« On peut le faire de deux façons. » c'est le but ultime du jour, et c'est également ce qui risque de nous prendre des heures si on le calcule pas de la bonne façon, si on adapte la mauvaise stratégie de front. Noah dérive déjà par-delà les kiosques, Cosimo est fidèle à lui-même à prendre le temps de faire un état des choix avant de se poser à l'endroit qui l'a le mieux convaincu. Mes prunelles font des allers et des retours entre eux deux, alors que mes Converse déjà barbouillées de tout le sable et de toute la terre qu'on a bien pu fouler depuis qu'on est arrivés en Afrique les suivent en gardant une bonne poignée de mètres de distance.

Ma tête se tourne vers Elise qui a déjà pris quelques couleurs vu le soleil des derniers jours. Ses joues sont rosies, son nez aussi, j'aimerais tant savoir si le voyage lui fait autant de bien à elle qu'à nous, mais jamais je n'oserais le lui demander d'emblée. « Soit on choisit le premier truc qu'on voit à chaque stand. » personne ne nous a demandé de partir à la recherche de souvenirs à rapporter à Brisbane, signes de notre périple sur un autre continent. Mais c'est la mission dont je nous ai affublée ce matin et j'arriverai à mes fins coûte que coûte, je me le suis juré. C'en est presque devenu un jeu là, c'est une compétition comme une autre contre moi-même, compétition que je mène de front le coeur léger les prunelles scintillantes. Mais le soucis, c'est qu'il y a tellement de vendeurs et que le marché s'étale sur tant de mètres que j'arrive pas à me poser, que j'arriverai jamais à décider. On restera ici jusqu'à la nuit si c'est moi qui est en charge de la sélection finale, alors je dois penser vite, le plus vite que je peux, elle doit s'en douter autant que moi.

L'autre plan, l'autre suggestion, celle qui m'apparaît être la valeur la plus sûre et la plus impeccable reste celle-ci : « Soit on donne un budget aux garçons et on va boire des smoothies au resto avec la grande terrasse en les attendant, celle où y'a les milliers de calaos de toutes les couleurs. » mon menton lui pointe l'endroit, entouré d'oiseaux perchés sur toutes les branches à portée. Si mon sourire de gamine à la veille de Noël qui essaie de se négocier un cadeau en extra avant la remise officielle lui vend pas le plan, je sais absolument pas ce qui le fera.

Tu détestes ce voyage. Ce n'était pas une bonne idée. Tu lui as dit à Saül, mais il t'a pas écouté. Il t'écoutes jamais. La bataille était déjà perdu d'avance, parce que tu décides jamais rien dans cette famille. Le seul bon point est la présence de Cosimo. Tu ne croyais pas qu'il voudrait venir. Il marche sur son orgueil en supportant son père, en faisant comme s'ils ne se faisaient pas la gueule depuis des semaines. Tels parents, tel fils. Avec de la chance, ce voyage finira par remettre les choses à la normale entre eux. Juste entre eux. Parce que, toi, il te détruit à petit feu. « On peut le faire de deux façons. » La voix de Ginny vint te sortir de tes pensées alors que tu tournes la tête vers elle. « Soit on choisit le premier truc qu'on voit à chaque stand. Soit on donne un budget aux garçons et on va boire des smoothies au resto avec la grande terrasse en les attendant, celle où y'a les milliers de calaos de toutes les couleurs. » Un quoi ? Un budget ? Honnêtement, si c'était possible de lapider tout l'argent de Saül, tu voudrais qu'ils le fassent. Juste pour le punir. Tu lui souris doucement à Ginny. Tu fais un effort, vraiment. « Va pour les smoothies alors » que tu lui dit juste avant de t'accroupire devant Noah à quelques pas de vous. « Tu restes avec Cosimo et tu prends tout ce que tu veux. D'accord ? » Et tu lui souris vraiment à lui, alors que son sourire d'enfant innocent se dessine sur ses lèvres juste avant de courir vers Cosimo un peu plus loin. Il est adorable. Encore inconscient de tout ce qui se passe vraiment autour de lui. Tu voudrais que Cosimo est à nouveau dix ans lui aussi. Tu voudrais qu'à nouveau il croit tout ce que tu lui dit comme si tu étais la seule au monde à savoir la vérité à ses yeux. Tu voudrais que la vie soit de nouveau simple comme elle l'avait été. « C'est un gentil garçon que tu as. Il est adorable. » que tu lui dit en marchant aux côtés d'elle jusqu'au stand à smoothie quelques mètres plus loin. Vous passez tous deux votre commande avant de vous installez à l'une des tables. Les garçons sont bien là, en vue au loin. Ils ont l'aire de bien s'amuser eux... « Montre-moi » Tu viens prendre la main gauche de Ginny, celle qui brille désormais de l'alliance qui l'a lie à Auden, à cette famille. « Très jolie. Il a du goût » que tu ajoutes en te disant que la tienne avait probablement été choisis par l'assistante de Saül. Comme toutes les autres bijoux qu'il t'offre chaque année. Ça en devient ridicule.

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« Va pour les smoothies alors » mes joues laissent apparaître une paire de fossettes, celles qui viennent quand je commence à imaginer, victorieuse, les combinaisons de fruits frais qui se retrouveront dans mon verre. À ça, s'ajoute les fabulations sur la possibilité qu'on y mette aussi un parasol de papier tropical, et ça y est, je suis lancée dans un nouveau rêve éveillé. « Tu restes avec Cosimo et tu prends tout ce que tu veux. D'accord ? » « Tout genre tout?! » oh Noah. Il est surexcité le gamin, la proposition n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd et déjà il se rue un peu partout, ses pauvres petits bras bien trop faiblards pour tenir tout ce qu'il veut. C'est là où Cosimo entre en action et sert de réceptacle à achats, et à deux ils auront tôt fait de tout dévaliser. Oula.   « C'est un gentil garçon que tu as. Il est adorable. »

Doucement, mon regard revient se loger à travers les prunelles toujours bien mystérieuses d'Elise. Malgré les années à la côtoyer je n'ai jamais vraiment été en mesure de bien la cerner, n'ayant jamais même vraiment osé. Pourtant, je le sens à sa remarque qu'elle est honnête, douce même. Nostalgique. « Cosimo est incroyable aussi. Vous avez fait du bon boulot. » malgré tout, qui reste coincé dans ma gorge, que je me déteste de penser. Je me déteste de ressasser leurs histoires, je me déteste de savoir. Je partage le secret qu'Auden m'a dévoilé avant qu'on parte tous d'Australie, les dernières pièces d'un puzzle dont je connaissais déjà sûrement la finalité, au fond. Mais ce n'est pas mon combat, ça ne le sera jamais et si tous ceux ici rassemblés ont le même et ultime but, c'est bel et bien que Cosimo soit heureux. Le reste importe peu.

« Montre-moi » la terrasse que l'on a investie, les cocktails improvisés qu'on a commandés quand j'ai choisi tous les ajouts, les brochettes de fruits immenses qui couronneront le tout. « Très jolie. Il a du goût » ma main gauche file entre les siennes, elle scrute l'alliance en silence. Sous la table, mes jambes se ramènent en tailleur sur mon siège par automatisme. C'est toujours un peu drôle de parler du fait que maintenant, Auden et moi, on a vraiment le droit de s'aimer. « On est passés à deux doigts de juste s'acheter des bagues en bonbon, je sais pas ce que j'aurais préféré.  » la bague est jolie, elle est simple, elle est parfaite, et elle est là. Elle est là sur mon annulaire et je ne vois que ça, un temps. Avant d'entendre le fin soupir qu'Elise laisse échapper. Mon coeur se serre, j'ignore pourquoi une seconde, m'en doute un peu la suivante. J'avais les mêmes du temps de Bailey. « C'était pas contre qui que ce soit, de pas avoir invité personne au mariage. » que je commence, doucement, mes doigts triturant distraitement la paille assortie à mon verre aux couleurs de coucher de soleil. « Je sais que c'est pas un problème et tout, mais je voulais vraiment te le dire. » on l'a fait sur un coup de tête et on le referait exactement de la même façon si on nous le demandait - à ce moment-là, c'était ce dont on avait besoin.

« Il était à quoi, votre gâteau? » je reprends, la voix un peu plus lègère, leur mariage à eux que je mentionne et le sourire en coin qui remonte. Les détails, toujours. « J'ai l'impression que si on en vient à faire un vrai mariage avec tout le monde, ça sera notre genre de sujet de disputes, obligé. » je pouffe de rire de nouveau, mes iris dérivant un temps vers les silhouettes de Noah et Cosimo, errant autour.

« Tout genre tout?! » Il a le regard qui s'illumine Noah. Pauvre Ginny qui va se retrouver avec une tonne de babioles inutiles chez elle. Parce que c'est essentiellement ce qu'il y a ici, des babioles inutiles. Tu lui souris alors que tu le vois déjà repartir en courant, rejoindre Cosimo un peu plus loin. « Cosimo est incroyable aussi. Vous avez fait du bon boulot. » Tu as le sourire fier à cette phrase. Cosimo restera ta plus grande fierté. Il est parfait. « C'est vrai » Presque pas vantard. « On a fait de notre mieux. » L'envie de troquer le on par un je te prend soudainement. Parce que Saül n'a rien à voir dans l'éducation de votre fils. C'est toi qui l'a élever presque toute seule. Il faut dire que tu n'as jamais laissé la chance à Saül de prendre sa place, mais ton petit doigt te dit qu'il ne l'aurait pas vraiment fait de toute façon. C'est peut-être la colère qui parle, la rancune. Peut-être bien, mais t'as quand même envie de prendre tous les mérites pour l'éducation de ton fils. « On est passés à deux doigts de juste s'acheter des bagues en bonbon, je sais pas ce que j'aurais préféré. » Tu fronces un peu les sourcils. La simplicité de Ginny va toujours t'impressioner. Comment peut-on insister entre des bonbons et de l'or ? « Les bonbons ça dure pas... et c'est collant » Tu juges pas. Non. Juste un peu. À peine.

« C'était pas contre qui que ce soit, de pas avoir invité personne au mariage. Je sais que c'est pas un problème et tout, mais je voulais vraiment te le dire » « Ça fait rien Ginny. On sait qu'on aurait pas été invité de toute façon » Parce qu'il y a longtemps que toi et Saül ne faisiez plus partie de la vie de Auden. « J'comprends toujours pas ce qu'on fait ici » que tu ajoutes un peu pour toi. Tu ne comprenais pas comment ce voyage pouvait exister. Les frères avaient finalement décidé de mettre leur rancune de côté ? Tu avais du mal à y croire. Ils allaient finir par s'engueuler pour une connerie. Tu en était convaincu. « Il était à quoi, votre gâteau? J'ai l'impression que si on en vient à faire un vrai mariage avec tout le monde, ça sera notre genre de sujet de disputes, obligé. » Et elle pouffe de rire. Wow. Toujours aussi surprenant. Elle aurait plutôt du te demander combien avait coûté le mariage, la robe. Ça tu t'en souviens. Tu te souviens de chaque luxure de ce mariage, de combien il avait été parfait aux yeux de tout le monde. Alors qu'au fond, c'était un moment plutôt triste. Triste, mais incroyablement brillant. « Vanille ? Je sais plus. » Tu hausses les épaules en suivant le regard de Ginny vers les deux garçons au loin. « Ils ont l'air de bien s'entendre » Les garçons. C'est Auden qui te l'a dit, non sans oublier de t'insulter.

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« Les bonbons ça dure pas... et c'est collant » elle a l'air triste Elise, quand ses lunettes de soleil ne sont pas enfilées dignement sur son nez. Ça me serre le coeur de le remarquer. « Mais t'aurais vu celle arc-en-ciel, je te jure Elise, elle en valait trop la peine. » alors je joue la typique Ginny. Celle qui s'émerveille des détails, celle qui a la voix qui chante, celle qui relate une anecdote dont la brune n'a probablement rien à faire mais qui me distrait assez pour me donner l'impression de la distraire elle aussi. C'est pas gagné.

Surtout pas lorsque je tente une autre approche, celle qui scande "drapeau blanc" dans toutes les langues. « Ça fait rien Ginny. On sait qu'on aurait pas été invité de toute façon » je peux pas mentir, je peux pas lui dire que par magie les rapports entre les frères ont changé en une nuit, en un vol pour l'Afrique non plus. Je peux lui assurer par contre d'un sourire que je suis désolée. Je ne sais même pas de quoi, alors disons désolée de tout. À ce point et avec tous les secrets qu'ils accumulent, ce serait naïf de croire que ce sera suffisant pourtant. « J'comprends toujours pas ce qu'on fait ici » « On attend que les gars aient finit de trouver les souvenirs pour- oh. » Ginny la tête en l'air qui répond au taquet, qui s'immobilise au passage, mes yeux s'écarquillent et je pouffe de rire, le premier degré pris trop au sérieux un temps, un seul. « Je suis contente que vous soyez venus. Pour vrai. » malgré tout, tout le reste.

« Vanille ? Je sais plus. » « Un classique. » même vanille me donne faim. Cette idée de parler de gâteau alors que je ne peux même pas en manger à cause du taux de sucre qui ne veut pas descendre c'est d'un ridicule - mon coeur en est presque brisé. « Ils ont l'air de bien s'entendre » mes prunelles suivent celles d'Elise, dérivent au-delà des kiosques, Cosimo occupé à négocier, Noah à jouer les singes qui mime chaque étape comme s'ils avaient toujours travaillé en équipe. « Quand ils sont ensemble je sais pas qui est l'adulte et qui est l'enfant. » l'un équilibre l'autre, même si Noah joue bien plus souvent les petite garçons trop matures que Cosimo s'autorise le rôle d'adolescent plutôt qu'adulte. Il est fascinant leur duo, vraiment.

« On fait une soirée cinéma, les derniers dimanches du mois. » chez Cosimo, à son appartement. On incluant Noah et moi, que nous trois, personne d'autre et donc, peut-être un terrain neutre pour Elise, qui sait. « On l'a fait une fois jusqu'à maintenant, mais bon, compte ça comme si c'était une tradition en devenir. » je pouffe, dédramatisant le tout, rendant l'activité bien moins exclusive qu'elle ne l'est vraiment. On était passés qu'aider à déballer ses affaires et ses boîtes, rien de bien gros en soit. « Si tu apportes la pizza je pense qu'il te laissera choisir le film. » il voudrait que tu viennes parfois, je suis sûre.

Je pense que j'ai peut-être surestimé mes capacités à recoller les morceaux. Le voyage en lui-même était super. L'Afrique était un continent magnifique et il y avait beaucoup de chose à voir. Le but, autre que de découvrir, était aussi de pouvoir installer un terrain d'entente entre tous les membres de la famille. Que ce soit Maman, Auden, Papa.. Au final, je n'ai pas l'impression que ça fonctionne réellement. Papa et moi, c'était l’hécatombe et ça, malgré le peu de communication que l'on pouvait avoir.
C'est difficile de jouer la comédie, à feindre que l'on se fiche de la situation présente. Je ne suis clairement pas un bon acteur et ça se voit. On le remarque quand je fais la gueule.
Et tout aurait pu bien commencer si dès le premier jour, Papa et Maman n'avaient pas commencé à s'engueuler. Je ne sais pas pourquoi ils se sont disputés mais je dois dire que c'est une des premières fois où je vois Papa sur le canapé. Ce n'est pas bien bon pour son dos mais je ne vais pas lui donner mon lit. Si Maman l'a redirigé sur le canapé, c'est surement pour une bonne raison. Il y a quelques années en arrière, je n'aurai pas vu Papa sur le canapé parce qu'ils auraient sûrement tentés de camoufler le tout.

Ca m'ennuie quand même de voir que l'effort que je fais pour éviter de m'énerver ne sert pas à grand chose. Heureusement que Ginny et Noah sont aussi là. Je les adore ces deux-là. Et aujourd'hui, même si j'allais servir principalement de porteur de sac pour les nombreuses choses que Ginny, Maman ou même Noah et moi allions acheter, j'avais préféré venir avec eux. Après tout, ce n'est pas ici que l'on a envie de rester cloîtrer dans une maison.

A l'avant du petit groupe de quatre, en compagnie de Noah, mes yeux allaient un peu n'importe où. Je ne suis pas bien dépensier si on oublie tout ce que j'ai pu acheter pour meubler mon appartement. Alors, je sais que je vais prendre un peu de temps avant de me décider à prendre quoi que ce soit. C'était marrant de voir Noah tenter d'être plus adulte que je ne pouvais l'être. J'étais occupé à négocier un objet sur lequel Noah avait jeté son dévolu. Clairement, je ne savais même pas de quoi il s'agissait mais je ferais n'importe quoi pour Noah, moi. Le petit imbécile m'imite avec mes tics gestuels. Ecoute, on est Italien ou on ne l'est pas! Je remarque Noah et pousse sa jambe de mon pied en ricanant quand j'ai obtenir ce qu'il voulait.

- Tu me fais rire, arrête !  

Je prends le temps de poser l'objet dans l'un des sacs et j'attrape déjà Noah, je le met façon sac de patate sur mon épaule, tenant les sacs de l'autre main. Je l'entends éclater de rire et je rejoins déjà Ginny et maman.

- Hop, le reste du voyage comme ça. Ça t'apprendra à faire le singe !

Je le sens gigoter et je ricane avant de le reposer sur les pieds. Je viens frotter sa tignasse avant de remettre correctement mon chapeau qui s'est fait la malle. Très sérieusement, je hais ma tignasse par une température si violente. Je transpire encore plus que la Tante Marge dans Harry Potter 3. Par contre, ça fait plusieurs heures qu'on marche et j'aimerai bien poser mes jambes un peu. Je viens fouiller dans le sac et sort l'objet de Noah.

- Noah, tu m'expliques ce que c'est ? Ca me dit rien.

Je prendrais peut-être le temps de lire que ça m'aurait donné la puce à l'oreille déjà. Je relève finalement les yeux vers Ginny et Maman. Autant dire que Maman ne semble pas apprécier vraiment le voyage. Je crois que je suis souvent à côté de la plaque. C'est d'elle dont je suis la plus proche. Enfin, avant que l'on ne se prennent tous les trois la tête. Bref.. Ne pas y penser.

- Est-ce que l'on peut aller s'asseoir et boire un peu ? Je commence à avoir un peu mal aux jambes. Et Noah aussi.

Mensonge et Noah écarquille déjà les yeux. Je rigole d'avantage et je lui adresse un clin d'oeil. Bon, ok. Il n'y a que moi qui soit une petite nature sur mes grandes jambes, ça va!

« Mais t'aurais vu celle arc-en-ciel, je te jure Elise, elle en valait trop la peine. » « J'suis sûre que non. » Ah non. Elle arrivera certainement pas à te convaincre là dessus. Tu as même un peu de mal à ne pas la juger en ce moment même, alors que tu devrais pas. Elle reste quand même la seule adulte avec qui tu n'as pas une relation chaotique dans ce voyage. « On attend que les gars aient finit de trouver les souvenirs pour- oh. Je suis contente que vous soyez venus. Pour vrai. » Tu voudrais lui dire que toi aussi, mais c'est un mensonge que tu ne te sens pas capable de supporter. Tu te contentes de lui sourire doucement en aillant l'aire aimable. Tu n'es pas contente d'être ici. Tu as juste hâte de pouvoir t'en aller. Tu partirais sur le prochain vol si tu le pourrais. Qu'est-ce qui t'en empêche ?

« On fait une soirée cinéma, les derniers dimanches du mois. » Okay ? « On l'a fait une fois jusqu'à maintenant, mais bon, compte ça comme si c'était une tradition en devenir. » Où est-ce qu'elle veut en venir ? « Si tu apportes la pizza je pense qu'il te laissera choisir le film. » Un tendre sourire s'installe sur tes lèvres. Elle est gentille Ginny. C'est que tu regrettes presque de l'avoir forcer à être ce qu'elle n'était pas. Ça n'a pas vraiment marcher de toute façon. Peut-être que tu l'envie un peu elle et sa vie qui semble si légère, si simple. Juste un peu. « Je suis certaine que non, mais je l'amènerai quand même » Si invitation il y a. Tu veux pas t'imposer. Si c'est leur truc à eux. Tu veux pas t'en mêler.

En parlant des garçons, les voilà qui réapparaissent. Déjà ? Les comptes en banques ne sont sûrement pas vide. C'est presque dommage. Presque « Noah, tu m'expliques ce que c'est ? Ca me dit rien. » « Tu as trouvé beaucoup de trésor Noah ? » Tu fais une tête un peu désoler vers Ginny devant la tonne de babioles inutile qu'il risque de ramener dans sa maison. C'est toi qui paie, mais c'est elle qui accumule. Le problème c'est qu'il est trop vieux pour mettre la moitié de ses trouvailles au poubelle incognito. Il va savoir que la récolte n'est pas complète. « Est-ce que l'on peut aller s'asseoir et boire un peu ? Je commence à avoir un peu mal aux jambes. Et Noah aussi. » À la tête que fait Noah, il est pas fatigué du tout. Possible que prendre une pause ça l'emmerde. Tu tires tout de même la chaise à côté de toi en venant la tapoter un peu pour l'inviter à s'asseoir. « Tu as trouvé quelque chose qui te plaisait ? » que tu lui demande remarquant que ça semblait être plus Noah que lui qui avait dévalisé les kiosques.

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« Je suis certaine que non, mais je l'amènerai quand même » c'est tout ce que je voulais entendre. Le reste, je m'en chargerai. J'inventerai un jeu pour distraire les troupes, je mettrai un vinyle de musique classique pour calmer les esprits et je dégainerai ma meilleure sélection de desserts pour que la soirée se termine pour le mieux. Et tout ira bien.

- Noah, tu m'expliques ce que c'est ? Ca me dit rien. et les voilà, les deux protagonistes, l'un sur l'épaule de l'autre, les yeux rieurs, l'immense sourire complice aux lèvres. « Tu as trouvé beaucoup de trésor Noah ? » « Ouaipp, j'ai ça qui fait un drôle de bruit, et ça qui sent drôle, et ça qui pue mais qui est joli, et j'ai choisi ça parce que c'est fun, et ça parce que ça l'est pas du tout et - » et il énumère, et il n'arrête pas. Ma tête se redresse vers Cosimo, le coup d'oeil faussement exaspéré, trop exagéré pour que je le sois vraiment. À l'aide que je murmure en silence, pire mère de l'univers, quand ma terreur s'emporte et dégaine le contenu de ses sacs sur la table en mode survolté. - Est-ce que l'on peut aller s'asseoir et boire un peu ? Je commence à avoir un peu mal aux jambes. Et Noah aussi. Cosimo, mon héros, roi de la distraction en un seul et unique volet.

Pourtant, on est repérés, ou du moins Elise calme mes ardeurs en relançant la conversation avec son propre fils, laissant le mien s'attarder aux environs. « Tu as trouvé quelque chose qui te plaisait ? » « Le smoothie de maman. » il a de la répartie le petit fourbe, assez pour que je me demande pendant une seconde une seule s'il mérite d'avoir mon smoothie en échange de ses bons et loyaux services. « Voleur. » pourtant je retourne dans mes retranchements dès qu'il s'allonge par-dessus la table, et tente de me confisquer mon verre en croyant s,en sortir ni vu ni connu. « Égoïste. » il me tire la langue, je fais pareil, on oublie qu'on est en public jusqu'à ce que mes yeux s'égarent sur la table et sur leur butin. « Je partage si tu partages. » l'entente est prise, mes doigts dérivent sur leurs achats, Noah en fait des piles et moi aussi, je choisis ce qui m'intéresse dans son bazar et il se charge de finir mon smoothie en une grosse gorgée bien bruyante.

« C'était quoi, votre moment préféré du voyage? » que je finis par demander, la question qui sort de nulle part mais qui remonte avec mon éternel sourire de gamine qui voit le séjour dramatiquement tirer sur sa fin.

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Noah énumère déjà tous ce qu'il a prit. Et je comprends le regard de Maman. Je ne sais pas où Ginny va mettre tous ça. Mais, ça fait plaisir à Noah. Et si c'est le cas, je suis content aussi. Je quitte Noah des yeux pour regarder maman. J'avais pris deux ou trois choses. C'était surtout pour m'en souvenir que de m'en servir mais.. Je voulais aussi peut-être prendre quelques chose pour Papa, histoire de. Mais je ne pense pas que l'artisanat africain soit aussi apprécié que ses montres hors de prix.
Je prends quand même le temps de m'installer et récupère le deuxième sac. Je sors un bracelet et ajoute finalement.

- Je trouvais ça plutôt joli. Bon, je ne vois pas avec quoi je pourrais porter ce type de bracelet mais.. En souvenir, j'aime bien !

Après tout, un souvenir n'est pas obligé d'être trimbalé partout. J'avais pris quelques chose pour maman aussi. On a toujours des à priori quand on parle de l'Afrique. Mais c'est un pays bien plus développer dans certaines zones que l'on ne pourrait le croire. J'ai même pu trouver quelques chose pour Maman. Mais je lui donnerais un peu plus tard. Inutile de sortir tout le truc maintenant. Maman avait déjà beaucoup. Un peu comme toute la famille quand on y pense. Mais je voulais lui plaisir et lui prendre quelque chose qui lui ferait plaisir. A mon avis, elle ne le portera pas parce que.. Comme mes bracelets, ça n'est pas vraiment à Brisbane qu'elle portera ce genre de tenue mais.. C'est l'intention qui compte non ? Je regarde Maman et fini par sourire.

- J'ai pris aussi quelques choses pour toi mais c'est tout emballé alors je te le donnerais en rentrant !

Noah finit le smoothie de Ginny et je tire mon verre. Je manque d'ailleurs de m'étrangler aux bruits que Noah fait avec le verre. Je glisse déjà ma main sur ma bouche pour tousser un peu. Il va finir par me tuer avec ses bêtises. Je crois que j'aurai adoré avoir un petit frère maintenant que j'y pense. Enfin, à condition de ne pas avoir été envoyé au bout du monde. Mais, rien que pour avoir eu une relation similaire à celle que j'ai avec Noah. Je l'adore, ce petit idiot. Ginny finit par poser la question sur ce qui nous avons le plus aimé dans le voyage. Je dirais bien d'avoir tout le monde autour. Vu que je suis un peu l'instigateur du voyage.

- Hm, passer du temps tous ensemble, je dirais. Ca m'a fait plaisir.

« Ouaipp, j'ai ça qui fait un drôle de bruit, et ça qui sent drôle, et ça qui pue mais qui est joli, et j'ai choisi ça parce que c'est fun, et ça parce que ça l'est pas du tout et - » Et il arrête pas de parler le gamin. Et il est beaucoup trop adorable. Pourquoi Cosimo ne peut pas avoir dix ans pour toujours ? Pourquoi il ne peut pas retrouver cette belle naïveté d'enfant comme Noah ? Pourquoi est-ce qu'il doit affronter les problèmes d'adultes ? Pourquoi c'est si chiant qu'il les comprennes c'est dits problèmes ? « Je trouvais ça plutôt joli. Bon, je ne vois pas avec quoi je pourrais porter ce type de bracelet mais.. En souvenir, j'aime bien ! J'ai pris aussi quelques choses pour toi mais c'est tout emballé alors je te le donnerais en rentrant ! » Et pour son père ? Il devait bien avoir quelque chose. Un rat mort, n'importe quoi. Tu devrais peut-être en trouver un comme cadeau d'anniversaire de mariage. Ça s'approche ça. Il s'en souvient ? Vingt-et-une année de reproche. C'est pas rien. « T'es gentil. » Bien sûr qu'il l'est. Heureusement qu'il l'est.

« C'était quoi, votre moment préféré du voyage? » La fin ? « Hm, passer du temps tous ensemble, je dirais. Ca m'a fait plaisir. » Ce qu'il est adorable Cosimo a pensé que tout puisse se régler, ou du moins avancer un peu, en un seul voyage. Elle remonte à des années la rancune, les coups bas dans la famille Williams et elle est dure à avaler pour les trois têtes de cochons que vous êtes, toi, Saül et Auden. Ça n'a rien arranger pas pour toi du moins. Tu te crispe quand Auden est là à la peur d'une éventuelle connerie de sa part, d'un commentaire déplacé qu'il pourrait faire. Tu as des envies de meurtre quand Saül te touche à peine, quand il ose simplement poser son regard sur toi. Mais tu souris quand même. Tu fais comme si ce voyage était la meilleure idée du monde. Tu voudrais pas le décevoir, Cosimo. « Aujourd'hui. » Clairement, si tu dois absolument choisir. « Aujourd'hui, c'est bien. » Pas de Saül. Pas de Auden. Peut-être qu'ils sont entrain de s'entretuer. Ça serait encore mieux.

« Alors, Vegas ensuite ? » que tu demandes ensuite à Ginny en retournant ton regard vers elle. Tu n'a pas tout compris. Tu n'a pas chercher à comprendre non plus. Tu sais seulement que Saül y va avec eux et que toi t'es pas invité. Honnêtement, tu t'en contre-fou. Tu n'aurais pas voulu y aller de toute façon.

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- Hm, passer du temps tous ensemble, je dirais. Ca m'a fait plaisir.
« Aujourd'hui. »

Leurs réponses concordent ensemble et ils sont beaux à voir, autant Elise que Cosimo, à aimer le moment présent. L'une si occupée et toujours une étape d'avance, toujours un pas de plus pris en confiance à travers son horaire coupé au couteau. Et l'autre toujours à investir le globe en petit aventurier des temps modernes qui a toutes les ressources et les connaissances de l'univers pour être un adulte incroyable. Je laisse mes prunelles brillantes dériver vers Elise puis vers Cosimo, tous deux qui finalement ont pris du temps pour eux, malgré tout, et surtout malgré bien des détails que je ne vois absolument pas. « Aujourd'hui, c'est bien. » elle insiste même, la brune, le rictus qui glisse sur son visage entre la réflexion et l'approbation. Je laisse un sourire en coin venir la rassurer - pour je sais pas quoi, mais la rassurer tout de même. « Aujourd'hui c'est parfait ouais! » et Noah de s'extasier, Noah d'hurler de joie aussi, les joues colorées de smoothie et le visage coloré de bonheur. « Ça manque de singes. » on pourrait presque croire que je râle, que je me plains, que j'en profite pour geindre ; si mon rire cristallin ne remontait pas la seconde suivante.

« Alors, Vegas ensuite ? »
« Vegas ensuite. »

Les garçons en sont à faire la distribution des cadeaux, à faire des piles rangées par teintes puis par ordre alphabétique puis par personne à qui ils les donneront puis par - j'ai arrêté de suivre les thématiques que donne Noah le temps de retrouver les prunelles d'Elise des miennes. J'ignore si elle voulait suivre, j'ai pas osé lui demander directement à elle ni à Auden et certainement pas à Saül. Me contentant de suivre le mouvement avec eux comme il me semble être la plus simple et logique façon de suivre, tout court. « Tu vas me rapporter un jeton? » Noah lui, il suit, et il suit parfaitement. « J'irai probablement même pas au casino. » ma main ébouriffe ses cheveux et les emmêle plus qu'ils ne le sont déjà, ce qui m'étonne à en voir leur état. Il faudrait vraiment que je lui trouve un chapeau comme celui de Cosimo, il a l'air de maîtriser sa faune capillaire bien mieux qui quiconque lui, en vrai.

« On a pas besoin d'attendre de quitter le continent pour refaire une journée comme aujourd'hui, vous savez. » ma voix finit par proposer, une fois mes jambes remontées sur le siège et mes bras les entourant. À quatre, qu'ils pourront comprendre - en mode drapeau blanc.

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En réalité, j'aurai aimé que le voyage se passe autrement. Plus de communication, peut-être ? Mais.. disons que je prend le bon côté de la chose. C'est préférable que de se focaliser sur le négatif et finir par avoir le moral aux ras des chaussettes. Maman précise qu'aujourd'hui, c'est bien.
Est-ce que c'est parce que Papa n'est pas là ? Parce qu'on est que tout les quatre ? Peut-être que c'est pour ça.

Mais si on pouvait avoir une journée similaire avec tout le monde, je suis persuadé que ça pourrait aider ? Non, peut-être pas. Ah, je ne sais pas. Je retiens le soupire qui menace mes lèvres. Je me fatigue avec mes propres réflexions. C'est quand même incroyable.
Noah se fait bruyant et je ricane à la boisson qui peinture ses joues.

- Pas besoin de singe, on a un cochon là.

Je viens récupérer une serviette et lui tend pour qu'il puisse s'essuyer. Qu'il est bête. Maman et Ginny parle de Vegas. J'en ai entendu parlé. Je sais que papa va suivre Auden et Ginny. Et j'avoue que ça m'a surpris. Parce que.. Si Auden et Papa ne s'apprécie pas, pourquoi le suivre là bas au lieu de rentrer avec nous ? Décidément, je ne comprendrais jamais ce qui se trame dans la tête de papa. A croire que c'est la merde, là dedans. A la place, je me concentre sur Noah. Il me perd un peu ce gosse à tout classé comme ça. Même moi, je ne suis pas aussi organisé que ça. Je comprends la pile par personne, par ordre alphabétique mais...

- Attend, No' je comprends plus rien. Tu veux pas juste classé par personne?

Sauvé par le gong parce Noah se concentre sur l'envie d'avoir un jeton de casino. Je vois son visage se transformer en une légère moue quand ses cheveux ne ressemblent plus à rien. Je ricane bêtement. Quand on voit la mienne, inutile de dire que je ne devrais pas me moquer. Je tend la main, tire sa chaise vers moi et ajoute.

- Attend, je t'arrange ça. Entre cheveux bizarres, il faut se serrer les coudes!

Je m'occupe de sa tignasse, retire certains nœuds que les mains de Ginny a pu créer avant de tapoter le dessus de sa tête et de poser mon coude sur son épaule. Perché sur la chaise ou sur mes pieds, je le surplombe de toute façon. Il bouge son épaule et me donne un coup de coude dans les coudes. Je couine et frotte la zone en rigolant.

- Hey, pas de violence ou je me met à bouder et tu devras t'amuser tout seul !

Le petit idiot me fait une grimace que je lui rend tout aussi rapidement. Difficile de savoir lequel des deux est le plus mature dans ce genre de situation. Je repose les yeux sur Ginny et hoche alors la tête. C'est vrai qu'aucun de nous n'avait besoin d'aller aussi loin. Mais le but, c'était aussi de se dépayser. Toutefois, je ne dirais pas non à continuer à le faire une fois de retour à Brisbane.

- C'est vrai. On pourrait faire ça plus souvent, ça fait du bien.

« Vegas ensuite. » Bon, au moins, ça, c'est vrai. Tu ne sais tout simplement plus ce qui est vrai et ce qui est faux. La confiance, elle est difficile a obtenir et si facile à perdre. Il avait perdu la tienne Saül. Il devra ramer pour la retrouver, énormément. Pourquoi est-ce qu'il laisse tout dériver ? « Tu vas me rapporter un jeton? » « J'irai probablement même pas au casino. » Toi, tu connais quelqu'un qui va y aller au casino, qui y passera la majorité de son temps même. Si ça peut lui donner l'impression d'être là parce qu'il est en mission rapporter un souvenir pour Noah et non parce qu'il a des problèmes de jeu. Peu importe, tant qu'il ramène le souvenir au gamin. « Je demanderai à Saül de t'en rapporter un » que tu ajoutes en lui adressant un clin d'oeil. Oui, oui, tu vas le lui demander de la façon la plus polie du monde. Bien sûr.

« On a pas besoin d'attendre de quitter le continent pour refaire une journée comme aujourd'hui, vous savez. » « C'est vrai. On pourrait faire ça plus souvent, ça fait du bien. » Il est beau Cosimo avec ses yeux qui pétillent, avec son insouciance qu'il garde malgré tout. La même insouciance qui est partagée dans les prunelles de Ginny. Une insouciance d'enfant. C'est que tu les envies presque. « Bien sûr. Quand vous voulez. » Le sourire qui s'installe sur tes lèvres alors que ton regard se perd vers ta montre l'instant d'après. La journée commence déjà à tirer sur sa fin. Les deux frères doivent être rentré eux aussi. S'ils ne se sont pas assassiné entre temps. Quoique s'ils meurent tous les deux, plus personne ne sait votre petit secret.. Ou pas franchement qui sait à qui d'autre Auden peu l'avoir dit. Ginny sûrement. « Vous voulez aller acheter d'autres choses ou vous êtes prêt à rentrer ? » La question aux deux garçons. Probablement plus pour Noah qui semble avoir gagné haut la main la compétition d'achat de babiole.

La conversation a des airs de doux-amer. D'un côté je tente vraiment d'aller chercher le plus possible de douceur en relançant Elise sur tout ce qui à mes yeux compte comme étant des sujets sans risque, d'énièmes drapeaux blancs. De l'autre, je vois bien qu'elle a du mal avec certains détails, bribes et miettes que je ne serai jamais ingrate au point de lui demander de me les révéler. On a toujours évolué en parallèle elle et moi. Parfois vers la même direction, souvent à l'opposé. Ni elle ni moi n'avons choisi volontairement d'être dans la vie l'une de l'autre pourtant au fil des années passées à la côtoyer ce serait mentir de dire qu'à mes yeux, elle n'est pas devenue une amie. Une amie un peu bancale, une amie avec qui je n'ai absolument aucun points communs, mais une amie tout de même. Et la voir inquiète, et la sentir mal, ça finira toujours par me serrer le coeur.

Les garçons s'agacent et se tirent la langue, Noah pique le chapeau de Cosimo rien que pour le lui rendre à la dernière seconde à défaut de ne pas pouvoir le faire avec ses pulls vu la chaleur étouffante au beau milieu du marché. Mes yeux eux, n'ont pas quitté le profil d'Elise, attendant qu'elle tourne la tête vers moi une dernière seconde. Si t'as besoin de parler, je serai toujours là. que je chuchote, murmure inaudible. Mes mots sont muets mais ils n'en sont pas moins vrais. Je doute qu'elle prenne ma proposition un jour proche ou éloigné, je doute qu'un jour vraiment elle cogne à ma porte pour venir se confier. Mais ça n'aurait pas été moi de ne pas le lui dire, de ne pas m'assurer que surtout, elle le sache.

La seconde d'après le quatuor semble déjà prêt à rentrer, ou du moins à mettre un terme à la journée. Noah grimpe sur mon dos, m'étrangle probablement quinze fois et quinze autres. J'éclate de rire au passage en m'assurant que derrière nous ni Cosimo ni Elise n'est en reste. Ils sont beaux, ensemble. Malgré tout ce que je sais maintenant sur leur histoire, sur la véritable histoire de Cosimo surtout, n'en reste que je ne douterai jamais qu'Elise l'a aimé comme une mère aime véritablement son fils. Et à mes yeux, ça vaut tout l'or du monde.