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 You've got that power over me - Ludwig

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Message(#) Sujet: Re: You've got that power over me - Ludwig You've got that power over me - Ludwig - Page 2 EmptyLun 9 Nov 2020 - 23:36


Les relations familiales ne faisaient que très rarement dans la simplicité et Ludwig en était un témoin parmi tant d'autres. En effet, ses rapports avec ses parents avaient toujours été compliqués à gérer: sûrement qu'ils ne lui avaient jamais fait confiance, qu'ils s'étaient méfiés dès les premiers instants de sa tendance à la déviance et depuis l'adolescence, les Schäffer senior l'avaient clairement gardé dans leur ligne de mire. Certes, ce fait avait eu tendance à s'estomper puisque le grand brun avait une vie désormais bien rangée: que reprocher à un mari et un père de famille qui semblait si parfait sous tous rapports? Bien sûr, tout ceci n'avait été qu'une couverture et il s'en voulait sûrement un peu d'avoir autant usé d'une étiquette pour s'en sortir, quitte à blesser d'autres personnes qui comptaient pour lui... Alisha, en premier lieu. Ludwig persistait toutefois dans sa bêtise puisqu'il était loin d'être entré dans le rôle du mari idéal par contre et elle devait concilier ses absences avec les doutes qu'elle pouvait posséder concernant sa manière de gérer son temps à l'extérieur. Le couple n'en parlait jamais car il y avait des secrets qui devaient toujours restés enterrés: ce devait être la même affaire dans la famille d'Anastasia. C'était en tout cas cette ambiance explosive que Ludwig captait vu la manière dont la petite blonde mentionnait son frère et ses coups de sang. Devait-il insister? Sûrement pas. Williams avait déjà montré de vifs signes d'impatience par le passé et son excès de rage n'était pas encore assez loin pour que l'éducateur ose relancer une mission suicidaire sur la question. Elle en avait déjà énormément dit mine de rien et Schäffer avait réussi à lire entre les lignes ce qui importait pour elle: être reconnue, se faire voir pour une personne insupportable juste pour avoir l'impression d'exister et c'était tout à fait tragique, en soi. Ludwig n'était pas meilleur en la matière mais lui restait toujours discret, un principe qui lui servait quotidiennement dans son métier vu les arrangements qu'il proposait de faire à Anastasia, si jamais elle en ressentait le besoin. Etait-ce un piège? Lui même n'aurait pas su le dire, il ne l'envisageait pas ainsi a priori parce que la santé mentale des gens dont il s'occupait comptait bien plus que quelques mots dans un dossier de justice. Il n'avait jamais apprécié cette partie de son métier, de toute façon. "Non. C'est juste se pointer comme tu dis. Et pas avoir peur d'être jugée parce que t'es toi-même. Pas de larmes obligatoires dans l'affaire." En un sens, tant mieux, car Ludwig n'était pas le plus indiqué pour recevoir de telles réactions émotives. Lui en avait très peu, seulement avec sa petite soeur pour être tout à fait honnête et c'était quelque chose qui l'avait toujours effrayé. "Je préfère le terme électron libre. Et comme je te disais, je me fais petit. L'important, c'est pas le nombre de personnes que tu fous en prison... C'est plutôt le nombre de personnes que t'arrives à garder humains." Ludwig préférait largement avoir ses "patients" en dehors de ce système qui broyait les plus fragiles. Et puis, il l'aimait bien, cette Anastasia, sous ses grands airs de jeune femme parfaitement en contrôle se terrait une sensibilité incroyable, une qu'il avait envie de creuser, de découvrir et surtout, lui permettre de la découvrir. "J'ai jamais été trop drogue. J'éteins mon cerveau autrement. Ca marche vraiment tant que ça sur toi? A part me filer la nausée, ça m'a jamais procuré de vraie satisfaction, j'avoue." Il avait essayé à l'adolescence mais Ludwig ne s'y était pas attardé, se refusant à une unique taf depuis, son monde avait plus de saveur ainsi. "Tu fais de la musique, d'ailleurs? C'était pas mal ton rythme, tout à l'heure." Un moyen d'évacuer la frustration comme un autre, Ludwig aurait certainement aimé avoir ce genre de passions. Pour s'envoler autrement que comme un condamné expirant son dernier souffle.
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Message(#) Sujet: Re: You've got that power over me - Ludwig You've got that power over me - Ludwig - Page 2 EmptyMar 10 Nov 2020 - 15:47





You’ve got that power over me


Ana est en train de cuisiner l’éducateur, tout ceci lui semble trop beau pour être vrai : tomber sur un gars qui va la laisser faire ce qu’elle veut sans jamais rien rapporter au juge, au risque de se prendre un retour de bâton si elle va trop loin dans ses conneries et finit à nouveau au commissariat. Il lui arrivera quoi à lui si elle se fait choper camée jusqu’aux yeux alors qu’il envoie des faux rapports à son sujet ? Probablement le licenciement, pas que ça dérange Ana qu’il finisse sans travail mais ça voudrait dire qu’on lui assignerait probablement une autre personne qui ne lui ferait pas de cadeaux cette fois. Alors, elle se renseigne, quels sont les conditions de ce deal douteux mais en réalité inespéré. "Non. C'est juste se pointer comme tu dis. Et pas avoir peur d'être jugée parce que t'es toi-même. Pas de larmes obligatoires dans l'affaire." « Est-ce que j’ai l’air d’avoir honte d’être moi-même ? » demande-t-elle avec un regard ironique envers lui avant de contempler le bordel qu’elle avait mis dans le bureau en envoyant au sol tout ce qui se trouvait sur la table. Elle n’a pas honte de montrer sa colère, en revanche il y a des sentiments qu’elle enfouit systématiquement au plus profond d’elle. De plus, Schäffer peut difficilement lui demander de se comporter avec lui comme s’il était son pote et qu’elle lui raconte tous les trucs illégaux qu’elle fait, il reste un inconnu mandaté par la justice pour la surveiller, aussi cool et rebelle soit-il. "Je préfère le terme électron libre. Et comme je te disais, je me fais petit. L'important, c'est pas le nombre de personnes que tu fous en prison... C'est plutôt le nombre de personnes que t'arrives à garder humains." Elle le regarde dans les yeux, il y croit vraiment à ses salades, il y tient vraiment à « sauver » et aider les gens. Ana sait qu’il se lance dans une cause perdue avec elle, mais elle va jouer le jeu car elle saura tirer avantage de tout cela. Lui faire croire qu’il peut l’aider et pigeonner le système judiciaire par la même occasion. Venir à ses rendez-vous, lui dire ce qu’il veut entendre, obtenir la signature et repartir vaquer à ses occupations. Elle lui tend le bras pour sceller leur deal d’une poignée de main et écorche son nom au passage : « Ok, je vais jouer l’jeu, Schäveur, fais donc de moi un être humain. » Elle déforme ses paroles au passage, ayant entendu ce qu’elle voulait entendre.

Il lui a proposé une cigarette et cela ressemble tout autant à une manière de sceller leur pacte que la poignée de main. Elle commence tout de suite à le tester en lui demandant de manière à peine déguisée s’il fume du cannabis. "J'ai jamais été trop drogue. J'éteins mon cerveau autrement. Ca marche vraiment tant que ça sur toi? A part me filer la nausée, ça m'a jamais procuré de vraie satisfaction, j'avoue." Ana a une moue un peu déçue, puis elle prend le temps de réfléchir. La drogue qu’est-ce que c’était pour elle ? Au début, un acte de rébellion, puis très vite une addiction. Une addiction qu’on apprend à aimer, à déguster et à assumer. A défaut de pouvoir s’en débarrasser, autant en faire une force, un atout, un véritable trait de caractère indissociable d’elle-même, sa particularité à elle. Elle ne tient pas en place sur sa chaise, ses jambes s’agitent sans même qu’elle y pense mais elle se lève comme un réflexe et commence à tripoter les bibelots de décoration sommaire qui trônent sur la commode : « La fumette, c’est un médicament. J’suis toujours trop à fond, j’fatigue les gens. Fumer, ça me calme. Un peu, pas assez mais c’est déjà ça d’gagné... » Qu’est-ce que ce serait si elle n’était pas anesthésiée au cannabis en permanence ? On finirait par lui mettre une camisole de force pour contenir toute cette énergie débordante… Les autres drogues c’était davantage pour déconnecter, vivre une expérience, elle les prenait principalement en soirée, à des concerts ou des teufs clandestines : cocaïne, ecstasy, LSD, kétamine… N’importe quoi pour se sentir vivante et ailleurs à la fois. Parfois aussi pour se sentir frôler la mort. « Le reste, s’pour faire la teuf. » se contente-t-elle d’ajouter.

Elle a trouvé une balle rebondissante dans une boîte sur le meuble et s’en est emparée, toujours à la recherche de quelque chose pour occuper ses mains et pour focaliser son attention, elle se met à la faire rebondir sur le sol et la rattraper au vol à chaque fois. "Tu fais de la musique, d'ailleurs? C'était pas mal ton rythme, tout à l'heure." Un sourire s’affiche sur ses lèvres, la musique, la seule chose qui l’intéresse vraiment sur cette planète. Son sourire s’efface aussi vite qu’il est apparu et elle répond sans quitter la balle rebondissant des yeux : « Faire d’la musique, faut l’dire vite… J’squatte les scènes ouvertes parfois... » C’est une batteuse sans batterie qui traîne ses baguettes partout pour saisir toute opportunité de tâter son instrument fétiche si elle se retrouve de manière imprévue en présence de celui-ci. Elle a appris lorsqu’elle était inscrite aux cours de violon par ses parents et qu’elle s’était arrangée avec le prof de batterie pour changer de cours. Autant dire que les démonstrations de violon à la maison tournaient à la torture auditive. A cette époque, Ana faisait moins de conneries, elle passait le plus de temps possible à l’école de musique pour se décharger de toute son énergie négative comme positive dans le martellement de la caisse claire, des toms, de la grosse caisse et des cymbales. Son prof disait qu’elle avait du talent, un sens inné du rythme, c’était la seule chose pour laquelle elle semblait vraiment douée. Et donc, bien entendu, ses parents l’avaient désinscrite dès qu’ils avaient réalisé qu’elle n’allait pas aux cours de violon. Mais même après sa désinscription, le prof l’a laissée squatter quelques uns de ses cours et surtout, il lui a donné l’accès à la salle des instruments pour qu’elle vienne s’exercer quand elle le voulait. Elle aimerait faire partie d’un groupe de rock, ce serait vraiment la folie, mais elle ne s’attend pas à ce que l’avenir lui sourit de ce côté comme ailleurs. « J’ai été dans des groupes en Italie, ça a toujours fini par merder... » Les conflits au sein d’un groupe ça peut ruiner la meilleure des dynamiques et Ana est un aimant à conflits. Elle est également peu fiable et trop instable pour s’intégrer efficacement à un groupe sérieux, c’est sa manière de s’auto-saboter, histoire de ne jamais vraiment essayer pour ne jamais vraiment échouer. Ana regarde l’heure sur l’horloge murale avant de se remettre à faire rebondir la balle en faisant les cent pas dans le bureau. Elle lui accorde encore quelques minutes, c’est bien parce qu’il a parlé de musique, et elle se barre. « T’écoute quoi comme musique toi ? D’la musique de papa, genre d’la country ? » S’il la lance sur ses groupes de rock préférés ou sur les Djs sur lesquels elle tripe en teuf, elle risque de se montrer tout à coup très bavarde. Mais si ces rendez-vous doivent être une conversation, il a intérêt de parler de lui aussi, on a jamais rien sans rien dans la vie.
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Message(#) Sujet: Re: You've got that power over me - Ludwig You've got that power over me - Ludwig - Page 2 EmptyMer 11 Nov 2020 - 17:42


Il pensait la comprendre, ce qui devait constituer une surprise aux yeux de la petite blonde, toujours esseulée, ou en tout cas, elle tentait de l'être. A priori, il était aisé pour Anastasia de se laisser emporter dans des instants éphémères mais dès qu'il s'agissait de partager un peu plus que cela avec autrui, il valait mieux privilégier la fuite. Ludwig avait tenté cette approche tant de fois par le passé, choisissant toujours cette fichue solution de facilité plutôt que de laisser un lien se tisser avec une autre âme errante que la sienne. Il ne pouvait que repenser à son histoire d'amour avec Gabriel, Schäffer quittant leur bulle pour se retrouver à des milliers de kilomètres, effrayé à l'idée de vivre un rythme de vie radicalement différent de celui qui avait été envisagé pour lui jusque là. Il s'en était remis, comme il se remettait de tout parce qu'il était un homme relativement solitaire depuis l'adolescence, qu'il ne se laissait pas tant approcher par des milliards d'individus et qu'il gardait pour lui le fond de ses pensées. peut être ne le ferait-il pas avec Ana parce qu'elle possédait ce petit quelque chose qui donnait envie de dire merde aux convenances et aux règles existantes, même si c'était du suicide. Ludwig savait qu'il était question de son travail, de tout ce qu'il avait tâché de construire en plus de quinze années, mais devait-il créer un univers parfaitement aseptisé pour les patients qui passaient entre ses mains? Il n'en était pas capable, homme beaucoup trop sensible pour se sortir de cette impasse sans s'attacher un minimum à toutes ces personnes qu'il croisait. "Un peu." Il était honnête, c'était autant une qualité qu'un défaut dans son métier car on ne pouvait jamais vraiment anticiper les réactions de ses vis-à-vis mais il captait ce mal-être chez la jeune Williams. Elle tentait de le cacher par tous les moyens, s'inventant mille histoires par dessus cette carapace fissurée mais il l'avait vite compris, Ludwig. Son histoire avec son frère en était un exemple parmi d'autres et tout ce qu'on pouvait lui dire avait un impact sur elle, même si elle ne l'envisageait pas de son côté. Tout comme tout ce qu'on pouvait dire sur l'allemand comptait à ses yeux et avait défini son parcours de vie, malgré tout. Il eut un léger rire en entendant le sobriquet dans Anastasia l'avait affublé, bien sûr qu'elle faisait exprès d'écorcher son nom, une manière comme une autre de prouver qu'elle était en parfait contrôle des événements et Ludwig n'essaierait pas de la contredire: elle se rendrait compte par elle-même que quelque chose clochait, c'était ainsi que chaque arc de ses patients se terminait habituellement. En attendant, il s'agissait surtout de détendre l'atmosphère, de se diriger vers un moment de partage qui n'aurait rien à voir avec la signature d'un dossier ou le don de noms d'oiseaux pour s'échapper de la difficulté de la situation. "Et t'ajoutes quoi dans le cocktail pour te calmer de manière plus efficace? C'est pour un ami." En réalité, Ludwig aurait bien aimé trouver une solution facile pour apaiser ses frustrations et mettre en cage ses pulsions qui mettaient sa vie sans dessus dessous depuis ce qui semblait être des milliers d'années. Il n'y avait pas de miracle néanmoins et Schäffer en avait parfaitement conscience: il n'irait pas trouver le bonheur en se laissant emporter par son impulsivité mais il était dans le déni le plus profond, tout comme Ana pouvait l'être lorsqu'il était question de son petit talent musical. Il apprenait des faits sur elle au fur et à mesure, les enregistrant au fond de son cerveau, le tout pourrait probablement servir à nouveau dans un contexte différent. "Des scènes ouvertes? Je vois ouais, la vie de groupe, c'est pas toujours gagné." Lui n'avait jamais fait partie de la moindre bande, pas étonnant vu que son instrument de prédilection était le violon, ce qui n'était pas simple à intégrer dans des compositions musicales loin d'un univers doux et classique. "J'ai trente six ans, tu sais, pas quatre vingt. Non, j'écoute de tout mais je berce plutôt dans le rock. Même si je suis le mec ridicule qui fait du violon depuis ses cinq piges. Je suis un peu paradoxal, j'en ai conscience. Tu fais que de la batterie, du coup?" Il n'allait pas lui proposer un duo mais tous les faits l'intéressaient, le moindre détail pouvant le faire triompher alors qu'il terminait sa cigarette en s'affalant un peu plus au fond de sa chaise. Si quelque chose se tramait, Ludwig ne pouvait le deviner mais peut être que c'était le cas, peut être qu'un tournant arrivait.
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Message(#) Sujet: Re: You've got that power over me - Ludwig You've got that power over me - Ludwig - Page 2 EmptyMer 11 Nov 2020 - 22:59





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Alors qu’Ana fanfaronne devant le bordel qu’elle a mis dans le bureau, preuve selon qu’elle n’a pas honte d’être elle-même, il ne semble pas de cet avis pourtant. "Un peu." Elle se contente de souffler du nez d’un air méprisant à son encontre, il ne sait rien d’elle alors il peut bien penser ce qu’il veut. Ils finissent par se serrer la main qu’Ana a finit par lui tendre, scellant ainsi leur deal judiciairement douteux : elle vient lui raconter sa vie et il ne va rien répéter au juge. Lorsqu’Ana aborde de manière sous-entendue une éventuelle consommation d’herbe du côté de l’éducateur, il nie en bloc et lui demande ce que ça lui apporte. Fumer c’est devenu vital, même en dehors du fait que c’est une addiction, elle ne pense pas qu’elle pourrait se supporter elle-même si elle n’avait pas cette dose de THC dans le sang pour arrondir les angles. Un comble pour n’importe qui connaissant Ana, ses angles n’ont jamais l’air bien arrondis, et pourtant ils seraient d’autant plus tranchants sans l’herbe, elle en est persuadée. "Et t'ajoutes quoi dans le cocktail pour te calmer de manière plus efficace? C'est pour un ami." Ana ricane. « Un ami », la célèbre façon de demander un conseil pour soi-même sans aucune discrétion. Lui aussi le sait que ce n’est discret en rien et qu’elle va savoir qu’il pose la question pour lui. Si Ana se concentrait plus de deux secondes sur la question, elle pourrait se demander à quel point c’est calculé pour se placer au même niveau qu’elle. Mais elle répond sans aller aussi loin dans la réflexion. « Si « ton ami » n’a pas l’alcool violent, ça endort et rend mou certaines personnes, moi ça marche pas vraiment avant d’atteindre le coma. » Elle dit ça en se marrant comme s’il s’agissait d’un fun fact sur le pourcentage de Polonais adultes qui croient encore au Père Noël. C’est cinquante pour cent pour info, ne me demandez pas pourquoi Ana a retenu cette information nulle lors d’une entrevue fort décevante, mais ça l’a marquée il faut croire. Qu’ils sont cons ces polonais... « Après, plus rigolo, y a la K, ça t’assomme un cheval, ça. » La K c’est la kétamine, c’est littéralement un anesthésiant pour cheval alors forcément ça calme. Il faut faire attention au dosage par contre, Ana n’en consomme pas souvent, à l’occasion, en soirée seulement.

Le Schäffer sait comment la faire parler en abordant les sujets qu’elle maîtrise : la drogue d’abord et la musique maintenant. Elle cache sa joie cependant, comme d’habitude, elle ne veut pas que les gens sachent à quel point la musique est importante pour elle. A quel point le seul métier qui pourrait l’intéresser serait celui de musicien. Vivre de sa musique, avoir une vie de rock star, remplir des salles, ça serait probablement la seule chose qui la rendrait heureuse. Mais, cela ne servait à rien d’en parler autour d’elle, Ana ne veut pas de témoins de ses échecs répétés et prévisibles. Elle non plus ne veut pas assister à ces échecs d’ailleurs, alors elle abandonne par avance. Elle n’a pas envie de s’étendre sur sa pratique de la musique alors elle demande à Schäffer ce qu’il écoute avec son insolence habituelle. "J'ai trente six ans, tu sais, pas quatre vingt. Non, j'écoute de tout mais je berce plutôt dans le rock. Même si je suis le mec ridicule qui fait du violon depuis ses cinq piges. Je suis un peu paradoxal, j'en ai conscience. Tu fais que de la batterie, du coup?" Il a enfin réagi à ses attaques sur son âge, et maintenant elle le connaît du coup, son âge exact. Il parle de rock alors elle en rajoute une couche : « Genre Elvis Presley, c’est ça, papi ? » s’esclaffe-t-elle. « Perso, j’adore le rock alternatif. T’connais Bring Me The Horizon ? Un putain d’groupe ! » Elle est carrément fan hardcore de ce groupe même si elle n’a encore jamais eu l’occasion de les voir en live, ce n’est pas faute d’avoir essayé pourtant. Il essaye de retourner au sujet de sa pratique de la batterie mais elle répond juste : « C’est déjà pas mal. Fun fact, les vieux voulaient qu’j’apprenne le violon mais j’les ai arnaqués avec l’prof de musique. Un an et demi où ils ont payé des leçons sans qu’j’touche à un seul violon… Les pigeons ! » Elle était toujours en train de faire rebondir la balle sur la moquette en faisant les cent pas dans la pièce. Soudain, la balle lui échappe et va rouler sous le canapé sans qu’elle puisse la rattraper. C’est un peu comme minuit qui sonne pour Cendrillon, elle se rend compte que l’entretien a bien assez duré, il faut savoir se faire désirer. Alors elle relève les yeux vers Schäffer : « Bon, c’est tous les combien là les rendez-vous pour notre p’tit deal, là ? » Elle jette un œil à la pièce mais elle n’a pas retiré sa veste, ni s’est séparé de son sac bandoulière qui est resté suspendu à son épaule, après tout elle s’est tenue prête à repartir aussi vite qu’elle était arrivée : « Bon, pour la prochaine fois, t’fais tes devoirs. Écoute BMTH, t’as qu’à commencer par Medicine, ça n’agressera pas trop tes vieux tympans délicats ! ». Puis elle se dirige vers la porte et reste dans l’encadrement de la porte : « Fais gaffe, interro surprise à la prochaine, Kwäffeur ! »
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Message(#) Sujet: Re: You've got that power over me - Ludwig You've got that power over me - Ludwig - Page 2 EmptySam 14 Nov 2020 - 20:46


Elle allait lui laisser une impression mémorable car, même si Ludwig rencontrait des personnes loin de la banalité dans son quotidien, aucune n'avait l'insolence d'Anastasia. Elle savait exactement comment irriter les gens, les rendre colériques et détestables. C'était sûrement un jeu qu'elle s'était inventée bien des années auparavant, une espèce de distraction morbide pour lui faire passer sa solitude parce que, au moins, de cette manière, les gens étaient obligés de s'intéresser à elle. Schäffer était attristé même s'il ne connaissait pas les détails de l'existence de la petite blonde: il était toutefois persuadé que ses parents avaient été des mauvais bougres avec elle, qu'ils ne lui avaient jamais accordé la moindre confiance et le tout semblait se répéter dans sa fratrie. Au fond, il avait plus de compassion qu'autre chose pour la jeune Williams, même si le tout semblait étrange quand on voyait la manière dont elle s'était comportée avec lui, tentant plus ou moins tous les stratagèmes pour lui faire péter un câble ou deux. Rien n'avait marché et Schäffer ressortait d'ores et déjà souriant de cette entrevue, voire même victorieux car Anastasia s'était confiée bien malgré elle et c'était un signe pour l'éducateur qu'il était au point dans son travail, qu'il était capable d'établir une connexion même avec les contacts les plus difficiles à appréhender. Il était par ailleurs certain de la revoir et pas forcément entre ces quatre murs pour les fameux rendez-vous bimensuels obligatoires. Le contexte serait potentiellement beaucoup plus personnel et Ludwig tâcherait d'être à la hauteur de sa mission, même si rien n'était joué d'avance et qu'Ana ne serait pas la plus tendre. Elle ne l'était déjà pas en l'assimilant à un vieux rockeur décédé depuis ce qui semblait être un millénaire voire deux. "Je connais, ma vieille. Tu vois, j'en sais des choses." Comme il lui avait dit, il n'était pas si âgé que cela et Ludwig ne pensait pas avoir la tête d'un vieux briscard pour démonter sa façon de penser. La jeune femme essayait juste de trouver une façon unique de l'emmerder, ce qui ne marchait pas plus que l'alcool comme anesthésiant. Ils verraient sûrement où le tout les amènerait, Anastasia se relevant finalement de sa chaise pour prendre congé, il fallait qu'elle demeure en contrôle quoiqu'il arrive et cela, Schäffer l'avait bien compris dès les premières secondes de leurs échanges. Alors, il la laissa faire, l'observant ouvrir la porte et lui envoyer une pique ultime, histoire de dire qu'elle ne le lâcherait pas aussi aisément. "A dans deux semaines, Williams." Un rictus amusé sur les lèvres, le jeune homme referma les portes derrière elle, assuré qu'il pourrait accomplir le meilleur pour cette musicienne en perdition depuis beaucoup trop longtemps. Il suffisait d'y croire.
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