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 we sold our souls but couldn’t buy salvation (alfly #8)

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Lily Beauregard
Lily Beauregard
la pomme de discorde
la pomme de discorde
we sold our souls but couldn’t buy salvation (alfly #8) MTtf4TM Présent
ÂGE : Trente sept ans. (16.03.1986)
SURNOM : 'Maman', enfin, même si la toute jeune Alice ne parle pas encore, née en janvier 2023.
STATUT : Elle a marié Ezra dans une cérémonie intimiste pour ne pas avoir un second enfant né hors mariage. Ils fêteront leur mariage comme il se doit en 2024, après la naissance des jumeaux Matt et Alfie.
MÉTIER : Directrice de l'Association Beauregard. Propriétaire du Death Before Decaf' depuis la mort de Matt, son mari et ancien propriétaire.
LOGEMENT : #159 Logan City, où elle se fait chaque jour un peu plus sa place auprès d'Ezra.
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POSTS : 23338 POINTS : 220

TW IN RP : mentions de fausses couches et de violences conjugales, dépression post-partum
ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié.
PETIT PLUS : Menteuse compulsive › A toujours raison et quiconque affirme le contraire a tort › Ultra-conformiste › A seulement l’air d’un ange mais est loin d’en être un › 'Famille' est tatoué en morse sur son poignet droit, symbole qu'elle partageait avec son mari › Rêve de fonder une famille, la réalité n'est pas aussi rose depuis la naissance d'Alice › A longtemps nié l’existence de son frère Joseph parce qu’il est un junkie que leur père battait
CODE COULEUR : palevioletred (lavender pour design sombre)
RPs EN COURS : (05)ezra #33alfie #17colinabigaïl › cecilia #2


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began #33 › standing still in a stampede. can you spare me all of the ceremony? let's not pretend because i don't even know me. i've been dead on my feet. this is déjà vu, still sinking like a stone.

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colin #1 › there must be lights burning brighter somewhere. 'got to be birds flying higher in a sky more blue. if I can dream of a better land where all my brothers walk hand in hand, tell me why can't my dream come true.

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cary #6 › no question on which way to go, it doesn't matter now. i take a step, whichever destination, i'll be runnin'. straighten up your posture and walk 'cause in the end you're unstoppable. stand up wherever you go, you'll make it with no trouble.

RPs EN ATTENTE : anwar › carl #6
RPs TERMINÉS : (beaucoup)

cf. fiche de liens
AVATAR : Alexandra Daddario
CRÉDITS : fassylover (avatar) › tcssa (gif) › edenloves (gif ezra) › harley (gif carl) › loonywaltz (ubs)
DC : Auden, Swann, Rhett & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
Femme (elle)
INSCRIT LE : 05/10/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t26809-you-are-the-sun-and-i-m-just-the-planets-lily
https://www.30yearsstillyoung.com/t41168-lily-i-ll-be-watching-you
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Message(#) Sujet: we sold our souls but couldn’t buy salvation (alfly #8) we sold our souls but couldn’t buy salvation (alfly #8) EmptyMar 20 Juil 2021 - 1:19


On dit du deuil qu’il se compose de différentes étapes mais Lily n’a pas été prévenue qu’il ne s’agissait pas d’une course, qu’elle n’avait pas à toutes les passer dans un temps imparti. Elle n’a pas non plus été tenue au courant desdites étapes, préférant plutôt créer les siennes. Elles n’ont pas de nom et ne sont qu’une suite illogique de sentiments paradoxaux, partagés avec des personnes qui n’ont rien demandé. La tristesse, c’est Joseph qui s’y est collé. Il a eu le droit à une part de déni, aussi, à une tentative de paraître forte alors qu’elle ne l’était pas le moins du monde. Le reste de la tristesse et toutes les larmes allant avec ont été données à Noa, la première qu’elle a officiellement avertie de la mort de son mari, l’ami de la Jacobs. Elle est aussi sa patronne, Noa, sa patronne qui lui a donné sa journée pour qu’elle fasse autre chose, peu importe quoi tant que cela ne se résume pas à pleurer dans les locaux de l’association. Officiellement, elle l’a occupée à gérer tout ce qui devait l’être ainsi qu’à en informer tous les proches du McGrath. Officieusement, elle n’a eu la force de rien, retrouvant des souvenirs de son mari en tous lieux et en toutes choses. Il n’est plus là mais continue de l’être à sa façon, et elle n’aurait jamais pu anticiper que les choses puissent être douloureuses à ce point. Alors, au lieu d’errer, elle s’est terrée.

Impossible de retourner chez elle de peur que Joseph y soit encore. Impossible d’aller voir Ezra sans tout lui déballer, et elle n’en a toujours pas la force nécessaire. Plus tard, elle s’en voudra d’avoir laissé les heures défiler autant ; pour le moment, elle n’est capable de rien d’autre. Dans le trio infernal de son cœur, il reste pourtant une personne. Une qui n’en a rien à faire de savoir ce qu’il advient de Matt, une qu’il sera aisé de faire taire, une qui ne lui fera pas la moindre leçon de morale et qui, au contraire, ne devrait qu’être occupé à servir les mêmes desseins qu’elle. Dans son esprit se forme un plan qui n’a rien d’une bonne idée et tout d’une nécessité. Elle a besoin de lui. Une fois de plus. Il n’y a qu’Alfie qui puisse tenir ce rôle là à ses côtés.

Elle n’a pas regardé s’il avait retiré le nom de Jules sur la boîte aux lettres. La Lily de la veille n’aurait pas manqué un tel détail, celle d’aujourd’hui n’en a rien à faire de savoir où il en est dans une relation amoureuse qui a toujours été en dent de scie, quoi qu’on en dise. Peu importe toute la sympathie qu’elle peut porter à l’australienne (et toute la compassion qui s’y glisse bien souvent), elle n’est qu’une tierce personne dont le sort ne lui importe finalement que très peu. Pour ne pas dire ‘pas du tout’. Face à Alfie qui plus est, elle ne risque pas de faire le poids, et ni son prénom ni son visage n’interféreront avec les intentions de la brune désormais face à la porte de l'anthropologue. Ses joues sont sèches, ses yeux quoi qu’un peu rouges ne semblent pas porter davantage de marques de sa tristesse. Il saura la reconnaître bien au-delà de ces démonstrations pathétiques, elle n’en doute pas un seul instant, et c’est une des raisons qui l’amènent à vouloir le faire taire avant qu’il ne s’ose au moindre commentaire. Silencieusement, elle prie et l’insulte dans le même élan, espérant simplement qu’il soit chez lui, pour une fois. Sans quoi, elle ne saurait plus quoi faire de cette journée interminable qui ne fera qu’en appeler une autre qui le sera tout autant.

La poignée s’abaisse, la porte s’ouvre et ses yeux suivent chaque mouvement avec une attention nouvelle, celle d’une jeune femme qui préfère se concentrer sur tout sauf ce qui importe réellement. Le visage du brun est la dernière chose qui attire son attention, elle se contente de s’offrir une respiration puis une seconde pour déjà faire un pas en sa direction. Aucun mot ne sort de sa bouche, elle n’a de toute façon préparé aucun discours. Lily n’a aucune idée de quoi lui dire, voilà la seule vérité. A défaut, elle ressent surtout le besoin irrépressible de nier une réalité plus dérangeante que jamais. Ses lèvres pincées ne se décollent l’une de l’autre que pour venir trouver les siennes, pour la première fois depuis vingt ans. Elle craint encore qu’il ne fasse le moindre mouvement de recul ou, pire encore, qu’il la repousse, alors elle appose contre sa hanche une main qui n’est dotée d’aucune force. Il fera toujours ce dont il a envie, Alfie, et elle sait que ses envies n’ont aucun poids dans l’équation, elle ne se berce pas d’illusions sur ce sujet au moins. Sur tous les autres, elle dessine une réalité moins douloureuse, plus colorée, plus vivante aussi. Elle reprend une histoire vieille de vingt ans, en réécrit les contours, supprime les chapitres qu’elle n’a pas appréciés et notamment celui où Alfie s’en va pour ne jamais revenir. Les choses reprennent là où elles auraient dû le faire, il y a longtemps de cela, et cela se concrétise par une Lily mettant son ego de côté pour accepter ce qui semble être, à cet instant, la seule vérité : elle veut être à ses côtés. Non, pire encore. Elle a besoin d’être à ses côtés. Ses lèvres pressent les siennes, ses mains trouvent refuge contre sa chair et ses pas, eux, demandent muettement à ce qu’ils se frayent à nouveau un chemin au sein de l’appartement.

Elle aurait pu dire quelque chose. Elle aurait pu expliquer, demander. Mais ça n’aurait pas été Lily, parce que c’est de cette façon qu’elle se serait exposée à la possibilité d’une refus de sa part, ce qu’elle ne peut accepter. Il est Alfie, elle est Lily, et s’ils n’ont jamais été réellement amis, ennemis, amants et encore moins en couple, elle sait au moins qu’il y a toujours eu ce quelque chose qui n’a jamais connu de lendemains - et ça, elle sait que cela n’a rien d’une mauvaise chose. Elle était amoureuse de lui, il y a une vie de ça, et quand bien même ses sentiments n’avaient rien de semblables avec ceux qu’elle éprouve (conjuguer au passé lui est encore impossible) pour Matt, n’en reste pas moins qu’ils ont existé. Elle ne demande pas à ce qu’ils se marient pour s'autoriser un baiser, elle ne demande même rien du tout, en réalité. Sauf un peu de temps, un peu d’attention, et une opportunité de nier la réalité et s’engouffrer dans un tout autre chose qui n’engage à rien. Qui d’autre que le Maslow pour prendre part à cette expérience à ses côtés ? Il est le meilleur sujet autant que le pire, parce qu’il pourrait tout faire voler en éclats à n’importe quel instant si l’envie venait à lui prendre, raison supplémentaire pour laquelle Lily referme déjà la porte derrière eux. Ses lèvres dérivent à la commissure de ses lèvres tout au pire, mais elle n’a plus rien de l’adolescente fragile et hésitante qu’il a connu.

Lily est désormais celle qui prend les devants, jetant un regard nouveau dans un appartement qu’elle n’a que très peu connu, ne cherchant que sa chambre. Ses principes sont morts avec son mari, elle a besoin d’oublier toute sa douleur pour la transformer en autre chose, peu importe quoi. Maintenant, le sous entendu est sûrement clair ; il l’est d’autant plus qu’elle ne laisse jamais plus de quelques secondes s’écouler avant de venir l’embrasser de nouveau. Il ne sera jamais lui mais il a au moins la qualité - ou appelez ça comme vous le voulez - d’être un homme cher au cœur de la Keegan. La suite d’événements est prévisible dans un tel contexte, elle l’est bien moins si on se souvient du nom des deux personnages et du lien complexe qui les unit depuis la première heure. Quand bien même, elle consiste en une Lily le faisant s'asseoir sur le bout du matelas, d’un moment d’inattention général sans savoir qui de lui ou d’elle a retiré son haut le premier, ni même qui a anticipé avant l’autre le même geste pour le bas. Finalement, ses doigts courent bien plus aisément contre sa peau qu’elle redécouvre en même temps que des cicatrices qu’elle ne connaissait pas, avant. Celles-là, elle ne s’en aventure pas trop près ; elles font partie de la réalité indésirable qu’elle tente de gommer et oublier de toutes ses forces. Son esprit s’occupe d’une toute autre manière, bien plus sensuelle. Son corps se dégage à peine du sien, simplement pour venir se placer au centre du lit, ses doigts autour de l’avant-bras d’Alfie lui intimant de se rapprocher. Elle retrouve ses lèvres par automatisme, découvert récemment, et voué à expirer tout aussi rapidement. Dans un autre monde, tout ceci aurait pu exister sans qu’elle ressente un immense poids sur le cœur et qu’une boule se forme soudainement dans sa gorge, la forçant à reculer soudainement pour se dégager de son emprise. Il n’a jamais rien fait de mal - pas ce soir, du moins - mais même en laissant les choses aller rapidement, Lily a trop eu le temps d’y penser pour ne pas être rattrapée par la réalité : ce n’est pas la bonne chose à faire. Elle l’aime sincèrement, mais pas de cette façon. Elle l'aime, mais pas de la manière dont elle aimait Matt. Elle l'aime, et c'est justement pour cette raison qu'elle ne peut pas l'utiliser comme elle le fait avec le reste du monde. Il le saura tôt ou tard et sa colère serait aussi terrible que les conséquences allant avec, ce qu'elle ne peut risquer. Il est dur et intransigeant, ce qui est sans doute une des raisons pour lesquelles elle l'aime tant, mais elle le déteste aussi pour être lui lorsque tout n'est plus soudainement autant à son avantage. Ce sera le cas, bientôt.

Ses gestes précipités l’amènent au fond du lit, contre le mur froid sur lequel elle laisse reposer son dos, le corps recroquevillé. Ses doigts enserrent le drap, le ramènent à elle jusqu’à couvrir son corps dénudé et sa poitrine qui l’est tout autant. Un instant plus tôt elle voulait tout, désormais elle se retrouve tremblante et déboussolée, incapable du moindre mot. Ses lèvres ont articulé des excuses muettes, des ‘attends’ et des ‘non’ qui n’ont jamais été portés jusqu’à ses oreilles, à jamais perdus dans sa gorge. “Désolée.” Mot rare venant d’elle, il est pourtant le seul qu’elle soit capable de formuler. Ses yeux s’occupent en observant les motifs du drap, pour ne pas avoir à faire face à la réaction d’Alfie, quelle qu’elle puisse être. Elle note la couleur particulière, les nuances de bleu, la précision des lignes et des dessins qu'elle devine avoir été faits à la chaîne dans une usine - parce qu'Alfie se moque bien de la qualité de ses draps, lui qui pourtant passe un temps considérable dans son lit, avec tout le voisinage et même Brisbane dans son entièreté. Mais pour l'heure, elle se moque d'être un nom parmi la masse.









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Message(#) Sujet: Re: we sold our souls but couldn’t buy salvation (alfly #8) we sold our souls but couldn’t buy salvation (alfly #8) EmptyDim 1 Aoû 2021 - 21:36



@LILY KEEGAN & ALFIE MASLOW ⊹⊹⊹ for God's sake why am i driving in the wrong lane, trouble is my middle name. but in the end i'm not too bad, can someone tell me if it's wrong to be so mad about you.


tw/drogues
Il n’a jamais été maniaque, Alfie, mais à en croire la table basse devant lui, il est admis de douter de ce trait de caractère à la manière dont chaque chose est à sa place ; et la manière dont il prend le temps de s’assurer que tout le matériel est intact, propre et à sa portée pour ne pas avoir à être dérangé au milieu d’un rituel bien rodé, qu’il aurait voulu oublier avec les années, mais qui lui est revenu en mémoire en une seule prise. Il a peut-être été plus vigilant, plus maladroit aussi, lorsqu’il a basculé à nouveau dans ses vieilles habitudes ; mais elles portent bien leur nom et elles sont rapidement devenues aussi maîtrisées qu’elles l’étaient par le passé. C’est d’abord sa ceinture qu’il défait pendant qu’il en est encore capable, puis la cuillère qu’il nettoie avec les cotons à sa droite et l’alcool à sa gauche. Le gaz du briquet n’est jamais vide et il s’en assure une nouvelle fois en faisant glisser celle-ci sous le métal du service. Un sourire victorieux s’affiche sur ses lèvres, non pas à l’idée que le geste soit aussi automatique qu’il l’était il y a dix ans, mais parce qu’il sait, qu’enfin, dans quelques minutes les pensées parasitaires sont balayées, par la force, peut-être, mais elles auront le mérite de n’exister plus que vaguement et c’est toujours mieux que d’y être perpétuellement confrontés depuis des semaines. Elles ne se taisent jamais, jamais. Même dans les moments comme celui-ci, alors qu’il fait tout pour les réduire au silence, elles ne disparaissent jamais et persistent à exister dans un coin de sa tête, comme sa propre ombre dont il ne pourrait jamais se dissocier. Dans le fond, la vérité n’est pas très éloignée de la métaphore ; elles sont une partie intégrante de sa vie, de lui-même et c’est ce qu’il se refuse à accepter. Le faire équivaudrait à leur donner du pouvoir, du contrôle et Alfie Maslow n’a jamais aimé partager celui-ci avec qui que ce soit ; Alfie Maslow a aussi toujours utilisé les méthodes les plus discutables pour gagner, à la différence que cette fois-ci elles l’atteignent directement. Mais il  a le pouvoir, il a le contrôle, alors il reste le grand gagnant de cette défaite qu’il s’inflige jour après jour.

Le filtre à cigarettes s’imprègne du liquide qui mettra fin à ses souffrances et l’attente lui semble interminable tandis qu’il rapproche toujours plus la flamme du métal pour accentuer le processus. Un dernier regard, une dernière vérification, une ultime seconde d’attente pour remplir la seringue volée dans la pharmacie de ses parents (les vieilles habitudes reviennent comme au premier jour, on a dit), Alfie devient ce qu’il n’est jamais d’ordinaire : un modèle de patience et de concentration alors que le bout de l’aiguille se rapproche enfin de cette veine qui accueillera le paradis, en un geste aussi lent qu’il est contrôlé ; il n’est pas suffisamment stupide ou inexpérimenté pour agir dans la précipitation et risquer des conséquences qui l’obligeraient à sacrifier de tels moments de plaisir. C’est un plaisir ; et ça doit le rester ; peu importe si cela est discutable et discuté, il ne vise que son propre bien et son bien réside dans la sensation qui sera la sienne d’ici une trentaine de secondes, et non celle qui pourrait suivre s’il décide de brûler les étapes. Le contrôle et la maîtrise, encore et toujours.

Ce qu’il ne maîtrise pas, à l’inverse, ce sont ces facteurs extérieurs qui mettent à mal sa quiétude, forcément repoussée alors que le sursaut, lui non plus, n’a pu être maitrisé. Les battements de son cœur qu’il était supposé calmer s’accentuent drastiquement, autant que sa respiration qu’il aurait dû réduire à (presque) néant. La tranquillité qu’il voulait s’offrir est remplacée par cette hyper vigilance devenue trop habituelle et par la crainte d’une visite qu’il associe à Joseph autant au visage de celui qui a été son bourreau à des milliers de kilomètres d’ici. La peur lui noue l’estomac, l’automatisme dicte ses pas et la colère conditionne la réaction qu’il s’apprête à avoir face à l’intrus dont la visite ne fait que donner du sursis à ses tourments. La porte s’ouvre à la volée, le discours enragé prêt à être déverser ; c’est pourtant le mutisme qui s’empare de lui lorsqu’il fait face à la silhouette de Lily qui, pourtant, devrait être la première sur laquelle il est supposé passer ses nerfs. Évidemment qu’elle est là à ce moment précis, évidemment que si quelqu’un se doit de chambouler ses plans il s’agit d’elle, évidemment qu’elle joue à la moralisatrice même lorsque le hasard fait son œuvre ; Alfie est persuadé que ce n’en est pas un et à cet instant il la maudit probablement plus qu’il ne la jamais fait, avant de la remercier comme il ne l’a jamais fait non plus lorsqu’au lieu d’un discours tout aussi préparé que le sien ce sont ses lèvres qui se pressent contre les siennes. Un geste qui devrait le surprendre, l’interroger, lui donner envie de la repousser, de l’insulter, de la moquer, de se vanter, peu importe ; un geste dont il ne devrait pas lui laisser le contrôle de le poursuivre ou non. Pourtant, l’opposition dont il fait preuve est similaire à celle qu’il n’a pas su partager par la parole quelques instants plus tôt et Lily guide le reste car il s’agit bien de la seule condition où il concède à laisser les pleins pouvoirs à quelqu’un d’autre. C’est Lily, pourtant et ce seul prénom devrait l’encourager à ne jamais, jamais, lui donner autant de contrôle ; cette même Lily qui, finalement, lui permet d’en avoir lui-aussi, d’une façon seulement différente que celle qu’il comptait s’infliger. La colère fait place à une certaine euphorie dont elle n’est pas l’entière responsable, caractérisée par ses lèvres qui répondent aux siennes sans s’interroger plus que de raison. Il a vu ses yeux rouges, il a vu ses traits fatigués, il analyse un comportement qui n’a rien d’anodin. D’autres n’auraient pas cherché le contact comme il le fait à cet instant, répondant au sien, ses mains posées sur ses hanches. Ils auraient probablement eu honte de profiter d’une situation comme celle-ci, mais Alfie n’est pas le reste du monde et la honte ne l’atteint pas. Il en profite, peut-être, lui ne voit les choses que de la façon dont elles se sont présentées : Lily était à sa porte, Lily n’a pas dit le moindre mot et à préférer passer à l’action, Lily n’émet aucune résistance quant à ses mains qui balaient son corps et ses lèvres qui s’accrochent aux siennes. Il n’a pas à se sentir honteux de quoi que ce soit face à une femme libre de ses propres décisions – même si elles sont mauvaises. Les regrets seront ceux de la brune, pas les siens et c’est amplement suffisant pour qu’il ne se pose d’autres questions sur une situation qui est pourtant aussi surprenante qu’évidente. Ce sont leurs esprits qui se sont cherchés au cours des dernières années ; c’est désormais leurs corps qui se lient et Alfie n’y voit aucun inconvénient, peu importe si cela témoigne d’une certaine faiblesse de sa part. Il l’est déjà, au quotidien, de toute évidence, il n’est plus à un dommage prêt ; d’autant que le dommage s’appelle Lily Keegan, que ses lèvres et sa peau sont aussi douces que dans ses souvenirs, qui datent, mais qui sont de ceux qu’il est heureux de ne jamais avoir pu effacer.

Et même durant les instants où leurs lèvres ne se scellent pas, le silence ne se brise pas, tandis qu’Alfie en oublie toutes les raisons pour lesquelles il voulait lui crier dessus en ouvrant la porte de cet appartement afin qu’elle le quitte au plus vite et ne se concentrent plus que sur celles qui visent à la convaincre de rester à l’intérieur de celui-ci, à l’intérieur de cette chambre où les pas de la jeune femme l’ont guidé par la force (si agréable) des choses. Assis sur le matelas, sa peau nue désormais contre celle d’une Lily qui lui dévoile un visage aussi séduisant qu’inquiétant, il calque ses mouvements et ses actes sur les siens ; ce combat entre eux en fond et la volonté de justifier chacun de ses gestes par le fait d’avoir été le second à se les permettre ; Lily a été la première, Lily a déclenché la guerre autant qu’elle a déclenché la paix, Lily ne pourra pas s’en plaindre pour avoir fait de même, Lily a été la plus faible des deux avant lui, Lily a pris l’avantage et il s’est contenté de le reprendre. Sa bouche dessine les contours d’une silhouette qu’il n’a jamais oubliée, avec une aisance qui n’a rien à voir avec l’expérience et tout avec des souvenirs considérés comme heureux, peu importe le contexte dans lequel ils se sont véritablement produits par le passé. Ses doigts en font de même, imprégnant les formes et imperfections d’une femme qui à tour à tour eu tous les rôles et qui revient à l’un des premiers qu’il a pu lui donner ; celle qui atteignant son cœur, mais pas pour le blesser ni le panser comme cela a été le cas le reste du temps, mais simplement pour le réchauffer contre son gré. Contre le sien, aussi, a priori, alors que les regrets ne semblent pas vouloir attendre le lendemain et que, déjà, elle se détache de lui. Un instant, il songe au fait que le jeu tordu qu’il a instauré vient d’être retourné contre lui et c’est la fierté qui l’envahit. Puis, le constat que Lily n’était pas juste une distraction, mais un remède et qu’elle vient de renoncer à ce rôle qu’il lui a donné au moment même où elle a scellé leurs lèvres. La colère délaissée auparavant se réactive ; et même le “Désolée.” Étranglé qu’elle glisse du bout des lèvres ne parvient pas à diminuer sa rancœur. Elle n’est pas dû à la fin abrupte d’un acte qui n’avait pas commencé, mais bien à la manière dont elle s’est jouée de ses souvenirs pour mieux les accentuer ; et déjà, Alfie est à nouveau confronté à ceux-ci alors qu’ils prennent toujours plus de place et d’ampleur. Elle devait être la solution et non le problème. Et si elle a passé des années à lui rejeter des fautes qui n’étaient pas (toujours) les siennes, c’est désormais lui qui se permet d’agir ainsi et de la blâmer pour tout et surtout ce sur quoi elle n’a aucun pouvoir. Il en aurait des choses à en dire, à cet instant, une rage à déverser et des confessions à faire ; pourtant seul un « Dis-le. » accusateur s’échappe d’entre ses lèvres. Il ne sait pas exactement ce qu’il y a à dire, mais il sait qu’il y a quelque chose. C’est la seule raison derrière toute la surprise qu’elle a provoquée, autant que la rancœur dont elle est à l’origine ; et ce n’est pas tant une volonté d’être l’oreille attentive qui recevra ses confessions que le fait de l’obliger à se justifier et à verbaliser ce qui ne doit pas l’être (elle a préféré les actions) qui dicte sa demande qui a tout d’une obligation.
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Lily Beauregard
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Message(#) Sujet: Re: we sold our souls but couldn’t buy salvation (alfly #8) we sold our souls but couldn’t buy salvation (alfly #8) EmptyLun 2 Aoû 2021 - 19:07


Elle devrait avoir une sensation de brûlure là où se sont posées les mains et les lèvres d’Alfie, mais elle s’en veut de ne ressentir qu’un peu de chaleur alors que son corps tout entier semble froid et sans vie, comme s’il ne souhaitait que ressembler à celui de son défunt mari. Lily marmonne des excuses, se blottit entre les coussins, ramène les draps contre son corps qui a trouvé le moyen de se dénuder sans qu’elle soit capable de se souvenir de où ni même de quand. Ses yeux cherchent du réconfort dans ceux d’Alfie, comme elle en avait plus tôt cherché dans leur étreinte charnelle. Tout était bien plus simple quand elle ne lui demandait pas son avis et le laissait encore moins décider de la suite des choses : il est évident qu’il n’aurait jamais repoussé Lily Keegan venant s’offrir à lui. La première partie du plan s’est déroulée sans encombre, mais la seconde connaît des difficultés auxquelles elle ne s’était pas préparée. La première étant son propre besoin de mettre fin à l’expérience plus vite que prévu. « Dis-le. » Son ton est froid, distant et sévère. Elle fronce des yeux par automatisme, gagnant ainsi du temps dans son incompréhension. Il n’y a aucune logique dans cette suite d'événements et son esprit pragmatique arrive encore moins à anticiper le futur des choses. Avec Alfie comme protagoniste principal, la jeune femme aurait dû se douter du manque de fiabilité de son plan.

Refusant qu’il la mette de côté à son tour, elle ne cherche pas les mots qui pourraient au mieux traduire sa pensée et son état d’esprit mais bien ceux qui pourraient le plus lui plaire - le moins lui déplaire, à défaut. Pour la première fois depuis bien longtemps, elle préfère ployer le genou plutôt que de risquer quoi que ce soit. Son ego a été abandonné à la porte de l’appartement, elle ne sait même pas quand est-ce qu’elle pourrait bien le reprendre. Elle a besoin de gagner du temps, raison pour laquelle ses remords se font silencieux l’espace d’un instant alors qu’elle préfère faire un pas en avant pour de nouveau se rapprocher du brun. Ses lèvres trouvent à nouveau les siennes, infiniment plus tendrement cette fois-ci. Elle regrette bien des choses déjà arrivées ce soir, mais le fait de l’avoir utilisé pour tenter d’alléger sa propre conscience aura été la plus grande de ses erreurs. La Lily qui aimait tendrement le grand et beau Alfie n’est jamais morte, elle trouve ses réminiscences dans ce baiser partagé à défaut de pleinement revivre. Son cœur, déjà pris, est trop meurtri pour être capable de penser à n’importe quel homme qui ne soit pas celui avec qui elle partage son alliance, momentanément abandonnée sur la commode à ses côtés. “Qu’est-ce que tu veux entendre ?” Ses cheveux décoiffés cachent largement son visage et retombent sur sa poitrine. Quoi qu’il veuille entendre, elle sait ne plus rien avoir à perdre. Sa tête recule de quelques centimètres seulement ; son corps ne se donne pas autant de peine.

Contre le bras du brun, les doigts de l’infirmière glissent prudemment sur les marques, encore fraîches, laissées contre sa chair. Le garrot ne laisse aucun doute quant à la suite qu’il prévoyait, en tête à tête avec son bras. La ceinture a sans doute été ôtée en hâte au moment où elle a toqué à la porte puisqu’elle ne distingue aucune trace de piqûre récente. Lily préfère se concentrer sur ces faits plutôt que de penser à tout le reste. Aucune leçon de morale ne franchit la barrière de ses lèvres et elle en pense tout aussi peu à ce propos. “Tu allais prendre quoi ?Est-ce que je peux en avoir, moi aussi ? Ce n’est pas seulement son ego qu’elle a laissé à la porte mais bien son être tout entier et tout ce qui la caractérise par la même occasion.









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Message(#) Sujet: Re: we sold our souls but couldn’t buy salvation (alfly #8) we sold our souls but couldn’t buy salvation (alfly #8) EmptyDim 22 Aoû 2021 - 19:30


Il est celui qui tente les autres d’ordinaire, et non celui qui se laisse tenter. Lily n’a même pas eu à faire tant d’efforts pour le faire céder ; aussitôt ses lèvres prisonnières des siennes qu’il était à sa merci, qu’il le veuille ou non. À la merci des souvenirs, aussi, des bons, dans un premier temps, comme des plus douloureux, ensuite, lorsqu’elle a imposé la distance entre leurs deux corps s’étant retrouvés avec la même facilité que par le passé. Lorsqu’elle ne s’est pas seulement retirée d’entre ses bras, mais aussi du rôle qu’il lui a donné malgré lui et qu’elle remplit à la perfection. Ce n’est pas tant la frustration de se voir refuser le goût du péché (elle est Lily, après tout, tout ce qui la concerne est un péché) que celle d’être confronté aux siens qui ravive sa colère et l’oblige à la confronter à ses propres problèmes. Il y en a un, c’est certain et si Alfie avait voulu être de ces gars qu’on peut ranger dans la catégorie des « bons », il l’aurait interrogée sur la question au moment même où il a découvert sa silhouette sur le pas de sa porte. Mais aucune question n’a franchi ses lèvres alors qu’il était trop occupé à goûter aux siennes et à aucun moment il n’a fait preuve d’une bienveillance qui aurait pu lui éviter la frustration actuelle. Après tout, ce n’est pas son problème si Lily veut régler les siens ainsi, bien au contraire : il est de ceux qui aident volontiers à empirer les choses et elle le sait probablement, sans quoi ce n’est pas sur son pallier qu’elle se serait rendue aujourd’hui. Il ne reste plus qu’à savoir la raison qui a motivé ce geste, une raison certainement importante, sûrement grave et dont il se fichait éperdument il n’y a pas si longtemps encore. Mais Lily a voulu jouer ; il ne lui laissera pas la victoire aussi facilement, ça aussi elle devrait le savoir. Elle devrait savoir qu’il n’y a rien de bon à vouloir jouer à un tel jeu avec lui, parce qu’il ne respecte pas souvent ses adversaires, même quand ceux-ci sont des habitués. Alors elle doit le dire, Lily. Elle doit dire le motif pour lequel elle a tiré une croix sur ses valeurs et sa raison, pourquoi elle s’est abaissée à un tel niveau, quel chaos traverse sa voix pour qu’elle vienne à la rencontre de celui, tellement plus dévastateur, qu’il peut lui offrir. Il s’en fiche bien d’être une solution de secours, d’être un pansement, d’être utilisé ; il agit lui-même ainsi avec les autres pour ne pas s’offusquer qu’on en fasse de même avec lui. Mais il veut l’entendre le dire, il veut la confronter, il veut sûrement enfoncer la lame un peu plus profondément à défaut d’avoir eu l’honneur de porter le premier coup.  

Elle ne dit rien, pourtant, Lily et sa patience s’amenuise à mesure que le silence perdure. Il veut se moquer, il veut se surprendre, il veut retourner les choses contre elle, il veut faire tant de choses que son mutisme lui interdit. Elle veut qu’elle le regarde, aussi, pour que son erreur s’imprègne dans son esprit ; pour qu’elle ne puisse pas la réfuter alors qu’il est bel et bien là devant elle, à chercher son regard, à insister silencieusement en posant ses prunelles glaciales sur elle. Ce n’est pourtant pas la réponse qu’il désirait qu’il obtient, lorsqu’elle sépare à nouveau la distance entre eux pour poser ses lèvres une nouvelle fois sur les siennes, d’une toute autre manière qui, à son détriment, le laisse lui-aussi muet. Elle vient de lui prouver en quelques secondes que rien ne pourra être retourné contre elle, qu’elle semble assumer pleinement l’acte qu’elle a initié et pour lequel elle s’est aussitôt rétracté et que rien de ce qu’il pourra dire n’aura d’importance ou ne la heurtera, parce qu’elle persiste, Lily. Elle persiste et il ne comprend rien, Alfie, si ce n’est qu’il est définitivement l’arroseur arrosé et que c’est quelque chose de grave qui a chamboulé la vie de celle qu’il n’a jamais su qualifier. Ses yeux la passent en revue, s’interrogent. Son esprit vagabond parvient difficilement à émettre quelques hypothèses ; bien qu’il ne soit cette fois-ci question que du mari et non plus de la famille qu’elle lui a avoué ne pas avoir pu fonder. Le mari est l’évidence et à tout à voir avec la manière dont elle s’est jetée dans ses bras ; il plane forcément au-dessous de ses actions. Elle semblait lui balancer la perfection de sa relation avec l’inconnu qu’elle a épousé quelques mois plus tôt, insistant sur l’amour sincère qu’elle lui portait et qui ne pouvait, a priori, jamais s’entacher. Il s’est effrité, pourtant, c’est une certitude, mais il ne sait pas encore dans quelle mesure. Lily rêve de sa famille parfaite et si elle a pu rester aux côtés de Callum même quand celui-ci levait la main sur elle dans son désir de normalité, nulle doute qu’elle supporterait tous les travers de Matt, de l’infidélité aux actes tellement répressifs qu’ils ne peuvent même pas être énoncés. Lily prétend avoir des valeurs et une morale qu’elle met au placard quand ça l’arrange et il est évident que concernant son mari si parfait, elle les a enterrés il y a déjà longtemps. Son regard glisse sur sa peau dénudée de Lily pour y déceler un indice tels que ceux que Callum laissait sur celle-ci, pour ne rien trouver jusqu’à ce son annuaire l’interpelle et le retrait de l’alliance qui habillait celui-ci. Il relève les yeux vers ceux de Lily qu’il ne sait interpréter, parce que l’émotion qui s’y dessine n’a rien à voir avec toutes celles qu’il a pu lire par le passé. Il y a tout vu, tout lu, tout compris ; la colère, la haine, la rage, la tristesse, la solitude, la compassion, la bienveillance, la douleur, la souffrance, mais jamais le vide. “Qu’est-ce que tu veux entendre ?” Son doigt s’attarde à nouveau sur ce doigt nu et cette alliance délaissée. « Dis-le. » Il répète, il insiste, car s’il n’a pas su lire le vide de ses yeux, de son âme, il sait parfaitement interpréter son attitude ; nulle doute qu’elle n’a jamais verbalisé ce qu’il exige d’elle et qu’il veut être le premier, encore et toujours. Il veut être le premier à l’entendre, il veut être le premier à lui forcer la main, il ne veut pas que ce jeu s’arrête alors que toutes les conditions sont requises pour un temps mort légitime. Il veut reprendre l’avantage. Il lui a offert ses lèvres, elle se doit de lui offrir ses confessions. Dis-le qu’il n’est plus là, Lily. Dis-le, que je puisse te regarder souffrir. Dis-le, qu’on puisse s’autoriser à ressentir ce vide à deux.

Ses doigts glissent contre sa peau pour dessiner les contours du paradis qu’il a délaissé pour goûter à un autre. Dans les deux cas, le sentiment d’inachevé perdure et Alfie se contente de l’observer tracer les marques encore présentes sur son bras, de celles que les meilleurs initiés pourraient utiliser pour établir la chronologie de ses consommations. Tu vois, juste là, ça devait être celle d’aujourd’hui, qu’il pourrait lui montrer de l’index, alors qu’il demeure impassible, dans l’attente d’une leçon de morale qui ne devrait pas tarder. “Tu allais prendre quoi ?” La question le surprend et le laisse interdit une seconde avant qu’il ne se reprenne. « Tu le sais très bien. » Elle le sait très bien, Lily, parce qu’elle était là, des années plus tôt, quand il consommait et elle sait pertinemment qu’il ne s’est pas arrêté à un simple joint, de la même manière qu’elle sait très bien ce que son frère consommait et que c’est un point commun avec son ami d’enfance. « Et tu sais donc très bien que j’ai mieux à faire que de gérer tes crises existentielles. » Il pique, Alfie, il provoque, son front contre le sien pour lui imposer une proximité qu’elle ne voulait plus. Elle l’a empêché d’aller mieux, il lui empêchera d’en faire de même en ne lui permettant pas de dévier la conversation sur ce qu’elle souhaite. Dis-le, Lily, parle-en, parce que t’es à deux doigts d’exploser et que je veux voir ça. Je veux appuyer sur le bouton.

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Lily Beauregard
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la pomme de discorde
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ÂGE : Trente sept ans. (16.03.1986)
SURNOM : 'Maman', enfin, même si la toute jeune Alice ne parle pas encore, née en janvier 2023.
STATUT : Elle a marié Ezra dans une cérémonie intimiste pour ne pas avoir un second enfant né hors mariage. Ils fêteront leur mariage comme il se doit en 2024, après la naissance des jumeaux Matt et Alfie.
MÉTIER : Directrice de l'Association Beauregard. Propriétaire du Death Before Decaf' depuis la mort de Matt, son mari et ancien propriétaire.
LOGEMENT : #159 Logan City, où elle se fait chaque jour un peu plus sa place auprès d'Ezra.
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cary #6 › no question on which way to go, it doesn't matter now. i take a step, whichever destination, i'll be runnin'. straighten up your posture and walk 'cause in the end you're unstoppable. stand up wherever you go, you'll make it with no trouble.

RPs EN ATTENTE : anwar › carl #6
RPs TERMINÉS : (beaucoup)

cf. fiche de liens
AVATAR : Alexandra Daddario
CRÉDITS : fassylover (avatar) › tcssa (gif) › edenloves (gif ezra) › harley (gif carl) › loonywaltz (ubs)
DC : Auden, Swann, Rhett & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
Femme (elle)
INSCRIT LE : 05/10/2019
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Message(#) Sujet: Re: we sold our souls but couldn’t buy salvation (alfly #8) we sold our souls but couldn’t buy salvation (alfly #8) EmptyDim 22 Aoû 2021 - 22:10


Ses lèvres se décollent à peine des siennes qu’Alfie ne lui donne aucun répit supplémentaire, ressemblant soudainement à un proche trop soucieux, éternellement trop inquiet, trop investi aussi. Il devient le stéréotype de la figure masculine plus âgée, celle dont le seul devoir est de protéger le petit oiseau qu’elle représente. Si on devait perpétuer cette image, il ressemblerait seulement à un aigle jouant avec sa proie. En venant chez lui, ce n’est pas son soutien ni même son réconfort qu’elle cherchait. Lily sait qu’il ne la bercera pas dans ses bras et qu’il n’attendra pas qu’elle trouve enfin le sommeil pour qu’il se laisse à son tour happer. Il ne glissera aucun mot doux, il ne séchera pas même les larmes qu’elle pourrait encore lui montrer. Égal à lui-même, son bonheur passera avant celui du reste de l’humanité, et c’est bien pour cette raison qu’elle a jugé bon (nécessaire) de toquer à sa porte sans jamais lui laisser le temps de refuser la suite des événements. C’est elle, qui, finalement, se refuse à aller plus loin et franchir pour la seconde fois de sa vie une limite interdite. Au fond, il ne cherche sans doute qu’à observer sa peau dénudée, non pas à trouver des indices qui pourraient lui apprendre quoi que ce soit sur la raison de la visite de la brune et, surtout, sur ses gestes si osés. La réponse lui vient presque trop facilement lorsque ses yeux s’égarent finalement sur ses mains pour ne plus s’en défaire. Son bronzage marque plus encore l’absence de l’alliance, négligemment laissée sur la table de chevet à leurs côtés. C’est un détail qu’il n’a pas soulevé, tant mieux. Soudainement gênée par la nudité de son annulaire, la jeune femme y fait glisser ses doigts pour l’habiller comme elle le peut. Ses questions ne trouvent pas de réponses, celles d’Alfie sont répétées dans l’espoir d’en connaître une. Et à aucun moment l’un ne laisse échapper son regard de l’autre. Sans qu’il n’y ait désormais la moindre défiance, Lily s’y accroche de façon déraisonnée. Elle le sait, pourtant, qu’il n’a rien de fiable, et quand bien même chacun de ses mots tend à le lui rappeler, elle n’a de cesse de croire en Alfie Maslow. « Dis-le. » Il ne veut pas une réponse pour pouvoir l’aider au mieux ensuite : il en veut une pour savoir où frapper pour faire plus mal encore. Même en le sachant, la brune sait déjà qu’elle finira par lui donner. A avoir couru tête baissée dans l’antre du loup, elle ne pouvait rien récolter de plus glorieux. Il le saura tôt ou tard ; il n’aurait qu’à taper le nom de son mari (pour peu qu’il ait pris la peine de le retenir) sur internet pour avoir accès à quelques articles au sujet de sa fin tragique. Pour quelques secondes supplémentaires, elle résiste, trouvant un échappatoire dans les lignes de son bras qu’elle invente du bout de son index.

Il n’est pas capable de cacher sa surprise suite à la question de l’infirmière, et c’est sans doute l’une des rares victoires qu’elle sera capable d’emmagasiner pour ce soir. Ainsi, elle la savoure bien plus que de raison, surtout alors qu’il s’agit d’un sujet ayant été une éternelle source de conflit entre elle et les deux garçons de l’église - dont un était tout simplement son frère. Est son frère. « Tu le sais très bien. » Elle s’en doute et sait qu’il n’y a qu’une infime chance qu’elle ne soit pas sur la bonne voie, mais le savoir et l’entendre (de sa bouche, qui plus est) ont différentes saveurs. La seconde option a un goût de victoire, et elle ne sait pas le refuser. “Je veux savoir quelle drogue c’est.” Ses envies et besoins en la matière auraient pu changer ; bien trop de drogues peuvent passer dans les veines pour qu’elle puisse savoir laquelle il allait s’injecter. La Lily d’hier dirait qu’on s’en moque puisque de toute façon c’est synonyme de mal, de péché et de stupide idée. Celle d’aujourd’hui souhaite savoir quelle saveur a sa douleur, sa rechute dont il ne se vante pas. Les raisons lui sont peu importantes en cet instant, il sait que sur ce terrain là il a encore l’ascendant sur elle. Il aura sa réponse avant qu’elle n’ait la sienne - si jamais elle en obtient une un jour. Le jeu n’est plus aussi déséquilibré qu’il a pu l’être durant toute leur enfance mais Alfie a éternellement l’avantage, peu importe tous les efforts qu’elle fait pour changer la donne. « Et tu sais donc très bien que j’ai mieux à faire que de gérer tes crises existentielles. » Enfant grondée et rabaissée, elle fronce les sourcils avec le sentiment d’avoir été piquée à vif pour bien peu de choses. Tout en sachant que ce n’est là qu’une énième façon pour lui de jouer avec elle et ses nerfs, la jeune veuve ne sait que se prendre les pieds dans le filet du chasseur. ‘C’est pas une crise existentielle !’ crie la gamine perdue en son coeur. L’adulte se contente de répugner le contact de leurs fronts l’un contre l’autre. Pourtant, ce n’est qu’après d’éternelles secondes qu’elle s’en défait, trouvant à nouveau sa place contre le mur. “Il est mort.” Au moins, elle ne le laissera pas avoir le plaisir de croire qu’il l’a quittée et qu’elle subit une peine de coeur digne d’une adolescente. C’est sans doute le seul point positif qu’elle arrive à faire ressortir de cette histoire.

Maintenant, c’est à lui de parler et de dire de quelle façon il rapproche inexorablement sa propre mort de son terme. Le visage de Lily reste dur, impassible. En cet instant plus que jamais elle se refuse à paraître humaine et à pleurer la mort d’un être cher ; pas face à Alfie et surtout pas comme ça. Elle veut lui prouver qu’elle n’a rien d’une gamine dont il devrait gérer quoi que ce soit : de toute façon, elle n’a jamais eu besoin de lui. Cela a beaucoup à voir avec le fait qu’il n’ait jamais été réellement présent non plus. “Tu préférais la version dans laquelle on couchait ensemble, elle te donnait un meilleur rôle.” La brune ne prend pas la peine de formuler ses mots en une question tant ils semblent évidents. Bien sûr qu’il avait espéré pouvoir lui faire l’amour à nouveau, justement sans éprouver le moindre sentiment à son égard puisque tout est toujours plus facile ainsi. Il aurait pris son pied, il aurait joué le bon rôle, et ensuite il lui aurait montré la porte pour sortir de chez lui (les mots auraient été marqués, puisque cette fois-ci il ne peut bien évidemment pas s’enfuir). A vrai dire, c’est de cette façon bien précise qu’elle s’était imaginée occuper sa soirée, avant de finalement se rendre compte de son incapacité à passer à autre chose de façon aussi brutale et soudaine. Pour une fois, ce n’est même pas Alfie le problème, pas alors qu’il avait tout de la parfaite solution, lui et son manque flagrant de toute forme de morale. “J’en veux.” Peu importe s’il ne le dit pas, finalement, ce n’est pas un problème. “Ce que tu allais prendre, j’en veux.” Ses mots se précisent, s’affinent, s’ajustent. Lily ne demande plus, elle exige, les yeux dans les yeux. Et si ce n’est pas lui qui l’initie alors elle le fera seule, gérant sa crise existentielle avec son reflet dans le miroir. “Tu vas ressentir le manque de toute façon.” Son index ne dessine plus de lignes hasardeuses, il pointe les différents points d’entrée des différentes aiguilles lui faisant dire que sa consommation a repris de façon régulière et sans aucun doute irraisonnée. Lily a laissé ses leçons de morale chez elle. Puisqu’il va incessamment sous peu avoir besoin de sa dose, elle n’aura qu’à attendre, si jamais il décide de jouer à l’enfant qui ne veut pas partager. La veuve, elle, a tout son temps et surtout plus rien à perdre. Alfie, lui, n’a rien de mieux à faire que de jouer avec sa poupée préférée.









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Message(#) Sujet: Re: we sold our souls but couldn’t buy salvation (alfly #8) we sold our souls but couldn’t buy salvation (alfly #8) EmptyDim 3 Oct 2021 - 15:41



trigger warning : drogues

Elle ne dit rien, Lily, malgré ses exigences et il est aussi frustré qu’amusé. Il ne s’attendait pas nécessairement à ce qu’elle cède à sa demande, mais il n’imaginait pas qu’elle ferait preuve d’autant de volonté à conserver le silence. C’est grave, qu’il songe. C’est grave pour qu’elle demeure aussi silencieuse et il ne s’agit même pas de ce stupide (vraiment ?) jeu qui a démarré des décennies de cela entre eux, ce n’est pas une question de vouloir lui offrir ce qu’il demande. C’est la manière dont elle ne saisit pas cette occasion pour l’agresser comme il le mérite probablement. Non, Lily demeure silencieuse et n’essaie même pas de prendre un avantage qu’il pourrait presque lui laisser quelques secondes, afin de prétendre qu’ils jouent à égalité. Ça n’a jamais été le cas et encore aujourd’hui, ils sont incapables de trouver le juste milieu, alors que l’avantage physique dont elle a disposé quelques instants est vite remplacé par l’ascendant psychologique qu’il essaie d’exercer sur elle. Sa motivation est accentuée par une simple question, celle annonciatrice d’une morale pour laquelle il n’a pas la patience aujourd’hui (il ne l’aurait pas plus les autres jours). “Je veux savoir quelle drogue c’est.” Un rire moqueur s’échappe d’entre ses lèvres. « J’ai pas l’impression de te devoir une réponse. » Si elle n’en donne pas elle non plus (même s’il la connaît, et il s’agit seulement du plaisir sadique de l’entendre verbalisée), il n’a aucun raison d’en faire de même. Il n’a pas l’impression de lui devoir grand-chose, d’ailleurs, si ce n’est une pique qui vise à accentuer le malaise qu’elle doit probablement ressentir à l’idée d’avoir fauté (est-ce qu’elle l’a réellement fait ?). Il a mieux à faire que de gérer ses crises existentielles, en témoignent le matériel posé sur la table basse qui n’attend que son retour, retardé par la présence d’une Lily qui n’a plus rien à faire si elle a renoncé à se perdre dans ses bras. Le seul rôle qu’il aurait pu revêtir aujourd’hui, et certainement pas celui de l’épaule sur laquelle pleurer. Elle se défait de la proximité qu’il impose pour appuyer là où ça fait mal (sans savoir où exactement) et lorsqu’elle finit par s’adosser au mur pour prononcer trois simples mots qui sont “Il est mort.” Il répond avec aussi peu de syllabes : « C’est de l’héroïne. » Cette fois, l’égalité est attestée.

Il aurait pu la prendre dans ses bras, il aurait pu lui assurer que tout va bien, qu’il est désolé, la vérité c’est qu’Alfie ne l’est pas, pas plus qu’il n’envisage que tout puisse bien se passer, tout comme ses bras ne sont pas là pour accueillir ses larmes avec la pitié que le monde entier doit désormais lui offrir. Matt est mort ; il ne voit pas cela comme un problème qu’il doit aider Lily à résoudre, mais comme un fait immuable sur lequel aucune geste n’aura le moindre impact. Matt est mort ; Lily s’est perdue dans ses bras et ce n’est pas la honte qu’il ressent, ni la sensation d’avoir profité de sa faiblesse, là-aussi ce sont des faits sur lesquels il n’a que bien peu de pouvoir. Qu’elle soit désespérée est une chose qui ne le concerne pas, pas plus que la manière dont elle a décidé de gérer son deuil. C’est une grande fille capable de songer à ses décisions et aux conséquences de celles-ci sans qu’il n’ait besoin d’y contribuer – ce n’était pas son mari, ce n’est pas son deuil. “Tu préférais la version dans laquelle on couchait ensemble, elle te donnait un meilleur rôle. « Je préférais celle où tu ne te pointais pas chez moi, mon rôle était encore meilleur. » Hors de question de lui faire croire que son plus beau rôle puisque l’impliquer, ou du moins pas dans de telles circonstances, pas alors que l’avantage qu’il peut avoir sur elle est facilité par sa détresse. Il n’y a rien à valoriser dans une situation comme celle-ci et la victoire n’est que plus amère. Ce sont les faibles qui sont satisfaits d’un tel cas de figure, ce n’est certainement pas son cas. Pourtant, depuis qu’elle est là, son esprit s’active et la tranquillité qu’il espérait trouver avant qu’elle ne s’immisce entre ces murs de la plus belle des façons est d’autant plus mise à mal. Il ne ment pas : son rôle était encore meilleur avant qu’elle ne soit là, parce que cette quiétude aurait été atteinte. Lily a pu prétendre à l’aider un instant avant de contribuer à son mal-être et pour cette raison, il n’essaie pas de s’attendrir de son sort. Elle souffre ; tant mieux, lui aussi. Ils ont toujours tout fait à deux, après tout, n’est-ce pas ? C’est dans les règles du jeu.

J’en veux.” Son sourcil se hausse, ses lèvres s’étirent en un sourire moqueur. Lily en veut, Lily exige quelque chose et évidemment, comme à chaque fois qu’elle fait preuve d’une telle assurance face à Alfie, il se fera un plaisir de la déconstruire. “Ce que tu allais prendre, j’en veux.” Le sourire fait bientôt place à un rire tout aussi moqueur, son regard s’ancre dans le sien pour qu’elle y lise ce qu’il lui offre : du mépris. Du mépris face à sa demande plus que face à la mort de son mari – dont il oubliait le nom et l’existence dès que leur petite guéguerre visant à couronner le meilleur couple s’achevait. “Tu vas ressentir le manque de toute façon.” Elle marque un point, la Keegan, mais celui-ci ne pèse pas suffisamment dans la balance pour le convaincre de céder à sa demande. Pourtant, le sourire moqueur fait place à une mine de défi quand il passe à côté de la jeune femme pour s’assoir sur le canapé derrière elle et remettre de l’ordre dans ses affaires abandonnées. Il ne formule aucune invitation puisqu’il sait pertinemment qu’elle s’en donnera la permission, convaincue à défaut d’être convaincante du bienfondé de son idée. Lorsqu’elle est à ses côtés, c’est toujours dans le silence qu’il se saisit de son bras pour faire un garrot dont elle pourrait presque être jalouse du haut de ses années d’expérience (valorisées, comparées aux siennes). En réalité, il sait pertinemment qu’elle trouvera de quoi se plaindre, que ce soit de son nœud trop serré et de sa piqûre trop douloureuse. Un simple regard vers elle vise à lui faire comprendre qu’elle a tout intérêt à ne pas commenter l’action et de seulement apprécier le geste, un geste qu’il peine lui-même à interpréter. Qu’elle se taise, car son expérience professionnelle n’a rien à voir avec son expérience personnelle ; les deux ne sont pas comparables et il peut se vanter d’être le plus doué des deux dans le domaine (doit-il réellement s’en vanter ?). C’est sans un regard pour elle qu’il effectue les mêmes gestes qu’avant son arrivée, avec une délicatesse inexistante quand il s’agit d’en revenir à Lily. Il tire sur son bras pour avoir une vue d’ensemble de celui-ci, ses veines qui se dessinent sous la ceinture qu’il a serré autour de sa peau. Le coton imbibé d’alcool qu’il passe sur celles-ci ne fait que lancer une mécanique bien huilée, des gestes qui ne sont désormais plus qu’automatiques et qui n’ont plus besoin d’être réfléchis. Le coton qui va toujours dans le même sens pour éviter de déplacer les bactéries. L’aiguille orientée vers le haut à un angle bien précis, en suivant la direction du flux sanguin. L’insérer lentement dans la peau pour éviter de marquer la peau et d’endommager les veines. Enlever le garrot. « Ferme les yeux et laisse-toi aller. » La dernière étape et pas des moindres, celle qui consiste à savourer ce shot d’adrénaline, ces quelques secondes indescriptibles qui le seront encore plus pour elle.

Elle ne les vivra pas pourtant, alors qu’aussitôt les paupières closes, c’est dans sa veine non préparée que l’aiguille vient s’enfoncer, avec une rapidité qui l’empêche de prêter attention à toutes les consignes qu’il respecte scrupuleusement et qu’il appliquait encore sur Lily quelques instants plus tôt. Le temps lui est compté avant qu’elle ne se rende compte que l’aiguille ne s’enfonce finalement pas dans sa chair et qu’elle comprenne la supercherie ; une histoire de secondes qui lui impose la précipitation avec laquelle il injecte la totalité du contenu sans en partager une goutte avec Lily. C’est trop rapide, c’est pas assez préparé et évidemment qu’il risque d’en payer les conséquences ; mais Lily, elle, n’aura rien. Elle n’aura rien même si elle essaie de s’emparer du trophée, parce qu’il ne compte pas lui laisser la victoire aussi facilement. Il ne peut pas se contenter de demander, ni d’exiger. Elle doit le supplier autant qu’il doit la torturer et ne pas céder avec la même facilité que lorsque leurs deux corps se sont à nouveau rencontrés. Alors il vise l’autre extrême, celui où il ne lâchera rien, ou du moins, pas tant qu’elle aura tout tenté. Il veut la voir à genoux, il veut la voir supplier, il veut avoir l’avantage comme jamais il ne l’a eu auparavant. Ou peut-être qu’il veut simplement lui éviter les conséquences d’une décision irréfléchie motivée par un deuil qui n’a en réalité pas encore commencé et qui, lorsque ce sera le cas, sera d’autant plus difficile à traverser avec le poids des mauvaises décisions. Il devrait se vanter d’en être une, il devrait se pavaner d’avoir contribué à d’autres, mais pas aujourd’hui, pas dans de telles conditions, pas alors que l’histoire se répète avec la fille Keegan après le fils et qu’il a déjà eu un avant-goût des conséquences qui, celles-ci, pèsent sur lui. Qu’il n’a pas encore acceptées, qu’il n’acceptera jamais et qui contribuent en partie à ce retour en arrière qu’il refuse de partager, gamin pourri et égoïste qu’il est. Oui, c’est la version officielle, celle qui lui convient d’accentuer pour ne pas perdre son statut de roi, pour ne pas perdre de sa superbe au lieu d’un « je suis désolé » qui n’aurait pas sa place entre eux et qui s’exprime maladroitement, à leur manière.  

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cary #6 › no question on which way to go, it doesn't matter now. i take a step, whichever destination, i'll be runnin'. straighten up your posture and walk 'cause in the end you're unstoppable. stand up wherever you go, you'll make it with no trouble.

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Message(#) Sujet: Re: we sold our souls but couldn’t buy salvation (alfly #8) we sold our souls but couldn’t buy salvation (alfly #8) EmptyMer 6 Oct 2021 - 18:33



« C’est de l’héroïne. »

Ce ne sont pas des souvenirs de l’école de médecine qui remontent aussitôt mais bien ceux attestant de nombreuses heures de recherches passées à s’en faire pour son frère, à tenter de trouver une solution là où il n’en existe sans doute aucune. Lily se fait mentalement la liste de tous les effets indésirables et de tous les effets tout court, aussi, de tout ce que cette drogue procure et que les consommateurs recherchent : l'apaisement. L’espace d’une fraction de seconde, c’est de l’empathie qu’elle ressent pour Alfie. Pure et sincère, sans le moindre jugement. Ce n’est qu’ensuite qu’elle se reprend, se remémorant sans mal la position délicate dans laquelle elle se trouve littéralement ainsi que son envie d’enfin être à son niveau et prendre part au jeu : elle en veut. Peu importe ce que ça implique, les conséquences sont le cadet de ses soucis. Elle n’aura pas de mari à qui rendre des comptes et encore moins le moindre fœtus possiblement en formation dans son ventre. Ce ne sont pas ses chats qui risquent de l'accabler alors un petit détour en Enfer n’aura aucune conséquence sur sa vie. Peut-être qu’elle aussi pourra être apaisée quelques temps, avoir le droit à une pause à son tour. Pour autant, cela ne semble pas être un avis partagé avec le Maslow, trop occupé à sourire et se moquer d’elle pour prendre le temps de lui donner une réponse verbale. Ce n’est pas grave, elle n’est évidemment plus une enfant et n’en a de ce fait pas besoin. C’est donc sans un mot qu’elle le suit jusqu’au canapé, les draps autour d’elle pour cacher sa nudité. Elle retrouvera ses habits plus tard, la priorité est toute autre en cet instant et elle ne risque pas de laisser son bras à la merci d’Alfie et en détourner le regard. L’ancienne infirmière observe chacune de ses gestes avec minutie, étonné autant qu’effrayée d’ainsi le voir agir sans jamais douter. Il aurait pu faire un bon médecin, s’il l’avait voulu. Certes, pas du genre à prodiguer les meilleurs conseils à ses patients, mais si on s’en tient à la capacité physique, l'habileté et la précision alors il serait doué. Il aurait pu passer ces années d’études à faire quelques chose de vraiment utile, au lieu de son anthropologie de bas étage qui n’a de cesse de l’envoyer à l’autre bout du monde. Ses yeux ont quitté son bras sans s’en rendre compte, c’est son visage qu’elle observe finalement sans jugement, sans un mot non plus. La peur est absente de son esprit : plus rien n’a d’importance. Dans ses gestes brusques, elle ne voit plus qu’un garçon forcé de faire une chose qu’il aurait préféré éviter. De son côté, elle n’a plus rien d’une enfant insouciante, pas même lorsque l’aiguille évolue désormais sous ses yeux, plus proche que jamais de sa peau. Maintenant plus que jamais, Lily ressent le besoin d’avoir à son tour le droit à une dose, simplement pour essayer, simplement pour faire comme eux, simplement pour avoir un peu moins mal. « Ferme les yeux et laisse-toi aller. » Ses grands yeux de ferment au même instant où elle prend une large inspiration. C’est le moment.

Presque. C’était le moment, et alors que Lily commence à trouver le temps long, c’est le son atypique de l’aiguille s’enfonçant dans la chair qu’elle reconnaît en premier lieu. Personne ne l’aurait entendu et encore moins reconnu, mais elle sait. Il l’a doublé, une fois de plus. Il s’est joué d’elle, encore. Il continue d’ériger de nouvelles règles pour mieux transgresser les anciennes ; toujours. Elle ressemble à une droguée en manque, Lily dont le premier réflexe se résume à rapprocher subitement ses mains du bras abîmé de l’australien. Que pourrait-elle faire, pourtant ? Il s’est déjà tout injecté sans prendre la moindre précaution, l’insulter de tous les noms plaira à sa conscience mais n’aura pas le pouvoir de faire changer quoi que ce soit. Alfie, fichu Alfie. Si l’aiguille n’était pas encore aussi proche de son épiderme et capable de le transpercer à tout instant, sans aucune mesure, sans aucune protection. Et c’est sûrement ce qui agace le plus la jeune femme dans toute cette histoire : pour le bien de son petit jeu, il n’a pas pris la peine de se protéger. Il connaît les risques encourus, pourtant, et si elle lui donne bien des défauts, il est pourtant loin d’être stupide et encore moins ignorant - là réside tout le problème.

Sans un mot, comme à leur habitude quand il ne s’agit plus de se hurler dessus, elle repousse l’aiguille du canapé pour la placer derrière eux, là où aucune main maladroite ne viendra la trouver. Son pouce passe sur la plaie d’entrée et se retrouve tâché d’une maigre tâche de sang qu’elle ne prend pas le temps d’essuyer, occupée à faire le geste sur son bras à l’aide d’un coton encore inutilisé. Il aurait dû se désinfecter le bras avant, il aurait dû poser un garrot, il aurait dû s’injecter la dose avec bien plus de délicatesse. Il aurait dû la laisser faire, aussi, sans doute. Il n’aurait pas été sa première fois - pas dans ce domaine là, tout du moins. Lâche, elle ne laisse pas son regard croiser le sien à aucun instant, ne voulant pas y lire quoi que ce soit - ni reproches, ni remords, ni fierté. Il pourrait réagir d’un millier de façons différentes et elle est trop fatiguée pour tenter d’anticiper les gestes d’un homme qui ne sait qu’agir sur le vif et dans l’instant. Son esprit est ailleurs, à Lily, occupé à se remémorer les différentes conséquences de la prise immédiate d’héroïne : détente, apaisement, bien-être. Chaleur, extase. Les effets secondaires sont oubliés l’espace d’un instant, s’il doit en subir elle sera de toute façon présente pour l’aider à y faire face. Parce que oui, bien sûr qu’en ayant un tel geste il vient aussi de s’assurer la présence de la brune à ses côtés pour la nuit, bien sûr qu’elle est incapable de repartir d’ici la conscience tranquille en sachant ce qu’il a consommé et surtout la façon dont il l’a fait. Elle dira que le bras passant derrière ses épaules pour mieux se figurer en une main posée contre son front a pour objectif de vérifier que sa température ne diffère pas trop, tout comme elle dira que si ses jambes se replient sous elle ce n’est que par peur de toucher Dieu sait quoi dans son appartement de débauché. Pour son corps qu’elle pose entre lui et le dossier du canapé, pourtant, elle tombe à court d’excuses, ne cherchant qu’à le garder près d’elle dans une étreinte inquiète. Le visage de Lily trouve refuge près de sa nuque, n’imposant pas la moindre force alors qu’elle a toujours l’espoir vain (stupide, niais, enfantin, candide, …) qu’il finira un jour par accepter le fait qu’elle tient à lui et qu’il n’a pas à constamment être en train de fuir et de courir. Il pourra de nouveau être lui-même demain, cela n’empêche rien, et cela pourra toujours laisser à Lily l’opportunité de prouver qu’ils peuvent prendre soin l’un de l’autre sans que cela ne passe par la violence, les larmes et les cris. Elle aurait simplement aimé qu’il lui donne sa chance dans d’autres circonstances, mais pour tenter de garder le maximum de chances de son côté, elle garde pour elle toutes les questions qui la démangent, la première d’entre elles étant qu’est-ce qui peut le pousser à un tel besoin d’une nouvelle dose. Il aurait eu la possibilité de faire de Lily un pantin plus docile que jamais mais il l’a balayé sans même y penser davantage ; pourquoi ?Je suis désolée.” Sont les seuls mots qui viennent, bien loin d’avoir le moindre rapport avec leur entrevue et la situation actuelle. Elle est simplement désolée de ne pas avoir su être là au moment précis où sa vie a dérapé à ce point, pour qu’il ait besoin de trouver refuge dans la drogue plutôt qu’à ses côtés. Elle aurait été présente, pourtant, elle le jure. Maintenant, tout ce qu'elle peut faire se résume à caresser doucement ses cheveux de sa main libre.









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Message(#) Sujet: Re: we sold our souls but couldn’t buy salvation (alfly #8) we sold our souls but couldn’t buy salvation (alfly #8) EmptyLun 22 Nov 2021 - 13:34


Matt est mort. D’autres se seraient empressés d’envelopper la désormais veuve dans leurs bras, en murmurant des délicatesses à son oreille, en couvrant son front de baisers rassurants ; en déclarant une trêve le temps d’une soirée ou, peut-être, d’une vie maintenant qu’ils sont supposés réaliser la fragilité de celle-ci. Mais Alfie n’en fait rien, le mutisme qui est le sien ne traduit pas de son incapacité à trouver les mots – parce qu’il en aurait, de choses à dire, lui qui en a toujours. Mais ce sont de ces phrases qu’on ne dit pas, pas aussi tôt du moins ; bien-sûr qu’elle s’en remettra, bien-sûr qu’il lui faudra du temps, bien-sûr qu’elle réussira à reprendre sa vie au-delà de son deuil. Mais Lily n’a pas envie d’entendre ça et lui n’a pas envie de prendre ce rôle-là, pas plus qu’il n’a envie de traduire de sa pitié en gestes comme elle doit y être confrontée depuis des jours. Matt est mort et il ne peut changer ce fait, pas plus qu’il ne peut changer l’état d’esprit de Lily – et même si c’est désagréable à assumer, la proximité instaurée par la jeune femme ne l’aurait pas plus permis. Il n’y a pas grand-chose à dire alors Alfie ne lui fait pas l’affront d’un « je suis désolé » qui ne serait pas sincère : elle le connaît suffisamment pour savoir que de telles formules de politesse ne font pas partie de son langage courant et elle en serait d’autant plus agacée. Si elle est venue à sa porte aujourd’hui, c’est parce qu’elle savait très exactement comme il réagirait, comment elle pouvait l’utiliser à son escient (et il ne peut s’en vexer, car la réciproque est toute aussi vraie). Elle n’est pas venue le voir en espérant qu’il saurait lui remonter le moral, pas plus qu’elle comptait sur lui pour être la présence infaillible qui l’aiderait à surmonter cette épreuve ; alors il ne prétendra pas être quelqu’un d’autre pour l’étonner, pour lui faire plaisir ou simplement parce que la situation l’exige. Il lui offre exactement ce pourquoi elle est venue ; une franchise probablement déplacée et un manque de délicatesse qui n’est plus à prouver. Si elle voulait de la pitié, nulle doute qu’elle a une large liste d’adresses. Si elle voulait autre chose, sans réellement avoir quoi en vue de la manière dont les choses tournent, elle a frappé à la bonne porte.

Si elle voulait un fournisseur, néanmoins, force est de constater qu’elle s’est trompée. Il pourrait justifier l’acte par le fait qu’il ne partage pas sa came, qu’au prix où elle coûte c’est impensable que d’en offrir à quelqu’un, d’aussi inexpérimenté qui plus est et qui ne ferait que la gâcher en ne savourant pas l’effet apaisant, préférant s’en rendre malade. Il pourrait, mais l’argent n’a jamais été un problème pour un Alfie qui pourrait très bien la donner au premier idiot qu’il croise simplement pour se divertir. Mais si Lily a souvent été qualifiée de la sorte, elle n’est pas la première sur son chemin et cela suffit à le motiver quant à réfléchir à sa demande. Il pourrait aussi souligner qu’il y a ce désir, ancré en lui, d’être toujours en opposition avec la jeune femme, de ne jamais, jamais lui offrir ce qu’elle demande sans qu’elle n’ait supplié auparavant. Et pourtant, elle pourrait supplier, elle pourrait s’en écorcher les genoux et en perdre la circulation dans ses mains qu’il ne céderait probablement pas. Il l’a fait avec son grand frère et les conséquences de cette décision pèse encore sur ses épaules ; suffisamment pour qu’il ait passé un accord tacite avec lui-même impliquant de ne jamais glisser sur ce terrain-là, peu importe les motivations derrière une telle demande, peu importe les arguments que l’on pourrait lui partager, peu importe son propre désir d’être à l’origine d’un chaos : et Dieu sait qu’il veut être à l’origine de celui que contient Lily depuis tant d’années. Qui l’aurait cru, qu’Alfie Maslow soit doté de limites qu’il se refuse d’outrepasser. Qui y croit, qu’Alfie Maslow exprimera celles-ci à voix haute ? Évidemment qu’il ne le fera pas, évidemment que jamais il ne soulignera à Lily à quel point il trouve sa demande stupide car le fruit d’une décision précipitée, aucunement réfléchie, aux conséquences qu’elle sera bien incapable d’assumer. Parce qu’il sait aussi que ses limites peuvent être réduites à néant à la moindre contrariété, qu’un mot de travers de la part de la jeune femme qu’il y verra une forme de défi autant qu’il aura envie de la faire taire et qu’il finira par céder à sa demande. Il prend souvent l’ascendant sur elle, mais elle peut s’en vanter d’en faire de même et finalement toute cette scène en a la plus belle preuve : c’est bien elle qui dicte la danse, quoi qu’il puisse en penser lorsqu’il la prive du shot d’euphorie quémandé. C’est elle qui le tient quand il s’y refuse, c’est elle qui le contrôle quand il ne peut envisager la possibilité de l’emmener avec lui sur ce terrain-là alors que jamais auparavant il n’a eu aucune hésitation à le faire. C’est elle qui impose sa loi et surtout son influence lorsqu’il s’avoue vaincu et mis à mal dans son habituelle dédain des règles et son indifférence des autres. Lily vient de démontrer que ce sentiment ne s’applique pas à tous, surtout pas à elle ; elle a gagné.

Et lui, il a gagné une présence pour la nuit. Pas de la façon dont il les aime, c’est certain, mais, il ne le dira pas, de la façon dont il en a réellement besoin. Son regard déjà absent tente de suivre les gestes de Lily sans réellement prendre conscience de ce qu’elle fait, bien trop occupé à apprécier le rush d’euphorie qui l’apaise enfin. Un soupir de soulagement s’échappe d’entre ses lèvres lorsque l’anxiété qui l’accompagne au quotidien depuis des mois cesse de lui compresser la cage thoracique, sa silhouette s’enfonce dans le canapé et la présence de Lily semble désormais inexistante lorsqu’il s’autorise à fermer les yeux et à se laisser envelopper par toutes ces sensations que certains qualifieraient de désagréables, mais qui lui donnent l’impression de survivre à défaut de vivre. Sa bouche sèche, son corps qui devient brûlant, son cœur qui ralentit ; il atteint peu-à-peu un stade de détente qui s’apparente à rien de moins qu’une léthargie bienvenue. La main déposée contre son front n’est même pas sentie, pas plus que son corps qui se rapproche de lui ni ses excuses formulées du bout des lèvres ; mais son souffle chaud contre sa nuque, lui, le convainc de venir déposer sa tête contre la sienne et de s’autoriser à apprécier ce geste autant que ses doigts qui se perdent dans ses cheveux. C’est contre sa mâchoire qu’il s’autorise à déposer un baiser qui fait office de remerciement silencieux, c’est dans cette proximité retrouvée et appréciée qu’il finit par s’autoriser à fermer les yeux, qu’il en vient aussi à espérer que demain matin au réveil, ce sera la silhouette rassurante de Lily qu’il retrouvera, alors qu’il jurera le contraire à qui lui demandera.

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