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 with ivory skin and eyes of emerald green (léolie #17)

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Message(#) Sujet: with ivory skin and eyes of emerald green (léolie #17) with ivory skin and eyes of emerald green (léolie #17) EmptyDim 20 Déc 2020 - 22:22


C’est pas ce qu’elle voulait dire.
Dans tous les messages envoyés, c’est pas ce qu’elle voulait dire. Les mots n’étaient pas les bons, le ton était trop sec. Les reproches n’étaient pas fondés. Elle ne voulait pas lui reprocher tout ceci ; elle ne voulait même rien lui reprocher. Il lui manque, c’est tout ce qu’elle voulait lui dire. Habiter officieusement avec lui lui manque, pouvoir se faufiler dans son appartement à toute heure du jour ou de la nuit sans même aucun argument valable lui manque tout autant. Le Léo d’avant était son préféré, celui d’aujourd’hui ne ressemble qu’à l’ombre de lui-même (ou peut être que c’est la Charlie d’aujourd’hui, ombre de celle d’hier, qui dit la même chose). Elle a envie de remonter le temps et de revivre ces moments d’insouciance avec lui, quand ils étaient encore tous deux étudiants et n’avaient aucun autre soucis dans la vie que de savoir dans quel bar ils allaient bien pouvoir passer la soirée et quel barman ils allaient bien pouvoir tenter d’harceler pour qu’il passe n’importe quelle chanson de Queen.

Giovanni est venu, Giovanni est reparti. Elle avait pensé de penser à autre chose (à quelqu’un d’autre) et il est parfait pour ça, l’italien à l’accent encore prononcé. Elle aime toujours sa compagnie, tout comme elle aime la chaleur qu’elle ressent au creux de ses bras. Elle ne l’aimera jamais de la même manière que Léo, pourtant, et il ne peut pas le remplacer bien longtemps. C’est de son meilleur ami aux cheveux éternellement en bataille dont elle a besoin et finalement, même elle se rend compte qu’elle ne peut pas utiliser un être humain comme substitut d’un autre sans que cela soit atrocement déplacé. Ni l’un ni l’autre ne le mérité et aussitôt arrivé, l’italien est reparti dans les heures qui ont suivi. Charlie a eu besoin de prendre la plus longue douche de sa vie pour remettre en ordre ses idées, à tel point que Hope lui-même a commencé à s’en inquiéter et a chouiné de l’autre côté de la porte en bois pour qu’on lui ouvre. Lui aussi, il a du mal avec la solitude. C’est sans doute la raison pour laquelle ils s’entendent aussi bien.

Le téléphone de Charlie lui sert toujours à se perdre sur internet pendant de trop longues heures et à parler à des dizaines de personnes dont elle se moque éperdument. Quand la vibration l’informe que le sms vient de Léo (parce que oui, bien sûr qu’il a sa propre sonnerie), pourtant, elle ne tarde pas une seule seconde avant de le lire et lui répondre dans la même seconde, se confondant en excuses qui n’ont sûrement jamais été aussi véritables. Il n’est pas rare que les deux amis se disputent, mais ça l’est bien plus qu’ils se reprochent la vie menée par chacun. Autant dire que cela n’arrive en réalité jamais.

Rapidement, sa soirée se résume à rester sur le canapé pour caresser son chien tout en attendant qu’on vienne sonner à la porte. Finalement, cela ressemble beaucoup à l’histoire d’une vie bien plus qu’une seule journée. Ses dents s’acharnent sur la peau de ses joues et de ses lèvres - sa mère lui dirait de ne pas se mordre comme ça, elle va regretter ses lèvres gercées ensuite. “Je suis désolée. Je suis vraiment désolée. Je voulais pas.” C’est à peine si l’alarme avait fini de se faire entendre lorsqu’elle a ouvert la porte d’entrée pour mieux venir s’accrocher au cou de son ami. Ses cheveux sont encore trempés, ses yeux sont rougis à cause de la fatigue et du stress accumulés - et d’autres choses, ouais, bien sûr. Au lieu de le faire rentrer, elle atterrit trop brusquement sur lui et lui fait faire quelques pas en arrière. Décidément, ils ne savent pas faire les choses comme tout le monde.
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Message(#) Sujet: Re: with ivory skin and eyes of emerald green (léolie #17) with ivory skin and eyes of emerald green (léolie #17) EmptyLun 21 Déc 2020 - 2:20


C'est pas ce que je voulais dire. Ou peut-être que si, juste un peu. J'ai fait du popcorn, juste pour qu'on se souvienne des moments qu'on a passé ensemble, ceux qui sont derrière nous. On pourra en créer de nouveau quand on aura fini d'accuser l'autre de trucs qu'on ne peut pas maîtriser. J'ai abandonné mes chats pour rejoindre l'appartement de Charlie, celui qui n'a jamais été notre chez-nous. Je préférais quand elle venait chez moi et c'est en quittant le salon que je l'ai revue, elle, à chercher son chemin parmi les cartons la première fois que je l'ai emmenée ici. C'était pour son anniversaire, il y a des années de cela. On a fait beaucoup de chemin, depuis.

Et pas forcément dans le bon sens. Mon index hésite, avant d'écraser la sonnette de son appartement. Je ne suis pas certain que cette discussion sera bien productive, même si elle part d'un bon sentiment et de mon envie de m'excuser en personne. Pour de vrai. Pour les mois de silence, pour les mots trop hauts alors que tout ce que je voudrais, c'est qu'elle puisse mener sa vie comme elle l'entend. Même si j'en fais un peu moins partie. Je voudrais juste le savoir, être au courant quitte à devoir encaisser des paroles que je n'ai pas envie d'entendre. La porte s'ouvre sur elle et ses yeux rouges, je peux voir ses traits tirés même dans le clair-obscur. « Je suis désolée. Je suis vraiment désolée. Je voulais pas. » Il n'y a rien qui m'a plus manqué que de la serrer contre moi, alors que nous vivons depuis un moment à des milliers de kilomètres - symboliques - l'un de l'autre. Ses bras m'ont manqué, tout pareil pour son parfum. Ses cheveux trempés m'ont manqué - m'en plaindre m'a manqué. « Moi non plus, je voulais pas. » J'aime toujours pas les photos qui sont encore sur son profil, j'aime toujours pas jeter un œil derrière elle pour constater que cet endroit est froid, que je ne m'y sens pas à ma place alors que c'est chez elle. Cet endroit ne devrait pas être juste chez elle, un autre endroit devrait être chez nous, comme c'était le cas il y a des mois de ça.

Je me détache d'elle en pinçant les lèvres, tendant devant moi le popcorn. « Salé. On peut regarder n'importe quel film, on est pas obligés de parler ni rien. » Comme avant. Quand les nuits étaient plus simples, quand on n'avait rien à dire et que tout passait sans qu'on en discute. On était raccord, de ce temps là. Maintenant, je nous sens en décalage. Et je ne sais pas comment faire pour nous accorder à nouveau. J'imagine que c'est comme tout, il suffit d'un peu de temps et de quelques moments passés à deux.

A deux, ou presque. Mon regard s'est rembruni en même temps que j'ai remarqué les traces, en dessous de ses cheveux. Une grappe de tâches rouges, pas encore bleuies. Elles ont quelques heures. « T'es désolée pour ça aussi ? » J'y risque les doigts, frôle les marques de la pulpe de mon pouce. « T'es désolée pour quoi, du coup ? Les mots ou sa venue ? » La venue de qui ? J'ai déjà oublié. Et soudain, j'ai envie qu'elle se le garde, son popcorn. J'en ai déjà assez entendu - j'en ai déjà assez vu.
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Message(#) Sujet: Re: with ivory skin and eyes of emerald green (léolie #17) with ivory skin and eyes of emerald green (léolie #17) EmptyMar 22 Déc 2020 - 6:18


Charlie ne s’attache pas aux gens. Elle les aime un temps, elle s’en amuse, et ensuite la voilà qui s'ennuie de nouveau. Pour Léo, cela n’a encore jamais été le cas et elle sait bien que cela ne le sera jamais, parce qu’avec lui tout est toujours différent et même se montrer vulnérable entre ses bras n’est pas quelque chose dont elle a peur. La seule chose qu’elle craint, c’est de le perdre. « Moi non plus, je voulais pas. » Les quelques mots susurrés de son ami suffisent à la rassurer quelque peu. Si aucun d’eux ne pensait réellement ce qu’il disait alors ils peuvent faire comme si rien ne s’était jamais passé, non ?

Le popcorn fait office d’offrande pour calmer des Dieux rageurs et la blonde espère que ce sera suffisant. « Salé. On peut regarder n'importe quel film, on est pas obligés de parler ni rien. » Elle hoche vivement de la tête, ses lèvres désormais pincées dans le même schéma que celles de Léo. Ils savent tous deux que tout ne va pas encore parfaitement mais ils redoublent d’efforts pour que ce soit le cas. L’idée de passer la soirée à regarder des films en mangeant du popcorn salé est une vision du Paradis et si la jeune femme peut se contenter de garder sa tête posée contre l’épaule de Léo alors ce serait comme pouvoir toucher ledit Paradis du bout des doigts. Après l’avoir simplement regardé dans le blanc des yeux de - trop - longues secondes, Charlie agrippe enfin le paquet pour s’écarter ensuite et le laisser entrer dans l’appartement. S’il le faut, elle est prête à fermer la porte à clé pour qu’il ne reparte surtout jamais, c’est la partie la plus importante du plan.

Le répit n’est pourtant que de courte durée et elle le sait avant même que les reproches de son ami ne commencent de nouveau à voler entre eux. « T'es désolée pour ça aussi ? » Il n’avait pas besoin de toucher les marques pour qu’elle sache déjà ce dont il était question. Ses doigts posés sur sa nuque sont mal accueillis, elle les renvoie aussitôt d’où ils viennent par un geste de la main qui n’a rien de doux ou délicat. « T'es désolée pour quoi, du coup ? Les mots ou sa venue ? » Et les voilà repartis. Ils avaient sûrement oublié qu’avec un tour de manège acheté, ils en avaient un second d’offert. Ils préfèrent se disputer plutôt que de s’expliquer, seraient-ils donc devenus des adultes ? “Je suis désolée que tu sois toujours aussi con.” S’il était venu avant, elle n’aurait jamais passé du temps avec Giovanni. S’il était venu avant et s’il avait su lire entre les lignes, elle n’aurait jamais eu besoin de passer du temps avec l’italien. Elle lui avait dit par message, pourtant. Elle l’avait prévenu, elle avait tenté de lui dire entre deux mots qu’il devrait venir pour qu’ils en parlent en face et surtout, qu’ils arrêtent d’en parler. Maintenant, elle est de nouveau trop occupée à s’énerver et à froncer de ses sourcils bruns pour être capable d’avoir une discussion digne de ce nom avec lui. “Je t’avais dit qu’il venait. Joue pas à celui qui est surpris. Lui au moins il me reproche pas de stupides photos.” Parce que tout ça, c’est à cause de photos, bien sûr. De photos et rien de plus. Des clichés volés, des clichés dérobés. D’autres beaucoup moins. Des instants éphémères, des épisodes dont elle ne tient pas réellement à se souvenir des détails. Ils sont tous une histoire sans lendemain, sauf le seul qui persiste à tout lui reprocher quand bien même il sait très bien qu’elle ne le supporte pas. “J’ai pas de conseils à recevoir d’un gars qui tombe amoureux des mauvaises personnes.” Elle elle fréquente les mauvaises, mais au moins elle ne passe pas des mois à pleurer leur absence ensuite. C’est déjà ça. Sûrement. Il n’a qu’à tomber amoureux d’autres personnes. Tout est de sa faute.
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Message(#) Sujet: Re: with ivory skin and eyes of emerald green (léolie #17) with ivory skin and eyes of emerald green (léolie #17) EmptyMer 23 Déc 2020 - 1:37


J'ai jamais été personne pour lui dire quoi faire. Je n'ai jamais été personne pour lui dire quoi porter, quoi poster, quoi dire. Jamais. Ce n'est pas mon rôle. Ca ne l'a jamais été. Je le comprends mieux encore lorsqu'elle repousse ma main. C'est la fin de la trêve. Elle n'aura duré qu'une poignée de minutes. Mais si elle se sentait seule, pourquoi est-ce que ce n'est pas moi, qu'elle a appelé ? Fallait-il qu'elle se rabatte sur l'autre idiot dont je ne connais même pas l'identité ? Je ne voulais pas lui dire les mots envoyés plus tôt. Je me suis senti contraint de le faire. « Je suis désolée que tu sois toujours aussi con. » Ha bon. Alors on va par là. Elle a de la chance d'avoir le popcorn, je le lui aurait envoyé à la figure, sinon. Je l'ai dépassée pour rejoindre le salon, que je trouve toujours aussi froid. Derrière l'une de ces portes, il y a la chambre que j'ai peinte avec Cian. Une chambre qu'elle n'utilise plus depuis un moment déjà. Je ne répondrai pas à sa pique, je suis déjà passé à autre chose.

Dans dix minutes, je serai parti. Venir n'était pas une bonne idée de toute façon, j'aurais dû le savoir rien qu'en lisant ses derniers messages. Et en voyant ses cheveux, encore humides. Elle a passé du temps avec ce type avant de me demander de venir. Il y a longtemps que je ne suis, pour Charlie, que le passe-temps dont elle a besoin quand ses conquêtes quittent le lit. « Je t’avais dit qu’il venait. Joue pas à celui qui est surpris. Lui au moins il me reproche pas de stupides photos. » « J'ai déjà dit que j'étais désolé, pour ça. Je vais pas ramper à tes pieds parce que t'es pas capable de réagir autrement que par la vengeance. » Elle a décidé de le faire venir après notre échange, pas vrai ? C'est comme ça que ça sonne, pour moi. Ou peut-être qu'elle a appelé chacun d'entre eux à la rescousse et peut-être aussi qu'il est le seul à avoir répondu présent. Je les emmerde tous, de toute façon. Même le père de ses gamins, qu'elle voit peut-être encore - ou pas. Ca non plus je n'en sais rien, puisqu'elle ne m'en parle pas.

Je tourne les talons, résolu à m'en aller. Ce début de discussion en annonce déjà la fin misérable et je sais que demain, c'est à tête reposée que nous pourrons reconnaître nos torts. Enfin, pas les miens, bien sûr. Je n'ai pas fauté en honnêteté et je n'ai pas encore perdu mon calme. « J’ai pas de conseils à recevoir d’un gars qui tombe amoureux des mauvaises personnes. » Ou peut-être est-ce déjà le moment de le perdre ? « Et moi j'ai pas de conseils à recevoir d'une gamine qui se fait cogner par un type, sauter par un autre et qui n'est pas capable d'assumer des gamins pas désirés. » Est-ce qu'elle a été là plus de deux minutes, quand j'avais besoin d'elle ? Je ne me suis rapproché d'elle que pour pouvoir planter mes yeux dans ceux de Charlie. Contrairement à elle, je n'avais jusque là pas envisagé d'attaquer avec des propos que je croyais derrière nous depuis un moment. Dommage. Noël, c'est la période idéale pour se remémorer de bons souvenirs, non ? « Tu sais que contrairement à toi, Molly elle a été là tout du long ? » Sauf les derniers temps, bien sûr. « Vraiment tout du long, je veux dire. Elle n'était pas occupée à se faire sauter par son patron, elle. » Ni à prendre des cachetons, ou de la cocaïne, ou que sais-je encore.
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Message(#) Sujet: Re: with ivory skin and eyes of emerald green (léolie #17) with ivory skin and eyes of emerald green (léolie #17) EmptyMer 23 Déc 2020 - 5:14


« J'ai déjà dit que j'étais désolé, pour ça. Je vais pas ramper à tes pieds parce que t'es pas capable de réagir autrement que par la vengeance. » Bla, bla, bla. pourquoi est ce qu’elle voudrait agir par vengeance, hein ? Ce n’est pas comme si cet homme n’avait connu qu’un seul instant ce qu’elle a toujours été prête à donner à Léo pour toujours. Giovanni n’a que des bribes d’elle, de son histoire, de sa vie. Oh, il connaît son lit et ses draps, bien sûr, mais tout s’arrête là. Elle ne lui montre que ce dont elle a envie et pour le reste, elle sait bien le cacher. Léo a toujours eu accès à toutes les parties et c’est sûrement pour cela qu’il est le seul à ne jamais avoir eu envie de plus, toujours plus. “Faire semblant de t’excuser pour mieux me reprocher des trucs ensuite c’est pas la bonne façon de faire.” Parce que finalement, cela n’a donc d’excuse que le nom. C’est un ‘oh désolé Charlie, par contre va manger tes morts’. Ouais, les mots ont été déformés et exagérés dans son esprit au passage. Oups.

A peine arrivé et voilà déjà le brun qui lui tourne le dos, prêt à s’en aller et la laisser avec ses misérables popcorn dans les bras en plus de tous les reproches que personne n’a pris le temps ni la peine de voiler. « Et moi j'ai pas de conseils à recevoir d'une gamine qui se fait cogner par un type, sauter par un autre et qui n'est pas capable d'assumer des gamins pas désirés. » Finalement, il aurait dû partir. Tourner les talons, la laisser dans un silence qu’elle déteste et qu’elle n’aurait pas eu le courage de combler avec la présence d’un autre. Tout aurait été préférable plutôt que d’entendre ces mots qu’elle ne sait que bien trop représentatifs de sa vie. Sans doute s’estime-t-elle heureuse qu’il n’ait pas préféré dire “sauter par un millier d’autres” - comme quoi elle arrive toujours à trouver une lueur même dans l’obscurité. En réalité, la seule chose de sombre entre eux, ce sont les prunelles de Léo. Pour peu, elle pourrait croire qu’elles vibrent sous le coup de la colère. La seule chose qui bouge chez les jeune femme est, par contre, la paume de sa main qu’elle amène avec violence contre la joue de son meilleur ami. C’est la seule façon qu’elle a de répondre à ses mots, incapable de trouver comment formuler les siens cette fois-ci. Ils sont tous les deux incapables de trouver une vie sentimentale stable, voilà au moins une chose qui les rénuit à ce niveau là. « Tu sais que contrairement à toi, Molly elle a été là tout du long ? » Elle aurait aimé être là, mais la place a été pourvue entre-temps. “Oui la parfaite petite Molly, ta femme de tes rêves. Ah non, pardon. Cela ne doit pas être tant le cas que ça si vous divorcez déjà.” Molly par ci, Molly par là. Qu’elle aille se faire voir, cette foutue poupée de porcelaine sur qui elle se voit rouler tous les matins, quand bien même Charlie n’a aucune voiture. Les rails du métro aussi feraient l’affaire, ceux du train encore plus. Les roues d’un vélo, pourquoi pas - celles de celui de Léo, ça serait ironique. « Vraiment tout du long, je veux dire. Elle n'était pas occupée à se faire sauter par son patron, elle. » Des reproches contre Giovanni, le voilà qui passe à Matt. S’il compte changer de cible masculine à chaque seconde, la liste risque d’être longue et il sera rapidement à court d’idées. Après tout, il faut beaucoup de personnes pour tenter de remplacer Léo. Jusqu’à aujourd’hui, même le pêle-mêle de tous ces visages reste encore insuffisant pour venir à bout de cette tâche. “Bien sûr, comme si elle était sagement restée à t’attendre tout ce temps. T’avais juste besoin d’elle pour les apparences, tu l’as jamais touchée.” Il ne l’a même sûrement jamais embrassé. Une plante verte, c’est ce à quoi on en revient encore et toujours. Ils devaient dormir chacun au bout du lit et trembler tels des feuilles lorsque leurs doigts ou leurs pieds en venaient à s’effleurer. Elle, elle doit encore rêver du jour où elle pourra nouer ses doigts autour de ceux de Léo : son très prochain ex-mari, son ami de jamais, sa connaissance de neuf mois, son colocataire à temps partiel et surtout, surtout, le gars qu’elle a intérêt à oublier si elle ne veut pas que Charlie s’en mêle personnelement. “Me compare pas à cette fille, t’as pas été foutu de l’aimer parce que t’étais pas heureux avec elle.” Il est heureux avec Charlie, elle en reste persuadée même s’ils préfèrent pour le moment encore se hurler dessus à grands coups de reproches. Elle, elle ne lui tenait pas tête. Elle ne rêvait de rien. Elle ne le contredisait pas. Elle ne représentait aucun challenge, aucun défi. Elle, elle est tout sauf ce dont il a besoin. “Et viens pas non plus me reprocher d’avoir couché avec d’autres personnes quand toi t’étais marié.” Elle ne pouvait pas être là parce que la place était prise, tant à ses côtés que dans son lit. Elle n’avait pas le droit de venir mettre à mal son équilibre, peu importe à quel point elle le détestait plus que tout. “J'ai pas besoin de toi pour avancer dans la vie. J'ai pas besoin de toi tout court, tout comme tu t'es très bien marié tout seul devant les caméras. Si tu voulais pas, t'avais qu'à refuser. Moi j'suis qu'une gamine qui sait que me taper des gens, après tout, t'aurais pas dû m'écouter.”  Et qui se fait taper par d'autres pour mieux avoir des enfants non désirés avec un dernier, selon ses propres dires qu'il n'a sûrement pas déjà oublié. Villanelle s'en souviendra pour deux dans tous les cas, éternellement incapable du moindre pardon. "J'étais pas là pour toi parce que tu l'étais pas pour moi non plus." A la seule différence que lui a gagné une femme, cette année. Charlie, elle, a même perdu ses deux enfants.
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Message(#) Sujet: Re: with ivory skin and eyes of emerald green (léolie #17) with ivory skin and eyes of emerald green (léolie #17) EmptyVen 1 Jan 2021 - 18:39


Et quand la gifle part, Léo ne bouge pas. Il sait que la sentence est méritée, amplement à la hauteur de ses mots à lui. Des mots qu'il regrette tout de suite mais qu'il est incapable de retirer, trop obnubilé par sa jalousie. Quand elle sera partie, il aura envie de s'arracher les yeux, ces yeux aveugles qui ne voient pas ce qu'il a sous le nez depuis des mois. Le voilà qui enchaîne encore, Molly étant désormais un prétexte de plus à la discorde. Elle est la meilleure arme contre les mots de Charlie et bien que Léo ne la connaisse que très mal par rapport à sa meilleure amie, il a au moins la présence d'esprit de lui attribuer une autre fonction que celle de sa femme : celle de remplaçante. Bien fausse, la remplaçante. Bien absente, bien éloignée de lui comme il s'est lui-même éloigné de Charlie. C'est lui, l'idiot de l'histoire. Il ne s'en rendra compte que lorsque sa meilleure amie sera partie. « Oui la parfaite petite Molly, ta femme de tes rêves. Ah non, pardon. Cela ne doit pas être tant le cas que ça si vous divorcez déjà. » « La femme de mes rêves que t'as choisi pour moi. T'étais bien contente de m'envoyer à l'autre bout du monde pour avoir le champ libre ici. » Il n'aurait voulu qu'elle, pour passer du temps chez lui après les rudes semaines qui ont précédé. Elle partira comme est partie Molly. Parce qu'elle partira, pas vrai ? Cette fois-ci, elle va partir. Cette fois-ci, Charlie et Léo ne survivront pas au naufrage.

« Bien sûr, comme si elle était sagement restée à t’attendre tout ce temps. T’avais juste besoin d’elle pour les apparences, tu l’as jamais touchée. » Et même ça, il n'en sait rien. Même à propos de ça, il ne sait pas. Léo ne connaît pas les endroits fréquentés par Molly, pas plus qu'il ne connaît ses amis. Il connaît encore moins son thé préféré, sa couleur favorite, il ne sait pas si elle préfère le popcorn sucré ou le popcorn salé. Comble du ridicule, il ne connaît même pas sa date de naissance et c'est à peine s'il a enregistré son numéro de téléphone. Ils vivent ensemble comme deux étrangers, l'un à côté de l'autre, sans jamais faire autre chose que manger du chocolat et s'occuper des chats qui habitent l'appartement. « Me compare pas à cette fille, t’as pas été foutu de l’aimer parce que t’étais pas heureux avec elle. » « T'étais tellement heureuse avec Enoch que t'as perdu la garde de vos enfants, c'est vrai, j'avais complètement oublié. » Ils tournent en boucle. C'est la même rengaine, seuls les cibles changent un peu. Le ton va croissant et bientôt les assiettes voleront peut-être en éclats. « Et viens pas non plus me reprocher d’avoir couché avec d’autres personnes quand toi t’étais marié. » Marié, et encore amoureux de quelqu'un d'autre.

« J'ai pas besoin de toi pour avancer dans la vie. J'ai pas besoin de toi tout court, tout comme tu t'es très bien marié tout seul devant les caméras. Si tu voulais pas, t'avais qu'à refuser. Moi j'suis qu'une gamine qui sait que me taper des gens, après tout, t'aurais pas dû m'écouter. » Lui, il a besoin d'elle. Depuis le premier soir, depuis les premières minutes, depuis les premiers obstacles traversés. Léo s'est arrêté de tourner comme un fauve en cage. Ses pupilles ne lâchent plus Charlie, quand ses épaules s'affaissent et qu'il reste pantois des mots qu'elle vient d'envoyer plus fort que la gifle précédente. Tout ça fait plus mal que tous les coups du monde, même ceux qui ont laissé des bleus invisibles pour les yeux. « J'étais pas là pour toi parce que tu l'étais pas pour moi non plus. » « J'aurais voulu que tu me laisses l'occasion d'être présent. Mais t'étais occupée avec d'autres. » Même si son esprit était ailleurs, encore un peu enfermé dans un atelier, quelque part en Australie.

« T'es bête de croire que je divorce de Molly juste parce qu'elle me soule. T'es bête de croire que tout ça, , c'est juste une crise pour des photos de merde. » Il n'y a bien que ces photos là qui le font réagir plus que de raison, qui font naître chez Léo un sentiment qu'il n'avait jusque là pas encore affronté en face. C'est elle dont il a besoin, même s'il n'est pas encore capable de le lui avouer les yeux dans les yeux. Tic tac - bientôt, il n'y aura plus de retour en arrière possible.
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Message(#) Sujet: Re: with ivory skin and eyes of emerald green (léolie #17) with ivory skin and eyes of emerald green (léolie #17) EmptyVen 1 Jan 2021 - 20:59


Du tout ils passent à rien, et voilà déjà que Charlie s’en veut de l’avoir frappé. Sa main la picote, sa joue se colore de rouge. Sur sa peau on peut déjà deviner la marque de ses doigts et elle voudrait simplement s’excuser jusqu’à ce que tout soit de nouveau revenu à la normale. Elle voudrait avoir une formule magique pour effacer toutes ses actions impulsives, lesquelles sont toujours de stupides erreurs. « La femme de mes rêves que t'as choisi pour moi. T'étais bien contente de m'envoyer à l'autre bout du monde pour avoir le champ libre ici. » Le champ libre pour se tourner et se retourner dans son lit en imaginant tout ce qu’il pouvait vivre, là-bas, loin d’elle et avec une inconnue, tous les deux en train de vivre la parfaite lune de miel ? Ce n’est pas juste. Ses propos n’ont pas lieu d’être et ses reproches encore moins, surtout pas alors que le seul désir de Charlie était de passer du temps auprès de son meilleur ami, lequel est et reste l’être qui compte le plus au monde, à ses yeux. “T’avais qu’à dire “non”. T’en as eu l’occasion un millier de fois.” Quand l’équipe de tournage l’a appelé, quand il est passé à l’interrogatoire une première fois, quand ils lui ont présenté sa femme. Il aurait pu se dérober un millier de fois et Charlie, elle, c’est bien ce sur quoi elle comptait. Il n’était pas supposé tout accepter. Rien ne s’est passé comme prévu et c’est bien pour cette raison qu’ils en sont là aujourd’hui, à se crier dessus sans raison.

Les reproches fusent en direction de Molly parce qu’elle au moins, personne n’en a réellement quelque chose à faire. Il ne cherche pas à la défendre et elle, elle ne cherche pas à la laisser en dehors de cette histoire et lui laisser ce titre de “dommage collatéral” qu’elle aurait pourtant largement mérité. Si elle a épousé son meilleur ami, elle n’a qu’à en assumer les conséquences et Charlie continuera à la détester, qu’elle soit présente ou non. « T'étais tellement heureuse avec Enoch que t'as perdu la garde de vos enfants, c'est vrai, j'avais complètement oublié. » Sa vision se brouille parce qu’elle se sent soudainement infiniment triste qu’il puisse penser une chose pareil alors qu’Enoch n’a été qu’un homme de plus dans sa vie. Il fait partie de la liste bien - trop - longue de tous ceux et celles qu’elle a un jour cru aimer avant de finalement se rendre compte qu’il n’en était rien parce qu’ils ne lui arrivaient même jamais à la cheville. La seule différence est qu’avec Enoch, deux enfants sont nés de leur nuit d’ivresse et qu’elle ne peut pas le gommer de son existence comme s’il n’avait finalement jamais partagé sa vie. Ce n’est pas faute de le vouloir, pourtant. La blonde ne répond rien, trop désarçonnée pour pouvoir à la fois lutter pour garder la face et tenter de répondre à ses attaques en même temps.

C’est faux. Elle ment, elle ne sait faire que ça. Elle a besoin de lui. Elle a tellement besoin de lui qu’elle ne sait pas comment le lui dire parce qu’elle est terrifiée à l’idée qu’il panique et s’enfuit. Elle préfère vivre par procuration plutôt que le voir s’éloigner, sans billet de retour cette fois-ci. Même une lune de miel avec une autre n’est pas si horrible, en comparaison. « J'aurais voulu que tu me laisses l'occasion d'être présent. Mais t'étais occupée avec d'autres. » La blonde descend enfin de ses grands chevaux alors que chaque fibre de son corps hurle qu’elle ne souhaite que ça, qu’il soit présent. Elle n’a pas besoin qu’on lui susurre des mots doux, elle a simplement besoin de lui. Juste lui. “Je voulais pas être seule.” Il n’y a déjà plus de cris et bien au contraire, la jeune mère ne sait plus que murmurer ces mots. Elle a peur du noir, elle a peur de la solitude. Elle préférait quémander la présence de cent personnes différentes pour cent soirs plutôt que de l’ennuyer, lui, le seul qui compte. “T’avais l’air heureux, je voulais pas m’en mêler.” Elle ne voulait pas briser cette harmonie, surtout. Les apparences lui allaient bien, c’était mieux comme ça.

Si elle a baissé le ton, force est de constater qu’elle est la seule, pourtant. « T'es bête de croire que je divorce de Molly juste parce qu'elle me soûle. T'es bête de croire que tout ça, , c'est juste une crise pour des photos de merde. » Elle est bête, ouais, elle pense qu’il l’a assez répété pour que ce soit désormais ancré dans son petit cerveau de blonde écervelée. Cette fois-ci, elle n’a pourtant pas la force de s’énerver contre ses paroles et encore moins contre lui. “Dis-le.” Elle, elle l’a déjà dit à bien trop de personnes déjà. Elle, elle a besoin de savoir qu’ils sont enfin sur la même longueur d’onde à ce sujet parce qu’ils en ont terriblement besoin, en témoigne sa voix emplie de trémolos. “Dis-le sinon c’est moi qui le dit.” La comédie a déjà bien trop durée.
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Message(#) Sujet: Re: with ivory skin and eyes of emerald green (léolie #17) with ivory skin and eyes of emerald green (léolie #17) EmptyDim 3 Jan 2021 - 2:16


C'est toujours la même histoire, entre eux. Cette fois-ci, pourtant, le popcorn ne sauvera pas la soirée. Rien ne sauvera la soirée d'ailleurs, pas après les mots échangés. Léo se souviendra toujours de la gifle. Il aura terminé l'année comme il l'aura commencée; sous des coups plus ou moins mérités. « Je voulais pas être seule. » Probablement se serait-il enfui, de toute façon. Léo n'a fait que ça de toute sa petite vie, sauf lorsque Charlie était dans les parages. Il n'a jamais fui ses bras, il n'a jamais fui son entourage - sauf cette année, visiblement. Il était là pour courir dans les couloirs de l'hôpital le jour de son accouchement, c'est probablement la dernière fois qu'il a couru auprès d'elle. La suite des évènements n'a été que trop chaotique, peuplée de manques et du vide, de dinosaures peints sur des murs et de "je devrais l'appeler" sans jamais mettre des actions derrière les idées. Pauvres, pauvres petits oiseaux incapables de communiquer.

Mais elle ne voulait pas être seule. C'est seule qu'elle a passé ces derniers mois, à l'entendre. Léo aussi au final, même si Molly faisait aussi face dans la tempête. Maintenant qu'il a les idées claires, maintenant qu'il a le cœur en place dans la poitrine et pas ailleurs, Léo est à nouveau capable de ne pas considérer la fuite à l'approche de sa meilleure amie, qu'il tient pourtant responsable, en cet instant, de tous les maux de la planète Terre. « T’avais l’air heureux, je voulais pas m’en mêler. » Jamais aussi heureux qu'avec elle dans les parages, c'était déjà vrai quand Clément n'était qu'un pot de colle et que là aussi, il semblait heureux. Le mot clef de l'histoire, c'est justement le verbe "sembler". Il n'a jamais été aussi significatif qu'aujourd'hui et il aura fallu à Léo une bonne poignée de mois pour se rendre compte qu'il n'a pas eu le regard fixé au bon endroit, pas jusqu'ici. Voilà probablement ce qui provoque ce sentiment qui le dévore de l'intérieur, quand il pose ses yeux sur les photos des autres, des photos prises comme des trophées, des moments volés qu'il aurait voulu passer aux côtés de Charlie. Lui et personne d'autre. Comme l'égoïste qu'il n'a jamais été, pas dans ses relations.

Pas jusqu'à maintenant. « Dis-le. » Pas d'attaches, c'était la promesse faite au creux de la nuit, la première fois. Rien pour les retenir l'un à l'autre, pas comme ça. Léo n'en a jamais voulu dans sa vie, lui que le mot "paire" fait frémir d'horreur. Il se sait libre, se veut libre.

« Dis-le sinon c’est moi qui le dit. »

Les promesses sont faites pour être brisées. S'il ne lui dit rien, c'est probablement parce qu'il est trop occupé à s'avancer pour pouvoir l'embrasser. Le baiser n'a rien en commun avec tous les autres qu'ils se sont échangés, pour rire, pour voir, parce que l'occasion s'y prêtait. Celui là est donné sincèrement, avec toute sa signification la plus primaire et la plus juste. Léo ne dira rien parce que s'il se sait libre, il ne sait pas l'être sans elle - ou plutôt, il ne veut plus l'être sans elle. Il ne l'a jamais été qu'avec elle. « J'ai plus du tout envie d'être ton meilleur ami. » Du bout des doigts, le brun éprouve les mèches de cheveux de Charlie. Si le geste n'est pas maladroit, il est pourtant exécuté avec un peu de timidité. Pour autant, Léo n'a plus lâché Charlie des yeux. Les photos n'ont plus d'importance, pas plus que le reste. Les voilà encore à se rencontrer dans la nuit, comme la première fois. Quelque chose a changé, pourtant. Oh qu'ils sont simples et évidents, les mots suivants. Simples mais effrayants, juste ce qu'il faut pour les rendre vrais - pour les rendre vivants. « Je t'aime. »
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Message(#) Sujet: Re: with ivory skin and eyes of emerald green (léolie #17) with ivory skin and eyes of emerald green (léolie #17) EmptyMar 5 Jan 2021 - 17:55


Les pupilles de Charlie tremblent sous le coup de l’émotion alors qu’elle devine déjà toute l’importance qu’a cet instant dans sa vie. Ce n’est pas une dispute de plus sans aucune importance, ce ne sont pas des reproches jetés au hasard simplement pour se sentir vivre. Il s’agit de plus parce qu’il s’agit de Léo, mais il s’agit de plus encore plus que c’est d’eux dont il est question, non plus en tant que deux personnes séparées mais d’un véritable duo. Un duo qui s’embrasse comme d’autres devant l’autel, d’autres qui rêvent d’une vie à deux et d’autres encore qui se rappellent à quel point ils s’aiment, par les gestes ou par les mots. Ils s’embrassent comme un duo d’amoureux, justement, parce qu’aujourd’hui les barrières sont assez tombées pour qu’ils se l’autorisent. « J'ai plus du tout envie d'être ton meilleur ami. » Les masques tombent et celui de la blonde a loin d’être été capable de s’imposer dans cette lutte qui n’en a que le nom. Ses yeux cherchent les siens alors qu’elle refuse égoïstement de faire le moindre pas en arrière pour les laisser respirer moindrement. Ils ont passé trop de temps loin de l’autre et même lorsqu’elle était devenue sa colocataire officieuse, ce n’était pas assez. Cela n’a jamais été assez parce qu’être les meilleurs amis qui soient n’était pas suffisant. Il est et restera son ami le plus précieux, cela va de soi, mais cela ne signifie pas pour autant qu’il ne peut pas avoir d’autres rôles. « Je t'aime. » Charlie souffle doucement en même temps que son cœur s’emballe, comme si on lui disait ces quelques mots pour la première fois. De la bouche d’autrui, ils n’avaient jamais eu tant d’impact. “T’es stupide, Léo.” S’ils avaient été dans un film romantique, elle l’aurait embrassé en retour en lui soulignant mille fois ô combien elle l’aime aussi. Ce n’aurait pas été un mensonge, mais ç’aurait été mal connaître les deux amis. “Pourquoi tu me l’as pas dit avant ?” Ses paroles n’ont aucune force, autant que son agacement n’existe pas, sa colère encore moins. La blonde est simplement désolée d’avoir perdu des mois si ce ne sont des années à jouer un rôle qui n’était pas le bon. Il ne lui a jamais dit ces mots, pas comme ça, pas dans ce sens, pas pour l’apaiser après lui avoir dérobé la dernière poignée de popcorns. Elle, en retour, a fait part de ses sentiments pour Léo à de bien trop nombreuses personnes pour que ce soit même raisonnable. Les autres diront sûrement que la vérité crevait les yeux et qu’ils l’avaient vu au fond de ses iris.

Allant contre ses propres paroles, la jeune femme préfère plutôt venir se blottir contre le brun en même temps qu’elle passe ses mains autour de lui. Son visage trouve refuge contre son torse et ses yeux dans le vide font tout sauf se repasser les dernières minutes de leur discussion. Elle ne veut pas le perdre pour des mots. Elle ne veut pas le perdre pour rien au monde parce qu’elle serait prête à tout pour lui, même à se mettre en retrait et vivre une vie dont elle ne veut pas. “Tu me manques.” Et Charlie l’aime bien trop pour se contenter de lui dire de tels mots.
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Message(#) Sujet: Re: with ivory skin and eyes of emerald green (léolie #17) with ivory skin and eyes of emerald green (léolie #17) EmptyMar 12 Jan 2021 - 16:13


« T’es stupide, Léo. » C'est pareil qu'un "je t'aime", non ? C'est synonyme, similaire, c'est pareil puisqu'elle ne bouge pas. Puisqu'elle ne s'enfuit pas. Léo ne s'enfuit pas non plus, il n'a pas d'air pour s'enfuir en courant dans les poumons. Il n'irait probablement pas bien loin et il n'en a de toute façon pas envie, pas alors que ses doigts ont timidement retrouvé les cheveux de Charlie. Pas alors qu'elle est assez proche pour qu'il ose, encore, cueillir ses lèvres d'un baiser. Mais il est stupide, Léo, alors il attend le prochain coup de bâton attentivement, comme si on lui donnait une liste de course à retenir de tête. Il attend, concentré au possible, qu'elle se tire de son côté. Il attend la gifle, peut-être, qui ne vient pas et ne viendra donc jamais. « Pourquoi tu me l’as pas dit avant ? » Parce qu'il est stupide, Léo, et un peu aveugle aussi. Parce que ses yeux ont capté la lumière d'un autre quand il n'y a qu'elle il avait vraiment envie de côtoyer. Il n'y a qu'avec elle que le temps perdu mérite d'être retrouvé.

Il ne l'a pas dit avant parce qu'il n'était pas en capacité de le faire, alors que ces si petits mots auraient pu résoudre cette situation dans laquelle ils se trouvent depuis trop longtemps. Aujourd'hui, le point de non-retour est atteint, pas vite mais fort. Pour autant, cela n'effraie pas le jeune homme. Lui qui, autrefois, aurait probablement pris ses jambes à son cou, se sent étrangement serein et délesté d'un poids énorme qui occluait sa poitrine. Lorsque Charlie se blottit contre lui, tout fait à nouveau sens. Les bras de Léo trouvent naturellement leur place, entourant la jeune femme comme ils n'ont plus eu l'occasion de le faire ces derniers temps. « Tu me manques. » Elle lui manque terriblement à lui aussi. Elle lui manque à tous les instants, surtout le matin quand il trouve les pots de confitures pleins et l'appartement bien rangé, quand le canapé est vide et que l'est tout l'appartement, toute la vie en général. Elle lui manque partout, tout le temps et elle lui manque surtout maintenant, alors qu'il appréhende déjà de la quitter pour la nuit.

Peut-être ne devrait-il pas la quitter, pas tout de suite. Rien ne urge. Lorsque Léo s'écarte légèrement de Charlie, ce n'est que pour essayer de capter son regard. « Épouse-moi. » C'est la première chose qui lui vient à l'esprit. Lui reviennent ensuite ces textos, qu'il a dû envoyer un soir en étant ivre, une demande en mariage pour Charlie - mais seulement s'ils atteignaient la trentaine en étant célibataires, quelque chose comme ça. Désormais, ça n'a plus rien d'une blague. Léo est tout aussi sérieux lorsqu'il se lance à nouveau, le souffle un peu court. « J'ai plus envie qu'on se manque. C'est avec toi que je veux être. » Depuis le début. Aujourd'hui, leur relation prendra peut-être une forme différente mais tant qu'il est avec Charlie, Léo va bien. Ils vont bien. « Épouse-moi, Charlie Villanelle. » Ce n'est pas vraiment dans ce sens là que fonctionne la demande en mariage, mais qui lui en voudra, lorsque le sérieux de son visage laisse doucement place à un sourire entendu. Entendu et amoureux.
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Message(#) Sujet: Re: with ivory skin and eyes of emerald green (léolie #17) with ivory skin and eyes of emerald green (léolie #17) EmptyLun 1 Fév 2021 - 1:28


Ils sont d’accord sur bien des sujets mais un en particulier : être en couple, c’est nul. Être en couple, c’est s’enfermer soi-même dans une routine avec la même personne jusqu’à la fin des temps et à leur yeux, cela n’a jamais rien eu d’attirant. Charlie a collectionné les relations tampons et autres partenaires de quelques jours ou semaines parce qu’aucun n’était le bon et qu’ils étaient encore moins suffisants. Elle prenait ce qu’elle pouvait avoir et ce à quoi elle avait accès quand Léo, lui, a toujours été intouchable. Elle l’aime bien trop pour pouvoir prendre le risque de le perdre et lui dire qu’elle cherchait à s’engager aurait été se condamner. Si elle avait su qu’une version de ces confessions amoureuses existait dans laquelle Léo se contente de l’embrasser et la prendre dans ses bras alors, à son tour, elle n’aurait jamais attendu aussi longtemps avant de lui faire comprendre ses sentiments. « Épouse-moi. » Elle a longtemps cru être la plus téméraire des deux mais ce soir, son meilleur ami semble bien décidé à lui prouver qu’elle a tort sur plus ou moins tous les sujets qui soient. Intriguée et prise de court, elle relève ses yeux en sa direction pour être certaine qu’il est sérieux et qu’il pense ce qu’il dit. Après cela, il n’y aura plus de retour en arrière possible parce que jamais ô grand jamais elle ne voudra signer aucun papier de divorce. Ils avaient promis de se marier à trente ans, ils n’ont fait que prendre un peu d’avance. De deux être à jamais terrifiés de l’engagement, les voilà qui vont se jurer amour et fidélité jusque dans la mort.

Le fait qu’il soit déjà marié n’a aucune importance. Des papiers de divorce avec une inconnue, ça sera vite signé, non ? Ce n’est pas comme si elle avait la moindre sorte d’importance pour qui que ce soit. Charlie l’aidera même à déménager toutes les affaires qu’il lui reste encore chez son ex-mari, parce qu’elle n’est tout de même pas un monstre et qu’elle le fera avec plaisir. « J'ai plus envie qu'on se manque. C'est avec toi que je veux être. » Ils ont encore tout à construire et une vie à aménager mais ils peuvent au moins être d’accord sur ça. Charlie, elle, voudra simplement passer chaque seconde de sa vie à ses côtés mais sans doute sera-t-il capable de s’y faire, lui qui a pourtant toujours été un électron libre. Elle aussi. Mais pas quand ça concerne Léo, son Léo, son précieux meilleur ami et désormais fiancé. Une bague irait bien sur son annulaire. Elle y serait à sa place, tout comme l’est Charlie qui refuse de faire le moindre pas en arrière et s’accroche encore aux doigts du brun. Sans doute craint-elle un peu trop que si elle perd le contact, elle va se retrouver à se réveiller seule dans un lit trop grand, après avoir fait un rêve qui ne devrait pas en être un. « Épouse-moi, Charlie Villanelle. » Est ce que Charlie racontera à qui veut bien l’entendre qu’elle a été demandée en mariage après avoir posté des dizaines de photos de ses histoires d’un soir sur internet ? Oh oui, sans aucun doute. Elle le fera avec un éternel sourire au coin des lèvres, tant amusée par la chose que émue des mots qu’il prononce, enfin, après tant d’années à jouer au crève-coeur jeu du chat et de la souris. “C’est supposé être une question.” Il est supposé dire “veux-tu m’épouser ?” et non en faire un ordre. Pourtant, le peu de reproches de la jeune femme - lesquels n’en sont absolument pas - sont chassés par son immense sourire et ses yeux brillants. Ses lèvres viennent encore une fois trouver celles de Léo, doucement, en même temps qu’elle garde une main posée contre son cou. “Et moi, je suis supposée dire “oui, je le veux”.” A peine a-t-elle le temps de parler qu’elle l’embrasse à nouveau. Tout est différent, maintenant, et si ce n’est pas la première fois qu’ils partagent un baiser, c’est la première fois qu’ils en partagent un comme ça. “Mais ça ferait vraiment trop vieux jeu, quand même.” Pourtant oui, elle le veut. Elle veut l’épouser et ne plus jamais ressentir le manque de sa présence à ses côtés. "Je t'aime aussi."
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