Pendant une seconde l’hôpital sembla étonnamment calme, comme si tout le monde s’était endormi. Liviana ferma les yeux, priant pour pouvoir s’endormir et s’évader un peu, mais comme elle l’avait imaginé, dès qu’elle fermait les yeux, les images atroces de l’accident défilaient. L’attention de l’Italienne fut attirée par les bruits de couloir, des infirmières sans doute qui discutait des victimes de l’accident, une larme roula le long de sa joue lorsque le pire fut confirmé, il y avait en plus de nombreux blessées, des personnes qui avaient trouvé la mort, égoïstement elle espéra de toutes ses forces qu’il ne s’agissait pas d’une de ses amies ; immédiatement elle repensa à Milena qu’elle avait vu allongé au milieu des débris un éclat de verre dans la jambe, cette pensée lui arracha une nouvelle larme. A ce même moment elle remarqua une infirmière et attira son attention « Excusez-moi, je sais que vous êtes débordez avec l’accident mais vous pouvez vous renseigner sur l’état de mon amie ? Elle s’appelle Milena Grimes… » dit-elle en essayant d’être la plus claire et la plus calme possible. L’infirmière qui ne devait pas avoir plus de vingt-cinq ans s’approcha lentement de Liviana avec un sourire doux et rassurant sur le visage « D’accord, mais je m’occupe de vous d’abord » elle semblait avoir remarqué l’état de stress dans lequel se trouvait la jeune maman. Elle regarda le dossier qu’avait rempli le médecin lors de son arrivée. Sans un mot, Liviana se laissa ausculter n’attendant qu’une chose, avoir des nouvelles de son amie, une fois qu’elle eut terminée, la jeune infirmière alluma sa tablette et tapa le nom de l’avocate, une seconde plus tard un sourire se dessina sur son visage « Votre amie va bien, je suis sure que tout ira bien pour toutes les deux, rassurez-vous, un médecin va venir très bientôt pour immobiliser votre bras » un long soupire sorti des lèvres de la jeune femme, c’était comme si un poids libéré sa poitrine. Elle hocha la tête et murmura un léger « Merci… » avant de voir la jeune femme quitter la chambre. Elle se laissa tomber contre le fond du lit, toute la peur et le stress lui avait presque fait oublier la douleur de son épaule démise. A cet instant précis elle aurait donné n’importe quoi pour avoir un téléphone qui lui aurait permis de contacter la nourrisse et d’entendre les gazouillis de son fils mais ce dernier devait être écrasé quelques part dans les débris du train ; cependant penser à Luca lui fit beaucoup de bien. Elle se perdit dans ses pensées quand le brouhaha du couloir attira son attention, elle se redressa essayant de voir ce qui se passait mais à cause de son épaule ses mouvements étaient limités. Cependant, Liv eut sa réponse en voyant le visage tétanisé de James passer la porte « Mon dieu… » elle remarqua immédiatement les larmes qu’il avait dans les yeux et le voir ainsi la fit également pleurer « Liviana… J’ai cru que… Tu… Tu vas bien ? » elle ferma les yeux en sentant son baiser qui eut l’effet d’un médecin du bonheur sur elle, ce simple geste apaisa ses peurs les plus profondes. Le médecin qui avait accompagné James jusqu’ici sorti de la pièce et Liviana rapporta son attention sur son meilleur ami « Tu es là… » murmura-t-elle en glissant sa main dans la sienne ; elle avait besoin de sentir sa peau, d’être sûre et certaine que tout ceci ne soit pas une illusion « Je… j’ai eu tellement peur de ne plus te revoir » avoua-t-elle entre deux sanglots. Sans attendre une seconde de plus, la jeune femme se nicha dans les bras du jeune homme, tant pis pour la douleur pensa-t-elle en écoutant les battements de son cœur qui était beaucoup trop rapide « Je vais bien, je suis là, tout va bien… je ne t’abandonnerais jamais » elle releva son regard vers le sien et glissa sa main sur sa joue, son regard dans le sien, c’était tout ce qui comptait à cet instant précis.

Liviana venait de voir sa vie défiler, littéralement. Allongée dans son lit d’hôpital elle ne pouvait fermer les yeux sans se replonger dans le train de l’enfer comme elle l’appelait désormais. Epuisée, effrayée et à bout de force, elle ne souhaitait qu’une chose pouvoir rentrer chez elle et prendre dans ses bras son petit garçon qui occupait ses pensées depuis que le train avait déraillé ; elle tenta de se concentrer sur lui, sur son sourire pour tenir bon. C’est à cet instant, ou tout son corps lâchait prise que James passa la porte, sans doute aussi inquiet et effrayé qu’elle ; un simple regard vers lui fit battre son cœur plus fort « Je suis là… Je ne vais nulle part » elle hocha la tête, les larmes aux bords des yeux et serra de toutes ses forces sa main, comme pour se persuadé qu’il était bel et bien là, qu’il n’était pas une vision provoqué par l’épuisement. Par le biais de cette expérience, Liviana avait compris à quel point la vie pouvait être courte, elle ignorait si tout se passerait bien après ceci mais elle était décidée à profiter de la vie à chaque seconde avec les personnes qui comptait pour elle et James était au sommet de cette liste. Les larmes qui coulèrent le long de ces joues lui brisèrent le cœur, elle avait eu si peur, si peur de ne plus jamais le revoir, de ne plus le toucher ou le serrer dans ses bras, cette sensation avait rendu son après-midi encore plus horrible. Elle ferma les yeux en se nichant dans ses bras oubliant presque à quel point son épaule était encore douloureuse, elle avait besoin de sentir son odeur, d’entendre les battements de son cœur, elle l’aimait tellement. « Je peux pas vivre sans toi Liviana… Je ne peux pas respirer rien qu’à l’idée de te perdre. » elle quitta ses bras un instant pour croiser son regard, il venait de mettre les mots sur tout ce qu’elle ressentait à cet instant précis, ils étaient inséparables, plus fort que tout, elle aurait battu les enfers pour une seconde de plus à ses côtes. Elle tenta de le rassurer par un léger sourire mais c’était au-dessus de ses forces, même si elle était heureuse de l’avoir enfin près d’elle, elle vivait encore dans ce cauchemar « Tu es blessée ? » elle baissa son regard vers son bras, elle l’était, c’était douloureux mais elle repensait aux autres blessés, aux morts et sa douleur lui sembla presque futile. Elle baissa son regard un instant en essayant de se vider la tête « Qu’est ce qui s’est passé là-bas ? » elle se mordit la lèvre en entendant sa question et releva lentement son regard rempli de larmes vers le sien, tout se bouscula dans sa tête, le sang, les cris, les larmes « C’était horrible... tout allait bien. J’avais rencontré deux filles, Lydia et Debra, on buvait en se racontant nos vies… » elle se revoyait encore assise sur son tabouret totalement à l’aise comme si elles connaissaient ces filles depuis toujours « On a renversé de la vodka sur moi et je suis allé aux toilettes pour enlever tout ça tu vois ? » elle se demandait encore ce qui se serait passé pour elle si elle était restée assise sur son tabouret, serait-elle morte ? « Je crois que le train a déraillé… tout était sombre d’un coup… et quand j’ai ouvert les yeux j’étais par terre, le choc à du me projeter contre les lavabos » elle était hésitante, elle avait encore du mal à mettre des mots sur ce qui c’était passé dans le train, elle sentait encore son corps se heurter contre les lavabos en marbre. Elle prit une profonde inspiration pour calmer les battements de son cœur, parler de tout ça la rendait nerveuse, ses mains se mirent de nouveau à trembler lorsqu’elle repensa à ce qu’elle avait ressenti « Il y avait un gamin avec moi… je me demande s’il est encore vivant, il a reçu un gros coup sur la tête et Debra elle a perdu la mémoire… » une fois de plus les larmes coulaient le long de ses joues « … puis Arthur est arrivé, il a été si gentil… je crois que sans lui… » je serais morte, mais elle était incapable de prononcer le reste de sa phrase, d’une certaine façon cet homme l’avait sauvé. Elle passa sa main libre dans sous ses yeux afin d’essuyer les larmes qui coulait sur ses joues « Tu me prêter ton téléphone ? Je ne sais pas où est le mien et il faut que Sam récupère Luca… » son bébé, elle avait tellement besoin de lui à cet instant précis.

Elle avait frôlé la mort du bout des doigts dans cet accident de train et elle était incapable de penser à autre chose. La scène défilait dans sa tête comme si elle avait appuyé sur le bouton replay de la télécommande ; elle avait quitté le train il y a plus d’une heure maintenant pourtant son corps tremblait encore de peur. La présence de son meilleur ami l’apaisa, il avait ce pouvoir sur elle, il était capable de la calmer sans même la toucher ; lorsqu’elle se nicha dans ses bras elle eut l’impression que le temps s’était arrêté. Elle resta ainsi, sans bouger pendant de longues minutes, elle écouta les battements du cœur de James, elle réalisa à quel point vivre sans lui était au-dessus de ses forces, il était son âme-sœur. Elle quitta ses bras lorsqu’il l’interrogea sur le pourquoi du comment de l’accident, elle lui expliqua, évoquant Lydia, Debra, Félix et Arthur, elle mit ainsi des mots sur ce qui la terrifiait, elle tenta d’être la plus clair possible malgré sa voix et ses mains tremblantes, si seulement il savait à quel point elle avait eu peur de mourir aujourd’hui. Une fois qu’elle eut terminée, elle releva son regard vers le sien « J’irais voir si je peux avoir des nouvelles d’eux après… » elle hocha la tête, elle avait besoin de savoir que ces gens, que ceux avec qui elle avait partagé un bon moment allait bien. Elle serra sa main dans la sienne, ce simple contact fit ralentir son rythme cardiaque ; elle pensa à son fils, son petit garçon qui était chez la nourrisse sans savoir ce qui s’était passé autour de lui. Liviana avait perdu son téléphone à cause du choc et elle n’avait aucun moyen de joindre son ex-mari afin qu’il puisse récupérer leur fils et s’en occuper ce soir, elle demanda à James de lui prêter le sien sachant qu’il ne lui refusait jamais rien « Tu veux que je te laisse un moment ? » elle haussa les épaules, elle n’éprouvait aucune gêne à parler devant lui mais surtout elle n'avait aucun secret pour lui, elle chercha le numéro de Samuel dans le répertoire de James et fut sur le point d’appuyer sur appelé lorsqu’elle entendit son meilleur ami « Je vais aller chercher à boire de toute façon, je te ramène quelque chose. » elle approuva d’un signe de tête et s’allongea tant bien que mal sur le lit en regardant le téléphone de son meilleur ami, lui parler de vive voix était au-dessus de ses forces alors elle lui envoya un message, puis un second, ils discutèrent pendant plusieurs minutes jusqu’à ce que James passe de nouveau la porte. Elle se senti soulagé dès qu’elle posa son regard dans le sien « Tiens… Est-ce que je peux faire quelque chose pour toi ? » elle lui tendit son téléphone et attrapa la boisson qu’il avait pris. Elle la déposa sur la petite table à côté n’ayant pas vraiment soif pour le moment « Tu veux bien me prendre dans tes bras ? » demanda-t-elle d’une petite voix, elle avait tellement besoin de le sentir contre elle, de se sentir en sécurité. Il s’exécuta et elle s’allongea doucement dans ses bras « Ils t’ont dit combien de temps ils allaient te garder ici ? » elle glissa sa main dans la sienne, elle n’en avait aucune idée mais elle espérait pouvoir partir d’ici le plus rapidement possible « Le médecin va venir pour immobiliser mon bras…. Je crois que je pourrais rentrer après » dit-elle simplement avant de voir le médecin entrer dans la pièce avec une interne qui devait avoir une vingtaine d’années « Bonjour, je suis le docteur Pearson, je viens m’occuper de votre bras, voici Alice mon interne… » dit-il poliment alors qu’elle se détacha de James « Vous êtes son mari c’est bien ça ? Monsieur Beauregard ? » elle ne fut qu’à moitié surprise d’entendre ceci, il aurait fait n’importe quoi pour être auprès d’elle.

L’atmosphère était aussi lourde et pesante qu’à l’intérieur du train, le bruit et l’agitation autour d’elle lui donnait l’impression d’être toujours assise sur l’une des banquettes. La seule chose qui la rattaché à la réalité était la présence si bénéfique de James qui la serra un peu plus dans ses bras, Liviana ferma les yeux en essayant de calmer les battements de son cœur. Elle se perdit dans ses pensées, respirer son parfum et sentir sa peau contre la sienne l’apaisa, il faisait partie des rares personnes capable de contrôler les émotions de l’italienne sans même le vouloir. Elle ouvrit de nouveau les yeux en entendant quelqu’un entrer dans la chambre, il lui fallut une à deux secondes pour réaliser qu’il s’agissait d’un médecin et de son interne. Il se présenta poliment en approchant du lit avant de serrer la main de James et de l’interroger sur son identité, surprise elle ne dit cependant rien lorsqu’il parla de mari. Elle jeta un coup d’œil à James qui semblait soudainement gêné « Monsieur Beauregard oui, c’est ça… » elle afficha un léger sourire pour le rassurer, ce n’était pas bien grave et dans le fond il n’avait pas menti, il se prénommé bien Beauregard. Le médecin sembla croire à leur histoire puisqu’il n’ajouta rien, se contentant d’approcher un peu plus de Liviana « Vous pouvez rester si vous le souhaitez, de ce que j’ai vu sur la radio, il est possible que nous devions remettre l’épaule en place, ce qui peut être douloureux. » elle posa son regard sur son meilleur ami, lui faisait comprendre qu’elle avait besoin de lui, qu’elle ne pourrait pas traversé ça sans sa présence. Elle hocha la tête approuvant ainsi les dires du médecin et se redresse prête à le laisser faire, il lui expliqua avec des mots simples ce qu’il s’apprêtait à lui faire et compta jusqu’à trois avant de remettre son épaule en place, elle lâcha un cri de douleur et serra la main de James dans la sienne si fort qu’elle avait cru la broyer pendant un moment. « Ca va ma belle ? » elle prit une profonde inspiration et hocha la tête « Oui, ça va… » murmura-t-elle refusant de se plaindre et d’inquiéter un peu plus son meilleur ami. Le médecin et l’interne s’étaient un peu éloignés afin de discuter et de remplir des papiers qu’ils finirent par tendre à James « Voilà la prescription médicale, vous pouvez aller à la pharmacie à partir de demain, l’infirmière vous donnera de quoi passer la nuit. Prenez celui-là toutes les quatre heures et celui en réserve si la douleur est trop forte. » elle fut rassuré lorsqu’elle remarqua qu’il avait noté toutes les informations sur le papier, elle était bien trop fatiguée pour retenir tout ce qu’il venait de dire « Merci beaucoup, pour tout » dit-elle en regardant les médecins partir. James rassembla les affaires de la jeune femme qui la suivit à son rythme jusqu’au parking « J'essaierai d’avoir des nouvelles de tes amis demain… Rentrons. » elle hocha la tête et monta dans sa voiture. Une fois installée, la jeune femme laissa tomber son visage contre la fenêtre regardant la route défiler sous ses yeux sans un mot, une atmosphère gênante s’installa entre les deux amis jusqu’à ce que James rompt le silence « Je suis désolé Liviana… Je n’aurais pas dû dire que j’étais ton mari mais… J’avais peur qu’il ne me laisse pas te voir. » elle quitta sa fenêtre se tournant ainsi vers lui, elle haussa les épaules et posa sa main sur la sienne « Ne t’excuse pas, j’aurais fait la même chose » elle aurait été capable de tout pour être à ses côté si la situation avait été inversé. Elle se tourna de nouveau vers la vitre, ne rajoutant rien de plus jusqu’à ce qu’ils arrivent à la maison, elle quitta la voiture avec son aide et entra dans la maison bien trop silencieuse à son gout. Liviana laissa ses affaires dans l’entrée et monta jusqu’à sa chambre, ne pas avoir Luca auprès d’elle la rendait triste, elle aurait donné n’importe quoi pour l’avoir contre elle. « Tu as besoin d’aide pour te déshabiller ? » elle se tourna vers lui après avoir posé les papiers du médecin sur son lit « J’ai besoin d’un bain… j’ai besoin d’enlever tout… ça » dit-elle en désignant le sang, le poussière et tout ce qui se trouvait sur elle et qui lui donnait l’impression d’être toujours au milieu de ce cauchemar. En entrant dans la salle de bain, elle observa son reflet et détourna le regard au bout d’une seconde se tournant vers James qui était tout près d’elle « Tu veux bien dormir avec moi ce soir ? Je ne pourrais pas rester toute seule… » c’était un peu stupide comme question puisqu’elle dormait avec lui toutes les nuits depuis plus d’un an, mais elle avait besoin d’être sûre qu’il soit auprès d’elle. Liviana se pencha vers la baignoire et ouvrit l’eau chaude afin de remplir la baignoire, elle y ajouta quelques gouttes d’essences de roses avant de rapporter son attention vers James « Si c’est trop bizarre ou que ça te mets mal à l’aise, je peux appeler une amie… » elle afficha un bref sourire, elle ne voulait pas se prendre la tête, elle était bien trop fatiguée pour ça, elle partageait tellement de chose avec lui qu’être à moitié nue devant lui n’était pas si gênant.

Retrouver James lui fait du bien, à ses côtés elle oublie la peur, le sang et les cris d’angoisses entendues à bord du train. Etre avec lui c’est toujours comme ça, comme une bouffée d’air pur, il est sa personne depuis des années, le seul qui ne lui ai jamais menti, le seul en qui elle a une confiance aveugle, le seul en dehors de son fils pour qui elle tuerait sans hésiter une demi-seconde. Toujours aussi nouée et nerveuse, elle retrouva sa chambre qui sans Luca semblait bien triste et vide sans son petit garçon, son regard se pose dans le vide pendant plusieurs secondes avant de voir un éclat de verre probablement coincé dans ses cheveux tomber sur le sol, un bain, elle en a tellement besoin. Elle se tourne vers James essayant de ne pas avoir l’air trop éteinte et rejoint la salle de bain avec lui observant son reflet, incapable de penser à autre chose, elle imagine déjà la longue nuit qui va l’attendre, stressée, elle supplie presque de dormir avec elle, être seul était au-dessus de ses forces « Et je ne pourrais pas te laisser seule. » elle affiche un léger sourire, ils sont inséparables, indissociable l’un de l’autre, ils forment un tout. Elle quitte ses bras un instant pour faire couler son bain et y ajoute quelques gouttes de son essences préféré dans l’espoir que cette odeur l’apaise, elle réalise que sans son aide prendre un bain sera une épreuve mais que la situation peut très vite devenir gênante pour les deux amis. Sans quitter le miroir des yeux, elle pose son regard sur James en se montrant compréhensive « Ne t’inquiète pas… Tout va bien. » elle hocha la tête en croisant son regard, il a raison tout va bien. Elle ne bouge plus, accompagnant ses gestes en essayant d’être la plus détendu possible, incapable de le regarder dans les yeux elle sent ses joues rougir lorsque ses mains se posent sur sa peau. Ses vêtements glissent le long de son corps, les battements de son cœur s’intensifie, la peur accumulé pendant l’accident s’estompe pour laisser place à la peur de ressentir des émotions, des sentiments qui sont interdit dans une amitié, dans leur amitié. « J’ai peur de te faire mal… » elle revient sur terre en l’entendant, son regard se plante dans le sien, le souffle court elle entrouvre les lèvres murmurant « C’est supportable, ne t’inquiète pas pour moi » elle ment refusant de l’inquiéter encore plus, les antidouleurs semblent perdre de leur efficacité mais elle ne dit rien, essayant de rester impassible face à son âme sœur. Mais elle est incapable de rester statique lorsqu’elle sent ses sous-vêtements glisser sur sa peau, elle frisonne, si la douleur de son épaule n’était pas aussi présente elle se serait cru dans au beau milieu d’un de ses fantasmes. Elle est désormais entièrement nue devant lui, le cœur battant la chamade, les mains moites et se plonge avec son aide dans l’eau chaude de son bain déposant son bras sur le rebord de la baignoire tout en laissant la mousse parfumée recouvrir son corps « Je… devrais sortir maintenant… » elle se mord la lèvre, le savoir loin d’elle lui noue un peu plus l’estomac mais elle sait que rester ici, à côté d’elle sera une épreuve trop difficile pour lui et lui imposer ça est au-dessus de ses forces « D’accord… » elle affiche un léger sourire comme pour lui faire comprendre que tout va bien, que tout ira bien. « Je te rejoins très vite » juste le temps d’ôter le sang qui a séché un peu partout sur son visage et ses bras. Elle le regarde partir, le cœur bien trop lourd « James… il se tourne vers elle « … je t’aime » rien de plus, rien de moins, elle veut juste qu’il le sache, que l’amour qu’elle éprouve pour lui est plus fort que tout. Il quitte la salle de bain et elle ne bouge pas pendant plusieurs secondes réalisant ce qu’il venait de se passer, elle s’était retrouvé nue devant son meilleur ami, devant le frère de son ex-mari et elle mentirait en disant ne rien avoir ressenti. Avec beaucoup de difficulté, elle finit par sortir de la baignoire, le corps propre et légèrement parfumée, elle s’enroule du mieux qu’elle le peut dans une serviette tiède et le rejoint enfin dans la chambre « Tu veux bien me prêter un t-shirt ? » demande-t-elle en restant dans le cadre de la porte, elle ne pourrait pas l’enfiler toute seule mais quelques choses de large sera plus facile et pratique. Elle le laisse choisir un t-shirt dans son armoire et s’approche de lui lorsque son choix est fait, le cœur de nouveau palpitant, elle laisse tomber la serviette et ne quitte pas ses yeux sans grimacer une seule fois lorsqu’il passe le t-shirt par son épaule « Je suis vraiment désolée de t’imposer ça… » dit-elle d’une voix tremblante en sentant le tissu sur ses hanches.

« Je t’aime aussi Liviana » un léger sourire étire ses lèvres abimés par la journée qu’elle vient de vivre. Elle se détache, pour un moment, plonge dans un bain chaud dans le but d’effacer les traces de cette journée cauchemardesque ; elle ferme les yeux pendant plusieurs minutes, se vide l’esprit, respire, pense, oublie. Les minutes défilent, bien trop lentement à son gout, elle pose son regard sur ses mains fripée par l’eau et quitte la grande baignoire avec difficulté s’enroulant du mieux qu’elle le peu dans une serviette tiède. Une fois hors de la salle de bain, elle retrouve son meilleur ami dans sa chambre, le voir si nerveux la rend malade, elle culpabilise de lui faire tant de mal et de lui imposer toutes ses choses mais elle serait incapable d’agir correctement sans sa présence, une fois de plus elle a besoin de son aide. Les yeux gonflés et rougis par la fatigue, la jeune maman se confond en excuse tout en se glissant dans l’un des t-shirts de James, si seulement il savait à quel point être la source de ses angoisses « Ne dis pas de bêtises Liviana, on a vécu pire que ça » j’ai mal pense-t-elle sans oser lui dire. Sans se faire prier, elle attrape sa main et le rejoins dans le lit, s’allongeant du mieux qu’elle le peu sur le matelas moelleux. Sans un mot, elle se glisse dans ses bras sachant qu’il sera la seule personne capable d’apaiser ses frayeurs. Liviana lutte pendant de nombreuses minutes mais fini par s’endormir, épuisé par une journée bien trop riche en émotions. Elle dort, pendant de longues heures, sans bouger, sans se réveiller, sans même faire de cauchemar ; elle dort si bien qu’elle n’entend pas James quitter la chambre, ni Samuel dans le salon, elle ignore tout de ce qui se passe à l’étage. Un bruit la tire de son sommeil, un son qu’elle connait par cœur, une odeur qu’elle chéri, une sensation qui fait battre son cœur au quotidien ; Luca ? ses yeux vert s’ouvrent lentement et découvre un petit garçon, son petit garçon plus beau que jamais un large sourire sur son si petit visage « Mon bébé… » un murmure sort de ses lèvres alors qu’elle réalise qu’il est là, près d’elle, celui qu’elle a eu si peur de ne jamais revoir. Avec peine, elle se redresse réalisant que tout ceci n’est pas un rêve, une larme roule sur sa joue alors que Luca raconte sa vie dans un langage que seul lui comprend « Je t’aime tellement, je t’aime tellement mon bébé » malgré la douleur, elle l’accueille dans ses bras, serrant sa petite tête brune contre son cœur. Par sa simple présence, Luca apaise ses douleurs, ses peines et sa tristesse, elle oublie pendant un instant toute ce cauchemar pour se concentrer sur ce qui compte vraiment, sa famille. Son regard se lève vers James « Merci… pour tout » elle serre un peu plus son fils contre lui, tout ira bien maintenant.