Notre arrivée à Windorah fût tumultueuse. Entre la première journée de course effrénée où je n'étais pas loin de craquer sous la pression ainsi que le fait que mon corps ait mal réagit d'avoir été exposé à la température trop élevée pendant trop longtemps, j'avoue que l'idée de devoir abandonné la course m'a traversé l'esprit plus d'une fois. Mais le pire a été quand May est venue, en personne, nous dire que c'était fini, que je ne continuerais plus et que, par conséquent, Ivy aussi. Bien que je sois persuadé qu'on lui aurait sans doute dégoté un autre binôme pour le reste de la course.

Mais au final, tout est bien qui fini bien ! Tout s'est arrangé, ma vue est revenue assez rapidement et nous avons put reprendre la course. Depuis, je passe mon temps à prier que mon corps ne me fasse plus de misère, qu'il se tienne à carreau car au moindre prochain signe ce sera l'élimination. Le pire dans tout cela c'est, qu'au final, je n'ai juste pas envie de pénaliser Ivy. Certes, elle me comprendrait, certes elle accepterait sans doute de sortir, elle aussi, de la course. Mais je sais à quel point elle a besoin de ça, combien la course lui apporte, la frustration serait énorme des deux côtés.

Alors je me tiens alerte au moindre changement au niveau de ma vue, de ma sensibilité ou même de la motricité -thank god ce n'est pas allé aussi loin! Le bon point c'est que j'ai réussi à parfaitement bien dormir cette nuit qui fut on ne peut plus reposante et je suis donc là, face à May et à côté de ma coéquipière prêt à bondir en direction de la route pour chopper la première voiture qui passe qui nous approchera le plus possible de notre nouvelle destination.

Une épreuve d’immunité ? C’était vraiment une putain d’épreuve d’immunité ? Martin a failli crever au bord de la route parce qu’on allait trop vite, qu’il donnait trop d’énergie trop rapidement tout ça pour qu’on nous dise que personne ne sera éliminé ? C’est un blague c’est ça ? J’ai envie de tuer des gens encore. Et la présentatrice blonde pourrait passer en tête de liste. Ils ont voulu essayer de nous virer de l’émission, mais Martin s’est relevé. Il a tenu le coup et je me demande encore comment il a fait pour se remettre d’un truc pareil. Le premier jour, on s’en est sorti comme on a pu, on a couru après les voitures, on est tombé en panne, on a dû trouver de nouvelles voitures. Ca a failli être la troisième guerre mondiale quand il a décidé de commencer à hurler. S’il ne s’était pas excusé je serais sûrement restée assise au bord de la route pendant plusieurs jours. Mais par chance pour lui (pour nous) une voiture a fini par s’arrêter et nous emmener au bon endroit.

C’est encore un nouveau départ, l’annonce du nombre de kilomètres qu’on va devoir faire pendant les prochains jours. Personne n’a été éliminé, et je dois avouer que je rage vraiment. On est pas arrivé premier avec Martin et ça aussi ça m’énerve. Je regarde autour de nous, tout le monde a l’air épuisé et ça par contre c’est assez rassurant. Je souffle et échange un regard avec mon partenaire. Dans quelques secondes, on repart. Tout va bien se passer, on peut la passer cette nouvelle semaine. J’en suis persuadée. Aujourd’hui je suis plutôt optimiste, je garde un sourire conquérant sur le visage. Et j’attends le décompte, je pense qu’on est tous habituée maintenant. Alors j’attends que la blonde décide d’arrêter de parler, je ne l’ai quasiment pas écouté. Comme à chaque fois en réalité. Mais quand le 1 retenti j’ai déjà mon sac à dos sur l’épaule, prête à partir. Mais j’aime toujours pas marcher, donc je vais sûrement commencer à râler.