J’me suis renseignée, j’ai lu des revus, des articles sur internet et j’suis même allée voir la psychologue de l’association pour m’entretenir une bonne demie heure avec elle. L’idée c’est de comprendre pourquoi Andy est comme ça. Qu’est ce qui peut pousser quelqu’un à avoir tant besoin de relation sexuelle, ca traduit bien quelques chose. Quelques choses qu’il veut sans doute pas me dire. Il veut pas, de toutes façons, et d’après lui, j’ai juste à en assumer les conséquences, faire avec. Sauf que tu peux pas dire ça à quelqu’un quand tu sors avec, tu peux pas juste lui faire comprendre que pour certaines choses, c’est cool que tu sois là et pour les autres, y a pas de raison que tu sois au courant ou que tu sois impliquée dedans. Ca me ronge, ca m’tue, il me manque chaque jour et j’peux pas juste attendre que ça passe. Parce que j’étais persuadée qu’au bout de trois semaines voire un mois, j’allais petit à petit le mettre de côté sauf que c’est pire que ça. Il est toujours là et j’le vois partout dans la rue alors que c’est pas lui. Et j’y mettrai ma main à couper que ces insomnies dernières venaient pas de nulle part.
J’comprends petit à petit et ça m’plait pas c’que j’entends. Surtout qu’Andy le dit lui-même : il est dans le déni et il peut pas juste fermer les yeux sur ce qui, j’en suis sûre, lui posera problème toute sa vie. Parce que j’suis pas qu’une exception, comme il peut le croire. J’suis pas la seule nana qui va refuser d’accepter tout ça et même s’il dit qu’il est plus tourné vers les mecs, j’en connais pas non plus beaucoup qui se complaire dans son fonctionnement.
Alors j’y vais. J’me décide enfin à rompre le silence, rompre ces quelques semaines sans le voir. J’ai beau lui avoir dit que c’était fini et que sans doute, on se reverrait plus, j’peux pas. J’me pointe chez lui, j’espère juste qu’il est là, parce que j’ai prévenu personne de mon arrivée. J’frappe à la porte et c’est un de ses colocs qui m’ouvre. Il fait une sale tête, comme s’il était étonné d’me voir. J’le salue et sans dire quelles étaient mes intentions, je monte dans la chambre d’Andy après m’être assurée qu’il était pas dans le séjour. J’pousse la porte, pas certaine de le trouver là mais puisque personne m’avait dit qu’il n’était pas ici, je suppose qu’il doit être là. Et quand j’le vois sur son ordinateur, de dos, qu’il a même pas encore croisé mon regard, j’ai déjà une boule au ventre mais faut que j’mette tout ça de côté. Aujourd’hui, j’suis pas bourrée mais j’vais quand même me montrer franche et directe. « Salut. » c’est froid, mais j’veux juste attirer son attention.

T’as passé la nuit en charmante compagnie. T’as repris contact avec Clavin comme un gros batârd que t’es. Mais il s’en fou Calvin. Il est parfait Calvin. Il s’est jamais pris la tête et t’as toujours beaucoup trop aimé ça. Il est grave à ton goût et t’as toujours trop pris ton pied avec lui. Ca fait du bien de le retrouver depuis tout ce temps. Parce que malgré ce qu’elle pouvait penser, tu allais pas voir tant de monde que ça à côté d’elle. Elle satisfaisait beaucoup de tes désirs et maintenant faut que tu combles de nouveau tout ça. Ca fait trois semaines que t’as repris contact avec Calvin et c’est presque comme s’il habitait chez toi en ce moment. Parce que t’as besoin. Parce qu’il dit pas non. Parce que chez toi c’est beaucoup plus confortable que le petit bateau où il habite. Y’a des affaires à lui un peu par ci par là chez toi mais un autre bon point c’est qu’il est super maniaque et c’est jamais le bordel. Il est vraiment parfait. Vraiment, t’en reviens toujours pas. Depuis le premier jour. Mais tu l’aimes pas. Il est juste un gars parfait pour t’amuser. Il est à ta disposition et ça t’aimes beaucoup trop aussi. Pas toujours. Nan c’est vrai il t’a déjà fait des faux plans mais c’était pas voulu. C’est juste arrivé.

« Salut. » Tu comprends pas ce qu’il se passe parce que c’est la voix de Noa qui est venu à tes oreilles. C’est sa bouche qui a formulé ces mots là quand la bouche de Calvin est entre tes cuisses à te faire du bien alors que tu travailles. Il a voulu te distraire, tu l’as laissé faire. Et tu entends le bruit. Le bruit de la tête de Calvin qui cogne contre ton bureau. Parce qu’il l’a entendu. Parce qu’il s’est arrêté de te faire du bien.

« Salut…? »

T’es paumé. Tu sais pas ce qu’elle fou là et elle est pas là du tout au meilleur moment.

« T’aurais dû appeler avant de venir. »

Parce que t’as de la compagnie. Parce que ton short est à moitié baissé sur tes cuisses. Parce que Calvin reste caché sous le bureau. Elle va le voir. C’est sûr. Elle va voir tout ça. Mais t’es aussi très sûr qu’elle va partir en claquant la porte à cause de la situation et tu sais pas quoi penser de tout ça.

Andy qui s’attendait pas à me voir et la manière dont il s’adresse à moi me semble assez étrange, voir troublante. Comme s’il comprenait pas ce qui lui arrivait et c’est sûre, je l’avais pas prévenu. J’avais préféré venir à l’improviste pour pas me stresser davantage et pour pas qu’il prépare ma venu aussi. J’voulais que nos échanges soient le plus spontanés possible débarquer maintenant, c’est la seule chose que j’avais pensé bon faire. « T’aurais dû appeler avant de venir. » et au même moment, je vois une main qui sort de sous le bureau d’Andy et l’impression que ça gigotte pas mal en dessous… je fronce les sourcils, je met pas longtemps avant de capter. Et mon dieu c’que j’me sens mal. Mal à l’aise, en colère, dégoutée aussi. Putain, il en manque pas une. Okay, je donne plus de nouvelles, ok, j’suis passé sans prévenir, ok il faisait déjà ce qu’il voulait de sa vie sexuelle avant que j’le quitte et ca m’étonne absolument pas qu’il se fasse pomper sous son bureau à l’heure qu’il est, mais merde de le voir là, ca m’fait putain de mal au cœur. Et pour autant, j’arrive pas à sortir de là, j’arrive pas à bouger. « La fête est finis ! » que j’exclame haut et fort pour que la personne qui semble ne pas être dérangée par mon intervention se décide à s’arrêter et sortir de là. « J’attends cinq minutes dehors. » et je referme la porte, histoire de pas en voir plus. Mais j’suis venue pour discuter avec lui, alors si vraiment il a l’intention de recoller les morceaux ou si vraiment il tient à moi comme il peut le prétendre, il a qu’à foutre l’autre dehors et me consacrer un peu de temps. C’est maintenant ou jamais. J’reste dans le couloir, scotchée devant sa porte. Putain mais personne pouvait me prévenir en bas ? Y en a pas un seul qui savait qu’il était pas seul ? J’en ai des nausées, j’ai pas l’impression d’être triste pourtant, mais encore en colère et plus déterminée. j'trouve le temps long... qu'ils se dépêchent à la fin!

« La fête est finis ! » Au moins elle admet inconsciemment que c’est la fête dans ta vie. Tous les jours. Tout le temps. Tu t’amuses. Tu t’en caches pas. Mais ça la dérange depuis le début et ça la dérange là encore. T’as aucune idée de ce qu’elle est venue faire ici à part de couper d’avoir un bel orgasme. Comme la dernière fois. Parce que t’es sûr qu’elle est pas venue pour se faire prendre sur ton lit. Elle a l’air beaucoup trop énervé pour ça. Angry sex je veux. Mais elle se laissera pas aller. Dommage. Parce que t’as bien envie d’elle. Comme d’hab. « J’attends cinq minutes dehors. » Et elle sort effectivement. T’es surpris qu’elle reste. Ce genre de vue c’est clairement tout ce qu’elle déteste chez toi. Tu changes pas. Elle le sait. Tu lui as dit assez de fois. Mais elle est là quand même. Calvin se redresse et tu remets ton short correctement avant d’aller ouvrir la porte, laissant ton fuck friend sortir. Et elle entrer. Calvin est pas relou. Calvin a compris. Il est au courant de rien mais il est très intelligent et c’est le roi des relations humaines. Tu dis ça sûrement parce qu’il est comme toi de ce côté là. Du coup forcément c’est la meilleure qualité du monde. Tu sais pas si elle va entrer dans ta chambre vu que c’est souillé de Calvin à peu près partout. Mais ta porte est ouverte et elle peut venir à l’intérieur si elle en a envie.

« T’as changé d’avis ? »

Parce que tu vois pas pourquoi elle est là sinon. T’as mis les choses bien au claire plusieurs fois. Si elle est là c’est qu’elle veut faire des compromis nan ? Tu la regardes, essayant de deviner au travers de son regard et son langage corporel. Tu précises pas sur quoi tu la questionnes. Changé d’avis sur quoi ? Y’a plein de trucs qui sont possible. Tu veux voir ce qu’elle va répondre et à quoi.

Je tourne en rond sur ce pallier de porte, j’attends et la colère qui est en moi ne s’estompe pas. J’ai envie de frapper à nouveau sur cette porte en bois pour qu’ils s’activent la dedans. J’ai aucune gêne à arrêter leur bordel et à foutre dehors cette personne qui a pas su montré le bout de son nez. Peut être trop gênée d’être surprise ainsi, j’en sais rien et c’est pas mon problème. J’ai aucune légitimité à tout ça en réalité, j’ai fais le choix de rompre avec Andy et la logique aurait été que j’m’en aille et que je les laisse finir mais j’suis venue ici pour une raison particulière et c’était maintenant ou jamais. Si j’étais partie, je serai jamais revenu.
La porte s’ouvre enfin et ce mec qui en sort me donne l’impression d’un gamin de 15 ans, j’espère pour Andy que c’est pas le cas et qu’il a juste les apparences et que c’est sa morphologie qui en donne l’impression mais vraiment, ca m’fou mal. Je le suis du regard, avec sa bouille de gosse, ses cheveux blonds décolorés qui rajoute une couche à son physique prépubère… vraiment Andy, c’est ça ton style de mec ? J’arrive tellement pas à le comprendre. Comme s’il était prêt à accepter n’importe qui pour se faire pomper sous son bureau. « T’as changé d’avis ? » j’reste silencieuse un moment, le temps d’avaler la pilule, qu’il soit capable de se taper ce genre de gars après être passé sur moi. C’est pas prétentieux ou peut être un peu mais merde… là j’capte rien du tout. « Non » ou ça dépend de quoi il parle. Non j’ai pas changé d’avoir pour qu’on se remette ensemble, non j’veux toujours pas être son amie. Mais ouais, j’accepte de lui parler aujourd’hui. « j’ai passé des heures à trouver des articles sur l’hypersexualité. » parce qu’il parait qu’on dit plus nymphomanie maintenant… « alors y parait que t’as des troubles de l’anxiété, que tu traduis ça par un besoin charnel. Ca peut être lié à une carence affective. Mais Andy, tant que t’auras pas réglé tes problèmes perso, j’peux te dire que t’arriveras jamais à te poser. Parce que si ton but c’est de vouloir passer ta vie à baiser avec n’importe qui, c’est très bien, mais si t’as envie de plus et si tu penses qu’un jour, quelqu’un acceptera vraiment ça sur le long terme, t’es mal barré. » et j’ai aucune idée de comment il risque de prendre ça. J’suis venu ici pour lui passer le message, qu’il me foute à la porte après ça, c’est plus mon problème à présent.

Elle a pas changé d’avis. Qu’est ce qu’elle fou la alors ? Tu comprends pas. Mais tu vois qu’elle a des trucs à dire et tu sais pas pourquoi, tu sens que tu vas pas aimer. « j’ai passé des heures à trouver des articles sur l’hypersexualité. » Voilà. Tu fermes les yeux. Tu soupires. Et tu sais qu’elle va pas s’arrêter là. T’attends la suite et chacun des mots qui vont suivre qui vont certainement être comme des claques dans ta gueule. « alors y parait que t’as des troubles de l’anxiété, que tu traduis ça par un besoin charnel. Ca peut être lié à une carence affective. Mais Andy, tant que t’auras pas réglé tes problèmes perso, j’peux te dire que t’arriveras jamais à te poser. Parce que si ton but c’est de vouloir passer ta vie à baiser avec n’importe qui, c’est très bien, mais si t’as envie de plus et si tu penses qu’un jour, quelqu’un acceptera vraiment ça sur le long terme, t’es mal barré. » T’en reviens pas. Qu’elle ose te sortir tout ça comme ça. Au calme. Elle se rend pas compte.

« Cool. »

Parce qu’elle croit vraiment que t’as pas essayé avant de voir ce qui allait pas ? T’as pas envie de te justifier, t’as pas envie d’être analysé. Elle pense trop qu’elle est la première à te sortir ce genre de discours. Elle pense qu’elle innove dans ta vie, qu’elle va te changer encore.

« C’était vraiment sympa de te voir. »

Tout le sarcasme dans ta voix. T’es grave énervé au fond de toi mais tu vas pas lui faire le plaisir de lui montrer. Et tu la pousses vers la porte parce que t’as pas que ça à faire que de l’entendre te faire la morale sur ta vie et sur tout ce qu’elle n’a aucune idée sur toi.

« Tu préviendras la prochaine fois que tu passeras. Jamais ? Parfait. Adios. »

Tu veux plus la voir.

C’était quitte ou double. Je sais que j’suis hyper maladroite dans ma démarche et que merde si j’agissais comme ça au boulot, y a bien longtemps qu’on m’aurait remercié et virer d’être si cache. Mais j’suis pas au boulot et j’ai pas de pincettes à prendre pour dire quoi que ce soit. Parce que j’ai l’impression de faire la meilleure chose qu’il soit et que j’ai aussi besoin qu’il entende ce que j’ai à dire. J’vois bien, je le lis sur son visage que mes mots lui plaisent pas. Il veut pas l’entendre, il veut pas essayer de comprendre, il me rejette aussi tôt. J’avais pas d’autres moyens de lui dire. A ce moment là, c’est la seule chose que j’ai semblé bon de dire, de faire. Même si j’m’y suis mal pris. Je sais. « Cool. » Non, pas cool du tout. J’le vois. J’lui ai déjà dis, il dit rien mais on peut lire en lui comme dans un livre ouvert. Juste parce qu’il est hyper expressif, que son visage le trahis à chaque instant. « C’était vraiment sympa de te voir. » je souffle et j’attends les remerciements qui tardent pas à venir. Il me pousse doucement en arrière, me faisant comprendre que j’étais pas la bienvenue ici. Je l’étais plus. « Tu préviendras la prochaine fois que tu passeras. Jamais ? Parfait. Adios. » et ce adios qui m’fait mal, parce que si jusque là je savais qu’il tenait à moi, ne serait-ce qu’un peu. Je comprenais que c’était trop et que cette fois, mes paroles l’avaient blessé. Et avant qu’il ne me ferme la porte au nez, m’obligeant à quitter la maison, je bloquais un instant la fermeture avec mon pied. « sincèrement Andy… prends soin de toi. » je baisse mes yeux et lui laisse à présent la liberté de refermer la porte derrière moi. J’avais dis ce que j’avais à dire. Maintenant, la balle était dans son camps. Et moi, j’pouvais rentrer au vestiaire.

Elle émet pas de résistance, elle te laisse la repousser. Elle dit rien de plus. Rien de plus pour te faire écouter ce que t’as pas envie d’entendre. Ce que t’as déjà entendu. Ce que tu sais déjà très bien. Elle sait pas. Parce que ce qu’elle a exposé c’est pas exactement ton cas. Une partie. Parce que tout est lié dans les trauma. L’anxiété et tout le reste. Elle bloque la porte avec son pied mais t’allais pas la fermer complet, t’allais dire à Calvin de venir te rejoindre. Ou t’allais le faire toi et lui demander de te finir installé sur le canapé dans une position qui lui laissera en plus finir de regarder le programme qu’il a du s’allumer à la télé. « sincèrement Andy… prends soin de toi. »

« Et toi aussi. »

T’étais déjà sûr qu’elle était hors de ta vie depuis la dernière fois, mais ça te fait toujours autant mal de te rendre compte que vous n’allez plus vous côtoyer du tout. Elle tient à toi, elle vient de le dire, mais elle veut pas être ton amie. Elle veut juste te changer. Mais alors pourquoi tu bouges plus sur le pas de ta porte là comme ça ? Ta main sur l’encadrement et tes yeux dans les siens. Un long silence passe alors que tu la regardes et que tu détestes réaliser de nouveau combien tu tiens à elle. Tu la détestes autant que tu l’aimes là.

« T’as pas compris que si ça vient pas de moi tu peux rien me faire cracher ? »

Tu pensais qu’elle te connaissait mieux que ça. Mais non à la place elle cherche sur internet des conneries.

« Mais t’es pas assez patiente pour ça. »

Est-ce que t’es en train d’essayer de la garder dans ta vie ? Elle veut pas être mon ami. Elle veut juste me réparer.

Je m’attendais sincèrement à ce qu’il referme cette porte et que notre échange s’arrête ici. Mais c’est pas l’cas. Il me retourne avec sincérité encore de prendre soin de moi aussi. Putain c’que ça m’fait mal ces espèces d’adieu à la con. C’est complètement débile. Mais c’est aussi ce qu’il faut. J’allais tourner les talons, parce que son regard insistant sur moi, son silence, c’est pesant et j’sais même pas ce qu’il a derrière la tête. Mais c’est le moment pour moi de partir parce que ça allait devenir insoutenable. « T’as pas compris que si ça vient pas de moi tu peux rien me faire cracher ? » si j’ai bien compris, je l’ai toujours compris mais moi j’ai besoin aussi de forcer les choses, je sais pas pourquoi, j’ai cette persuasion de penser pouvoir changer les choses mais j’me suis bien trop souvent retrouvé face à un mur. Ma stratégie marche pas, faudrait bien que je me rende compte et que j’arrête de faire ça. « Mais t’es pas assez patiente pour ça. » nan, il a raison, j’suis pas patiente et j’ai pas envie de l’être encore. « je l’ai été. » je mens, je l’ai jamais été, j’lui ai jamais laissé l’occasion de prendre son temps, toujours à le brusquer, mais on a pas la même temporalité, on avance pas au même rythme et moi j’ai déjà pris beaucoup trop d’avance pour lui laisser l’occasion de me rattraper. « et peut être que quand t’aurais décidé qu’il est temps pour me dire les choses, pour que ça vienne de toi, ce sera beaucoup trop tard. » ca l’est déjà de toutes façons. « J’te souhaite de pouvoir t’ouvrir davantage… » pour la prochaine personne envers qui il aura de nouveau des sentiments, pour la prochaine personne qui aura la chance d’en savoir un peu plus sur lui. Et j’ai ces foutu larmes qui me montent au yeux tant ça devient lourd et insupportable, tant j’aurai pas du venir ici, j’aurai du m’en tenir à nos derniers échanges qui étaient suffisant pour se quitter.

« je l’ai été. » Mais quelle blague… Elle doit le voir que tu penses ça très fort parce qu’elle se justifie un peu plus du coup. Tu t’attends à rien de concluant. Rien qui te fera accepter sa façon de voir les choses. « et peut être que quand t’aurais décidé qu’il est temps pour me dire les choses, pour que ça vienne de toi, ce sera beaucoup trop tard. » Trop tard pour quoi ? Tu comprends pas. Parce que visiblement c’est déjà trop tard pour être avec elle de n’importe quelle manière qu’il soit là maintenant. « J’te souhaite de pouvoir t’ouvrir davantage… » Ouais. Ben toi aussi tu le souhaites. C’est juste horrible de pas arriver à sortir certains mots, certaines phrases, certains moments de ta vie que tu n’arrives toujours pas à digérer malgré les années. Et ça fait juste mal. Mal de la voir les larmes aux yeux. Mal de voir que t’es complètement fucked up t’arrives pas à te sortir de là et ça se répercute sur les gens que t’aimes. Parce que t’es en train de la perdre. Tu gagnes rien. Rien du tout. Tes trauma gagnent. Ta vie est brisé. Mais tu le savais depuis le premier jour. Le premier jour où il s’est passé un truc qu’aucun gosse ne devrait subir. Et puis tes choix de vies n’ont pas aidé pour la suite. Mais apparemment c’est comme ça que t’as décidé de vivre. Comme ça que t’arrives à oublier un tant soit peu. Et apparemment, tu viens de décider de la prendre dans tes bras cette conne. Parce que tu sais qu’elle s’inquiète pour toi. Parce que tu sais qu’elle pense qu’elle fait bien. Ton bras autour d’elle, tu la mets contre ton torse. Ton deuxième bras qui l’entoure aussi. Tu soupires. Crache le morceau Andy.

C’est bon, maintenant tout était dit et je refusais qu’il me voit une fois de plus dans cet état. Je refusais qu’il sache à quel point tout ça pouvait me toucher et qu’il en profite pour me ramener vers lui. Ce serait normal et j’en ferais sans doute autant à sa place. Et quand il me prend dans ses bras, je me contente juste de profiter une dernière fois. De reste contre lui quelques secondes parce que là, ça me faisait du bien mais ça me faisait aussi rapidement du mal. Je reste un instant pour me rappeler son odeur, pour me rappeler la douceur de sa peau contre moi, pour me rappeler ce qu’on peut être lui et moi. Deux personnes qui s’attirent et qui éprouvent des sentiments l’une pour l’autre, deux personnes qui s’aiment et qui pourtant sont incapables de communiquer. J’aurai essayé mais c’est au-dessus de mes forces tous ces mystères, ces non-dit, sa façon de s’évader dans le sexe avec moi ou avec d’autres. Le pire c’est que j’ai bien conscience de ses souffrances et que c’est aussi compliqué pour lui à dire que c’est compliqué pour moi de ne pas l’entendre. Qu’il est si mal que j’en rajoute une couche mais c’est égoïstement que j’agis car avant tout je veux aussi me protéger. Cette situation me fait souffrir dans tous les cas et je préfère passer une mauvaise période maintenant et ca sera fini d’ici quelques semaines ou quelques mois. Ca fini toujours pas passer. J’en parlerai peut être à mon psy pour ce besoin de faire évacuer les choses et ensuite, ca passera.
J’évite son regard et me recule, me détachant de ses bras réconfortants. « Faut que j’y aille Andy. » j’vais pas rester là parce que j’serai capable de replonger encore et de remettre la rupture à la semaine suivante. Parce qu’il y avait pas de solution miracles et que maintenant, je devais me tenir à ce que j’avais dis. Andy et moi, c’est fini.