« Non c’est la suite des cadeaux de Noel ! » “Ce Noël était différent.” S’il savait combien de fois j’ai rêvé de dire à sa mère que ça allait, qu’on était toujours ensemble et que je l’aimais plus que tout. Mais on a dû changer, on a dû évoluer et je me concentre à mettre toutes mes forces pour trouver un réel équilibre dans cette relation qu’on construit jour après jour. Mais ce soir je n’ai pas envie de tout ça, je veux juste être avec lui sans avoir besoin de réfléchir, sans avoir besoin de m’empêcher de le prendre dans mes bras quand j’en ai envie. « Oui, elle est hyper bien faite en plus, celui qui l’a dessinée a beaucoup de talent ! » “T’en dessineras des comme ça un jour toi aussi.” Et je serai la première personne à observer et à visiter ses œuvres d’art.

Je passe un beau moment avec les chiens, et je finis par m’étaler sur le canapé. « Tu veux que je te prête un t-shirt et un jogging ? Ils vont être trois fois trop grands pour toi. » Je déglutis, cette soirée n’est qu’un enchaînement de mauvaises idées. “J’ai le droit de choisir ?” Mes yeux pétillent, je vais porter ses vêtements, ça fait bien trop longtemps que ça n’est pas arrivé à mon goût. « Oui un petit burger et des frites. J’ai pas très faim. » Je fronce le nez, je vais donc manger l’équivalent de trois fois mon poids en nourriture et ça me fait rire. « Tu veux boire quelque chose ? » Je me lève pour le rejoindre, et lui prendre sa bière des mains. “Je veux ça !” J’en bois une longue gorgée. “C’est dégueu ça.” Je retiens un haut le coeur, j’ai peut-être vraiment abusé ce soir. Je m’installe, je mange des burgers et ce qui se trouve dans les sachets. Il se passe quelque temps avant que je ne demande ce qu’on pouvait faire. « Tu veux qu’on se regarde un film ? Il y en a un qui te dit ? » “Tu sais très bien quel genre de film j’aime regarder.” je me lève et me rapproche de lui pour passer mes bras autour de lui. “Ou on peut juste rester comme ça jusqu’à ce qu’on soit trop fatigués pour rester debout.”

« «Ce Noel était différent. » Je ne dis rien, parce qu’il n’y a rien à dire. Évidemment que ce Noel était différent. C’était étrange de l’avoir passé ensemble mais sans cette fois être ensembles. Mes parents auraient sans doute voulu qu’on reste ensemble elle et moi pour la « bonne influence » qu’elle avait sur moi disait-il. Si seulement ils savaient tout ce que je lui avais fait subir, toutes les promesses brisées encore et encore.

On arrive devant la maison et je ne peux m’empêcher de partager mon admiration pour la bâtisse. “T’en dessineras des comme ça un jour toi aussi. » Je souris et sans savoir pourquoi je te dis ça je laisse les mots s’échapper. « Peut être que je te dessinerai la tienne de maison. » J’aimerais dire la nôtre. Peut être que ca aurait pu un rêve que j’aurais pu avoir. Dessiner notre maison. Si seulement j’avais pris plus au sérieux notre relation. Si seulement j’avais arrêté de fuir en détruisant tout sur mon passage. On finit par s’installer sur le canapé et je lui propose des vêtements plus confortables comme elle est déçue de ne pas avoir de pyjama. « J’ai le droit de choisir ? » Je la regarde et je regrette déjà d’avoir proposé, l’imaginer dans mes habits ne fait que m’imaginer lui enlever cette robe légère et je déglutis, chassant les pensées de mon esprit. « Oui tu pourras choisir. » J’évite son regard, sortant du sachet mon burger avant de me lever pour aller chercher à boire. Elle me suit, me piquant ma bière des mains sans que je n’ai le temps de protester. « Je veux ça ! » « Mais… » Pas le temps de protester qu’elle en a déjà bu une gorgée. « C’est dégueu ça. » Je ris. « Bah oui c’est trop amer pour toi ! Je pensais plus de l’eau pour toi en l’occurrence ou un soda… » Je propose, conscient qu’elle avait déjà bien bu. On s’assoit et on se met à manger. J’ai l’impression d’avoir un petit ours en face de moi prêt à tout dévorer. Je bois plus que je ne mange, comme toujours. Je lui propose de regarder un film. « Tu sais très bien quel genre de film j’aime regarder. » Je me lève pour aller chercher mon paquet de cigarette, grognant en revenant « Tu vas me faire regarder une comédie romantique c’est ça ? » Je roule des yeux mais je n’ai pas le temps de réagir qu’elle s’est levée pour passer les bras autour de mon cou. “Ou on peut juste rester comme ça jusqu’à ce qu’on soit trop fatigués pour rester debout.” Mon cœur loupe un battement mon visage trop proche du sien. « Ca pourrait être long tu sais à quel point j’aime les défis. » Mes mains instinctivement se sont posées sur ses hanches pour la stabiliser, mon regard dans le sien. Je me force pourtant à me dégager de son étreinte, me raclant la gorge pour reculer de quelques pas, la fuyant. « Hmh… Tu veux peut-être te changer déjà ? »

« Peut être que je te dessinerai la tienne de maison. » Je déglutis, j’aurais aimé qu’il dise la nôtre, parce que c’est comme ça que ça aurait dû finir. Ca aurait dû être nous deux dans une belle maison qu’il aurait dessiné. Pourquoi est ce qu’on a décidé de tout gâcher de cette manière ? Et ce soir, je m’en veux d’avoir rompu, je m’en veux de ne pas avoir été capable d’accepter une fois de plus qu’il me brise le coeur en mille morceaux. J’ai juste envie d’oublier tout ce qui s’est passé ces derniers mois. Je n’ai pas envie d’une maison ou je vivrai seule, je n’ai pas envie de cette vie où je ne peux compter sur personne.

Il me propose de prendre ses vêtements, et jamais je ne dirai non. J’en ai besoin ce soir, comme si rien n’avait changé. Comme si on était pas aussi brisés l’un que l’autre.« Oui tu pourras choisir. » Je sauterais presque de joie à l’idée qu’il me laisse faire. “Je crois que je sais déjà.” J’ai toujours adoré porter le tee-shirt qu’il avait mis la journée, mais je garde le suspens encore un peu. J’ai bien trop faim pour aller me changer tout de suite. Je mange et il m’observe de loin, je sais qu’il est mal à l’aise, mais mon ton d’alcoolémie trouve ça drôle et touchant. « Mais… » J’ai volé sa bière et il n’a rien fait pour m’en empêcher. Pourtant, le goût de la bière est affreux. . « Bah oui c’est trop amer pour toi ! Je pensais plus de l’eau pour toi en l’occurrence ou un soda… » “T’es pas drôle.” Je pince les lèvres, je sais qu’il prend soin de moi et je le trouve de plus en plus mignon ce soir. Il s’en va pour récupérer ses cigarettes et je finis de manger. « Tu vas me faire regarder une comédie romantique c’est ça ? » Je pouffe de rire en revenant vers lui. “Je suis sûre que t’adores ça !” Je hoche la tête, les yeux brillants à cause de l’alcool qui parcourt encore mes veines et contrôle chacun de mes gestes. « Ca pourrait être long tu sais à quel point j’aime les défis. » “C’est la seule chose que t’aimes ?” Les mots glissent à travers mes lèvres sans que je n’y réfléchisse et je ris en le voyant qui s’éloigne. Il me fuit, il résiste, et je ne pensais pas qu’il y arriverait vraiment un jour.

« Hmh… Tu veux peut-être te changer déjà ? » Il change de sujet, mais il choisit sûrement le pire. “Je veux ton tee-shirt que t’avais aujourd’hui.” Et qu’il porte encore maintenant. Je m’assois en tailleur sur le canapé, en attendant qu’il se décide à enlever son haut pour me le donner. Je le vois son regard. “Quoi ? T’as dit que tu faisais tout ce que je veux non ?”

J’aurais pu dire notre maison il y a un temps. Sauf que je n’avais jamais su imaginer un futur pour nous, comme si j’avais toujours été conscient que je fuirais avant, détruisant tout sur mon passage, peu importe les conséquences. Bien sûr parfois l’écho de ce rêve avait fait le chemin dans mes pensées.

« Je crois que je sais déjà. » Je ne dis rien, et lorsque je reviens avec ma bière elle m’en pique m’arrachant un sourire quand elle n’aime pas ça. Évidemment. « T’es pas drôle. » Non je ne suis pas drôle, je suis même bien plus raisonnable qu’en temps normal. Je lui ramène un verre d’eau. On parle du film qu’on va regarder et je le sens ça va être une comédie romantique. « Je suis sûre que t’adores ça ! » Je pouffe de rire, elle n’a pas tout à fait tort.

Ses mains sont autour de mon cou, son corps trop proche de moi et instinctivement, mes mains se sont posées sur ses hanches pour la stabiliser, elle dont le rire l’a fait un peut chanceler. Évidemment qu’on pourrait rester debout à se regarder dans le blanc des yeux. Elle sait que j’aime les défis. « C’est la seule chose que t’aimes ? » Je déglutis bruyamment. Parce qu’elle est tout sauf sobre, parce qu’elle ne pense pas ce qu’elle dit, parce qu’elle essaye de me tenter. Instinctivement mon regard se pose sur ses lèvres. J’ai envie de lui dire que je l’aime parce que je l’aimerais toujours un peu. J’ai envie de dire que j’aime le goût de ses lèvres, le parfum de ses cheveux, la douceur de sa peau. « Non c’est pas tout ce que j’aime. » Je dis dans un murmure avant de pourtant m’éloigner, de la fuir, avant de craquer et de le regretter.

Je change de sujet et je trouve le pire, regrettant dès l’instant où je lui demande si elle veut se changer. « Je veux ton tee-shirt que t’avais aujourd’hui. » Je bug parce que c’est celui que je porte. Elle est assise en tailleur sur le canapé à présent et attend que je le lui donne. “Quoi ? T’as dit que tu faisais tout ce que je veux non ?” Je roule des yeux avec un petit sourire, jamais je n’aurais dû dire ça. « T’auras ma mort Molly Oakheart. Tu sais que j’en ai plein d’autres des t-shirts ? » Je lui rappelle avant de capituler, passant le t-shirt par-dessus ma tête pour le lui donner. « Je vais te chercher un pantalon si tu veux? Je vais te laisser pour te changer. » J’annonce résolu trouvant une motivation qui sort de nulle part. Pourtant j’ai le sentiment qu’elle ne va pas me laisser partir de la pièce si facilement.

Je suis encore complètement à l’ouest. L’alcool continue de couler dans mes veines et j’ai envie de m’amuser, j’ai envie de jouer avec lui et de voir où il en est. S’il est capable de résister et d’être fort même quand c’est moi qui le cherche. Il est beau, encore plus quand je suis alcoolisée. « Non c’est pas tout ce que j’aime. » Je l’ai entendu la phrase avant qu’il ne s’éloigne. Je pince les lèvres et je ne retiens pas mon sourire. Je ne sais pas vraiment ce qu’il aime, je n’en suis pas certaine. Il n’en dira pas plus, alors je le laisse s’éloigner.

« T’auras ma mort Molly Oakheart. Tu sais que j’en ai plein d’autres des t-shirts ? » Il enlève son tee-shirt et je ne me retiens pas de le regarder. Il est bien mieux sans son tee-shirt. “C’est celui-là mon préféré.” Je hausse les épaules et je reste sur le canapé, tenant son (mon) haut entre mes mains. « Je vais te chercher un pantalon si tu veux? Je vais te laisser pour te changer. » “Non je vais rester en tee-shirt.” Je suis malicieuse, et je sais ce que je veux ce soir, il n’a qu’à craquer avec moi, et cette fois, on sera deux. “Pourquoi tu veux me laisser ?” Je me lève et ma robe passe au-dessus de ma tête. “C’est pas comme si tu voyais ça pour la première fois.” Je souris, je n’ai jamais été aussi joueuse. Ma robe est enlevée et je laisse planer ce moment avant de mettre son tee-shirt à lui. Il n’a pas eu le temps de s’éloigner et j’en suis ravie. J’attrape sa main et le ramène une fois de plus vers moi, il est sans tee-shirt, et je n’ai pas de pantalon. Comment cette soirée pourrait mieux s’annoncer ? “Alors ? Le film ?” Je me fiche du film, j’ai juste envie qu’il ne soit pas plus loin de moi que maintenant. “T’as deux engagements à tenir ce soir.” Mes mains glissent le long de ses bras. “Tu dois pas me laisser seule, et tu dois faire tout ce que je veux.” Je lui lance un clin d’oeil, et je sais qu’il comprend très bien ce que je cherche et ce qu’il est en train de se passer.

Je sens son regard parcourir ma peau. « C’est celui-là mon préféré. » Évidemment que c’est celui-là son préféré.  C’est celui qui implique que je me déshabille devant elle. Je sais que c’est simplement l’alcool, qu’elle ne veut plus de moi, plus vraiment et pourtant je me prends à espérer.  Je lui propose de partir lui chercher un pantalon, de quitter la pièce pour qu’elle puisse se changer tranquillement. C’est aussi une façon pour moi de reprendre ma respiration. « Non je vais rester en tee-shirt. » Mon regard se plante dans le sien si malicieux.   Mes pupilles se dilatent sans même m’en rendre compte. « Pourquoi tu veux me laisser ? » Parce que ce n’est pas une bonne idée ? Les mots ne sortent pas de mes lèvres, je me contente de la regarder alors qu’elle enlève sa robe. Pendant ce court moment où elle est en sous-vêtement, je n’ai qu’une envie, craquer, traverser la pièce et l’embrasser peu importe les conséquences. « C’est pas comme si tu voyais ça pour la première fois. » Elle est joueuse Molly et pour la première fois j’ai l’impression que c’est moi la souris. Je déglutis. « Tu me rends pas la vie facile là Mo’ » Je murmure, passant une main sur ma nuque gêné, presque soulagé qu’elle mette au moins le t-shirt, même si à présent Molly habillée d’une robe légère est passée à une Molly encore moins habillée, ses jambes entièrement dévoilées. Elle m’attrape la main, m’attirant vers elle et ma mâchoire se serre. « Alors ? Le film ? » J’ai un mal fou à me concentrer à garder mon regard dans le sien et à ne pas le laisser dériver ailleurs. « Je sais pas… Love Actually ? » Je propose, incapable de réfléchir. « T’as deux engagements à tenir ce soir. Tu dois pas me laisser seule, et tu dois faire tout ce que je veux.” Je déglutis bruyamment, ma peau frisonne sous ses doigts. Mon visage s’approche du sien instinctivement, mes lèvres réclamant les siennes et pourtant de nouveau je me force à m’éloigner, faire trois pas en arrière, me donner une claque mentale. « C’est pas un bonne idée. » Je murmure. Je m’assois sur le canapé, tentant de détourner l’attention. « On lance le film ? » Je bois une longue gorgée de ma bière dans l’espoir de me calmer.

Je n’ai jamais été comme ça, jamais aussi confiante ni aussi joueuse. Je ne sais pas s’il aime ça, mais moi j’aime cet état. J’aime être capable d’être aussi sûre de moi face à lui. « Tu me rends pas la vie facile là Mo’ » “T’aimes pas la nouvelle Molly ?” Celle qui se sent capable de tester sa résistance alors qu’elle lui a demandé des dizaines de fois de ne pas craquer. Mais ce soir c’est différent, parce qu’il me manque, et que j’ai besoin de me changer les idées avec lui. Il est le seul avec qui j’ai envie d’être, et j’aurai tout le temps de regretter plus tard, quand on cherchera encore à être des amis alors que ça semble presque impossible à cet instant.

Ma voix est bien plus suave, bien plus séductrice quand je me rapproche de lui pour une énième tentative. « Je sais pas… Love Actually ? » “Mhmh…” Je me fiche du film, on ne le finira pas de toute façon. Je sais qu’il va me suivre, il en a besoin lui aussi. On a besoin l’un de l’autre. « C’est pas un bonne idée. » “Et alors ?” Il a compris ce que je cherche, et je suis ravie de voir quel effet je suis capable de lui faire. « On lance le film ? » “Lance le…” Je le regarde paniquer, jouer avec la télécommande et je ne retiens pas mes dents qui mordent ma lèvre inférieure un long moment. Je m’assois à côté de lui et je passe mes jambes par dessus les siennes comme je le fais toujours. Des habitudes que je n’ai pas envie de perdre ou d’éviter ce soir. Il lance le film mais je ne m’y intéresse pas, c’est seulement un bruit de fond. “T’es beau comme ça.” Et son tee-shirt a son odeur, je me dis que je pourrais peut-être le voler pour le ramener chez moi. Je passe une jambe de chaque côté de ses cuisses, laissant remonter un peu plus le haut. “Tu veux pas de moi ce soir ?” Je bouderais presque, et je sais qu’il essaie juste de ne pas me faire de mal, mais cette fois, c’est moi qui ai envie de le pousser à bout, moi qui ai envie de suivre mes désirs. “C’est juste une soirée… y’en a des tas des ex qui recraquent et qui recouchent ensemble non.” Je n’ai jamais exprimé mes envies aussi clairement. “Elle te fait quoi ? La nouvelle Molly ?” Je joue, mes lèvres se perdant dans son cou.

« T’aimes pas la nouvelle Molly ? » La nouvelle Molly qui a été capable de mettre fin à notre relation pour la première fois depuis des années ? La nouvelle Molly qui s’affirme un peu plus chaque jour et qui a jusqu’ici refuser de craquer de nouveau ?

Je lance une idée de film comme une autre, tentant de détourner le sujet. « Et alors ? » Je déglutis de nouveau. Elle aura ma mort c’est sûr, je ne rêve que d’une chose enlever ce t-shirt et l’embrasser.  Je m’éloigne trois pas en arrière je la fuis, je propose de lancer le film, tout pour essayer de me sortir de cette distraction. « Lance le… » Mon rire est gêné, je manque de faire tomber la télécommande, je lui jette un regard pour immédiatement me détourner parce qu’elle se mord les lèvres et ça m’a toujours fait craquer. Je m’assois sur le fauteuil en espérant réussir à calmer mes nerfs. Ses jambes nues passent au-dessus des miennes et instinctivement je commence à retenir ma respiration. « T’es beau comme ça. » Le film commence et je n’entends rien à part le battement de mon sang dans mes oreilles. « Molly… » Mon ton est presque suppliant. Sauf que ça y est, elle s’est assise à califourchon sur moi et ce t-shirt ne cache plus rien du tout. Je ne sais pas où mettre mes mains et j’ai terriblement envie de caresser sa peau, au lieu de ça elles restent ancrées sur le fauteuil. « Tu veux pas de moi ce soir ? »  Je secoue la tête de droite à gauche refusant de la regarder dans les yeux. « C’est pas ça et tu le sais… » Parce qu’on doit faire mieux. On doit être amis, parce qu’on ne marche pas autrement. Plus elle s’attarde pourtant et plus mon corps commence à me trahir  et plus j’ai l’espoir stupide que peut être qu’on pourrait se retrouver cette fois, que ça sera différent.   “C’est juste une soirée… y’en a des tas des ex qui recraquent et qui recouchent ensemble non.”  Je ne l’ai jamais entendu être aussi claire dans ses intentions et sa séduction.  Mon regard croise le sien et je n’arrive plus à cacher mon désir pour elle. « On peut pas Molly… » J’articule les mots qui sont de la torture.  « Elle te fait quoi ? La nouvelle Molly ? »  Ses lèvres viennent se perdre dans mon cou, m’arrachant un grognement que je ne contrôle pas, mes mains glissent le long de ses cuisses jusqu’à ce que je tente désespérément de reprendre le contrôle de mon corps, mes mains se reposant sur le canapé,  ma tête s’appuyant sur le dossier du canapé les yeux fermés. « Tu le sais ce qu’elle me fait… Tu me feras toujours cet effet-là. » J’avoue les yeux fermés. Sinon je ne serais pas revenu encore et encore vers elle pendant des années. Elle était devenue aussi addictive que l’alcool sans même que je ne m’en rende compte.

Je le regarde, et je ne me soucie pas une seule seconde de quel film il est en train de mettre. Je mords ma lèvre inférieure et je m’amuse de son regard qui me fuit. Il ne me repousse pas comme moi j’ai pu le faire plusieurs fois avec lui. « Molly… » Mes jambes sont de chaque côté de ses cuisses. Je sais qu’il ne lui faudra pas longtemps avant de craquer, je le vois. Il fait tout ça pour moi, parce qu’il sait que le lendemain de cuite sera compliqué, mais moi, pour le moment, j’aimerais seulement que le soleil ne se lève jamais. « C’est pas ça et tu le sais… » “Non je sais rien du tout quand il s’agit de toi.” Parce que je suis perdue, je l’ai toujours été avec lui, et plus le temps passe plus c’est le cas.

« On peut pas Molly… » “Si tu veux pas j’arrête.” S’il me le demande j’arrêterai de passer mes lèvres dans son cou et de laisser mes mains glisser le long de son torse pour regarder ce foutu film que j’ai dû voir une bonne centaine de fois. Il grogne de plaisir et ça ne fait qu’augmenter le mien. Je n’ai pas envie qu’il me laisse, je déteste l’idée de rester seule et je sais qu’il sera là pour moi tant que j’en aurai besoin.

« Tu le sais ce qu’elle me fait… Tu me feras toujours cet effet-là. » Je m’éloigne pour capter son regard et poser mes mains sur ses joues. “et moi je t’aimerai toujours un peu.” Je sais que je devrais me taire, je ne devrais pas lui dire tout ce que je ressens parce que ça équivaut à faire 1000 pas en arrière dans notre relation. “T’auras toujours une partie de moi.” Il est le premier sur beaucoup de points, et jamais je ne pourrais l’oublier. “J’ai besoin de toi.” Les mots passent la barrière de mes lèvres sans même que je n’y réfléchisse. “S’il te plaît…” On va mal, et pourtant on est encore là tous les deux.

« Non je sais rien du tout quand il s’agit de toi. » Mon regarde se détourne. Je ne veux pas dire des mots que je regretterais. Je ne veux plus faire de fausses promesses, tout foirer avec elle encore et encore, donner des espoirs où il n’y en avait pas. Alors je ne parle pas de mes sentiments pour elle qui seront toujours présents.

« Si tu veux pas j’arrête. » Et à ça je ris tant ça me semble absurde. Évidemment que je veux. Je veux toucher chaque parcelle de sa peau, je veux l’embrasser, je veux la retrouver, je veux qu’elle me reprenne encore et encore. Je veux qu’elle m’aime peu importe à quel point je suis cassé et à quel point je ne sais pas l’aimer comme je devrais.  Ses lèvres sont dans mon cou, ses mains sur mon torse nu. Je devrais lui dire d’arrêter. Mais ma peau frisonne et mon corps me trahit et je n’arrive pas à lui dire stop, j’arrive seulement à lui dire l’effet qu’elle me fait.  J’ai fermé les yeux, mes mains ont quitté ses cuisses et je tente de retrouver une quelconque volonté. Sauf qu’elle attrape mes joues, et je me force à la regarder, à planter mon regard dans le sien. “et moi je t’aimerai toujours un peu.”  Mon cœur dérape, mon regard me trahit. Parce que je suis si triste depuis qu’elle a abandonné. Parce que je ne veux que ça être aimé, mais que je le rends mal.  “T’auras toujours une partie de moi.” Je ne dis rien, mes mains se posant ses poignets. « Toi aussi t’auras toujours une partie de moi. » Je murmure cette fois, mon regard dans le sien, peu importe les conséquences. « J’ai besoin de toi. S’il te plait…. »  Il n’en faut pas plus pour que mon cœur se serre, pour que ma solitude trouve son miroir dans la sienne, pour que j’ai besoin d’aller un peu mieux juste ce soir et parce que je suis incapable de lui refuser quoique ce soit ce soir.  Mes mains quittent ses poignets pour se poser sur ses joues et j’attire son visage à moi pour l’embrasser tendrement, lentement. « Je suis désolé… » Je murmure pour elle comme pour moi. Parce que je suis le plus sobre des deux et que je ne devrais pas craquer. Parce que c’est une mauvaise idée. Mais c’est tout ce dont on a tous les deux envie ce soir et mon baiser se fait plus passionné comme si elle était l’air que je venais seulement de retrouver.

Je ne veux plus parler, parce qu’on en a pas besoin. Je le comprends et lui aussi, nous sommes les deux seules personnes à se comprendre aussi bien dans ce monde. « Toi aussi t’auras toujours une partie de moi. » Je retiens les larmes, je ne retiens pas le sourire amoureux qui se niche au coin de mes lèvres. J’aurais aimé avoir tout de lui, pour toujours. Qu’on soit entièrement l’un à l’autre et qu’on n’ait jamais à partager cet amour qui aurait pu nous unir pendant des décennies s’il m’avait aimé aussi fort que je l’ai fait depuis toutes ces années.

J’ai envie de l’embrasser, j’ai envie que l’on ne fasse qu’un une nouvelle fois, seulement le temps d’une courte nuit. Nous sommes seuls, et je sais qu’il en a autant envie que moi. Cette fois, je ne ferme pas les portes, et peut-être que je finirai par le regretter, mais tout ça sera de ma faute, et uniquement de la mienne. J’ai besoin de lui, et je lui dis. J’annonce ce que je veux et ce que je ressens sans aucune difficulté, et c’est plaisant, même si je sais que c’est entièrement à cause de l’alcool qui ne s’arrête plus de parcourir mes veines. « Je suis désolé… » “Je t’aime.” Et ce soir, il est tout à moi. Ses lèvres s’écrasent sur les miennes et je ne le lâche plus, j’aimerais ne jamais être loin de lui, et pouvoir partager ces moments à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. Il est désolé alors que ce n’est pas de sa faute, et c’est là qu’on peut voir que les rôles ont été inversés. Le tee-shirt que je lui ai volé quelques minutes plus tôt passe au dessus de ma tête et mon torse se colle instinctivement au sien pour que je puisse l’embrasser sans m’arrêter. Il est ma drogue, et je viens de rechuter en beauté après quelques cocktails.

« Je t’aime. »   Je ne comprends pas comment elle arrive à me fendre le cœur et à le réparer en même temps.  Elle me fait me sentir un peu moins seul et elle me rassure sur le fait qu’elle m’aimera sans doute toujours un peu. Pourtant je ne peux m’empêcher de dire que c’est un échec. Parce que je n’ai pas changé, parce qu’elle est simplement alcoolisée, parce qu’elle veut une nuit et j’aimerais au fond la retrouver sauf qu’il n’y a pas d’espoir pour cette relation qui ne l’aura fait que souffrir. Que j’en ai assez d’être égoïste avec elle et pourtant j’ai l’impression de l’être un peu plus ce soir. Je ne lui dis pas que je l’aime aussi, quand je me suis juré que je ne lui dirais de nouveau que lorsque j’arrêterais de tout briser. Alors je ne dis rien,  posant mon front contre le sien un instant, la respiration courte. Ses lèvres s’écrasent sur les miennes de nouveau et mes mains glissent le long de son dos, viennent attraper ce t-shirt pour qu’elle se retrouve en sous vêtement.  Je ne cache plus mon désir, la dévorant du regard,  embrassant la peau de son cou et de sa poitrine. Je murmure dans le creux de son cou avant de l’attraper, me redressant, la laissant entouré ses jambes autour de mes hanches pendant que je monte les escaliers sans cesser de l’embrasser.  C’est un miracle si on ne tombe pas.  Lorsqu’enfin on atteint ma chambre, je la dépose sur le lit avant de revenir parcourir son corps de mes doigts et de mes lèvres. Nos habits restants disparaissent bien vite et il n’y a plus que son corps contre le mien et je le parcoure de nouveau, connaissant chaque parcelle de sa peau plus sensible que les autres, les redécouvrant un peu plus ce soir.

Lorsque bien plus tard mon corps retombe à côté d’elle essoufflé, je viens loger ma tête dans le creux de son cou pour souffler doucement :« Tu m’as tellement manquée. » mes bras attirant son corps nu et brûlant contre le mien pour la garder un peu plus longtemps près de moi.

Il ne répond pas à mon je t’aime, et je ne lui en veux pas. J’avais besoin de lui dire, besoin qu’il sache tout ça. Je ne pouvais plus faire croire que j’étais capable de tourner la page aussi facilement, parce qu’il était une constante dans ma vie depuis de nombreuses années. Il le restera, même si je sais qu’il faut qu’on change les choses tous les deux. Mais pas ce soir, c’est une bulle, un retour en arrière dont on avait autant besoin l’un que l’autre. Je l’embrasse et il fait la même chose, je l’aime et je lui montre de toutes les manières possibles et imaginables. C’est comme des adieux, une dernière fois pour mettre fin à toute cette histoire malsaine. J’essaie de m’en convaincre, mais je sais que jamais on ne pourra supprimer cette attirance et cet amour étrange qu’il y a entre nous.

Mes jambes s’enroulent autour de ses hanches et mes bras l’enlacent alors que mes lèvres ne quittent pas les siennes. Je lui fais une confiance aveugle, et pour la première fois depuis un moment, je me sens à ma place, je me sens aimée, et je ne me sens plus seule. Nos langues dansent l’une contre l’autre et nos corps finissent par ne faire plus qu’un pendant que nos râles prennent toute la place dans la pièce qui nous entoure.

Les minutes, les heures peut-être, s’égrainent, et je me sens bien. L’alcool parcourt encore bien trop mes veines pour que je ne puisse me rendre compte des conséquences de mes actes, de tous ces mots que je lui ai dit et que je n’ai aucune envie de retirer. « Tu m’as tellement manquée. » Je souris, me me tourne vers lui et je le prends dans mes bras. “Tu crois qu’un jour on se retrouvera vraiment comme ça ?” Je parle au futur, parce que je n’ai pas encore envie de croire qu’il n’y aura plus jamais de nous comme on l’est à cet instant. Mes questions sont encore trop sincères, trop fortes en sous-entendus et en sentiments. Je regarde dans ses yeux, et je n’ai aucune envie de dormir. Les secondes passent et j’ai envie de lui poser un millier de questions. “Tu le pensais, quand tu disais que tu m’avais jamais aimé ?” Et je devrais me taire, je devrais laisser le bonheur planer tant qu’il est là. “Tu sais que je vais pas te laisser dormir tant que je ne serai pas fatiguée ?” Rien n’a de sens dans mes mots, parce que tout se bouscule dans ma tête et que mon cerveau profite de l’alcoolémie pour poser toutes les questions que je voulais enfouir dans un coin de mon esprit.

On se retrouve alors qu’on ne devrait pas. Alors que ça ne mènera strictement nulle part. Je sais qu’elle le regrettera au petit matin mais je n’ai pas le courage de la garder loin de moi, pas le courage de lui refuser cette étreinte quand je ne rêve que ça. Pas le courage de l’oublier quand elle m’aide à apaiser ma solitude. Mes lèvres refusent de quitter les siennes et je l’emporte vers la chambre pour prétendre le temps d’une nuit qu’on peut se retrouver et que tout ira bien. On se perd dans cette étreinte et ce n’est qu’un long moment plus tard, nus dans ce lit que je finis par reprendre la parole pour avouer à quel point elle me manque.

“Tu crois qu’un jour on se retrouvera vraiment comme ça ?” Je n’en sais rien et ça me terrifie. Je ne sais pas si j’ai envie de changer ou même si j’en suis capable. Je ne sais pas si lorsque ça arrivera elle m’aura attendu. Je ne pense pas. J’ai bien trop abusé de sa confiance et de son amour. Je la serre contre moi, mes doigts traçant des cercles dans son dos. Je choisis l’honnêteté, soufflant les mots dans ses cheveux. « Je sais pas… »  J’aimerais lui dire que c’est ce que j’aimerais en tout cas.  Mais j’ai bien trop peur de lui faire du mal encore une fois, de tout briser une énième fois. “Tu le pensais, quand tu disais que tu m’avais jamais aimé ?” Je tressaillis, ramené à cette soirée où tout c’était brisé entre nous, où tout avait été terminé. Ma main se pose sur sa joue et je plonge mon regard dans le sien. « Non, je le pensais pas. » Je murmure doucement, ne souhaitant pas dire le reste.  Que j’avais uniquement cherché à la blesser, que j’étais juste idiot et égoïste. Je l’embrasse, effleurant ses lèvres des miennes avant de me laisser retomber sur le dos et de regarder le plafond.  « Je serais pas revenu Molly. Je reviens jamais. Je m’attache pas. » Je suis pas capable d’aimer. J’ai peur de t’aimer. Je pourrais ajouter. « Je suis revenu bien trop de fois pour prétendre que je t’ai jamais aimé. » Ma gorge se serre légèrement et j’espère qu’elle aura oublié tout ça au petit matin.  “Tu sais que je vais pas te laisser dormir tant que je ne serai pas fatiguée ?” Je ris tendrement, me redressant, m’appuyant sur mon coude pour mieux la regarder, ma main droite venant lentement s’égarer sur sa peau. « T’es infatigable c’est pas possible. »

Je parle trop encore une fois, je pose bien trop de questions et j’ouvre encore une fois trop mon coeur. Mais ce soir, je me sens en confiance. Je sais qu’il y a des choses qu’on doit se dire pour repartir sur de bonnes bases. Et je dois ouvrir mon coeur au maximum pour finir par pouvoir être capable d’entretenir une relation saine avec lui. Ce soir je m’autorise à l’aimer au grand jour encore une fois, et je veux qu’il fasse la même chose. Il est beau, et tout est magique, comme ça l’a toujours été quand on était seuls tous les deux.

« Je sais pas… » J’aurais dû me taire, parce qu’on ne devrait pas se poser de questions. “Ca aurait dû être toi et moi ça.” Mon regard se porte vers mon annulaire vide, et je sais que c’est bien mieux comme ça même si j’ai l’impression d’être encore plus seule. Je me rapproche de lui et pose ma tête au creux de son cou. Si je pouvais choisir une situation, un endroit où je pourrais rester jusqu’à la fin de ma vie, ce serait là. « Non, je le pensais pas. » Un poids énorme s’envole de ma poitrine. « Je serais pas revenu Molly. Je reviens jamais. Je m’attache pas. Je suis revenu bien trop de fois pour prétendre que je t’ai jamais aimé. » Je le regarde dans les yeux, cherchant réellement à savoir s’il est sérieux ou s’il se moque de moi. J’ai encore du mal à lui refaire confiance, mais je sens qu’il dit la vérité, il n’a aucune raison de mentir. “J’aurais aimé que cette nuit ne se termine jamais.” J’aurais aimé qu’il soit capable de tenir toutes ses promesses, mais ce n’est pas le moment de parler de ça, et seul l’avenir nous dira si on a le droit de prétendre à une vie heureuse à deux. Je change de sujet, parce que j’ai envie qu’on s’amuse et que je n’ai pas l’intention de dormir tout de suite. « T’es infatigable c’est pas possible. » Je pouffe de rire. “Increvable.” Je hoche la tête en me tournant à nouveau vers lui pour l’embrasser. “Surtout dans cet état là.” Et mes lèvres s’égarent à nouveau sur sa mâchoire et partout où je peux atteindre sa peau dénudée.