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 Oliwell#4 - We're in love, aren't we ?

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Message(#) Sujet: Oliwell#4 - We're in love, aren't we ? Oliwell#4 - We're in love, aren't we ? EmptyVen 6 Sep 2019 - 22:13


We're in love, aren't we
"THAT EVERY NIGHT I’LL KISS YOU YOU’LL SAY IN MY EAR « OH WE’RE IN LOVE AREN’T WE ? » HANDS IN YOUR HAIR, FINGERS AND THUMBS BABY. I FEEL SAFE WHEN YOU’RE HOLDING ME NEAR, LOVE THE WAY THAT YOU CONQUER YOUR FEAR, YOU KNOW HEARTS DON’T BREAK AROUND HERE ► ED SHEERAN, HEARTS DON’T BREAK AROUND HERE."
C’est le milieu de la journée et je viens de me lever : la matinée s’est terminée il y a quelques heures, et la soirée n’est pas encore amorcée. Le temps passe inexorablement et nous sommes les grands oubliés de sa course, car il file, file, file sans s’intéresser à nos pauvres petites préoccupations. Seulement quelques heures se sont écoulées depuis qu’il est parti, que je l’ai laissé rejoindre son ami et colocataire, que je l’ai regardé s’éloigner puis disparaître de vue…  Seulement quelques heures… Et cela me semble être une fichue éternité ! Partagé quelque part entre l’abattement et le soulagement, j’ai retrouvé mes repères du quotidien : la petite cour à l’arrière de l’immeuble, celle-là même où je gare Daisy en prenant soin d’enrouler une chaine cadenassée à sa roue avant, les trois étages à monter avec les marches inégales de la cage d’escalier un peu trop vieille, la porte d’entrée à la sécurité renforcée qui pèse trois plombes et la pénombre silencieuse de mon appartement un peu trop petit, un peu trop bordélique, un peu trop oublié. J’ai allumé une cigarette, avant de m’écrouler de fatigue au beau milieu de mon salon en désordre, tout habillé, épuisé tout autant physiquement que moralement par ce road-trip qui s’est avéré bien plus éprouvant que prévu.

Et puis, ils sont revenus au beau milieu de la nuit, ces visages sans expressions penchés au-dessus de moi qui me dévisagent et observent la douleur faire son chemin, tortueuse, insupportable. J’ai commencé par transpirer énormément, à me tourner et retourner sur le canapé en proie à une anxiété grandissante, puis les tremblements ont pris le relais accompagnés des cauchemars. Je suis allongé sur cette table, dans ce lieu qui manque de tout, blanc immaculé, impersonnel et j’ai du mal à distinguer les formes ou les visages autour de moi. Je ne peux pas bouger, j’essaie mais mon corps ne me répond plus, comme s’il n’était plus lié à ma conscience, comme si je n’étais plus vraiment là. Est-ce que c’est ça ce qui m’attends après la mort ? Et la peur s’empare alors de moi : j’ai envie d’hurler mais aucun son ne sort de ma bouche fermée, j’ai envie de pleurer mais aucune larme n’envahit mes paupières ouvertes, j’ai envie de me débattre mais je reste inerte. JE NE VEUX PAS CREVER PUTAIN ! La chute a eu pour effet de me sortir de cet état apathique, et j’ai vomi mes tripes sur le parquet abîmé du vieil appartement avant de me recroqueviller sur moi-même en essayant de recoller tous les morceaux. Lorsque j’ai eu la force nécessaire, je me suis traîné en tremblant jusqu’aux placards du bas de la cuisine et j’ai attrapé la première bouteille de whisky qui trainait là. J’en ai vidé une bonne partie en travers de ma gorge, à la va-vite avec l’espoir que tout s’arrête. L’arrière du crâne appuyé contre la surface murale, j’ai attendu… Que les tremblements cessent, que la nausée disparaisse et que mes démons s’éloignent. Et la nuit m’a enlevé et bercé dans ses bras morts durant les heures suivantes…

Je viens d’envoyer un message à Terrence. Depuis le réveil, je ne pense qu’à lui. Comment s’est passé sa nuit ? Comment va-t-il ? Que fait-il ? Je me suis réveillé avec une angoisse naissante au creux du ventre, la peur que tout cela ne soit pas réel, que tout ait été imaginé… Et si j’avais rêvé ? Si j’avais sombré ? Inconsciemment tu rêves trop grand, boy. C’est un de tes problèmes, tu rêves mais tu n’agis pas. Y a-t-il réellement eu un road-trip ? Mon pouls s’est mis à pulser dans mes veines gorgées de sang, mon palpitant s’est excité mais les courbatures m’ont rapidement ramené à la réalité. J’ai maudis la selle de Daisy sur chaque centimètre existant entre ma chambre et la cuisine ouverte sur le salon, puis sur tous ceux entre la cafetière et le canapé. Je ne vois pas tout de suite sa réponse mais lorsque je la lis, automatiquement un sourire se plaque sur mon visage car sa douceur réussit à m’atteindre à travers de simples mots tapés sur un écran de téléphone. Je lui manque. Mon cœur se gonfle brusquement de cette chaleur intense, instantanée et si délicieuse.  Je lui réponds alors et garde mon téléphone en main pour guetter les messages qui ne tardent pas à arriver. Et mon cœur s’embrase, il bat plus fort et plus vite, il s’emballe. Mon ventre se serre doucement, envoyant de petites décharges électriques dans tout mon corps et c’est agréable. C’est doux, apaisant, ça fait du bien. Penser à lui, ça fait du bien. Lui parler, ça fait du bien. Le voir, c’est un besoin. Je m’en rends compte rapidement, je n’ai pas envie de me priver de lui aujourd’hui. Vu l’heure déjà bien avancé de la journée, je vais devoir me bouger. Alors je fais fi de mes nombreuses courbatures et m’apprête pour le rejoindre au plus vite.

Après un passage plus ou moins rapide à la pizzeria du coin de la rue où il a fallu que je négocie un sac pour réussir à transporter tout ce que j’ai acheté, trois fois rien évidemment ; me voilà en train de faire ronronner Daisy devant le 9 Sherwood Rd dans le quartier de Toowong. Je cale la bécane au bord de la route, coupe le moteur et sort mon téléphone de ma poche pour relire le nom du colocataire de Terrence : ‘Carnahan’. Ça sonne vraiment Irlandais comme nom de famille, ça. Je sonne à l’interphone et place mes mains dans mes poches en attendant. La voix fluette de Terrence résonne dans le combiné, légèrement grésillant et je réponds en souriant bêtement – C’est moi. Harvey. J’ai ta pizza.  Je souris lorsqu’il raccroche et retourne près de ma bécane en m’allumant une clope. J’observe le quartier plutôt silencieux et calme en cette jolie après-midi ensoleillée et m’assois à moitié sur la selle, impatient. Mes mains moites trahissent ma nervosité et je les essuies furtivement sur les cuisses de mon jean lorsque la silhouette de Terrence m’apparaît enfin sur le perron de l’immeuble. Un sourire large étire mes lèvres et je souffle la fumée de la cigarette sur le côté, le palpitant en train de faire des loopings dans ma poitrine. Je n’attends pas vraiment qu’il me rejoigne et m’avance, le cœur au bord de l’explosion en l’observant. Lui et ses boucles folles, lui et son petit air tout mignon, lui et son… pantalon de pyjama ? Je jette ma clope sur le côté et avance mes mains vers lui, les glissant sur ses flancs rapidement pour le serrer contre moi. Un frisson me parcourt de la tête aux pieds, son odeur m’envahit et les ‘boom-boom’ repartent de plus belle. – Salut toi. Que je murmure avec un petit air charmeur en apposant mes lèvres sur les siennes. Un baiser doux. Tendre. Délicat. Je ferme les yeux quelques secondes, puis les rouvre pour mieux le regarder. Il a meilleure mine que la veille, j’ai cru plus d’une fois qu’il a s’évanouir dans le camion sur le trajet retour. Heureusement que nous ne sommes pas rentrés à moto finalement, il n’aurait pas tenu sur Daisy pendant dix heures.  – T’as faim tu m’as dit ? T’as une idée d’où tu veux aller manger ? Y’a les stades pas loin, pour se poser tranquille. Ce disant, je lui attrape les mains et marche à reculons pour l’emmener près de la moto qui nous attends. – Je t’ai pris un casque, mais faudra qu’on aille en essayer et en acheter un pour toi. On aurait dû le faire à Sidney d’ailleurs. Mais nous avions d’autres préoccupations, pas vrai ?

(c) DΛNDELION


Dernière édition par Harvey Hartwell le Ven 14 Fév 2020 - 15:05, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Oliwell#4 - We're in love, aren't we ? Oliwell#4 - We're in love, aren't we ? EmptyJeu 12 Sep 2019 - 23:26



We're in love, aren't we ?


C'était pas ce qui était prévu au programme. Pas du tout ce qui était prévu et c'est terriblement brutal pour Terrence de savoir que dorénavant, Harvey connait son secret, qu'il ne pourra plus le dissimuler. Il est au courant pour son addiction, sait désormais les tenants et les aboutissants de cette faille béante qui lui entaille l'âme comme une incision faite au canif, il sait que Terry n'est pas aussi lumineux qu'il le pensait, finalement plus sombre qu'il n'y paraissait. Peut être que t'es déçu, Harvey? Peut être que tu veux plus de moi. Tu veux plus de moi? T'as le droit.. Elle est purulente, cette blessure, profonde aussi, les racines sérieusement plantées tout au fond, inextricablement enchevêtrées mais il n'est plus possible de la camoufler sous des sourires ou des grands gestes, maintenant. Elle est là, présente, à prendre toute la place et Harvey connait son existence. Il sait. Il sait.

La fin du road trip avait pris des allures chaotiques: John et son coeur, Terry et sa crise de manque, tout était littéralement parti en vrille.. Pauvre Lexie et pauvre Harvey, ils avaient fait de leur mieux pour tenir la barque à flot mais les vagues étaient beaucoup, beaucoup trop déchaînées cette fois pour espérer s'en sortir indemne. Et c'est non sans peine que l'ordre avait fini par être restauré, John avec des médicaments et Terrence avec sa méthadone, les deux allongés dans des lits de l'hôpital de Sydney. Pourtant, malgré son état de semi-conscience il les avait vu les questions douloureusement plantées dans les yeux de son petit ami, il les avait senti les regards inquiets, terrorisés. Et au delà du fait qu'il est désormais terriblement vulnérable face à cette révélation sur son état, Terrence, il se sent surtout épouvantablement coupable d'avoir insufflé de la peur, même une minute, dans le coeur de celui pour qui il ne voulait inspirer que bien-être et confiance. Il avait fait le con, à penser que tout irait bien alors que rien ne filait jamais droit dès lors qu'il faisait partie de l'équation, à croire que quatre jours loin de tout avec son extrême fatigue accrochée à ses baskets et sa putain d'addiction se passeraient comme sur des roulettes, à s'imaginer que son ordonnance de méthadone fonctionnerait n'importe où. Il ne réfléchissait pas assez, Terry, trop spontané, trop tête brûlée, trop stupide. Il pensait bêtement que cette putain d'ordonnance serait acceptée, il le pensait vraiment. Stupide, stupide, stupide !

Le retour dans le camion, Harvey au volant, avait été plutôt calme et ils avaient pu s'expliquer à demi-mots. Il avait surtout beaucoup dormi, Terry, épuisé au possible, le corps lourd et l'esprit tourmenté. Dix heures de route plus tard, Gabriel était venu le chercher sur le parking du Confidential et il ne sait même plus s'il avait pris le temps d'embrasser son petit ami pour lui dire au revoir, ne se souvient que trop vaguement de toute cette journée en vérité, trop floue pour parvenir à remettre les pièce du puzzle dans le bon ordre. Et quand il s'était réveillé le lendemain matin dans le lit du 152 Bywong Street, Gabriel (qui avait pris le canapé) l'avait emmené rapidement chez le médecin -demande explicitée par l'hopital de Sydney parce qu'il fallait revoir le traitement, augmenter la dose, apparemment. Mais il avait été décidé finalement de conserver le dosage actuel tout en vérifiant l'évolution dans la semaine. Ca ne faisait pas particulièrement peur à Terry, tout ça. Il faisait aveuglément confiance à son docteur, se laissait porter, encore trop épuisé pour prendre de réelle décision ou avoir conscience ce que tout cela impliquait.

Avant de partir travailler Gabriel, lui avait préparé un déjeuner en lui demandant affectueusement de ne pas en faire trop. Il avait essayé, Terry, vraiment. Mais c'est un hyperactif, et même encore très fragile il n'avait pas tenu longtemps en position allongée avant de se lever, de lire, de sortir Sirius, d'arroser toutes les plantes vertes, de picorer dans son assiette et de prendre une douche. C'est un bruissement sourd, une vibration qu'il connaissait bien qui l'avait fait bondir au milieu du silence de sa journée. Un sms. De Harvey. Il a pensé à lui depuis la veille, y a son image imprimée partout partout partout et ce sms lui file un frisson qu'il n'a surement jamais connu, se sent soudain comme un ado qui redécouvre le plaisir de se faire attendre quelque part, par quelqu'un qu'on aime. Harvey demande de ses nouvelles, il répond qu'il lui manque après 34 hésitations à écrire puis à effacer par peur de l'effrayer et après quelques échanges un peu timides, ils conviennent de se retrouver pour manger une pizza. Prétexte. Prétexte, prétexte, prétexte. Il s'en fout de la pizza, Terry, il veut juste Harvey. Il veut juste respirer Harvey, voir Harvey, le sentir contre lui aussi et il a besoin de lui plus que jamais parce qu'il réalise qu'il est le seul à savoir comment poser les cataplasmes sur ses brûlures, à savoir réparer les brisures, à savoir apaiser ses blessures. Depuis qu'ils s'étaient séparés la veille sur le parking de leur lieu de travail il n'avait eu de cesse de penser à son visage, de le rappeler inconsciemment à lui comme si l'univers pouvait transmettre des messages et il avait eu terriblement besoin de ses bras autour de son corps tremblant pour trouver le sommeil et calmer ses peurs. Trop de fois il s'était réveillé cette nuit, paniqué, trop de fois il l'avait cherché avec affolement, les pupilles humides et le front moite mais il s'était heurté au vide, Terrence. Et ce sms il l'avait tant espéré, incapable de l'envoyer lui-même par peur d'être trop pressant. Surement qu'il voulait laisser le choix à Harvey de l'abandonner à nouveau s'il le souhaitait maintenant qu'il avait toutes les données, peut être qu'il n'avait pas eu envie de le forcer à rester dans cette relation avec lui, gamin tout pété, peut être aussi qu'il voulait voir s'il reviendrait de lui même après l'avoir laissé  deux semaines plus tôt.

Et il est là ce sms bon sang, et elle est là, la promesse qu'ils vont se retrouver, que ce n'était pas qu'un rêve qu'il s'était fabriqué. Il dit qu'il arrive, Harvey et le coeur de Terrence fait des sauts contre ses côtes, le souffle qui s'accélère. Il arrive. Harvey arrive. Il n'a qu'à l'attendre mais c'est long, le temps ne passe pas alors il tourne en rond, décide de rester habillé avec son pantalon de pyjama qui passerait presque pour un jogging, s'assoit, se relève, se regarde dans le miroir la moue dubitative, s'observe pour vérifier qu'il ressemble un peu moins à un mort vivant que la veille, parle à Sirius, inspire, expire, se demande s'il n'est pas trop moche ou trop maigre, regarde l'heure, enfile ses Dr Martens sans vraiment les lacer -comme à son habitude, range quelques trucs, se rassoit, regarde l'heure encore, et quand l'interphone se met enfin à sonner il sursaute, se lève d'un bond et va répondre. C'est Harvey... Je descends !! Il sourit jusqu'aux oreilles, Terrence, le coeur adolescent, des arcs en ciel dans le bide. Il lance à Aodh et Sirius un à plus tard les gars dont l'intonation étranglée laisse explicitement transparaitre son excitation puis il enfile sa veste en cuir, verrouille, descend les escaliers en courant, dérape sur les dernières marches (maladroit qu'il est) avant de s'arrêter derrière la porte d'entrée. Il souffle. Il tremble un peu. Il ne veut pas témoigner son empressement, ne veut pas lui montrer qu'il n'en peut plus de le retrouver, qu'il lui a horriblement manqué pendant ces quelques heures alors il se reprend, secoue la tête, ferme les yeux un instant puis fini par ouvrir, l'air faussement décontracté.
Il est là bordel, adossé contre sa bécane, en t-shirt, effrontément désirable, effroyablement viril, la fumée qu'il recrache nonchalamment et son corps qui s'approche immédiatement, ses paumes qui reprennent la place qui est la leur: contre ses flancs. Il perd d'un coup tous ses moyens, Terrence, le corps qui devient coton, qui répond instantanément à celui d'Harvey, les poumons qui deviennent plomb, qui explosent et le bide qui tempête. – Salut toi. Salut t..  Murmure à peine prononcé, alangui, tendre, hésitant. Et il n'a pas vraiment le temps de répondre de toute façon parce qu'il se fait embrasser doucement et c'est tout l'univers qui disparait ou qui apparait finalement, il n'en sait rien, il s'en fout. Lui, en tout cas, il existe à nouveau et c'est tout ce qui importe. C'est con en plus, ce n'est qu'un bisou, des lèvres toute chaudes posées contre des lèvres toutes douces mais pour un coeur amoureux, c'est bien au delà du simple baiser, c'est le rien comblé par le tout, c'est le nul part qui devient partout, c'est le jamais qui prend des air d'éternité. Et il frissonne alors qu'il est pourtant chaudement habillé, il frissonne parce qu'il réalise pleinement désormais à quel point ses sentiments pour Harvey sont bien plus puissants qu'il ne saura jamais les lui exprimer, relation qui n'en est qu'à ses balbutiements mais qui existe peut être depuis toujours, finalement. C'est tout comme. Les bras toujours le long du corps il remonte finalement les mains pour agripper mollement le t-shirt d'Harvey du bout des doigts, contre ses hanches, se laisse faire, s'abandonne totalement dans l'instant, prisonnier volontaire de ce bonheur si fragile qu'il avait toujours pensé ne pas mériter.  – T’as faim tu m’as dit ? T’as une idée d’où tu veux aller manger ? Y’a les stades pas loin, pour se poser tranquille. Hm? Il se laisse guider, incapable de le quitter des yeux, hypnotisé surement, le coeur qui papillonne et qui tambourine partout partout, ça le dévore et il ne l'écoute que distraitement parler parce qu'il ne sait pas trop pourquoi Terrence, mais il est ailleurs, là. Perdu dans ses yeux, dans le mouvement des mèches de ses cheveux blonds au vent, par le mouvement de ses lèvres quand il parle. Il ne tient plus, en vérité, il a l'impression que cette nuit atroce sans lui a duré cent ans alors il se laisse aller à ses pulsions et le pousse doucement contre la moto avant de l'embrasser tendrement, férocement, les bras qui s'enroulent mollement autour de ses épaules et il le respire, l'inspire, le goûte comme si c'était la première fois, lui touche la nuque, les cheveux et sa paume fébrile revient contre sa mâchoire avant que son visage ne s'éloigne, mais pas trop loin. Nez contre nez, front contre front, il déglutit, lèvres encore humides, inspire comme s'il trouvait enfin son air et laisse le vert de ses yeux venir finalement se fixer dans le céruléen des siens. T'es là. Il a presque rien écouté, il l'avoue, sale gosse trop paumé au fond de ses sentiments qui réalise que malgré ses travers, Harvey reste et ne s'en va pas. Emmène-moi où tu veux, tu sais, tant que tu es là moi ça me va. Il le regarde comme s'il allait s'évaporer, comme s'il tentait de retenir chaque détail de son visage et il ouvre la bouche, le souffle court Bordel... tu m'as manqué Harvey. avant de se blottir dans ses bras un instant, de respirer son odeur et de se reculer. Aller, en selle ! Et il grimpe tout sourire derrière son petit ami sans mettre son casque parce qu'il a besoin de respirer, Terrence, les cuisses resserrées contre les siennes, les bras autour de son ventre, le bout des doigts qui glisse sous son t-shirt pour retrouver sa peau furtivement, joue contre son dos, yeux fermés. Il les ferme tout le long du trajet, le vent qui lui fouette les cheveux, le coeur suspendu au dessus des nuages. Harvey, t'es resté, tu me laisses pas, tu fuis pas, tu fuis plus. T'as pas peur? Moi là, tout de suite, j'ai plus peur tu sais. Contre toi j'ai plus peur. Je m'en fous de ce qui arrivera demain ou dans une heure. Je suis là, ici, maintenant, et je te suivrais au bout du monde si tu me le demandais. J'ai le coeur léger. Je crois que c'est comme ça qu'on dit ? Je le sens qui s'envole en dedans, c'est étrange.. comme une ballon. Ca fait du bien. Tu me fais du bien..


Dernière édition par Terrence Oliver le Jeu 31 Oct 2019 - 20:01, édité 4 fois
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Message(#) Sujet: Re: Oliwell#4 - We're in love, aren't we ? Oliwell#4 - We're in love, aren't we ? EmptyVen 13 Sep 2019 - 20:48


We're in love, aren't we
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→ Je ne saurais décrire avec exactitude ce que cela me fait de te voir apparaître sur le perron de l’immeuble, lorsque la lourde porte sécurisée s’entrouvre pour me laisser découvrir ta silhouette longiligne et délicate. Tes cheveux en pagaille sont attachés d’une façon étrange, et ils restent indisciplinés et fous ; tes grands yeux verts m’observent en détails et je les sens me scruter avec envie, ce qui réchauffe mon corps instantanément ; tes sourcils épais se froncent imperceptiblement, ils viennent accentuer la ride du lion sur ton front ce qui témoigne d’une certaine nervosité ; ton sweat un peu grand masque ton corps fin et rends ta démarche malhabile, un peu hésitante. Je me dis que j’ai de la chance d’avoir réussi à attirer ton attention, je me dis que tu es beau et qu’à chaque fois que mes yeux se posent sur toi je suis émerveillé, je me dis surtout que je n’ai plus le droit à l’erreur et qu’il est hors de question désormais que je te fasse souffrir. Et j’ai peur de me mentir à moi-même car il y a des zones d’ombres qui pourraient te faire fuir brusquement si tu étais au courant. Le sang sur mes phalanges abîmées, la brûlure le long de ma gorge irritée et toutes ces nuits cauchemardesques que je souhaite oublier. Je n’ai plus le droit, n’est-ce pas Terrence ? Je t’ai fait déjà assez de mal, tu ne crois pas ? J’ai tellement peur de t’en faire à nouveau, si tu savais… Mais l’envie d’apprendre à t’aimer surpasse toutes mes craintes et c’est grâce à elle que je me sens revivre aujourd’hui. C’est grâce à toi, Terrence. Car en trente-trois ans d’existence, je ne me suis jamais senti aussi bien que maintenant. Et parce que je vis lorsque tu es à mes côtés, parce que je vibre lorsque tu apparais, je m’empresse de te rejoindre et pose mes paumes possessives sur ton corps avant de lier nos lèvres avides. Et elles brûlent de passion, nos lèvres, adorant s’appartenir et se découvrir fiévreusement ; car même si elles se quittent rapidement, elles déposent l’une sur l’autre un petit peu de moi et un petit peu de toi. Dis-moi, ça te fait quoi à toi de me voir devant chez toi ? T’es nerveux ? Est-ce que tu pensais que je ne viendrais pas ? Tu ne me réponds pas, tu sembles ailleurs mais je ne t’en veux pas car je crois que moi-aussi je flotte un peu, entre réalité et rêve car les deux se sont mélangés depuis que nous nous sommes liés. J’avance à reculons jusqu’à la moto, tout en évoquant le fait que l’achat d’un casque à ta taille est sur la liste de mes priorités, mais à nouveau tu ne m’écoutes pas et ça me fait doucement sourire. Je crois que ce que j’aime le plus chez toi c’est ta capacité à te couper du monde et à vivre en marge du notre. Et sûrement que c’est difficile au quotidien, de ne pas se sentir appartenir à la société et de constamment se demander où se trouve ta place, si tu es adapté ou trop différent pour avoir le droit d’exister. Si tu respires, tu existes, non ? Je n’en suis pas aussi sûr. Je pense que beaucoup d’entre nous vivent sans exister. Et peut-être que ce n’est qu’une fichue illusion, peut-être que je fantasme une réalité inexistante, peut-être que je me pose aussi trop de questions. Pourtant, jusqu’à ce que tu débarques dans ma vie, j’avais la sensation de suffoquer à chaque instant. Et depuis… Ah depuis j’existe. A travers tes yeux et à travers ton sourire, à travers tout ce que tu ne dis pas mais que je comprends tout de même. Et lorsque tu me pousses, que mes fesses viennent épouser la selle de Daisy, je me laisse aller et glisse mes mains sur tes hanches fines tandis que nos lèvres se retrouvent avec avidité. Les yeux fermés, je me laisse happer par ce baiser et j’oublie tout autour, le monde qui tourne, le temps qui défile, et tous nos problèmes quotidiens. Il n’y a que toi et moi, et le doux fumet de cette pizza géante qui flotte autour. N’ayant pas encore mangé de la journée, je sens mon estomac qui se serre alors que je pense au repas qui nous attends. J’en fais abstraction toutefois lorsque tes yeux viennent capturer les miens. – T’es là. Où voulais-tu que j’aille ? Il n’y a que dans tes bras que je me sens bien. Je frotte mon nez doucement contre le tien et réponds dans un murmure doux, avec une voix rauque chargée d’émotions – J’suis là. Et j’ai envie de croire que j’y serais toujours, pas trop loin de toi car notre histoire a des airs d’éternité, tu ne trouves pas ? – Emmène-moi où tu veux, tu sais, tant que tu es là moi ça me va. Je ris légèrement et hoche la tête – Ok, d’accord. Je t’emmène alors. Cela fait échos à notre première rencontre lorsqu’il s’en était totalement remis à moi. Et j’aurai pu être un véritable salopard, un mec pas du tout réglo, j’aurai pu lui faire tellement de mal… Dis-moi, Terrence, est-ce qu’il y en a beaucoup qui ont abusé de toi et de ta gentillesse ? Des salopards qui ont pris ta douceur pour de la faiblesse ? Cette réalité me fait peur, car elle transparaît dans tes hésitations et ton manque de confiance en toi. Et ça me fait mal, oui, profondément mal de constater une fois de plus la cruauté du monde dans lequel nous tentons vainement d’exister.  Créons le nôtre de monde, rien qu’à nous… - Bordel… tu m’as manqué Harvey. J’embrasse avec tendresse sa tempe en le serrant contre moi, profitant de ces retrouvailles et de leur simplicité chargée en émotions. J’inspire ton odeur, doux shampoing à la noix de coco qui m’avait manqué. C’était juste une nuit, mais loin de toi, j’ai eu l’impression que c’était toute la vie. – Allez, en selle ! Je pouffe et secoue la tête, amusé. – Ah ouais comme ça ? C’est la pizza qui t’appelle, je paris. En selle alors ! Je tire la langue, m’installe sur Daisy et te tends mon casque que tu refuses – ce qui me fait souffler. – Va vraiment falloir t’acheter un casque, je plaisante pas. C’est ta sécurité qui est en jeu bébé. Et je ne crois pas que ça marche lorsque je te fais les gros yeux car tu te blottis contre mon dos. De toute évidence, je suis bien trop heureux pour râler davantage alors je lance ma moto rutilante sur la route en direction des stades qui ne sont pas très loin du quartier.

Pas besoin de rouler bien longtemps en effet, et ça m’arrange car je n’aurais pas aimé traverser la ville sans que tu ne sois un minimum protégé. Je ne suis pas le genre de mec qui prend des risques inutiles et qui ne maîtrise pas son engin, mais un accident arrive si rapidement. On ne voit jamais venir le drame avant qu’il ne soit inévitable. Mieux vaut prévenir que guérir du coup. Je gare Daisy au plus proche d’une zone ombragée entre les stades, légèrement boisée avec un espace familial et quelques tables, propice aux pique-niques et aux après-midi détentes. Je te laisse descendre, en fait de même et après avoir mis la béquille, attrape le sac contenant notre déjeuner (quoique vu l’heure, il s’agit plutôt d’un dîner). Il y a peu de monde dans le parc et quelques matchs qui se jouent plus loin  ou peut-être qu’il ne s’agit d’ailleurs que d’entrainements, je n’en ai aucune idée et ça ne m’intéresse pas vraiment au final, non. Car tu requiers toute mon attention, et rapidement mon bras vient s’enrouler autour de ton corps, te ramener contre moi et ma bouche frôle le lobe de ton oreille que j’embrasse rapidement. – ça va ? Amoureux transi, un peu bête, un peu trop admiratif de son homme, je nous entraîne à l’écart sous un grand chêne et m’assoit à même le sol. Je sors alors la pizza, les muffins et le pepsi du sac que j’étale à nos côtés. – Quatre fromages du coup, comme Monsieur l’a désiré. J’espère que la livraison vous aura satisfait, il ne faut pas hésiter à laisser un avis sur notre site en ligne. Et je ris en répétant les mots des livreurs, avant de tirer sur ton bras pour te ramener contre moi. – Tu m’fais le plaisir de manger ok ? J’attrape une part conséquente, la plie en deux et l’avale en moins de deux, gourmand que je suis. Je n’en peux plus en même temps, j’ai trop faim ! Je dévisse le bouchon de la bouteille de pepsi, en boit une longue gorgée ensuite et pousse un soupir de soulagement. – Putain, j’avais la dalle. J’me suis levé super tard, j’ai pas passé une super nuit. Comme si cela pouvait expliquer mon empressement à enfourner une nouvelle part de pizza dans ma bouche. Je m’essuie la bouche ensuite, et je demande sans avoir fini de mâcher – Et toi ? C’était tôt le rendez-vous chez le médecin ? La nuit, ça a été ?


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Message(#) Sujet: Re: Oliwell#4 - We're in love, aren't we ? Oliwell#4 - We're in love, aren't we ? EmptyMar 17 Sep 2019 - 7:24



We're in love, aren't we ?


Il en crevait de le voir, Terrence. De le voir, de le sentir, de le respirer, de le toucher aussi, de vérifier qu'il était là, palpable, pas chimérique, pas fantasmé et que tout ce qui s'était passé durant ce road-trip n'avait pas été qu'un foutu rêve un peu trop beau pour être vrai. Il avait besoin d'être certain que son souffle sur sa nuque dans la nuit avait réellement existé, que ses bras autour de lui aussi et surtout, que cette promesse un peu tacite qu'ils s'étaient faite n'était pas illusoire, qu'elle avait bien été prononcée. "j'suis à toi" c'est ce qu'ils s'étaient dit tous les deux, comme un "essayons", un "sors avec moi" au coeur d'une chambre miteuse d'un motel crado à 900 kilomètres de là. Et depuis son retour hier et sa nuit atroce il avait eu l'impression d'avoir un peu imaginé tout ça alors quand il le voit, là, en face de lui, bien réel assis sur sa moto cigarette entre les lèvres, il n'y a plus rien qui compte. Plus rien. Il ne voit que lui, ne perçoit plus que sa voix et il l'embrasse parce que ça donne corps à tout, ça consolide les certitudes et réduit les doutes en cendres. – J’suis là. C'est ce qu'il dit, Harvey, les gestes tendres et la voix douce et il n'a pas conscience d'à quel point ça résonne en Terrence, d'à quel point c'est vrai: il est là. Il est bien là et à l'évidence, il est toujours son petit ami. Il ne s'est pas enfuit. Il n'a pas disparu. Il a tenu sa promesse. Il ne l'évite plus. Il l'embrasse et son coeur devient tout chaud. Et il serait bien incapable de décrire avec exactitude ce qui se passe derrière son nombril, Terrence, mais ça ressemble à un délicieux tourbillon, un séduisant vertige, quelque chose qui le bouleverse à tel point qu'il pourrait s'effondrer en larmes contre son épaule, Terry, encore trop fragilisé par ces deux dernières semaines intenses en émotions.

Harvey semble surpris de la rapidité avec laquelle Terrence veut se sauver mais il s'execute en riant, parle du casque, encore et Terry sourit contre son dos parce qu'il aime ça quand il prend soin de lui, il aime ça l'avoir contre son corps et sentir son ventre se contracter sous ses doigts alors qu'il parle. Il ne répond rien d'autre qu'un vague hm hm léger, Terrence, déja perdu au milieu de sa peau et de son odeur. Le bruit de la moto qu'on allume et tout de suite il se relache, parce qu'il s'est habitué à ce bruit et qu'il le rassure.
Ils roulent, l'un contre l'autre, les virage pris avec douceur et au bout de quelques minutes seulement il arrivent au lieu choisi par Harvey. Il se laisse guider, Terrence, autorise le bras de son petit ami à s'enrouler autour de lui et quand il lui embrasse le lobe de l'oreille en lui murmurant – ça va ? il frissonne et esquisse un sourire amoureux, les yeux fixés sur son visage Ouais... Oui, je suis bien avec toi, Harvey, prodigieusement, follement, excessivement. Tu ne t'en rends pas compte parce que je ne montre rien mais tu n'images pas le quart du bien que tu me fais. Tu ne réalises pas comme tu m'as percuté, envouté, comme je suis incapable de penser à autre chose qu'à toi, comme tu prends tout l'espace et que j'en redemande, comme j'ai l'impression d'être un ado dès que t'es là, que je voudrais qu'on soit tout le temps ensemble, qu'on partage tout, que je te raconte tout de moi et que tu me dises tout de toi. Je voudrais que tu comprennes ce que je ressens mais je peux pas le dire. Je sais pas le dire. Alors je te le montre. Regarde mes yeux, regarde comme ils brillent quand ils te voient. C'est ce "je t'aime" que je ne te dirais surement jamais parce que j'sais pas faire ça et que pour moi c'est stupide. Parce que je t'aime au delà des mots. C'est fou, mais j'ai eu le temps de t'aimer en six mois, tu sais. Y a pas de mots pour ce qui se passe là, reste avec moi.  Perdu dans ses pensées il s'execute et s'assoit au pieds d'un arbre, en tailleur.  – Quatre fromages du coup, comme Monsieur l’a désiré. J’espère que la livraison vous aura satisfait, il ne faut pas hésiter à laisser un avis sur notre site en ligne. Il rit doucement, Terrence, incapable de décrocher ses yeux verts de son visage, incapable de le quitter une seule seconde du regard parce qu'il veut profiter et s'imprégner intensément de chaque mouvement de lumière et d'ombrages sur sa peau. Il veut graver dans sa mémoire toutes les secondes qui passent en sachant très bien que c'est impossible mais il essaye, il essaye il essaye et le dévore de partout, amoureux. Il rit, donc, tandis qu'Harvey l'attire contre lui et ça lui fait quelque chose, à Terrence, comme si l'envie de lui appartenir encore plus s'insinuait partout et prenait de plus en plus de place. Il replace une mèche des cheveux d'Harvey derrière son oreille et il lui sourit avant de sortir son téléphone et de faire semblant de taper un avis sur le site de cette fausse pizzeria dont Harvey en serait le séduisant livreur fictif service : impeccable, livreur : mignon, pizza... Et tandis que son petit ami lui fait promettre de manger il se saisi d'une part de pizza et croque dedans avec vigueur, mâche lentement, de la sauce tomate qui s'étale sur sa lèvre, les yeux grands ouverts, sourcils levés. PARFAITE. Qu'il articule avant d'y planter ses dents à nouveau tout en terminant son message fictif avec le pouce d'une main.

Il adore les pizza, Terry, malgré son petit estomac et ses oublis un peu trop fréquents de manger, il ne dira jamais non à une pizza et surtout lorsque celle-ci ce trouve être une quatre-fromages. Il ne sait pas pourquoi il aime tant ça, peut être que c'est associé aux seules soirées agréables qu'il avait passé dans sa jeunesse, lorsque ses parents restaient dormir au bureau et que Marisol, la femme de ménage et nounou restait dormir avec sa fille, commandait des pizza quatre-fromages (ses préférées à elle) en regardant avec eux un dessin animé sur l'immense télé du salon. Il se souvient de son parfum un peu trop fort, de ses R qui roulaient sous sa langue quand elle l'appelait par son prénom, sourire aux lèvres et yeux tendres, de ses cheveux d'ébène et du respect quasi maternel qu'elle lui avait témoigné les toutes les années durant lesquelles elle était restée. Malgré les autres nounous, il ne se souvient que d'elle, de sa voix douce quand elle le bordait et qu'elle lui racontait des petits passages de sa vie, de ce qu'elle voulait comme avenir pour sa fille, de son fils qui était déjà plus vieux, de son mari qui était en prison pour avoir voulu aider sa famille à survivre. Et il se rappelle surtout avec quel plaisir il allait dormir ces soirs-là, l'âme en sécurité, le coeur un peu plus léger.

C'est tout ça que lui évoquent les quatre-fromages et c'est avec une vigueur qu'Harvey ne lui connait surement pas qu'il dévore une part entière, les joues gonflées à la manière d'un hamster et de la sauce tomate non plus seulement sur la lèvre mais aussi sur le menton. Il ne le sent pas mais par réflexe passe le bout de ses doigts sur ses lèvres et en retire la tâche (mais pas celle du menton) en pouffant de rire avant d'avaler sa bouchée. Pardon, j'mange comme un cochon. Il a honte mais il a si faim. Ces deux dernières semaines avaient été plus qu'éprouvantes et il n'avait pratiquement rien mangé. C'était ce qui lui avait valu son malaise sur le pont de Sydney d'ailleurs et il était hors de question pour lui que ce genre de chose se reproduise. Alors il mange. Se saisissant d'une deuxième part il observe son petit ami lui parler de sa nuit, de sa faim, s'inquiéter de son état et il lève une épaule en croquant dans la part avant de la reposer doucement sur le carton, de se lécher les doigts et de les essuyer ensuite avec un mouchoir tout en l'écoutant. Il n'a pas passé une super nuit, Harvey, et il se doute bien de ce que ça peut signifier parce qu'il l'a vu plus d'une fois faire des cauchemars, les sourcils apeurés et le front moite mais il ne dit rien, Terrence, n'ose pas poser de questions parce qu'il se dit qu'il lui parlera de lui-même s'il se sent suffisamment en confiance un jour. Il sera patient, il sera attentif. Mais il a compris qu'ils avaient tous les deux des souffrances collées au corps et que le brusquer ne serait contre productif. Il voulait l'aider, le soutenir de loin et en silence s'il le fallait, mais pas le contraindre ni le presser. Moi, j'ai dormi un peu... bizarrement, je me suis réveillé souvent et c'est con mais j'tai cherché... dans l'ensemble ça a été quand même. Dans l'ensemble ça a été dur, en vérité. Compliqué. Il a vomi beaucoup, a fait une poussée de fièvre que Gabriel a apaisé avec un lange humide, il a fait des cauchemars en rafale et il a mal au corps, Terry, là. Mais il ne dira rien. Parce que tout ça s'est effacé au moment-même il a lu sur son téléphone qu'Harvey venait le chercher. Et qu'il a déjà tout occulté pour dire vrai, même son dos qui le tire et sa tête un peu trop compressée. Peut être qu'inconsciemment il oublie la douleur pour ne pas emmerder Harvey, ne pas l'inquiéter aussi, ne pas le faire partir... Parce qu'on pouvait ne pas le remarquer (il savait bien le cacher), mais il n'avait pas confiance en lui, Terry. Malgré ses sourires francs et son ton plein de vérité il n'avait pas confiance en lui, se trouvait trop gauche, trop maladroit, trop moche, trop maigre, toujours à dire ce qui lui passait par la tête sans mettre de filtre. Il avait sans cesse l'impression d'être ce mec qu'on regarde de loin en reluquant son cul sans jamais tenter de voir son âme. Pourtant Harvey, lui, il l'avait vu. Il les avait lu, le petites astérisques tout en bas de la page, ces mots minuscules où il y avait mentionné qu'il avait un coeur fragile et qu'il fallait en prendre soin. Il les avait déchiffrées, ses peurs et plus particulièrement celle de n'être finalement pas assez bien. Et malgré ce manque de confiance en lui il s'était offert corps et coeur à Harvey, lui avait filé les clés de ses secrets et l'avait autorisé malgré lui à voir le plus sombre de tous : son addiction. Et malgré cette donnée, il est là, Harvey. Il souffre, Terrence, d'être ce junkie qu'il déteste tant, mais il n'en parle pas. Taira le fait que sa nuit a été pourrie à cause de ça, à cause de cette prise de méthadone un peu trop tardive à l'hôpital de Sydney. Il ne dira rien parce qu'il a terriblement honte et qu'il est terrifié à l'idée de vois cette ombre-là dans les yeux de son petit-ami alors il occulte donc volontairement d'évoquer le rendez-vous chez le médecin, s'ouvre une bouteille de soda et après avoir bu une gorgée et avoir refermé le bouchon il s'empare d'un muffin et croque dedans. Il appuie sa tête contre l'épaule d'Harvey, se laisser bercer par l'instant en silence, le vent qui balaye doucement l'herbe, fait danser leurs cheveux et chanter les feuilles sur les arbres, doux bruissement qui l'apaise, s'impregne du bruit de fond de la ville tout autour, se saisi de la main d'Harvey et la serre entre ses doigts. Il voulait occulter mais ça lui bouffe le cerveau, ça passe en boucle et il a besoin de mettre certains choses au clair. Harvey? Tu sais.. pour la drogue je.. c'est pas un problème ok? Ca va aller. J'veux dire, c'est mon problème à moi en fait. Je tiens trop à toi pour te saouler avec ça, et... je sais bien que tu m'as proposé de m'accompagner chez le docteur la semaine prochaine mais t'es obligé de rien, d'accord? J'suis grand, et même si ça me ferait vraiment plaisir que tu viennes, je peux aussi y arriver seul. Je veux pas que tu prennes cette responsabilité là. Ok? Il a besoin d'être sûr qu'il a compris. Qu'il n'est obligé de rien. Qu'il n'a pas à subir ça de plein fouet, qu'il n'a pas à se foutre en première ligne sous prétexte que c'est son mec, à imaginer qu'il doit désormais se forcer à être là pour tout et le soutenir dans tout. Il n'a aucune obligation. T'es libre de venir, de pas venir, de vouloir venir et de changer d'avis.. j'dirais rien si tu changes d'avis. Je comprendrais, en vérité. Parce qu'il a du mal à concevoir qu'on puisse vouloir de lui alors qu'il est en morceaux, du mal à comprendre qu'on puisse être attiré par lui autrement que par ce qu'il a à offrir dans un lit. Il redresse sa tête, ramène ses boucles en arrière et regarde au sol, gêné, soupire et plaque son regard de jade au fond de celui de son petit-ami. Tu me plais, Harvey. Genre vraiment.. Genre... comme personne. J'ai jamais eu de petit copain tu sais, t'es le premier et j'y connais foutrement rien. Rien. J'connais pas les codes, j'sais pas comment ça fonctionne, ce qu'on peut dire, ce qu'on doit dire ou faire, ou pas dire ou pas faire et je... Il souffle, inspire, fait une moue et pose son front contre l'épaule d'Harvey, les épaules tremblantes. J'veux pas tout foutre en l'air. Pas avec toi. Je fous toujours tout en l'air tu sais, et dis pas que c'est faux parce que t'en sais rien. Moi je te le dis.. je fous tout en l'air et j'ai peur. Il ferme fort les yeux et laisse échapper quelques larmes. Un jour il arrêtera peut être de pleurer, un jour il parviendra à n'accepter que le bien sans toujours se faire dévorer par le mal. Mais il est encore trop faible là, Terrence, le corps décharné et les yeux ternes, les gestes tremblants et la gorge sèche. Un jour ils seront bien, tous les deux. Il veut y croire. Et quand on y croit suffisamment fort ça fini par arriver, pas vrai?  


Dernière édition par Terrence Oliver le Jeu 31 Oct 2019 - 20:01, édité 5 fois
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Message(#) Sujet: Re: Oliwell#4 - We're in love, aren't we ? Oliwell#4 - We're in love, aren't we ? EmptyDim 22 Sep 2019 - 18:31


We're in love, aren't we
"THAT EVERY NIGHT I’LL KISS YOU YOU’LL SAY IN MY EAR « OH WE’RE IN LOVE AREN’T WE ? » HANDS IN YOUR HAIR, FINGERS AND THUMBS BABY. I FEEL SAFE WHEN YOU’RE HOLDING ME NEAR, LOVE THE WAY THAT YOU CONQUER YOUR FEAR, YOU KNOW HEARTS DON’T BREAK AROUND HERE ► ED SHEERAN, HEARTS DON’T BREAK AROUND HERE."
→ Le bonheur réside dans les choses simples, c’est une affirmation à laquelle je crois fermement. Le bonheur se trouve dans les petits actes de la vie quotidienne, les choses anodines, les petits rendez-vous qu’on se donne et qu’on affectionne particulièrement car leur efficacité provient de leur absence de complexité. Un parc boisé, la douce chaleur d’une après-midi au cœur de l’hiver austral, un carton de pizza ouvert à nos pieds et des sodas pétillants, frais. La vie est tellement compliquée, nos déboires nous fatiguent, nous lassent et nous prennent une énergie folle tandis que ces instants tout aussi simples qu’essentiels nous aident à nous ressourcer.  Les choses les plus simples sont souvent les plus vraies. De tendres regards amoureux, des caresses douces comme la brise légère qui transporte avec elle des odeurs printanières et nous laisse rêveurs, des corps étalés et rapprochés, attirés inexorablement l’un vers l’autre, des paroles prononcées avec tendresse, témoins de l’attention qu’on se porte et du désir fondamental de prendre soin de l’autre. C’est doux et paisible, c’est pur et limpide, aucune ombre ne vient ternir le tableau si ce n’est celle des feuillages qui s’agitent au-dessus de nos têtes, bercés eux-aussi par le vent qui souffle avec légèreté. Assis en tailleur, j’étale entre nous les divers mets achetés il y a quelques instants dont la pizza immense, alléchante et garnie en fromages. Et tout en réconfortant mon ventre qui crie famine, je me délecte de la vision que j’ai de Terrence qui en profite tout autant. Mange, il faut que tu prennes des forces car je sais que tu te bats contre des démons très puissants. Alors mange, prépare-toi à la bataille et profite de l’accalmie pour reprendre des forces. Mon bras se tend vers lui et ma main se pose fermement sur son biceps pour l’attirer contre moi. Mes jambes s’étalent en longueur sur le sol et mon menton vient se poser sur son épaule alors que je l’observe tapoter sur l’écran de son téléphone. « Service : impeccable, livreur : mignon, pizza : PARFAITE. » Et je ris en le voyant savourer sa part de pizza et accessoirement s’en badigeonner aussi sur le menton.  – Le livreur est juste mignon, j’suis déçu. T’aurai quand même pu noter : magnifique, un corps d’apollon, plus beau qu’un Dieu… Le genre d’adjectifs qui me définissent parfaitement en somme. Je vois que tu préfères les pizzas à ma personne, c’est noté. J’adopte un air faussement vexé aussitôt trahi par un large sourire amusé et j’engloutis une seconde part, avant d’ouvrir un soda et de le vider dans ma gorge pour m’aider à avaler le reste. Je réprime difficilement un rot suite à cela, et vient bécoter la joue de mon petit-copain qui mange comme un cochon (d’ailleurs il en fait lui-même la remarque en tentant d’essuyer ses lèvres pleines de sauce).  – Comme un petit cochon mignon alors. Et mon pouce vient récolter d’un geste doux la sauce collée à son menton. Lèvres pincées, je lui offre un regard tendre avant de déposer furtivement mes lèvres aux coins des siennes. – Mange, on s’en fous des manières, j’en ai pas vraiment. Je suis loin d’être le gars condescendant qui va t’apprendre à tenir tes couverts de façon convenable pour la ‘haute’. Je n’ai jamais fait partie des hautes sphères par ailleurs et j’en suis fort aise. Car j’en ai côtoyé quelques-uns, durant mon cursus scolaire, des fils de bourge prétentieux qui avaient tout fait mieux que tout le monde, tout vus et dont le génie déméritant ne semblait pas être apprécié à sa juste valeur.  Pauvres cons, ouais. Leurs histoires de riches ne m’ont jamais passionnés et si parfois je les ai écouté se plaindre de leur grand-oncle libertin qui se tapait toutes les petites minettes des alentours pour savoir laquelle s’embrochait le mieux sur sa pine avant de lui offrir un poste bien payé qui servira à lui racheter une dignité ; je n’ai jamais éprouvé la moindre compassion pour leurs problèmes existentiels et leurs petits tracas quotidiens. Ils ont toujours évolué dans un autre monde que le mien,  avec des conventions sociales qui m’échappent et ne m’intéressent guère et c’est sans regret que je poursuis ma route en parallèle, sans me préoccuper davantage des ‘manières’ et de la ‘bienséance’. Quand on côtoie les bas-fonds et la misère depuis toujours, on ne fait plus trop attention à ce genre de détails.

Une fois que mon estomac semble rassasié, je m’enquiers de son état de santé et de la nuit qu’il a pu passer. Les deux dernières journées du road-trip ont été particulièrement éprouvantes pour lui (pour nous tous en réalité) et la crise de manque  a dû engendrer des séquelles que je ne maîtrise pas. Il faut dire que je ne suis pas très au point sur les effets de la drogue et surtout de son sevrage, alors j’y vais à tatillon en essayant de comprendre sans avoir les bonnes informations à disposition. – Moi, j’ai dormi un peu… bizarrement, je me suis réveillé souvent et c’est con mais j’t’ai cherché… dans l’ensemble ça a été quand même. Si je traduis cette phrase avec mon décodeur, elle n’a pas exactement le même sens qu’il aimerait qu’elle ait.  Il n’a dormi qu’un peu, et ‘dans l’ensemble’ signifie qu’en réalité, ça n’a pas vraiment été. Moi aussi je t’ai cherché tu sais. Lorsque je me suis réveillé en tremblant, perdu au milieu de mon salon, c’est la solitude qui m’a rendu fou et j’ai cherché du réconfort au fond de la bouteille alors que j’aurai aimé le trouver au creux de tes bras. Mais tu n’étais pas là, et j’étais seul et terrifié. – C’est pas con, je t’ai cherché aussi. Ce matin, je t’ai envoyé directement un message, à peine j’ai ouvert les yeux. Et je ne fais pas ça d’ordinaire. Mon téléphone  ne me sert que pour passer des coups de fils utiles, vers ma banque ou mon assurance, je n’y suis pas vraiment attaché – rien à voir avec tous ces jeunes qui ont le visage scotché sur leurs écrans à longueur de journée et qui n’arrivent pas à s’en défaire ! Du coup, c’est assez exceptionnel pour être noté et je me rends compte, avec plaisir, que je change un peu mes habitudes d’ours. Terrence me donne envie de sortir de ma grotte, d’aller vers lui et de faire toutes ces petites choses naturelles et simples qui tranquillisent mon âme et sont comme un baume sur mon cœur éclaté. Je me saisis d’un muffin que je décortique avec minutie entre mes gros doigts pour le manger petit bout par petit bout et je laisse mon regard trainer sur le parc et les stades qui s’étalent devant nous. Plusieurs groupes de jeunes sont en train de s’échauffer et je me souviens d’un temps où le sport avait une importance capitale dans ma vie. Et j’ai l’impression que ça fait une putain d’éternité ! Le sport collectif s’est avéré assez difficile à cause de mon tempérament exacerbé, et au bout de plusieurs renvois d’équipes, j’ai fini par me tourner vers la boxe… Mon regard se baisse vers mes phalanges meurtries et je mâchonne mes bouts de muffin d’un air pensif. La tête de Terrence vient se poser sur mon épaule et je m’appuie brièvement dessus avant d’enrouler un bras musclé autour de son petit corps fin. Je suis là, avec toi, à cette étape étrange de ma vie où j’ai l’impression de pouvoir tout recommencer de zéro. Tout est en train de changer, l’adrénaline fait son œuvre en moi, j’oscille entre excitation et appréhension, la peur des lendemains côtoie l’envie de les découvrir et c’est nouveau pour moi. Je me laisse porter par l’espoir et c’est toi qui fais ça, Terrence. C’est toi, tu sais. – Harvey ? – Hmm ? Je crois que je ne me lasserai jamais de t’entendre prononcer mon prénom. Je le déteste, tu sais ? Je le déteste car jusqu’à présent seules des personnes qui m’ont fait du mal l’ont prononcé. Mais quand c’est toi qui le dit, avec ta voix fluette et chantante, ton petit accent étranger qui traîne sur ta langue sans que je n’arrive à déterminer d’où il provient exactement, alors je l’aime ce prénom. C’est toi qui le rends beau et lui donne du sens. – Tu sais… pour la drogue je… c’est pas un problème ok ? ça va aller. J’veux dire, c’est mon problème à moi en fait. Je tiens trop à toi pour te saouler avec ça et… je sais bien que tu m’as proposé de m’accompagner chez le docteur la semaine prochaine mais t’es obligé de rien, d’accord ? J’suis grand et même si ça me ferait vraiment plaisir que tu viennes, je peux aussi y arriver seul. Je veux pas que tu prennes cette responsabilité-là, ok ? Je fronce les sourcils en l’entendant, et je comprends que derrière son assurance feinte se cache une grande vulnérabilité. Oh, rassure-toi, Terrence, je ne me sens obligé de rien avec toi, et chaque chose que je fais pour toi, c’est avec plaisir. Chaque seconde passée en ta compagnie m’emplit d’un espoir nouveau, tu ne te rends pas compte à quel point tu peux me faire du bien… Je réponds alors simplement, en haussant une épaule : - Ok. Car je me doute qu’il n’a pas fini de se confier, car je le sens nerveux et que je commence à reconnaître les signes. Il a besoin de parler là, Terrence, alors je l’y invite prudemment, sans le forcer à quoi que ce soit, en restant tout simplement à l’écoute, attentif. – T’es libre de venir, de pas venir, de vouloir venir et de changer d’avis. J’dirais rien si tu changes d’avis. Je comprendrais, en vérité. J’esquisse un léger sourire et tapote sur les poches de ma veste pliée à côté de moi pour déterminer dans laquelle se trouvent mes clopes. Une fois trouvés, je sors le paquet avec le zippo et en glisse une entre mes lèvres. Ça fait beaucoup de choix uniquement pour décider si je dois accompagner mon petit-ami à un rendez-vous délicat pour sa santé. Beaucoup de choix, mais le mien est déjà fait et je n’ai pas besoin de réfléchir longtemps pour savoir ce que je vais faire. Je t’accompagnerai, faudra juste que tu me dises quand c’est. C'est ça mon choix. J’allume la cigarette et souffle sa fumée vers le ciel, avant d’observer mon petit-ami dont les boucles volettent tout autour de son visage, et ses yeux verts d’opaline viennent s’ancrer au fond de mes prunelles. – Tu me plais, Harvey. Genre vraiment… genre… comme personne. J’ai jamais eu de petit copain tu sais, t’es le premier et j’y connais foutrement rien ; Rien. J’connais pas les codes, j’sais pas comment ça fonctionne, ce qu’on peut dire, ce qu’on doit dire ou faire, ou pas dire ou pas faire et je…  J’veux pas tout foutre en l’air. Pas avec toi. Je fous toujours tout en l’air tu sais, et dis pas que c’est faux parce que t’en sais rien. Moi je te le dis… je fous tout en l’air et j’ai peur. Il y a un sourire amusé qui traîne sur mes lèvres, et il ne peut pas le voir Terrence car il a posé son front contre mon épaule et baissé le regard. Je souffle à nouveau la fumée vers le ciel et laisse le silence envahir l’espace entre nous, ressentant le besoin de faire retomber un petit peu la tension, perturbé par les cris et les coups de sifflets qui retentissent au loin dans les stades. Des reniflements m’indiquent qu’il pleure et ma main frotte son flanc alors que je le ramène contre moi. Mon visage se tourne vers les boucles éparses et j’y glisse mon nez, inspirant profondément son odeur. Comment te dire, Terrence, que je suis autant paumé que toi ? Pourtant, c’est drôle mais je n’ai pas peur moi. Je n’ai pas peur quand je suis auprès de toi, je me sens à ma place tu sais ? Et putain, je ne me suis jamais senti aussi bien dans ma vie. Alors, ouais, je n’ai pas peur. – J’ai pas peur moi, tu sais… J’sais pas trop comment l’expliquer, j’sais pas trop pourquoi d’ailleurs car généralement je fuis tout ce qui a de l’importance et qui m’engage sentimentalement. Mais là, j’ai pas envie de te fuir. Je devrais peut-être. Peut-être que je vais te blesser, peut-être que je vais te donner envie de fuir, avec mon noir et mes blessures, avec mes poings écorchés et mon cœur éclaté. Ce serait plus sûr pour toi ? D’être près ou loin de moi ? C’est pas à moi de choisir cette fois, le choix je te le laisse. – Et si ça peut te rassurer, je n’y connais foutrement rien non plus car j’ai jamais été en couple. Ouais, jamais. Et j’pensais pas qu’un jour ça m’arriverait, honnêtement. Je souffle à nouveau la fumée de ma cigarette, l’air pensif tout en regardant au loin. J’ai une réelle aversion pour tout ce qui concerne de près ou de loin l’instance familiale. C’est une sphère qui ne me dit rien et que je ne souhaite pas intégrer à cause de mon histoire sordide. – Mais avec toi, y’a tout qui change et ça me plaît. J’pense que j’avais juste besoin de toi dans ma vie. Juste de toi.  Pour me redonner espoir, pour me faire croire à autre chose qu’à la douleur, pour m’extirper de la souffrance et me faire vibrer, m’emplir de croyances. – Et puis tu sais, moi aussi j’suis doué pour tout foutre en l’air, faut croire d’ailleurs que c’est tout ce que je sais faire alors… Peut-être que deux calamités comme nous mises ensembles, ça va faire un putain de truc génial. Je souris, un peu bêtement et arque un sourcil en le regardant – ça ne fait pas déjà un putain de truc génial, hein ? Moi je trouve qu’on s’accorde bien. On est différents, c’est clair mais nos différences nous rapprochent au lieu de nous éloigner, et si dans la douleur je t’ai reconnu, c’est dans le bonheur et l’espoir que je vais t’aimer.


(c) DΛNDELION
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Message(#) Sujet: Re: Oliwell#4 - We're in love, aren't we ? Oliwell#4 - We're in love, aren't we ? EmptyMer 25 Sep 2019 - 10:39



We're in love, aren't we ?


Il a du mal à réaliser qu'ils sont tous les deux en train de faire l'expérience d'un moment formidablement ordinaire comme tous les autres couples devaient probablement en vivre tous les jours. Ils sont là, Harvey et Terrence, deux amoureux posés dans l'herbe à manger une pizza délicieuse, le vent chaud qui fait valser leurs cheveux et leurs coeurs enfin en équilibre, sans crise de manque, sans peur panique d'être abandonné, sans café renversé sur la moquette crado d'un motel moisi, sans malaise, sans chaos, sans regards vides à l'autre bout du Confidential à pas oser faire le premier pas, sans larmes, sans coup donné contre une porte avec pour seule réponse le silence, sans tourmente. Juste eux, eux, rien qu'eux, leurs tripes un peu griffées et les paupières halbrenées mais de la quiétude, infiniment délicate, si fragile encore mais bien présente pourtant. Eux, juste eux assis par terre mais les âmes bien debout avec l'envie excessivement profonde de vaincre flammes et ombres, de combattre et de franchir les obstacles coûte que coûte pour que ça marche malgré les déchirures, malgré les ecchymoses. Oui, il voulait que ça marche, Terrence, que leur histoire ait un sens et une direction, lui qui voguait un peu au hasard de sa boussole depuis tant d'années déjà. En vérité, il l'avait paumé, sa boussole, avançait même les yeux fermés, bras tendu, dans des directions aléatoires là où le sol lui paraissait le plus hostile. Parce qu'il s'était fait mal trop longtemps, à se laisser fouetter les joues et les corps par toutes les tiges épineuses qui jonchaient son chemin, à se laisser bafouer, piétiner, à s'autoriser la honte et les meurtrissures. Il avait oublié de se respecter parce qu'il n'avait jamais trouvé de raison valable de le faire. Et là, alors qu'il observe Harvey, son visage tendre, le mouvement parfait de ses cheveux blond sous le vent avec cette mèche rebelle qui semble ne pas vouloir tenir en arrière, les reflets dansants de la lumière sur sa peau et son odeur qui emplit l'univers, il réalise enfin pleinement qu'elle est là, sa raison de vivre, sa boussole, son chemin sans ronces ni cailloux tranchants, elle est là, la raison de se battre et de se lever le matin sans avoir peur du lendemain. Il est là, Harvey, et quand il sourit, la lumière du soleil devient nuit. Parce qu'il n'y a plus que lui qui brille... plus que lui.

– Le livreur est juste mignon, j’suis déçu. T’aurai quand même pu noter : magnifique, un corps d’apollon, plus beau qu’un Dieu… Le genre d’adjectifs qui me définissent parfaitement en somme. Je vois que tu préfères les pizzas à ma personne, c’est noté. Il esquisse un sourire amusé, Terrence, le ventre qui se tord de tendresse avant de redresser la tête en faisant voler ses boucles autour de son visage et il hausse les sourcils, faussement choqué par cette soudaine assurance feinte. Oh je vois, attends je rectifie alors. Il récupère d'un mouvement de main son téléphone imaginaire et rédige un nouveau commentaire en mâchouillant sa pizza. Donc...hm. Livreur : mignon mais affreusement arrogant ! Mieux? Il observe Harvey en riant et lui pousse l'épaule, affectueusement, amoureusement, candidement. Il le pousse comme on le ferait pour tenter inconsciemment de séduire quelqu'un tout en ayant aucune clé en main, aucun mode d'emploi sur la marche à suivre. Je plaisante Harvey, t'es parfait. Et sa voix est profondément sérieuse, parce qu'il ne plaisante pas du tout quand il lui formule ces mots-là. Il est parfait, Harvey, il est parfait en tout point. 6 mois à se chercher, un matin pour se trouver, se découvrir et puis deux semaines à se briser, les corps désormais affaiblis mais heureux de s'être à nouveau percutés. Il aimerait savoir lui dire à quel point il le trouve beau en vérité et pas juste mignon, à quel point il le dévore des yeux quand il ne le voit pas, à quel point il pense à lui tout le temps, tout le temps, voudrait lui raconter en détail avec quelle ardeur il admire profondément chaque parcelle de tout ce qui le constitue mais il est soudain un peu pudique, Terrence, un peu intimidé. Il ne savait même pas qu'il pouvait l'être d'ailleurs mais devenir le petit ami d'Harvey le rendait bien plus vulnérable qu'il n'aurait pu l'imaginer. C'est ce qui le pousse à s'excuser pour sa façon de manger un peu trop précipitée, surement, et quand Harvey vient lui essuyer la sauce tomate qui lui restait sur le menton avant de lui embrasser la joue il baisse la tête, sourire gêné sur les lèvres. Il s'en foutait toujours partout de toute façon, maladroit qu'il était. – Mange, on s’en fous des manières, j’en ai pas vraiment. ...D'accord. Il réalise qu'il n'a pas besoin de se forcer ou à faire bonne figure, qu'il a juste à rester tel qu'il est. Pour dire la vérité, il n'a de toute façon même pas remarqué si les "manières" de son petit ami étaient socialement acceptables, Terry, lui le gosse de riche qui avait pourtant grandit dans une famille très stricte avec des "ne mets pas tes coudes sur le table" "redresse les épaules" "flatuler c'est sale" "fini ton assiette sinon pas de dessert". Il n'a pas non plus entendu le rot réprimé par Harvey parce qu'il n'y a pas fait attention, parce que pour lui c'est une réaction physiologique et qu'il n'y a pas là matière à s'offusquer. C'est nouveau pour lui tout ça, être en couple avec un autre homme, il découvre avec attention comment ça marche et s'il n'avait pas honte d'habitude de manger ses pizzas comme un affamé, là, devant Harvey, il avait surement envie d'être irréprochable, pour le retenir, pour ne plus qu'il s'échappe loin de lui. Il ne voulait pas lui donner une seule raison valable de fuir à nouveau...

Puis ils discutent à demi-mots de leurs nuits respectivement chaotiques et Harvey lui confie qu'il l'a cherché aussi. C'est soudain et il n'arrive pas à se l'expliquer, Terrence, mais son corps tout entier est traversé par un émoi étourdissant quand il comprend qu'il n'a pas été le seul à ressentir le manque. Parce qu'Harvey l'a cherché aussi. Il l'a cherché et Terrence a été celui à qui il avait pensé en ouvrant les paupières au matin, puisqu'il lui avoue que son réflexe premier avait été de lui envoyer un texto. Et il sait ce que ça veut dire parce qu'il le vit aussi, ce tourbillon de l'absence qui oppresse le coeur et qui défonce les poumons. Sûrement que ça le rassure beaucoup de savoir qu'Harvey est dans le même état que lui à ce niveau là, sûrement qu'il réalise inconsciemment la force de la réciprocité de leurs sentiments et il sourit, il sourit mais ça ne dure pas longtemps. Parce qu'au moment où tout semble se dérouler au mieux, il y a comme toujours ses démons qui reviennent au galop, rafale impitoyable, imbroglio emotionnel. Il se fait littéralement dévorer par ses craintes et il les exprime simplement, mais il ne se rend pas compte que lorsqu'il dit "tout va bien" son coeur, lui, hurle "viens" Ouais, viens avec moi Harvey, me laisse pas affronter ça sans toi. Je peux le faire seul en vérité mais j'ai envie de me battre sous ton regard, pour toi, que tu me vois au combat, que tu vois que même si j'ai peur, j'abandonne pas. Parce que je lâcherai rien tu sais? Et cette connerie d'addiction, avec ta lumière, son ombre finira par disparaitre. Tu penses que c'est possible? Moi j'crois que c'est possible. Harvey si tu savais, t'as juste à être là et moi j'ai l'impression que je pourrais déplacer le monde pour le remettre dans l'axe, juste pour toi, pour que tout marche enfin un peu plus droit. Toi aussi tu souffres hein? J'suis pas con, je le vois... Tu dis rien, tu gardes tout à l'intérieur et tu me souris parce que tu penses à moi avant de penser à toi mais je le vois. Je suis fort, tu sais? J'peux encaisser tes larmes, les essuyer, les embrasser et tu pourrais me bombarder avec ta noirceur que j'bougerais pas de là. Je dis rien non plus mais je les vois tes blessures. Je les vois. Je les ai vu depuis le premier jour, depuis le premier soir y a six mois. J'ai vu tes yeux sombres et tes sourcils bien trop tristes pour qu'on les ignore, je t'ai vu toi illuminer tout le bar, j'ai vu ton âme blessée quand tu me l'as offerte sur le canapé de la serre en pleine tempête, j'ai vu les marques sur ton corps entre les vagues de Gold Coast ou dans la douche de ce Motel dégueulasse et j'sais pas d'où elles viennent ce marques mais je les effacerai. Je les effacerai. J'ai vu au fond de ton coeur ce gosse perdu qui a jamais eu personne pour l'aimer comme il fallait, j'ai vu tes mains abimées et je sais pourquoi elles le sont. J't'en parlerai pas parce que c'est à toi de le faire si t'en as envie, mais je me doute que les combats c'est ta musique à toi, c'est ta peinture à toi. C'est comme ça que tu fais, toi, pour pas devenir fou. C'est comme ça que tu fais pour expulser tout ce qui te bouffe les tripes, pour extérioriser la haine et la violence et apaiser l'envie que t'as de hurler jusqu'à t'en déchirer les cordes vocales, pas vrai? Moi aussi j'ai ça en moi. Tu le sais pas encore, mais j'ai à l'intérieur des excès de fureur que j'ai pas toujours réussi à maitriser comme je le fais maintenant mais on est pareils, on est des guerriers un peu, toi et moi. Promets-moi que ça finira pas par nous bouffer. Promets-moi qu'on est assez forts pour affronter tout ça ensemble sans tout faire tomber. Oh j'suis pas stupide on va plier, je sais qu'il y a forcément des trucs pas cool qui vont nous arriver mais Harvey, j'suis là, ok? L'alcool, la drogue, les cauchemars, les combats, le sexe, les larmes, la solitude, les peurs, j'ai envie de croire que tous les deux on peut effacer tout ca. Tu te souviens chez moi, on s'était promis qu'on allait tout réparer. Tu nous croit capables de faire ca? Quand tu me regardes, moi j'y crois. Alors regarde-moi...

Et il le regarde. Il le regarde et il comprend Terrence qu'il vont y arriver ou au moins qui essayeront assez fort pour ne jamais rien regretter. – Je t’accompagnerai, faudra juste que tu me dises quand c’est. C'est ça mon choix. Il s'allume une cigarette, Harvey et il y a ce moment un peu nébuleux durant lequel Terry ne bouge plus, le regarde comme s'il venait de recevoir la réponse ultime à toutes les questions de l'univers et il essaye d'analyser les mots qu'il a entendu, yeux plissés, les laisse entrer par ses oreilles et glisser jusqu'à son coeur pour y déposer un baume, un cataplasme, quelque chose de solide et de réparateur pour garder tous les morceaux en place. Il l'accompagnera. Et c'est son choix. D'accord.. je.. c'est la semaine prochaine, je sais plus quel jour, j'te redirai ça. Il inspire sans le quitter des yeux et lui vole sa cigarette les mains légèrement tremblantes, l'émotion qui s'infiltre partout sous sa peau. Merci... Il a peur. Il a peur et il sait qu'il ne devrait pas mais il a peur. Peur que tout vole en éclat par sa faute, qu'il fasse tout exploser, peur qu'Harvey reparte encore malgré toute la confiance qu'il avait décidé de placer une nouvelle fois en lui. Il est terrifié mais il veut y croire pourtant, naufragé agrippé à son rocher sous la houle de l'océan, dents serrés, conviction férocement greffée aux tripes. Et il voudrait lui dire à quel point ce qu'il ressent pour lui est éblouissant, grand, puissant mais il est extrêmement fatigué par les deux semaines qu'il venait de traverser, Terrence, et ne sait pas s'exprimer face à Harvey sans trembler alors il se cache contre son épaule, laisse les larmes couler en silence, le coeur essoufflé. Il la sent alors, la main qui lui caresse le flanc, il le sent, son nez dans ses boucles et ça lui fait un bien fou de constater que son petit ami recherche son contact malgré ses mots, malgré les doutes évident que Terry tentait farouchement de camoufler mais qu'il était compliqué d'ignorer tant ils se collaient partout, sur toutes ses inspirations, dans chaque inflexion de sa voix. – J’ai pas peur moi, tu sais… J’sais pas trop comment l’expliquer, j’sais pas trop pourquoi d’ailleurs car généralement je fuis tout ce qui a de l’importance et qui m’engage sentimentalement. Mais là, j’ai pas envie de te fuir. Et si ça peut te rassurer, je n’y connais foutrement rien non plus car j’ai jamais été en couple. Ouais, jamais. Et j’pensais pas qu’un jour ça m’arriverait, honnêtement. Trop d'informations pour son petit coeur et il est obligé de les prendre une par une pour de pas flancher. Il n'a pas peur, c'est ce qu'il dit, Harvey : il n'a pas peur. C'est surement ce qui percute Terry en premier parce qu'il se souvenait d'un Harvey terrifié pour un simple bisous déposé contre sa joue. Désormais, alors qu'il l'observe il voit un roc, un homme heureux et métamorphosé. C'est moi qui te fait tout ça, Harvey? Il n'a pas peur, ne veut pas fuir, et surtout... c'est la première fois pour lui aussi. Il ouvre de grands yeux, incapable d'envisager que personne n'avait eu le privilège de sortir avec lui un jour. T'es jamais sorti avec personne Harvey? Comment... 'fin j'veux dire, sérieusement? T'es parfait ! Comment on pourrait ne pas vouloir de toi et tout tenter pour te conquérir? Mais il se tait, garde ça pour lui mais ne peut réprimer un sourire parce qu'en vérité il était fier. Fier d'être le premier. Et ils découvraient ça ensemble, sortir avec un garçon, ils allaient apprendre main dans la main, et même si les erreurs étaient inévitables, il avait envie de croire que ça pourrait marcher. Doucement son coeur s'envole et quand il entend la suite, quand Harvey lui dit qu'il avait peut être juste besoin de lui dans sa vie c'est une explosion qui embrase tout son corps, des pieds jusqu'à la racine de ses cheveux, les joues qui deviennent roses mais le regard qui ne vacille pas. Il le fixe un moment avec une profondeur qui lui est coutumière, écoute distraitement la suite et sans attendre une seconde de plus, se jette littéralement dans ses bras, le faisant basculer en arrière, le dos qui percute doucement l'herbe. Il éclate alors de rire, Terrence, son corps à moitié sur celui d'Harvey, le nez collé contre son cou et le ventre secoué de spasmes. Il rit et il sent la vie reprendre sa place partout, partout, pulser tout au fond de ses veines, redonner une forme concrète à ses rêves et faire briller la flamme au fond de ses yeux de jade. Parce que soudain, il comprend qu'il a le droit de vivre pour de vrai lui qui était resté en apnée depuis un nombre de jour qu'il ne désirait plus compter, parce qu'il réalise qu'Harvey lui ouvre la porte, qu'il l'ouvre toute entière et qu'il l'autorise à entrer. A rester. Il se redresse, tire mollement le bras de son petit ami pour l'aider à faire de même et il a les yeux plissés par le bonheur, Terrence, les nuages au fond de son coeur soufflés avec calme par une énergie bien plus grande, une énergie qui s'appelait surement "amour". Et il a du mal à se l'avouer encore, du mal à l'intégrer pleinement mais il sait inconsciemment qu'il s'agit de ça. Et que c'est ça depuis le début. Et alors qu'ils pourraient rester se prélasser au soleil en mangeant leur repas, il a envie de plus, Terrence, parce que soleil est revenu en lui, qu'il est animé par un dynamisme qu'il pensait avoir laissé au vestiaire et qui lui manquait cruellement. Alors il range tout rapidement et se relève en époussetant de ses fesses les brins d'herbe restés collés et puis, l'air grave il déglutit et c'est la voix assurée qu'il formule sa demande. Harvey, Emmène-moi chez toi. J'suis jamais venu, et j'veux voir comment c'est. Il tire à nouveau sur son avant bras pour le faire se lever et il se presse contre son torse, le souffle court par cette proximité qui lui fera toujours beaucoup trop d'effet, la bouche entrouverte et les yeux alanguis qui se baladent sur ce visage qu'il aime tant. Enfin.. si tu veux bien. Toi, t'as vu le bordel chez moi, tu l'as même rangé. Alors j'ai envie de faire pareil, tu sais..."ranger ton bordel". C'est métaphorique et il sait qu'Harvey comprendra la formulation parce qu'il comprenait toujours tout. Il se mord la lèvre et vient l'embrasser du bout des lèvres, le sachet de nourriture qu'il fini par lâcher négligemment au sol avant d'enrouler ses bras autour de son buste et de le presser fort, leurs bouches qui semblaient s'être perdues depuis bien trop longtemps qui se retrouvent enfin et il savoure, Terrence, sa langue qui fait tendrement son chemin et ses doigts qui agrippent son t-shirt. Quand il se détache, il a peur de l'entendre dire non mais il ne revient pas sur sa demande et prend le risque, Terry, toujours un peu trop téméraire malgré les épreuves qui avaient saccagé violemment sa fougue naturelle, toujours à vouloir avancer un pas de plus pour se rapprocher de lui, pour apprendre à le connaitre d'avantage, ne pas se contenter de ses sourires mais découvrir les larmes qui avaient coulé derrière, aussi. Il accueille le meilleur bras grands ouverts désormais, mais si l'on regardait attentivement tout au fond de son regard, on pouvait y voir la certitude d'être assez fort pour supporter le pire...


Dernière édition par Terrence Oliver le Jeu 31 Oct 2019 - 20:00, édité 3 fois
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Message(#) Sujet: Re: Oliwell#4 - We're in love, aren't we ? Oliwell#4 - We're in love, aren't we ? EmptyJeu 26 Sep 2019 - 16:50


We're in love, aren't we
"THAT EVERY NIGHT I’LL KISS YOU YOU’LL SAY IN MY EAR « OH WE’RE IN LOVE AREN’T WE ? » HANDS IN YOUR HAIR, FINGERS AND THUMBS BABY. I FEEL SAFE WHEN YOU’RE HOLDING ME NEAR, LOVE THE WAY THAT YOU CONQUER YOUR FEAR, YOU KNOW HEARTS DON’T BREAK AROUND HERE ► ED SHEERAN, HEARTS DON’T BREAK AROUND HERE."
→ Le vent souffle très légèrement, transportant au cœur de sa danse virevoltante une douce chaleur aux odeurs boisées et parfumées, synonyme de la fin de l’hiver austral. Bientôt, le printemps s’installera durablement et viendra chasser les derniers jours de l’hiver et nous iront irrémédiablement vers l’été. Ayant vécu plus de dix ans en Europe, je n’ai pas hâte de redécouvrir le climat infernal de Brisbane en été, là où la chaleur est suffocante et où les pluies diluviennes surprennent et inondent les routes, m’empêchant de filer à moto vers la liberté qui est si chère à mon cœur. Mais rien ne pourrait entacher mon humeur en ce jour, surtout pas la promesse subtile de l’inévitable saison à venir qui caresse ma peau délicatement, sombre période jonchée de souvenirs déplaisants. Ces préoccupations ne sont pas présentes alors que je me perds dans la profondeur de tes yeux verts qui me dévisagent comme personne ne l’a jamais fait. Et cette journée porte avec elle la saveur d’un renouveau, car je m’autorise enfin à lâcher prise et à profiter, comme n’importe quel couple le ferait, de la présence apaisante de ma moitié. Cela doit paraître si simple, alors que pour moi c’est une réelle découverte. Je m’abandonne à ces sensations grisantes que j’ai toujours fui par peur et par principe ; car je pensais jusqu’à présent qu’il était plus simple de fermer son cœur que d’écouter sa riche et douce mélodie. Mais, il y a des choses qu’on ne peut pas prévoir et contrairement à tout ce que je pensais, il y a des gens qui s’immiscent dans les failles, aussi infimes soient-elles et qui s’y installent durablement. C’est ce que tu as fait, Terrence, tu t’es immiscé en moi et tu as frayé ton chemin jusque dans mon cœur pour y établir domicile. C’est un piètre logis, tu en conviendras : il y a des ornières dans le plancher et des trous sur le toit ; le tout menace de s’écrouler à chaque vent furieux qui se soulève, à chaque marée houleuse qui porte la colère de l’océan, à chaque éclair qui transperce le ciel et éclate, tonitruant dans l’atmosphère ; et c’est un endroit qui s’agite et bat des ailes constamment. Il y a des travaux, beaucoup de travaux à faire, et il ne faut pas ménager sa peine si tu souhaites y rester. Cela dit ces murs mouvants et doux au toucher, peuvent faire preuve d’une reconnaissance infinie s’ils sont bien choyés ; et je peux t’assurer qu’ils t’apporteront protection et réconfort à tout moment si tu décides  de t’y installer. Aussi, la maison de mon cœur ne paie pas de mine, mais c’est un petit écrin de douceur si on le déchiffre – ce que tu sembles déjà maîtriser à la perfection. Alors, reste, prends tes aises, installe-toi que je profite de ce que tu provoques à chaque instant en moi. C’est doux, c’est calme, c’est apaisant et ça me libère… Je vis à nouveau car tu me remplis de l’essence du bonheur, et je suis extatique, le cœur écartelé qui bat tandis que tu ramènes tous les morceaux en un sein uni.

Et je me laisse aller à une touche d’humour, moi l’homme renfermé et sauvage, bien trop sérieux et bien plus motivé par l’envie de disparaître que par celle d’être vu, repéré ou admiré. Il n’y a que lorsque je me sens bien, ou que j’ai bu un petit peu trop, que je dévoile ce léger trait humoristique maladroit qui me caractérise et laisse voir une partie plus vulnérable de ma personnalité. Car il est évident que je ne crois pas un traître mot de ce que je dis et je feins de m’en amuser. Le fait est que je ne me suis jamais trouvé beau, et je n’ai jamais réellement pris le temps de me regarder. Le concept de beauté m’échappe, j’ai l’impression de vivre en marge de la société alors. Inadapté, dysfonctionnel, inapte… J’aimerai plaire, j’aimerai penser que je suis plaisant à regarder, et peut-être même que j’aimerai qu’on me regarde de la façon dont toi tu me regardes, Terrence. Est-ce que ça changerait quelque chose à ma vie ? Est-ce que la peine serait plus supportable si on voyait au-delà de l’homme brisé, du gamin turbulent et blessé, de l’être abîmé qui peine à refermer ses plaies suintantes et qui, pour masquer la douleur, provoque la souffrance chez les autres ? Je ne crois pas, non. Les regards glissent, désintéressés et jugent égoïstement sans prendre en considération la personne, son histoire, sa peine et ses tracas. Non, ce serait trop dur sinon, mieux vaut s’en tenir à la surface, c’est plus sûr. Adolescent, il m’est arrivé de bloquer devant mon reflet de longues minutes avec l’envie d’exploser ce que j’y voyais. J’ai les yeux de ma mère qui ne font que pleurer son absence et les traits de mon père enterré six pieds sous terre. Les deux êtres qui m’ont façonné sont aussi ceux qui m’ont détruit. La laideur ce n’est pas tant une chose physique ; lorsqu’elle vient du cœur, elle est des plus destructrices. Et elle se propage, d’individus en individus, elle salit les cœurs purs sur son passage, les ternit, les noircit et les fait pourrir. Mon propre cœur s’est enlaidi au fil du temps, et si tu t’y établis, tu trouveras de la laideur à l’intérieur… Aussi, quand je parle de mon corps d’Apollon et que je plaisante, je ne fais que masquer une fois de plus tout ce que je déteste à mon sujet. Pourquoi tu te caches constamment boy ? De quoi as-tu peur ? Qu’il s’en aille s’il découvre la puante vérité ? Tu crois qu’il ne la voit pas déjà, que tu la masques si bien que ça ?  Je ne sais pas ce que tu vois, Terrence. Je ne sais pas ce qui peut te pousser vers moi. Je suis un homme détruit, j’ai du mal à construire quoi que ce soit et je foire toujours tout. La piètre image que j’ai de moi me rend méfiant mais surtout appauvri. Tu sais, j’en ai fait des conneries, de toute sorte et c’est pas toujours beau à voir. Regarde mes phalanges meurtries, je ne tape pas sur des murs pour expulser ma rage, ni sur des sacs comme le font les gens normaux. Non, moi je brise des mâchoires, fracasse des crânes et explose des dents. Je suis violent. Comment pourrais-tu rester auprès de quelqu’un comme moi ?

– Je plaisante Harvey, t’es parfait. Cette affirmation, dite avec un sérieux soudain qui me surprend, m’ébranle entièrement avant de me laisser pantois. Un frisson se répand dans tout mon corps. J’avale tout rond le morceau de pizza mâchouillé avant de toussoter légèrement, le poing qui vient tapoter mon torse par réflexe et les joues qui s’enflamment automatiquement, prenant une teinte rougie pour mieux trahir mon trouble. Mes yeux se plissent et, sous l’effet du manque d’air, s’humidifient très légèrement alors que je les lève vers lui, hébété. Moi, parfait ? Tu te trompes, Terrence, je ne suis pas parfait, je suis même tout le contraire ! Totalement imparfait. Fissuré, brisé, éclaté, perdu, éparpillé, souffrant, mal en point, tordu, désarticulé, inadapté… Alors quand tu dis des choses aussi inconcevables pour moi, je prends peur et tout mon corps se tend, en alerte. Je rétorque pour ne pas perdre la face : Dis pas des conneries. Parce que c’est violent ce genre de compliment lorsqu’on en a pas l’habitude, et que j’ignore ce qu’il signifie réellement. Dans quel sens suis-je parfait ? Pourquoi tu me trouves parfait ? Ce genre d’affirmation entraîne irrémédiablement des questionnements inquiets et ils compriment mon thorax tandis que l’ambivalence s’installe dans mon cœur. Car j’aime l’idée d’être parfait pour toi, Terrence… J’aime penser que nous bien accordés tous les deux, et que nous pouvons être solidaires dans l’adversité. Est-ce que tu prendras peur quand tu auras vu toute la noirceur qui habite mon cœur ? Arriveras-tu à chasser les ombres menaçantes qui tournoient et assombrissent le paysage ? Comment réagiras-tu lorsque tu me verras entièrement, lorsque je serais réellement à nu devant toi ? J’ai envie de croire que tu resteras… J’ai envie que tu restes… Reste. Tout comme moi je suis là auprès de toi. Je te tiens la main alors que t’es en manque et que tu te bats contre la drogue qui pourrit tout ton système. Et je ne te lâcherai pas, car tu me donnes l’envie de me battre pour toi et il fut un temps où cette envie grouillante existait et vibrait dangereusement en moi, suffisamment pour me motiver à avancer. Et j’ai su faire des choix ingénieux, j’ai su lutter pendant un temps… Jusqu’à ce que mes démons me rattrapent. Te perds pas boy, il ne s’agit pas de toi là… Ne laisse pas tes sombres pensées ternir cette journée.

Alors je te laisse me présenter toutes les options que je connais déjà. Et tu me dis, tu me répètes, tu insistes sur le fait que je n’ai aucune obligation à t’accompagner et je souris, tendrement car toi et moi nous sommes si semblables. Nous disons « ne viens pas » quand tout en nous crie « reste avec moi, ne me lâche pas, viens ! ». Toi aussi t’es brisé, n’est-ce pas ? Toi aussi ton cœur s’est effrité au fil du temps, on l’a malmené, bousculé, trahi, déchiqueté… La douleur dans tes yeux, j’ai la même au fond du cœur et c’est bien malheureux que nous soyons autant gouvernés par nos peurs. Et si je n’étais qu’un foutu égoïste qui ne s’attarde pas plus que ça, alors oui je me foutrais de ce rendez-vous chez ton médecin, je me foutrais de savoir combien ça coûte et combien tu luttes, je me foutrais de ta souffrance et de ta détermination et peut-être même que je te précipiterai vers la rechute… Sûrement même. Si je n’étais qu’un foutu égoïste comme tous ceux qui refusent de voir réellement, tous ces aveugles idiots qui font semblant d’être heureux, tous ces crétins malhabiles qui veulent nous faire croire à une image surfaite du bonheur alors qu’ils en crèvent putain, ils en crèvent de leur solitude terrassante mais ils sont trop fiers, ces cons, trop fiers pour l’avouer ; si j’étais l’un d’entre eux j’occulterai tout ce qui te préoccupe, je ne m’attarderai qu’à la surface, sur tes jolies fesses rondes et ton beau visage et je te sucerai jusqu’à la moelle, je prendrai tout sans rien te laisser et je t’abandonnerai, vidé et épuisé avant de disparaître, trop honteux pour m’attarder plus longuement sur mon œuvre… Et tu me donnerais tout, tu me donnerais tout sans réfléchir, tu me donnerais tout sans le vouloir, avec la terreur au fond du regard et le mal qui te persécute davantage. Tu le ferais, n’est-ce pas ? Tu le ferais parce que putain… Je le sais. Je le vois dans ton regard, je l’entends dans tes suppliques, t’as l’habitude d’être effacé, de te plier au service de tes paires en t’oubliant. Je déteste que tu agisses ainsi, Terrence.  Mais je ne suis pas comme ça, je te l’ai dit au motel et je te montrerai tous les jours s’il le faut. Mon cœur est rempli de noirceur, mais je n’inflige pas ce genre de douleur. Pas à toi. Jamais.

- D’accord… je… c’est la semaine prochaine, je sais plus quel jour, j’te redirai ça. Merci… Et je souris avec tendresse à nouveau, parce que j’entends du soulagement dans ta voix. La cigarette que j’avais allumée termine entre tes lèvres et je m’essuie les mains tranquillement en laissant mon regard flotter au loin. On va y arriver, Terrence, j’ai envie d’y croire. Tous nos efforts ne seront pas vains, c’est impossible. Et plus je me le répète, plus je sens la détermination vaincre la peur. Alors, c’est avec assurance que je t’affirme ne pas avoir peur parce que j’en suis sûr en réalité : ce que nous vivons là, nous ne pouvons pas passer à côté. Et peu importe là où ça nous mène, l’important ce n’est pas la destination mais le voyage, tu ne crois pas ? Et je sais que tout ne sera pas rose, que nous serons amenés à vivre des moments délicats, qu’il y aura des embûches sur le chemin, des murs auxquels nous nous heurterons, des montagnes qui se hisseront devant nous mais j’ai envie de croire que notre détermination se renforcera au fil des épreuves. Tu en penses quoi, toi ? Tu y crois toi aussi, n’est-ce pas ? Car, comme je te le dis, je trouve que nous ensembles, ça fait déjà une association géniale, une combinaison exceptionnelle, un accord parfait. Et je ris, je ris lorsque tu me sautes au cou et que je m’étale dans l’herbe avec une sensation de légèreté qui m’envahit et me transporte. J’ai l’impression d’être un adolescent et de découvrir le bonheur, d’en savourer chaque nuance, chaque instant et chaque seconde. Ton corps contre le mien qui se presse doucement, chaleur exquise et doucereuse, tes boucles dansantes qui viennent chatouiller ma mâchoire et mon cou, tes bras qui me serrent avec le timide empressement des jeunes amoureux… Tu l’entends battre fort mon cœur ? C’est toi qui l’anime, c’est toi qui me pousse à vivre. Tes hanches fines se posent contre mon bassin, ton corps fuselé épouse le mien et ton souffle se répand sur ma peau… Je me délecte des sensations divines qui m’assaillent et mettent tout mon corps en émoi. Tu sèmes en moi l’envie constante de te faire mien et de t’appartenir aussi. Tendre partage, trésor intime, respect des corps… C’est si doux. C’est si bon. Je ne me lasserai jamais de ça, de ton corps pressé contre le mien. Reste un peu, au creux de mes bras, ils seront toujours comme un refuge pour toi. Mes lèvres se pressent contre ta tempe, avant que tu ne m’échappes et te redresse. Je fais de même, un peu bouleversé, un peu hagard, les lèvres étirées par un sourire flottant et béat.

Tandis que je savoure ce petit moment de flottement, il range tout Terrence, soudain vif et rapide, porté par une envie soudaine qu’il ne tarde pas à exprimer et qui me met au pied du mur. – Harvey, emmène-moi chez toi. J’suis jamais venu, et j’veux voir comment c’est. La descente est si rapide que j’en tourne presque de l’œil et la violence de la chute me sonne quelques secondes. Il ne me laisse pas le temps de comprendre, Terrence et il tire sur mon bras, il tire pour que je me lève, pour que je réagisse ou peut-être qu’il tente de m’aider, de me sortir de mon bourbier à nouveau, de me donner l’impulsion moi qui reste invariablement retranché derrière mes peurs, mes peines et ma douleur. Je déglutis, fiévreux et une sueur froide glisse sur mon échine faisant frissonner ma peau. Emmène- moi chez toi… Des vagues images de mon appartement miteux et dans un état des plus déplorable mes viennent alors et c’est le dégoût qui m’envahit brusquement. Le dégoût de moi, la honte qui jaillit comme un geyser et répand son putride venin partout sur ma personne. Tout ce dont j’ai peur, tout ce que je redoute, se joue sur cet instant décisif et je reste inerte, incapable de réagir alors qu’il m’attire contre son torse et que ses yeux me dévorent. – Enfin… si tu veux bien. Toi, t’as vu le bordel chez moi, tu l’as même rangé. Alors j’ai envie de faire pareil, tu sais… « ranger ton bordel ». Mes yeux se plissent, la peine me prend à la gorge et je suffoque brusquement avec l’impression qu’un gun est plaqué sur ma tempe. C’est maintenant que tout se joue, boy. Tu vas avoir des réponses à tes questions plus tôt que tu ne le pensais. Je ferme les yeux pour ne pas montrer à quel  point je suis perturbé, à quel point je suis viscéralement terrifié par la suite des événements. Et si je te montre toute l’étendue de ma noirceur, Terrence, vas-tu fuir ?  Tu veux ranger mon bordel mais peut-être qu’il est trop grand pour ça, peut-être qu’il est trop énorme, trop dense, trop profond, trop fourni. C’est la panique alors que tu scelles tes lèvres aux miennes, comme pour m’envoyer l’air dont je manque cruellement à cet instant. Mes yeux se ferment alors, si fort. Et je prends, je prends ta douceur, je prends ton amour, je prends ta force et ta conviction. Je prends tout ce que tu as envie de me donner et m’apaise par la force des choses.  Tu ne m’as jamais repoussé, tu ne m’as jamais donné l’occasion de douter de toi alors peut-être que je devrais tout simplement m’en remettre à toi… Nos lèvres se séparent, mais mes yeux restent fermés et mes mains ne lâchent pas les tiennes alors que le silence s’installe durant de longues secondes. Juste encore un peu… Un peu de force pour que je prenne mon courage à deux mains. Pour que là où je devrais dire mille fois non, j’arrive à dire oui. Et je ne le prononce pas tout de suite, ce ‘oui’. J’hoche simplement la tête, les yeux encore fermés comme pour me convaincre moi-même que c’est la bonne décision. Quel choix as-tu de toute façon, boy ? Il faudra bien que tu t’y jettes à ton tour, non ? Comme à Gold Coast… Rappelle-toi… Rappelle-toi comme tu as aimé le rejoindre dans les eaux glacées de l’océan… Rappelle-toi comme tu t’es senti bien, nu face à lui, au beau milieu de l’immensité du monde et de l’éternité du temps. J’ouvre les yeux alors, et la flamme brille au beau milieu de mes prunelles. Là, je suis vulnérable. Là, je suis ce petit garçon mal-aimé. Là, je suis moi et je suis effrayé. Mais je ne fuis pas, c’est décidé. Je ne fuis plus. – D’accord. Ma voix est rauque, mal assurée, troublée par l’émotion. Je me penche, ramasse le sac avec la nourriture et déclare – Mais je te préviens, c’est un putain de bordel. Je secoue la tête, comme pour chasser toutes les mauvaises pensées qui  pourraient venir contrarier ma décision et mon bras s’enroule autour de ses épaules pour le ramener contre moi en avançant vers la moto. Et arrivé auprès d’elle, je lui tends mon casque en décrétant – Par contre, tu mets le casque. Y’a vingt bonnes minutes de route alors…  Ce n’est pas négociable. Et puis ce casque, c’est aussi un avertissement avoué à demi-mots. Protège-toi, met ta carapace, car ce n’est pas beau ce que j’ai à montrer. Ce n’est pas beau, mais c’est moi et tu vas voir… je ne suis pas parfait.

Le moteur vrombissant tourne à plein régime alors que je gare Daisy dans l’arrière-cour de l’immeuble. Mes mains se posent sur le réservoir d’essence et j’attends qu’il descende pour en faire de même. Je replace mes cheveux vers l’arrière, geste mécanique et habituel et lève un court instant les yeux vers l’immeuble. T’y es, boy, aux portes de ton avenir. Instant déterminant, la pression est élevée et ça pulse dans mes veines. Je coupe le moteur et place la chaine autour de la moto, avant de me relever. J’ai l’impression qu’un poids lourd pèse sur mon thorax et que cela m’empêche de respirer. Mon regard meurtri cherche désespérément le tien. Aide-moi, aide-moi à avancer s’il te plait. Et ma paume glisse contre la tienne, mes doigts s’enroulent autour des tiens et ils serrent, serrent, serrent tandis que je t’entraîne, sans dire un mot, dans un silence de cathédrale vers la montée des marches inégalables et la cage d’escalier vieillotte. Trois étages et mes pas sont lourds, la pression atteint son comble lorsque j’aperçois la porte de mon appartement et brusquement je m’arrête, je me tourne vers lui, apeuré. – T’es… t’es sûr hein ? Tu ne vas pas fuir, n’est-ce pas ? Tu sais, je bois, les bouteilles jonchent le sol, les cendriers ne sont pas vidés, c’est sale et ça pue… Je panique là, je panique alors rassure-moi… Puis soudain, je me ravise. Mes yeux se ferment fortement, j’inspire et je secoue la tête. – Excuse, c’est juste que… Tu verras. Je ne veux pas flancher maintenant, je ne veux pas te donner l’image d’un mec qui n’arrive pas à achever ce qu’il entreprend, je ne veux pas que tu penses que je suis un incapable. La clé s’engouffre dans la serrure et elle tourne, une fois, deux fois… Je pousse la lourde porte et appuie sur l’interrupteur qui met en lumière mon cauchemar quotidien. L’odeur du tabac froid me fait plisser le nez alors que je me dirige jusqu’à la porte fenêtre donnant sur le balcon. L’endroit est sombre, peu lumineux, petit et encombré. Autour du canapé se trouvent des cadavres de bouteilles, des restes de nourriture et des cendriers pleins. Des vêtements jonchent le sol et la vaisselle n’a pas été faite depuis plus d’une dizaine de jours. Ça sent le renfermé, l’endroit qui pourrit dans la mélasse et c’est la honte qui dégouline de partout.  La honte qui me fait trembler et je n’ose pas regarder mon petit-ami, essayant de ranger promptement tout ce qui traîne. Mais il y en a trop, il y en a trop partout. Tu vois le tourbillon infernal dans lequel je me trouve Terrence ? Tu la vois la honte qui recouvre les murs et s’étale partout ? Et j’ai peur de croiser ton regard, j’ai peur d’y percevoir de la pitié ou de la gêne, j’ai peur d’y voir l’une des raisons pour lesquelles je pourrais te perdre pour toujours.



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Message(#) Sujet: Re: Oliwell#4 - We're in love, aren't we ? Oliwell#4 - We're in love, aren't we ? EmptyJeu 31 Oct 2019 - 19:51



We're in love, aren't we ?


C'est une sortie à laquelle il ne s'était pas attendu, Terrence, écrin de douceur après la violente tornade au coeur qu'avait été ce road trip. Quand il avait décidé d'accepter la demande de John et de s'y rendre en dépit de son état et malgré la douloureuse présence d'Harvey, jamais il n'aurait pu imaginer le tournant inattendu qu'avait finalement pris leur l'histoire, aurait été à mille lieux d'envisager qu'ils puissent sortir ensemble tous les deux, à s'échanger des promesses d'éternité du bout des lèvres, quelques baisers dans la chambre pourrie d'un motel miteux à plus de 900 kilomètres d'ici après deux semaines à étouffer chacun de leur côté en pensant bêtement que tout était terminé. Comment aurait-il pu penser, Terry, qu'après leur retour il se serait retrouvé assis avec lui dans l'herbe et que la placide sérénité de ce parc bercé d'une lumière liquoreuse aurait été capable de réchauffer son âme avec autant de force, lui qui pourtant était enclin à aimer la pluie. Cette fois, la pluie il l'avait essuyé, avait forcé le soleil à rentrer, à percer au travers des nuages. Ce voyage l'avait abimé, courbatu, asthénié. Pourtant il était là, le sourire collé partout sur le visage et les yeux pleins de tendresse, à s'amouracher doucement de ce grand blond un peu gauche qui avait su toucher droit dans son coeur. Ce n'est pas un romantique, Terrence - du moins il pense ne pas l'être- et contrairement à ce que sa fougue naturelle pouvait laisser supposer, il avait toujours détesté les démonstrations d'affection en public, fondamentalement persuadé qu'il n'utiliserait jamais de petit surnom d'amoureux. Il a toujours trouvé ça dérangeant de voir les autres couples faire ça. Aussi, quand Harvey l'avait appelé "bébé" si vite à Sydney ou encore en l'accueillant au pied de son immeuble en venant le chercher aujourd'hui, il n'avait pas su comment réagir, touché mais à la fois troublé. Comment je dois faire, Harvey? J'ai peur de te vexer si je ne réponds pas à tout ça et que je ne te rends pas la pareille. Mais tu sais, je suis pas comme ça, je sais pas faire, j'ai l'impression que c'est trop cucul, que c'est bon pour les ados, pas pour nous, pas pour moi. Pourtant je crois que j'aime quand tu m'appelles comme ça mais c'est étrange parce que personne ne l'a jamais fait, mon oreille est pas habituée... T'as déjà appelé quelqu'un comme ça, toi? C'est ce qu'il aurait voulu dire, sans y parvenir pourtant, peut être trop hypnotisé par la beauté d'Harvey, par ses mèches folles et son coeur si délicat. Mais si son regard bleu azur ne donnait aucune réponse à ces questions, il distribuait de la douceur à profusion, apaisait les craintes à grands coups de bienveillance, lénifiait les blessures de Terrence en ne les ne les considérant pas comme des catastrophes ou des fractures irréparables dans son âme, mais simplement comme des fissures dans lesquelles y placer son amour. Terrence n'était peut être pas encore habitué à ce qu'on l'aime comme ça, mais avec Harvey, il était prêt à tout essayer au risque de se cramer les ailes. Il l'avait déjà fait d'ailleurs, à sauter comme un gosse dans les eaux glacées de Gold Coast au petit matin pour l'aider à se dérider, à l'amener dans la serre sur le toit pour se montrer tel qu'il était avec la trouille agrafée sur chaque fragment de sa peau, et la manière dont Harvey avait serré entre ses doigts le tissu du canapé alors qu'ils faisaient l'amour pour la première fois, la manière dont il l'avait pris nu contre sa peau dans la douche du motel sans aucune arrière pensée, la façon dont il avait passé son bras autour de ses épaules dans le camion au retour de Sydney en lui disant que tout irait bien et que son addiction ne lui faisait pas peur, ça l'avait rassuré, Terry. Surement qu'Harvey l'aimait, peut importe la définition exacte de cet amour. Et ça faisait du bien de savoir qu'il n'était plus seul désormais.

Le temps s'écoule doucement quand on est heureux, les rires se multiplient et les parts de pizza disparaissent progressivement. Ils parlent vaguement des rendez-vous chez le médecin, se livrent à coeur ouvert et puis soudain, Terry a l'envie subite d'aller plus en profondeur. C'est instinctif, il n'a pas réfléchit quand il a formulé sa demande mais ça lui brûlait les tripes depuis de longues minutes, parce qu'il voudrait découvrir Harvey tel qu'il est, dans son entièreté. Chez Terry, c'était le bordel presque tout le temps, il y avait des cadres contre les murs, des tapis au sol, un matelas en guise de lit, des livres partout partout partout, des souvenirs punaisés contre des murs habillés par de vieux meubles récupérés aux puces. C'était comment, chez Harvey? Y avait quoi sur ses murs, au sol ? Il était de quelle couleur son canapé à Harvey? Et les draps de son lit, ils sentaient quelle odeur? Il avait une télé? une grosse chaine hi-fi ? Des cadres? Des trucs sur son frigo? Il avait cette envie pressante de le connaitre mieux, de faire sa place dans sa vie aussi, surement à cause de cette peur de n'être que de passage qu'il sentait vissée au fond du coeur. Ca voulait dire beaucoup pour Terrence tout ça. Pénétrer dans le lieu de vie de quelqu'un, c'était faire partie d'un petit quelque chose, ne plus être comme les autres, ceux qui ne viennent pas, ne plus être rien. Et peut être que c'était une étape que Terry voulait franchir pour avoir l'impression d'être un peu plus qu'un simple rencard.
Mais en voyant le regard de son petit ami, Terrence comprend. Harvey hésite. dis moi que j'suis pas qu'un simple rencard qu'on amène jamais chez soi pour que ça ne devienne jamais trop sérieux? Tu veux que pour l'instant on fasse comme ça? toi qui vient me chercher avant de m'emmener dans des lieux neutres sans jamais se livrer plus? J'vais trop vite? Il a la désagréable sensation qu'il a peut être été trop loin parce qu'il n'avait pas l'air si emballé que ça à l'idée de l'emmener chez lui, Harvey. Il avait l'air paniqué en réalité, comme s'il avait des choses à cacher ou que tout ça allait un peu trop vite pour lui et alors que Terrence s'apprête à faire chemin arrière en lançant un "nan mais laisse, on peut rester ici, c'est cool", la voix grave d'Harvey accepte. Il dit d'accord, il dit que c'est le bordel, il dit "mets ton casque" en enroulant son bras autour de ses épaules encore trop frêles. Il prend les devants mais la voix n'est pas assurée. Et soudain, Terry, il regrette d'être comme il est.
Lorsque la moto s'arrête au pied de l'immeuble il est un peu intimidé, encore un peu gêné aussi d'avoir osé formuler pareille demande, le front collé contre le dos de son petit ami avant de retirer son casque en faisant voler ses boucles. Tu te sens forcé d'accepter, Harvey ? Aller chez lui...  À quel moment il avait pu penser que ça lui ferait plaisir? Aller chez lui, c'était lui réclamer une intimité et une proximité qu'Harvey n'était peut être pas en mesure de lui offrir si vite. Mais il est comme ça, Terry, il grille toujours trop fort les étapes de toute façon, il avance aussi vite que ses jambes le lui permettent pour éviter de se laisser attirer vers le fond, il court droit devant parce qu'il sait que s'il ne le fait pas il tombera, qu'il perdra l'équilibre et que se relever, il n'y arrivera surement pas. Souvent, il inscrivait les évènements dans une dynamique qui n'était propre qu'à lui, en mouvement constant, avancer avancer avancer, toujours, pour ne pas sombrer, rester en mouvement pour ne pas se perdre dans le vide effrayant situé entre le point A et le point B, toujours à tracer des lignes droites, Terrence, pour ne pas que le train ne déraille dans tous les sens.
Alors en descendant de la moto, il ne dit rien, se laisse un peu guider, le coeur coupable. J'en ai peut être demandé trop cette fois... Ca te fait peur que je vois chez toi, Harvey? Ca te fait flipper que je vois où tu vis? Pourtant tu sais, si c'est le bordel qui te gêne, chez moi c'est pas mieux tu l'as bien vu. Pourquoi j'ai l'impression d'avoir fait une erreur en te demandant ça? Sans un mot, le regard hésitant, les doigts d'Harvey viennent se lier aux siens comme pour se donner de la force et il se sent désolé de lui imposer ça, Terry, se sent nul d'avoir voulu aller trop vite, à toujours faire les mauvais choix, à toujours avancer droit devant sans se demander si les autres sont en mesure de suivre derrière. T'en fais pas, si c'est trop dur pour toi je peux comprendre tu sais, on peut repartir où tu veux, terminer de manger cette pizza un peu froide, je m'en fiche moi. Mais rien ne sort de sa bouche parce qu'il n'assume rien, préfère se cacher derrière une ignorance feinte. Les bras en avant, les deux mains accrochées à celle d'Harvey il le suit dans les escaliers. Et c'est un Harvey totalement apeuré qui se retourne brusquement vers lui, les yeux perdus et le regard sombre. – T’es… t’es sûr hein ? – Excuse, c’est juste que… Tu verras. Les pupilles vertes de Terry s'activent, étonnées, en passant d'un oeil à l'autre, le coeur affreusement coupable de lui mettre autant de pression sans l'avoir voulu et c'est horrible parce qu'il aimerait parvenir à formuler son envie de partir finalement, de le libérer de ce fardeaux qu'il lui a balancé sur les épaules mais il n'a pas le temps parce qu'Harvey ouvre déja la porte et allume la lumière. Terrence reste sur le palier, observe en silence et c'est un ouragan qui s'impose au fond de son bide.

Alors c'est là. C'est ici. C'était comme ça, dans sa vie, à son petit copain, c'était comme ça dans sa tête. Le bordel. Il fait un pas, puis un autre, regarde, ne dit rien, Harvey qui s'active nerveusement pour cacher la misère et donner l'impression que tout est rattrapable. Il ne dit toujours rien, Terrence, mais il avance, ferme la porte, pousse une pile de fringues du canapé, fait glisser du pied les cadavres de bouteilles en se demandant depuis quand ils sont là, se mord la lèvre en essayant de ne pas faire le lien entre la bouteille de vodka de Sydney et celle posée sur la table basse puis il retire ses chaussures comme s'il était déjà chez lui, s'assoit en tailleur et laisse sa tête reposer en arrière avant de s'allumer une clope, de finalement se relever, indécis et de venir à lui le pas léger. Il le regarde en souriant parce qu'il est heureux d'être ici, fier qu'Harvey ait osé et alors qu'il pense qu'il n'arrivera pas à formuler ce qu'il a envie de dire, ça se débloque et sa voix se met à résonner contre tous les murs. Le bordel, j'men fous tu sais. Tout ça là il balaye l'appart d'un coup de menton, ça me dérange pas. Je peux même t'aider à ranger. Tu veux que j't'aide à ranger? Moi j'aimerais bien. Tu l'as fait chez moi alors.. Il hausse une épaule pour montrer que tout ça est normal, naturel, qu'il n'y a pas de souci pour lui et tire sur sa clope en venant se coller contre son torse massif, yeux fermés. Il me plait bien, ton bordel, Harvey. la voix douce. Et en langage Terry, ça voulait dire qu'il acceptait la pagaille dans sa tête, ses pensées en désordre, ses peurs et ses soucis, aussi. Parce qu'à cet instant, contre lui, il se sentait invincible et prêt à tout affronter. Tant que c'était avec lui.
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Message(#) Sujet: Re: Oliwell#4 - We're in love, aren't we ? Oliwell#4 - We're in love, aren't we ? EmptySam 2 Nov 2019 - 0:00


We're in love, aren't we
"THAT EVERY NIGHT I’LL KISS YOU YOU’LL SAY IN MY EAR « OH WE’RE IN LOVE AREN’T WE ? » HANDS IN YOUR HAIR, FINGERS AND THUMBS BABY. I FEEL SAFE WHEN YOU’RE HOLDING ME NEAR, LOVE THE WAY THAT YOU CONQUER YOUR FEAR, YOU KNOW HEARTS DON’T BREAK AROUND HERE ► ED SHEERAN, HEARTS DON’T BREAK AROUND HERE."
→ Dire que j’ai honte d’ouvrir la porte sur mon quotidien rebutant est un euphémisme car mon malaise et mon embarras atteignent des sommets inimaginables au moment où j’entre dans l’appartement. Je loge ici depuis plusieurs mois mais je n’ai jamais pris la peine de posséder les lieux en y ajoutant des touches de décoration personnelles. Au premier abord, j’ai seulement considéré ce logis comme une vulgaire chambre qui ne nécessitait qu’un vague entretien ponctuel, un endroit impersonnel où je passerai le moins de temps possible. Habitué des collocations foireuses et des chambres miteuses dans toute sorte d’établissement glauque, je n’attache que très peu d’importance à l’endroit où je vis (sûrement car je n’y ‘vis’ pas réellement) ; aussi je suis le premier surpris lorsque je réalise que cet appartement-là est devenu, au fil des mois, un refuge pour moi. Car il accueille mes plus sombres pensées et a fini par devenir le témoin principal de ma déchéance en observant mon désespoir affligeant s’étaler dans tous ses recoins. Jamais aéré, tout ici baigne dans son jus et c’est celui de l’alcool, infect et répugnant qui s’est répandu partout. L’odeur âpre des cendriers jamais vidés ajoute une touche de puanteur au tableau déjà fétide, et mon cœur se compresse tout au fond de ma cage thoracique, malmené par le dégoût que j’ai de moi-même, alors que j’essaie de calfeutrer les dégâts en m’activant brusquement. Je range, tourne et vire dans l’appartement, comme une bourrasque qui tente en vain de balayer les problèmes et qui ne fait que les éparpiller, et j’oublie momentanément la présence de mon hôte, totalement submergé par la répugnance éprouvée. Ça, c’est ce que je suis Terrence. Un pauvre gars paumé dans une vie merdique ; un pauvre gars qui n’a jamais su faire les bons choix et qui s’est retrouvé trop souvent seul, en tête à tête avec la bouteille ; un pauvre gars qui ne te mérites assurément pas et qui risque de faire pire en voulant faire mieux. Tu dis vouloir ranger mon bordel, mais si je ne fais que l’étaler, si je n’ai pas la volonté suffisante pour mettre de l’ordre dans tout ça, que vais-je réussir à faire sinon te décevoir, hein ?  J’ouvre la porte vitrée qui donne sur un balcon encombré d’objets en tout genre : il y a une vieille caisse à outils rouillée dans laquelle sont joyeusement mélangés tournevis, clés, marteaux et clous ; il y a encore des cendriers et des sacs remplis de bouteilles en verre que je n’ai toujours pas apporté dans les bons containers, par flemme principalement ; et puis traînent dans un coin un sac de frappe défoncé et deux chaises en bois. Le vent s’engouffre dans l’appartement plutôt sombre et ma main heurte l’interrupteur par réflexe. Mon regard glisse sur Terrence qui s’est assis sur le canapé et vient d’allumer une clope le regard rivé vers le plafond. Est-ce pour dissimuler le trouble qui t’habite suite à la découverte des lieux ?  Tu t’attendais à mieux de ma part, n’est-ce pas ? Honteux, je baisse la tête et courbe le dos, traçant jusqu’au bar encombré que j’entreprends de nettoyer fastidieusement. Le nombre d’emballages cartonnés ne se compte plus et la vaisselle s’amoncelle dans l’évier, équilibre précaire d’assiettes, couverts et casseroles qui risquent à chaque instant de s’effondrer avec perte et fracas. Range boy, essaie de te couvrir mais c’est trop tard. Il a vu, tu sais. Et l’humiliation fait mal au cœur, j’ai le regard fixe et fermé alors que je m’entête bêtement à camoufler les preuves de mon laisser-aller, les gestes nerveux et rapides alors que mentalement je me flagelle violemment. Mais qui voudrais de toi, boy ? Le merdier dans ton appart’, c’est comme le merdier dans ta tête : putride, gluant et purulent. Personne n’en veut.

Et alors que mes pensées s’affolent, que la noirceur enveloppe de son aura malfaisante la douceur qui jusqu’alors m’habitait, il se lève Terrence. Il se lève et vient vers moi, le pas léger, le sourire aux lèvres et je m’arrête brusquement. Je m’immobilise, interdit devant sa réaction que je ne comprends pas et la peur grandit soudainement en moi. Pourquoi est-ce que tu souris, Terrence ? Pourquoi est-ce que tu agis comme si tout ça c’était normal ? Ça ne l’est pas, normal. Y’a rien de normal chez moi tu sais ? J’suis un mec flingué par la vie, et ça… Ce que tu vois là, ce n’est qu’une partie du mal qui me possède. Il y a pire tu sais… Pire que l’alcool, pire que le laisser-aller, pire que tout ce que tu peux imaginer. Pourquoi est-ce que tu souris putain ? Tu ne devrais pas… Tu ne devrais pas… – Le bordel, j’m’en fous tu sais. Tout ça là… Ça me dérange pas. Je peux même t’aider à ranger. Tu veux que j’t’aide à ranger ? Moi j’aimerais bien. Tu l’as fait chez moi alors… Hébété, j’observe mon petit-ami, complètement déconcerté par les mots qu’il prononce et j’en lâche même de surprise le sac poubelle que je tenais à une main. M’aider à ranger… Il s’en fout du bordel… J’ai beaucoup de mal à assimiler ces affirmations tant elles me semblent ahurissantes et c’est toujours inerte, réduit à un état proche de la paralysie, que je l’accueille contre moi, torse contre torse. La fumée de cigarette s’échappe de ses narines et de ses lèvres entrouvertes, son visage apaisé est proche du mien et je le regarde, attendri et touché, bouleversé aussi et légèrement tremblant. – Il me plait bien, ton bordel, Harvey. – Comment peux-tu dire ça ? Les mots ont franchis la barrière de mes lèvres au moment même où je les ai pensé, et c’est un regard franc, affolé mais rigide, qui concerte le sien désormais car je suis bien trop intrigué par sa réaction incompréhensible. Mes mains tremblent et tout mon corps s’ébranle alors que je m’efforce de conserver un visage lisse, mais j’y place bien trop d’énergie pour ne pas me fourvoyer. Et s’il me connait, Terrence, il verra la douleur qui afflue, prête à s’écouler par torrents, au fond de mes paupières. – Je… J’suis pas fier de ça tu sais, je… J’voulais pas que tu m’vois comme ça mais… Mais je suis comme ça, ce bordel là, c’est moi. Et je le déteste tout autant que je me déteste en réalité. Je m’écœure. Je suffoque ici. Tu ne peux pas continuer comme ça, boy. Brise tes chaînes. J’inhale une brusque bouffée d’air et décide d’arracher le pansement d’un coup sec, de briser le silence dans lequel je m’enferme systématiquement et de m’ouvrir au lieu de me replier sur moi. Mon parcours de vie doit bien valoir une explication sur le foutoir omniprésent dans ce lieu, non ? Mes mains se posent instinctivement sur ses bras, pour le retenir près de moi. Sans serrer pour autant sa peau, elles se font douces et délicates car si je te retiens, je ne t’impose rien. Ne t’en vas pas, Terrence, pas tout de suite. Laisse-moi essayer, s’il te plaît, essayer de me dépasser. Pour toi.J’ai jamais réellement eu de chez-moi tu sais ? Je… J’ai grandi dans des foyers avec juste une piaule qui changeait tout le temps, quelques affaires que j’ai traîné des années durant et après ça, j’ai vécu pas mal en colocation alors… J’crois que c’est le premier vrai appart que j’ai pour moi tout seul  et…  Est-ce que je cherche des excuses pour l’entretien totalement négligé de mon logement ? Surement, oui. Je souffle, à nouveau dans l’embarras. – J’sais que ça n’explique pas la négligence… Ni les cadavres de bouteilles disséminés un peu partout… - C’est juste que… J’suis pas habitué à prendre soin d’un intérieur. Bravo, à trop vouloir te dédouaner de tout, tu passes pour un gros tebé maintenant boy. Minable, je me sens minable. Et, les épaules rentrées, je baisse la tête et fixe mes pieds, persuadé que l’image que je lui renvoie est sûrement la pire de moi. – J’suis désolé que t’aies vu ça, du coup. Parce que même si l’appartement de Terrence n’est pas des plus rangés, son bordel n’a rien de comparable avec le mien, auquel il faut ajouter la crasse des lieux. Oh jamais je ne me suis senti si honteux !

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Message(#) Sujet: Re: Oliwell#4 - We're in love, aren't we ? Oliwell#4 - We're in love, aren't we ? EmptyMer 13 Nov 2019 - 5:07



We're in love, aren't we ?


Il a l'air surpris que Terrence ne soit pas gêné par le bordel, Harvey. Tellement surpris que le sac poubelle qu'il tenait dans sa main tombe au sol dans un bruit froissé, zébrant le silence qui s'était installé. Il a l'air surpris mais c'est pourtant vrai. Terry, il s'en fout du désordre, il lui a juste permis de comprendre l'étendue du chantier, de voir qu'à l'intérieur de son petit ami ça devait ressembler également à ça, à un amas de pensées sans dessus dessous contre lesquelles il avait probablement beaucoup de mal à se débattre. Mais ça lui fait pas peur, à Terrence et il reste là, contre son torse, à lui dire sa vérité. Peut être qu'il n'est pas prêt à comprendre que quelqu'un puisse l'accepter tel qu'il est, Harvey, que quelqu'un puisse être capable de voir au delà, quelqu'un qui puisse le prendre tout entier, avec ses coins d'ombre et ses démons. Mais il devra vite s'y faire parce que Terrence n'avait pas l'intention de bouger d'ici. Plus jamais loin de lui. Pas après les souffrances de ces deux dernières semaines, pas après ce qu'ils avaient partagé durant ce road trip, pas après leurs promesses tacites, leurs baisers échangés et leurs doigts liés.

– Comment peux-tu dire ça ? Cette réponse le surprend et il recule son visage, le regard étonné. Qu'est ce qui se passe ? C'est quoi ce que je vois dans tes yeux, là. T'as peur de quoi, Harvey? Pourquoi t'as l'air d'avoir si mal alors que j'ai dit quelque chose de gentil ? Oh... tu penses que je mérite mieux que ça, j'ai raison? Que je mérite de sortir avec un mec qui sait passer l'aspirateur, un mec parfait qui n'aurait aucun souci? Il pince les lèvres, Terry, dans une moue désolée. C'est pas comme ça que ça marche tu sais? J'en ai rien à foutre des cendriers pas vidés, j'en ai rien à foutre des fringues partout, de la vaisselle qui dégueule de l'évier et des cadavres de bouteilles de whisky par terre et sur les bords de fenêtre. J'en ai rien à faire parce que ça, ça peut s'arranger. Et moi, j'vais t'aider. Il pense tout ca mais il ne dit rien parce qu'il suppose qu'à ce stade, ça ne sert pas à grand chose et se contente donc d'esquisser un simple sourire qui aurait pu vouloir dire "t'en fais pas, ça va s'arranger". Je… J’suis pas fier de ça tu sais, je… J’voulais pas que tu m’vois comme ça mais… Alors c'est ça? tu as honte de ton appart? Tu as honte parce qu'il est censé te représenter toi et que t'as pas envie que je vois ça? Pourtant, moi j'ai pas honte de toi. J'ai pas honte de toi. J'ai pas honte de ce que tu es, de ce que tu traverses. J'aurais jamais honte de ta force. Il observe la pièce des yeux, Terrence, se dit qu'en vérité pour en arriver là il avait dû souffrir, Harvey. Pour en arriver à ce point au fond des abimes il avait dû se mettre à côté de la vie, en marge, et la regarder défiler sans vouloir y participer, il avait dû être tellement mal qu'aller jeter la bouteille d'alcool à la poubelle était surement devenu trop compliqué et il ne juge rien, Terrence, comprend au contraire la douleur cachée derrière le bordel, les griffures et les tourments. Il les voit dans chaque objet posé, éparpillé un peu partout comme si rien n'avait réellement de place précise, comme si Harvey habitait les lieux de manière temporaire, sans se créer d'attaches ni de repères. Les yeux plissés, il a l'envie soudaine de pleurer Terry, de pleurer de tout son soul parce qu'il la connaissait, cette solitude, il la connaissait, cette horrible noirceur qui savait comment vous happer en occultant tout le reste, en vous faisant croire que rien de mieux ne pouvait exister. Il voudrait pleurer, mais il se retient. Parce qu'il veut se montrer fort, parce qu'il veut le soutenir même s'il le sent nerveux, même s'il sent qu'il se débat avec des pensées sombres que Terry se refuse d'interrompre. Alors il l'observe attentivement avec bienveillance et quand ses larges paumes viennent se poser contre ses bras il frissonne. T'as pas besoin de me retenir, Harvey, j'vais pas bouger de là je te le promets. Pourtant, s'il devait être honnête, il dirait qu'il est touché par ce geste qui doit beaucoup lui couter. Retenir quelqu'un quand on a envie de se cacher, lui dire "reste" quand tout en nous hurle de s'éloigner... fallait un sacré courage. Fallait combattre et savoir se dépasser. Et c'est ça qu'il voit dans cette étreinte légère, c'est ça qu'il ressent en voyant l'état de son appart, aussi. – J’ai jamais réellement eu de chez-moi tu sais ? Je… J’ai grandi dans des foyers avec juste une piaule qui changeait tout le temps, quelques affaires que j’ai traîné des années durant et après ça, j’ai vécu pas mal en colocation alors… J’crois que c’est le premier vrai appart que j’ai pour moi tout seul  et…  j’sais que ça n’explique pas la négligence…C’est juste que… J’suis pas habitué à prendre soin d’un intérieur. Instinctivement, il s'avancerait presque pour aller l'embrasser mais il a bien conscience que ce serait déplacé alors il se contente d'absorber ses paroles, les yeux greffés au fond des siens, l'esprit focalisé sur ses mots. Ainsi, c'est comme ça qu'Harvey avait grandit, trimballé à droite à gauche sans jamais avoir eu le droit de se poser, sans jamais avoir pu respirer, s'installer, se faire un lieu rien qu'à lui dans lequel il se sentirait bien. Il avait été en foyer, un lieu bien étranger à Terry mais il imaginait bien la misère qui devait y régner. Il l'écoute, le coeur broyé mais il est déja en train d'élaborer des plans de rangement et de déco pour personnaliser le tout, pour qu'Harvey se sente ici chez lui, que cet appart devienne une maison, un vrai foyer, un refuge et pas seulement quatre murs vides et quelconques. Et quand il s'excuse, Terrence relève à nouveau ses yeux vers lui, les sourcils froncés. Il ne peut pas retenir sa main qui vient se poser avec douceur contre sa barbe blonde, le regard tendre et le corps qui s'approche. T'excuse jamais d'être qui tu es. Pas avec moi. Pas avec moi. Il se mord la lèvre et balaye les lieux du regard. Ok, bon. C'est crade. Ca pue. j'ai compris que ça te gênait. Hm. Il fait une moue qui se veut intellectuelle et tire sur sa clope en coinçant une main sous le bras qui la tient en moulinant mollement du poignet. Je dirais qu'il y a un problème à votre travail, monsieur. Vous n'aimez pas votre travail alors vous encaissez, vous encaissez et ça se répercute chez vous. C'est le chaos au boulot, ça devient le chaos à la maison, cas classique. Il s'avance en riant vers la cuisine ouverte et touche une assiette du bout du doigt. Là, 'voyez? cette assiette avec de la sauce collée qui date d'au moins 6 jours si j'en crois la texture plâtreuse ? Elle témoigne d'un évident conflit avec votre patron. Il vous embête en ce moment? Il parcourt la pièce et soulève un jean noir sur l'accoudoir du canapé qu'il pince entre son index et son pouce. Et là, ce pantalon que vous avez laissé choir ici, c'est une attirance refoulée pour un de vos collègues. Et si l'on en croit le trou au genoux, il s'agirait à mon humble avis d'un petit brun, bouclé aux yeux verts. Il revient vers Harvey et sourit en grand, fier de sa connerie. Psychanalyse terminée, ça vous fera 90 dollars. Mais sinon tu peux aussi m'embrasser et après on s'bouge pour ranger. Parce que... ce soir, si t'as envie bien sur, j'aimerais beaucoup rester. Dormir ici, avec toi. T'sais.. genre tous les deux dans ton lit. Et c'était très étrange de se l'avouer, mais il en avait très envie. Ou alors j'peux aussi dormir sur le canapé. T'en penses quoi toi? Lit? canapé? Tout seul? Il revient se coller à lui, les lèvres qui se perdent dans son cou. Ou avec Harvey...? la voix suave et le souffle court. Il ne sait pas ce qu'il fait, en vérité, se laisse guider par ses instincts, les mains qui viennent s'agripper contre les côtes de son petit ami dont le corps avait manqué pendant deux semaines et qu'il mourrait d'envie de retrouver. Et il ne faisait que lui montrer qu'il n'avait pas menti: il s'en foutait réellement de tout ce bordel, il voulait juste qu'ils rangent cet après-midi pour pouvoir dormir quelque part convenablement ce soir. Et demain, ils se chargeraient du reste. Parce qu'il savait que la nuit portait toujours conseil et qu'à tête reposée, Harvey serait plus apte à comprendre que Terry ne le jugerait jamais.




Dernière édition par Terrence Oliver le Jeu 16 Jan 2020 - 22:26, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: Oliwell#4 - We're in love, aren't we ? Oliwell#4 - We're in love, aren't we ? EmptyJeu 14 Nov 2019 - 21:57


We're in love, aren't we
"THAT EVERY NIGHT I’LL KISS YOU YOU’LL SAY IN MY EAR « OH WE’RE IN LOVE AREN’T WE ? » HANDS IN YOUR HAIR, FINGERS AND THUMBS BABY. I FEEL SAFE WHEN YOU’RE HOLDING ME NEAR, LOVE THE WAY THAT YOU CONQUER YOUR FEAR, YOU KNOW HEARTS DON’T BREAK AROUND HERE ► ED SHEERAN, HEARTS DON’T BREAK AROUND HERE."
→ L’aveu qui passe la barrière de mes lèvres m’arrache le cœur, comme on tirerait d’un coup sec sur un pansement et qu’on révélerait une plaie à vif en-dessous, ça me fait mal d’avouer la négligence dont je peux faire preuve de manière générale dans ma vie et j’imagine que ça ne donne pas vraiment envie d’être avec moi. Est-ce que tu vas penser que je vais te négliger toi aussi ? Est-ce que, parce que je semble être incapable de m’occuper de moi, tu vas en conclure que je serais incapable de prendre soin de toi ? Et, en suis-je capable en réalité ? Tu sais, il m’arrive de douter de moi parfois. Souvent, même. Je doute car c’est nouveau pour moi tout ça, j’ai jamais eu de petit-ami, je n’en ai même jamais voulu. Avant que tu ne débarques dans ma vie, avant que tu ne chamboules tout, avant que tu me percutes comme une météorite et que tu exploses tous mes repères pour les remplacer par ta présence et ton aura, je n’avais pas envie de m’investir dans une relation, quelle qu’elle soit. Mais aujourd’hui… Ah aujourd’hui, tout me semble si différent. Il y a cette lumière douce qui m’attire et qui émane de toi, cette lumière dans laquelle j’ai envie de baigner, cette lumière qui me fait du bien et m’apaise. Tu ne te rends pas compte de tous les changements qui s’opèrent en moi, Terrence, rien qu’en étant avec toi. Cependant, j’ai peur et mes inhibitions sont tenaces, tu sais. Elles me rendent la vie dure et m’emprisonnent dans des dysfonctionnements destructeurs. L’alcool, ce n’est que la partie immergée de l’iceberg, car il y a pire… Tellement pire que le chaos répugnant de mon appartement. Tellement pire que la honte qui m’englue et me colle à la peau. Et j’ai peur, j’ai peur de te faire fuir à chaque instant. Car la peur de te perdre s’est désormais insinuée et installée en moi, elle m’a tourmenté avant ce road-trip, elle m’a tourmenté durant et elle me tourmente encore. Et cette liberté, je te la dois. Je n’ai pas le désir de t’enfermer, ni de t’emprisonner dans quelque chose qui ne te permettra pas de t’épanouir et je veux réellement t’offrir le meilleur de moi. Et ça, cet appartement, clairement, ce n’est pas le meilleur de moi. Alors, je baisse la tête, honteux comme si tout autour de moi pointait un doigt accusateur vers moi et me désignait comme fautif. Coupable de négligence dans ma vie, c’est indéniable que je le suis. Est-ce que tu crois que je peux changer ? Est-ce que je vais y arriver ? Je sens que j’en ai envie tu sais… Il y a quelque chose qui s’éveille en moi lorsque tu es là, quelque chose qui me pousse à être meilleur, à m’améliorer. Je veux m’améliorer car je veux que tu sois fier d’être avec moi. Que tu sois fier d’être là. La chaleur de ta paume envahit ma joue et réchauffe mon cœur, la tendre caresse de ta main sur ma peau m’aide à relever mes yeux vers les tiens qui m’étreigne de ton amour et de ta douceur. – T’excuse jamais d’être qui tu es. Pas avec moi.  Pas avec moi. Et c’est un peu fou combien ses quelques mots peuvent m’apaiser et m’apporter tout le réconfort dont j’ai besoin. Ça veut dire que t’aime qui je suis, que tu m’aimes dans ma globalité, dans toute ma rudesse, dans toutes mes vérités même celles que tu ne connais pas encore. T’es capable de m’aimer jusqu’à quel point, Terrence ? Je n’ai jamais connu personne avec un tel degré de dévotion et d’amour. Tu es au-delà de tout ce que je peux imaginer… Au-delà de tout, bébé. – Ok, bon. C’est crade. Ça pue. J’ai compris que ça te gênait. Hm. Et c’est un sourire attendri et amusé qui se pose tout à coup sur mes lèvres alors que je le vois prendre un air faussement sérieux pour se lancer dans une psychanalyse tordue de la pièce. Prendre tout ça au second degré, c’était surement ce qu’il y avait de mieux à faire. Ça permet de relâcher la tension, de sourire et de rire un bon coup. Et il se révèle drôle, Terrence, il déploie soudain une énergie monstre juste pour me redonner le sourire, juste pour m’extirper de mon apitoiement pitoyable. Il ne cherche pas à édulcorer la réalité, il dit ‘ça pue’ parce que ça pue réellement dans l’appartement confiné, il dit que c’est le ‘chaos’ parce que ça l’est réellement dans ma tête. Et à travers son trait d’humour et son entrain, je perçois toute sa bienveillance et sa fine analyse de moi-même. Il parle de ‘conflit’ car je suis en perpétuel conflit, et si ce n’est pas avec mon patron spécifiquement, c’est avec l’autorité en générale et il tape dans le mile, Terrence. Il frappe exactement là où il faut, sans même y réfléchir plus que ça, uniquement parce qu’il lit en moi depuis le début, depuis toujours. « Je te vois, moi, Harvey » qu’il m’avait dit lors de notre première rencontre. « Tous les soirs, j’te vois tu sais. Quand tu crois que personne te remarque, moi j’te vois. » Et c’est la vérité. Il me voit. Il m’a toujours vu. Et ça m’ébranle jusqu’aux tréfonds de mon âme, ça me secoue, ça m’irradie d’un bonheur inconnu, tenace et bonifiant. Et lorsqu’il évoque le trou au genou et qu’il fait le lien avec lui, je pouffe et mes bras croisés jusqu’alors sur mon torse se délient et se laissent aller le long de mon corps, détendus. – Parce qu’il a fait un trou dans mon cœur en s’y installant ce petit brun ? Que je demande, le sourcil levé tout en attrapant une cigarette que j’allume. – Psychanalyse terminée, ça vous fera 90 dollars. Mais sinon, tu peux aussi m’embrasser et après on s’bouge pour ranger. Parce que… ce soir, si t’as envie bien sûr, j’aimerais beaucoup rester. Dormir ici, avec toi. T’sais.. genre tous les deux dans ton lit. Ou alors j’peux aussi dormir sur le canapé. T’en penses quoi toi ? Lit ? Canapé ? Tout seul ? Ou avec Harvey… Coude appuyé sur un bout désencombré du bar, j’observe mon petit-ami s’approcher de moi pour m’aguicher et frotter son corps contre le mien. Ses paroles me font frissonner et éveillent en moi un profond désir que je réprimais par respect jusqu’à présent, mais cette invitation lâchée du bout des lèvres, je ne compte pas la laisser passer. Alors, je souris, souffle la fumée de ma cigarette sur le côté et inspire profondément lorsque ses lèvres se perdent dans mon cou. La respiration plus lourde, je pose une main tremblante mais ferme sur ses reins pour le maintenir contre moi. – Tu dors avec moi. Je déclare, d’une voix légèrement éraillée, rauque et chargée de désir. Mes lèvres se jettent alors sur les siennes, comme l’affamé que je suis, en manque de lui. Et les souvenirs, puissants, merveilleux, dominants, reviennent et s’imposent à mon esprit. Ils me dévorent et réveillent une passion infinie. Je balance la cigarette dans  l’évier où elle s’éteint en émettant un léger son étouffé, afin de pouvoir poser mes larges mains sur ses joues. Oh bébé, tu ignores tout de l’effet que tu me fais. Mes lèvres se pressent avec envie contre les siennes et ma langue s’engouffre dans sa bouche pour venir à l’encontre de la sienne. Mon corps entier se presse contre le sien, brûlant ardemment d’un désir sans équivoque. Je le plaque contre le bar, Terrence et mes mains glissent sur son corps fin et parfaitement dessiné. Un son rauque s’extirpe du fond de ma gorge et vient percuter ses lèvres ourlées et délicieuses, juste avant que j’avoue – J’ai juste à changer les draps. On change les draps, tu dors ici, avec moi. Je devais aller bosser, non ? Mon esprit pragmatique me rappelle à la raison et je me coupe brusquement en disant : - Attends… Attends, faut que je… Je le relâche, m’écarte et attrape mon téléphone que j’ai balancé sur la table basse en entrant. Je compose rapidement le numéro du boulot et tapote sur mon torse pour me mettre à tousser gravement. – Ouais… allo… C’est Harvey… J’ai chopé une crève de merde, j’vais pas pouvoir assurer ce soir, c’est la merde… Ouais… ok, ça marche… Désolé hein. Ouais ok. Demain, ça ira mieux. Merci mec. Et je raccroche, fier de ma prestation, le sourire aux lèvres. J’éteins le fameux téléphone et le balance à nouveau dans la pièce, avant de me rapprocher à nouveau de Terrence, l’œil luisant d’envie. Mes mains s’imposent sur son torse et je l’informe – Je suis totalement libre ce soir apparemment… Je crois que t’as pas fini de me psychanalyser bébé. Et je tire la langue, avant de fondre brusquement sur ses lèvres. Mes mains tirent sur son t-shirt avec la volonté ferme de le lui enlever désormais. Ton corps m’a manqué. Ta bouche a alimenté tant de mes rêves et de mes fantasmes… J’ai envie de prendre mon temps pour te redécouvrir entièrement… Te faire l’amour lentement, tendrement et passionnément…

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Message(#) Sujet: Re: Oliwell#4 - We're in love, aren't we ? Oliwell#4 - We're in love, aren't we ? EmptySam 16 Nov 2019 - 2:25



We're in love, aren't we ?


Surement qu'il n'avait jamais su faire autrement que de passer par le second degré, Terry, pour désamorcer toutes les bombes, pour éviter de sombrer. Peut être qu'il avait appris, avec le temps, avec la vie qui cogne trop fort aussi, à relativiser et à passer par le rire pour éviter de pleurer. Peut être qu'il n'était pas tendre avec Harvey, là, peut être que ses mots durs allaient le percuter avec violence mais il n'y pensait pas. C'était venu tout seul en vérité parce qu'il était comme ça, toujours trop franc, toujours lancé droit devant à réfléchir après et à agir avant, toujours à tenter inconsciemment de trouver un moyen de ne pas laisser ses pieds s'empêtrer dans ce qui pourrait fatalement les faire chuter tous les deux. Alors il les dit, les mots qu'en temps normal on aurait pas envie d'entendre, parce qu'ils étalaient la vérité comme on sortirait de vieilles photos honteuses qu'on aurait préféré laisser cachées, parce qu'ils sont brutes et sans filtre. Il dit que ça pue et que c'est crade sans mâcher ses mots, sans les enrober, il dit ce que tout le monde tairait et il ne voit pas le sourire qui se dessine tendrement sur la bouche d'Harvey alors qu'il se dirige derrière lui vers l'évier parce qu'il n'a pas vraiment besoin de le voir, parce qu'il n'appréhende pas sa réaction, parce qu'il n'a pas peur de le bousculer, parce qu'il a toujours préfère la vérité qu'un mensonge mal dissimulé. Sans vraiment savoir pourquoi, il part dans une psychanalyse de la pièce, dissèque le bordel comme si c'était quelque chose qu'on pouvait expliquer de manière rationnelle avant de le soigner. Tout ça, c'est pour le faire rire, c'est pour qu'il ne s'inquiète pas, c'est pour enlever l'effroi dans ses yeux, lui dire eh Harvey tu vois, je m'en fous. Ton bordel, c'est toi, et toi, j'te prends comme ça. Mais il sait pas encore dire ces mots-là, Terry, n'arrive pas à formuler ce qu'il aimerait pourtant lui hurler. Il ne lui dira pas à quel point il lui a manqué pendant ces deux semaines passées à crever, il taira aussi surement les morceaux de verres encore coincés dans son coeur et les larmes de douleur qu'il a versé la nuit dernière encore. Il ne lui dira pas l'état dans lequel Léo l'a retrouvé ni ce qu'il a du faire pour le relever, ne dira rien de la pliure de son bras qu'il a malmené à coup d'aiguille, du bout de parquet sur lequel il s'est échoué et sur lequel il était venu s'étaler une semaine durant. Au lieu de ça, il plaisante, fait le pitre sans se soucier de savoir si son petit ami trouvera ça déplacé parce qu'il comprend déjà que ça a l'air de marcher. Alors il continue. – Parce qu’il a fait un trou dans mon cœur en s’y installant ce petit brun ? Hm, peut être? C'est à toi de me le dire ça ! , le sourire qui étire ses lèvres et les yeux amoureux. Ouais Harvey, peut être bien que le petit brun a fait un trou dans ton coeur mais y a un grand blond qui a aussi fait un trou dans le mien. T'as pris toute la place dedans, Harvey, est-ce que tu t'en rends seulement compte? Est ce que tu réalises que ce que je ressens pour toi est absolument étourdissant et que ça me plait? Que j'avais pas prévu tout ça, que le matin à Gold Coast, dans la serre et puis chez moi sont surement les meilleurs souvenirs que j'ai de toute ma vie. Est-ce que tu vois le bonheur que je ressens de savoir qu'on est ensemble toi et moi? Que j'ai maintenant le droit de dire au monde entier que je suis à toi ? Est ce que tu vois ma peur aussi, Harvey? Celle qui voile trop souvent mon regard même si je le cache bien, est-ce que tu la vois, la peur que tu partes à nouveau loin de moi... celle qui me bousille malgré mes sourires, celle qui me donne envie de hurler de détresse même si t'es revenu, celle qui me tord le coeur, là tout de suite, hier et surement demain aussi. Elle sera là, tu sais, elle a laissé son empreinte en moi mais ça partira, je le sais que ça partira, me faudra juste du temps. Faut que j'apprenne à avoir confiance en toi. En moi. En nous. J'ai entendu tes raisons et je ne t'en veux pas mais tu comprends, ca m'a heurté très fort. J'étais par terre, j'avais plus d'air. J'ai eu si mal... Comme une gifle envoyée à pleine puissance, comme un coup de révolver en pleine tempe, comme un boulet de canon en plein ventre. Il a cru ne jamais s'en remettre Terry, ne jamais le revoir aussi et pourtant ils sont là, debout dans les déchets à plaisanter comme si rien ne s'était passé. Il ravale tout avec force, ne laisse la place à rien d'autre qu'à l'instant présent, et s'il s'approche d'Harvey pour l'embrasser dans le cou et se frotter contre son corps c'est parce qu'il a soudain le besoin impérieux de se rassurer, de vérifier qu'il est là et bien là et qu'il ne partira plus. Il a le coeur pas tout à fait recollé, l'âme encore ébréchée, mais contre lui il n'a plus froid, n'a plus mal, contre lui tout reprend vie. Il s'accroche pour lui montrer à quel point il en veut plus, recherche le contact, essaye de se prouver que tout ça n'est pas un putain rêve duquel il va se réveiller en pleurant. Montre-moi... S'il te plait, montre-moi que t'es là. Et la réponse ne se fait pas attendre puisque la paume d'Harvey se perd quelque part contre ses reins pour le maintenir et le faire sien. – Tu dors avec moi. Et il n'aura suffit que de ça pour qu'il s'enflamme à nouveau, Terrence, pour que son corps retrouve ses instincts du premier jour et que tout crame. Je dors avec toi... dit à voix haute mais prononcé pour lui-même en vérité, pour donner un sens aux mots, pour les assimiler. Je dors avec toi. Mais pas comme au motel, hein? Tu vas me faire l'amour cette fois Harvey? T'as encore envie de moi malgré mon corps décharné? Mais il ne s'en inquiète qu'une seconde parce que la violence de la morsure contre ses côtes le fait prodigieusement frissonner. Il aime l'ordre qu'Harvey lui a amoureusement mandé, il pense, sa voix grave gênée mais chargée d'ardeur et sans réfléchir il pousse un léger gémissement de contentement alors qu'il sent son petit ami lancer sa cigarette avec empressement, comme si lui non plus ne pouvait plus attendre, comme si à lui aussi il avait trop manqué. Ils se sont manqué tous les deux à vrai dire, dans le coeur mais aussi dans le corps et il ne savait pas que c'était possible de désirer aussi fort quelqu'un, Terry, s'était persuadé que seules les premières fois avaient ce parfum d'ineffable. Force était de constater qu'il s'était trompé et c'est au creux du baiser que son petit ami lui offre qu'il le réalise. Les lèvres qui se cherchent et qui se retrouvent enfin; oh, il n'avait rien oublié, son corps, rien oublié de sa langue et de l'odeur de sa peau, rien oublié de la texture de ses cheveux blonds qu'il venait d'aller agripper mollement, rien oublié de la chaleur qui savait trouver sa place dans chaque recoin de ses cellules, de l'envie puissante de lui appartenir ici, par terre, partout. Avide, il arrête de respirer, le dévore avec passion et célérité, l'enveloppe de ses bras pour ne plus le lâcher. Oh Harvey bordel si tu savais comme tu m'as manqué. Aucun mot ne pourra jamais exprimer ce que je ressens quand je suis dans tes bras. Harvey...embrasse-moi encore, fait moi exister, parce que y a que toi qui sait. Y a que toi qui sait. Bordel Harvey, me quitte plus comme tu l'as fait. Me quitte plus d'un coup sans prévenir. M'abandonne plus, parce que tu sais, j'ai été trop abandonné. T'en vas plus loin de moi. Plus jamais. Embrasse-moi, touche-moi, fais-moi vibrer. Ca aussi, y a que toi qui sait... Et alors qu'il aurait envie de plus, Harvey se détache dans un gémissement rauque pour murmurer contre ses lèvres – J’ai juste à changer les draps. On change les draps, tu dors ici, avec moi. Frisson. La respiration lourde il relève le regard vers son petit ami, l'observe, ses prunelles vertes qui passent d'un oeil à un autre et il répond oui dans un soupir en fermant les yeux, le visage qui s'avance pour l'embrasser à nouveau, pour le goûter encore. Il en a affreusement besoin, Terrence, c'est viscéral, animal, il veut vérifier qu'il est réel, cet instant, que c'e n'est pas une chimère, un truc qu'il aurait imaginé, qu'Harvey ne va pas s'évaporer. - Attends… Attends, faut que je… Attendre? Attendre? Non non je ne veux pas attendre, serre-moi, j'ai froid, où tu vas? Où tu vas? Il mentirait s'il disait qu'il n'était pas déçu, s'il n'était pas impatient, s'il n'était pas frustré. Mais il attend sagement, les bras qu'il cale contre le bar avant d'observer silencieusement Harvey s'emparer de son téléphone. Et de bougon il se met à devoir se mordre la lèvre pour s'empêcher de rire devant les talents de comédien de son petit ami qui prétexte un rhume pour se faire remplacer au pied levé. Il ne va pas travailler. Il ne va pas travailler pour rester avec lui. Il ne va pas travailler pour lui prouver qu'il veut rester avec lui, qu'il est suffisamment important pour ça. Le téléphone est vite lancé et Harvey revient, dit quelque chose mais Terry ne l'entend pas, il croit, parce qu'il ne sent que ce baiser, celui qu'il attendait, celui qu'il aurait été cherché s'il avait pris trop de temps à venir. C'est fougueux et passionné, les respirations se font intenses et alors qu'il aurait envie de retirer son t-shirt pour accompagner le geste d'Harvey, il réalise qu'ils n'ont nulle part où s'allonger. Attends... On... ses lèvres reviennent contre les siennes. Harvey.. on devrait.. Sa main agrippe sa nuque pour l'attirer contre lui pour l'embrasser avant de l'écarter. On devait.. sa bouche glisse jusqu'à sa barbe et sa machoire qu'il picore avec sensualité, le souffle fébrile et les poumons sur le point d'exploser, avant de finalement relever à contrecoeur le visage vers son petit ami, la bouche encore humide et les yeux alanguis. On devait ranger, d'abord, tu te souviens? Je...  Il se râcle la gorge, peut être un peu gêné de devoir faire un bond aussi désagréable dans la réalité, mais il n'a pas le choix. La réalité, c'est que l'appart d'Harvey est en bordel et qu'il faut le ranger. Alors il baisse la tête, passe une main dans ses boucles, et lui sourit. On range, et apres.. on pourra tous les deux.. tu sais... Il dépose un baiser contre ses lèvres et s'empare d'un sac poubelle. Ok alors je m'occupe des déchets genre bouteilles, et... boites de.. pizza Mais il n'arrive pas à détacher ses yeux d'Harvey alors sans tenter de réprimer plus longtemps ce qui lui défonce les entrailles il lâche un oh et puis merde et dans un geste totalement spontané, laisse tomber le sac poubelle et court vers lui, saute, enroule ses jambes autour de sa taille, les bras solidement accrochés à ses épaules et sa bouche qui vient se déposer avec violence contre la sienne dans un râlement équivoque. Parce qu'il l'a trop attendu, parce qu'il l'a trop pleuré, parce qu'il l'a trop voulu.
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Message(#) Sujet: Re: Oliwell#4 - We're in love, aren't we ? Oliwell#4 - We're in love, aren't we ? EmptyDim 17 Nov 2019 - 1:38


We're in love, aren't we
"THAT EVERY NIGHT I’LL KISS YOU YOU’LL SAY IN MY EAR « OH WE’RE IN LOVE AREN’T WE ? » HANDS IN YOUR HAIR, FINGERS AND THUMBS BABY. I FEEL SAFE WHEN YOU’RE HOLDING ME NEAR, LOVE THE WAY THAT YOU CONQUER YOUR FEAR, YOU KNOW HEARTS DON’T BREAK AROUND HERE ► ED SHEERAN, HEARTS DON’T BREAK AROUND HERE."
→ Il y a un goût de première fois sur nos lèvres pleines de désir qui se cherchent et se trouvent pour mieux se fondre l’une dans l’autre ; il y a un goût d’authenticité, un goût de réalité et de durabilité dans nos baisers maintenant que les choses sont officiellement actées entre nous ; et il y a une envie suffocante, haletante, poignante, d’abandon et de lâcher prise dans nos deux corps pressés l’un contre l’autre. O Terrence, je n’ai jamais eu de petit-copain avant toi mais je sens que je vais adorer ça. Pouvoir te garder près de moi, t’embrasser langoureusement dès que l’envie m’en prends, chercher ton corps, serrer tes mains dans les miennes, pouvoir respirer ton odeur et écouter ta voix mélodieuse et fluette, ton rire aussi… O bébé, tu fais de moi un homme comblé tu sais. Et je me sens capable de tout surmonter auprès de toi, tu me donnes du courage et de l’élan, j’ai envie d’avancer et d’être meilleur grâce à toi. Tu sais, j’ai lu énormément et tous ces livres qui parlent d’amour, toutes ces histoires où les amants réalisent des faits exceptionnels car ils sont portés par leurs sentiments l’un envers l’autre, j’ai toujours dit que je n’y croyais pas alors que j’avais désespérément envie d’y croire. On cache toujours la réalité, car on a l’impression qu’à trop s’ouvrir, qu’à se montrer trop vulnérable, on va le regretter,  comme si on s’offrait en pâture aux loups affamés et qu’ils allaient en profiter pour nous éviscérer et ronger notre chair jusqu’à l’os. On a sûrement raison de vouloir se protéger, mais il existe dans ce monde de rares personnes avec lesquelles, on éprouve nul besoin de le faire. Et c’est ce que tu m’inspires, Terrence, mon petit-ami depuis deux jours. Le sourire aux lèvres, je reviens vers toi après avoir prétexté un gros rhume pour ne pas aller travailler (et je considère que comme cela ne m’arrive jamais, personne ne viendra me demander des comptes après coup car je n’ai pas l’intention de récupérer un fichu certificat ou quoi que ce soit d’officiel), la fièvre dans tout le corps qui brûle, brûle, brûle pour le tien. Mes mains glissent alors sur son torse et mes doigts s’enroulent autour du bas ourlé de son t-shirt pour le faire remonter et dévoiler ce ventre plat, couvert d’un duvet soyeux qui rend sa peau si lisse. – Attends… On… Mes lèvres posées sur les siennes s’étirent dans un sourire adolescent, un brin arrogant, un tantinet provocateur. Attendre quoi ? N’avons-nous déjà pas trop attendus tous les deux ? – Harvey… on devrait… Continuer à s’embrasser, assurément. Mes mains glissent sous son t-shirt, à la découverte de cette peau incroyablement douce et satinée. L’envie grouille dans mon bas-ventre, et cet effleurement du bout des doigts m’envoie des décharges électriques dans tous le corps. – On devait… Ma tête bascule vers l’arrière et mes yeux se ferment presque, savourant les sensations qui m’envahissent alors que ses lèvres glissent sensuellement sur ma mâchoire. Un souffle rauque s’échappe alors de ma bouche entrouverte et mes mains se resserrent sur ses hanches fines, les doigts forçant le passage malgré la barrière de sa ceinture de jean. O Terrence, tes lèvres sur ma peau ont le don de me rendre fébrile, et je suis excité, en attente, impatient de tes baisers partout sur mon corps nu. – On devait ranger, d’abord, tu te souviens ? Je… La frustration est grande, et mes yeux s’ouvrent à nouveau pour se poser sur les siens, langoureux et transis. Un grognement de protestation, une petite moue et j’hausse les épaules car oui, je me souviens. Cette diversion me plaisait toutefois énormément. Je lâche un lourd soupir, la tension redescend légèrement alors que je balaie la pièce du regard et que je laisse mon petit-ami s’échapper de notre étreinte. – On range, et après… On pourra tous les deux… tu sais… Ok alors je m’occupe des déchets genre bouteilles … J’y mets de la mauvaise volonté, voire carrément aucune volonté car je me contente de l’observer, paumes enfoncées dans les poches arrières du jean, un air un peu insolent sur le visage. Tu vas me dire que t’as réellement envie de ranger là ? Moi, non. J’ai pas envie. Je ne pense pas que c’est une esquive, je crois réellement que je vais le faire mais pour le moment, ce n’est pas ma priorité. Ma priorité, c’est le feu que t’as allumé en moi et qui brûle tout à l’intérieur. Cet incendie volontaire provoqué par tous nos baisers suaves, tu sais ? – Oh et puis merde. Et un grand sourire de fierté vient illuminer mon visage alors que je le réceptionne parfaitement, mon bébé qui s’élance vers moi et me saute au cou. Nos lèvres, avides, s’imposent et se retrouvent pour se lier frénétiquement et passionnément. Mes larges paumes se posent sous ses fesses pour soutenir son corps et pressent sa peau à travers son jean. Je souris et ris un peu, arrivant malgré tout à formuler entre deux baisers bruyants et chargés de ce désir fou qui n’inonde que les jeunes amants – Je te… promets… Mon bras s’enroule dans son dos, pour plaquer nos torses l’un à l’autre tandis que je me mets en mouvement. – que… après ça… après… Mes pas sont lents, pour ne pas commettre d’impair et trébucher maladroitement, mais aussi car tout mon corps a envie de langueur. Pourtant, je traverse le salon et pousse avec le dos la porte de la chambre, elle-aussi en fichue bordel – légèrement moindre toutefois. – Je rangerais, promis. Du coude, j’appuie sur l’interrupteur juste avant de m’affaler sur le lit, en évitant toutefois d’écraser mon petit-ami. Je ris car cet atterrissage brutal a pour effet de nous couper quelques secondes dans notre échange charnel et, m’allongeant auprès de lui, mes yeux caressent son visage et ma main déposée sur sa joue accompagne leur geste. – Bordel, je me sens tellement chanceux de t’avoir dans ma vie tu sais. Et là où je devrais peut-être me taire, car  le moment ne s’y prête guère, je me redresse et tire les rideaux pour plonger la pièce dans une ambiance feutrée propice à l’instant. J’allume la lampe de chevet, éteins celle trop aveuglante et agressive du plafonnier et me débarrasse de mon t-shirt dans la foulée. La chambre, si l’on compare avec l’état du salon, est relativement bien rangée. Il suffit de fermer le dressing en tassant un petit plus les fringues qui dépassent, (ce que je fais) ; de balayer du pied les chaussettes éparpillées au sol pour les cacher sous le lit (ce que je fais aussi) et d’enlever le bordel sur les tables de nuit. – C’est étrange d’être aimé pour qui on est vraiment tu vois ? Je savais pas que c’était possible, avant de te rencontrer. Le besoin de le lui dire me brûlait la langue. J’enlève la ceinture de mon jean, laisse ce dernier tomber au sol et je le rejoins, à genoux sur le lit. Mes mains glissent sur ses cuisses, remontent jusqu’à la ceinture et la fermeture de son jean sans quitter son regard des yeux. – T’es beau tu sais… Je t’ai toujours trouvé beau. Je t’ai toujours vu, dès le premier jour, dès le début. Et en avouant ça, je sens le rouge me monter aux joues et colorer doucement ma peau, un peu timide de lui avouer cette attirance qui date et remonte à plusieurs mois en fin de compte. J’agrippe le jean et je tire, tire dessus pour l’en défaire et le balancer au sol, rejoindre le mien, les mains qui glissent avec délice sur la peau douce et satinée tout en écartant lentement ses jambes pour me faufiler entre. Je remonte le t-shirt sur son ventre et mon visage vient se perdre sur son torse tendre et soyeux, la langue qui redessine les contours de ses muscles pectoraux et vient titiller doucement ses morceaux de chairs. – J’ai tellement envie de toi tu sais… Je finis par lui enlever ce t-shirt, et nous nous retrouvons tous deux en simple boxer alors, un léger sourire flottant sur mes lèvres alors que je glisse mon regard sur son corps parfait. – Putain… Un murmure qui vibre d’envie, une main qui se perd dans ses cheveux et deux corps qui se rapprochent et se collent l’un à l’autre, se frottent prudemment tandis que les lèvres se retrouvent et se perdent, elles, dans un ballet suave qui suit la douce mélodie des cœurs qui battent sans répit, encore et encore, plus fort… Oh oui plus fort.

(c) DΛNDELION
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Message(#) Sujet: Re: Oliwell#4 - We're in love, aren't we ? Oliwell#4 - We're in love, aren't we ? EmptyDim 17 Nov 2019 - 22:21



We're in love, aren't we ?


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Il a à peine le temps de voir le sourire qui étire les lèvres de son petit-ami qu'il se jette déja dans ses bras, Terrence, les jambes solidement enroulées autour de sa taille et sa bouche qui le cherche comme un naufragé accroché à sa bouée, comme un bateau perdu dans la nuit qui apercevrait enfin le phare au bout de la jetée. Et il sait qu'il est là, Harvey, qu'il est réellement là, qu'il n'est pas qu'un mirage ou une illusion qu'il se serait créée, il sait que sa chaleur existe, que son corps musclé qui maintient le sien avec aisance est bien réel et c'est si bon de le réaliser, c'est si doux de savoir qu'une part de lui lui appartient désormais et qu'il n'a plus à avoir peur d'un lendemain sans sa présence à ses côtés. La respiration lourde et les gestes frénétiques, il se fait submerger par l'émotion qui explose sur chaque parcelle de sa peau, par l'apaisement aussi qui vient envelopper son coeur aussi surement que les bras d'Harvey s'étaient immédiatement ceint contre son dos au moment-même où il l'avait rejoint. Ils sont en couple, Harvey et lui...ils sont en couple pour de vrai. Et si on lui avait annoncé ça il y a deux semaines il aurait lancé un rire élégiaque au travers de ses larmes acides, le corps lamentablement étalé au sol et la joue contre le parquet, aurait dit d'arrêter, que ça lui faisait beaucoup trop mal d'espérer dans le vent quelque chose qui ne viendrait jamais. Qu'il souffrait assez. Pourtant ils sont ensemble, c'est une réalité désormais et il le sent dans ses tripes, ça vibre et ça claque, ça tangue et ça frappe, il le sent aux mains de son petit ami qui se serrent contre ses fesses avec envie, à la façon qu'il a de parler par saccades de sa voix suave parce que trop absorbé par l'instant, le souffle court lui aussi. Il lui promet vaguement de ranger, le ton langoureux et rauque tandis que leurs corps se déplacent lentement. Et il se laisse porter, Terry, allège un peu la charge sur les bras d'Harvey en se maintenant solidement à ses épaules, la bouche qui lui dévore férocement la barbe et le cou, ses boucles qui frôlent sa pommette et il ne sait même pas s'il lui répond ou s'il gémit, doit surement lancer un vague hmhm entre deux baisers brûlants. Tout ce qu'il sait, c'est qu'il se fait transpercer le corps de tous les côtés par des éclairs, qu'il a le ventre à l'envers et l'entre-jambes en fusion et que ranger, là, il en a rien à foutre. Parce qu'il a envie de lui. Il a terriblement envie de lui... et c'est tout ce qui compte. Sous l'effet de cette fièvre ardente qui s'est emparée d'eux ils percutent les murs en chemin sans que ça ne leur fasse réellement mal, jusqu'à ce que le dos d'Harvey pousse avec force la porte de la chambre. Il s'arrête net, Terry, quand il sent le corps lourd de son petit-ami chuter contre le sien et son dos rebondir sur le lit. Il éclate d'un rire étouffé, allongé et tête basculée en arrière avant de reprendre son sérieux au moment où une main vient se poser avec douceur contre sa joue. Bordel, je me sens tellement chanceux de t’avoir dans ma vie tu sais. Il le regarde, Terrence, l'observe comme s'il le voyait pour la toute première fois, comme s'il redécouvrait sa beauté sauvage, comme s'il réapprenait les traits de ce visage caché derrière quelques mèches blondes et y a sa paume qui vient se glisser contre sa nuque, les yeux mi-clos, la bouche entrouverte. Non Harvey, je ne le savais pas. Je savais pas que je pouvais être une chance dans ta vie alors que j'ai toujours été un fardeau pour les autres. Je savais pas parce que tu m'as laissé sans rien dire et j'ai cru que je voulais plus rien dire pour toi. Je savais pas que tu te sentais aussi heureux que je sois ton mec. Et je le suis aussi, je sais juste pas comment te le montrer, mais je le suis. Heureux. Heureux ! Comme un fou. Tu sais, j'ai traversé deux semaines d'un vide effrayant, deux semaine durant lesquelles j'ai cru crever et je sais maintenant que c'était pareil pour toi. On s'est percuté et on s'est perdus mais j'te lâcherai plus. Si tu savais comme je me sens unique dans tes bras, comme je me sens spécial quand tu me regardes comme ça. Est ce que toi aussi tu te sens beau quand mes yeux te dévorent? Harvey j'ai eu si mal mais on va tout réparer. Je le sais. On se l'était promis, tu te souviens? On va y arriver. Et puis merde, j'veux plus réfléchir, j'veux plus réfléchir, j'veux plus rien ressentir d'autre que ce truc fabuleux que tu fais naitre en moi, qui me bouffe à l'intérieur, j'veux plus rien ressentir d'autre que ta peau contre ma peau et ton souffle contre ma bouche. Eh, Harvey, toi aussi tu peux plus te passer de moi? Mon addiction à la drogue te fait pas peur? Ma noirceur te fait pas fuir? Pendant ce road trip, j'ai cru que t'allais regretter d'avoir accepté de sortir avec moi parce que je t'avais pas dit toute la vérité et finalement t'es là, putain t'es là et tu me souris. Si tu savais comme t'es beau, si tu savais tout ce que je pense mais que je ne dis pas... Et s'il est touché par l'aveux de son petit ami, Terrence, il a surtout besoin de quelques secondes de plus pour tout assimiler, pour réaliser que les deux semaines sont terminées. Il a besoin de quelques secondes le temps de se redresser sur ses coudes, un sourire tendre brodé sur le coin de ses lèvres et le regard posé sur Harvey qui plonge la pièce dans une ambiance plus feutrée et qui tente de ranger à la hâte, comme il peut, histoire de faire illusion. Il est touchant, bouleversant de sensibilité et il le voit, Terry, il le voit depuis le premier jour qu'il n'a rien du mec violent dont tout le monde parle au travail, qu'il n'a rien de la brute qu'on dépeint, qu'il est juste réservé et pudique, qu'il a peur et qu'il souhaite toujours bien faire. Terrence, il les voit, les brisures et les entailles incrustées dans sa chair, il le sent bien qu'il est effrayé parfois, qu'il est fort mais perméable, qu'il est inaccessible uniquement pour ne pas qu'on lui fasse du mal. Je te ferai jamais de mal, Harvey. C’est étrange d’être aimé pour qui on est vraiment tu vois ? Je savais pas que c’était possible, avant de te rencontrer. Touché. Il lisait dans ses pensées.

Il inspire par saccades, Terrence, n'arrive plus à détacher son regard du grand blond merveilleux qui se tient debout, là, tout près, expire ensuite comme si l'air était trop lourd pour ses poumons, comme s'il manquait d'oxygène alors il se redresse un peu, s'assoit sur le bord du lit et lui répond timidement pareil pour moi, tu sais? Ouais, pareil pour moi. Je savais pas ce que c'était d'être regardé avec autant d'intensité tout en sachant que tu connais tous mes secrets. Que tu me rejettes pas, que tu m'accepte tout entier. T'es une merveille, Harvey, t'étais au courant? Quelqu'un te l'a déja dit? Moi j'pourrais te le hurler. Les mots lui manquent parce que ce sont les émotions qui prennent le dessus alors il se tait et la tête relevée vers lui, il l'observe retirer sa ceinture en se mordant la lèvre, immobile mais agité à l'intérieur, le coeur qui convulse et les poings qui s'agrippent à la couverture. Parce qu'il sait ce qui va se passer et qu'il en meurt d'envie. Et quand Harvey revient il s'allonge, le sent farfouiller sur la ceinture et les boutons de son jean, ferme les yeux et se tortille, Terry, les bras mollement relâchés au dessus de sa tête, offert. T’es beau tu sais… Je t’ai toujours trouvé beau. Il rouvre les yeux. Toujours? Toujours depuis quand? Toujours depuis juillet ou toujours depuis février? Qu'est ce que tu racontes? tu m'avais remarqué? J'suis pas beau. Qu'est ce que tu dis? Tu me bouleverses, je sais plus comment je m'appelle, je sais plus ce que je raconte, Harvey tu m'a ensorcelé. Touche-moi encore.. J'ai plus d'air. Embrasse-moi.. non attends, déshabille-moi d'abord. Tu rougis? Harvey tu rougis? Arrête de rougir, j'ai le coeur qui va éclater. Je crois que je t'aime tu sais? Je l'ai dit à Léo quand t'es parti. Je t'aime. Harvey je t'aime mais je sais que je ne pourrais jamais te le dire parce que je sais pas faire avec ces mots-là mais si tu continues, tu vas faire péter toutes mes barrières Tu dis des bêtises, Harvey.. j'suis pas... je.. c'est toi qui est.. Il sursaute quand son petit ami retire son jean et il se cambre pour l'aider, le bassin en l'air et le souffle court. Il lâche un gémissement impatient au contact de ses mains larges sur sa peau, le laisse lui écarter les jambes sans offrir de résistance parce qu'il réalise qu'il est là où il doit être, Terrence, contre sa chaleur, sous son corps tendre et doux, et il se cambre encore et encore alors que son t-shirt part rejoindre son pantalon, alors qu'il ne reste plus qu'une fine couche de sous-vêtements entre eux. Il resserre ses cuisses contre celles de son petit ami, les mains qui reprennent vie et qui vont s'enrouler autour de ses épaules. Il tremble un peu, il pense, les jambes en coton et les yeux humides et quand il l'entend lui dire qu'il a envie de lui il répond Moi aussi... La main d'Harvey dans ses cheveux l'électrise totalement, parce qu'il se fait dominer, parce qu'il s'offre tout entier, parce qu'il a confiance comme il n'a jamais fait confiance à personne et qu'il sait qu'avec lui, faire l'amour se fait toujours dans le respect. Embrasse-moi.. soufflé contre ses lèvres et c'est ce qu'il fait Harvey, il l'embrasse et le goûte comme s'ils étaient éloignés bien trop longtemps et qu'inévitablement ils avaient besoin de fusionner. Fusionner à nouveau, ne faire plus qu'un, comme la première fois. Harvey... écho lointain de sa voix haletante qui vient se perdre contre les murs de la chambre, prénom prononcé comme une invitation à poursuivre. Parce qu'il brûle bordel, il brûle, ça crame. Il se consume et il n'est pas de ceux qui attendent que le bon moment arrive alors il prend les devants, le repousse, le fait rouler sur le dos et vient s'allonger sur lui, la bouche avide et les mains baladeuses. Tu m'as manqué..tu m'as manqué Harvey, tu m'as manqué.. en picorant son visage de baisers. Tu as manqué à mon corps, tu as manqué à mon coeur, tu as manqué à ma vie. Et il dévie, Terry, les lèvres qui tracent un chemin jusqu'à son cou, puis sur ses clavicules et la langue qui descend doucement entre ses pectoraux pour s'échouer sur ses hanches après s'être attardée sur son nombril. Dans un élan de fièvre il aurait presque envie de mordre l'élastique du boxer d'Harvey pour le lui arracher mais il se contente de le retirer doucement avec ses mains en le faisant glisser jusqu'à ses genoux, les yeux qui se plantent dans les siens. Il ne sait pas ce qui lui arrive, Terrence, ne se savait plus si entreprenant, si impétueux mais il se laisse guider par ses instincts, parce qu'il sait qu'il est comme ça en vérité, à agir et à réfléchir apres. Et finalement c'est peut être mieux parce qu'à cet instant précis, il ne veut plus penser. C'est l'ouragan. C'est la tempête. Ses côtes battent contre ses poumons, ou l'inverse peut être, il sait plus. Harvey, si tu savais. Si tu savais tout ce que j'arrive pas à dire mais que je vais te montrer.. Sa phrase se meurt dans un souffle tandis qu'il s'empare doucement de son sexe, les doigts délicats et les mains tremblantes parce qu'il ne peut plus attendre, Terry, parce qu'il est dévoré par le désir, parce qu'il a l'impression d'avoir oublié ce que ça faisait de le sentir dans sa bouche alors il prend quelques secondes avant de laisser sa langue déposer à nouveau son empreinte incandescente sur lui dans une valse sensuelle, les yeux dans les yeux, avant d'ouvrir la bouche et de le posséder tout entier...

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Message(#) Sujet: Re: Oliwell#4 - We're in love, aren't we ? Oliwell#4 - We're in love, aren't we ? EmptyVen 22 Nov 2019 - 21:54


We're in love, aren't we
"THAT EVERY NIGHT I’LL KISS YOU YOU’LL SAY IN MY EAR « OH WE’RE IN LOVE AREN’T WE ? » HANDS IN YOUR HAIR, FINGERS AND THUMBS BABY. I FEEL SAFE WHEN YOU’RE HOLDING ME NEAR, LOVE THE WAY THAT YOU CONQUER YOUR FEAR, YOU KNOW HEARTS DON’T BREAK AROUND HERE ► ED SHEERAN, HEARTS DON’T BREAK AROUND HERE."
Oliwell#4 - We're in love, aren't we ? 3180130893  → Il y a une lumière éclatante qui brille au fond de ton regard émeraude, un scintillement lumineux qui éblouit et flamboie. Elle m’illumine, me percute et m’ébranle entièrement, cette lueur d’optimisme, puissance de l’âme féroce qui se reflète dans tes yeux Il y a cette douce plénitude jusqu’alors inconnue, savant mélange de paix et d’espoir, qui m’envahit et me donne l’impression de flotter sur un nuage de bonheur. Dans tes bras, je flotte, je suis en sécurité posé contre ton corps fin et plus rien ne peut m’atteindre. Ni les remarques, ni la peur du rejet, ni l’obsédante et cruelle réalité. Il ne suffit que de quelques mots de ta part, que de ton sourire qui étire tes lèvres outrageusement attirantes, que de cette lueur crépitante qui surgit au fond de tes yeux, pour que tous mes maux s’apaisent… Être aimé pour celui qu’on est réellement, c’est une sensation divine, au plus proche de la jouissance et j’en fais l’expérience auprès de toi. Nos corps, radicalement à l’opposé, se collent et s’emboitent parfaitement tout comme nos âmes, nos esprits et nos cœurs qui s’entremêlent avec la ferme volonté de ne former plus qu’une seule entité : celle de l’amour suprême. Tu me rends spécial, Terrence. Car tes yeux m’observent différemment, ils voient au-delà de l’homme renfermé et taciturne, celui qui grogne plus qu’il ne parle et qui sourit difficilement ; et là où trop peu s’attardent, toi tu prends le temps de remarquer la différence et de l’élever comme une qualité unique. Nous sommes tous uniques, n’est-ce pas ? Tous différents, tous à lutter avec nos propres démons, trop écrasés par le poids de notre souffrance pour lever notre regard vers le ciel et considérer le reste du monde… C’est pourtant ce que tu fais, toi. T’as mal dans ton corps, t’as mal dans ton cœur et malgré ça, tu me portes encore. A travers tes gestes et tes mots, ta compréhension et ton indulgence, tu me portes et me pousses hors de mes zones de confort, m’obligeant à assumer toutes ces parties noires inhérentes à ce que je suis, tous ces travers que j’aimerai cacher mais qui finissent, aussi, par me révéler. Et ça tu l’as bien compris, Terrence. T’as bien compris qu’il ne faut pas s’arrêter aux apparences et que ces dernières cachent le plus souvent la vérité, t’as bien compris que les gens mentent et se font du mal, principalement à eux-mêmes, t’as bien compris que ça ne valait pas le coup de fuir et t’es suffisamment courageux pour affronter, un vrai dur à cuire… Tu l’affrontes, le poison qui coule dans tes veines, celui qui te donne l’illusion de ne plus exister un court instant, vaste fumisterie qu’est la drogue ! Tu l’affrontes, tu le combats et tu t’oublies, pour prendre soin de moi. O Terrence, je ne crois pas que je te mérite ! Mais je ne crois pas qu’un autre non plus puisse comprendre ou voir toute l’étendue de ton sacrifice quotidien. Tu t’effaces au profit des autres, tu t’effaces pour ne pas faire d’histoires, tu t’effaces car on ne t’a sûrement jamais laissé de place… Viens, viens au creux de mes bras, je t’y ferais la meilleure place. Là, contre moi, je te promets que tu seras en sécurité et que je ferais en sorte que rien, rien ne t’arrive. Viens au creux de mes bras, que je te donne à mon tour, un peu de la sérénité que tu m’as insufflé. Embrasse-moi… La valse sensuelle des lèvres qui se caressent et se découvrent provoque en moi un tourbillon de sensations exaltantes. O tes lèvres, si douces, si tendres, délicieuses et délicates comme le doux parfum des pétales de roses transportés par la brise printanière. J’aime me perdre sur tes lèvres, là où mon cœur se pose le temps d’un baiser. Tu l’emportes en toi, mon palpitant qui bat, bat, bat si furieusement pour toi. Harvey… Ta voix mélodieuse résonne agréablement dans la pièce et apporte de la douceur à ce prénom que je n’ai jamais su aimé… Mais quand tu le prononces, j’aime l’entendre. Ta bouche, tes lèvres, ta langue et ta voix, mélange excitant d’exotisme, d’érotisme, de sensualité et de douceur, forment un tout exaltant qui me fait vibrer au plus profond de moi. O Terrence, dis mon nom encore une fois… Juste une fois de plus, pour sentir mon corps qui s’enflamme et s’embrase au son de ta voix… Tu m’as manqué. Tu m’as manqué Harvey, tu m’as manqué. Mon dos épouse les draps épais de mon lit négligé et l’arrière de mon crâne se perd sur l’oreiller usé et plat tandis que tu t’imposes sur mon corps. Tes baisers sillonnent mon torse nu et tes mains, voluptueuses, provoquent mille frissons sur ma peau abîmée. Des râles de plaisir s’extirpent de mes lèvres et mon corps se tend lorsque la dernière barrière de tissu rejoint le tas de vêtements sur le sol. Appuyé sur mes coudes, le buste redressé, je plante mon regard bleu dans le tien, vert. Et je souris. Je souris devant ta beauté, devant l’innocence de ton regard, devant l’envie qui nait sur tes lèvres, devant l’excitation qui se presse contre la paume de ta main. Harvey si tu savais. Si je sais quoi, Terrence ? A quel point tu me fais du bien ? A quel point j’ai rêvé de ce moment entre toi et moi ? A quel point tes lèvres m’ont manqué ? - Je sais Terrence… Et brusquement, ma tête bascule vers l’arrière et mes yeux se ferment pour profiter pleinement des sensations qui me percutent alors que ta bouche, o ta bouche, s’enroule autour de moi… Divins vas et viens qui me font perdre toute notion du temps et de l’endroit. Murmures extatiques qui s’échappent et se transforment en gémissements et cris. La tension qui s’empare de moi n’a pas d’égale possible, je suis transporté dans une spirale délicieuse de sensations vertigineuses et je me perds, m’abandonne dans ces vagues de plaisir intense au roulement bien huilé. Pente glissante du désir qui enfle, enfle, enfle et menace d’exploser à tout moment. – Terrence, Terrence… Bébé, bébé, bébé… Supplice essoufflé qui passe difficilement la barrière des lèvres, la gorge et la bouche sèche à force d’avaler de grandes aspirations d’air. Ma main se pose sous ton menton pour te ramener vers moi et déposer chastement mes lèvres sur les tiennes. – Remonte. Viens, viens contre moi. Mes bras glissent sous les siens et le tirent, tirent contre moi. Mes paumes s’imposent sur ses fesses rondes et glissent avec envie sur sa peau nue posée contre la mienne. La moiteur de nos corps en sueur, bouillonnants d’envie, s’emmêle et crée une forte odeur chargée de désir lorsque nos corps se lient naturellement et que je m’insère profondément en toi. Au plus profond de toi. J’enroule mes bras musclés autour de ton torse et te serre fort, fort, fort. – Putain, Terrence… C’est si bon tu sais. C’est si doux. Je t’ai dans la peau… Je ne crois pas que j’arriverai à me passer de ça un jour tellement c’est bon, et ça dépasse tout ce que j’ai jamais connu, tout ce que j’ai jamais ressenti. Sans me séparer de toi, je nous fais rouler lentement sur le côté avant de m’imposer au-dessus. Mes mains emprisonnent les tiennes au niveau de ton visage et, mes yeux dans tes yeux, la danse de nos corps transpirants se fait suave, lente et savoureuse. Ah ce que j’aime te faire l’amour… Ah, ce que j’aime prendre mon temps pour t’aimer… C’est un instant hors du temps où nous existons dans une dimension parallèle, dans un monde à part, créé à partir de nos souffles qui se percutent, de nos corps qui fusionnent, du plaisir qui se forme et s’intensifie au creux de nos bas-ventres. – C’est trop bon, putain. Mon front se colle à sa tempe, mes lèvres s’écrasent sur sa joue et sa mâchoire tandis que mes vas et viens se font plus profonds, plus intenses et plus forts. Je laisse mon instinct prendre totalement possession de moi pour nous guider tous deux vers l’apogée du plaisir, la jouissance et l’explosion. C’est comme un feu d’artifice à l’intérieur de moi, ça pète dans tous les sens et se prépare lentement au grand final qui, je le sais déjà, sera exceptionnel. Oh Terrence, je ne crois pas avoir jamais autant aimé ça… Tout est plus fort, tout est plus puissant, tout est plus vrai. Lorsque je suis avec toi, tout devient tellement plus réel. Car c’est moi qui me donne pleinement, sans barrière et sans ménagement, c’est moi tel que je suis et qui t’aime toi, tel que tu es.



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