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 Until this moment, I had not realized that someone could break your heart twice ღ Wreniel

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Message(#) Sujet: Re: Until this moment, I had not realized that someone could break your heart twice ღ Wreniel Until this moment, I had not realized that someone could break your heart twice ღ Wreniel - Page 5 EmptyVen 12 Juin 2020, 22:39


Until this moment, I had not realized that someone could break your heart twice
UA Wreniel ~ Brisbane

Ce n’était de la tendresse, qui se nouait entre eux, ici et là, sans cesse, dans un baiser, une caresse, un regard. Rien que de la douceur. Gabriel avait entraîné leurs deux corps au fond du canapé, s’y était lové entre les bras puissants de Wren, et le temps n’était plus rien à cet instant. Il s’écoulait sans bruit, sans que ni l’un ni l’autre n’en ait véritablement conscience, trop occupés qu’ils étaient à s’aimer. Gaby avait fini par blottir son nez au creux du cou de son grand suédois, serrant son corps contre le sien, profitant de sa douce chaleur qui irradiait sa propre peau. Comme souvent le nordique s’était contenté du minimum vestimentaire, et pour l’artiste c’était pour le mieux, laissant tout le loisir à ses mains et ses lèvres de se promener en toute liberté sur lui. Il ne s’en privait d’ailleurs pas, couvrant son bel amour d’une foule d’attentions délicates, sans un bruit, frissonnant de sentir les paumes de Wren lui en offrir tout autant. Gabriel ne s’en lasserait jamais, et c’était pour le mieux. « Peut-être que j’ai envie de les connaître oui. » Son ton s’était teinté d’espièglerie en réponse aux propos sans équivoque de son beau suédois, s’amusant du fait que rien ne demeure innocent bien longtemps entre eux. Pourtant Gaby laissa s’esquiver son sourire en coin pour écouter la réponse de son homme, tout en embrassant son épaule ici ou là, à mesure que les mots parvenaient à ses tympans. Il se rendait compte, à quel point Wren l’avait bien cerné durant ces quelques instants qui avaient marqué leur rencontre. Et il ne trouva cependant rien à répondre, touché qu’il était de savoir que ce qu’il avait éprouvé de son coté avait trouvé un écho si parfait chez le nordique. Alors le petit brun se serait sans doute contenté d’égrener encore et toujours de tendres attentions sur la peau de son amour, comme une manière de lui transmettre tout ce qu’il ressentait, si ce dernier ne l’avait pas interrogé à son tour. « Juste comme ça. » Gabriel avait à peine élevé la voix, se contentant de hausser légèrement des épaules en guise de réponse, comme il ignorait ce qui l’avait poussé à poser cette fameuse question. « Moi ? » Il y songea un instant, à ce qu’il s’était dit en voyant Wren pour la première fois, tandis que ses doigts glissaient distraitement le long du flanc de son nordique, qu’ils s’y perdaient en arabesques. « Tu sais, quand je t’ai vu, j’ai d’abord senti mon cœur se serrer, si vivement que c’en était douloureux, avant de penser à quoi que ce soit. » Gaby laissa flotter ses mots dans l’atmosphère paisible qui s’étirait dans la pièce, se remémorant le jour de leur rencontre. Celui qui avait changé une bonne partie de son existence. « En fait, j’ai tout de suite su que tu me plaisais. Je te trouvais superbe. Il y avait quelque chose d’impressionnant et cette espèce d’assurance qui émanait de toi, et en même temps j’avais l’impression qu’il y avait autre chose encore, caché derrière, de plus nuancé. Et puis, il y avait tes yeux. J’arrivais pas à décrocher mon regard du tien. Je me suis dit que j’avais jamais vu des yeux pareils, aussi expressifs et perçants, et en même temps complètement insondables. Tu avais une telle façon de me regarder, ça me perturbait terriblement. Il y avait tes mains aussi, je les avais aperçues en arrivant, elles avaient quelque chose d’à la fois beau et rude, et je sais pas pourquoi ça m’a troublé à ce point. C’est comme si elles racontaient toute une histoire à elles seules. Et… pour être tout à fait sincère, à ce moment-là mes pensées n’étaient pas toutes très catholiques, comme tu dis. » D’y penser, il ne put réprimer le frisson qui courut le long de son échine, comme au premier jour, alors qu’il se remémorait jusqu’à la moindre sensation qu’il avait pu éprouver au moment de leur rencontre, et dont il avait encore souvenir. Oui, ces grandes mains il les avait imaginé sur son corps, ces lèvres généreuses sur sa peau offerte, et bien plus encore. Tellement plus. Et, c’était sûrement ridicule, mais ses joues se colorèrent légèrement en conséquence, de songer à tout cela, à toutes ces envies qui l’avaient assailli, qui continuaient de le faire chaque fois qu’il sentait l’attraction entre eux se faire plus forte, plus irrépressible, réveillant les braises d’un désir maintes fois consumé mais jamais éteint. Ce désir qu’il apprenait à écouter, et à suivre, depuis qu’il partageait sa vie avec Wren. Il chassa cependant ces pensées, revenant à la question de son homme. « Honnêtement, c’était le bordel dans ma tête. T’avais pas l’air comme les autres, je sentais que tu pouvais m’atteindre, et je me suis dit que si je te laissais faire j’étais fichu. Alors… je dois avouer que pendant un moment, une part de moi voulait te mettre à la porte. Parce que tu chamboulais tout, et que ça me faisait peur. Je crois que je t’en voulais un peu aussi, parce que j’avais mis des mois à me persuader que je pouvais me couper des autres, me faire oublier, ne plus rien ressentir, pour ne plus avoir mal, et tu as tout balayé, en un regard. Toi, tu me regardais et tu me voyais vraiment, j’existais à tes yeux, et je savais que je ne pourrais plus me cacher, alors que tout ce que je voulais c’était disparaître. J’étais paumé, je savais pas comment réagir, alors j’ai essayé de me défendre, mais tu t’es pas laissé avoir. » Wren avait su voir ce qu’il y avait au fond de ses yeux bleus, comme il avait su lire entre ses lignes pour cerner Gabriel. Dès lors, il était allé droit au but, ou plutôt droit au cœur, sans ménager le petit brun, le bousculant irrémédiablement, le poussant dans ses retranchements, pour obtenir des réactions et faire émerger ses émotions, comme sa personnalité, qu’il se bornait à enfouir aux tréfonds de son être. Et il y était parvenu, avec une aisance déconcertante qui plus est. « Et en même temps, j’avais envie de te laisser approcher. J’en crevais d’envie en fait. Je voulais pas te faciliter les choses, pourtant, mais j’étais incapable de résister réellement. Plus tu gagnais du terrain, plus j’avais envie que tu me prennes dans tes bras. Plus tu me cherchais, plus j’avais envie de t’embrasser. Plus tu me regardais, plus j’avais envie de toi, que tu me fasses oublier tous les autres. Des envies j'en avais plein. En réalité j’avais déjà perdu à la seconde où je t’ai vu, je le savais, mais je ne voulais pas l’admettre. Personne ne m’avait jamais fait cet effet là, aussi immédiat, aussi évident. La vérité c’est que je me suis dit que c’était toi, et personne d’autre, et que si ça ne devait durer qu’un soir alors tant pis. Je voulais prendre le risque, juste lâcher prise et vivre, je me moquais de ce qu’il adviendrait de moi le lendemain si tu décidais de me laisser là. Je crois qu’au fond je savais que je t’aimais déjà, et que je ne ressentirais plus jamais ça pour quelqu’un d’autre. » C’était Wren, et, quoi qu’il puisse advenir d’eux, il aurait toujours une place à part dans sa vie et son cœur. Gabriel en était parfaitement conscient. Un instant il laissa le silence reprendre tous ses droits, avec douceur, alors qu’il continuait à cajoler la peau satinée de son grand suédois, qu’il enfouissait de plus belle son visage dans son cou, le caressant de son nez comme de ses lèvres, s’imprégnant toujours un peu plus de son parfum. « Je parle trop, pas vrai ? » Le jeune artiste murmurait toujours, comme pour préserver la douceur qui régnait en maîtresse sur les lieux. Il parlait trop, il le savait, surtout sous le coup de l’émotion, comme un moyen un peu hasardeux d’exprimer le vaste bazar qui régnait en lui. « Et c’est juste un aperçu de tout ce qui se bouscule en permanence dans ma tête. Enfin, presque en permanence. » Ce tumulte de pensées qui l’épuisait à la longue, qu’il cherchait autrefois à faire taire par n’importe quel moyen, et qu’il tentait désormais perpétuellement de canaliser, d’exprimer de manières diverses et variées sans y laisser trop de plumes. Ce capharnaüm qui s’apaisait pourtant lorsqu’il se laissait à oublier, un tant soit peu, le reste du monde entre les bras de Wren.
@Wren Doherty & Gabriel
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Message(#) Sujet: Re: Until this moment, I had not realized that someone could break your heart twice ღ Wreniel Until this moment, I had not realized that someone could break your heart twice ღ Wreniel - Page 5 EmptyDim 14 Juin 2020, 10:23


Il ne pouvait plus s'arrêter de sourire, sans que son comparse puisse réellement en définir la teneur, du Doherty tout craché. Il cachait tellement derrière un rictus peu commun mais Wren écoutait la moindre parole de son Gabriel, sans le couper car il était bien fréquent que le petit brun parle pour deux. Le suédois n'était pas du genre à s'épancher: la preuve, il était allé droit au but après l'interrogation de l'artiste. Il aurait pu lui narrer de mille manières ce qui l'avait traversé au moment où il avait vu Carnahan pour la première fois mais Wren n'avait pas nécessairement été en mesure de comprendre la moindre ébauche de sentiment à ce moment là. C'était tragique, effectivement, mais le nordique n'avait pas connu l'amour avant Gaby alors il n'avait pas pu saisir tout ce qui se tramait dans son palpitant quand il avait commencé à effriter la carapace de son bouclé. Il l'avait fait en toute connaissance de cause pour sûr, parce que Wren était un homme très lubrique, inconsciemment dans la séduction et dès qu'il croisait un corps qui lui plaisait, il fallait qu'il teste les limites de cette personne en face de lui, juste pour voir si elle craquerait. C'était le même traitement pour les hommes et les femmes car Doherty n'aimait pas particulièrement se fixer des barrières à ce sujet, mais lorsqu'il était question d'un amour véritable, le grand homme était loin de toutes ces considérations. Il s'était refusé d'y penser jusque là, jusqu'à cette fameuse rencontre avec Gabriel où il avait eu les mains moites, un coeur qui battait plus vite, une envie de lui presque incommensurable instantanément. Désormais, le temps ne faisait que rendre ces émotions exacerbées: Wren ne se voyait plus vraiment sans le petit brun à ses côtés, toujours prêt à surmonter vents et marées pour le rejoindre. Gaby lui manquait constamment et il était si heureux de pouvoir le porter d'une meilleure manière entre ses bras, alors qu'il se laissait choir plus avant dans les tréfonds du divan, le dos de son homme se calant contre son buste. Les lèvres du suédois se portèrent jusqu'à son épaule alors qu'il finissait doucement son long monologue. Wren ne dit rien, il comprenait juste que son Gabriel avait été en proie à un combat interne d'envergure quand il avait débarqué dans son existence sans prévenir. Il avait, pour sûr, réussi son effet si le petit brun se retrouvait en proie à tous ces paradoxes mais jamais il n'avait voulu briser tous ses principes et encore moins son envie de se protéger après sa relation avec Thomas. "Du coup, je suis censé comprendre que je t'ai rendu fou, non?" C'était l'effet qu'il préférait faire chez les autres, lorsqu'on ne pouvait pas lui résister, que les principes s'effaçaient au profit d'un besoin plus primaire, plus animal. Comme celui de ce soir là, sous l'eau brûlante de la douche. "C'est vrai qu'il se passe beaucoup trop dans ta caboche d'artiste. Je dois dire que j'ai toujours un petit plaisir quand j'arrive à faire taire ce fameux tumulte dans tes neurones là. Tu devrais pas penser autant, mon bouclé." Lui ne le faisait pas en tout cas, faisant remonter ses lèvres délicatement sur son cou, ses bras entourant le ventre de son amour comme pour l'empêcher de le fuir... Gabriel n'oserait jamais agir ainsi, plus maintenant, alors que les sentiments étaient énoncées et ô combien tangibles. "Il se bouscule quoi d'autre dans ta tête, alors? Ta voix fait une excellente berceuse, mon amour." Il n'y avait pas qu'elle qui avait un effet dévastateur sur le grand Doherty. C'était un tout, un idéal que Gabriel était devenu par la force des choses et que Wren se refusait à perdre désormais. Il était son étoile, là, entre ses bras rassurés.
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Message(#) Sujet: Re: Until this moment, I had not realized that someone could break your heart twice ღ Wreniel Until this moment, I had not realized that someone could break your heart twice ღ Wreniel - Page 5 EmptyDim 14 Juin 2020, 19:16


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Gabriel parlait, beaucoup, trop sûrement, mais Wren ne bronchait pas. Il avait une telle patience envers lui, son beau suédois. Le petit brun ne pouvait que lui en être profondément reconnaissant, de le laisser s’exprimer ainsi, de ne pas le couper ou souffler d’ennui, de lui donner suffisamment confiance pour qu’il ne craigne pas de s’épanche de la sorte. Le nordique allait même plus loin encore, en le couvant de son amour, en le ramenant toujours un peu plus contre lui, en déposant de tendres baisers sur son épaule. Et Gaby l’en remerciait silencieusement du fond du cœur, tant il se sentait aimé, protégé et écouté, comme jamais il ne l’avait été auparavant. « Complètement. » Fou c’était le mot, le terme parfait. Fou de Wren il l’avait été au premier regard, il le lui avait même avoué dès le premier soir, le souffle court et le corps encore tout conquis de tant de passion partagée. Fou de lui il l’était encore, il le serait longtemps, toujours peut-être. Assurément. « Tu peux en être fier, il n’y a pas grand-chose ni grand monde qui y parvient, à faire taire tout ça. J’aimerais bien tu sais, mais j’ai jamais trouvé comment faire. » Gaby marqua une pause, pesant ses mots comme ses souvenirs. « Pas sans me faire du mal en tous cas. C’est comme ça depuis que je suis gamin, j’apprends à faire avec, un peu tous les jours. C’est sûrement pour ça, le dessin, la peinture, la musique même, l’écriture aussi parfois, bref tout ce qui me permet d’exprimer ce que j’ai dans la tête et de l’occuper, c’est la meilleure façon que j’ai trouvé pour extérioriser, et limiter la casse. J’ai toujours un tas d’idées, de projets, qui me viennent, et c’est pas rare que j’en mène plusieurs de front, ça m’évite de penser à d’autres choses. » Des choses plus sombres, tapies quelque part, prêtes à l’engloutir. Des démons qui resurgissaient parfois, encore. « Et, quand ça ne suffit pas je… j’ai un carnet un peu spécial. J’y dessine ou j’y écris les pires choses qui me traversent l’esprit. Je n’en parle jamais, et je le montre encore moins. Mais tu sais, je ne l’ai pas rouvert depuis que tu es là. » Sa voix vint mourir dans un murmure. Pourtant, ce soir-là, c’aurait pu être le cas, si les événements avaient tourné à la catastrophe, si son grand suédois avait claqué la porte derrière lui sans se retourner, si le petit brun avait laissé la douleur et le chagrin le dévorer. Il ne put s’empêcher d’y songer, l’espace d’une fraction de seconde, tout au plus, une fraction de trop, malgré tout. Ce n’était pas arrivé, mais son esprit semblait toujours se faire un malin plaisir de lui rappeler le pire. Cependant Gabriel ne s’y laissa pas sombrer, chassant le tout d’un léger mouvement de tête. « Désolé, c’est un peu plombant. Ce que je veux dire c’est que, quand tu es là, ça va mieux. » Il les sentit alors, les lèvres de son homme qui papillonnèrent jusqu’à son cou, ses bras qui emprisonnèrent sa silhouette de la plus douce des manières, et il en soupira légèrement, le petit brun, laissant ses paupières se clore. Il ne connaissait pas plus grand réconfort. « Beaucoup mieux même. » C’était un fait, si la seule présence de Wren suffisait déjà à l’apaiser un tant soit peu, sa tendresse et l’amour qu’il égrenait dans son étreinte comme dans ses gestes ne faisaient que le tranquilliser bien davantage, diluant ses pensées et leur tourmente dans des songes infiniment plus doux. C’était l’un des pouvoirs étonnants qu’avait le nordique sur Gaby, et dont lui seul semblait détenir le secret. Un pouvoir qui ne faisait que rendre l’artiste un peu plus amoureux à chaque jour passé à ses cotés. Le petit brun se laissa alors fondre un peu plus encore entre les bras si rassurants de Wren, relâchant une partie de la tension qui se nichait quelque part entre ses épaules et sa nuque dans un souffle aussi long que profond. « Moins de choses quand tu fais ça. » Il chuchota, en expirant lentement, les paupières toujours closes. Bien moins de choses oui, quand son homme l’enlaçait de la sorte. Tout en y réfléchissant, Gabriel noua délicatement ses doigts à ceux de l’historien, comme une façon d’être toujours un peu plus proche de lui, de sentir la moindre parcelle de sa peau contre la sienne. « Je dois dire que là, tu en occupes une bonne partie, de ma tête. » A vrai dire, il l’occupait depuis bientôt deux mois. Tous les jours, du matin au soir, toutes les nuits, du soir au matin. Quand il était là, quand il ne l’était pas tout autant. Il y avait en permanence un coin de son esprit qui était entièrement dédié à Wren. Un coin qui prenait beaucoup de place, un coin qui n’en était pas un en réalité. Quelques secondes silencieuses coulèrent encore, avant que Gabriel ne rouvre les yeux, pour mieux les poser sur les grandes mains de son homme, ces mains qu’il trouvait si belles et qu’il aimait tant photographier lorsque le nordique y prenait un peu moins garde. Ses prunelles finirent par s’attarder sur celle qu’il avait soignée avec tant d’attention, la caressant distraitement du pouce. Le jeune artiste en éprouva comme un pincement au cœur en observant le bandage immaculé noué autour des phalanges de son amour. Il n’aurait su le nier alors, que tout ce qui atteignait Wren, l’atteignait lui. « Le reste du temps, il y a sans doute trop de choses pour que je réussisse à mettre des mots sur tout. C’est tout un panel entre les hauts et les bas. Ca oscille en permanence entre mes émotions, mes peurs, mes doutes, mes idées, mes questions, tout en fait. Mais, là, tout de suite, je me dis surtout que j’ai de la chance de t’avoir rencontré, que ça m’a sûrement sauvé de moi-même, je n’espérais plus rien, je voulais juste disparaître, et puis tu m’as trouvé, depuis je réapprends à vivre. J’ai de la chance que tu n’aies pas mis les voiles à chacune de mes maladresses, de mes erreurs, ni ce soir, ni quand je pleurais à cause de tout ce que je ressentais pour toi alors que tu étais arrivé la veille. J’ai tellement l’impression d’être un boulet, mais quand tu me regardes je me sens un peu plus léger. » Gabriel conservait ce ton bas qu’il n’avait cessé d’employer depuis qu’ils avaient atterri dans le canapé, comme autant de secrets qu’il ne destinait qu’aux tympans de son bel amour, sans vouloir les voir se répandre plus loin que cette bulle qui était la leur, ce royaume qui commençait entre les bras de l’un et se terminait entre ceux de l’autre. Il se livrait avec une telle sincérité, une telle innocence, dévoilant tout de son âme dans une mise à nue totale, quand il ne craignait pas de s’en remettre tout entier à Wren. « Je pense aussi à demain, et pour la première fois depuis longtemps ça ne me fait pas peur. Je me dis que ça y est, on va le dire à Lola, pour nous. » Il eut un rire soufflé en prononçant ce dernier mot. « Nous, j’ai jamais autant aimé ce mot je crois. » Lui qui avait toujours eu un peu peur de se projeter dans un futur qu’il ne savait imaginer, lui qui avait oublié ce que l'amour avait de beau et non de douloureux. Voilà qu’aujourd’hui il parvenait à concevoir un demain et un nous sans en être envahi de crainte. « Je me dis qu’on ne va plus se cacher, que je vais pouvoir t’aimer sans faire attention au fait que l’on soit seul ou non, et ça me rend heureux. Vraiment. Je me dis aussi que c’est la première fois que je vais vraiment vivre avec quelqu’un, partager tout mon espace, et ça ne me fait pas peur, parce que j’ai jamais autant voulu que ce soit le cas. » En effet, si sa relation avec Thomas avait duré presque deux ans, chacun avait conservé son propre espace, les deux hommes naviguant de l’un à l’autre selon les jours. Et il avait fini par être de moins en moins rare qu’ils fassent chambre à part à mesure que les choses se détérioraient entre eux. Imaginer l’univers de Wren se mêlait au sien pour ne faire plus qu’un était donc tout à fait inédit pour l’artiste. Pourtant, il était impatient que cette idée devienne réalité, impatient de bousculer son petit monde pour faire toute la place nécessaire à celui de son amoureux, impatient mais pas apeuré. « Et là, j’aimerais vraiment beaucoup que tu m’embrasses, pour que ça se bouscule moins là-haut et que je me taise un peu. S’il-te-plait. » Ces derniers mots qui vinrent mourir dans un souffle contre la peau de son beau suédois, alors qu’il blottissait son nez dans son cou.
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Message(#) Sujet: Re: Until this moment, I had not realized that someone could break your heart twice ღ Wreniel Until this moment, I had not realized that someone could break your heart twice ღ Wreniel - Page 5 EmptyMer 17 Juin 2020, 21:40


Il appréciait l'écouter, sûrement parce, que de son côté, Wren avait trop souvent le cerveau vide. Il ne pensait que peu et pas forcément des choses intéressantes: de toute évidence, il était un homme d'action plutôt que de réflexion. Jusque là, cela n'avait pas été un sérieux problème pour lui puisque Doherty avait enchaîné les aventures, ne regrettant jamais d'aller de l'avant, toujours prêt pour passer à l'étape suivante, surtout en oubliant bien vite la précédente. Ce ne pouvait plus être le cas puisque Carnahan peuplait désormais son existence, mais aussi ses pensées. Il était devenu beaucoup plus difficile pour le nordique de vivre une vie normale, sa vie d'avant où jamais aucune idée ne venait déranger ses actes. Avoir le petit brun dans sa vie, c'était changer totalement de cap, trouver quelque chose de nouveau et d'incandescent dans ses veines parce qu'il ne voulait pas le quitter, jamais. Il ne se l'avouerait sûrement pas facilement mais Doherty avait désormais besoin de lui et il n'était clairement pas dérangé à l'idée de devoir l'écouter, lui qui exposait si aisément ses peines et ses peurs, pas comme Wren. Il ne pouvait pas tout comprendre de son côté, c'était évident, puisque le grand suédois ne laissait jamais le chagrin le perdre très longtemps, c'était plus souvent la colère qui prenait le dessus de toute façon. Cela dit, il pouvait tout de même suivre le récit de son amour et le bercer d'affection en ne disant rien, comme c'était fréquemment le cas avec Wren. "Faisons en sorte que t'aies plus besoin de ce carnet dans ce cas. Je suis là pour t'écouter, tu sais, un carnet vivant en somme... Quoique plus ronchon que tes bouts de papier, c'est certain." Il souriait, le grand dadais, sa tentative d'humour ne tomberait sûrement pas dans l'oreille d'un sourd car il proposait à Gaby d'être une épaule sur laquelle s'épancher dès lors qu'il en ressentirait le besoin. Ce n'était clairement pas rien puisque le suédois n'avait jamais fait vraiment d'efforts pour écouter les gens autour de lui: pourquoi faire? Qu'avait-il à y gagner? D'habitude, pas grand chose, mais là on parlait de son petit Gabriel et il avait besoin qu'il se sente bien, non, mieux encore, qu'il soit le plus heureux des hommes entre ses bras assurés. "J'ai jamais eu envie de mettre les voiles. T'es parfait comme ça." Il le répétait mais Wren n'était sûr que Gaby le croyait vraiment. Il l'avait aimé tout de suite de cette façon, pourquoi vouloir le changer? Le voir se battre avec ses appréhensions et son manque d'assurance, c'était le package que Wren avait choisi et qui lui avait plu, sans aucun doute. Dans ce cas, il n'était pas permis à ses yeux que Gaby continue de douter autant de sa capacité à le garder à ses côtés, c'était au contraire le choix le plus simple qu'il ait eu à faire dans cet univers, le grand suédois. "Tant mieux. N'aie plus peur. J'ai pas peur non plus." Pour la première fois de sa vie, il n'avait pas la frousse la plus complète de se donner à quelqu'un, à croire que Gabriel l'avait totalement ensorcelé mais Wren vivait avec, il avait même l'air de s'y plaire très franchement, ses bras continuant de se refermer autour du corps du brun, ses caresses traversant son échine comme un électrochoc car le bouclé était la plus belle des évidences à ses yeux verts d'eau. "Et si j'aime bien quand tu parles autant, moi? Bouscule toi un peu, mon bouclé si tu veux que je t'embrasse...Je sais que t'en es capable, tu me l'as déjà largement montré jusque là." Il caressait ses cheveux en lui faisant un doux clin d'oeil: avec Wren, il y avait toujours une large place laissée au jeu, ce n'était sûrement pas prêt de changer.
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Message(#) Sujet: Re: Until this moment, I had not realized that someone could break your heart twice ღ Wreniel Until this moment, I had not realized that someone could break your heart twice ღ Wreniel - Page 5 EmptyJeu 18 Juin 2020, 23:54


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Wren avait cette bienveillance envers lui, cette faculté de l’encourager, de prendre confiance, sans rien dire, juste en l’écoutant, en le regardant et en lui offrant tout son amour. Il n’avait besoin de rien d’autre pour que Gabriel finisse par se confier largement à lui. Tout ce qu’il lui disait là, il ne l’avait certainement dit à personne d’autre, pas ainsi, pas en si peu de temps, pas si franchement. C’était l’apanage du grand brun, de faire s’exprimer tout ce qui tourbillonnait en Gaby, depuis leur première rencontre. Lui qui considérait le moindre de ses mots, qui lisait tout aussi bien entre ses lignes et dans ses prunelles bleues. Et qui se proposait ouvertement de le faire, encore. « Merci. » Un seul mot, qui contait tant, teinté de toute sa touchante sincérité. « Je ne pouvais rêver mieux. Est-ce que j’aurai le droit de te dessiner dessus aussi ? » Il l’avait déjà fait bien sûr, et jamais il n’oserait, ne serait-ce qu’esquisser, sur la peau de Wren ce qu’il y avait dans ce carnet. C’était trop violent, trop sombre. Gaby préférait de loin continuait à tracer des phénix dans son dos. Des symboles de résurrection, d’amour, de la douceur, mais rien de ce qu’il y avait dans ces maudites pages noircies de ses pires cauchemars. « Toi, ronchon ? J’avais pas remarqué. » L’artiste ne put retenir un sourire. Son bel amour avait du caractère, c’était indéniable, pouvait sembler parfois ombrageux. Toutefois, pour rien au monde, il n’aurait changer quoi que ce soit, pas la moindre parcelle de ce qu’il était. « Parfait...» Il était perplexe, ne considérant pas comme tel. Il ne l’était pas, tout fissuré qu’il était. Il ne savait même pas ce que pouvait signifier d’être parfait. Hormis lorsqu’il s’agissait de Wren. Car pour lui il l’était, parfait. Parfait dans tout ce qu’il était, dans toutes ses contradictions aussi. Alors bien sûr, comment aurait-il pu se considérait lui-même parfait, quand son idéal était ce grand suédois qui le tenait dans ses bras. Pourtant Gaby pouvait sentir à quel point Wren ne plaisantait pas le moins du monde en prononçant ces mots. Peut-être que lui saurait, comment reconstruire l’estime de soi que le petit brun avait éparpillé aux quatre vents, qu’il avait laissé détruire par d’autres, qu’il avait lui-même détruit aussi. Seul le temps pourrait le dire. Lui était incapable de se prononcer à ce sujet pour l’heure. Gabriel avait d’autres certitudes en revanche, d’autres choses dont le cours avait, d’ores et déjà, était modifié par son beau suédois. « J’ai plus peur quand tu es là. » De cela, il en était certain. Bien sûr, il avait toujours ses insécurités, ses craintes latentes. Mais il n’éprouvait plus certaines peurs viscérales lorsque le nordique le couvait de son regard, l’entourait de son étreinte, l’enveloppait de son amour. De cela il en était certain. Il le ressentait à cet instant, quand il sentait de nouveaux espoirs naître dans sa tête et son cœur. Des espoirs qui concernaient tous Wren. Il lui avait confié tout son être sans crainte, et il n’en regrettait rien, malgré les accrocs. A ces derniers, d’ailleurs, le petit brun ne pensait plus tellement, alors que les bras de son homme le serraient davantage contre lui, et qu’il y fondait bien plus en conséquence tout en noyant son visage au creux de son cou. Gabriel en avait envie, de ce baiser qu’il quémandait doucement, sous prétexte de trop parler. Il en mourrait d’envie, de perdre son souffle contre celui de son homme. Mais c’était sans compter les humeurs malicieuses de ce dernier qui tissa le cadre d’un nouveau jeu qu’il initiait. De ces petits défis qui ne cessaient de parsemer leurs jours et leurs nuits, qu’ils lançaient ici ou là, l’air taquin. Ils s’étaient bien trouvés, assurément, pour cela aussi. Gaby y songe une seconde, cachant un sourire amusé dans son étreinte. Il ne dit rien pourtant, savourant le contact des mains de Wren parmi ses boucles brunes sans un mot. Il finit cependant par esquisser un mouvement, pivotant un peu entre les bras de son grand nordique, comme pour se donner un peu plus de latitude pour répondre à ses petites provocations. « Tu préfères toujours m’écouter parler si je fais ça ? » Le murmure vint s’échouer à l’oreille du grand brun, porté par un ton volontairement suave. Et voilà que, déjà, les lèvres de Gabriel glissaient en baisers et caresses contre la mâchoire de son homme, en redessinant les contours avec une imparable délicatesse. Leurs pérégrinations se poursuivirent sur le satin du cou de Wren, toujours en douceur. Des baisers entrecoupés de souffles chauds perdus tout contre sa peau.  Des baisers essaimés consciencieusement jusqu’à la naissance de l’épaule. « Et ça ? » Ce ne furent pas ses lippes qui goutèrent l’épiderme pâle de son suédois cette fois, mais bien ses dents, qui vinrent en mordiller chaque parcelle en effectuant le chemin inverse. Gourmandes, elles remontèrent jusqu’au menton du nordique, évitant à dessein sa bouche. Gabriel se détacha finalement, un instant, juste le temps de capter le regard de Wren, de lui offrir l’esquisse de ce sourire en coin qui éclairait son visage. L’une de ses mains glissa, alors, contre la joue du grand brun, la caressant tendrement. Et déjà, Gaby revenait enfouir son visage dans le cou de son compagnon, y soufflant lentement, sa bouche tout contre sa peau. « Et là, tu préférerais que je parle ? » Ses lippes s’accrochèrent soudain bien plus vivement à cet épiderme offert, soyeux, avec ferveur. L’artiste s’y attarda si longuement qu’il fut à peu près certain d’y laisser une bien jolie marque. Il en souriait, toujours bien trop ravi de retrouver cette humeur de malice qui s’invitait si souvent entre eux. Immanquablement même. Il souriait, oui. Et d’autant plus lorsque, d’un mouvement assuré et quelque peu fougueux, il fit basculer Wren dans le fond du canapé. Un sourire qu’il arborait toujours en le défiant du regard à présent qu’il était étendu sur lui, leur corps enlacé, curieux de savoir s’il avait gagné le droit d’être embrassé. « Tu crois que je me suis assez bousculé là ? » Son air espiègle n’en finissait plus d’illuminer son visage, alors qu’il contemplait chaque trait de son homme avec une affection aussi évidente que sans limites. Gaby ne s’en lassait pas, jamais. Non vraiment, rien ne le lassait chez son grand suédois. Ses prunelles claires le contaient à merveille pour lui, tant elles brillaient si intensément. Il le regardait comme au premier jour, retombant amoureux à chaque seconde, s’égarant sans cesse dans le vert d’eau de ses iris. Ils avaient une telle profondeur, un si bel éclat, à la fois si vif et insondable. Le petit brun en apprenait la teinte par cœur, saurait la reconnaître entre mille, celle qui colorait si superbement son monde désormais. Il avait toujours été fasciné par tout ce que les yeux pouvaient raconter, tout ce qui pouvait y transparaître, une histoire, des épreuves, des douleurs, des joies, des chagrins, des espoirs, de l’amour. Toute une vie dans la lueur d’un regard. Après tout, ne disait-on pas que les yeux étaient le miroir de l’âme ? Peut-être, sûrement. Ce dont il était certain c’était que le bleu des siens était plongé dans le vert de ceux de Wren. Il y avait tant de choses à dire sans mots. C’était quelque chose d’à la fois puissant et doux. Gabriel laissa une poignée de secondes s’écouler ainsi, silencieuses, suspendues. Puis il vint déposer un baiser tendre sur le bout du nez du nordique. Ses doigts, quant à eux, se perdaient en caresses légères sur les tempes de son amour, glissant parmi ses mèches brunes, tandis que ses lèvres se risquèrent à effleurer les siennes, nouant leur souffle sans réellement le mêler tout de suite. A cet instant, il était bien plus qu’évident, pour qui savait les entendre, que des je t’aime muets glissaient dans l’air tranquille de la pièce. Comme autant de déclarations qui n’avaient pas besoin d’être articulées pour être formulées, quand les gestes et les regards le faisaient déjà si parfaitement.
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Message(#) Sujet: Re: Until this moment, I had not realized that someone could break your heart twice ღ Wreniel Until this moment, I had not realized that someone could break your heart twice ღ Wreniel - Page 5 EmptySam 20 Juin 2020, 17:52


C'était la plus belle part du contrat, celle qui faisait peur aussi. Wren n'avait jamais été une personne fiable, pas une sur qui on pouvait réellement compter pour venir y déverses ses déboires et attendre une réaction adéquate en face. Il était trop égoïste pour jouer le rôle du tampon qui effaçait la peine d'autrui mais peut être qu'il était en train d'évoluer. Doucement et à sa façon. Le petit brun lui permettait de changer tous ses vieux travers pour apporter une touche plus délicate dans son existence et surtout dans sa façon d'agir. Le grand suédois avait envie désormais de faire attention à une autre âme que la sienne car le bien être de Gabriel comptait énormément pour lui. Il l'avait déjà montré plusieurs fois, en prenant le temps de le bercer contre sa peau, de baiser chaque parcelle de son visage, lui offrant ainsi tout l'amour dont il était capable. Carnahan était l'exception et il était probable que le nordique ne soit plus jamais en mesure de lui refuser quoique ce fut. "Tu feras tout ce que tu voudras. Je suis plus à un phénix près, c'est même sacrément agréable comme massage atypique." De toute façon, il y avait encore tout un tas de projets artistiques dont ils avaient besoin de parler parce que Wren était toujours volontaire à aider le brun à obtenir les meilleures notes pour son cursus. Après le phénix, il ne savait pas encore ce que le bouclé aurait besoin de faire de lui pour trouver l'inspiration divine mais Doherty serait forcément aux premières loges pour pousser Gabriel à aller au delà de ses limites pour rendre le meilleur de lui-même dans une toile, ou tout autre oeuvre d'art dont il serait l'instigateur. Pour le moment, il n'était pas question de parler travail ou examens puisque les deux hommes profitaient d'un silence bien mérité entre eux deux, Wren souriant entre deux attentions venant de son amoureux. Celui-ci ne refusait jamais un défi, surtout pas lorsqu'il venait de la grande stature du suédois. Wren avait juste voulu que Gabriel prenne ce qu'il désire, un baiser doux et reposant, quelque chose qui lui ferait du bien après les aventures qu'ils avaient vécu au cours de la soirée. A la place, Carnahan entra dans le jeu avec plus de ferveur déposant quelques délicats baisers dans son cou, les égrenant jusqu'à son épaule. Le suédois avait fermé les yeux face à de telles pérégrinations, souriant avec malice en entendant les commentaires de son bouclé. Celui-ci osa pousser le vice jusqu'à quelques mordillements avant de remonter vers son visage, masser tendrement ses tempes, jouer quelque peu avec sa chevelure divine et déposer un autre baiser sur son nez. Doherty profita de chaque geste avec une satisfaction non feinte, ses dents mordillant sa lèvre inférieure pour s'empêcher de ronronner comme un chat géant alors qu'il sentait finalement le souffle de Gabriel voler contre le sien. Il en profita pour ouvrir les yeux à ce moment là, observer avec un amour attendri celui que lui offrait Gabriel et il avait envie de lui narrer à nouveau tout ce qu'il pouvait ressentir mais était-ce vraiment utile alors que le beau brun savait déjà tout? "Je m'attendais juste à ce que tu viennes m'embrasser... Mais c'était peut être encore mieux comme bousculade, mon ange." Il lui fit un clin d'oeil en faisant glisser ses lèvres contre celles de Gaby. Pas de ferveur, pas de passion, juste un amour tendre et reposant dans un échange de souffle. Il voulait se taire, Gabriel, alors Wren viendrait lui voler jusqu'au moindre souffle, c'était le marché. "Pour t'éviter de parler, peut être qu'il faudrait dormir." La fatigue les happerait de toute manière bientôt vu tout ce qu'ils avaient vécu comme émotion paradoxale en quelques heures, le souffle de Wren courant à nouveau sur la peau de Gabriel, un sourire aux lèvres alors qu'il laissait son front se bercer contre le sien. Son petit brun.
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Message(#) Sujet: Re: Until this moment, I had not realized that someone could break your heart twice ღ Wreniel Until this moment, I had not realized that someone could break your heart twice ღ Wreniel - Page 5 EmptyDim 21 Juin 2020, 00:22


Until this moment, I had not realized that someone could break your heart twice
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La pointe de malice de Wren avait trouvé sa réponse dans l’espièglerie de Gabriel. Celle qui transparaissait dans ses gestes, dans ses dents qu’il laissait traîner ici ou là, dans ses lèvres qui s’attardèrent dans le cou de son homme, au point de laisser une marque y naître d’ores et déjà. L’artiste se délectait du contentement que son suédois contait si joliment, dans ses paupières closes, son sourire, dans sa lèvre qu’il mordillait aussi. Rien ne savait le combler davantage que de sentir son bonheur se répercutait contre le sien, que de voir son amour faire écho au sien. « Il faut croire que j’aime te surprendre. » Cette réponse qu’il vint souffler tout contre les lèvres de son grand suédois, juste avant de fermer les yeux pour savourer chaque infime sensation émanant de ce baiser si doux qu’il était venu cueillir à sa bouche. De ceux dont la tendresse était si évidente, si enivrante, que le petit brun laissa un soupir d’aise mourir dans l’air. Ils étaient peut-être là, les instants les plus précieux et délicats qu’il pouvait vivre aux cotés de Wren, quand leur amour s’exprimait avec tant de douceur, dans des gestes sensibles dénués d’apparats, et dont la simplicité exacerbait la pureté. Ces petits riens qui faisaient tout. Un regard, un baiser, un mouvement, un sourire, toutes ces choses qui pouvaient paraître insignifiantes au monde extérieur, et qui, pourtant, révélaient toute la beauté et la force de ce qui les liait l’un à l’autre, de ce qu’ils éprouvaient, l’un pour l’autre. Gaby s’y laissa fondre avec un bonheur non feint, laissant traîner son souffle encore un peu contre celui de son homme, une seconde, une éternité. « En voilà une excellente idée. » Sa voix n’était restée qu’un murmure, alors qu’il se concentrait juste assez pour suivre la caresse des expirations du nordique contre sa peau, qu’il revint goûter ses lippes avec tendresse, avant d’effleurer délicatement son nez du sien. Cette soirée les avait tous deux grandement éprouvés, un sommeil salvateur serait plus que bienvenu,  notamment pour le petit brun dont le corps s’engourdissait peu à peu sous le poids de l’épuisement. Gabriel n’aurait su dire combien de temps ils restèrent encore là, à savourer cette imparable douceur qui s’étirait entre eux, à s’abreuver de leur peau chaleureuse. Le temps n’avait plus de réelle existence dans ce genre d’instants, il devenait une notion vague et très relative. Néanmoins, au bout d’un moment, l’artiste se décida à initier le mouvement en se relevant lentement. Ses doigts finirent par se nouer à ceux de son beau suédois, et ce fut sans le lâcher qu’il traça le chemin jusqu’à la chambre de ce dernier. Une fois la porte refermée derrière eux, Gaby ne put s’empêcher d’y marquer une pause, laissant ses prunelles bleutées faire un tour d’horizon, glisser sur l’impact dans le mur, s’attarder sur des détails insignifiants mais qui lui semblaient rassurants. Ses anciens souvenirs il les avait laissés à la porte. Ce fut alors un sourire apaisé qu’il offrit à l’historien, lorsque son regard revint s’échouer contre le sien. Laissant glisser sur le sol la chemise ouverte qui le couvrait à peine, il revint se bercer des bras de Wren, l’attirant silencieusement vers le lit pour s’y blottir avec lui sous les couvertures. « A notre dernière nuit ici. » La dernière, avant que leur vie ne s’entremêle bien davantage, que leurs affaires et leur quotidien ne se mélangent plus encore, et il en était incroyablement heureux. Le prouvait le sourire comblé qu’il arborait au moment de se lover entre les bras de son amour et de retrouver ses lèvres pour d’ultimes baisers, avant que la fatigue ne les entraîne tous deux dans les bras de Morphée pour un repos aussi espéré que nécessaire.

Ce ne furent que de longues heures plus tard, seulement bercées d’un sommeil réparateur et de leur respiration paisible, qu’un rayon de lumière diffuse vint chatouiller les paupières de Gabriel. Il lui fallut cependant encore de longs instants pour retrouver conscience du monde autour de lui jusqu’à finalement ouvrir les yeux. Son attention se porta presque aussitôt sur la grande silhouette étendue à ses côtés, et le petit brun ne put réprimer un sourire tendre. Wren semblait si apaisé lorsqu’il dormait, c’était un spectacle dont le jeune artiste ne se lassait pas. D’autant plus qu’il lui était, jusqu’à présent, rarement permis d’en profiter. En effet, son compagnon était généralement le premier réveillé, et, afin de préserver le secret de leur relation, il avait pris l’habitude de quitter le lit de Gaby aux premières heures du jour pour regagner le sien et donner le change. Désormais tout était différent, et Gabriel n’ouvrirait plus les yeux sur une place vide et des draps encore tiédis par la récente présence de l’homme qu’il aimait. Cette seule pensée faisait faire d’étonnants petits bonds à son cœur dans sa poitrine. Alors il se laissa aller à le détailler, à effleurer subtilement ses doigts des siens, à même se risquer à déposer un baiser, plus léger et délicat que du duvet, sur sa joue. Et il aurait certainement pu continuer longtemps à le regarder ainsi, avec tant d’amour au fond des yeux, peut-être même jusqu’à se rendormir, s’il n’avait pas capté quelques bruits émanant du reste de l’appartement. Le petit brun s’était alors glissé, le plus discrètement possible, hors du lit, ramassant la chemise de Wren qu’il portait la veille pour s’en couvrir avant de quitter la pièce sur la pointe des pieds. Il ne lui fallut que peu de temps, pour capter l’origine des quelques sons diffus qui lui étaient parvenus. Il fallait dire que l’odeur de bacon grillé avait été un parfait indicateur. Arrivé dans la pièce principale, il avisa une Lola visiblement au sommet de sa forme malgré une énième soirée au compteur, qui se dandinait dos à lui en fredonnant des airs qu’elle revisitait à sa sauce. « Bon matin. » Il s’avança, le sourire aux lèvres, tandis qu’elle fit virevolter ses mèches folles en se tournant vers lui, spatule à la main dressée vers le ciel. « Hello mon cœur ! Bien dormi ? » Hochant la tête à l’affirmative, Gabriel lui enviait son énergie matinale si débordante alors qu’il songeait aux quelques tensions qui lui parcouraient le dos. « Je meurs de faim, j’espère que toi aussi ! J'ai préparé des trucs, j’en ai fait pour un régiment je crois. » Elle riait. « Il y a du café aussi. » En voilà une bonne nouvelle, comme l’artiste espérait que cela l’aiderait à suivre le rythme fou de son amie. « Alors cette soirée ? » Si la réponse l’intéressait réellement, c’était aussi une manière de la laisser faire l’essentiel de la conversation, pendant que lui apprivoiserait doucement les premières heures de sa journée. « Fan-tas-tique ! J’adore les anniversaires surprises c’est officiel ! Tu aurais vu la tête d’Ellie, inoubliable ! » Tasse à la main, dos appuyé contre le plan de travail, Gaby suivait le fil tout en savourant l’odeur de café qui lui titillait gentiment les narines. « D’ailleurs, j’ai ENFIN rencontré son fameux cousin, celui dont elle me parle tout le temps. Eeet on a passé une très bonne soirée. » Petit lever d’yeux faussement innocents pour elle, sourire amusé pour lui. « Je suis sûre qu’il t’aurait plus. » Le petit brun laissa un rire soufflé lui échapper en haussant des épaules, certain qu’il ne l’aurait même pas remarqué, trop envoûté qu’il était par son beau suédois. Il y songea d’ailleurs, jetant un coup d’œil vers l’autre bout de la pièce, se demandant s’il dormait encore. Allez savoir si ce fut son air rayonnant ou son sourire tendre qui le trahit à cet instant. « Tu as l’air de très bonne humeur dis moi. Une bonne nouvelle ? » Lola questionnait tout en surveillant son bacon, comme si de rien n’était. L’espace d’une seconde Gabriel sembla peser ses mots, le bleu de ses yeux plongé dans le noir du café. « En quelque sorte. » Cette fois il avait toute son attention, et ses prunelles plantées sur lui. « Quelque chose que je devrais savoir ? » Gaby savait qu’elle le connaissait trop bien, que, pour la première fois depuis plus de deux mois, il n’avait pas fait le moindre effort pour faire comme si de rien n’était. « On en parlera quand le principal concerné sera là. » Quand Wren serait là, quand ils seraient tous les trois dans cette cuisine, et il n’y avait rien, en cette belle matinée, que Gabriel attendait davantage.
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Dernière édition par Gabriel Carnahan le Mar 01 Sep 2020, 19:42, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: Until this moment, I had not realized that someone could break your heart twice ღ Wreniel Until this moment, I had not realized that someone could break your heart twice ღ Wreniel - Page 5 EmptyDim 21 Juin 2020, 01:12


Le reste de la soirée resta teintée de tendresse, Wren finissant par s'endormir avec Gaby au fond des bras, sans pouvoir tenir plus avant. Cette nuit là, il ne fit pas un sel cauchemar de l'incendie, certainement parce qu'il savait qu'il ne serait pas seul au petit matin, qu'il n'aurait pas à partir pour rejoindre un autre lit dans le fameux jeu des apparences. Non, à la place, Doherty ouvrirait les yeux et il saurait qu'il n'avait pas à bouger d'un cil, pouvant profiter pleinement de la présence de Carnahan dans tous les pans de son existence. Effectivement, il profita d'une interlude dans ses phases de sommeil pour ouvrir les yeux, caressant du bout des doigts les boucles de son petit brun avec un sourire affectueux au bout des lèvres. Pas sûr qu'il s'en rappelle au petit matin car il agissait par pur instinct mais Wren apprécia au maximum ces quelques minutes où il put s'extasier de la vision de Gabriel tout contre lui. Il joua avec ses doigts, caressa la paume de sa main avant de replacer la couverture jusqu'à ses flancs car le suédois ne désirait pas qu'il s'éveille avec la chair de poule d'avoir été à l'air libre durant bien trop d'heures. Comme depuis quelques semaines déjà, il s'avérait que l'historien mettait un point d'orgue à veiller sur le bouclé. S'endormir à nouveau, ne pas avoir la moindre pensée dans les heures qui suivirent et ouvrir les yeux avec une relative difficulté, le jeune homme sentant néanmoins qu'il avait eu beaucoup plus d'heures de sommeil qu'à l'accoutumée. La preuve, d'habitude, lorsqu'il ouvrait les paupières, Gabriel était encore assoupi, c'étaient les minutes bénies où Wren profitait de l'avoir près de lui avant de s'en aller pour rejoindre ses propres draps. Pas ce matin là. Gabriel n'était plus là et le lit restait froid à côté de son corps. Le suédois s'étira tant bien que mal avant de s'essuyer les yeux pour reprendre une composition relativement normale, entendant finalement le bruit qui teintait depuis la cuisine. Toute la maisonnée était déjà debout et l'odeur du petit déjeuner préparé avec amour arrivait aux narines du suédois avant même qu'il n'ouvre la porte en grand. Doherty ne prit même pas la peine de passer un tee shirt, ayant pris cette habitude plus ou moins agréable de se promener en sous vêtements dans l'appartement, tout dépendait du point de vue. Il capta bien vite ses deux colocataires en train de discuter au milieu de la cuisine et d'une assiette de bacon qui n'attendait qu'à être dévorée, ce qui ne saurait tarder. D'instinct, le grand brun se porta vers la cafetière avec son sourire mutin collé aux lèvres. "Première fois que vous êtes là avant moi, quelle mouche vous a piqué? T'étais pas en bringue, toi? Et la grasse mat'?" Il actionna la machine avant de passer à côté de Lola et lui déposer un bécot de bonjour sur la joue, furtif mais efficace avant de s'approcher de Gabriel et de choisir de glisser ses lèvres contre son front alors que son bras prit le pas de se positionner autour de son épaule dans le même temps. Il y avait tout un tas de manières d'officialiser une relation mais le tout devait certainement être trop commun pour le Doherty. Il préférait agir comme si c'était normal, comme s'ils avaient toujours été aussi affectueux l'un envers l'autre en public, goûtant à la tranche de bacon sans retirer son bras autour de Gaby, perdu qu'il était dans cette toute nouvelle normalité. Wren l'appréciait pas mal, déjà.
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Message(#) Sujet: Re: Until this moment, I had not realized that someone could break your heart twice ღ Wreniel Until this moment, I had not realized that someone could break your heart twice ღ Wreniel - Page 5 EmptyDim 21 Juin 2020, 17:37


Until this moment, I had not realized that someone could break your heart twice
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La bonne humeur de Lola était communicative, ou bien était-ce ce qui avait été dit et décidé la veille, entre Wren et lui, qui rendait Gabriel aussi léger, aussi radieux ? Il n’aurait su le dire avec certitude. Les deux, assurément les deux. Et il avait bien du mal à faire mine de rien, d’autant plus quand Lola le dévisageait d’un œil malicieux, sourire au coin des lèvres, minaudant au sujet de ses derniers mots, bien trop curieuse d’en savoir davantage. « Le principal concerné ? Voilà qui devient intéressant dis-moi. J’imagine qu’il s’agit du propriétaire de cette fabuleuse chemise. Jolie carrure en tous cas. » La taille du vêtement, bien trop grand pour le petit brun qui nageait passablement dedans, lui laissait présager de la silhouette de celui qui la revêtait habituellement. Gabriel se contenta d’hausser légèrement des épaules sans apporter la moindre réponse, le nez dans son café pour cacher l’esquisse de son sourire. Cela faisait un certain temps qu’il n’avait pas été aussi joyeux dès les premières heures du jour, et Lola le connaissait depuis bien assez longtemps pour que ce genre de choses ne lui échappe pas. Elle l’aurait d’ailleurs assurément harcelé de questions, prenant déjà une inspiration et pointant sa spatule dans sa direction, si l’arrivée de Wren n’avait pas attiré son attention de l’autre côté de la pièce. Précisément là où étaient d’ores et déjà posées les prunelles bleutées de Gaby, dont le visage s’était un peu plus illuminé à la seconde même où la silhouette du grand suédois était apparue dans son champ de vision. L’artiste le suivit du regard sans un mot, rien qu’un regard qui ne trompait guère sur la nature de ce qui les attachait l’un à l’autre, qui s’attarda aussi à détailler la stature de son homme qui s’offrait presque entièrement, et sans pudeur, à ses yeux, et un sourire au coin des lèvres. Lola, en revanche, ne perdait jamais une occasion de lui renvoyer la balle. C’était sûrement un peu sa façon à elle de lui prouver à quel point elle l’appréciait. Car c’était bien le cas, et elle était plus que ravie d’avoir arrêté ses espoirs sur lui pour partager leur lieu de vie. « Quelle mouche t’as piqué toi tu veux dire ! Depuis quand tu dors plus que nous ? Si tu savais, quelle soirée ! Il faudrait que tu viennes à l’occasion, je suis sûre que tu aurais du succès. » Ses propos s’accompagnèrent d’un ample mouvement de spatule le désignant de haut en bas, soulignant par là que la vue était loin d’être désagréable. Lola n’était pas du genre à s’offusquer de ce genre d’accoutrement, à vrai dire elle s’était même assez vite habituée à voir déambuler le nordique en sous-vêtement au sein de l’appartement. Et puis, il fallait savoir apprécier les belles choses ! « Mais pas de grasse mat’ pour les braves, j’ai une journée bien remplie qui m’attend. Et puis quand je veux traîner au lit, je préfère le faire dans le mien plutôt que dans celui des autres. » Et tant qu’à faire, elle préférait aussi avoir tout son matelas rien que pour elle lors des quelques, rares, grasses matinées,  qu’elle s’accordait de temps à autre. Gabriel de son coté, se contentait d’arborer un air amusé face à l’énergie débordante de son amie, il avait beau en avoir l’habitude, il se demandait toujours comment elle faisait pour enchaîner nuits blanches et longues journées tout en conservant cette fougue naturelle. Ca l’épatait. Ce faisant il suivait également, et avec la plus grand attention, le trajet qu’effectuait Wren dans la cuisine, de la machine à café à Lola, de Lola à lui. L’artiste ferma les paupières une seconde en sentant les lèvres de son homme se poser sur son front, son bras assuré se poser autour de ses épaules, et il ne put retenir le sourire qui se dessina sur ses lèvres. « Bien dormi ? » Son ton était si doux qu’il s’était à peine élevé dans le silence de la pièce. Car Lola s’était soudain tue, yeux ébahis, sourcil arqué, et spatule toujours dressée en l’air, coupée en plein élan dans le récit de ses dernières aventures nocturnes. Gaby, quant à lui, ne lâchait pas Wren du regard, l’observant attraper un morceau de bacon dans l’assiette posée tout près, bougeant doucement de façon à venir se lover un peu mieux dans l’étreinte de son bras. Et il était infiniment bien là, un café brûlant entre les mains et l’homme de sa vie tout contre lui, dans une scène matinale tout à fait inédite, et qui, pourtant, semblait parfaitement naturelle. Sauf pour l’une d’entre eux, qui, d’ailleurs, chercha à retrouver un minimum d’attention de la part de ses colocataires en s’éclaircissant un peu la gorge. « Vous aviez quelque chose à me dire peut-être ? J’écoute. » Le regard de Gabriel fit alors son chemin, de Wren à Lola, d’elle à son café, de son café à elle. « Wren et moi on… on est ensemble. » C’était fait, acté, dit, et le petit brun sentit une drôle de chaleur l’envelopper tout entier. Il était heureux, vraiment, de pouvoir le dire, le vivre, sans plus se soucier du regard des autres. « Nooon, alors vous deux… Ah bin ça alors ! » Elle parvint à feindre une réelle surprise quelques instants encore, avant de laisser le rire clair qu’elle retenait lui échapper finalement. « Evidemment que vous êtes ensemble Captain Obvious. » Sa voix s’était faite gentiment moqueuse, alors qu’elle envoyait un baiser soufflé à son adorable bouclé parfois si candide. « J’ai envie de dire, il était temps ! » A cette remarque Gabriel inclina légèrement la tête de coté. « Comment ça ? » Lola roula des yeux. « Come on Gaby, je te connais par cœur tu sais. Je vois bien qu’en ce moment tu es plus… rayonnant. Et puis bon, je suis désolée de vous décevoir les garçons, mais vous n’êtes pas franchement les rois de la discrétion. Il suffit de voir comment vous vous bouffez des yeux ces derniers temps. Ca fait combien de temps que vous vous tournez autour ? Il était temps de conclure ! » Elle pouffa légèrement. « Quoique quelques bruits nocturnes suspects, parvenus à mes délicates oreilles, me font dire que ça ne date pas de cette nuit, je me trompe ? Alors la vraie question, c’est depuis quand ça dure ? Les paris sont ouverts ! Une semaine ? Deux ? Aller je dirais trois max. » Les joues rougies par la remarque de son amie sur leur tapage nocturne, Gaby laissa un rire soufflé lui échapper à la suite de ses mots. Lola avait raison sur bien des points, toutefois, là où elle se trompait lourdement était sur la durée présumée de leur relation clandestine. A sa décharge, le jeune artiste n’avait jamais vraiment été du genre à tomber dans les bras d’un autre homme dès la première rencontre, le premier soir, et il était peu probable qu’elle se doute un seul instant du déroulé réel des événements entre le grand suédois et lui. Mais Wren n’était pas n’importe quel homme, il était celui dont le petit brun était tombé sous le charme en un battement de cils, celui qui avait fait tomber les remparts qu’il avait mis tant de temps à bâtir, celui qui avait conquis son cœur avec une aisance folle. Celui qu’il aimait toujours, plus encore qu’au premier jour, celui qui était devenu son monde. Celui-là même qu’il regardait à cet instant, l’amour au creux des pupilles comme au coin des lèvres, ses doigts fins venant se mêler à la main que le nordique avait passé au-dessus de ses épaules comme une façon de dire au monde entier qu'il n’était pas prêt à le lâcher de si tôt.
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Message(#) Sujet: Re: Until this moment, I had not realized that someone could break your heart twice ღ Wreniel Until this moment, I had not realized that someone could break your heart twice ღ Wreniel - Page 5 EmptyDim 21 Juin 2020, 19:13


Il n'allait pas être très gêné de faire son apparition en sous vêtements avant de montrer quelques marques d'affection envers Gabriel, c'était toujours ainsi que Wren fonctionnait. Il n'était pas franchement le genre de garçons qui allaient épiloguer quatre heures et s'étendre sur des discours pour expliquer les tenants et aboutissants d'une situation: comme toujours, il agissait, il n'avait jamais fait autre chose que cela. Alors, au lieu de s'asseoir avec sa tasse de café dans la main en prenant un air sérieux avant d'annoncer la joyeuse nouvelle à Lola, le suédois était bien planté à côté de Gabriel, son bras fermement collé autour de sa nuque, grignotant quelques bouts de viande comme si de rien n'était. Comment cela rien n'était officiel jusque là et Lola découvrait toute cette affaire par cet acte affectueux? Wren préférait tout cela à une tentative désespérée de mettre des mots sur une évidence, une qui d'ailleurs ne regardait franchement qu'eux, question de principe. Au moins, lorsqu'il s'agissait de son intimité et de sa vie privée, Doherty faisait toujours attention aux moindres faits et gestes et il était clairement impossible de le mettre en porte à faux sur des discours qu'il aurait pu avoir puisqu'il n'en avait jamais aucun. Mieux ainsi. "Depuis qu'on me fatigue. Simple, Lola." Il avait forcément fait un petit clin d'oeil à Carnahan dans l'affaire avant d'écouter leur colocataire se justifier sur cette présence matinale dans la cuisine quand elle n'avait pas dû beaucoup dormir lors de la nuit qui venait de s'écouler. Wren n'était peut être pas aussi fêtarde qu'elle au bout du compte et pourtant, il en avait eu des aventures lors de nuits interminables mais là dessus, Lola avait désormais la palme. Par la suite, Doherty resta bouche close, du moins entre deux gorgée de café et autres nourritures en tous genres, laissant Gabriel parler et perdre plus ou moins toute crédibilité face à la réaction de Lola. Bien sûr qu'elle savait, Wren n'aurait pas pu franchement croire l'inverse même si ses mots laissaient présager qu'elle n'était pas en mesure de mettre une notion de durée sur la relation des deux cocos en face d'elle. "C'est Gaby qui est pas discret, je lui ai déjà dit mais bon... Il peut rien y faire hein, mon bouclé?" Wren déposa un baiser sur sa joue cette fois, liant sa main à celle de Carnahan avec le sourire en terminant son café d'une traite, souriant avec malice face au questionnement de Lola. "Depuis la première nuit. T'es loin du compte, tu perds ta compétence oeil de lynx du coup, non?" Il la regarda en riant légèrement, se concentrant de nouveau sur Gabriel quelques secondes supplémentaires. "On avait le droit de tout dire au moins, hein?" Non, parce qu'ils avaient conclu qu'ils officialiseraient l'affaire mais les détails n'avaient pas été abordés dans les grandes largeurs. Wren, en tout cas, s'en amusait de tout cela, de Lola qui allait tomber des nues de voir qu'elle avait tant raté en habitant sous le même toit qu'eux. Oups, pensait le Doherty, rien de plus.
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Message(#) Sujet: Re: Until this moment, I had not realized that someone could break your heart twice ღ Wreniel Until this moment, I had not realized that someone could break your heart twice ღ Wreniel - Page 5 EmptyLun 22 Juin 2020, 14:55


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Wren était allé droit au but, s’appropriant la silhouette du jeune artiste dans un geste aussi tendre qu’assuré devant l’air ébahi de Lola, et cela convenait parfaitement à Gabriel. Lui qui pouvait parfois se perdre en de trop longues tergiversations, il appréciait cette manière qu’avait le suédois de ne pas tourner mille ans autour du pot. Peut-être en prendrait-il de la graine, à force de fréquenter le nordique, qu’il apprendrait à un peu moins penser et pour agir davantage. Evidemment, il resterait toujours ce garçon trop rêveur, dont la tête était toujours si remplie, parce qu’il était comme ça, et que cela faisait partie intégrante de lui, mais il savait aussi, désormais, qu’il pouvait, un tant soit peu, apaiser ce flot incessant qui l’épuisait parfois. Bien qu’à cet instant ses pensées semblaient, d’ores et déjà, bien plus tranquilles qu’à l’accoutumée, certainement parce qu’il y avait la haute stature de son amour tout contre lui, qu’il sentait la chaleur de sa peau se diffuser sur la sienne, et que rien ne savait l’apaiser davantage que la présence de cet homme-là à ses cotés. Même s’il lui adressait remarques et clin d’œil taquins, auxquels Gaby répondit d’un tss réprobateur, qui n’impressionnait sûrement personne au demeurant. « Je crois me souvenir que tu ne l’es pas beaucoup plus. » Il en avait fait du chemin, le petit brun, de leur première soirée tous les trois à ce matin, de ce moment où, coincé entre Lola et Wren, il avait préféré prendre la poudre d’escampette, ne sachant comment se défendre, pris entre deux feux, à cet instant où il se révélait avoir un peu de répondant. Il oscillait souvent entre les deux, la fuite et la défense, selon l’état et la situation dans lesquels il se trouvait. Pour l’heure il était plutôt posé, discret mais calme, et si ses joues ne cessaient de se colorer, il n’y avait cependant aucune panique latente tapie dans son être. Aussi se laissait-il aller à user de son espièglerie naturelle, celle qui éclairait son sourire, pétillait au creux de ses yeux bleus. La même qui teinta sa voix lorsque, profitant que l’attention de Lola se reporte une seconde sur les œufs qui cuisaient, il vint murmurer quelques mots à l’oreille de son beau suédois. « Tu ne perds rien pour attendre, mon cœur. » Ses lèvres vinrent s’échouer à l’angle de la mâchoire de Wren en un baiser furtif, avant qu’il ne les plonge de nouveau dans son café, comme si de rien n’était. Et déjà Lola revenait à la charge, cherchant à en savoir plus. « Quoi ? » Cette fois ce fut une réelle surprise qui transparut dans sa voix, laissant ses yeux s’arrondir d’étonnement. « Woh woh woh, attends, tu veux dire le soir où tu es arrivé ? » Gabriel sentit ses joues rosir un peu plus encore lorsque son amie fit courir son regard de Wren à lui. « Le premier soir, vraiment Gaby ? » L’artiste hocha doucement la tête, ses doigts jouant distraitement entre ceux de son compagnon, et elle eut un éclat de rire en tapant des mains. «  Alors ça ! Pour le coup je m’y attendais pas à celle-là. Je perds ma compétence œil de lynx, mon sixième sens, et mes qualités d’enquêtrice là ! Moi qui croyais te connaître par cœur Gaby, tu me surprends encore ! » Vraiment, elle ne s’y attendait pas le moins du monde. Si elle avait bien vu les signes que quelque chose se tramait entre eux ces dernières semaines, jamais elle n’avait, ne serait qu’envisagé, que Gabriel avait déposé les armes pour s’abandonner aux bras du nordique dès leur première rencontre. Ca n’avait jamais été dans ses habitudes, et elle était à peu près certaine que c’était une première. « Dire que j’étais fière d’avoir repéré votre petit manège de ces derniers temps… Je retire ce que j’ai dit, vous avez été discrets, au début en tous cas. Maintenant je suis un peu vexée de m’être faite avoir comme ça, bande de petits cachottiers. » Comme pour appuyer ses propos elle afficha sa plus belle mine boudeuse. « Pourquoi tu n’as rien dit, quand tu as deviné ? » Le petit brun se posait réellement la question, non pas qu’il pensait qu’elle l’aurait crié sur les toits, mais il demeurait étonné qu’elle n’y ait jamais fait allusion devant eux. « Je me suis dit que vous aviez vos raisons. Je ne suis peut-être pas la personne la plus subtile du monde, mais je sais respecter le jardin secret de chacun. » « Ca dépend des moments. » Gaby avait répondu du tac au tac, repensant à cette première soirée qu’ils avaient passé à trois sur le toit de l’immeuble, lorsque Lola n’avait pas éprouvé l’once d’un remords en étalant quelques unes de ses facettes et frasques aux oreilles avides d’informations croustillantes du nordique. Et visiblement elle fit, à son tour, assez vite le rapprochement avec la remarque du bouclé. « Oui, bon, sauf, peut-être, quand j’ai un peu trop bu la veille, pas dormi, et fumé. D’accord. » Prise en tort, elle balaya le sujet d’un revers de la main, marmonnant quelque peu entre ses dents, tandis que l’artiste reportait ses prunelles bleutées, et toute son attention, sur Wren. « Il n’y a plus rien que je veuille cacher. » Ni leur relation et ses sentiments, ni ce qu’il était réellement. Tout ce qu’il y avait dans sa tête, au fond de son cœur. Gabriel était fatigué de se cacher, il s’en était rendu compte grâce à Wren, à quel point les masques qu’il offrait aux autres lui pesaient. Il voulait vivre. Juste vivre. Pour chaque nouveau jour qui lui était donné, chaque seconde passée aux cotés de son grand suédois. Il voulait en savourer le moindre instant, simplement en étant lui-même, en apprivoisant ses craintes et ses doutes, en suivant ses rêves et ses envies. Et d’envie, il y en avait une qui s’insinuait dans son être tout entier depuis que son homme les avait rejoints, qui transparaissait quelque part dans les regards amoureux qu’il posait sans cesse sur lui. Alors, de sa main libre, le petit brun posa sa tasse sur le plan de travail derrière eux, avant de glisser ses doigts, encore échaudés du contact prolongé avec le contenant brûlant, contre la nuque de Wren, les laissant s’y lover, jouer avec les mèches brunes qui y naissaient. Finalement ils s’y pressèrent avec un peu plus de ferveur, attirant délicatement le visage du nordique au plus près de celui du petit brun, jusqu’à pouvoir effleurer son nez du sien. Il souriait, Gaby, réellement, respirant pleinement, heureux comme il ne l’avait pas été depuis longtemps. « Alors oui, on peut tout dire. » Des mots lâchés dans un souffle, à l’instant où ses lèvres trouvaient celles de son bel amour, qu’elles s’y mêlaient avec une touchante tendresse, sans empressement, sans ardeur brûlante, juste tout ce qu’il éprouvait à cette seconde, tout ce qu’il ressentait pour son homme, et la joie de pouvoir en partager l’entièreté avec lui, sans plus se soucier des autres. Ils étaient assurément trop occupés pour le voir, mais un large sourire fendait le visage radieux de Lola, parce qu’ils étaient beaux, ses garçons, comme ça, parce que son Gaby rayonnait, et après tout ce qu’il avait traversé, c’était un cadeau à ses yeux de le voir aussi heureux et insouciant, aussi serein. Le voir sourire, pouvoir sentir toute l’émotion qui le saisissait quand Wren était à ses cotés, le deviner amoureux comme il semblait ne jamais l’avoir été auparavant, elle ne pouvait espérer mieux pour celui qu’elle aimait comme un frère, même si elle était souvent sur son dos, même si elle prenait un malin plaisir à le bousculer. Tout ce qu’elle souhaitait était de le voir ainsi. Aussi leur laissa-t-elle ce temps dont ils avaient besoin, celui de ce doux échange, avant de reprendre ce rôle de terreur de la colocation, qui lui seyait tant, en frappant un coup sec dans ses mains. « Dites donc les gars, c’est pas parce que c’est officiel qu’il faut vous mangez la bouche au milieu de la cuisine dès le petit-déj’ ! » Evidemment que rien de tout cela ne la dérangeait réellement, mais Lola n’aurait pas été Lola sans ses petites piques taquines qui n’épargnaient personne. Gabriel leva doucement les yeux au ciel, un soupir amusé au bout des lèvres, pendant que son amie faisait quelques pas dans leur direction. « Il y a d’autres choses que je devrais savoir ? » Attrapant finalement l’assiette de bacon, son regard fut attiré par le pansement qui couvrait la main de Wren. « Qu’est qu’il t’est arrivé ? Me dis pas que c’est Gaby qui t’a fait ça. Petit sauvageon va. » Elle adressa un clin d’œil malin au petit brun, l’air amusé. Ce même amusement qui disparaîtrait aussi sec, lorsqu’elle apprendrait ce qu’il s’était réellement passé la veille au soir.
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Message(#) Sujet: Re: Until this moment, I had not realized that someone could break your heart twice ღ Wreniel Until this moment, I had not realized that someone could break your heart twice ღ Wreniel - Page 5 EmptyMer 24 Juin 2020, 19:18


Le bonheur n'était pas quelque chose qui lui donnait envie jusque là, certainement parce qu'il était envieux, Wren. Il voyait d'autres personnes s'épanouir aisément alors que lui restait le grand homme incapable de faire preuve du moindre sentiment positif. Tout ce qui l'avait toujours animé, c'était l'envie de détruire, de tout faire pour briser autrui ou le moindre instant de magie, pas forcément volontairement mais le résultat était le même. Doherty se justifiait toujours par rapport à un passé tortueux mais au fond, il n'avait pas spécialement la bonne excuse pour expliquer tout le mal qu'il avait pu faire autour de lui, du début de son adolescence à quelques mois auparavant. Il n'avait jamais eu envie de faire plaisir à qui que ce fut, juste jouer, rire, se perdre loin des autres mais juste penser à lui en premier lieu. Cette façon de penser était morte dès l'instant où le petit brun avait réussi un tour de passe passe des plus éloquents, son petit sourire affectueux se jouant de la raison du suédois. Wren n'avait plus vraiment essayé de blesser depuis lors, même s'il ne contrôlait pas toujours ses actes ou ses pensées: il savait au moins qu'il était en mesure d'aimer quelqu'un pour la première fois de son existence, si ce n'était la dernière tant Gabriel avait su le révéler au grand jour. Depuis ce fameux soir où il avait fait une entrée colorée dans la vie de Carnahan, Doherty n'arrivait plus à voir ce qui avait pu le motiver avant cette rencontre, qu'éprouvait-il réellement à l'idée de changer de lit tous les soirs? De le quitter avant même les premières lueurs du jour? Il n'arrivait pas à s'en rappeler parce qu'il était un sans coeur, un incompris, un perdu aux yeux de cet univers. Tout avait fini par s'arranger parce que Gabriel avait su être patient, ne pas lui demander de tout lui dire trop tôt, surtout lorsqu'il était question de partager ses sentiments avec des paroles. Il lui avait fallu bien des semaines et Gabriel avait dû faire preuve d'une grande patience puisque le nordique n'avait pas voulu officialiser leur relation tout de suite, mais c'était peut être mieux ainsi, finalement. Ils avaient pu créer leur lien à l'abri des envieux, se faire à l'idée qu'ils n'étaient plus seuls mais deux et cette passion avait su se transformer instinctivement en un lien de confiance parfaitement inaltérable. L'épreuve de la veille, en tout cas, avait permis de le constater puisque la vérité éclatait au grand jour, que Wren s'osait à faire un clin d'oeil à son petit bouclé alors qu'il tâchait de lui rendre la pareille. Il n'irait pas le contredire sur la question de l'homme le plus bruyant entre les deux, ce n'était de toute façon pas ce qui comptait réellement. Non, ce qui était diablement plus intéressant résidait dans le fait que Lola n'avait rien vu pendant un long moment, ce qui s'approchait d'un exploit vu à quel point elle était au courant de tout constamment. Doherty la laissa donc partager son choc avec Gabriel, lui était tout sourire face à son café, du moins jusqu'à ce que l'artiste ne s'intéresse à nouveau à sa stature. Venir frôler ses lèvres, lui laisser entendre qu'il avait le droit de tout dire sans peur ni honte, qu'ils étaient ensemble sans rien conserver pour eux. Un baiser scella le contrat et Wren laissa Gabriel mener la danse à la perfection, sa main voyageant dans son dos pour le tenir étroitement contre lui, le temps que Lola intervienne pour calmer leur libido. Wren n'avait pas honte du tout et il le montra en faisant un doigt d'honneur teinté d'affection à leur colocataire. "Gaby a faim. D'habitude, je le nourris au réveil avant d'aller à la cuisine. On va pas risquer la survie du petit brun, si?" Il avait un sourire enjôleur, probablement pas peu fier de sa bêtise parce que Wren montrait qu'il avait autant eu envie de cela que son Gabriel. Bien vite, néanmoins, Lola s'interrogea sur tout autre chose, certainement que son regard s'était posé sur la main que Wren faisait voyager sur le dos de son petit ami, tout en douceur. "Non, ça, c'est le mur. Gaby n'essaie pas encore de me blesser en pleins ébats, va." Il caressa les cheveux bouclés de son amoureux en finissant par s'adosser au comptoir de la cuisine, son regard arrivant vers Lola. "Je crois que c'est à Gaby de t'expliquer, s'il le veut bien. C'est pas vraiment ma place de parler de tout ça, je pense." En vérité, Wren ne savait pas vraiment ce que Lola savait de la relation entre Gaby et Thomas alors, autant laisser les deux amis en discuter si l'envie se faisant sentir. Lui finit par s'asseoir pour manger quelque chose, il devait prévoir un regain d'énergie s'il voulait faire passer ses affaires d'une chambre à l'autre. "Ah si, je crèche dans la chambre de Gab à partir de ce soir donc on a un bureau." Toujours aussi facile de balancer des révélations avec un Doherty.
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Message(#) Sujet: Re: Until this moment, I had not realized that someone could break your heart twice ღ Wreniel Until this moment, I had not realized that someone could break your heart twice ღ Wreniel - Page 5 EmptySam 27 Juin 2020, 18:20


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Il ne songeait plus à rien, Gabriel, quand ses lèvres retrouvaient ainsi celles de Wren, il se laissait simplement envahir par cet amour qu’il éprouvait et ce bonheur qui l’envahissait à son contact. Des baisers sucrés, mélange de tendresse et de café, renoués avec envie, comme s’il en avait trop longtemps été privé. C’était sûrement cela, le fait de ne pas pouvoir regarder l’homme qu’il aimait comme il le souhaitait, de ne pas pouvoir le toucher, l’embrasser, quand il en avait envie, qui avait été le plus difficile pour Gaby ces deux derniers mois. Jeter un coup d’œil par-dessus son épaule avant de lacer ses doigts aux siens, de s’accrocher à son cou, se cacher pour lui voler quelques baisers, il lui avait parfois semblé être de nouveau cet adolescent qui craignait que ses parents ne le surprennent, qui craignait leur réaction. Et en même temps il en avait eu besoin, de ce temps qu’ils s’étaient accordés, Wren et lui, de cette relation dissimulée aux yeux des autres dans une bulle qui n’appartenait qu’à eux. Il en avait eu besoin, sans doute autant que son suédois, pour se sentir prêt à se lancer définitivement dans cette nouvelle histoire. Il avait offert sa confiance et son amour à l’historien, ensuite ils avaient pu croître et se développer à l’abri de toute pression extérieure. Ils s’étaient créés une bulle en parallèle du reste du monde, à l’écart, il était désormais temps que ces univers se rencontrent, pour former un tout. Gabriel se sentait plus prêt que jamais à cela, à assumer entièrement cette relation, à en vivre pleinement chaque seconde. Il le prouvait à cet instant, en venant chercher les lèvres de son homme, avec toute cette affection qu’il ne dissimulait plus le moins du monde, en nouant ses doigts fins aux siens, en lovant sa main libre dans le creux de sa nuque, sans se soucier de l’environnement autour. Qu’ils fussent au milieu de leur cuisine ou d’une foule, il l’aurait embrassé de la même manière, avec cette même intensité, aurait autant frémi au contact de la main du nordique le long de sa colonne vertébrale, de leur étreinte resserrée. L’artiste l’avait dit, il n’y avait plus rien qu’il veuille cacher. Moins encore l’amour sans faille qu’il éprouvait pour son compagnon. Les mots de Lola l’amusèrent, au moins autant que la réponse silencieuse, mais ô combien éloquente, de son grand brun, à laquelle la demoiselle ne manqua pas de répliquer en tirant la langue. De vrais gosses. Et il en riait doucement Gaby. « Vous vous êtes bien trouvés tous les deux. » C’était un fait, si l’évidence s’était vite nouée entre les deux jeunes hommes, il était tout aussi vrai qu’une certaine complicité, toute en amitié et en taquineries, était née entre le nordique et Lola. « Que dire de vous deux alors. » Elle les observa une seconde, renouvelant son précédent constat. Ils étaient beaux comme ça. Ensemble. « Tu m’en diras tant. » Aux mots de Wren, le ton de Lola s’était soudain teinté de malice et de curiosité, tout comme le regard qu’elle posa sur le bouclé. « N’en dis pas trop non plus, sinon elle va vouloir connaître tous les détails. » Gabriel laissa ses doigts gambader distraitement jusqu’au torse offert du nordique, alors qu’il sentait la main de ce dernier se balader dans son dos. « Mais je veux connaître tous les détails ! » Un coup d’œil à son amie, et il lui adressa un non de la tête. C’était leur jardin secret. A eux, et rien qu’à eux. La moue qu’elle lui adressa fit sourire le jeune artiste, un sourire qui s’évapora néanmoins bien vite, lorsqu’en attrapant l’assiette de bacon, elle avisa la main blessée de Wren. « Le mur ? » Le petit brun retint un souffle, et même les caresses délicates que lui offrit son homme ne parvinrent pas franchement à le dérider tandis qu’il repensait aux événements de la veille. Il se sentait toujours responsable de ce qui était arrivé. « Vous commencez à m’inquiéter. Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Quelque chose dans la voix de Lola avait alors réellement changé, parce qu’elle avait senti le sérieux de Wren, qu’elle avait vu l’infime changement d’attitude de Gaby aussi, lorsqu’elle avait fait circuler son regard de l’un à l’autre. L’espace d’un instant, Gabriel demeura muet, tordant inconsciemment ses doigts. « Thomas est venu ici hier soir. » Des mots lâchés comme une petite bombe. Il connaissait Lola, il savait comment elle réagirait à cette nouvelle. « Quoi ?! » Elle manqua de s'étouffer, alors qu'elle se tournait vers Wren. « C’est à cause de lui ta main, c’est ça ? Qu'est-ce qu'il t'a fait ? Je vais le tuer ce mec ! » Bingo. L’artiste avait vu juste, son amie avait élevé le ton et son visage s’était fait ombrageux. Certes Lola avait un sacré caractère, mais les véritables colères lui demeuraient rares, et dans ces cas là c’était toujours la discrète crispation de sa mâchoire, comme celle entre ses sourcils, qui la trahissaient. Exactement comme à cet instant. « Lola, calme-toi… » Gabriel détestait la tension, les haussements de tons, les conflits, il y était bien trop sensible. Et il en avait eu sa dose la veille au soir. « Me calmer ? Tu plaisantes là ! Alors que ce connard ose se repointer ici ? Qu’il vient foutre la merde, encore une fois ? Qu’est-ce qu’il voulait d’ailleurs ? » Si Lola avait tout de suite accroché avec Wren, c’était loin d’être vrai concernant Thomas. Elle avait rapidement eu du mal à s’entendre avec lui, captant bien vite son manège. Ils en avaient eu des disputes tous les deux, des engueulades dont les murs se souvenaient sûrement encore. S’il n’en avait tenu qu’à elle, elle l’aurait volontiers flanqué dehors, en faisant passer toutes ses affaires par la fenêtre. « Me voir, me parler, s’excuser. Je crois qu’il pensait que les choses redeviendraient comme avant. » A l’inverse de son amie, le petit brun parlait doucement. Son ton était distinct mais constant. Comme s’il exposait de simples faits. Il s’en étonnait lui-même, de garder cette neutralité là. « Il est sérieux ? Mais quel sale enflure ! Après ce qu’il a fait, il… » Gabriel ne la laissa pas finir cette fois, sans pour autant élever la voix. « Ecoute, c’est du passé maintenant, d’accord ? J’ai plus envie de ressasser tout ça. J’ai tourné la page, définitivement. Et j’ai envie d’avancer. » Elle était là, la vérité. Il était prêt à passer à autre chose. Voilà pourquoi l’émotion n’abîmait plus son timbre, contrairement à la veille. Peut-être qu’en une seule soirée il avait bien plus grandi qu’au cours des derniers mois passés à se morfondre. Wren l’avait tiré de sa torpeur, l’avait aidé à se relever. Deux mois durant, l’artiste avait appris à savourer la vie à ses côtés. Et voilà qu’en une soirée, tout aurait pu basculer. Au lieu de cela, Gaby avait acquis la certitude qu’il avait tiré un trait définitif sur Thomas, qu’il était prêt à avancer, et à se battre pour cette relation nouvelle qu’il ne voulait pas voir se briser. Cette histoire avec son beau suédois, il voulait continuer à la conjuguer au présent, comme il l’avait fait ces dernières semaines, et, désormais, il voulait également l’imaginer au futur. Alors chacun de ces mots, le petit brun les avait prononcés en posant ses prunelles bleutées sur son homme. Car ils étaient autant une réponse à Lola, qu’une promesse qu’il lui renouvelait, à lui. « Mon Gaby. » Son amie vint lacer ses bras autour du cou du bouclé, dans une courte mais tendre étreinte, comme si elle avait perçu une part de ce qui s’était joué là. « Tu as raison n’en parlons plus. Mais si jamais je le recroise, je jure qu’il s’en souviendra ! » Gabriel ne put retenir un rire. Même s’il ne doutait pas qu’elle puisse mettre ses menaces à exécution. Il n’eut toutefois guère l’occasion d’y songer davantage, son amie changeant rapidement de sujet, pour revenir à des considérations plus légères. « Alors comme ça, il y a du déménagement dans l’air ? Sacré paquet de nouvelles pour une seule matinée dites. Tu sais quoi Wren, je crois bien que c’est la première fois que Gaby laisse quelqu’un s’installer avec lui. Ca a l’air vraiment sérieux, vous deux. » Elle les observa tour à tour en allant s’asseoir à son tour. « Ca l’est. » Gabriel lui répondit avec assurance, imitant ses deux colocataires en s’installant à table, non sans avoir laissé glisser ses doigts dans le dos de son amour au passage. « Un bureau ? C’est pas une mauvaise idée tiens. Ca pourrait faire chambre d’amis aussi, c’est toujours mieux que le canapé. Ou alors on peut chercher un nouveau colocataire, si vous connaissez quelqu’un qui est en galère de piaule en plein semestre. Vous en pensez quoi, vous ? » Gaby haussa légèrement des épaules. « Pour l’instant il faudrait déjà la vider. Et puis s’occuper du mur. » Il énumérait doucement, en attrapant de quoi grignoter. « Je ne serai sûrement pas trop là aujourd’hui, ça ira pour faire tout ça à deux ? » Comme souvent Lola avait prévu mille et une choses à faire, mais si ses colocataires préférés avaient besoin d’elle, elle pourrait bien faire une exception.
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Message(#) Sujet: Re: Until this moment, I had not realized that someone could break your heart twice ღ Wreniel Until this moment, I had not realized that someone could break your heart twice ღ Wreniel - Page 5 EmptySam 27 Juin 2020, 19:09


Wren n'aurait jamais imaginé pouvoir trouver sa place auprès d'autres personnes avant d'arriver dans cette colocation. Le grand homme avait longtemps douté de ses capacités émotionnelles parce qu'il ne pouvait pas se mentir éternellement, Doherty n'avait jamais eu un grand talent pour se lier aux autres. Lorsqu'il était question de voler quelques instants intimes, de se faire du bien, de ne plus penser à rien, il répondait présent mais dès qu'on parlait d'une connexion plus profonde, moins charnelle, le grand brun arrêtait instantanément de répondre à l'appel. Puis, il était entré dans ce trio étrange et quelque peu unique, entre la présence rassurante de Gabriel et les regards de défis de Lola, Wren avait fini par creuser son trou. Il y était même arrivé avec une aisance sans pareille parce que les deux personnes de sa vie avaient su lui parler, ne pas le juger malgré les nombreux défauts qu'il n'oubliait jamais de montrer. On ne l'avait pas moins aimé pour cette raison, de même qu'on n'avait pas jeté ses affaires sur le trottoir dès le premier nuage noir dans une entente jusque là cordiale, tout le monde avait su mettre ses différences de côté pour construire un cocon bienveillant pour toutes les âmes de cette colocation. Wren avait fini par trouver sa famille, celle sur qui il savait qu'il pouvait compter à n'importe quelle heure du jour et de la nuit, le laissant voler de ses propres ailes lorsqu'il en avait besoin mais qui savait aussi le remettre à sa place quand il déraillait. Le nordique n'avait donc jamais été aussi heureux que depuis qu'il avait passé la porte de cet appartement qui ne payait pas de mine de prime abord: il s'était senti bien dès les premières secondes, lorsque Lola s'était présentée à lui avant de passer le flambeau au petit brun qui constituait sa plus belle rencontre. Oui, Carnahan avait tout changé pour le grand suédois car il avait su apprivoiser ce caractère tempétueux et indépendant, il avait happé ce coeur qui semblait jusque là parfaitement inatteignable. Doherty avait changé, il n'était plus ce garçon qui ne donnait plus rien, il était l'âme charitable qui souriait en voyant ses deux colocataires échanger sur les liens qu'ils avaient tissé ensemble. Si Lola était la meilleure amie de Gabriel depuis de nombreuses années, ce qui la liait avec Wren n'en était pas moins beau et le bouclé avait l'air d'apprécier ce fait également. Par la suite, Doherty resta parfaitement silencieux car le sujet de conversation prit une tournure des plus sérieuses et il n'était pas l'homme qui était censé s'immiscer dans les traces du passé de leur lieu de vie. Thomas y avait eu une place importante et on sentait qu'il avait mis à mal la relation entre l'artiste et Lola lors des pires instants mais ce n'était pas la place de Wren de juger tout ce qui avait pu se passer quand il ne connaissait ni l'un ni l'autre. Wren n'était que le dommage collatéral de la soirée de la veille, un jeu pour Thomas parce qu'il avait trouvé une brèche dans laquelle se lancer, juste pour blesser Gabriel. Le suédois ne le vivait pas mal, il ne ressentait de toute façon absolument rien dans sa main meurtrie et il laissa la colère de Lola s'exprimer alors que Carnahan essayait de la faire taire. "Il a réussi à rien faire. Ma main, c'est ma faute, t'inquiète pas." Wren n'avait jamais su contenir sa rage et il n'avait pas supporté qu'on lui refuse l'évidence de ce rejet entre Gabriel et Thomas. Tout ceci était de son fait alors il l'acceptait sans rechigner, s'asseyant délicatement à la table du petit déjeuner, sentant que l'orage passait peu à peu. "Moi aussi. Je le laisserai pas en un morceau net, ce type." Wren n'était pas censé être jaloux ou possessif mais il montrait qu'il n'avait pas spécialement apprécié la venue inopinée de cet homme ambitieux et clairement mauvais pour les autres. Il reprit un sourire plus vif cela dit en voyant que tout le monde le rejoignait autour de la nourriture, le sujet se tournant vers quelque chose de plus léger et appréciable par la suite. "Très sérieux. On verra ce qu'on fait, ouais. Je vais réparer le mur, c'est ma connerie après tout. Et t'en fais pas, on s'en sortira très bien tous les deux. C'est juste quelques bricoles à déplacer, rien de conséquent, profite de ta jeune vie, va." Il lui fit un clin d'oeil, se doutant que Lola allait passer de bons moments pendant qu'ils galéreraient à créer un peu d'ordre dans la chambre voué à les voir évoluer tous les deux, ensemble, Wren et Gabriel. "Au pire des cas, tu retrouveras un Gaby exténué ce soir mais tu pourras pas savoir si c'est à cause du déménagement ou d'autre chose." Il se mit à rire en croisant le regard bleuté de son amoureux: Wren conserverait toujours ce trait mutin de sa personnalité mais il était prêt à parier que le bouclé l'appréciait ainsi, la main valide de Doherty attrapant une de celles de Gaby avec affection car il n'était pas prêt de le lâcher, son petit brun.
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Message(#) Sujet: Re: Until this moment, I had not realized that someone could break your heart twice ღ Wreniel Until this moment, I had not realized that someone could break your heart twice ღ Wreniel - Page 5 EmptyDim 28 Juin 2020, 17:31


Until this moment, I had not realized that someone could break your heart twice
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Ils formaient un trio aussi hors-normes que soudé, Gabriel s’en rendait compte à cet instant, alors qu’ils discutaient tous les trois autour de ce petit-déjeuner, préparé avec amour et énergie par une Lola fraîche comme la rosée. D’autant plus à présent que les liens qui les unissaient étaient parfaitement assumés et révélés au grand jour. Les choses s’étaient faites avec tant de naturel entre Wren et lui, c’était pourtant tout aussi vrai entre Wren et Lola. Sur un autre plan, amical celui-là, certes, mais d’une réelle force. L’équilibre s’était installé tout seul dans la petite colocation, à tel point qu’il semblait à Gaby qu’il en avait toujours été ainsi. Il n’en était rien en réalité, tout était neuf et à construire encore. Mais ces retrouvailles matinales laissaient présager de belles choses encore pour la suite. Et il ne put retenir un sourire tendre à cette pensée. « Ca marche ! Je vais donc profiter de ma jeune vie, papy ! » Elle ne manqua pas de lui adresser son sourire le plus radieux, ou le plus moqueur, allez savoir, avant de faire mine de réfléchir un instant. « Il doit y avoir ce qu’il faut, rangé quelque part. De l’enduit, tout ça, de la dernière fois où on a dû faire quelques travaux. » La demoiselle évita aussi soigneusement que possible de croiser le regard de l’artiste à ces mots. « Tu veux dire la fois où tes amis et toi avez martyrisé l’appartement pendant une soirée ? » Raté, il n’avait pas oublié. Gaby lui adressa un coup d’œil en coin, et Lola sentit toute la pointe de reproche mélangée à son sourire amusé. « Oui, bon, on a un peu déconné cette fois-là, je reconnais. Mais promis on est beaucoup plus sage maintenant ! » Lola prit un air angélique en battant des cils, sans pour autant gagner en crédibilité auprès de Gabriel. « Et puis tu as tout remis en état comme un chef ! Tu sais Wren, Gaby est un vrai petit bricoleur en herbe. Et je suis sûre que tu adorerais le voir dans sa petite salopette de travaux, ça lui donne un look irrésistible. » Sirotant son café, Lola lança un clin d’œil malin à l’artiste, dont les joues rosirent de plus belle, trop heureuse d’avoir trouvé une façon de détourner la conversation. Elle le revoyait se balader dans l’appartement, dans sa salopette en jean usée et tâchée de peinture, regrettant de ne pas avoir songé à le prendre en photo à ce moment-là. « Ne l’épuise pas trop quand même, je pensais vous emmener boire un verre ce soir, pour fêter ce mini déménagement. » Tous les prétextes étaient bons pour sortir avec Lola, et celui-ci l’était tout particulièrement à ses yeux. Et puis, depuis le temps que Gabriel n’avait pas mis les pieds hors de cet appartement pour autre chose que faire des courses, aller en cours ou bosser, c’était une occasion rêvée. L’artiste, lui, accueillit les propos de son amour avec un soupir amusé, tandis qu’il faisait jouer ses doigts entre les siens. « On verra bien qui sera le plus exténué des deux. » Il rendit son air espiègle à son homme, avant de se lever et d’aller poser ses affaires dans l’évier. « T’embête pas Gaby, je m’occuperai de la vaisselle ! Vous avez déjà bien assez de choses à faire aujourd’hui. » Le petit brun ouvrit la bouche pour lui demander si elle était sûre, mais elle ne lui laissa pas le temps d’émettre le moindre son. « File ! » Il laissa échapper un rire soufflé en secouant doucement la tête. « Je vais commencer à ranger alors. » Gabriel déposa un baiser sur la tempe de son nordique, avant de filer en direction de sa chambre pour se mettre au travail sans plus attendre. Lola l’observa un instant, avant de poser son regard sur le grand suédois. « Tu m’aides à débarrasser ? » En réalité elle n’avait guère besoin d’aide. C’était simplement là une manière de le retenir avant qu’il n’emboîte le pas au bouclé. « Tu sais, pour être tout à fait honnête avec toi, je n’ai jamais vu Gaby aussi rayonnant, c’est même surprenant pour moi qui le connaît depuis un bail. Ca me rend heureuse de le voir comme ça. Vraiment. » Tout en parlant elle s’était levée, déposant la vaisselle sale dans l’évier avant de se tourner à nouveau vers le nordique. « Je n’ai pas du tout l’intention de m’immiscer dans votre relation, ni de me mêler de vos affaires. Même si je vous taquine tout ça, ce sont vos histoires, pas les miennes. Juste, il a vraiment souffert alors, prend-soin de lui, ok ? » Il n’était pas dans les habitudes de Lola de tourner autour du pot, elle se contentait de dire ce qu’elle avait à dire. Ni plus, ni moins. Gabriel était l’une des personnes les plus importantes à ses yeux dans ce monde, lui qu'elle considérait comme un jeune frère, bien qu’ils n’eussent que quelques mois d’écart. Elle l’avait défendu au lycée quand d’autres lui cherchaient des poux, avait souvent gardé un œil sur lui, et ensemble ils avaient fait les quatre-cents coups. Pour autant elle ne s’était jamais permise de se mêler de sa vie privée, se contentant de veiller sur lui, au cas où. Du moins jusqu’à Thomas. Cette fois elle avait fini par secouer Gaby, le confronter pour lui faire ouvrir les yeux sur cette relation toxique, rien n’y avait réellement fait cependant, et il avait fallu le ramasser à la petit cuillère ensuite, tant bien que mal. Il était donc exclu de recommencer, de voir à nouveau le petit brun ainsi détruit. Certes, Wren ne semblait pas fait de ce bois-là, elle en était même convaincue, cependant Lola savait son ami encore fragile, et elle ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter pour lui. « Ah et, c'est extrêmement cliché de dire ça mais, sache que je serais obligée de te tuer si tu lui brises le cœur. Ca m’ennuierait énormément car je t’aime vraiment beaucoup. » Elle avait retrouvé son ton malicieux, bien que la plaisanterie n’en fut sûrement qu’à moitié une. Son appréhension était cependant bien moindre, quand elle voyait à quel point Gabriel semblait heureux, et comme l’un et l’autre pouvait se regarder lorsqu’ils étaient dans la même pièce. Mais un suédois averti en valait bien deux ! « Maintenant ouste, je ne veux personne dans mes pattes pendant que je fais la vaisselle ! » Petite harpie qu’elle sur-jouait en agitant la main avec un faux dédain.

De son coté, Gabriel était tout occupé à mettre un peu d’ordre parmi ses feuilles, carnets, pinceaux, crayons, feutres, et tout un tas d’autres choses dispersées ici et là. Le jeune artiste n’était, certes, pas du genre franchement ordonné, et son espace personnel ressemblait grosso-modo au capharnaüm qui régnait dans sa tête. Toutefois il prenait cette histoire de rangement très à cœur, et peu à peu il commençait à y voir plus clair. L’espace se libérait doucement, mais sûrement. Les feuilles volantes et autres croquis retrouvaient les cartons à dessins ou étaient épinglés sur le mur, les carnets s’empilaient dans un tiroir, les livres regagnaient leurs étagères, et les crayons et pinceaux leurs pots et boîtes. Le petit brun mettait du cœur à l’ouvrage, trop ravi qu’il était à l’idée de voir Wren s’installer dans cette pièce, qui abritait, jusqu’alors, son univers à lui seul, et dont il poussait désormais les murs pour faire toute la place nécessaire à son grand suédois. Très vite il en vint à s’attaquer au placard où étaient rangés ses vêtements. Ce fut en voulant vider les plus hautes étagères, celles où il ne rangeait presque rien pour des raisons évidentes de taille, que Gabriel fit tomber une grande boîte, dont le contenu se retrouva soudain étalé sur le sol, non sans lui avoir quelque peu heurté la tête au passage. En d’autres circonstances, le petit brun aurait sans doute pesté, avant de ramasser rapidement le tout pour reprendre son rangement. Cependant, il demeura interdit de longues secondes, perdant une main dans ses boucles brunes. La dernière fois qu'il avait ouvert cette boîte, c’était pour y cacher rapidement le fameux carnet noir dont il avait parlé à Wren la veille, celui où il figeait ses idées les plus sombres comme ses plus profondes angoisses. Alors oui, il l’avait planqué là, il y avait des semaines de cela, pour éviter, justement, que son compagnon ne tombe dessus, de peur de lui donner à voir le pire de ses songes. Tout avait changé pourtant, à présent que Gaby l'avait évoqué. Sans doute était-ce mieux ainsi d’ailleurs, plutôt que de continuer à dissimuler des parts de lui-même. Et des petits bouts de lui, de sa vie, de son passé, c’était précisément ce qu’il avait rangé tout au fond de cette boîte et qui s’étalait à présent sur le sol. Des photos, des souvenirs, et un petit écrin à bijoux. Ce fut ce dernier qui attira son attention, qu’il ramassa pour le faire tourner distraitement entre ses doigts, l’air songeur. Sans doute trop.
@Wren Doherty & Gabriel
2981 12289 0 & Loo
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