« J’pense qu’il est pas content. » et je pouffe, aidée par les vapeurs de la bouteille de whisky qu’on a volée quand le barman regardait ailleurs, ils me feront pas chier, tout est illégal ici, de leur vente d’alcool à leurs combats. Je fais que prendre ce qui est à disposition. Nino est à mes côtés, il l’a vu lui aussi, le gars qu’on a roulé, le gars qui vient de capter qu’on l’a berné sur toute la ligne et que le fric qu’on vient de se faire sur ses paris c’est de la triche pure et dure. Il nous cherche, mais on est quand même pas tant à portée, il a le temps de mariner sa rage, et nous de préparer l’attaque, avant que le premier coup soit donné. Parce que c’est sûr qu’il veut nous cogner, y’a un bon millier de dollars qui vient de s’envoler de ses poches jusqu’aux nôtres, moi aussi je serais enragée.

Un nouveau rire, ma silhouette qui se redresse pas le moins du monde, appuyée sur le mur du fond, ma tête que je tourne vers Nino qui ne manque pas une seconde du spectacle lui non plus. « J’pense qu’il est vraiment, vraiment pas content. » pure rhétorique, quand on voit le gars qui nous a repérés de loin, et qui presse le pas à travers la foule. Je calcule qu’il nous reste encore une bonne minute avant qu’il aboutisse devant nous, et d’office, prends une dernière gorgée d’alcool avant de tendre la bouteille à Nino pour qu’il la termine. Ça pourra toujours servir d'arme pour cogner l’abruti dans la gueule, autant mettre toutes nos chances de nos côté.

Puis, je lui lâche un dernier coup d’œil complice avant de questionner sur la suite des choses, le sourire aux lèvres. « Tu le prends, ou tu me le laisses? » de toute façon, si Nino se bat le premier je serai jamais bien loin pour prendre le relais lorsque ce sera mon tour de le faire.

C’était devenu un petit jeu, un gagne-pain facile et attractif, aller dans les caves des salle de boxes illégitimes, faire cracher les novices, les touristes en recherche d’aventure et d’excitation, les nanas qui viennent mouiller devant des corps luisants. Ariane c’était sa Partner in crime, son acolyte, son duo-gagnant. Sans elle, pas de tune, sans elle pas de stratégie, sans elle y rien, pas d’excitation, pas d’adrénaline. C’est peut être ce qui fait vibrer l’italien, le gout de la dopamine, l’adrénaline qui boost tout, il y est accro, cette sensation qui lui donne une boule au ventre, qui lui fait peur et en même temps qui en redemande parce qu’une fois redescendu, ca fait du bien. Cet état de jouissance quand il voit cette masse de liasse entre les mains, ce qu’il se partage avec la rousse. Ils se séparent et se retrouvent, toujours jusqu’à la prochaine fois. Ils croisent les doigts, ca marche, ils fréquentent pas trop les mêmes lieux parce qu’un jours, quand ils auront fait le tour de tous les clubs de la ville, ils finiront pas se faire jeter dehors. Ils finiront par se faire griller et qui pourrait réclamer quoi que ce soit ? Rien de tout ce qui était ici n’était légal. Ils le savaient, ils en profitaient.
« J’pense qu’il est pas content. » qu’elle lui glisse dans l’oreille. Nino qui lève la tête, il regarde devant eux et il sait de qui elle parle. Ca le fait sourire, il les a pas encore trouvé et ce serait peut être le moment de dégager avant que ca aille trop loin. « On bouge de là. » mais la rousse elle a un sourire sur le visage bien plus franc que lui. Elle bouge pas, pas d’un centimètre, elle le quitte pas du regard, comme si elle attendait que ça, qu’il la voit, qu’il la fixe, qu’il la trouve et qu’il la retrouve. « J’pense qu’il est vraiment, vraiment pas content. » l’italien qui roule des yeux, il a bien compris qu’Ariane, ca lui plaisait de jouer avec le feu comme ça. Il reste à côté d’elle, il a plus qu’à attendre. « Tu sais qu’il va m’défoncer ? » question rhétorique, ils le savent sans doute tous les deux. Alors il prend la bouteille qu’elle lui tend, il fini cul sec, parce qu’il aurait au moins besoin de ça pour passer la douleur qu’il allait bientôt prendre dans les côtes. « Tu le prends, ou tu me le laisses? » elle plaisante ou quoi ? Hors de question que l’italien laisse passer une nana devant lui pour prendre des coups à sa place. C’est qui l’homme dans ce duo ? Il lui passe devant alors que leur victime n’est qu’à quelques mètres d’eux, regard vengeurs. « Mon fric ou j’vous prend un par un et j’vous défonce en deux secondes. » Nino il jette un œil vers Ariane, c’est elle qui a l’argent et il est hors de questions qu’il s’en sépare. « On te rendra pas ton pognon. T’as joué, t’as perdu. » et sans crier gare, Nino se retrouve avec une droite bien placé sous son œil, faisant vibrer sa joue. Il s’était presque mordu la langue. Pris d’une rage, il saute alors sur l’assaillant pour lui faire perdre l’équilibre.

« Tu sais qu’il va m’défoncer ? » et j'éclate de rire, parce que le fait que Nino pose la question, c'est presque cute. Non, il vient pour te féliciter sur ton choix de t-shirt, pour sûr qu'il trouve que la couleur sied bien à ton teint dude. « Et y'aura tous ceux qu'on a roulés à travers la ville qui vont se sentir étrangement bien au même moment. » le malheur (et les dents cassées) des uns, fait le bonheur des autres.

Il boit une longue gorgée de la bouteille, la vide au passage, je récupère le tout jouant déjà avec au fil des pas enragés du gars qui justement, a l'air enragé. Nino qui se la joue sauveur de ses dames, c'est chiant un peu, parce que je sais aussi bien que lui qu'en combat, je valais autant si ses pas plus que ses coups. Mais bon, faut comprendre entre les lignes qu'il donnera les premières claques, qu'il me cédera jamais le droit de faire de même, mais qu'à la moindre occasion de mordre, de griffer, et d'arracher des trucs, je serai aux loges VIP. Je prends ce que je peux. « Mon fric ou j’vous prend un par un et j’vous défonce en deux secondes. » « Deux secondes, vraiment? » je soupire, blasée, roule des yeux, Nino s'élance, ma silhouette elle reste bien appuyée sur le mur derrière moi.

Le coup file sous l'oeil de l'italien, je manque pas l'échange à l'instant où ça commence à saigner. Des genoux par ci, des poings par là, c'est la même chose que sur les rings illégaux, sauf que c'est encore plus excitant parce que les deux sont à même pas un mètre de moi. « Une. » seconde, j'ai attendu, j'ai compté dans ma tête, son exagération qui fait aucun sens, de laquelle je me moque. « Deux. » et le signal d'alarme, quand je lui tire la bouteille à la gueule au moment où Nino se dégage de devant moi et que j'ai la vue parfaite pour l'attraper en un coup un seul, le fou à lier qui nous a retrouvés. Il est sonné, y'a des éclats de verre dans ses cheveux, il saigne un peu aussi. Oupsie.

« Et y'aura tous ceux qu'on a roulés à travers la ville qui vont se sentir étrangement bien au même moment. » la naïveté des gens arrangeait bien l’italien, il pouvait se faire du fric sur leur dos et personne ne pouvait vraiment crier au scandale ou à l’illégalité puisqu’ils étaient eux même en tord dans cette affaire. Rien que de fréquenter ce genre d’endroit les mettait à mal. Alors s’ils n’avaient que leurs yeux pour pleurer et ce moment de plénitude à l’instant où Nino recevrait le premier coup, qu’il en soit ainsi. Tant mieux pour eux. C’était le revers, le karma comme on dit.
Ariane qui regarde ce spéctacle, alors que la victime (qui n’en sera bientôt plus une) frappe en premier, Nino se prend un coup et en moins d’une seconde il lui saute dessus. Faisant reculer de quelques pas le gaillards, mais qui pour autant, ne semble pas ouvert à s’arrêter de si tôt. Il veut récupérer son fric et si ca voulait aussi dire qu’il devait anéantir l’italien, il le ferait. Nino, qui a déjà les côtes fragiles, parce que déjà cassé il y a un ans, il s’en reprend des coups dedans, il serait pas étonné qu’on lui dise à nouveau qu’il a pris cher, que c’est cassé, que c’est broyé. Il prend cher et à la moindre seconde de répit qui lui permet de souffler, de reculer un peu, Ariane se jette sur le gars pour lui exploser la bouteille sur le crâne. Et Nino qui a l’arcade qui pisse le sang, la bouche en feu, il arrive quand même à grimacer. Il voit plus grand-chose, si ce n’est du rouge partout. Il s’essuie les yeux, il saigne mais il sait bien que l’arcade c’est la cascade quand c’est pété et pour autant, c’est pas bien grave. Il fait pression dessus et quand le mec, sonné, se relève doucement, c’est juste le moment de se barrer de là. « On dégage ! » parce qu’il a pris assez, parce qu’il peut encore marcher et qu’il a la gueule suffisamment amochée. Et il voit bien qu’elle hésite, qu’elle provoque encore devant le mec qui a le verre dans l’crâne. « Putain, Ariane ! » et il commence même à jurer en italien juste avant de se barrer en la tirant par le bras, elle traine, elle se fait prier, elle va surement lui dire qu’ils sont partis trop tôt, que la partie faisait que commencer. Rien à foutre, ils sortent de là tous les deux, avec le fric, tous les deux. Il fait pression de sa paume sur son œil, pour faire stopper les saignements. « Ca fait longtemps que j’ai pas autant pris dans la gueule ! »

J'ai ri, okay, je l'avoue. J'ai ri, mais Nino trouve pas ça drôle et son adversaire encore moins. Y'a du verre partout au sol qui crisse sous nos pieds, y'a l'italien qui rage, son sang qui lui barbouille le visage, la plaie qui est pas si horrible que ça mais qui lui renvoie une bonne dose d'hémoglobine du front jusqu'aux joues. « On dégage ! » il m'ennuie à vouloir battre en retraite quand on a clairement une longueur d'avance sur le gars, qu'on est deux, qu'on a rien à craindre. « Déjà? » je m'offusquerais presque du coït interrompu, s'il insistait pas avec de la violence dans la voix « Putain, Ariane ! ».  

C'est sa langue natale qui els guide vers la sortie, quand Nino arrête pas de flipper, et que je suis certaine que pouffer de rire l'aidera pas à se calmer. Mais j'y peux rien. J'ai sniffé un truc pas net dans les toilettes un peu plus tôt, la poudre blanche qui était clairement pas quelque chose de safe qui commence à jouer avec mes neurones et sa fuite qui me semble être tout sauf nécessaire quand mon coeur bat la chamade et qu'on se retrouve planqués dans la ruelle d'à-côté. « Ca fait longtemps que j’ai pas autant pris dans la gueule ! » il se plaindrait presque le pauvre chou, la paume sur sa plaie et la voix qui tremble.

« Laisse-moi voir. » que j'exige, que je demande pas, dégageant sa main de là pour scruter. La seconde d'après c'est mon t-shirt que je retire pour le lui mettre sur sa coupure de gamin, le truc si minime que même un enfant en plein bac à sable aurait rien eu à chialer. Mais être désabusée règle rien, parce que bien vite, le tissu de mon haut est imbibé de sang, il est humide et poisseux, il me fait froncer des sourcils, lâcher un autre rie, bien plus sec, bien moins agressant que plus tôt. « T'as qu'un mot à dire pour que j'y retourne et que je l'éclate. » que je m'entends dire, le t-shirt qui file au sol et la coupure qui a l'air de se calmer. « Pour sauver ton honneur. » le sourire en coin que je retiens même pas. Je piquais direct son orgueil dans la seconde, en pleine connaissance de cause.

« Laisse-moi voir. » elle l’enerve Ariane à jouer les gros bras. Genre, elle en a rien à foutre de voir le sang sur sa gueule, en plus de ça, elle a besoin de s’assurer qu’il est vraiment blessé pour justifier qu’ils se soient barrés de là. Il la pousse après qu’elle ai retiré son t shirt pour le coller à son arcade. Voilà qu’elle se fout à poile au milieu de la rue. « qu’est ce qui cloche avec toi ? » Il s’énerve, parce qu’elle peut dire c’qu’elle veut, il a quand même pris cher et il a pas signé pour se faire défoncer. Si non, il avait qu’à monter sur le ring et frapper d’autres gars, mais Ariane pouvait être sûre qu’en pariant contre lui, elle finirait par gagner le gros lot. Et comme tout l’monde savait qu’elle trainait avec Nino, elle aurait pas de mal à convaincre les autres de parier sur son pote. Manquerait plus qu’il lui donne des idées, elle serait capable de le supplier pour mettre son plan à exécution. « T'as qu'un mot à dire pour que j'y retourne et que je l'éclate. » il lève les yeux au ciel l’italien. Il retire le t shirt de la rousse de son arcade, t shirt complétement souillé qu’elle aurait plus qu’à jeter après ça. A moins qu’elle le laisse sécher et qu’elle veuille s’endormir avec en ayant l’odeur de rouille de Nino sous le nez. « Pour sauver ton honneur. » Un regard bien piqué au vif. L’italien en peu plus d’la voir en soutif dans la rue, c’est à son tour qu’il retire son t shirt pour lui filer. « fou ça ! et arrête de raconter d’la merde ! » c’est son nez qui lui fait mal quand même. Il a surement d’la chance que ce soit pas cassé mais il a l’impression qu’un truc fonctionne mal. « T’es même pas impressionnée. J’sais plus quoi faire pour attirer ton attention. » qu’il balance, sans penser une seule parole de ce qu’il dit. Mais au lieu qu’elle se foute de lui, il aurait au moins attendu des applaudissements, qu’elle prenne soin de lui, qu’elle le bichonne et flatte son égo de mec. Que dale. C’était trop demander à la Parker. « Paie moi au moins l’uber pour rentrer. T’as l’droit d’partager la course avec moi, j’suis sympa. Et comme j’risque de convulser cette nuit, tu vas dormir avec moi. » Il lui fait les yeux doux, il bat des cils, mais fait pas trop le malin parce que ça tape au coin d’la tête.

« qu’est ce qui cloche avec toi ? » « Tu veux la liste par ordre alphabétique ou j’y vais au feeling? » oh le voilà qui est piqué dans son ego, le voilà qui râle aussi, c'est amusant à voir jusqu'à que ça le soit plus pour l'italien, et qu'il laisse son ego remplir chaque petit espace libre entre nous deux. « fou ça ! et arrête de raconter d’la merde ! » et il est enragé Nino, il est enragé et de me voir rigoler de plus belle ça doit pas le calmer non plus quand j'évite son t-shirt au vol pour ne pas l'enfiler lui non plus, tout aussi taché que le mien.

Je roulerais des yeux une fois de plus, mais ça m'empêcherait de profiter du spectacle de son torse le moindrement en forme, du coup, je sacrifie ma condescendance pour cette fois et cette fois seulement. « T’es même pas impressionnée. J’sais plus quoi faire pour attirer ton attention. » cute. Mes bras qui se croisent sous ma poitrine et mes prunelles qui se vissent dans les siennes pour la peine. « Oh. Parce que c’était ça le but de l’opération. » pas de question ici, juste une constatation le sourire aux lèvres. Je me disais bien aussi qu'à un moment ou un autre on aurait ce genre de conversation. Autant hausser le sourcil et le laisser rager encore un peu.

« Paie moi au moins l’uber pour rentrer. T’as l’droit d’partager la course avec moi, j’suis sympa. Et comme j’risque de convulser cette nuit, tu vas dormir avec moi. » et là, c'est pas possible, c'est l'éclat de rire net et sec qui monte, avant que je secoue la tête de la négative, que j'admire son air de chat potté pour finir par retrouver un semblant de sérieux. « J’pensais que t’allais jamais l’offrir. » c'est qu'il avait été lent sur la détente, faut dire. Mon portable que je sors de la poche arrière de mon jeans pour appeler la voiture, et son regard que je sens brûler sur ma nuque.

« J’ai pas dit oui pour ton planning de soirée. » qu'il m'entendra ajouter, quand 10 minutes plus tard on voit l'Uber tourner le coin de la rue et se stationner à un trottoir de nous. J'ai eu le temps de m'allumer un joint et d'en fumer la moitié avant de le lui tendre, et d'entrer dans le véhicule la première. « Mais j’ai pas dit non non plus. » j'attends qu'il soit installé à ma suite pour hausser les épaules, maligne. « J’imagine qu’on va devoir en discuter à nouveau une fois arrivés chez toi. »

« Tu veux la liste par ordre alphabétique ou j’y vais au feeling? » Qu’elle connasse cette Ariane, suffisament pour que Nino reste toujours à trainer dans ses pattes, parce qu’il y a pas à dire, s’il y avait quelqu’un qui pouvait lui apporter du divertissement dans sa nouvelle vie Australienne, c’était bien la rousse. Sa réponse qu’il avait pas bien compris tout de suite, pour deux raisons : le vocabulaire et la subtilité de la langue de Shakespeare n’était pas son fort et aussi parc ‘qu’on doit l’avouer, il était pas bien futé. Il lui balance son t shirt ; pour qu’elle se couvre, pour que tous les mecs qui passent dans le coin arrête de loucher sur sa poitrine.
L’italien qui sent que ca coule moins, ca pisse moins, ca se calme. Et Ariane qui le regarde comme s’il était le dernier des idiots, elle se fou de lui. « Oh. Parce que c’était ça le but de l’opération. » il hausse les épaules. C’est l’égo de l’italien qui en prend un coup à chaque fois. A chaque fois qu’elle est plus forte que lui, à chaque fois qu’elle est plus maline que lui, à chaque fois qu’elle le remballe sans capter tous les signaux qu’il peut envoyer. Il joue l’italien et pourtant, il fait rien, jamais le premier pas, parce qu’il peut pas nier qu’il est pas impressionner. La rousse et son charisme, et son caractère, elle est de feu et lui il brûle petit à petit.
Il en a assez de traîner par ici, assez qu’on se foute de sa gueule que ce soit Ari ou les passants, ceux qui sortent du club, qui l’ont bien vu prendre et qui on bien vu que Ariane était prête à le relayer même alors qu’il avait pris cher. Qu’elle commande un uber, lui il avait pas de smartphone, il pouvait pas gérer ça et ca lui allait bien comme ça. Si c’est une question de tune, il lui filerai un billet en arrivant chez lui. Elle dégaine l’appareil et semble être okay pour ce plan là, sauf qu’elle est toujours contradictoire. « J’ai pas dit oui pour ton planning de soirée. » qu’elle lui sort alors que ça fait déjà dix minutes qu’ils attendent là, sur ce trottoir et que l’Uber est déjà là. « tu t’fous d’ma gueule, encore ? » qu’il lance l’italien, regard tueur pour la jolie rousse et il la suite, s’installant à côté d’elle. « Mais j’ai pas dit non non plus. » il lève les yeux au ciel, qu’elle connasse ,encore. « J’imagine qu’on va devoir en discuter à nouveau une fois arrivés chez toi. » l’italien qui hausse les épaules, comme elle. « Ça dépend si c’est pour dire d’la merde. J’aime pas trop discuter l’soir. Et quand j'suis défoncé, c'est mort, y a plus rien qui répond.» et parce qu’il avait d’autres plans l’italien. Le chauffeur qui les regarde d’un mauvais œil. Pour deux raisons sans doutes : il les voit recouvert de sang et surtout, ils sont entrain de se faire tourner un joint sans pression sur la banquette. Pour autant, il dit rien, comme s’il flippait de quelques chose. C’est pas l’italien qui allait faire des prouesses pour être poli, il le calculait pas. Il ouvrait juste la fenêtre du véhicule pour faire circuler l’air. « J’suis pas contre une douche en arrivant, tu ferai bien d’en faire autant. » qu’il dévisage l’italien. Il jete un œil au GPS du chauffeur, se prend pour un bourgeois à être à l’arrière, se faire conduire jusqu’à chez lui, c’est bien la première fois. « de quoi tu voudrai bien discuter, en fait ? »

« tu t’fous d’ma gueule, encore ? » oh qu'il est cute Nino, oh qu'il est furieux aussi. C'est presque trop facile, c'est presque trop simple, il a la marche à suivre de tatouée sur le front pour le mettre hors de lui et c'est pas dit que je me gêne pour suivre le truc à la lettre, sans faire dans l'improvisation. « T'en penses quoi? » je rage qu'il y ait pas assez de lumière au-dessus de nos têtes, je râle de pas bien pouvoir voir ses traits furax se dessiner au fil de mes piques, quand il me donne tout si facilement sur un plateau d'argent que ce serait impoli de ne pas renchérir.

L'Uber arrive, je continue d'être la pire chieuse de l'univers, limite ça me fait bien trop rigoler pour que je songe une seule seconde à changer de priorité ce soir. Discuter, donc. « Ça dépend si c’est pour dire d’la merde. J’aime pas trop discuter l’soir. Et quand j'suis défoncé, c'est mort, y a plus rien qui répond. » je roule des yeux, prends place sur le siège arrière avant lui, mon regard qui reprend ses marques sur sa mâchoire carrée, sur le reste de sa silhouette que je détaille avidement sans même m'en cacher. Y'a plus rien qui répond? « Dommage. » la moue piteuse exagérée, le joint qu'on allume d'emblée.

Y'a le regard du chauffeur qui nous déteste dans le rétroviseur, j'ai rien vu le plus volontairement du monde. « J’suis pas contre une douche en arrivant, tu ferai bien d’en faire autant. » une latte que je tire, la clope verte que je lui donne la seconde d'après. « de quoi tu voudrai bien discuter, en fait ? » oh, quel idiot. Et l'herbe qui me fait rire, et sa question qui me fait rire encore plus, et mes lèvres qui arrêtent pas de sourire quand je priorise d'agir plutôt que de discuter, que je l'embrasse à la la volée.

« Y'a un extra si vous bousillez le siège arrière. » le soupir, long, moqueur qui glisse entre deux baisers, le sourcil que j'hausse, malicieuse au possible. « On sera sages promis. »

« Dommage. » Il a bien capté, qu’elle avait fait semblant de pas comprendre, de détourner le sens de sa phrase. Ça l’fait marrer l’italien, parce qu’elle s’en assure, même défoncer, de ce côté-là, y a pas de soucis. Faut juste pas lui demander de trop réfléchir à l’italien. C’est l’cerveau qui se met en off, mais pas d’problème concernant ses capacités motrices. Mais le seul hic pour lui, c’est que Nino il est ce genre de mec qui a du mal à faire le premier pas, pourtant, il pourrait là, sauter l’pas. Elle lui lance un signal qu’il pourrait saisir, parce qu’en vrai, il en crèverait d’envie.  Mais ça bloque, ça doit être par manque de confiance en soi. Il provoque pas mal mais il va beaucoup observer et attendre. Parfois, ça peut être long, parfois il peut même passer à côté de pas mal de choses, de ses envies. Il est frustré mais tant pis, son tour est passé et puis, ça va recommencer jusqu’à ce que quelqu’un se décide à y aller avant lui. Faut savoir enclencher la deuxième et pour ça, y avait Ariane. Ariane qui s’empare de ses lèvres sous les yeux ahuris ou blasés du chauffeur qui ne doit pas en être à son premier coup d’essai. Il doit en voir de toutes les couleurs dans son Uber. « Y'a un extra si vous bousillez le siège arrière. » l’italien qui se contente de tendre son majeur en réponse, parce qu’il y a Ariane qui lui bouffe les lèvres. Ca l’irrite un peu, sa plaie ouverte qui a pas l’air de la dérangé elle. « On sera sages promis. » Il se penche vers elle, détachant sa ceinture qui le gêne, il se glisse contre la rousse pour venir arracher ses lèvres à son tour. Il sait pas bien pour combien de temps ils en ont dans le véhicule pour arriver jusqu’à chez lui, mais il se promet d’être le plus sage possible, parce qu’il a pas forcément envie de se retrouver à poil sous les yeux d’un mec qui conduit une voiture. Le fauve est lâché, la boite de pandore a été ouverte et maintenant, Nino n’avait qu’une hâte : rentrer. Il se demandait si elle allait vraiment le suivre, si elle allait monter chez lui ou si elle allait simplement laisser cet Uber le déposer devant chez lui et repartir seule, lui avec sa béquille entre les jambes. Il peut pas s’empêcher d’avoir les mains baladeuses quand même, s’il devait calculer, ca faisait un bail qu’il avait pas toucher une nana, depuis qu’il était en Australie, c’était pas si souvent que ça et c’était même compliqué pour lui. « Attache toi, y a les flics au prochain croisement. » il se redresse, voyant cet icône représentant la police sur le GPS du chauffeur, il regarde un peu plus loin sur la route, voyant les gyrophares allumés à quelques centaines de mètres de là. « t’as qu’à prendre une autre direction. » qu’il lance en se concentrant à nouveau sur sa belle rousse.

« Attache toi, y a les flics au prochain croisement. » qu'il grommelle le gars derrière le volant, quand je fais bien gaffe de pas écouter, mes lèvres qui se perdent sur les tempes de l'italien et juste à la hauteur de ses oreilles rien que parce que je crois fermement qu'il en a rien à faire lui aussi. « t’as qu’à prendre une autre direction. » ah ben non, finalement, il porte attention et c'est lassant, parce que je croyais être quand même en mesure de lui couper toutes envies de vouloir savoir ce qui se trame hors de cette bagnole pour au moins une poignée de minutes. « Y'a des embouteillages, dans une autre direction. » je pouffe de rire, le conducteur grogne de nouveau, et ma silhouette quitte les cuisses de Nino où je m'étais confortablement installée pour reprendre place dans mon siège, la ceinture docilement attachée.

« Ça va, ils voient pas les mains. » y'a un sourire en coin qui prend place sur mon visage, parce que même si j'ai eu l'air d'être la bonne élève de classe à obéir à la seconde où notre voiture s'arrête et qu'un officier arrive à la fenêtre, y'a ma main, bien sûr qu'il y a ma main, qui s'applique à errer du genou de Nino jusqu'à sa cuisse, le plus lentement possible. Mes yeux l'ignorent, je me fie qu'aux gémissements qui passent la limite de ses lèvres pour m'assurer qu'il reste sagement en place le temps qu'il faudra. « Tout est okay ici? » la lampe de poche que le policier braque par la fenêtre du chauffeur direct dans nos yeux m'arrache un grognement, le coup d'oeil noir qui vient avec. « Pourquoi ça le serait pas? »

Elle finit par partir la figure d'autorité, la voiture qui s'engage sur le chemin censé être pris à la base, et contre toutes attentes, ma voix fend le silence. « Va y avoir deux arrêts finalement. » parce que, soyons honnêtes, « Faut pas brûler tous nos sujets de conversations en une seule soirée. » anyways ma main n'a pas quitté Nino, il a pas à se plaindre d'ici à ce qu'on le dépose chez lui.

Arian est sage, elle se remet bien à sa place quand le chauffeur leur fait comprendre qu’il y a pas d’autres issues possible que d’aller droit vers le barrage de flic. Elle s’attache et Nino fait la même, restant droit derrière, tranquille, un peu trop à son gout. Mais ils venaient quand même d’arnaquer pas mal de monde et l’italien avait la gueule déjà bien assez défoncé pour attirer l’attention sur lui davantage. Si d’ailleurs, les flics pouvaient ne pas pointer de flash dans sa direction, ca l’arrangerait bien. Alors que la voiture s’approche et ralentie, Ariane qui glisse ses mains sur au dessus du jean de l’Italien. Elle glisse et caresse dangereusement, il dit rien Marchetti, il laisse faire, c’est pas déplaisant et y a rien de dangereux la dedans. « Tout est okay ici? » la lumière qui frôle le visage de Nino, qui va directement dans les yeux d’Ariane et l’italien qui tourne son visage pour cacher cette arcade défoncée. « Pourquoi ça le serait pas? » ouais, tout va bien. La lumière qui se retire pour retrouver l’obscurité la derrière, Nino qui souffle et la voiture qui redémarre. Il reste silencieux un instant et Parker qui l’ouvre enfin. « Va y avoir deux arrêts finalement. » il tourne la tête, vers la rousse et fronce les sourcils, où elle veut aller ? « Faut pas brûler tous nos sujets de conversations en une seule soirée. » pas bien sûre de comprendre où elle veut en venir, mais si c’est ce qu’il pense, le voilà bien frustré d’un coup. Elle veut rentrer chez elle, déjà ? « Y aura peut être pas d’autres soirée pour poursuivre la conversation. » qu’il tente de feinter, aller Ariane, reste avec lui. Il allait être comme un gamin à qui on avait promis une glace et finalement, il avait eu juste droit à l’échantillon pour goûter sans avoir la possibilité d’en avoir plus tout de suite : le glacier avait tout juste baissé son rideau. Il se détache à nouveau et glisse à ses côtés «  C’est un pass VIP pour la prochaine fois ou c’est juste un moyen de te débarrasser du loser ? » qu'il demande après avoir approché son visage de celui de la rousse, frôlant ses lèvres et soufflant dans son cou, il fini par embrasser à nouveau Parker.

« Y aura peut être pas d’autres soirée pour poursuivre la conversation. » « Sois pas si dramatique. » j'aurai pouffé de rire, bien sûr, devant son air triste, devant sa moue piteuse. J'aurais rigolé quand il met ses menaces sur la table, qu'il gémit et pas pour les bonnes raisons à mes oreilles. « T'as pas peur de mixer boulot et plaisir? » si j'avais pas été occupée à tenir l'air le plus sérieux, le plus fermé que j'avais en banque, rien que pour le faire rager un peu plus.

Il a passé la soirée à être à cran, il a passé la soirée à se lancer d'une montagne russe à l'autre, il peut bien en prendre un peu encore pour la route. « C’est un pass VIP pour la prochaine fois ou c’est juste un moyen de te débarrasser du loser ? » oh, le fourbe. Quand il vient se nicher dans ma nuque, quand il fait exprès le con, d'embrasser exactement là où ça chatouille. Où sa chaleur me fait réagir suffisamment pour que ma silhouette reste bien moins immobile, que mon visage reste bien moins stoïque que ce que je tentais de tenir, chiante au possible. Il presse Nino, il presse et il s'amuse et c'est pas cool ça, de me voler les rennes, quand j'adorais particulièrement être celle qui contrôlait tout depuis le début, ou du moins qui en avait la nette impression.

« Ni l'un ni l'autre. » mes doigts ont fini par remonter le long de son dos, ses épaules, par s'emmêler dans ses cheveux et ouais, okay, of course que j'en tire quelques mèches, que je fais exprès. Parce qu'au final, ça m'agace qu'il ait le beau rôle, ça m'agace qu'il aille pas selon le plan, ça m'agace, que chaque fois que ses lèvres agressent ma peau y'a un frisson qui s'y additionne, frisson qui gagne en intensité au fil des minutes et de la voiture qui ralentit de plus en plus devant ce qui semble être son adresse à lui.

Alors je brule, je sais faire que ça, quand à son oreille je chuchote à mon tour, mordant son lobe la seconde d'après. « J'veux juste voir si t'es doué pour supplier. »

« T'as pas peur de mixer boulot et plaisir? » il lève les yeux, il la croyait plus ouverte que ça, sa rousse. C’est naze de tout cloisonner, la mode était à l’open space, alors pourquoi rester dans des cases quand on a envie de plus de liberté. « Il faut surtout mixer boulot et plaisir. » le bien être dans l’entreprise, la qualité de vie au travail, toussa. L’italien était sûr de son coup et maintenant qu’Ariane avait fait un pas vers lui, il avait plus envie de faire demi-tour et retourner derrière son bureau sans rien dire. Alors il tente, il s’approche, il embrasse et il sent son odeur mitigée entre parfum et les effluves de la salle de boxe. Elle sent encore l’homme qui s’est battu, le sang et l’alcool mais il fait pas attention. Il a pas envie de descendre de ce taxi seul et de laisser Ariane repartir de son côté. C’est pas comme ça qu’il avait prévu de finir la soirée une fois qu’il était entré dans le véhicule. D’ailleurs, la voiture ralenti et l’italien reconnait l’environnement et la porte de son immeuble juste de l’autre côté de la rue. « J'veux juste voir si t'es doué pour supplier. » c’est peut être elle qui allait le supplier de pas la laisser là ensuite. Mais il en fallait pas plus pour que l’italien passe à la vitesse supérieur. « Faut payer et descendre là. » il relève la tête et balance. « fais tourner le compteur. » qu’il se fou, il à rien à dire parce qu’il va payer finalement, ils ont ramasser suffisamment de tune pour faire encore deux tours dans l’coin. « tu veux que j’te supplie… » qu’il souffle contre les lèvres de Parker allant ensuite embrasser son cours et son décolleté. Il glisse ses doigts sous sa poitrine et rapidement se retrouve à l’ouverture de son jean, qu’il déboutonne avec un peu de mal. Sa deuxième main vient en renfort et une fois la voie libre, il la supplie, en glissant ses doigts sous ses sous-vêtements.

Une seconde je veux, l'autre j'en ai plus rien à foutre. Une seconde je cède à tout, et l'autre je lui reprends ce qu'il a tenté, testé. Et c'est bien mieux que le reste, c'est bien mieux que quoi que ce soit si vous vous demandez. Ça sert strictement à rien de rire à travers ses baisers si ce n'est pas pour l'entendre rager à travers, ça sert strictement à rien de sentir ses mains passer partout où elles peuvent sur mon corps si je peux pas les lui arracher dans un soupir l'instant qui suit.

« fais tourner le compteur. » qu'il lâche, dramatique au possible, quand la voiture s'immobilise devant chez lui et que j'ai toujours pas consentit à entrer. « On prend sur ta part, pas la mienne. » j'avertis, mordant au passage le lobe de son oreille, la peau de sa nuque qui n'est pas en reste. J'ai même pas décidé si je voulais partir ou si je voulais rester, la vérité c'est que je m'amuse bien plus à le rendre fou qu'à prendre une décision qui en soit est vraiment pas compliquée. Il a envie, j'ai envie, l'équation est simple et claire. Et pourtant. « tu veux que j’te supplie… »

« T'as très bien entendu. » et pourtant, c'est bien mieux d'emmerder le chauffeur. C'est bien mieux de rester derrière, c'est bien mieux au point où il prend ses aises, où il m'arrache un râle et un rire, dans l'ordre et dans le désordre. Tout se mélange entre mes doigts qui s'accrochent à ses mèches et ses lèvres qui se perdent sur ma peau.

Mais on est pas les bienvenus, parce qu'encore une fois, y'a de la rage sur le siège avant, ça en devient lassant. « Dehors. » paume qui se faufile dans son jeans sans plus d'introduction. Et je l'entends pas, le gars au volant qui se racle la gorge, je l'entends juste sur la fin, quand il se retourne vers nous une ultime et dernière fois. « J'ai dit dehors. » « Sinon quoi? » oh, Ariane.