She eyes me like a Pisces when I am weak, I've been locked inside your heart-shaped box for weeks. I've been drawn into your magnet tar pit trap, I wish I could eat your cancer when you turn black
Quoiqu’elle dise, je m’énerve, j’interprète tout et je me vexe. Je sais que ma réaction est ridicule, je sais qu’elle n’a jamais vraiment dit que Nathan n’était pas mon fils mais elle l’a sous-entendu, en rigolant, certes, mais elle l’a quand même sous-entendu. « Je ne t’ai jamais trompé Caleb. J’étais pas une fille stable, et on peut me reprocher un paquet de chose mais pas ça. Nathan est ton fils et si ma parole n’est pas suffisante pour te convaincre votre ressemblance devrait ne laisser aucune place au doute. » Je sais qu’elle a raison, la ressemblance entre Nathan et moi est flagrante et elle suffit par elle-même à me prouver que je suis bien son père. Mais je ne peux pas m’empêcher de me dire qu’elle aurait très bien pu aller voir ailleurs, même si elle le nie aujourd’hui. Elle sortait beaucoup et si je lui faisais confiance à l’époque je ne peux m’empêcher de me dire que peut-être elle a pu un jour succomber au charme d’un autre homme. Je décide tout de même de ne pas lui répondre, de ne pas lui dire à quel point je n’ai plus confiance en elle, à quel point je ne crois pas en ses mots quand elle me dit qu’elle ne m’a jamais trompé. Elle est bien partie après la naissance de Nathan sans la moindre hésitation alors pourquoi elle n’aurait pas pu coucher avec un autre ? Finalement peut-être que l’image que j’ai d’Alex est biaisée par les sentiments négatifs que je ressens à son égard. J’aimerais me dire que ce qu’on a vécu était sincère de son côté aussi mais il m’arrive d’en douter.
« Tu sais aussi bien que moi que quand tu dis que tu vas faire de ton mieux, ça va forcément donner comme résultat quelque chose de bien, parce que tu es quelqu'un de bien Caleb. » Elle essaie de trouver les mots justes, elle veut me réconforter et elle semble vouloir tenter de me montrer à quel point j’ai réussi à faire les choses bien avec mon fils, mais je secoue la tête de droite à gauche. « C’est pas vrai, ça. » Non je ne suis pas quelqu’un de bien, non l’éducation que j’ai donnée à mon fils est loin d’être parfaite mais du haut de mes vingt-deux ans j’ai fait tout ce que j’ai pu pour le rendre heureux. « Je n'aurais pas du t'imposer de choisir, tu n'as rien fais de mal Caleb, tu as juste aimé ton fils à l'instant ou tu l'as vu, c'est moi qui aies tout gâché. » Sauf qu’elle ne m’a jamais rien imposé. C’est moi qui ai décidé de la suivre dans ses choix pour notre fils. C’est moi qui ne pouvais pas imaginer ma vie sans elle, tellement pas que j’ai fini par me convaincre que je serais capable d’abandonner mon fils à sa naissance. Sauf qu’au fond on savait tous les deux que j’en serais bien incapable. Mais les sentiments que j’avais pour Alex étaient tellement forts que je ne pouvais pas m’imaginer une seule seconde sans elle. Sauf qu’elle est partie, elle assume son choix et maintenant elle pense pouvoir avoir l’étiquette de sa mère en claquant des doigts. Sauf que ce n’est pas comme ça que ça marche. Sauf qu’elle ne peut pas être sa mère alors qu’elle n’était pas là pour son premier mot ou ses premiers pas, elle était à Londres quand il est allé à l’école pour la première fois. Ce n’est pas comme ça que ça marche à mes yeux, c’est beaucoup trop facile pour elle. Elle arrive quand l’éducation est faite, elle arrive quand notre fils est déjà grand. « Rien, laisses tomber, oublies ce que je viens de dire c'était con. » Je secoue la tête, agacé par son attitude. « C’est pas comme ça que ça fonctionne, Alex. C’était il y a neuf ans qu’on avait besoin de toi, t’es en retard. On a trouvé notre équilibre maintenant. » Même si je parle plus pour moi que pour Nathan. Lui, il y a toujours besoin de sa mère. « Je suis désolée Caleb mais tout semble facile avec Nathan alors que je le connais pas finalement et à l’inverse toi je te connais et j’ai l’impression d’être sans cesse là à te faire du mal et c'est pas ce que je veux. Tu me proposes de rester, tu me proposes de me parler de Nathan, on se rapproche et ensuite tu es dur avec moi, tu me repousses, tu es froid et je sais pas ce que je peux faire ou non avec toi. » Est-ce qu’elle est vraiment en train de me reprocher de ne pas l’accueillir avec un grand sourire ? Elle a du culot. « Parce que tu croyais vraiment qu’en revenant neuf ans plus tard j’allais t’accueillir les bras grands ouverts ? Arrête, sois pas si naïve, tu l’as jamais été. T’es en train de me prendre mon fils comment est-ce que tu veux que je réagisse ? » Alors que Nathan c’est tout ce que j’ai et je sais qu’elle va encore me dire que me prendre Nathan n’a jamais été son intention je sais que c’est faux. Dans un certain sens, si, elle veut se rapprocher de lui et donc par la même occasion l’éloigner de moi parce que l’un ne va pas sans l’autre. Mais elle va continuer à le nier, parce qu’elle veut se faire une bonne conscience j’imagine. « Et pour te répondre je veux pleins de choses mais ça ne compte plus tout ça, la seule chose que tu dois savoir c'est qu'il n’y a rien que je veuille plus que de vous voir heureux tout les deux sauf que je n’arrive même pas à savoir si ma présence te fait plus de bien que de mal. » Moi non plus je ne sais pas si sa présence me fait plus de bien que de mal. Je me pince les lèvres, j’hausse les épaules et je lui réponds. « Ça fait bien longtemps que je n’ai pas été heureux Alex. » Nathan lui il l’est, enfin je pense qu’il est heureux je l’espère en tout cas. Je fais tout pour. Mais si elle a raison sur un point c’est à propos des signaux contradictoires que je lui envoie sans cesse. Un jour je lui souris je l’embrasse et je me sens bien avec elle alors que le lendemain je vais avoir envie et besoin qu’elle se tienne à distance de moi. « Tu veux que je te laisse seul ? » Est-ce que je veux qu’elle parte, qu’elle me laisse seul ? C’est une bonne question. Une très bonne question et si j’aurais pu ne pas savoir quoi lui répondre ce soir la réponse est très claire pour moi. Je secoue la tête. « Non. » Un seul mot. Simple, clair, efficace. Non je ne veux pas qu’elle s’en aille. « Je sais que je suis tout le temps contradictoire, je sais que tu ne dois rien comprendre mais crois-moi, moi aussi je suis complètement paumé. Mais s’il te plaît non, ne pars pas. » Cette fois mon ton de voix est bien plus calme et posé et c’est en la regardant dans les yeux que je lui dis toutes ces choses. « Je suis désolé je sais que je suis injuste avec toi. » Dans min comportement avec elle mais surtout dans les propos que je peux avoir. Mes lèvres se posent sur sa joue puis sur son front. « Reste avec moi cette nuit s’il te plaît, j’ai pas envie d’être seul. » Mes yeux perdus dans les siens, je lui montre ainsi à quel point la solitude est compliquée pour moi ou du moins je le sous-entends sans réellement lui dire.
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« C’est pas comme ça que ça fonctionne, Alex. C’était il y a neuf ans qu’on avait besoin de toi, t’es en retard. On a trouvé notre équilibre maintenant. » Je baisse les yeux, je baisse la tête, je baisse même les épaules tant je me sens honteuse d'avoir osé penser qu'un jour je pourrais avoir une place auprès d'eux. Mais les mots de Caleb sont douloureux parce que bien trop vrais. C'est une réalité, j'ai neuf ans de retard durant lesquels ils ont apprit à vivre l'un avec l'autre, l'un pour l'autre sans moi alors qu'est-ce que je fais là ? « Pourquoi tu m'as laissé revenir dans votre vie si c'est trop tard ? » J'ai besoin de comprendre, besoin de savoir, parce que j'ai neuf ans de retard oui, mais si c'était il y a neuf ans qu'ils avaient besoin de moi, pourquoi m'avoir laissé revenir ? Pourquoi me laisser apprendre à connaître Nathan si c'est pour m'exclure parce que c'était y'a neuf ans ? J'en viens à me demander vraiment si j'ai eu raison de revenir. Est-ce pour eux ou pour moi que je suis là ? Je veux me dire que c'est pour eux mais la réaction de Caleb me prouve que non. Qu'ils s'en sortent très bien sans moi et que je ne fais que venir perturber leur vie. Je me sens si conne, si minable et si égoïste à nouveau. Je me convins depuis des mois que je veux les faire passer avant tout mais il me prouve que je ne le fais pas et j'en viens à me demander si revenir dans leur vie fut une bonne idée finalement, et pourtant de mon côté c'est sans aucun doute la plus belle chose qui me soit arrivée depuis des années. Sauf que ce n'est pas le cas pour Caleb, loin de là. Je lui ai fais du mal, beaucoup de mal et j'en ai conscience, mais je découvre aussi que je n'y arrive plus avec lui. Je ne sais pas ce qu'il veut, je ne sais pas ce dont il a besoin, je ne sais même pas comment me comporter avec lui parce qu'il m’envoie des signaux contradictoires et je ne m'en sors plus. « Parce que tu croyais vraiment qu’en revenant neuf ans plus tard j’allais t’accueillir les bras grands ouverts ? Arrête, sois pas si naïve, tu l’as jamais été. T’es en train de me prendre mon fils comment est-ce que tu veux que je réagisse ? » Ses mots sont durs alors que ses gestes sont tendres, j'essaye, j'essaye vraiment mais quoique je dise il semble réagir d'une manière que je ne lui connaissais pas, avec froideur, avec dureté et venant de lui tout les mots sont plus durs à encaisser.« Je te prends pas Nathan, et j'en ai jamais eu l'intention, je te l'ai déjà dis et je te le redis, je ne suis pas là pour te prendre Nathan, c'est ton fils et je ne suis rien pour lui alors arrête de penser ça Caleb parce que je ne ferais jamais ça.. » J'en ai pas l'intention et pas le droit de toute façon. Mais Nathan est son fils, Caleb est le seul parent que Nathan a connu toute sa vie, le seul en qui il peut se fier pour les choses importantes, je ne suis rien et Caleb vient de me le rappeler durement, j'ai neuf ans de retard, ils n'ont plus besoin de moi, ni Caleb, ni Nathan. « Je ne t'ai jamais demandé de m’accueillir les bras grands ouverts, je ne pensais même pas que tu accepterais de me parler, je n'ai jamais osé espérer autant parce que je sais que ce que j'ai fais est inexcusable et impardonnable, mais je crois qu'à force de passer du temps avec vous je me suis mise à croire que peut-être il y avait de l'espoir. J'ai été conne visiblement. » Très conne, même mais pour une fois je ne suis pas la seule en tord parce qu'il m'a laissé revenir dans sa vie et dans son lit, il m'a laissé créer un lien avec Nathan et aujourd'hui j'ai l'impression qu'il regrette que je sois là. Parce que plus ça va plus sa rancœur se fait ressentir dans ses paroles. Sa rancœur et sa douleur et c'est bien parce que je sens qu'il souffre que je prends sur moi, que j'encaisse ses reproches, ses mots plus ou moins justes, parce que je l'ai fais souffrir et que je dois en assumer les conséquences. Mais j'ai mal moi aussi, mal de le voir me détester de la sorte, de voir comment il me perçoit, d'entendre la manière avec laquelle il me parle. De savoir qu'il est là si proche et pourtant si loin de moi. Je voudrais le rendre heureux, sauf que je le fais souffrir encore et encore et au lieu de lui faire du bien, je lui fais du mal. J'en suis certaine désormais. « Ça fait bien longtemps que je n’ai pas été heureux Alex. » La culpabilité remonte en flèche en moi, encore. Mais c'est surtout de l'émotion sincère et de la peine que je ressens pour lui. J'ai envie de le prendre dans mes bras, j'ai envie de lui dire à nouveau à quel point je suis désolée, à quel point je me déteste de l'avoir abandonné, à quel point je l'aime, à quel point j'ai envie qu'il soit heureux et que je ferais tout mon possible pour l'y aider mais c'est moi la responsable de tout et je ne peux pas lui dire tout ça. Parce que je doute qu'il ait envie d'entendre que je l'aime alors qu'il est en train de me repousser de me faire comprendre que j'ai tout foiré en partant et que je foire de nouveau tout en revenant. Je doute qu'il ait besoin d'entendre ce que moi je ressens, alors qu'on parle de lui et que j'ai vraiment envie de penser à lui avant tout. « Tu mérites d'être heureux Caleb. Je l'ai toujours pensé et ça ne change pas, tu t'es sacrifié pour Nathan mais il est grand maintenant, il est temps que tu penses un peu à toi non ? A ce que tu veux et ce dont tu as besoin pour être heureux. » Que ce soit avec moi ou avec quelqu'un d'autres, que ce soit en me demandant de sortir de sa vie définitivement pour qu'il puisse enfin tourner la page, quoiqu'il ait besoin je suis prête à l'accepter mais il faut qu'il le sache pour pouvoir aller de l'avant. Pour pouvoir être heureux parce que je n'aime pas le voir si mal et ne rien pouvoir faire pour l'aider. Et pire encore, me dire que c'est parce que je suis là qu'il souffre c'est violent, parce que je tiens à lui sincèrement mais il ne veut pas de moi, je crois que je dois me résoudre à comprendre que tout est fichu entre nous parce qu'il me déteste plus qu'il ne m'aime et que ma présence le perturbe plus qu'elle ne l'apaise. C'est du moins ce que je pense et je m'attends à ce qu'il me demande de partir alors je prends les devants et je lui demande s'il veut que je le laisse seul. « Non. » Y'a rien de logique ce soir, mais je ne bronche pas, je ne lui dis pas que depuis plusieurs minutes il se montre dur avec moi, que son comportement me pousse à me demander ce que je fais là. Je ne fais que le regarder alors qu'il semble sur de lui dans sa réponse. Non, il ne veut pas que je le laisse seul. « Je sais que je suis tout le temps contradictoire, je sais que tu ne dois rien comprendre mais crois-moi, moi aussi je suis complètement paumé. Mais s’il te plaît non, ne pars pas. » Je lève un sourcil surprise par ses mots, surprise qu'il avoue être contradictoire, qu'il se mette à ma place et qu'il comprenne que je puisse être perdue. Je suis surprise et touchée surtout, même si ses mots n'effacent pas tout. Il me regarde et j'en fais de même. « Je suis désolé je sais que je suis injuste avec toi. » Je lève les épaules doucement et je tente de lui sourire légèrement. « Ne t'excuses pas, tu dis juste ce que tu penses. » Ça fait mal, c'est parfois injuste oui, mais si c'est ce qu'il pense alors j'encaisse et je me tais, je n'ai finalement que ça à faire parce que tout ça c'est ma faute. S'il me déteste autant c'est ma faute et je préfère qu'il dise les choses si au moins ça peut le soulager un peu c'est une chose positive. Et si je ne m'attendais pas à ses excuses, je m'attendais encore moins à ses lèvres qui se posent sur ma joue puis sur mon front. Deux baisers tendres, qui arrivent après des mots qui ne l'étaient pas vraiment. Oui il est contradictoire, mais dans ce sens, je ne vais pas m'en plaindre au contraire. Je ferme les yeux quelques secondes, silencieuse, je ne veux surtout pas gâcher ce moment. « Reste avec moi cette nuit s’il te plaît, j’ai pas envie d’être seul. » J'ouvre les yeux pour le regarder. Il ne veut pas être seul et je préfère que ce soit avec moi qu'il comble sa solitude alors même s'il risque de me repousser dans pas longtemps, j'accepte de rester là avec lui. Ma main se pose sur son visage doucement pour caresser sa barbe tout en gardant mes yeux dans les siens. « Je ne vais nul part, je suis là et je reste avec toi. » Un moyen pour moi de le rassurer pour ce soir mais aussi pour le futur, je voudrais lui dire qu'il peut m'appeler quand il le veut, qu'il n'est plus seul que je suis là mais à la place je me contente de venir me coller contre lui, ma main qui se pose sur sa cuisse presque par habitude alors que ma tête se pose sur son épaule. « Je me sens bien avec toi. » Il ne m'a pas répondu, il ne m'a pas dit si je lui faisais plus de bien que de mal, mais moi je lui dis ce que je ressens. Je lui dis à quel point je suis bien avec lui, parce que je retrouve cette tendresse entre nous, ces moments si calmes auprès de lui. « Tant que tu auras envie que je fasse partie de ta vie je serai là, tu n'es plus seul Caleb. » Je voudrais lui dire à quel point je m'en veux d'avoir tout gâché, parce que je réalise qu'on avait vraiment tout pour être heureux mais ça ne l'aidera pas, et ça ne m'aidera pas non plus. Ressasser le passé, rappeler tout les regrets, c'est trop tard pour ça désormais et à défaut de pouvoir lui dire tout ça, je voudrais qu'il sache que désormais dès qu'il se sentira seul, je serais là, s'il veut de moi parce que je ne peux pas rattraper mes erreurs mais je peux tenter d'atténuer les conséquences. « De quoi as-tu envie là maintenant ? » Il n'a pas été heureux depuis longtemps, et bien je vais essayer de lui donner un peu de bonheur, passager, bref mais l'obliger à penser un peu à ce dont il a envie pour une fois. Ce n'est ni Nathan, ni moi, ni personne, c'est juste lui, ses envies, ses besoins, son bonheur parce qu'il est bien trop malheureux et que je ne supporte pas de le voir ainsi.
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« Pourquoi tu m'as laissé revenir dans votre vie si c'est trop tard ? » Sa question est légitime et je ne peux pas lui reprocher de me la poser puisque je n’ai absolument aucune idée de la réponse que je vais lui apporter. Moi non plus je ne sais pas réellement pourquoi je l’ai laissé entrer dans nos vies. Enfin si, au fond je le sais. Parce que j’ai encore des sentiments pour elle, parce que je veux qu’elle reste avec moi mais sans être trop proche de Nathan parce que l’idée de le voir s’éloigner de moi pour se rapprocher d’elle me terrifie au plus haut point. Même si c’est déjà ce qu’il fait au final. J’hausse les épaules et je la regarde sans trop savoir quoi lui répondre. Je la fixe comme un idiot depuis qu’elle m’a posé cette question et je suis sûr qu’on pourrait me confondre avec une statue tant je suis immobile. « Parce que j’ai besoin de toi ? » Une réponse peu assumée prononcée tout doucement et surtout une réponse complètement contradictoire avec ce que je viens de lui dire. Mais dans le détail pas si contradictoire que ça. Caleb Anderson, le père célibataire de Nathan n’a pas besoin d’elle non. C’est l’homme qui a besoin d’elle à ses côtés. Parce qu’elle me fait me sentir bien même quand je suis triste. Parce qu’elle est l’une des rares personnes ayant réussi à me faire sourire ainsi depuis bien des années. Parce qu’elle ses yeux me font toujours craquer, parce que même après toutes ces années sa beauté peut presque encore m’intimider un peu. Parce que mon cœur bat encore à la chamade quand ses lèvres se posent sur les miennes et il est toujours prêt à exploser quand on fait l’amour. Aussi parce qu’avec elle, je fais l’amour et c’est plus qu’une simple partie de sexe sans sentiments et sans lendemain. Parce que je suis toujours incapable de décrocher mon regard quand mes yeux sont perdus dans les siens. Parce que je rêve encore de la douceur de sa peau et j’entends toujours son rire quand je rêve ou quand je suis perdu dans mes pensées. Parce que son accent anglais me fait toujours autant craquer, parce que son corps me fait toujours complètement perdre la tête. Parce que malgré toutes ces années, malgré tout ce qu’on a vécu tous les deux, malgré la rancœur malgré les déceptions et toutes les larmes qui ont coulées, je suis encore et toujours complètement fou amoureux d’elle.
Sauf que parfois l’amour n’est pas suffisant et je pense que ma relation avec Alex le prouve sans aucun mal. « Je te prends pas Nathan, et j'en ai jamais eu l'intention, je te l'ai déjà dis et je te le redis, je ne suis pas là pour te prendre Nathan, c'est ton fils et je ne suis rien pour lui alors arrête de penser ça Caleb parce que je ne ferais jamais ça.. » Elle semble sincère et finalement je n’en doute même pas vraiment. Je crois qu’elle pense tout ça sincèrement. « T’en es pas consciente mais c’est pourtant vraiment ce qui est en train de se passer. Il veut passer tous ses week-ends chez toi, il parle tout le temps de toi et de ce qu’il pourra faire avec toi la prochaine fois que vous vous voyiez. Peut-être que tu t’en rends pas compte mais si, finalement sans même vraiment le vouloir t’es en train de l’éloigner de moi. » Mais je n’en veux pas à Nathan, il a vécu neuf ans sans sa mère alors maintenant qu’il l’a avec lui je comprends qu’il veuille apprendre à la connaître. « Je ne t'ai jamais demandé de m’accueillir les bras grands ouverts, je ne pensais même pas que tu accepterais de me parler, je n'ai jamais osé espérer autant parce que je sais que ce que j'ai fais est inexcusable et impardonnable, mais je crois qu'à force de passer du temps avec vous je me suis mise à croire que peut-être il y avait de l'espoir. J'ai été conne visiblement. » Je secoue la tête en lui répondant sans laisser une seconde de blanc. « Non. T’as pas été conne. » Je lui assure, tout en la regardant dans les yeux. En lui disant ça je lui fais comprendre demi-mots qu’elle n’avait pas tort, qu’il y a de l’espoir. Parce que malgré tout, je l’aime toujours et même si je suis perdu entre mille sentiments contradictoires ce que je ressens pour elle je ne le remets absolument pas en cause.
C’est finalement un tout autre tournant que prend cette soirée. Le bonheur, être heureux, je ne me souviens pas de ce que tout ça peut procurer. La dernière fois que j’ai été réellement heureux c’était il y a plusieurs années. Pourtant j’aime Nathan je vous assure, mais j’ai tout sacrifié pour lui, pour l’élever. Pour qu’il puisse vivre comme il le veut j’ai décidé de sacrifier ma propre vie. « Tu mérites d'être heureux Caleb. Je l'ai toujours pensé et ça ne change pas, tu t'es sacrifié pour Nathan mais il est grand maintenant, il est temps que tu penses un peu à toi non ? A ce que tu veux et ce dont tu as besoin pour être heureux. » Les yeux perdus dans le vide je secoue la tête à la négative. « Il n’a que neuf ans il a encore besoin de moi, je ne peux pas l’abandonner comme ça. » Oui, je sais qu’elle ne m’a jamais demandé de faire ça. « Et puis de toute façon je ne pourrais plus jamais être heureux. » C’est d’un air résigné que je lui dis toutes ces choses et je les pense réellement. Je suis fichu, je ne pourrais plus jamais être heureux alors à quoi bon risquer de dénigrer mon fils pour mon propre intérêt ? Je n’en vaux pas le coup de toute façon. Et puis il y a autre chose dont je suis sûr : je ne veux surtout pas qu’Alex parte pour me laisser seul ce soir et ça, je n’hésite pas une seule seconde pour le lui dire. « Ne t'excuses pas, tu dis juste ce que tu penses. » Elle essaie de me trouver des excuses et ça, je ne l’accepte pas. « Ça ne me donne pas le droit d’être méchant avec toi. » Je suis devenu l’un de ces connards, si quelqu’un l’aurait cru un jour. Mais j’insiste, je lui demande de rester et je pense même qu’on peut dire que je la supplie de rester. Sa main sur ma joue ses doigts dans ma barbe et mes yeux complètement perdus dans les siens, voilà, comme je le disais tout à l’heure, mon cœur s’accélère et je suis hypnotisé par ses yeux. « Je ne vais nul part, je suis là et je reste avec toi. » Je ferme les yeux juste un quart de secondes comme si ses mots représentaient une véritable délivrance pour moi. Mes mains se posent sur ses cuisses alors que mes doigts caressent ses genoux. « Je me sens bien avec toi. » Je déglutis, mes yeux sont toujours fermés, j’hésite mais je finis par lui répondre. « Moi aussi. » En ce moment oui je me sens bien avec elle. Même si ce n’est pas toujours flagrant et même si c’est vraiment compliqué. « Tant que tu auras envie que je fasse partie de ta vie je serai là, tu n'es plus seul Caleb. » Cette fois je la regarde quand elle me dit ça. Une nouvelle fois mes yeux sont perdus dans les siens et alors qu’une de mes mains remonte vers son visage la deuxième caresse avec tendresse sa cuisse. Mes yeux glissent sur ses lèvres mais je ne sais pas quoi lui dire alors je la remercie avec ces simples gestes, des caresses dont elle a été la seule femme qui en a bénéficié de ma part. Avec tant de tendresse dans les gestes et dans le regard, il n’y a que pour elle que je peux agir ainsi. « De quoi as-tu envie là maintenant ? » Une simple question que je n’ai pourtant pas entendue depuis de longues années. « Toi. » Sans qu’il n’y ait même réellement un sous-entendu sexuel dans ma réponse bien que, oui, j’ai envie d’elle tout comme j’avais toujours envie d’elle à l’époque. « Je veux juste que tu sois avec moi ce soir, cette nuit et demain matin quand je me réveillerai. C’est tout ce que je veux. » Requête assez simple de ma part et mes lèvres se posent sur les siennes pour lui offrir un baiser tendre. Débordant de tendresse, sans être trop langoureux mais tout de même un petit peu. Tout juste assez pour qu’elle comprenne qu’il n’y avait cette fois pas de sous-entendu déplacé dans ma réponse. Je fais durer le baiser un maximum de temps mais contrains de m’éloigner de son visage pour nous permettre à tous les deux de respirer un peu je ferme les yeux quelques secondes comme pour m’aider à me remettre de ce baiser et je finis par me lever. Je lui tends la main pour qu’elle se lève à son tour et sans lâcher sa main je l’emmène avec moi dans ma chambre. Endroit qu’elle connait déjà très bien, mais elle n’y a finalement jamais passé une nuit entière.
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J'ai plus beaucoup d'espoirs dans ma vie, il y a même eu une période de ma vie ou j'en avais plus du tout, prête à tout abandonner, prête à cesser de vivre mais aujourd'hui, je suis là avec eux. Aujourd'hui, j'apprends à connaître Nathan, j'apprends à découvrir le petit garçon si joyeux et si adorable qu'il est devenu. Pas grâce à moi. Mais, je profite du temps avec eux, sauf que Caleb ne semble pas apprécier ma présence. Du moins, à un moment il l’apprécie et à l'autre il me repousse et me fait comprendre que je n'ai pas ma place ici. C'est dur à gérer, dur à accepter et surtout dur de se dire que quoique je fasse, quelque soient mes intentions, je lui fais du mal et je lui impose ma présence. Je ne veux plus lui faire de mal, pas alors que je lui ai déjà gâché la vie il y a de ça plusieurs années maintenant. Et aujourd'hui, je reviens avec de meilleures intentions mais toutes les bonnes intentions du monde ne pourront pas rattraper tout le mal que je lui ai fais. Je m'en doute ou du moins je m'en rends compte à son attitude distante, froide bien qu'il y ait des moments de proximité intense. Rien ne peut rattraper le temps perdu, mais pourtant j'y ai cru sauf que c'est trop tard visiblement. Définitivement trop tard mais alors pourquoi je suis là ? C'est la grande question, celle qui semble le paralyser, qui le laisse sans voix trop longtemps même pour lui. « Parce que j’ai besoin de toi ? » Si doucement prononcée qu'elle n'est presque pas suffisante pour combler le silence, mais si les mots sont murmurés, ils ont un impact pourtant très fort sur moi. Et je relève la tête vers lui, oubliant quelques secondes ses derniers mots plus durs pour me concentrer sur ceux ci. Il a besoin de moi ? Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il veut ? Qu'est-ce que je peux faire pour l'aider ? Comment il a besoin de moi ? Autant de questions qui me viennent, autant de questions qui seront sans réponses puisqu'elles ne sont pas posées, parce que je n'ai pour le moment pas besoin de ces réponses dans l'immédiat. Parce que pour le moment tout ce que je veux c'est me dire qu'il a besoin de moi, et que pour une fois je peux répondre à l'un de ses besoins. Je ne sais pas comment, mais je veux essayer, parce qu'il vient de me montrer que tout n'est pas trop tard, parce qu'il n'aurait pas besoin de moi si c'était trop tard non ? Je pose une main sur la sienne, doucement pour éviter de lui imposer un geste qu'il n'aurait pas envie, sans un mot mais par ce geste je lui prouve que j'entends ses mots et que s'il a besoin de moi, je suis là. Physiquement présente pour lui mais aussi émotionnellement, concentrée pour l'aider à aller bien, pour l'aider à aller mieux alors que je sais que je suis responsable de son mal-être actuel. Et il me le prouve dans ses paroles que ma présence n'est pas simple à gérer pour lui bien au contraire.
« T’en es pas consciente mais c’est pourtant vraiment ce qui est en train de se passer. Il veut passer tous ses week-ends chez toi, il parle tout le temps de toi et de ce qu’il pourra faire avec toi la prochaine fois que vous vous voyiez. Peut-être que tu t’en rends pas compte mais si, finalement sans même vraiment le vouloir t’es en train de l’éloigner de moi. » Caleb a besoin de moi, il vient de me l'avouer et après les mots de Caleb, je me dis que dans un sens Nathan aussi doit avoir un peu besoin de moi même si je ne veux pas le voir ainsi, même si on ne l'avouera pas comme ça mais il apprécie passer du temps avec moi et c'est plus que réciproque sauf que celui qui en souffre de ce lien qui se crée entre Nathan et moi c'est Caleb. Encore et toujours lui qui souffre et je m'en veux de lui infliger ça. Je m'en veux qu'il ait l'impression d'être délaissé par ma faute, qu'il ait l'impression que je lui vole son fils alors que je n'ai jamais eu l'intention de faire une telle chose. « Je te l'ai dis, quand il est avec moi, il me parle énormément de toi, de ce que vous avez déjà fait tout les deux, il me raconte ses souvenirs et c'est de toi qu'il parle. Tout ça c'est nouveau pour lui, et pour toi mais je t'assure que tu ne risques rien. Tu as un fils qui t'aime tellement, tu es tout pour lui, son seul repère alors il reviendra toujours vers toi. » Le rassurer ça n'a jamais été mon fort, rassurer les gens globalement c'est pas mon fort mais le voir ainsi, le sentir ainsi si perdu me pousse à chercher en moi des ressources que je n'ai pas forcément parce que je lui ai dis, je ne veux pas le blesser, je ne veux pas l'éloigner de Nathan, je ne veux pas chambouler sa vie. Enfin ça pour la dernière partie je sais que c'est raté mais j'aimerai me dire que je chamboule sa vie pour le meilleur désormais mais c'est loin d'être vrai, loin d'être aussi simple. Il m'a laissé entrer dans sa vie, il m'a proposé de manger avec eux, puis il m'a invité chez lui, puis tout a été si vite, si intensément. Je ne regrette rien, ni ce jour là, ni les suivants, mais c'est loin d'être réciproque je crois. Parce que lui semble parfois heureux que je sois de retour, et parfois détester que je sois là et c'est loin d'être évident comme situation mais rien n'est jamais simple et puis c'est moi qui ait tout compliqué il y a neuf ans en partant du jour au lendemain, en laissant Caleb et ce bébé, en quittant la maternité sans eux et en quittant Brisbane. Toute cette situation est si merdique à cause de moi, à cause de ce que j'ai fais et j'ai été conne il y a neuf ans, et je le suis aussi aujourd'hui en débarquant et en croyant que parce qu'il me laisse passer du temps avec Nathan, que parce qu'il couche avec moi, l'espoir est permis. J'ai été conne de me faire de faux espoirs, mais il m'a aidé à y croire, à m'accrocher à eux. « Non. T’as pas été conne. » Bien sûr que si, la preuve j'ai cru qu'il pourrait me pardonner, c'est vraiment être conne ça non ? De l'espoir pour moi, il n'y en a plus, pas grave j'ai renoncé à l'idée d'être heureuse, je ne le mérite pas de toute façon mais eux c'est une autre histoire. Je le regarde. Et son regard semble sincère. Il semble sincèrement croire que je ne suis pas conne, alors si je ne suis pas conne ça veut dire que l'espoir est permis ? Et après ses aveux 'j'ai besoin de toi', il me fait croire que l'espoir existe. C'est dangereux ça Caleb. Pour toi comme pour moi. L'espoir ça fait mal, espérer c'est laisser une place au désespoir, à la désillusion et si je sais que je ne suis pas douée pour gérer tout ça, c'est surtout à lui que je pense et plus je le côtoie, plus je passe du temps avec lui, plus je me rends compte qu'il me semble si mal que je doute qu'il puisse surmonter une nouvelle déception. Et je me promets de tout faire pour lui éviter ça. Je ne sais pas comment je vais faire, mais il a besoin de moi ou du moins il a peut-être besoin de moi, je ne sais pas comment mais j'essaye d'être là pour lui. J'essaye de l'aider à penser à l'idée d'être heureux, parce qu'il mérite de l'être. Il mérite de vivre pour lui un peu, parce que j'ai bien conscience qu'avec mes choix je l'ai obligé à mettre sa vie entre parenthèse pour s'occuper seul d'un bébé mais Nathan n'est plus un bébé. Et Caleb mérite de pouvoir penser un peu à lui désormais, sauf que je sais qu'il ne le fera pas de lui même et qu'il va falloir l'y aider un peu sans doute. Parce qu'il aura toujours le bonheur de quelque d'autres à faire passer en priorité et là c'est le bonheur de Nathan. « Il n’a que neuf ans il a encore besoin de moi, je ne peux pas l’abandonner comme ça. » Il interprète un peu vite mes paroles, et je serais bien mal placée pour sous-entendre qu'il doit abandonner son fils pour être heureux non ? « Il serait le premier heureux de te voir sourire et être heureux tu sais et ça ne serait pas l'abandonner que de faire en sorte d'être plus épanoui au contraire. » Et ça je n'ai pas prétendre connaître Nathan pour ça, il le dit, il fait remarquer quand son père semble plus souriant, il sourit quand il voit son père sourire. Mais ça Caleb ne semble pas encore totalement prêt à le comprendre et surtout il semble même totalement résigné à l'idée d'être heureux. « Et puis de toute façon je ne pourrais plus jamais être heureux. » Une phrase qui me fait mal à entendre. Vraiment mal parce qu'il n'a pas le droit de renoncer à l'idée d'être heureux, pas lui. Et je fais comment pour l'aider à être heureux s'il refuse même de penser à cette idée ? Et si c'était à ça que je pouvais servir, ou du moins en ça que je pouvais l'aider. Le forcer à penser à lui. L'aider à se détendre. L'amener à se questionner sur ce qu'il veut pour être heureux. Que ce soit moi ou quelqu'un d'autre ou même autre chose, peut importe finalement, tout ce que je veux, c'est l'aider à être heureux, j'ai réussi un peu à l'époque alors peut-être que je peux le faire aujourd'hui encore. Je me sens si coupable, si mal, si honteuse et je me déteste tellement de lui avoir fait si mal qu'il semble n'avoir plus d'envie de vivre pour lui mais uniquement pour son fils. « Dis pas ça s'il te plaît. Tu ne peux pas penser ça, tu ne peux pas être résigné à ce point, abandonner l'idée d'être heureux, c'est pas possible Caleb. » Je ne veux pas voir cette lueur de vie ne plus briller dans ses yeux, je ne veux pas me dire qu'il renonce à être heureux, je ne veux pas me dire que ses sourires ne sont des éclats éphémères, je ne veux pas me dire qu'il a renoncé, pas lui. Et je sais trop bien ce que ça peut faire de perdre tout espoirs. Je pourrais lui dire que Nathan mérite un père heureux mais je sais que ces mots seraient déplacés alors je me tais, et je le laisse plutôt me retenir, me dire qu'il ne veut pas que je parte parce que ça aussi c'est des mots qui comptent énormément. Il s'excuse, chose que je refuse. Je ne veux pas qu'il se sente coupable de m'avoir mal parlé alors que je mérite plus ou moins ses mots, je mérite sa haine ça c'est sur et pourtant il refuse d'être méchant avec moi. « Ça ne me donne pas le droit d’être méchant avec toi. » Je secoue la tête légèrement. « Tu es pas méchant tu as juste mal. » Je lui dis ces mots avec douceur, comme pour lui faire comprendre que de 1 – je ne lui en veux pas et de 2 – j'ai compris qu'il allait mal et je suis prête à encaisser beaucoup de choses parce que je sais que c'est sa douleur qui le fait réagir ainsi. Il a mal, il est mal et il me touche énormément par la fragilité qu'il dégage quand il me demande de rester. Par la douceur de ses gestes, de ses mots, de ses regards aussi alors qu'il semble si perdu. Et je suis prête à me perdre avec lui, je suis prête à tout pour lui. Il a besoin de moi, il a besoin que je reste, il a exprimé un besoin et je vais tout faire pour combler ce besoin. Pour le rassurer au moins ce soir. Pour l'aider à se sentir un peu moins mal si je peux faire ça au moins pour quelques heures alors je le fais sans hésiter une seconde. Parce que perdue dans ses yeux, mes mains sur son visage je retrouve une lueur de douceur dans son regard, dans son visage qui semble un peu moins tendu et c'est ce que je veux lui apporter. Je n'irais nul part, je suis là et je reste là avec lui. Ce sont les mots que je lui dis, pour le rassurer, pour qu'il se détende un peu et aussi parce que de toute façon je n'ai envie d'être nul part ailleurs à cet instant précis. Parce que je suis bien avec lui. « Moi aussi. » Ses mains qui caressent mes genoux, un geste si habituel pour nous, enfin pour l'ancien nous, et qui prends un tout autre sens ce soir. Une tendresse que je retrouve chez lui, une douceur qui se dégage de chacun de ses gestes, et si ses mains ont déjà caressé mon corps depuis mon retour, cette attitude c'est celle qu'avait Caleb à l'époque, quand il était amoureux, quand il m'aimait comme un fou, quand tout chez lui n'était que douceur, bonheur et amour. Je caresse son avant bras du bout des doigts, doucement, je profite de ce moment pour le sentir si proche de moi, je profite de cet instant si calme et si tendre entre nous, je crois qu'il en a besoin et je suis sûre que moi j'en ai besoin et envie. J'ai envie de ce moment, de cette tendresse entre nous, de ces gestes si simples et pourtant si pleins de sens, mais lui de quoi il a envie ? Et c'est bien pour ses envies que je suis là, pour savoir ce qu'il veut avant ce que je veux alors je lui demande. Comme ça sans prendre de détours. De quoi a-t-il envie ? « Toi. » Je crois qu'un léger sourire s'affiche sur mes lèvres, un sourire incontrôlé mais sa réponse me touche vraiment et je ne peux pas cacher l'effet que ce simple mot peut avoir sur moi. « Je veux juste que tu sois avec moi ce soir, cette nuit et demain matin quand je me réveillerai. C’est tout ce que je veux. » Je n'ai pas le temps de lui répondre que ses lèvres se posent sur les miennes, et je lui réponds par un geste simple, je lui rends son baiser. Je glisse mes mains sur sa nuque, laissant mes doigts glisser sur sa nuque alors que je prolonge encore un peu le baiser. Il a initié le mouvement et je lui montre que je n'attendais que ça, que tout ce qu'il veut je le veux aussi finalement. Que je veux lui donner ce qu'il demande et plus encore. Il met fin à ce baiser et je le regarde alors qu'il ferme les yeux, moi je le fixe et je réalise à quel point j'aime cet homme, à quel point j'ai besoin de ses baisers pour me sentir vivante mais je ne lui dis pas, parce qu'il n'est pas question qu'il pense à moi alors qu'il faut l'aider à penser un peu à lui maintenant. « Je serai là à ton réveil. Je n'ai aucune intention de partir pas après tout ce que tu viens de me dire, je ne veux pas te laisser seul, j'ai envie d'être à tes côtés ce soir. » J'ai envie d'être à ses côtés tout court Il se lève et je prends la main qu'il me tends sans hésiter une seconde. Quoiqu'il ait envie pour nous, quoiqu'il ait besoin, quoiqu'il désire, je veux être là pour lui, parce que je n'aurais jamais osé lui demander de rester pourtant j'en avais envie, tellement envie. Juste m'endormir dans ses bras, c'est quelque chose qui m'a énormément manqué et c'est à ça que je pense en le suivant jusque dans sa chambre. « Merci de me laisser rester dormir ça me touche beaucoup. » Je lui murmure ces mots doucement alors que l'on passe devant la porte fermée de la chambre de Nathan. Je ne sais pas ce qu'il en pensera mais j'ai pas envie de penser à ça, pas envie de penser à autre chose qu'à l'idée de m’endormir contre Caleb. Et pourtant c'est en franchissant la porte de sa chambre que je me rappelle que quelques heures plutôt j'ai surpris une femme sortir de cette même chambre et je m'en veux de penser à ça à cet instant précis mais c'est plus fort que moi. Je vois son lit, et je ferme les yeux quelques secondes pour repousser cette image, cette pensée de savoir qu'une autre à toucher Caleb, s'est allongée dans son lit et à sans doute laisser son odeur et d'autres choses encore dans ces draps. Je tire sur la main de Caleb pour l'attirer contre moi, pour l'embrasser. Pour chasser les images de cette fille et de lui ensembles, pour éteindre ce sentiment de jalousie énorme que je ressens et qui est légitime même si au fond il ne l'est pas vraiment puisqu'on est pas ensemble Caleb et moi, bien que sa proposition soit étrange. Mais je veux oublier tout ça et le baiser que je lui donne est assez intense, j'ai besoin que ce soit lui et moi que je vois, que j'imagine, auquel je pense et ça fonctionne. Du moins ça fonctionne jusqu'au moment ou j'ouvre les yeux et que je vois son lit à nouveau, et tant pis si je viens à gâcher cet instant, mais je me résigne à lui dire, je ne peux pas dormir dans ces draps là. « Caleb, je reste dormir avec toi, mais je ne peux pas dormir dans ces draps je suis désolée je peux pas. » Déjà que l'idée de voir cette blonde dans son lit est difficilement acceptable mais l'idée de dormir au milieu de sa transpiration non merci. Je me rapproche de lui pour me blottir contre lui, mon front contre le sien, mes bras autour de sa nuque, je ne veux pas qu'il réagisse mal à mes paroles alors je lui montre que malgré mes propos, malgré les pensées que j'ai à ce moment et qui perturbe cet instant, j'ai encore envie d'être avec lui, peu importe ce qu'il a fait et avec qui, je veux être proche de lui et je reste là contre lui. « Et je ne peux pas dormir habillée non plus, tu me prêtes un tee-shirt ? » Voilà qui devrait lui prouver définitivement que je ne compte pas partir quoiqu'il ait pu faire dans ce lit, je vais dormir avec lui cette nuit, juste je lui demande des draps propres, que l'on salira peut-être ou peut-être pas, de toute façon tout ce que je veux c'est être auprès de lui et tenter de lui redonner envie de rire, envie de sourire, envie de croire au bonheur et envie de renoncer aux autres femmes aussi.
She eyes me like a Pisces when I am weak, I've been locked inside your heart-shaped box for weeks. I've been drawn into your magnet tar pit trap, I wish I could eat your cancer when you turn black
« Je te l'ai dis, quand il est avec moi, il me parle énormément de toi, de ce que vous avez déjà fait tout les deux, il me raconte ses souvenirs et c'est de toi qu'il parle. Tout ça c'est nouveau pour lui, et pour toi mais je t'assure que tu ne risques rien. Tu as un fils qui t'aime tellement, tu es tout pour lui, son seul repère alors il reviendra toujours vers toi. » C’est tout nouveau pour lui tout ça, oui c’est vrai et j’aimerais pouvoir me dire que s’il demande à passer autant de temps avec elle c’est en grande partie pour ça mais je n’en ai absolument aucune garantie. Peut-être que dans un an rien n’aura changé et qu’il voudra même passer une semaine sur deux chez sa mère, peut-être qu’il se sera encore plus éloigné. Je n’en sais rien et ce qui est le plus stressant c’est que je ne peux pas le savoir. Mais qu’elle me dise une deuxième fois à quel point il parle de moi me touche, bien qu’elle pourrait grossir ou embellir la vérité simplement pour me faire plaisir ou pour me rassurer. « C’est vrai ? » Je lui demande tout en levant la tête vers elle, et il doit aussi certainement y avoir une lueur d’espoir dans mes yeux, sûrement parce que je me dis que j’angoisse un peu trop mais je pense que ma peur est justifiée, non ? Nathan c’est toute ma vie et j’ai construit la mienne simplement en l’adaptant à mon fils. Je sais qu’il m’aime et si vous saviez à quel point moi j’aime mon fils plus que tout au monde. « Il serait le premier heureux de te voir sourire et être heureux tu sais et ça ne serait pas l'abandonner que de faire en sorte d'être plus épanoui au contraire. » Son raisonnement a du sens et à l’écouter parler tout semble tellement évident alors que quand j’y réfléchis plus sérieusement j’ai l’impression que finalement rien ne l’est. C’est pas si simple que ça bien que j’apprécierais que tout le soit, et avant de lui répondre je me ronge les ongles. « Je ne sais même pas de quoi j’ai besoin pour être heureux. » Mais ça c’est faux. Bien sûr que si je le sais. J’ai besoin d’amour, de tendresse et donc d’avoir une femme dans ma vie. J’ai besoin qu’Alex prenne une place plus sérieuse et plus importante mais je ne suis pas sûr d’être prêt pour ça. Et j’ai besoin d’une dernière chose ; certainement quitter ce travail dans lequel je ne m’épanouis pas et trouver un moyen pour cuisiner tout ce que je veux. C’est pas grand-chose, mais pourtant tout me semble tellement impossible à atteindre. « Dis pas ça s'il te plaît. Tu ne peux pas penser ça, tu ne peux pas être résigné à ce point, abandonner l'idée d'être heureux, c'est pas possible Caleb. » J’hausse les épaules sans oser la regarder. Je déglutis mais pourtant je sens les larmes me monter aux yeux mais il est hors de question que je commence à pleurer, alors je les retiens et je garde la tête baissée. C’est bien mieux comme ça.
J’ai mal oui, comme elle l’a dit mais je garde toujours en tête que mon mal-être ne me donne pas le droit de lui faire du mal en retour. J’ai envie de m’excuser encore une fois mais au lieu de ça je lui fais une autre demande. Quelque chose de simple, des mots que je n’ai pas prononcés depuis longtemps. Vraiment très longtemps. Je lui demande de rester avec moi cette nuit, je lui propose que l’on dorme ensemble. Elle est surprise ce qui semble logique mais quand elle accepte j’ai l’impression de ressentir toute la pression redescendre. Comme si un énorme poids quittait mes épaules. Des baisers aussi tendres comme celui que l’on vient d’échanger, je n’en ai pas eu beaucoup depuis neuf ans et celui-ci me fait frissonner et me procure tout un tas de sensation que j’avais presque oublié et j’ai une nouvelle fois l’impression qu’un deuxième poids s’enlève de mes épaules. « Je serai là à ton réveil. Je n'ai aucune intention de partir pas après tout ce que tu viens de me dire, je ne veux pas te laisser seul, j'ai envie d'être à tes côtés ce soir. » J’ouvre les yeux en entendant sa voix et avec la proximité de nos visages j’en profite pour la regarder. J’observe chaque centimètre de son visage et je m’attarde sur ses yeux qui ont toujours ce même effet sur moi qu’ils avaient dix ans auparavant. Sa main dans la mienne nous nous dirigeons doucement en direction de ma chambre. « Merci de me laisser rester dormir ça me touche beaucoup. » C’est une fois devant la porte Nathan qu’elle me chuchote ces mots et c’est avec un sourire que je lui réponds. Un vrai sourire, sincère et je ne suis pas sûr qu’il y en ait eu beaucoup ce soir. Il y a des jours comme ça, des journées plus difficiles que d’autres et celle d’aujourd’hui n’était clairement pas parmi les meilleures. Je referme la porte de ma chambre derrière nous et fini par lâcher sa main, un peu à contrecœur mais à peine quelques secondes plus tard Alex m’attire contre elle pour m’embrasser et si je ne m’y attendais pas ça n’est pas pour autant désagréable bien au contraire et c’est sans me faire désirer que je prolonge moi aussi ce baiser entourant sa taille de mes bras pour la ramener un peu plus vers moi. Mais toutes les bonnes choses ont une fin et ce baiser aussi, malheureusement. « Caleb, je reste dormir avec toi, mais je ne peux pas dormir dans ces draps je suis désolée je peux pas. » Alors qu’elle se blottit contre moi mes bras ne bougent pas et restent autour de sa taille alors que mes sourcils se froncent parce qu’il me faut un petit moment pour comprendre pourquoi elle refuse de dormir dans ces draps. « Oui, bien sûr excuse-moi… » Je m’éloigne immédiatement d’elle pour commencer à enlever les draps. « Désolé, je n’y ai pas pensé. » Peut-être même que j’avais presque oublié avoir couché avec une autre femme il y a seulement quelques heures je ne sais pas, ou bien mon esprit a préféré m’aider à l’oublier tant je déteste l’homme que je suis devenu. « Et je ne peux pas dormir habillée non plus, tu me prêtes un tee-shirt ? » Je pourrais lui faire une blague en lui disant qu’elle peut très bien dormir nue ou en sous-vêtements mais je préfère me taire et ce soir lui montrer qu’elle est bien plus qu’une femme au beau corps avec qui j’aime coucher alors je me contente d’hocher la tête et alors que les draps sont enlevés je lui donne un t-shirt pris dans mon placard et dépose un léger baiser sur son front. Je la laisse se changer, libre à elle de le faire dans ma chambre ou dans la salle de bain mais je change les draps comme elle me l’a demandé et une fois des draps propres en place je relève le visage vers elle pour la regarder et c’est un sourire qui s’étire sur mes lèvres. « J’avais oublié à quel point tu étais belle le soir avant d’aller te coucher. » Je lui avoue et toujours avec un petit sourire une main vient masser doucement ma nuque sans que je ne la quitte du regard. « Pas que tu ne sois pas belle les autres moments de la journée. » Je précise quand même tout en enlevant mon t-shirt et mon pantalon pour me retrouver en caleçon. Je m’assois sur le bord du lit et lui fais signe de s’installer à côté de moi. « Merci d’avoir accepté de passer la nuit avec moi. J’en ai vraiment besoin mais je pense que j’en ai envie aussi. » Je pense qu’il est important qu’elle sache à quel point j’en avais envie oui et depuis longtemps mais je n’étais certainement pas prêt à l’accepter.
SHE EYES ME LIKE A PISCES WHEN I AM WEAK, I'VE BEEN LOCKED INSIDE YOUR HEART-SHAPED BOX FOR WEEKS. I'VE BEEN DRAWN INTO YOUR MAGNET TAR PIT TRAP, I WISH I COULD EAT YOUR CANCER WHEN YOU TURN BLACK
« C’est vrai ? » Je secoue la tête avec certitude, je lui ai dis plusieurs fois et c'est la vérité. Je vois à son regard qu'il a besoin de réponse, qu'il a besoin de précision et sans doute d'être encore rassuré sur le fait que je ne compte pas lui prendre son fils et que même si je le voulais, le lien qu'il a avec Nathan est bien trop fort pour que je puisse venir interférer entre eux. Moi, je suis sûre de ce fait mais lui il en doute beaucoup trop visiblement. « Bien sur que c'est vrai. » Alors je prends le temps pour tenter de le rassurer. « Caleb, il a neuf ans et il n'a eu toute sa vie que toi, tu ne peux pas douter de ça. Toutes les premières fois dont il peut se souvenir c'était avec toi. Tout les petits détails de sa vie sont liés à toi, ses habitudes sont liées à toi, à l'histoire que tu lui racontais quand il était plus petit, au petit déjeuner que tu lui prépares, à ses noëls et ses anniversaires, aux sorties que vous avez fait tout les deux, tu es littéralement dans chacun de ses souvenirs parce que tu étais là toi et tu devais être présent pour deux. » Parce que je n'étais pas là. Parce que je les ai laissé seuls. Parce que Nathan n'avait pas de mère, parce que Caleb s'était retrouvé père célibataire du jour au lendemain. Parce que j'ai merdé et que Nathan et Caleb ont du vivre ces neuf années tout les deux. Et surtout parce qu'il est son père et que moi je ne suis rien. Du jour au lendemain il peut m'oublier, du jour au lendemain il peut me sortir de sa vie comme je l'ai fais moi. Il peut se venger en me rejetant, il peut se dire que finalement je ne mérite pas son pardon, il peut décider que je ne suis pas la personne qu'il veut dans sa vie. Il peut faire tout ça parce qu'il a grandi sans mère et qu'il a son père, il l'a toujours eu et il n'a jamais manqué de rien alors finalement si lui ne craint rien, ce n'est pas mon cas, mais je n'ai pas à me plaindre puisque tout est de ma faute et qu'aujourd'hui, je suis concentrée sur ce qu'ils veulent, Nathan comme Caleb et sur leurs besoins bien avant les miens. Alors une dernière fois et en fixant Caleb, je tente de lui faire comprendre qu'il ne risque rien. « Nathan t'admire beaucoup, et il t'aime énormément. » C'est une réalité que personne ne pourrait nier, il suffit de les voir quelques minutes ensembles, il suffit de voir comment Caleb regarde son fils et il suffit d'entendre Nathan parler de son père, il y a beaucoup d'affection entre eux et un lien fort que personne ne peut détruire et sûrement pas moi. Ils prennent soin l'un de l'autre, Caleb s'inquiète pour son fils mais je sais que Nathan s'inquiète presque autant pour son père du haut de ses neuf ans, il veut voir son père heureux, il veut le voir sourire et s'il pense que je peux le faire sourire, moi j'en doute. Je lui ai fais trop de mal pour être celle qui peut le rendre heureux. Et je ne sais pas comment le rendre heureux. « Je ne sais même pas de quoi j’ai besoin pour être heureux. » Lui non plus ne sait pas comment être heureux visiblement. Et, j'aurais aimé qu'il puisse dire qu'il avait besoin de moi pour être heureux, mais je suis assez réaliste pour savoir que ma présence ne lui apporte pas le bonheur qu'il mérite, et je pense même que c'est plutôt l'inverse. Ma présence le bouleverse dans son quotidien, ma présence l'amène à penser que Nathan s'éloigne de lui, ma présence nous fait du mal parce qu'elle nous rappelle tout ce que nous avons eu ensemble. C'est du moins le cas pour moi sauf que moi je sais ce que j'ai besoin pour être heureuse, du moins si je peux encore l'être réellement un jour. J'ai besoin de lui. De Nathan. De journée comme celle ci avec Nathan, de soirée comme celle là avec Caleb. Mais mon bonheur ne compte plus depuis si longtemps, ce que je veux, ce que je désire, il n'y a plus personne pour s'en soucier et comme je n'ai plus vraiment d'espoir, c'est finalement pas plus mal. Mais je me soucie de lui par contre. « Si tu ne sais pas ce dont tu as besoin, penses à ce que tu veux ce sera déjà un début. » Et si je ne suis pas celle dont il a besoin, j'espère être celle dont il a envie déjà. Je me contente de peu alors que je voudrais tant mais à quoi bon avoir de l'espoir alors que je suis celle qui nous a fait perdre espoir à tout les deux ?
Et pourtant de l'espoir il passe son temps à m'en donner un peu, et à me le reprendre. A être gentil et tendre, puis dur et froid. A me repousser et à se rapprocher, et si je ne comprends pas toujours son attitude, quand il me propose de rester dormir auprès de lui, j'accepte sans hésitation. J'accepte la proposition et je profite de chaque moment, de sa tendresse, de ses baisers, de son regard sur moi. De sa main qui prends la mienne et qui me guide avec douceur jusqu'à sa chambre. Pas de passion débordante, pas de corps qui se déshabillent pour se retrouver le temps d'un échange torride et qui se quittent encore essoufflés par tant de désir. Il y a du désir bien-sur mais ce soir c'est surtout la douceur et l'affection qu'il y a encore nous qui se fait ressentir. Dans nos gestes, dans nos regards, dans nos sourires et quand il me sourit ça me fait un bien fou. Lui qui semblait si mal, si triste, si résigné à l'idée d'être heureux, ça me fait tellement de bien de voir son sourire. « J'aime te voir sourire. » Mes doigts qui frôlent ses lèvres, qui caressent ses joues, qui regardent tout son visage se détendre un peu alors que le sourire le rends plus doux, plus attirant même. Et je me laisse entraîner dans sa chambre heureuse à l'idée de m'endormir dans ses bras, de dormir à ses côtés, sauf que mon sourire à moi disparaît un peu, beaucoup, au moment ou je réalise que ces draps ont déjà accueillis un autre corps féminin et pour des choses dont je ne veux pas avoir à penser. Et si j'essaye de faire passer ses pensées et ses images en l'attirant vers moi, en l'embrassant et en me blottissant contre lui, rien n'y fait. Les draps, cette blonde, le résultat de leurs échanges me dérangent encore et c'est à contre cœur que je lui avoue, désolée de devoir gâcher ce moment entre nous. « Oui, bien sûr excuse-moi… » Il met du temps avant de réagir mais quand il le fait il s'éloigne automatiquement de moi et je m'en veux parce que j'ai l'impression d'avoir vraiment tout gâché. « Désolé, je n’y ai pas pensé. » Je lève les épaules plus pour moi même, mais que j'aurais aimé ne pas y avoir pensé moi aussi. Mais il s'agite pour enlever les draps et je l'arrête en lui prenant le poignet doucement et en l'embrassant sur la joue juste pour lui montrer que je ne lui en veux pas. « C'est pas grave, je vais t'aider. » Et c'est finalement après avoir enlevé les draps que je lui demande un t-shirt parce que désormais il n'y a plus rien pour m'empêcher de rester à ses côtés cette nuit. Il me donne un de ses t-shirt et j'ai l'impression d'être de retour quelques années en arrière quand je passais mon temps chez lui et que je passais mes journées vêtue de ses t-shirts ou d'une de ses chemises. Je prends son t-shirt et je me dirige vers sa salle de bain pour me démaquiller, encore un geste que je n'ai plus fais chez lui depuis longtemps parce qu'habituellement je rentrais chez moi et je finissais la soirée ou plutôt la nuit toute seule et ça fait drôle tout ça mais c'est tellement plaisant de le retrouver dans sa chambre vêtue de son t-shirt prête à me glisser dans des draps propres. « J’avais oublié à quel point tu étais belle le soir avant d’aller te coucher. » Je lui souris doucement en le regardant même si j'ai du mal à le croire parce que je viens de me démaquiller mais ce genre de moment, de compliment, d'attention, de regard, c'est ce qui faisait notre couple et le fait qu'il me le dise ce soir précisément ça n'est pas anodin. Parce qu'il m'a vu plusieurs fois le soir, pas pour venir me coucher à ses côtés, mais il m'a vu sauf que visiblement il ne me regardait pas, du moins pas comme il le fait à cet instant précis. « Pas que tu ne sois pas belle les autres moments de la journée. » Je ris à sa précision et je me mords la lèvre quand je le vois se déshabiller devant moi sans se cacher, sans sembler en être gêné et je le regarde sans gêne moi non plus après tout il le fait devant moi c'est qu'il me donne l'autorisation de le regarder non ? Et puis on s'est vu nus un nombre incalculable de fois tout les deux alors je peux le regarder se déshabiller, même si ça a tendance un peu (beaucoup) à me donner des idées que je garde pour moi ce soir. « J'aime toujours autant te voir en caleçon devant moi. » C'était peut-être pas la remarque la plus intelligente que je pouvais faire à ce moment précis mais c'est pourtant sorti tout seul, et dit avec beaucoup de spontanéité. « Merci d’avoir accepté de passer la nuit avec moi. J’en ai vraiment besoin mais je pense que j’en ai envie aussi. » Je souris avec émotion à sa remarque. « Tu vois tu sais ce dont tu as besoin. » Pour quelqu'un qui ne semblait pas savoir ce dont il avait besoin ou envie, l'entendre me dire qu'il avait à la fois besoin et envie de passer la nuit avec moi, ça ne me laisse pas indifférente loin de là et mon cœur bat un peu plus vite. « Si tu savais comme j'en ai envie moi aussi. » Je lui murmure ces mots alors que je le rejoins sur le bord de son lit et que je m'assoies à quelques centimètres de lui ma cuisse contre la sienne. Durant une seconde j'ai hésité à m’asseoir sur ses genoux mais je ne veux rien précipiter, je veux juste profiter de ce moment qu'il m'offre et qui me fait un bien fou à moi aussi. « Et j'en ai besoin moi aussi. » Je ne veux rien lui imposer, je ne veux pas lui mettre de pression, ou faire passer mes désirs avant les siens, je me le refuse. Mais ce soir, puisqu'il se livre un peu à moi, j'en fais de même et je lui avoues à demi-mot ; j'ai besoin de lui. « Tu ne sais pas comment être heureux, j'aimerais essayer de t'aider à trouver ce qui peut te redonner le sourire Caleb si tu me laisses essayer. » J'aimerais qu'il me laisse être celle qui peut lui redonner le sourire et pas que pour quelques heures, ou pour une nuit. Je pose ma tête sur son épaule et je caresse son avant bras du bout des doigts. « Moi je sais que j'ai besoin de toi pour être heureuse. » De lui et de Nathan désormais. J'ai besoin de cette vie que j'ai fuis. J'ai besoin de ces deux hommes que j'ai laissé. J'ai besoin d'eux pour retrouver goût à une vie à laquelle j'ai depuis longtemps renoncé, ou du moins j'avais renoncé au bonheur de cette vie. Mais tout n'est pas perdu pour moi alors j'ose espérer que ce n'est pas perdu pour lui parce qu'il mérite d'être heureux Caleb et surtout je sais désormais que tant qu'il ne sera pas heureux, je ne pourrais pas l'être moi non plus. Je me laisse tomber sur son lit, les yeux qui fixent quelques secondes le plafond avant de se poser sur son dos, sur ses reins, sur le bas de son dos avant de retrouver un certain confort dans le blanc de son plafond. Je tire sur son bras pour qu'il s'allonge à mes côtés. Ma tête contre son torse, je n'avais jamais retrouvé ce sentiment de bien-être et d'apaisement que je ressens quand je suis dans ses bras, jusqu'à cet instant ou je retrouve tout ça. Je me détends contre lui. Je me détends sur lui. J'ai l'impression que pendant un instant tout mes problèmes, toutes ses années de souffrance que je me suis infligée ne comptent plus parce que je suis enfin là ou j'ai envie d'être. « Je t'aimerai toujours Caleb et je ferais n'importe quoi pour toi et pour Nathan, je vous ai fais souffrir mais je ferais tout pour vous offrir la meilleure vie possible à partir d'aujourd'hui. » Une confession murmurée du bout des lèvres, les yeux clos comme pour profiter encore un peu plus. Je donnerai ma vie pour vous. Ce sont des mots que j'ai retenu, que j'ai gardé pour moi mais ils sont pourtant sincères parce que ma vie ne vaut pas grand chose finalement à côté de la leur. Mais Caleb n'a pas à se préoccuper de moi, de mes états-d’âmes, de la manière avec laquelle je me vois, il a juste à savoir que je l'aime, que je suis là pour lui désormais et que je compte donner tout mon énergie et mon temps à tenter de me faire pardonner mes erreurs et à leur apporter de la joie et de l'amour, s'il m'en laisse l'occasion, parce que pour quelques moments comme celui ci, je suis prête à tout encaisser. Pour lui je suis prête à tout.
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Je l’écoute essayer de me rassurer et si je sais qu’en soit, elle a raison sur toute la ligne, y croire semble bien plus compliqué que ça. Ou du moins, m’en convaincre. Oui, je sais que Nathan m’aime et que nous avons tous les deux une relations forte et fusionnelle mais ça ne veut pas dire que celle-ci est indestructible. Et ce soir pour la première fois je n’ai pas envie de me battre, je ne lutte pas et je décide de redescendre mes barrières pour passer une nuit avec Alex. Pas comme on a l’habitude de faire. Simplement de m’endormir avec elle et l’idée de la savoir à côté de moi m’apaise beaucoup. Parce que je n’aime pas la solitude et pourtant je suis seul depuis des années, je me suis perdu dans cette solitude depuis de bien trop longues années. Et malgré ce moment où je me sens honteux et plein de culpabilité quand elle me demande de changer les draps je garde en tête que ce soir je vais m’endormir avec elle et ça suffit à me faire garder le sourire. « J'aime toujours autant te voir en caleçon devant moi. » Je souris doucement tout en levant les yeux au ciel et s’il y a bien une chose qui n’a pas changée c’est bel et bien ma réaction face aux compliments qu’on peut me faire. Mais venant d’Alex ils ont toujours bien plus de valeur. « Tu vois tu sais ce dont tu as besoin. » Je n’ai pas été tout à fait honnête avec elle tout à l’heure : si, je sais ce dont j’ai besoin pour être heureux : elle. Mais ça me terrifie au plus haut point, parce que la dernière fois que je lui ai laissé cette place dans ma vie elle m’a littéralement brisé et je me souviens encore tous les détails de notre conversation. De notre rupture. De toutes les larmes que j’ai versées quand elle me disait qu’elle ne voulait pas garder Nathan, quand elle m’a dit qu’il était préférable que l’on se sépare. Mais je ne dois pas penser à tout ça alors je secoue la tête comme pour m’aider à me ramener à la réalité. « Si tu savais comme j'en ai envie moi aussi. Et j'en ai besoin moi aussi. » Je lui souris doucement et je suis son mouvement des yeux quand elle s’assoit à côté de moi. « Tu ne sais pas comment être heureux, j'aimerais essayer de t'aider à trouver ce qui peut te redonner le sourire Caleb si tu me laisses essayer. » J’embrasse doucement sa joue et lui murmure quelques mots. « Je suis une cause perdue, tu perds ton temps avec moi. » À moitié vrai. « Moi je sais que j'ai besoin de toi pour être heureuse. » J’ai envie de lui dire que j’ai besoin d’elle moi aussi mais ça ne sort pas. Pas encore du moins. Je ne suis pas prêt à me mettre à nu face à elle. Ou du moins pas comme ça. Au lieu de ça je la regarde s’allonger sur mon lit, ses yeux parcourent son corps avec envie certes mais surtout avec une certaine admiration dans le regard. Parce qu’elle est belle, Alex. Parce que son corps me fait toujours perdre la tête. Je m’allonge avec elle, elle se colle à moi et cette proximité me fait un bien fou. « Je t'aimerai toujours Caleb et je ferais n'importe quoi pour toi et pour Nathan, je vous ai fais souffrir mais je ferais tout pour vous offrir la meilleure vie possible à partir d'aujourd'hui. » J’ai envie de lui répondre que moi aussi je l’aimerais toujours mais encore une fois les mots ne sortent pas. Alors au lieu de ça je l’embrasse doucement, tendrement, avec amour et passion. C’est par ce baser que je lui fais passer le message que je ne suis pas capable de prononcer à voix haute. C’est mieux que rien, non ?
Il est sûrement un peu trop tôt puisque quand j’ouvre les yeux mon réveil n’a pas encore sonné mais de la lumière commence à pénétrer dans ma chambre. Mais ce n’est pas ça la première chose que je remarque en me réveillant mais bien Alex qui est encore là. On a sûrement beaucoup bougé dans la nuit mais je me réveille tout de même collé à son corps et en la sentant dans mes bras. Je la regarde un instant, je caresse son visage et replace ses mèches de cheveux sans la quitter des yeux. Mes lèvres finissent par se poser sur son front avant que je ne commencer à bouger un peu dans le lit et je m’étire rapidement avant de regarder enfin l’heure. 6h45. Je soupire. Mon réveil ne sonne pas avant cinquante minutes mais je sais que je ne pourrais plus fermer l’œil. Je m’assois dans le lit, je passe une main dans mes cheveux qui sont de toute façon déjà en bataille mais je finis par me rallonger m’approchant d’Alex qui commence elle aussi à bouger. Je grimace parce que je m’en veux de l’avoir réveillé mais quand je la vois ouvrir les yeux c’est finalement un sourire qui se dessine sur mes lèvres. « Bonjour. » Je murmure doucement avant de venir lui voler un baiser. C’est elle que je regarde, incapable de porter mon attention ailleurs. « Désolé si je t’ai réveillée. Rendors-toi si tu veux. » Même si au fond de moi je n’ai vraiment pas envie qu’elle retourne dans les bras de Morphée. Je la regarde et je souris encore un peu. En l’espace d’une minute j’ai déjà souris plus qu’en une matinée entière ou bien même une journée. « T’as bien dormi ? » J’ai envie de l’embrasser mais je ne sais pas si elle partage mon envie. J’ai envie de la prendre encore dans mes bras et même de passer les prochaines heures avec elle. « Moi je crois que j’avais pas aussi bien dormi depuis des années. » Ce qui veut dire que je n’ai pas aussi bien dormi depuis notre dernière nuit passée ensemble. Mais je me lance, je m’approche encore d’elle et mes lèvres se posent sur les siennes pour échanger un premier baiser. Le premier de la journée. Un baiser tendre, doux, alors que mes mains se posent sur le bas de son dos que je caresse du bout des doigts.
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Caleb a beaucoup changé en dix ans. Il n'est plus celui que j'ai rencontré et pourtant par moment j'ai l'impression de retrouver l'homme dont je suis tombée amoureuse. Un sourire, un regard, un rire, un compliment, un geste, il se protège, il a mal Caleb, mais pourtant il y a quelque part derrière la souffrance, l'homme que j'ai aimé et que j'aime toujours. Je le retrouve ce soir depuis qu'il m'a demandé de rester avec lui ce soir, je le regarde avec tendresse et je ne peux pas m'empêcher de voir les petits détails qui me rappellent des souvenirs, qui me rappellent que Caleb est toujours l'homme que j'aime, qui me fait rire, sourire. Je le vois lever les yeux au ciel quand je le complimente, et je souris face à ce geste, il y a des choses qui ne changent pas et ça visiblement ça n'a pas changé. Je le regarde toujours, je profite de la vue sur son corps qu'il me donne, mais même si je m'attarde assez longuement sur ce corps, c'est vers son visage que mes yeux se posent quand il livre un peu à moi, un tout petit peu mais il me dit avoir besoin de passer la nuit avec moi. Besoin et envie. Je profite de cette confession pour me livrer à mon tour à lui, je n'attends pas de réponses précises de sa part, et je n'en ai même aucune, mais je sais qu'il a entendu ce que je lui ai dis et j'avais besoin de lui dire, comme j'avais besoin qu'il puisse l'entendre. « Je suis une cause perdue, tu perds ton temps avec moi. » Je secoue la tête, je n'aime pas qu'il puisse dire ça, encore pire je ne supporte pas qu'il puisse le penser. Il n'est pas une cause perdue et je ne perds pas mon temps avec lui au contraire même. Ils sont, lui et Nathan, devenus une belle raison pour moi de vouloir vivre à nouveau. D'aimer à nouveau et je ne le laisserais pas dire de telles choses. « Caleb, ne dis pas ce genre de chose. » C'est avec un mélange de douceur et de fermeté que je prononce ces mots. « Jamais je ne perdrais mon temps auprès de vous. » J'en ai perdu beaucoup du temps loin d'eux à errer dans un monde sans savoir ce que j'y faisais. Je me suis perdue, j'ai été cette cause perdue, celle qui a cru bon d'en finir avec ce monde tant plus rien ne semblait avoir un sens et j'avais raison à ce moment. Ma vie n'avait aucun sens, et désormais elle en a une, grâce à eux, grâce à Caleb et Nathan. « Tu n'es pas une cause perdue. Tu es un peu perdu mais c'est parce que tu souffres et que tu te protèges par peur d'avoir mal que tu es comme ça, mais tu n'es pas une cause perdue, et tu ne le seras jamais à mes yeux. » Par ces mots je lui dis que je comprends son silence, que je comprends sa froideur aussi, que je comprends son comportement pourtant incompréhensible. Il a mal, c'est ma faute et je vais attendre qu'il soit prêt parce qu'il vaut la peine Caleb. De se battre pour lui, de souffrir pour lui, d'attendre pour lui. Mais ça je crois qu'il n'est pas encore prêt à le croire. Pourtant c'est ce que je pense et je sais que j'ai besoin de lui pour être heureuse alors c'est bien la preuve qu'à mes yeux il n'est pas une cause perdue, qu'il est loin de l'être même parce qu'il représente tellement pour moi. Allongée dans son lit, je me mets à espérer que cette soirée, que cette discussion, que cette proposition de sa part soit une avancée pour nous, parce que même s'il n'est pas encore capable de me dire les choses, il a de l'affection pour moi et il me le montre par ses gestes. Ce baiser, si tendre, si passionnel, me fait frisonner grandement parce que parfois les gestes valent mieux que bien des discours et même si je suis une adepte des longues phrases, cette fois je n'ajoute rien. Je me blottis contre lui, sous sa couette, je l'embrasse à mon tour sur la joue d'abord, puis sur les lèvres avant de le regarder pendant de longues minutes tout en laissant mes doigts caresser son avant bras. Et c'est dans ses bras que je finis par m'endormir sans penser à la suite, juste en profitant de ce moment inespéré qu'il nous offre à tout les deux.
Mes yeux s'ouvrent et se ferment, je réalise vite que je ne suis pas dans mon lit mais je n'ai pas besoin de réfléchir longtemps, je sens l'odeur de Caleb tout autour de moi et je me rappelle que c'est auprès de lui que je me suis endormie. Ce n'était pas un rêve finalement. La réalité est encore meilleure que mes rêves quand je le sens venir contre moi et je bouge un peu pour me rapprocher encore de lui, un sourire déjà visible sur mon visage alors que mes yeux sont toujours clos. Je finis par ouvrir les yeux et je le vois à quelques centimètres de moi, et je souris. « Bonjour. » Un sourire qui s'agrandit encore quand je sens ses lèvres se poser sur les miennes, un baiser court mais ça faisait si longtemps que je n'avais pas eu le droit à un réveil aussi doux. Je passe une main dans mes cheveux espérant les remettre un peu en ordre. « Désolé si je t’ai réveillée. Rendors-toi si tu veux. » J'ai les yeux grands ouverts désormais, incapable de ne pas le regarder, de ne pas fixer ses lèvres qui m'attirent mais surtout parce que je le vois sourire et ça fait du bien de voir Caleb souriant. « Non non, j'ai plus vraiment envie de dormir là. » Je lui murmure cette phrase sans même penser à ce dont j'ai envie, je veux juste profiter de cette vue que j'ai, de Caleb qui semble reposé, souriant et peut-être même un peu apaisé. Je l'embrasse au coin des lèvres, mon pouce caressant sa joue avec douceur, je profite de ce moment qui me semble hors du temps, parce que je sais qu'il va prendre fin à un moment mais pour à cet instant j'en profite. « T’as bien dormi ? » Je secoue la tête de haut en bas, tout en souriant, encore un peu plus. « Oui grâce à toi. » Mes yeux fixent les siens, mon pouce a quitté son visage et mes doigts caressent son torse. O que j'aime cet homme, s'il savait ce que je ressens pour lui je pense qu'il aurait peur de réaliser à quel point il est primordial à mon bonheur, mais je ne gâcherais pas ce moment avec des discours ou avec des confessions à faire peur. « Moi je crois que j’avais pas aussi bien dormi depuis des années. » Ses mots ne sont pas anodins, et je suis à la fois surprise et heureuse de voir que ce matin il ne regrette pas de m'avoir laissé dormir avec lui. Je suis soulagée aussi de constater qu'il ne me repousse pas et qu'il avoue que visiblement ma présence a été bénéfique, au moins pour son sommeil. Je sais qu'une fois hors de sa chambre les choses seront différentes mais au moment ou il pose ses lèvres sur les miennes, pour un vrai baiser, je ne pense à rien d'autres. Les frissons reviennent. Le baiser est tendre, il est doux mais au moment ou je sens les premières caresses de ses mains sur mon dos, je prolonge ce baiser encore un peu et la douceur laisse place à la passion. Mes mains dans ses boucles, je joue avec ses cheveux alors que nos bouches se séparent. « Ca m'avait manqué tes cheveux au réveil. » Oh c'est loin d'être la chose qui m'a le plus manqué mais ça en fait partie. « Mais tu sais, je suis prête à me dévouer pour venir toutes les nuits dans ton lit si ça peut t'aider à dormir. » Je lui dis ces mots avec un sourire, je prends le risque de lui faire cette proposition et avant qu'il ne se sente obligé de me répondre, c'est à mon tour de l'embrasser, de poser mes lèvres sur les siennes et de donner à ce moment bien plus qu'un caractère doux et tendre. « Je suis prête pour autre chose si tu veux. » Un baiser sur la joue, je le regarde, un autre dans le cou, je le regarde à nouveau, alors que je m'allonge contre lui. Mes mains caressent son corps sans pour autant trop m'aventurer, oui j'ai envie de lui, mais après la nuit que l'on vient de passer, je ne veux pas qu'il pense que je ne veux que du sexe avec lui, c'est même bien l'inverse. Je veux juste profiter de chaque instant avec lui et au vu de l'heure, je ne compte pas me rendormir, ni me lever de si bonne heure, alors il y a bien une chose que j'ai en tête, une chose dont j'ai envie et je lui fais comprendre en espérant qu'il partage cette envie.
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Elle essaie de me rassurer, Alex, elle trouve des mots pour réussir à m’apaiser ou du moins elle fait de son mieux pour y arriver et si je ne me sens pas totalement serein sa présence à mes côtés ce soir fini par me faire beaucoup de bien. Pourtant ce n’était pas gagné au début, mais je ne regrette pas de lui avoir demandé de rester avec moi ce soir et encore moins de passer la nuit avec moi. Pour une fois sans arrières pensées, juste dans l’envie de passer encore un peu de temps avec elle, de m’endormir en la serrant contre moi et qu’elle soit la première personne que je vois en ouvrant les yeux le lendemain matin. Et c’est ce qui arrive, d’ailleurs. Je me réveille bien avant que mon réveil ne sonne et c’est Alex la première personne que je vois. Et ce que je ressens en la regardant est presque tout aussi terrifiant qu’apaisant. Parce que je sais qu’en m’endormant et me réveillant avec elle je vais y reprendre goût, je sais que ça veut dire que je suis en train de lui redonner la possibilité de me briser le cœur, ou me briser tout court comme la première fois. Mes barrières sont en train de se baisser et ça me fait peur. Beaucoup trop peur. Mais j’essaie de mettre ces pensées-là de côté et je profite d’elle. De sa présence, de son odeur en me recollant à elle, en la prenant encore dans mes bras et c’est à peu près à ce moment-là qu’elle commence à se réveiller. « Non non, j'ai plus vraiment envie de dormir là. » Je souris doucement, satisfait de sa réponse puisque je n’en absolument pas envie qu’elle se rendorme. Je la regarde dans les yeux un petit sourire aux lèvres, je la laisse m’embrasser et me caresser la joue et ces gestes pourtant simples me replongent dans le passé. Elle a bien dormi et si sa réponse me fait sourire ses doigts qui descendent le long de mon torse commencent à me faire frissonner. Un baiser échangé, long, tendre, doux et intense à la fois, ses mains dans mes cheveux et maintenant c’est officiel : ce réveil ressemble beaucoup trop à tous ceux que nous avons pu vivre dans le passé et encore une fois, c’est à la fois terrifiant mais tellement agréable également. « Ca m'avait manqué tes cheveux au réveil. » Sa réflexion me fait rire. « C’est un vrai bazar au réveil. » Que je lui avoue toujours un sourire aux lèvres et sans jamais la quitter des yeux alors que ses doigts parcourent son corps avec tendresse. « Mais tu sais, je suis prête à me dévouer pour venir toutes les nuits dans ton lit si ça peut t'aider à dormir. » Je souris, réellement amusé mais surtout, sa proposition est beaucoup trop attirante. « Si ça nous aide tous les deux à bien dormir, pourquoi se priver ? » Oui j’aimerais que tu viennes dormir plus souvent avec moi, Alex. C’est ce que ma réponse signifie. « Je suis prête pour autre chose si tu veux. » Une autre proposition plaisante à laquelle il m’est difficile de résister. Je n’essaie même pas, ceci dit.
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Une première nuit avec lui, la première depuis des années. La dernière ayant eu lieu le 4 Novembre 2011, la veille de la naissance de Nathan. Je n'ai pas oublié cette nuit. Ce fut une nuit compliquée, une nuit loin d'être reposante, une dernière nuit passée dans notre lit, enfin dans son lit et même si je ne savais pas à ce moment que cette nuit serait la dernière, je le craignais. Je craignais que cette nuit ou la suivante, soit la dernière nuit que je passerais avec lui de toute mon existence. Mais, hier soir il m'a proposé de passer la nuit chez lui, de dormir avec lui, c'est une première depuis mon retour à Brisbane et c'est très symbolique finalement. Parce que c'est lui le premier homme avec qui je partage un lit, toute une nuit, sans sexe, juste de la tendresse et une nuit passée dormir dans les bras d'un homme, et pas n'importe lequel. Il est le seul avec lequel je veux m'endormir, le seul que je veux embrasser au réveil, le seul avec qui je veux vivre des moments pareils et je profite du présent comme je l'ai rarement fait, sans penser au reste. Je profite de sa présence, de ses lèvres, de son corps, je ressens le bien fait de ses caresses sur ma peau, tout me semble si bon après une telle nuit. Je ne me sens pas fatiguée, je souris comme je le fais rarement, voir même jamais au réveil, juste parce qu'il est là à mes côtés et que je peux profiter de sa présence et je ne m'en prive pas. « C’est un vrai bazar au réveil. » Les frissons sur ma peau quand ses doigts parcourent mon corps ne me perturbent pas. Je sais qu'il va les sentir, je sais qu'il va se rendre compte de l'effet qu'il me fait mais ça ne me dérange pas parce que c'est lui, parce que c'est agréable, et parce qu'il est le seul a pouvoir me faire me sentir aussi bien. « Tu sais que je suis une adepte du bazar.» Une adepte du bazar, une adepte de ses cheveux aussi. Mes doigts qui jouent encore un peu avec ses cheveux, les mettant encore un peu plus en bazar comme il dit, et je me prends au jeu si agréable du réveil à ses côtés au point que l'idée de passer toutes les nuits avec lui semble normale et presque réaliste. Je ne sais pas si ça l'est réellement, mais je sais que j'en ai envie, très envie. « Si ça nous aide tous les deux à bien dormir, pourquoi se priver ? » Je crois que le sourire sur mon visage est devenu plus large, plus grand sans que je ne le décide juste parce que c'est l'effet que ses mots ont sur moi. Pourquoi se priver ? C'est pas à moi qu'il doit demander ça parce que je n'ai absolument pas envie de me priver de ce genre de moment, bien au contraire, c'est tout ce que je désire et c'est ce que j'ai essayé de lui faire comprendre durant cette soirée. Je l'aime, et je l'aimerai toujours, ce sont mes mots alors ce genre de réveil, de moment ensemble, comme avant, ou différents mais tout aussi plaisants, c'est tout ce que je veux, tout ce que je n'osais pas demander mais puisque c'est lui qui le propose, j'ose y croire. « Je n'ai pas l'intention de nous priver de quelque chose qui nous aide. » C'est à la fois une réponse à sa question, mais aussi une proposition pour la suite. Pourquoi se priver ? De ces nuits ensembles et de ces réveils si agréables, qui peuvent le devenir encore un peu plus.
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