Duncan, Andrew et des planches de surf ... Ouais, ça serait marrant. L'ancien militaire n'irait pas jusqu'à dire qu'il était un excellent professeur mais il lui apprendrait deux ou trois trucs. Après, à voir comment Duncan allait se débrouiller. "Oui, je présume que ça serait le cas. Mais promis, je ne me ficherais pas trop de ta figure." Ou pas. Est-ce que Andrew était moqueur ? Ca pouvait lui arriver. M'enfin, si son ami se faisait mal, il n'allait pas non plus se foutre de sa gueule. Enfin, à voir. Duncan lui avoua qu'il se déchargeait auprès de ses internes en ce qui concernait les fonds pharmaceutiques. Andrew n'utilisait pas ses internes à ses fins. Mais bon, il pouvait quand même les envoyer faire une petite course. C'était rare mais ça pouvait arriver. "Ils sont capables. J'en ai deux sous ma coupe. J'les laisserais pas faire une intervention tout seul. Mais ils ont encore du chemin à faire." Oui, en même temps, la chirurgie traumatique ... Voilà quoi ... C'était pas la spécialité la plus compliquée mais c'était quand même dur. "Mais oui. Ils s'en sortent plutôt bien. J'les pousse. J'suis derrière eux. Et ils savent qu'ils peuvent compter sur moi." Après, oui, Andrew était très exigeant. Non pas qu'il n'était pas sympa. Mais ses internes étaient là pour apprendre. Et pour en chier aussi. Il n'irait pas jusqu'à dire que plus il les embêtait, plus il était ravi. Mais Andrew en ressortait une très grande fierté quand il les voyait réussir là où d'autres échouaient. Car oui, tous ne réussissaient pas. "Il y en a un qui aurait pu être un bon chirurgien. Mais il a préféré opter pour la médecine d'urgence au final." De trois internes, il passait à deux. Mais ça ne dérangeait pas Andrew. Ca lui permettait de mieux partager son temps entre ses deux autres internes. Et il passait un peu plus de temps avec eux. Duncan tenait fermement à son projet humanitaire. Et la moindre chose que l'ancien militaire pouvait faire, c'était de le soutenir dans ses démarches. "Bah, tu sais où je bosse. Et t'as mon numéro. Donc, dès que tu en sais plus, dis-le moi." Parce que oui. Andrew se déplacerait. Oh, il n'aimait pas trop les costumes de pingouin. Il détestait ça à dire vrai, surtout les cravates. Mais il ferait un effort pour Duncan. Pour sûr. Ce dernier était descendu du tapis de course. En même temps, Andrew remarqua que ça faisait presque une demie-heure qu'ils étaient sur ce tapis. Ca passait vite mine de rien. Ils s'étaient dirigés vers les sacs de boxe. Et Duncan s'imaginait déjà à foutre la pâté au sac, ce qui fit rire Andrew. "Mets donc les gants avant de te faire mal." Andrew avait récupéré des bandages. "Mais avant ..." Il positionna les bandages autour des poignets de Duncan. "C'est pour éviter une entorse. Parce que ça arrive assez souvent. Ca serait con que tu te blesses. Tu pourrais plus bosser."

Les internes, c'était pratique à dire vrai. Parce que Andrew pouvait les envoyer faire tout et n'importe quand. Du moins, quand il n'avait pas le temps. Et quand il avait un peu de temps, ça lui permettait de se dégager des petites pauses et il en profitait pour aller voir les enfants à l'étage et les divertir un peu. Une partie de cartes. Une petite partie de monopoly. Il se rappelait même d'un gamin qu'il allait voir tous les jours, après son retour du Mali. Le gosse était intelligent. Et il lui avait appris à jouer aux échecs. Ouais, le militaire était pas vraiment doué et savait pas comment déplacer les pièces sur l'échiquier. Il avait fini par apprendre. Et il était plutôt ravi. Enfin, il jouait pas souvent. Et il ne saurait sans doute pas mener à terme une partie, ou du moins, la gagner. Mais bon, il se débrouillait quand même. Dans la mesure du possible. Pour en revenir à ce qui nous intéresse, avoir des internes sous sa coupe, ouais, c'était sympa. Il aimait bien leur apprendre quelques trucs. Il les formait. A sa manière. Parfois, y'avait des petits ratés. Mais il faisait en sorte que ça ne nuise pas aux patients. Parce que si c'était le cas ... le militaire aurait bien du mal à s'en remettre. Il n'avait pas envie qu'un de ses patients perde la vie par sa faute ou parce qu'il n'avait pas fait quelque chose correctement. Ou bien donner les bons conseils. Andrew se mit à rire. "Mais c'est bien d'avoir un peu de concurrence, non ?" Il avait penché la tête sur le côté. "En même temps, t'as pas grand chose à craindre. Ils viennent faire de la chirurgie traumato. Et pas de la cardio. Donc, tu sais, ton avenir est assuré." Ouais, Duncan n'avait pas de souci à se faire de ce côté là. Enfin, c'était l'avis de l'ancien militaire. "Et puis, de toute manière, actuellement, c'est moi qui te fais de la concurrence. Et ça sera le cas pendant un long moment encore." Il le taquinait. Un peu. Beaucoup. "C'est bien d'être le numéro deux." Ouais, il le charriait. Mais Andrew avait dit cela sur le ton de la plaisanterie. Duncan savait qu'il plaisantait et qu'il ne pensait pas à mal. C'était histoire de l'embêter un peu. Et entre potes, fallait bien se charrier de temps à autre, non ? En tout cas, oui, il était clair qu'il l'accompagnerait pour sa soirée de présentation à Sydney. Il ne savait pas encore c'était. Mais il ferait tout pour y aller. Et pour le soutenir. Mais en attendant, il allait lui donner une leçon de boxe. Et faire en sorte, par la même occasion, qu'il ne se brise pas quelque chose. Ca serait con qu'il se pète le poignet parce qu'il voulait faire des folies avec ce sac de boxe, non ? "Sans chirurgie surtout. Et sans boulot pendant un petit moment, le temps que les poignets se solidifient." avait ajouté Andrew dans un hochement de la tête. "Quand t'auras pratiqué un peu, ouais, t'auras plus besoin des gants. Mais pour le moment, c'est indispensable, tout comme les bandages." Andrew tenait le sac. Il n'avait pas besoin de gants. De toute manière, il ne boxait pas pour le moment. Il allait se contenter de lui donner quelques trucs. "Avant que je te dise quoi que ce soit, montre-moi un peu ce dont tu es capable. Comme ça, j'pourrais voir comment tu te tiens." C'était entre les mains de Duncan, enfin, les poings plutôt. "Vise bien le sac. J'ai pas envie de me retrouver avec un oeil au beurre noir parce que tu l'auras loupé." Les risques du métier, si on peut dire cela ainsi mais bon.