★ John Williams &  Mina Farrell  (#3)
« Une autre… » ordonna t-elle au serveur agacé par le comportement de la milliardaire. À combien de verres en était-elle déjà ? Si on devinait difficilement qu’elle était enceinte, la jolie brune espérait pouvoir profiter encore des quelques instants de sa liberté. Elle ne voulait pas de cette enfant, elle était incapable de l’aimer. Mina n’aimait que Mina et c’était une erreur de devenir mère. Sérieusement, il n’y avait qu’à la voir pour savoir que ce rôle n’était pas fait pour elle. L’héritière était plutôt du genre à trainer à Coachella jouissant de ses années d’insouciance pour poster des photos de ses seins nus à ce festival qui n’inspirait aucune religieuse. Elle était déjà saoule depuis un moment, qu’importe… qu’est-ce-que ça pouvait changer à sa situation. Ses parents ne voudraient pas de cet enfant et elle revoyait les yeux suppliant de Carlisle qui lui sommait de le garder. Le cœur ou la raison ? Un bien dur combat auquel la jolie brune était confronté. D’ailleurs, il n’y avait qu’à regarder de plus près ses traits juvéniles pour comprendre qu’elle était elle-même encore une enfant. « Heeeey… » accosta-t-elle de nouveau le serveur qui avait choisi de s’éloigner de la bourgeoise. Elle était complètement éméchée, il y a bien longtemps qu’elle n’était plus en état de conduire. Ça tombe bien, elle n’avait pas le permis, elle avait perdu tous ses points et elle n’avait jamais pensé à le repasser. À quoi bon quand on peut être escortée là où elle le désirait. « Fils de pute… » lui cracha-t-elle à la gueule en le voyant lui tourner le dos. Il voulait réellement perdre son boulot, si elle n’était pas aussi bourrée, elle s’en serait probablement pris à lui mais aujourd’hui Mina avait d’autre soucis que d’embêter ce pauvre serveur. Il lui arrivait parfois d’avoir l’âme charitable et puis elle voulait effacer de sa mémoire tout ce qui pourrait lui rappeler ce putain de problème qui se logeait dans son fichu utérus. Elle balaya du regard la salle, tandis que sa vue commençait doucement à lui faire faux bons. « Hey toi ! » dit-elle en reconnaissant le logo du bar sur son t-shirt. « Sers-moi un verre de Rhum….ou non de l’Absinthe ! » elle voulait que l’effet soit immédiat. S’il fallait lui faire un lavage d’estomac plus tard ce n’était pas bien grave et si par accident elle pouvait perdre son bébé, elle ne s’en plaindrait pas. Alors qu’elle plissait un peu plus les yeux en direction du barmaid, elle crut le reconnaître. Il lui fallut plusieurs secondes pour se rappeler de John Williams. Son John. Celui qu’elle avait par le passé aimé. Une histoire qui malheureusement n’avait pas duré. Un garçon qu’elle ne pensait plus jamais revoir. « On se connaît ? » demanda t-elle tout de même, alors qu’elle avait déjà la réponse. Son cœur s’emballait doucement. Ce n’était pas le moment qu’un vieux fantôme fasse son apparition. Brisbane était une petite ville, mais quand même. Elle n’était pas prête, elle aurait aimé qu’il la voit sous un meilleur jour. L’alcool ne lui réussissait pas, elle avait l’air d’une vieille alcoolo, ce n’était pas son état normal. « T’as coupé tes cheveux… » demanda-t-elle tout naturellement, comme s’ils venaient tout juste de se quitter. Elle soupira finalement, alors qu’elle secoua son verre déjà vide. « Bref… Ramène moi mon verre. » Elle ne voulait pas régler ses comptes dans ce bar miteux. Elle ne voulait pas se rappeler de ce garçon qui lui avait fait du mal par le passé. Il avait été le premier mais pas le dernier de sa longue liste de déception. Il pouvait être fier de lui, il était de ceux qui avaient rendu l’héritière ce qu’elle était aujourd’hui. Il ne le savait peut être pas mais son départ lui avait brisé le cœur. Elle avait senti un petit feu consumer longuement son organe vital. Si elle avait pu, elle l’aurait arraché pour ne plus sentir la douleur. Des mois à tenter de l’oublier. Le temps avaient fini par guérir quelques-unes de ses blessures, huit ans s’étaient écoulées depuis leur dernière rencontre. « Avec des glaçons… » dit-elle pour se donner des airs condescendant dans une situation qu’elle ne maîtrisait pas.

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★ John Williams &  Mina Farrell  (#3)
Une gamine, voilà ce qu’elle était la dernière fois qu’ils s’étaient vues. Une foutue gamine qui avait cru au prince charmant. De tous les employés, c’était lui qu’elle avait choisi. Elle l’avait aimé. Oh oui ! Elle avait tellement souffert de son départ. Elle n’avait pas accepté qu’il la laisse, qu’il puisse l’abandonner. Il l’avait promis, il l’avait juré et naïvement elle l’avait cru. C’était en partie à cause de John et toutes la bandes de salauds qui l’avaient suivi que Mina était aussi méfiante avec la gente masculine. Son cœur trop souvent écrasé s’était transformé en roc. Elle avait eu le temps de l’oublier en huit ans. Dans une vie de vingt-trois ans, sept ans c’était énorme. Ils s’étaient connues alors qu’elle n’avait que seize ans, il en avait quinze de plus. De quoi révolter plus d’un, mais il n’y avait qu’à les voir pour comprendre toute la légitimité de leur couple. Un peu trop jeune probablement pour que leur amour ne soit exposé en plein jour. Au fond, elle s’en fichait pas mal que ça finisse par se savoir. Elle aimait son John comme une folle, il fallait voir la façon dont elle lui sautait dans les bras dès qu’elle le voyait. Elle se sentait heureuse à ses côtés. Pour une gosse de riche à qui tout était dû, elle avait trouvé satisfaction auprès d’un vieux bouseux. Et c’était probablement là, toute la richesse de leur union. Alors, lorsqu’il avait fini par s’évaporer dans la nature sans un mot, elle s’était mise à le haïr. Elle n’avait trouvé que ça pour calmer la douleur de son absence. Peut-être qu’elle aurait préféré le savoir mort, parce qu’il n’y avait que la mort qu’elle ne pouvait pas contrôler. La mort avait quelque chose de rassurant, le fait de savoir que derrière, il n’y en aurait pas d’autre. La vérité n’était pas difficile à deviner. Les chiens ne font pas des chats et elle pouvait clairement voir la signature d’un Farell dans cette disparition. Elle ne connaissait que trop bien sa famille pour savoir de quoi ils étaient capable. Tout ce qui pourrait corrompre l’avenir de leur fille était systématiquement proscrit. Mina n’était pas libre de choisir qui elle voulait dans sa vie. L’amour était une notion négligeable chez eux, le business avant tout. Une éducation centrée sur l’argent et les affaires, c’était comme ça que l’héritière avait grandi.

Elle dévisagea un instant le jeune homme. Une mauvaise image du passé qui lui revenait tel un boomerang en pleine gueule. Une rencontre qu’elle aurait préféré éviter, du moins pas en ce moment. Son souffle s’arrête lorsqu’il prononce son nom, il n’y a pas de doute sur la personne malgré qu’elle n’en ait pas vraiment eu. Même si cela faisait des années qu’ils ne s’étaient plus revus, elle reconnaitrait ce visage entre mille. L’instant d’après, il s’absente pour lui ramener son verre. Elle se raccroche à ce dernier comme si c’était la seule chose qui lui restait encore de bien dans ce monde. C’était donc ça le karma dont elle avait trop souvent entendu parler sans jamais s’en méfier. « Ça t’allait mieux avant… » dit-elle simplement. Mina faisait rarement dans le compliment et encore moins lorsqu’il s’agissait d’ouvrir de vieilles blessures. Et puis, c’était à peine si elle tenait sur son tabouret. « Je n’aime pas ! » dit-elle alors qu’elle ramena son verre à sa bouche pour prendre une longue gorgée de son breuvage. Une grimace se dessine sur son visage, décidemment ! Un rire mauvais s’échappe de sa bouche lorsque John essaye de faire preuve de compassion. Il fallait bien plus qu’un verre pour effacer ces années d’absences. Il l’avait abandonné et il devait le savoir mieux que personne, Mina n’était pas facile à amadouer. « Ce qui m’est arrivé ? » demanda-t-elle après lui presqu’ironiquement. « Parce que ça t’intéresse maintenant… » elle n’aime pas qu’il puisse penser qu’il a encore le moindre contrôle sur lui. D’une manière, elle voudrait lui rendre le mal qu’il a pu lui faire par le passé. Elle voudrait le trahir à son tour qu’il puisse se mettre un instant à sa place mais elle n’en ai pas capable. Elle déteste se l’avouer mais John est resté là, dans une partie de son esprit. « Je vais te dire ce qui m’est arrivé John ! » cracha t-elle presque, légèrement irritée par la situation. Elle ne savait pas si c’était l’alcool ou à la présence du jeune homme qui la mettait dans cet état mais si elle le pouvait, elle se frayerait rapidement un chemin jusqu’à la sortie et ne remettrait plus les pieds dans ce bar pourri. « Je ne suis plus la jeune fille que tu as connu, il y a sept ans John. Mina a bien grandi ! Et devine quoi ? » Elle marque une pause, tandis que le ton de sa voix devient un peu plus grave : « Je me suis débrouillée bien mieux sans toi… » trop facile, elle avait eu besoin que ça sorte. Elle avait envie de lui vomir en pleine gueule toute la haine qu’elle avait pu cumuler à son égard ces dernières années. « Tu as été la pire erreur de ma vie. » ajouta t-elle pour un peu plus l’achever. Elle regrette aussitôt ses paroles lorsqu’elle croise de nouveau son regard. C’est comme s’il était capable de lire dans son âme. Il avait toujours été fort pour ça d’ailleurs. Elle se calme de suite, elle n’aurait pas dû. C’est vrai, c’était gratuit et puéril. Même venant d’elle, le niveau était bas. « Je te demande pardon… » s’excuse-t-elle l’instant d’après. Une schizophrène en herbe. Tant pis, on aura qu’à dire que c’est l’alcool… ou la grossesse. À moins que ça ne soit les deux à la fois.

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★ John Williams &  Mina Farrell
Mina avait la rage, l’impression de s’être fait duper et elle se retrouvait face à un fantôme du passé. Elle n’avait pas imaginé revoir un jour John, ou du moins pas dans cet état-là. Elle était complétement éméchée. C’était à peine si elle arrivait à aligner deux mots correctement. Elle avait besoin de noyer son chagrin dans l’alcool. Elle voulait oublier ses soucis mais le destin avait d’autres projets pour elle. Il se moquait d’elle, il voulait qu’elle galère pour tout ce qu’elle avait bien pu faire aux autres. Le karma ne l’avait pas loupé et elle regrettait presque toutes les fois où elle s’était moquée des filles adolescentes enceinte. Parce qu’elle avait été bête de penser qu’elle pourrait y échapper. Mina était riche, belle, intelligente et tout ce qui lui était tombé dessus n’était pour elle que le fruit d’une malchance soudaine. Elle n’avait pas manqué de jeter toute sa frustration sur John. Il l’avait abandonné sans se retourner. Il n’avait laissé aucun message, mot ou quoique ce soit pour lui expliquer son départ. Elle aurait peut être compris s’il avait pris le temps de lui expliquer. Elle connaissait bien trop sa famille pour essayer de défendre son petit-ami. À moins que finalement ça ne soit une bonne chose. Son départ avait facilité beaucoup de choses pour elle, à commencer par la confrontation avec ses parents. Elle n’avait pas eu à la subir. Elle n’avait jamais dû donner d’explication sur le fait que son petit ami avait quasiment le double de son âge. Et puis où était le problème. Elle l’aimait et jamais elle n’avait imaginé qu’il pourrait la quitter de cette façon. Son ton l’avait trahi car malgré toutes ses années, elle continuait à lui en vouloir. L’alcool qui coulait dans ses veines ne lui rendait pas services, elle avait du mal à contenir sa langue. « Que t'aime ou pas, ça ne changera rien. Je ne peux pas me recoller les cheveux ! » agacée, elle se contenta de rouler des yeux préférant éviter le débat sur ses cheveux. Et puis le pique était lancé, le premier, celui qu’elle avait dit juste pour lui faire mal. Elle avait voulu lui faire mal comme il l’avait fait par la suite. Elle avait laissé la colère parler pour elle et puis elle s’était arrêtée net. De quel droit lui avait-elle parlé comme ça ? Ils n’étaient finalement plus rien l’un pour l’autre. Elle était censé être passé à autre chose, en sept ans beaucoup de choses s’étaient passés dans sa vie de star. Elle avait réussi à l’oublier, enfin elle s’en était aperçu. Ne dit-on pas loin des yeux, loin du cœur. C’était ce qui s’était finalement produit avec John. Elle s’était habituée à son absence. Elle avait refait sa vie, comme lui aussi d’ailleurs. Une idée qui ne lui plaisait pas tant que ça. Elle ne voulait pas l’imaginer avec une autre femme. Il ne pouvait pas avoir trouver le bonheur ailleurs, c’était lui qui l’avait abandonner et il devait en souffrir jusqu’au restant de sa vie. "Pardon ? Mina, je t'ai abandonné, je t'ai laissé alors que je t'avais promis que je ne le ferais pas.." elle resta dubitative face aux explications du beau brun. C’était un début de Mea Culpa qu’il faisait ? Mais à quoi bon ? C’était comme verser de l’eau dans du sable. Il avait beau croire à ce qu’il disait ça ne changeait rien à leur réalité. « T'as tout à fait le droit de m'en vouloir. Sache que c'est ton père qui m'a menacé .. il ne supportait pas que sa fille chérie sorte avec un type comme moi. » elle avait l’impression de se torturer l’esprit. Elle n’aurait pas dû boire autant et aussi vite. Ses connecteurs neurologiques lui faisaient faux bons et elle avait l’impression que tout ce qu’elle dirait ne serait pas pris au sérieux. Elle resta un long moment à le fixer. Il n’avait pas eu à lui dire, elle le savait déjà. Seulement, elle avait cru qu’ils étaient au-dessus de ça. La gamine de seize ans qu’elle était avait un peu trop regardé Disney. « Laisse tombé, je ne t’en veux plus… » dit-elle simplement, incapable de tenir un bon discours cohérent. Elle leva juste son verre vers lui, avant de le finir cul sec et en hurlant : « Au passé ! » Elle était ivre, complétement déchirée et incapable d’aligner deux mots correctement. « Raccompagne-moi, chez moi… » lui demanda t-elle avant le blackout total.

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