ils m'apprécient plutôt bien. Moi, en tout cas, je les adore. Vraiment beaucoup. Ça se voit qu'ils aiment leur fils et c'est ce qui est génial. Quand je suis avec lui, je lui change les idées, le soutient quand ça ne va pas, mais surtout, surtout je lui fait remarquer chaque petit progré. Ils ne sont pas énormes, certes, mais au moins ils sont là. Il arrive maintenant sans problème à faire lui-même les transfers sur son fauteuil roulant. Et je suis totalement confiant qu'il arrivera à remarcher un jour. Son kiné aussi, d'ailleurs. Et bizarrement, je ne suis aucunement jaloux. Bien au contraire, je suis super content pour lui. De plus, Daniel est toujours de bonne humeur. Il ne se laisse pas abattre et c'est une excellente chose. J'espère que ça va rester comme ça.

Malheureusement, Mes espoirs sont mis à mal lorsque j'arrive ce jour chez lui. C'est sa mère qui m'ouvre  « Salut Nathan»  sourit-elle en se penchant en avant pour me prendre dans ses bras  « Salut Anni»  répondais-je en répondant à l'étreinte avant de se la relâcher. En posant mon regard sur elle je découvre, pourtant cet air inquiet qu'elle arbore. Un air  « Un souci?»  voulais-je savoir. Elle m'explique rapidement son inquiétude pour son fils, aujourd'hui, qu'il n'a plus manger depuis deux jours et qu'il a passé toute la journée de hier et aujourd'hui dans son lit à ne rien faire. Et en plus elle ne peut pas l'approcher car ses chiens montent la garde plus féroce que jamais.  « Ok, je vois »  soufflais-je avant de désigner la porte de sa chambre  «Je peux tenter ma chance? »  demandais-je

Anni hoche la tête, esquissant un sourire triste et se met sur le côté. Je pousse sur mes roues et m'immobilise devant la porte. Après avoir lancer un dernier coup d’œil à la mère, je frappe un coup puis entre.  Et referme la porte derrière moi. En voyant Daniel allongé dans son lit, je grimace légèrement. Jason m'observe, se lève et s'approche de moi.  « Salut mon joli » soufflais-je en tendant ma main pour qu'il la renifle. Il vient ensuite fourrer sa truffe dans ma main, jugeant sans doute que je ne suis pas un danger et me laisse passer. Adorable ces chiens, vraiment.  Je ne me rappellerais que trop bien le premier jour de Daniel à la maison après être sorti de l'hôpital. Ces chiens ne l'ont, depuis, plus lâcher d'une semelle. Enfin. Je m'avance donc vers le lit de mon ami et croise son regard  « Salut » souriais-je en me garant à ses côtés  «Désolé de pas avoir pu venir hier, j'avais une séance de kiné et j'étais crevé à la fin » je me redresse  « mais bref. Quand tu auras fini de faire ta larve là, dans ce lit beaucoup trop confortable, tu te bougeras le cul et tu viendras avec moi. Y a la fête de Brisbane qui commence aujourd'hui et je ne veux pas la rater. Je veux y aller »  je le regarde  « Mais pas seul »  je me penche vers lui  « Et c'est un ordre mon chou»

Malaise, voilà ce qui s'est installé entre Daniel et moi dès lors que j'ai franchis le pas de sa porte. Je le trouve froid, distant. Peut-être m'en veut-il que je ne sois pas venu hier? Je n'en sais rien. Tout ce que je sais c'est qu'il se redresse sans broncher. Sans un mot, aucune résistance, rien. Je pourrais m'en réjouir mais en fait … non. Je trouve ça presque glauque si vous voulez mon avis. Mais peu importe. Je l'observe mettre son jeans puis se hisser dans son fauteuil avant d'aller mettre un t-shirt. M'ignorant totalement il passe à côté de moi et se dirige sort de la chambre. Je le suis du regard puis vais le rejoindre dans le couloir. Il ne répond pas aux piques de son père et se dirige, sans un mot, vers la porte d'entrée, suivit de ses chiens. Sa mère tente un commentaire, mais Bruce l'empêche d'exprimer le fond de sa pensée et préfère ne rien dire.

Après quelques minutes, nous sommes tous les quatres installés dans la voiture et en route pour la fête forraine. Je regarde Jason couché entre Daniel et moi, tête reposant sur les jambes de Daniel et hésite un instant avant de prendre la parole.  « T'es sûr que c'était une bonne idée de ... » je me tais directement lorsque Danny me lance un regard assassin et lève légèrement les mains en signe d'innocence  « Désolé, c'est bon, je ne dit plus rien » soupirais en me tournant vers l'extérieur. Le silence pesant retombe entre nous et ne fait qu'agrandir le malaise déjà existant.

Arrivé sur les lieux de la fête, je descends de la voiture et la contourne pour rejoindre Daniel.  «T'es prèt? » demandais-je. Je ne me récolte qu'un gromellement et, encore une fois, mon ami prends les devants suivi par ses chiens.  «Alors, vous voulez faire quoi? » demande Anni en marchant à côté de son fils. A l'air qu'arbore Daniel, je sens que ce dernier va encore incendier sa mère et préfère donc intervenir directement  « On se fait une partie de tire à la carabine? J'ai toujours voulut te défier à ce jeu » m'excalamais-je joyeusement  « et en plus je vais te ratatiné, évidement » reprenais-je en lui collant gentiment mon poing dans l'épaule.

Alors que Daniel se montre extrèmement froid à mon égard, je ne cesse de me remettre en question en ce moment même. Pourquoi agit-il de la sorte? Ais-je fait quelque chose de mal? Si, oui, quoi? Qu'est-ce qui lui prend d'un coup? Il y a deux jours il était encore de bonne humeur et tout. Et là? En deux jours, il a totalement changé. Pourquoi? Mauvaise nouvelle? Est-ce que ça concerne son état actuel? Je n'en sais trop rien. Tout ce que je sais c'est qu'il est excécrable en ce moment même et que je me retiens fortement de lui dire ce que je pense. Ça n'arrangera pas grand chose.

Daniel accepte mon défie à la carabine mais décide d'abord de fumer un cigarette. Sa mère tente bien de l'en dissuadé mais il est tellement borné qu'il l'envoie presque chier. Je ne dit rien et me dirige vers le stand de tir. Là, en attendant notre tour, se déroule une scène que je ne connais que trop bien. Deux jeunes femmes qui m'observent et qui se parlent en chuchottant tout en me désignant du doigts. J'ai l'habitude de ça et ne réagit donc même plus. Mais il n'en est pas de même pour Daniel. Celui-ci, les appercevant entrain de se moquer de moi, se retourne vivement et commence à les insulters. Je l'observe impuissant et finit tout de même par réagir lorsqu'il s'apprète à les suivres.

 «DANIEL » m'exclamais-je vivement  «mais ça va pas? Putain, qu'est-ce qui te prends? » je me place devant lui et le fixe durement  «ça va pas de t'en prendre à elles? Elles ne t'ont rien fait putain! Tu les ignores ces gens là, tout simplement! » je soupire lourdement et secoue la tête  « C'est quoi ton problème à la fin, hein? T'avais cas pas accepter ma proposition ! Tu … non Daniel ta gueule, c'est moi qui parle! » je le fixe durement  «J'en ai rien à battre que tu perde espoir ou je sais pas, mais t'agresse pas les gens comme ça alors qu'ils ont rien fait » je le fixe  «que tu m'en veuilles pour une raison qui m'échappe totalement,ouais ok, ça pourrait encore passer mais dans ce cas là t'aurais du rester à la maison » je soupire  « Si tu supporte pas ces deux gamines qui t'observe d'un peu trop près, alors tu vas pas aller loin mon vieux, tu sais ...» je soupire lourdement et sert les poings.

Du coin de l'oeil je vois Jason qui me fixe, les oreilles légèrements plaqué en arrière comme s'il attendait que je lève la main sur Daniel pour avoir une raison de m'attaquer.  « Donc maintenant ou bien tu te calmes, tu met ta putain de mauvaise humeur de côté et on passe un bon moment ou tu te casses de nouveau. Je trouverais bien un moyen de m'amuser sans toi »

Avais-je exagéré? Etais-je aller trop loin? Avais-je été trop dur avec Daniel en lui disant ça? Sans doute que oui, mais je n'ai pas put me retenir là. Porté par la colère, je lui fait durement comprendre que je n'approuve aucunement son comportement avec ces jeunes filles. Je lui dit qu'il faut les ignorer, mais je pense que ce n'est pas ça le problème, non. Le problème chez mon ami est enfouit bien plus profondément et le fait que ces filles nous ait regardé deux secondes trop longtemps n'était qu'un prétexte pour faire sortir ce problème. Ce que je n'accepte pas du tout étant donné qu'on ne s'attaque pas à des inconnu comme ça.

Bien évidement, Daniel me répond avec véhémence. Alors qu'il s'apprêtait à partir, il finit par revenir vers moi, me fait face, et déverse maintenant sa colère sur mon. Mon regard s'assombrit au fur et à mesure qu'il me parle, me traite de tous les noms d'oiseaux qui lui passent par la tête. J'arque un sourcil. Il est entrain de se lamenter, là? A moi? Ok. Je suis celui qui peut le comprendre le mieu, je suis aussi celui qui le soutient, mais c'est en mon devoir de le remettre à sa place quand ça dégénère. Et pourtant je le laisse parler, curieux de connaître les conneries qu'il va encore me sortir en plus. Il dit que ces dernières semaines il ne faisait que semblant. Je ne le crois pas une seule seconde. Dans le fond, Daniel a simplement un coup bas, c'est tout. Je pense bien que son moral va revenir, mais pas tout de suite. Il aura besoin de temps. Je soutiens son regard et relève un peu le menton quand il me dit d'aller me faire foutre puis roule théâtralement des yeux lorsqu'il recommence à se plaindre, disant qu'il n'a jamais voulut qu'on l'accepte pour ce qu'il n'est pas avant qu'il ne dise qu'il arrête car il ne fait rien de bien.

 « Foutaises tout ça » crachais-je en soutenant durement le regard de Daniel  « Et tu sais très bien toi-même que rien de tout cela n'est vrai  » je m'approche de lui  « Tu as le droit de perdre espoir, d'avoir des coup bas. J'accepte beaucoup de chose venant de ta part car je suis moi-même passé par ces phases de remise en questions, mais y a des limite à tout !» je m'emporte à nouveau  « Depuis ce matin tu es froid et carrément imbuvable! Est-ce que tu te rends comptes de ce ça me fait? De ce que ça NOUS fait? » reprenais-je en désignant ses parents en plus  « Je ne veux pas que tu te mettent à notre place, juste que tu retienne bien quel enfoiré tu es aujourd'hui »

J'espère qu'il a comprit, qu'il va se calmer un peu. Bien qu'avec sa tête de mule j'ai bien peur que non. Enfin, peu importe. Les prochaines paroles qu'il prononce sont autrement plus choquante. Il m'avoue bien clairement qu'il ne veut plus de moi comme simple ami mais qu'i veut plus, que lui pense et repense à notre baiser et qu'il l'a apprécié, plus que de raisons. Il se détourne pour partir et moi je m'avance un peu.

 «Tu dis que tu m'aimes alors prouve le et arrête d'agir en connard, putain ! » lui criais-je après  « Car là j'ai beaucoup, BEAUCOUP de mal à te croire» je me laisse à nouveau aller contre mon dossier en soupirant et secoue la tête. C'est alors que la voix de Bruce me tire de mes pensées. Il souhaite savoir ce qui se passe. Je lève mon regard vers lui et l'observe. En temps normal j'aurais évité d'expliquer la chose mais pas là.  « On s'est embrassé lors d'une soirée. Je n'ai pas voulu donner suite à ce baiser pour des raisons personnelles et voilà. Ça lui plait pas.» je lance un coup d'oeil vers Daniel qui est encore entrain d'avancer vers le parking  « S'il n'accepte pas ça, alors tant pis pour lui.» je bloque la roue gauche et tourne la droite  « En tout cas désolé que vous ayez dut voir ça, mais je ne pouvais pas laisser passer ça. A ma place il aurait fait la même chose, je le sais.»

Je déteste la violence gratuite. J'ai horreur qu'on s'en prenne à des gens innocents qui n'ont rien fait. Certes, ces filles là n'étaient pas totalement innocentes, je sais bien qu'elles se sont presque ouvertement foutues de ma gueule, mais ce n'est pas une raison suffisante pour que Daniel ait le droit de les agresser comme il l'a fait. Et c'est donc à ce moment là, lorsque les filles sont parties, que j'engueule, à mon tour, mon ami. Il le mérite. Oh oui qu'il le mérite. Tellement que j'ai du mal à me calmer. Même lorsqu'il s'en va, je ne peux m'empêcher de lui cracher mon venin. J'explique ensuite furtivement ce qui s'est passé entre nous. Bruce décide de nous laisser, Annie et moi, seul pour aller parler à son fils. Dans le fond j'espère qu'il arrivera à le raisonner quand même. Je l'observe partir en direction du parking avant que la jeune femme et moi n'allons nous perdre dans les méandre de la fête à la recherche d'une glace.

Une fois celle-ci achetée -et offerte par Annie- nous installons près d'une petite fontaine et entamons une conversation sympathique et légère, presque marrante. Mais au moment où je réussi presque à oublié l'accès de colère de Daniel, je les vois revenir, lui et son père. Instantanément, je me renfrogne et fini ma glace en silence tandis que Danny fuit mon regard. Il a bien raison de ce faire, sérieusement. Mais je ne vais pas faire d'histoire. Je ne vais plus en faire. Du moins, plus ici, devant ses parents.

Nous reprenons notre chemin, en silence, jusqu'à ce Bruce ne décide de nous laisser seul, Daniel et moi, voulant à tout prix faire ce train fantôme. Je soupire discrètement, me dit que ce n'est vraiment pas une bonne idée, mais il est déjà trop tard. Je me retrouve donc seul, là, avec Daniel, aucun de nous ne voulant briser la glace. Je juge que c'est à lui de faire le premier pas. Et j'ai raison. Il le fait en s'excusant. Juste ça. C'est déjà un bon début, au moins il reconnaît ses torts. Mais je ne veux pas que ça recommence, donc je n'abandonne pas aussi rapidement.

 « Ce n'est pas ça qui va arranger quoique ce soit, tu le sais bien » disais-je en plantant mon regard dans le sien  «Je ne suis pas rancunier en temps normal, mais là s'en est vraiment trop. Ce genre de chose, tu me laisses gérer à ma façon. En plus elles ne s'en sont pas prise à toi. Elles ne s'en sont prise à personne. Donc la prochaine fois tu ignores et tu laisses couler. Car c'est à cause de gens comme toi, le genre à réagir au quart de tour, le genre à ne pas vouloir accepter de l'aide, qui veut se croire indépendant et mobil comme une personne normale, qui n'arrangent pas l'image des handicapés » je fronce les sourcils  «Le truc c'est que TOI tu as TOUTES Les chances du monde de pouvoir remarcher. Ce n'est pas facile, ce n'est jamais facile, mais tu as un BUT qui peut être atteint avec un chemin pierreux et semé d'embûches mais que tu VAS l'atteindre. Alors si tu cessais de te morfondre et de ne voir QUE le côté NÉGATIF tu t'en sortirais bien mieux » j'hausse les épaules, l'air détaché  « Après, si tu veux absolument te lamenter et te plaindre du verre à moitié vide, tu te trouves une autre personne que moi. Okay? Je ne supporte pas les gens de ton genre qui se plaignent pour ce genre de broutilles.» Dur et cinglant. Voilà comment est mon ton. Mais je veux absolument faire comprendre à Daniel que s'il recommence encore une fois il me perdra définitivement en tant qu'ami.

Je me trouve bien dur dans mes paroles. Mais au moins s'est dit, voilà. Et je crois bien que cette fois-ci il a conscience qu'il a a mal agit. Tant mieux, au moins ça va le réveiller peut-être. Et effectivement, lorsqu'il me répond c'est sur le ton de la rédemption. Il s'en veut réellement, et il est sincèrement désolé de ce qu'il a put dire ou faire aujourd'hui. Je l'écoute donc attentivement s'excuser encore, sans pour autant se plaindre. J'affiche un léger sourire en coin et hoche doucement la tête. Il dit être a cran, qu'il n'a pas été reconnaissant envers ses parents ou moi-même mais qu'il n'en pense pas moins. J'incline légèrement la tête sur le côté. Il dit n'avoir jamais vécu une pareille situation. En fait, dans le fond, il est juste totalement paumé et sans doute aussi quelque part traumatisé par la chose. Normal. Ces types lui on prit une bonne partie de la vie en moins de 5 minutes. Et c'est juste horrible.

Il s'excuse, encore et encore, disant être sincèrement désolé de m'avoir fait subir tous ça, de m'avoir blessé et me promet de ne plus rien faire qui pourrait se retourner contre lui. Il me dit ensuite qu'il ne s'attend pas à ce que j'accepte ses excuses car le simple fait de l'avoir écouter lui a fait du bien. Je lui offre un sourire doux et sincère et hoche doucement la tête lorsqu'il me remercie à nouveau. Je pense même que je rougis un peu en l'entendant me dire que je mérite qu'on me respecte etc. Je soupire discrètement et m'avance vers lui. Je me place en face de lui, dos aux montagnes russes et le regarde dans les yeux.

 « tu as droit à tes faiblesses et tes coups bas. Tu as le droit de ne pas être au meilleure de ta forme et t'as même le droit d'en vouloir au monde entier.» je me penche en avant et pose une main sur sa jambe  «Mais tu n'as pas le droit de perdre confiance en toi. Tu n'as pas le droit de douter de toi et de tes capacités. Car même si tu penses, en ce moment même, être quelqu'un de totalement minable, tu ne l'es pas. Et tu le sais plus que très bien  » je lève ma main et la fait glisser sur sa cuisse  «Et tu n'as pas le droit de douter de moi et du soutient de tes parents, ok? Je veux vraiment que tu te rendes comptes qu'on est là pour toi, dans tes moments de bonheur et tes moments de faiblesses. Surtout tes moments de faiblesses, tu sais? C'est à ça que servent les amis » je baisse le regard et prends une profonde inspiration  « Ne doute pas de moi et de ma fidélité envers toi, s'il te plait. Tu sais que je suis un de ceux qui ne peut que trop bien te comprendre. Tout ce que tu vis là, toutes ces étapes que tu traverse, je les ait traversé moi-même. Pendant bien plus longtemps » je relève le regard vers lui  « Je sais que beaucoup ont à un très appriori mais … tu devrais voir un psychologue. » je le regarde  «Dans tous les cas, je pense que deux ou trois séances te feront le plus grand bien » je lui souris doucement  « J'ai été suivi psychologiquement pendant plus d'un an, moi et ça m'a fait le plus grand bien »

Daniel est plus que sincère dans ses excuses et c'est ce que je voulais. Pourquoi devrais-je continuer à lui vouloir maintenant? Ça ne servirait à rien sinon à nous frustrer tous les deux d'avantage encore. Ainsi donc, j'accepte ses excuses mais lui explique à nouveau que je n'ai pas apprécié ce qui s'est passé. J'ai été assez direct avant, maintenant je préfère être à nouveau naturel et gentil, comme j'ai l'habitude de le faire. Je réussi ainsi à faire entendre raison à mon ami. Pour la première fois, aujourd'hui, il me regarde tout au long de mon discours. Il est totalement attentif et ça plus que plaisir je dois avouer.

Je fini par lui dire qu'il devrait faire deux ou trois séances chez un psychologue. Je suis sûr que se confier à un quelqu'un qui apporte un point de vu externe lui ferait le plus grand bien. Et, après que je m'attendais à ce que Daniel m'envoie paître, il répond par l'affirmative, disant que j'ai sans doute raison. Je lui souris doucement et baisse mon regard sur ma main qu'il effleure timidement. Je déglutis et bouge légèrement les doigts, m'apprêtant à refermer ma main dans la sienne, mais il la retire assez rapidement. Je déglutis légèrement puis relève mon regard sur le jeune homme. Il s'excuse, encore, de m'avoir dit avant d'aller me faire foutre, qu'il ne le pensais pas, en vrai. Je souris doucement et hoche la tête.

 «Si, sur le coup, tu le pensais bien » reprenais-je avant d'hausser les épaules  « Mais ce n'est pas grave, je comprends que tu ais pu réagir de cette manière. Je … je n'ai pas été très tendre non plus je dois dire » je me redresse et me passe une main dans les cheveux avant d'hausse les épaules  « Mais bon, l'important est que tu te rendes comptes de tes erreurs et a vrai dire je ne peux pas t'en vouloir.» je lui souris  «Je suis trop gentil, c'est plus fort que moi. Je suis obligé d'accepter tes excuses, tu sais » je rigole doucement avant de me redresser à nouveau et regarder autour de moi  « Je ne sais pas si c'était une si bonne idée que ça que de t'obliger à sortir ici aujourd'hui» je reporte mon attention sur mon ami  « Pour une première sorti je t'ai peut-être surestimé ...» je soupire doucement et hausse les épaules  « Si tu veux rentrer, je peux le comprendre. Ou alors on va autre part, dans un endroit un peu plus calme où y a pas de trop de monde » j'incline légèrement la tête sur le côté  « T'en penses quoi?»

Avant de le voir, je ne pensais vraiment pas que Daniel pouvait pleurer. Pour moi, il a toujours été l'homme fort, innébranlable au sang froid inégalable qui préfère imploser plutôt que de pleurer. Encore plus devant quelqu'un qu'il connait. Jamais je n'aurais pensé le voir dans cet état de détresse et j'avoue très franchement que je m'en serais très bien passer. C'est pour cette raison, pour essayer de le rassurer et réellement réussir à lui faire comprendre que ses parents et moi somme là pour lui, peu importe ce qui arrivera, que je reprends un ton doux et calme après qu'il se soit excuser. Je me rends compte, en même temps, que je ne veux en aucun cas briser cette amitié avec Daniel. Il faut que je trouve un moyen de l'entretenir. Et vite ! Si ce n'est pas en acceptant son amour, ce doit être un autre moyen. Je vais peut-être essayer dans parler avec Noah ce soir, en rentrant. On verra bien, peut-être que lui aura une solution pour moi. Mais pour l'instant je suis là, avec Daniel et il faut que je trouve une solution temporaire.

Alors je lui propose de partir, tout simplement. Ne pas être là, entourer de tous ces gens, peut-être que ce sera mieux pour lui? Je n'en sais rien. Dans tous les cas, il me dit que non, il ne veut pas rentrer, qu'il préfère rester là pour qu'on puisse s'amuser. J'hésite un instant, me demandant s'il va réellement s'amuser mais fini par hocher la tête  « Okay, alors vient nous commençons à nous avancer tranquillement à travers les différents stand. Je sens qu'il est bien tendu, Daniel, à mes côtés. Mais je ne dit rien. Il va bien devoir s'y habituer un jour. Enfin, peu importe. J'hausse les épaules lorsqu'il me demande ce qui me ferait plaisir à moi avant de rigole de bon cœur quand il ajoute qu'il n'a pas la taille requise pour une attraction à sensation forte.  « Faut t'acheter un réhausseur alors » souriais-je, amusé avant de regarder vers les différents stand  « Tir à la carabien, ça te dire? Ou alors chamboule tout? »

Je l'observe puis cherche un de ces stand du regard  « Mais tu peux marcher, non? Pourquoi tu restes dans ce fauteuil alors?» demandais-je finalement. C'est bien ce que je me demande. Peut-être est-ce pour un simple confort? Que les béquilles l'aurait trop fatiguées sinon? Ce n'est pas à exclure complètement je dois dire. Mais c'est une question que je me pose depuis ce matin, en fait. Je l'ai déjà vu marcher vite fait avec le kiné la semaine dernière.