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 (craker #29) la vie en rose

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Message(#) Sujet: (craker #29) la vie en rose (craker #29) la vie en rose EmptyDim 19 Fév 2023 - 13:31


La première fois, tu as mis la faute sur les sushis, prétendant qu’ils ne devaient pas être aussi frais que tu l’espérais. La deuxième fois, c’est sur la nourriture offerte dans l’avion que tu as placé le blâme, t’expliquant que ça, le manque de sommeil et l’inconfort que tu ressentais avec un Gabriel de mauvaise humeur pendant des heures de temps suffisait à expliquer le moindre sentiment de nausée que tu avais pu ressentir pendant l’éternel voyage entre Brisbane et Paris. La troisième fois, tu étais tentée de blâmer le décalage horaire et ton manque d’appétit, mais puisque la troisième fois n’était pas venue toute seule, tu n’avais eu d’autre choix que d’accepter l’idée que peut-être, peut-être, il y avait quelque chose de plus grand derrière ces nausées soudaines, la fatigue immense et l’inconfort que tu ressentais dans tout ton être. Tu refuses toutefois de te faire des idées ou des fausses joies (ou des fausses paniques, aussi), mais c’est votre troisième jour en France et tu peines à apprécier toutes les activités que tu meures pourtant d’envie de faire avec Wyatt et votre fils. Tu es plutôt douée à ne rien laisser paraître toutefois, refusant d’être la raison pour laquelle votre voyage ne se passe pas exactement comme Wyatt l’aurait voulu, toi qui as si longtemps rêvé du jour où il en viendrait à te montrer d’où il vient, ce petit bout de lui que tu connais pas aussi bien que tout le reste de sa personne. Mais dès que ton corps rencontre le matelas du lit prenant la majorité de l’espace de votre chambre d’hôtel, tu t’écroules aussitôt et succombes au sommeil, reconnaissante que malgré le décalage horaire, Gabriel semble être lui aussi complètement épuisé, vous offrant ainsi des nuits plus ou moins reposantes.

Il est tôt, quand tes yeux s’ouvrent et qu’une nouvelle vague de nausées te tombe dessus avant même que tu n’aies eu le temps d’avaler quoique ce soit. Tu réussis à t’extirper du lit sans réveiller Wyatt ni Gabriel qui s’est retrouvé entre vous deux quelque part au milieu de la nuit. La porte de la salle de bain se referme derrière toi et malgré les nausées qui ne subsistent pas, tu reprends peu à peu le contrôle de ton corps qui semble te trahir à chaque tournant. Tu pourrais continuer à te faire croire que c’est autre chose que ça, mais il est de plus en plus difficile de chasser le fait que tu aurais dû avoir tes règles il y a quelques jours, juste avant votre départ pour la France, et que tes symptômes crient les classiques signes d’une grossesse. Signes que tu n’avais pas eu, lors de ta grossesse avec Gabriel, les premiers mois se déroulant sans même que tu n’aies conscience des changements ayant lieu dans ton corps. Là, si c’est ça (parce que le doute ou le déni subsiste, difficile de dire lequel), les signes sont clairs, envahissants presque et si tu es tentée de réveiller Wyatt pour lui parler de tes doutes, de tout ce qui se passe présentement dans ta tête, tu décides de ne pas le faire, profitant plutôt du fait que les deux garçons soient encore profondément endormis pour t’habiller et t’éclipser en dehors de la chambre d’hôtel, à la recherche de la pharmacie la plus proche.

Quand tu rentres à nouveau dans la chambre, tu tiens des cafés dans une main, et deux sacs dans l’autre. Dans le premier sac se trouve quelques croissants achetés dans une boulangerie à quelques pas de l’hôtel, et dans l’autre se cache trois boîtes contenant chacune trois tests de grossesse parce qu’on ne peut jamais être trop certain. En vrai, tu ne sais pas trop à quoi tu pensais quand tu as décidé de prendre les trois boîtes de trois marques différentes, mais tu te disais que tu ne perdais rien à ne pas prendre de chance. Wyatt et Gabriel dorment encore et c’est en laissant derrière cafés et croissants que tu t’enfermes dans la salle de bain, le cœur battant à tout rompre lorsque tu ouvres la première boîte et déchire l’emballage du premier test. Les trois minutes d’attente te semblent éternelles, mais tu refuses de regarder le bâton de plastique avant que ton alarme ne sonne, excitée et effrayée par ce que tu risques d’y lire. Tu ne sais pas ce que tu crains le plus, que le test soit positif ou au contraire, qu’il se retrouve à être négatif et réaliser que finalement, tu t’es peut-être fait des films toute seule avec tes symptômes. Ça ne fait que quelques semaines depuis que vous avez décidé d’essayer pour un autre enfant, et si ce n’est pas impossible que ça ait déjà fonctionné et que le temps est compté vu que tu approches trop rapidement de la quarantaine, ça te semble rapide, peut-être même un peu trop. Tu fermes les yeux, secoues doucement la tête alors que tu prends une grande inspiration par le nez, tu te forces à expirer par la bouche dans l’espoir de calmer tes nerfs, sans réellement y parvenir. Et quand ton alarme sonne enfin, tu t’empresses de la fermer, mais le bruit strident s’est fait entendre et bientôt, une petite voix s’élève dans la voix d’à côté. « Mamaaaaa » chigne Gabriel qui te cherche, quand bien même sa personne préférée au monde est couchée juste à côté de lui et un faible sourire s’étire sur tes lèvres alors que tu te lèves, évitant encore de baisser le regard vers le test sur le comptoir. « J’arrive mon cœur. » que tu lances, te doutant que ce n’est qu’une question de secondes avant que Wyatt ne se réveille maintenant. Sans regarder la réponse, tu attrapes le test et l’enfonce dans la poche arrière de ton jean avant d’ouvrir la porte et de remarquer ton fils désormais assis dans le grand lit, Wyatt encore somnolant à côté de lui. Tu t’approches et t’allonges à nouveau à côté d’eux, Gabriel se lovant contre toi. « Bon matin. » que tu souffles, autant pour lui que pour Wyatt alors que tu te penches légèrement pour venir poser tes lèvres sur la joue de ce dernier.
@Wyatt Parker :l: :l:
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Message(#) Sujet: Re: (craker #29) la vie en rose (craker #29) la vie en rose EmptyLun 10 Avr 2023 - 22:30


C’est d’abord la douce odeur du café frais qui vint chatouiller mes narines avant qu’une main remplie de petits doigts potelés et baveux viennent me taper sur la joue. Juste une fois d’abord, comme dans un rêve qui m’amène à plonger mon visage plus profondément dans l’oreiller moelleux. Je n’ai jamais vraiment fréquenté des établissements de luxe, mais il faut avouer que rien ne pourra battre le confort des lits dans ce type d’hôtel. Il est d’effet notoire que je n’ai jamais été quelqu’un de matinal, même en voyage dans la ville de mon enfance, même quand mon fils s’évertue à vouloir être debout aux aurores depuis le jour de sa naissance. « Dada ? » Une fois encore, la petite main vient tapoter ma joue, d’abord en douceur, mais avec une répétition qui se veut presque énervante. « Chut, fais dodo Gabi. » Sans ouvrir un œil, je tends le bras pour attraper le petit corps de mon fils qui se met à rigoler. Je le sens se coucher contre moi et soupire presque persuader d’avoir gagné quelques minutes de répit. « Dada, no. » Ah. Finalement, Gabriel n’a pas l’air de vouloir continuer une quelconque grasse matinée comme depuis le début de notre voyage. J’avais déjà joué ma chance quand il s’est réveillé à quatre heures du matin, je crois que je ne pourrais pas gagner cette fois. L’odeur de café me laisse deviner que Rosalie est déjà descendue dans la salle de restaurant pour aller nous chercher de quoi déjeuner. J’ouvre un œil pour me retrouver nez à nez avec le visage de mon fils qui m’observe d’un peu trop près. « Coucou. » Une fois encore, il s’esclaffe de rire avant de venir faire claquer sa paume sur ma joue. « Oui oui, ça va, je suis réveillé ! » Mal traité par mon propre enfant et sans aucun signe de sa mère dans les parages pour me venir en aide. Je fronce les sourcils me tournant légèrement pour remarquer la porte de la salle de bain fermé. Je parie que Rosalie va émerger de là habiller de la tête aux pieds et qu’elle va me donner que quelques minutes avant de démarrer la journée, me pressant pour connaître le programme dans les moindres détails.

Gabriel semble se lasser de mon manque de réaction et préfère appeler sa mère à la rescousse. « Mamaaaaa » Il repousse mon bras et décide de se lever sur le matelas ce qui m’oblige à me redresser, parce que le petit garçon a récemment prouvé qu’il avait le goût pour les cascades périlleuses. Assis le dos contre la tête de lit, je regarde mon fils sauter dans les bras de sa mère comme s’il ne l’avait pas vu depuis des semaines. « Bon matin. » Un sourire se dessine sur mes lèvres alors que Gabriel décide de venir se jeter sur mon torse dans toute la délicatesse dont il est capable. Il est en pleine forme et je rêve de mettre la main sur ce café qui me nargue de loin sur la table. Comme si Rosalie lisait dans mes pensées, elle vient me tendre la tasse encore fumante. « T’es la meilleure. » J’ai à peine le temps de déposer un baiser sur ses lèvres que Gabriel cherche à nous séparer. C’est son jeu du moment, ne pas nous laisser être câlin l’un envers l’autre ou se faufiler entre nous dès que Rosie est proche de moi. Il affirme son caractère et c’est encore plus flagrant depuis le début de notre voyage même s’il ne rechigne jamais durant nos différentes visites. Alors que Rosalie donne un peu de croissant à notre petit goinfre, je récupère mon carnet dans lequel j’ai noté les différentes choses que je voulais montrer à ma famille. À vue d’œil, le beau temps à regagner le ciel parisien et on va donc pouvoir aller se balader dans le quartier de mon enfance comme je tenais à le faire depuis notre arrivée. Rosalie me paraît silencieuse, un peu ailleurs, c’est souvent le cas en fin de journée depuis que l’on est à Paris. Je me doute que le décalage horaire soit un peu responsable de tout cela et j’ose espérer qu’elle me le dira si elle a besoin que l’on se repose. « On peut aller se balader ce matin et on se fait une après-midi tranquille dans un parc ? » Autant profiter du beau temps et peut-être que cela fera du bien a tout le monde de lever un peu le pied, il nous reste encore trois jours dans la ville, on a un peu de temps. « Je vais aller me préparer. » Un baiser pour Rosalie, un bisou bruyant pour entendre Gabriel éclater de rire et je sors du lit sans déceler la grimace sur le visage de ma compagne.

Dans la salle de bain, je prends le temps de me passer de l’eau sur le visage avant d’enfiler mon jean. Je passe rapidement une main dans mes cheveux et fouille la trousse de toilette afin de mettre la main sur ma brosse à dents. C’est en me baissant pour ramasser le dentifrice que je venais de faire tomber à terre que mon regard se pose sur différentes boîtes de couleurs qui n’étaient pas là hier. Je n’y fais pas particulièrement attention, jusqu’à ce que mon regard tombe à nouveau dessus et déchiffre les écritures en français. Il me faudra un instant pour comprendre, une minute de plus pour m’interroger et une seconde pour sortir de la salle de bain avec ma brosse dent toujours en bouche et les boîtes entre les mains. « Rosie ? » Elle relève la tête et je lui montre les paquets qui renferment différents tests de grossesse. L’une est vide et je n’ai pas vu le test dans la poubelle de la salle de bain. « T’es enceinte ? » J’ai le cœur qui bat la chamade, on a parlé de cela il y a quelques semaines à peine. On s'est promis d’essayer rapidement, mais aussi vite ? Cela me paraît presque surréaliste et en même temps, je reste pendu aux lèvres de ma compagne attendant plus une réponse positive qu’une réponse négative.
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Message(#) Sujet: Re: (craker #29) la vie en rose (craker #29) la vie en rose EmptyMar 11 Avr 2023 - 13:37


Tu n’avais pas vraiment pris le temps de réfléchir lorsque tu avais décidé de cacher le test de grossesse dans la poche arrière de ton jean sans même regarder si ce dernier était négatif ou positif. Tu n’avais rien à cacher pourtant, la décision d’essayer pour un deuxième enfant avait été prise à deux et même si cette décision était encore toute récente, vous saviez tous les deux que ça ne prenait qu’une seule et unique fois. Gabriel en était bien la preuve après tout. Votre plus belle et votre plus grande surprise à ce jour, sans aucun doute. Et peut-être que c’est un peu pour ça que tu oublies tout ce que tu fais et comment tu le fais, parce qu’il t’appelle et que ton premier réflexe lorsque le mot "mama" s’échappe de ses lèvres, c’est d’aller à lui et t’assurer qu’il va bien, même lorsque tu sais qu’il y a son père juste la à côté de lui. Tu sors de la salle de bain et ferme la porte derrière toi, oubliant tout du sac de pharmacie que tu as laissé bien en vue juste à côté de la toilette. Il n’y a que la vision de Wyatt encore endormi et grincheux et de ton fils qui tente de le réveiller tout en se tournant vers toi lorsqu’il réalise que tu es désormais dans la pièce. Tu te tournes vers la petite table où tu as déposé deux cafés et tu en attrapes un que tu viens offrir à un Wyatt qui frotte encore la fatigue incrustée dans ses traits. Le Parker n’a jamais été matinal et même le fait d’être en voyage dans son pays natal n’aide pas à la motivation de première heure. Mais le café aide un peu, lui. « T’es la meilleure. » Le baiser qu’il t’offre n’a pas longue vie, Gabriel s’interposant entre vous pour s’assurer que personne ne reçoit plus d’attention que lui, un petit jeu qu’il trouve d’ailleurs terriblement amusant.

Tu enlèves tes souliers et reviens t’allonger entre les deux hommes, ta journée ayant commencé bien trop tôt se faisant soudainement ressentir. Tu n’avais pas envie de laisser la fatigue et tes nausées dicter l’horaire de votre voyage, Wyatt ayant déjà une liste bien longue d’activités et de choses qu’il voulait voir pendant votre séjour en terre parisienne. Mais les garçons étaient encore en pyjama alors que toi, tu étais déjà habillée et prête pour la journée. Tu pouvais bien te permettre quelques minutes allongée dans ce lit confortable sans que cela ne vienne dérailler les plans de la journée. Croissant en mains, tu partages avec Gabriel alors que Wyatt pose un regard concerné sur toi, notant probablement les traces d’épuisement visibles sur ton visage, celles que tu avais à peine tenter de camoufler entre deux vagues de nausées plus tôt ce matin. Distraitement, tu viens caresser son bras, ton regard se perdant tantôt sur lui, tantôt sur les sourires que t’offre ton fils entre deux bouchées de croissant. « On peut aller se balader ce matin et on se fait une après-midi tranquille dans un parc? » Tu approuves d’un hochement de la tête, une journée plus tranquille étant exactement ce dont tu avais besoin après les dernières bien remplies de visites en tout genre et ces nausées qui semblaient bien installer ce matin. « On va aller se balancer cette après-midi Gabi? » Le petit garçon lâche un petit cri aigu qui témoigne de son approbation pour ce plan. Heureusement, Gabriel aimait encore les longues promenades en poussette ce qui vous permettait de visiter le matin sans que le petit garçon ne se fâche. « Je vais aller me préparer. » « Je m’occupe d’habiller notre petit monstre. » que tu proposes avec un sourire alors que Wyatt sort du lit et qu’il disparaît dans la salle de bain. Là où les preuves de tes achats de ce matin reposent encore.

Celles que tu as complètement oubliées alors que tu sors Gabriel du lit et prépare tout ce dont tu as besoin pour changer sa couche et l’habiller. Malgré le fait que ce soit encore l’hiver à Paris, le ciel bleu et le soleil bien haut laisse croire que la journée sera douce. Tu chantonnes une comptine à ton fils qui fait aller ses jambes avec entrain chaque fois que tu lui chatouilles une cuisse, et tu n’entends pas la porte de la salle de bain qui s’ouvre à nouveau. « Rosie? » Tu te retournes soudainement, l’image d’un Wyatt complètement paralysé sur place entrant dans ton champ de vision. Brosse à dent dans la bouche, cheveux toujours ébouriffés et complètement immobile, tu mets quelques secondes avant de remarquer les boîtes qu’il tient désormais, celles que tu avais oubliées, celles que tu avais laissées derrière dans ton empressement, celles qui te rappelaient soudainement la présence du test dans ta poche, celui que tu n’avais toujours pas regardé. Tu te sens idiote d’avoir oublié si rapidement, clairement prête à blâmer le mum brain pour cette absence. « T’es enceinte? » Il semble complètement sous le choc et ton expression rejoint la sienne, alors que tu hausses légèrement les épaules. « Je sais pas. » Un rire nerveux t’échappe alors que tu finis d’enfiler le pantalon à Gabriel, le déposant ensuite sur le sol, là où il marche à toute vitesse jusqu’au petit salon où se trouve quelques uns de ses jouets. Tu plonges une main dans ta poche et sans en regarder le résultat, tu montres le test à Wyatt. « J’ai pas encore regardé le résultat. » Il y a ta main qui tremble légèrement sous l’émotion et Wyatt qui demeure toujours figé. Tu t’approches de lui, le test désormais entre vous deux. « J’ai des nausées depuis quelques jours. Ça fait quelques semaines qu’on essaye, c’est pas impossible. » Des semaines à peine. Pas des mois, tu en es consciente. Tu pensais sincèrement que vous auriez plus de temps avant que des doutes ne s’installent dans ton esprit. Tu craignais même de n’avoir aucun symptôme, puisque tu étais complètement passée à côté avec Gabriel, mais ce n’était pas le cas cette fois-ci. Si c’était bel et bien ça, évidemment. « Tu veux regarder en premier? » Parce qu’il n’était pas là, quand tu as fait les dizaines de tests qui ont confirmé ta grossesse avec Gabriel. Parce qu’il n’y a eu aucune célébration lorsque la nouvelle est tombée, le froid et les tensions entre vous étant tout ce qu’il restait de votre ancien vous à ce moment précis. Parce qu’aujourd’hui, dans son pays, ensemble, tu as l’impression que tu as droit à un do-over que tu ne veux pas rater. Il y a ton cœur qui semble sur le point d’éclater, le monde tel que tu le connais possiblement sur le point de changer et Wyatt qui semble encore complètement sous le choc.
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Message(#) Sujet: Re: (craker #29) la vie en rose (craker #29) la vie en rose EmptyDim 16 Avr 2023 - 20:48


Ma première pensée est simplement de me dire que l’on devrait arranger nos affaires différemment dans la salle de bain pour ne pas que tout se casse la figure lorsque l’on prend quelque chose. Mon regard tombe sur les boîtes qui ne me paraissent pas familières, mais ne s’attarde pas. Rosalie a toujours tout un temps de produit de beauté que je remarque à peine, à la maison, ils sont cachés dans les tiroirs, mais à l’hôtel, il manque un peu de rangement. Mais en prenant appui sur le lavabo pour me brosser les dents, mes yeux se posent à nouveau sur les trois boîtes colorées. Comme toute personne effectuant une tâche routinière, je me laisse aller à lire les différentes écritures sur le packaging, jusqu’à que le mot grossesse me saute aux yeux. Ce qui n’était que quelques boîtes anodines se transforme en une question que je ne saurais répondre par moi-même. Mon cœur paraît s’emballer tandis que je sors de la salle de bain, des questions pleins la tête accompagner d’une sensation de stress que je ne saurais expliquer. Bien sûr que l’on avait parlé de cela, on est en train d’essayer pour un autre enfant, mais cela fait seulement quelques semaines. Ce serait rapide, non ? J’essaye de tenter un calcul bidon dans un coin de mon esprit alors que la question m’échappe face à une Rosalie un peu mal à l’aise, comme prise la main dans le sac. « Je sais pas. » Mes sourcils se froncent, je ne suis pas sûr de comprendre. Du dos de la main, je tente de nettoyer le dentifrice qui est littéralement en train de me couler sur le menton, mais je ne bouge pas, un pied dans la chambre, l’autre encore dans la salle de bain. Rosalie laisse Gabriel partir retrouver ses jouets et plonge la main dans la poche arrière de son jean pour me présenter un bâtonnet blanc qu’elle retient fermement dans sa paume. « J’ai pas encore regardé le résultat. » Encore un peu surpris de la tournure de la matinée, je hoche la tête. Rosalie paraît si fragile alors qu’elle s’avance vers moi que je voudrais la prendre dans mes bras, mais j’ai toujours les boîtes en main et cette stupide brosse à dents qui pend entre mes lèvres. « J’ai des nausées depuis quelques jours. Ça fait quelques semaines qu’on essaye, c’est pas impossible. » Une nouvelle fois, je hoche la tête. Alors, je n’avais pas rêvé, elle paraissait bien fatiguée et cela n’avait peut-être rien à voir avec le décalage horaire. Je me tiens encore figé face à elle, ayant un peu de mal à intégrer tout ce que ce petit test pourrait transformer. On en avait longuement parlé tous les deux, Rosalie avait relancé la conversation quelques jours après Noël, pour être sûr que je n’avais pas dit cela sur un coup de tête. Je suis sûr de moi, j’aimerais que l’on puisse agrandir notre famille, mais je crois que j’avais intégré l’idée que cela nous prendrait du temps.

« Tu veux regarder en premier? » « Hein ? » Je relève les yeux pour voir que Rosalie a tendu sa paume dans ma direction. « Non ! » Je me sens stressé d’un coup et je n’ai pas envie de lire le résultat tout seul alors qu’elle semblait attendre mon réveil pour pouvoir le faire ? Ou alors elle voulait que ce soit moi qui regarde de peur d’être déçue ? Je n’arrive pas à réfléchir avec la sensation du dentifrice qui ne cesse de couler sur mon menton et Rosalie semble clairement déçue par ma réaction initiale. « Enfin si, mais, avec toi ! » que je réplique avant de ravaler ma salive dans un bruit absolument affreux. « Attends deux secondes. » Il faut que j’aille me rincer la bouche et après, on pourra voir tout cela. J’allais entrer dans la salle de bain, mais me retourne rapidement pour voir que Rosalie n’avait même pas encore eu le temps de bouger. « Tu regardes pas sans moi hein ! » Maintenant, je veux voir, mais avec elle, je le sais. On n'avait pas eu l’occasion de faire tout cela pour Gabriel, parce qu’elle l’avait appris sur le tard, parce qu’à l’époque, on ne se parlait plus et qu’il nous aurait été impossible de partager un tel moment. Gabriel avait été un accident, mais ce futur bébé, on en a parlé et on le désir tous les deux. Il était temps de faire les choses normalement.

Après m’être rincé les dents et avoir enfilé un tee-shirt, je rejoins Rosalie qui s’est assise au bord du lit. Gabriel joue tranquillement dans le petit salon et je tire une des chaises de la table pour m’asseoir face à la brune. Elle paraît emplie de tellement d’émotions différentes que je ne suis en aucune capacité de lire ce qui est bien en train de se passer dans son esprit. « Eh… » Je viens poser ma main sur sa joue, la forçant en douceur à relever les yeux vers moi. « Ce sera parfait si c’est positif. » Je veux qu’elle l’entende, certes, j’ai été surpris en tombant sur les boîtes dans la salle de bain, mais je suis sûr de moi, je veux que tout cela arrive entre nous. Ce n’est pas parce que je m’étais mis en tête que l’on allait probablement galérer pour avoir notre deuxième que cela voulait dire que je ne suis pas heureux de déjà entamer ce processus. Même si le stress persiste un peu, comme la sensation que ce bâtonnet continent un secret qui viendra chambouler nos vies. . C’est un peu comme attendre les résultats d’un examen ou le retour d’une maison d’édition, toutes les possibilités s’enchaînent à une vitesse monstrueuse sans que le cerveau ne soit capable d’en traiter toutes les émotions qui en découlent. « Et si c’est négatif, on continuera d’essayer. » Je lui adresse un petit sourire, promenant mon pouce contre sa joue avant que mon autre main ne vienne se poser sur la sienne qui tient toujours fermement le test. Elle s’y accroche comme à une bouée de sauvetage et l’idée me fait sourire. Elle était seule la première fois, je me suis promis que tout serait différent pour cette fois. « Okay… » Je souffle un coup comme pour nous donner du courage. « On regarde ? » Lentement, les doigts de Rosalie relâchent le bâtonnet, elle le fait rouler contre sa paume pour laisser apparaître le petit écran qui dévoile deux traits de couleur. Mon regard remonte vers le visage de Rosalie à la recherche d’une réaction, parce que je n’ai jamais lu un test de grossesse de ma vie et que je n’ai aucune idée de ce que ces traits veulent dire.
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Message(#) Sujet: Re: (craker #29) la vie en rose (craker #29) la vie en rose EmptyJeu 20 Avr 2023 - 8:56


Ce n’est pas comme ça que tu t’étais imaginée annoncer une potentielle grossesse à Wyatt. Après la catastrophe qu’avait été ton annonce lorsque tu étais enceinte de Gabriel, tu avais envie de faire les choses bien, mieux encore, tu avais envie de faire les choses à la perfection. Si tu avais eu un peu de temps pour te préparer, tu aurais sans doute fait faire un t-shirt à ton fils qui dit un truc cliché du genre ‘best big brother’ ou alors tu aurais pensé à une idée originale pour lui présenter ton test de grossesse affichant un résultat positif. N’importe quoi pour assurer un moment mémorable qui viendrait contre balancer avec l’horreur de se retrouver sur ce toit avec lui, l’air glacial vous entourant alors qu’il refusait pratiquement de te regarder, encore plus de t’écouter. Ce que tu n’avais pas prévu toutefois, c’est que tu te retrouverais avec le test de grossesse en poche sans en connaître le résultat, devant un Wyatt à l’air légèrement paniqué et au dentifrice qui coule sur son menton, lent à comprendre les mots qui franchissent tes lèvres. Le test est toujours dans le creux de ta main, ta paume cachant actuellement le résultat et tu es décidée à partager ce moment avec Wyatt, de la façon qu’il jugera la plus appropriée. « Hein? Non! » Tu fronces les sourcils, surprise par sa réaction alors qu’il semble nécessité de quelques secondes supplémentaires pour réellement comprendre ce que tu lui as demandé, ce que tu attends de lui et l’importance que ce test peut avoir sur le reste de vos vies. « Enfin si, mais avec toi! » Ton visage s’adoucit légèrement avec l’explication du Parker qui semble toujours être au ralenti, la brosse à dent à moitié dans les airs et à moitié entre ses lèvres, et tu veux l’éclair se faire dans ses yeux, comme s’il comprenait enfin ce qui est en train de se passer. « Attends deux secondes. » Tu hoches la tête. C’est probablement pour le mieux qu’il n’ait pas sa brosse à dents dans la bouche quand vous allez regarder le résultat, tu crains qu’il s’étouffe si jamais le test s’avère positif. « Tu regardes pas sans moi hein! » « Non, non, promis. » Il disparaît dans la salle de bain et ton regard tombe sur ta main. Tu remarques que tes doigts tremblent autour du test de grossesse, que si tu tentes de garder un semblant de contenance, tu ne te sens pas du tout calme de l’intérieur, bien au contraire.

Le désir d’agrandir votre famille est bel et bien présent, mais ça n’efface pas la peur d’une autre grossesse compliquée, d’une autre naissance à risque malgré ce que le docteur avait pu te dire, te confirmant qu’il n’y avait aucune raison que tout prenne une tournure aussi dramatique une deuxième fois. Puis vraiment, vous veniez à peine de décider d’essayer, quelques semaines à peine. Tu pensais que vous alliez avoir quelques mois devant vous, pour pratiquer et vous faire à l’idée, que rien ne se ferait du premier coup. Tu viens t’installer sur le bord du lit, ton propre poids soudainement lourd sur tes jambes et quand Wyatt ouvre à nouveau la porte de la salle de bain, ton regard trouve le sien instinctivement. Après un coup d’œil vers votre fils, il s’approche de toi, sa main trouvant naturellement ta joue et tu laisses cette simple caresse te garder dans le moment présent. « Ce sera parfait si c’est positif. » Parfait. Tu t’accroches à ce mot avec autant de force que tu ne t’accroches au test de grossesse entre tes doigts. « Et si c’est négatif, on continuera d’essayer. » Tu hoches la tête rapidement. Un test négatif ne sera pas la fin du monde, comme un test positif ne sera pas une mauvaise nouvelle. Vous êtes prêts à toutes les éventualités et le résultat de ce test ne devrait pas te faire si peur et pourtant, tu es complètement pétrifiée et tu sens que Wyatt aussi est légèrement stressé par ce que vous allez y lire. « C’est vraiment ce que tu veux, hein? » Tu ne peux t’empêcher de lui demander avant de te sentir prête à tourner la main, le besoin de l’entendre te confirmer une fois encore qu’il veut d’un autre enfant, que ce n’est pas quelque chose qu’il a dit dans le moment et surtout que ce n’est pas quelque chose qu’il fait juste pour toi. Tu sais parfaitement que ce n’est pas le cas, mais il semblerait que toute logique ait présentement quitter ton esprit. « Okay… On regarde? » « On regarde. » que tu confirmes au même moment que tu ouvres enfin ta main, pour laisser le résultat apparaître sous vos yeux. Ta main libre vient se poser instinctivement sur ta bouche, sous le choc. Les deux lignes sont tout ce qu’il y a de plus clair, la deuxième ligne assez foncée pour ne pas laisser place à la moindre hésitation ou confusion. Le regard que porte Wyatt se toi te confirme qu’il attend de toi à ce que tu lui lises le résultat. Tu libères ta bouche de tes doigts et c’est le regard mouillé que tu hoches doucement la tête de haut en bas. « C’est positif. » que tu murmures d’abord, peinant encore à y croire pleinement. « C’est positif. On va avoir un autre bébé. »

Le choc laisse doucement place à une joie que tu ne cherches pas à contenir cette fois parce que vous êtes ensemble, parce que vous êtes sur la même longueur d’ondes et que ce bébé, il est complètement désiré. D’un bond, tu te lèves et viens passer tes bras autour du cou de Wyatt. Tu jurerais pouvoir sentir son cœur s’affolé autant que le tien face à cette nouvelle. La commotion a attiré l’attention de votre fils, qui comme toujours, cherche à se mettre entre vous deux dès l’instant où il juge que Wyatt et toi êtes trop proches. Tu te penches pour le prendre dans tes bras et Gabriel se retrouve coincé entre vous deux, ce qui ne manque pas de le faire rire. « T’as entendu Gabi? Tu vas être un grand frère. » Le petit bonhomme ne comprenant sans doute pas ce que tu es en train de lui dire t’offre un regard incertain, ses petits sourcils froncis te font automatiquement éclater de rire. Un rire qui diminue drastiquement alors que tes pensées partent dans toutes les directions, te ramènent à d’autres souvenirs que tu as longtemps préféré enfoui dans ton subconscient. Tu passes par toute la gamme possible d’émotions : choc, surprise, joie, appréhension, inquiétude quand tu réalises que tu n’as jamais vécu un premier trimestre et la peur d’une nouvelle fausse couche s’empare de toi abruptement, te faisant reculer loin de l’étreinte qui te liait à Wyatt et Gabriel. « On va pas… On va attendre d’être de retour à Brisbane et j’irai passer une prise de sang, pour confirmer le tout. » Tu tentes d’offrir un sourire à Wyatt, pour ne pas trahir ton changement soudain de comportement, lui tournant momentanément le dos pour te forcer à calmer tes nerfs en vrac. « Et on va attendre un peu, avant de le dire à qui que ce soit, ok? » que tu demandes soudainement avec presse. « Juste au cas. » Juste au cas où l’histoire se répèterait.
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Message(#) Sujet: Re: (craker #29) la vie en rose (craker #29) la vie en rose EmptyMer 26 Avr 2023 - 21:52


« C’est vraiment ce que tu veux, hein? » Conscient de l’avoir effrayé avec mon temps de réaction quelques minutes auparavant, je m’empresse de hocher la tête avec vigueur. « Je n’ai jamais été aussi sûr de moi. » Je crois que Rosalie ne pourra jamais s’empêcher de questionner ma relation à l’attachement quand durant des années elle m’a entendu marteler que je ne serais jamais du genre à m’installer dans une relation durable. J’avais longtemps rejeté ce mode de vie, ne voulant créer une famille si c’était pour la voir se déchirer comme le faisait la mienne ou même la sienne. Puis Gabriel était entré dans nos vies. Sans prévenir, dans le plus grand des fracas, en venant tout chambouler sur son passage. Avec sa bouille angélique, il était venu détruire toutes mes convictions à coup de massue. Avant, je n’étais pas réellement heureux, oscillant entre une relation adultérine et une passion que je ne m’accordais jamais à vivre pleinement. Devenir père à changer ma vie de bien des manières différentes. Si je ne suis toujours pas le plus douer pour exprimer mes sentiments, je sais que mon envie d’agrandir notre famille n’était pas qu’une lubie de passage. J’en reviens à mes premiers rêves de jeune adulte, quand j’étais encore persuadé de pouvoir inverser la tendance en me créant la famille dont j’avais toujours rêvé, mais qui avait fini par exploser en plein vol. Rien n’était simple, il m’arrivait encore de douter de mes capacités à être un bon père pour Gabriel, mais je voulais tout cela, avec Rosalie et personne d’autre. J’étais sûr de moi, elle devait au moins me croire sur cela, même quand mon esprit mal réveiller est venu la perturber dans un enchaînement de paroles toutes plus contradictoires les unes que les autres.

Je peux sentir ses mains tremblées autour des miennes, ses doigts fortement accrochés au test de grossesse. Elle est stressée, parce que rien ne s’était jamais passé normalement entre nous et que l’on n’a jamais été les meilleurs pour faire toutes les étapes dans le bon ordre. Je ne sais pas ce qu’elle s’était imaginée, je ne sais pas si comme moi, elle avait pensé que cela allait nous prendre du temps, si elle s’est préparée à l’éventualité d’un échec. Nous n’avons pas eu le temps de parler de tout cela que déjà, il fallait faire un test et en lire le résultat. « On regarde. » Rosalie prend une inspiration et lentement, je vois ses doigts se relâcher pour laisser apparaître le petit écran du test. Je me retrouve comme un idiot à essayer de comprendre alors qu’il est clair que je n’ai jamais été confronté à ce genre de situation auparavant, mais il me suffit de relever les yeux vers Rosalie pour comprendre. Son regard si incertain il y a quelques secondes encore, venait de s’allumer de mille étoiles. « C’est positif. On va avoir un autre bébé. » Il serait impossible de mettre des mots sur toutes les sensations qui m’envahissent en même temps. Comme une sensation de chute libre qui vient provoquer tout un tas de frisson dans le bas-ventre, tout en laissant le cœur s’emballer sous l’effet de l’adrénaline. Je n’ai pas le temps de demander à Rosalie de répéter, qu’elle me saute dans les bras en riant. « On va voir un deuxième bébé. » que je viens murmurer contre sa peau tandis que mes bras s’enroulent autour de ses hanches. Je marmonne les mêmes mots une deuxième fois, pour être sûr d’avoir bien compris, pour effacer toute confusion. Rosalie est enceinte et je n’ai pas envie de fuir dans l’autre direction.

J’allais resserrer mon étreinte contre son corps, cherchant à sceller nos lèvres dans un baiser tendre, mais Gabriel s’invite à la fête ses petits bras dressés dans notre direction. C’est à mon tour d’éclater de rire alors que le petit garçon s’incruste entre nous, tout heureux de pouvoir participer à l’élan de joie, sans réellement comprendre que sa petite vie d’héritier unique venait d’être chamboulée. « T’as entendu Gabi? Tu vas être un grand frère. » Les rires de notre garçon vinrent se mêler au sourire de sa mère me laissant face à une image qui me heurte de plein fouet. Rien n’est plus simple que l’instant présent, dans cette chambre d’hôtel à Paris, les deux personnes qui me sont le plus cher partageant la joie de voir notre famille s’agrandir. Le bonheur est juste là, dans ces quelques fractions de seconde empli d’un amour qui ne s’explique pas. Avant que tout ne s’écroule comme un château de cartes. En une fraction de seconde, la légèreté du moment se laisse assombrir par la myriade d’émotions qui semblent envahir les traits de Rosalie. « On va pas… On va attendre d’être de retour à Brisbane et j’irai passer une prise de sang, pour confirmer le tout. » Son rire s’éteint pour laisser place à un air grave qu’elle cherche à me dissimuler en me tournant le dos. « Et on va attendre un peu, avant de le dire à qui que ce soit, ok? Juste au cas. » Je comprends alors que le bonheur a été remplacé par l’élaboration des pires scénarios et que Rosalie était en train de laisser la porte ouverte à ses vieux démons. Je n’avais pas su être présent les fois d’avant. La première, parce qu’elle ne m’avait même pas laissé l’occasion de pouvoir être là, la seconde parce que je n’étais tout simplement pas prêt à faire face, mais cette fois tout est différent. Cette fois, les conflits n’ont plus lieu d’être, je n’ai pas l’intention de fuir, elle n’a pas menti, la révélation de sa grossesse n’est pas une surprise au milieu de ce qui devait être une rupture. Cette fois, tout est normal, cette fois, j’ai bien l’intention de lui montrer que je suis là, que je ne bouge pas et que je saurais être son compagnon de galère pour les neuf prochains mois et plus encore. « Retourne jouer avec tes voitures mon bonhomme. » Gabriel me regarde avant d’aller trotter vers son sac de jeux pour en sortir ses petites voitures ce qui risque de l’occuper pour les vingt prochaines minutes. Assez de temps pour que mon attention tout entière se tourne vers Rosalie qui continuait à fixer le mur de manière obstinée. « Eh… » Avec douceur, je viens faire glisser mes bras autour de ses hanches, collant mon torse à son dos. Elle ne veut pas que je la vois, je peux respecter cela, mais il va falloir qu’elle entende ce que j’ai à dire dans tout ça. « Je suis là. » Cette fois, je suis réellement là, avec elle. Dans le même bateau, la même galère et tous les synonymes qu’elle voudra utiliser pour définir notre relation et cette nouvelle grossesse à venir. Mon visage viens se loger dans le creux de son cou tandis que je laisse ma main droite venir se poser lentement sur son ventre encore plat. « Tout va bien se passer. » Elle ne sera pas stressée, il n’y aura pas de disputes ou de questions sur l’avenir et j’ai bien l’intention de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour l’aider. Mes lèvres viennent se poser sur sa mâchoire tout en murmurant doucement : « On va avoir un autre bébé. » Et tout va bien se passer.

Sentant encore la tension qui frémit dans son corps, je me glisse finalement face à Rosalie, cherchant son regard tout en lui adressant un sourire. « Tu veux que je trouve un médecin ici ? Pour te rassurer ? » J’ai conscience que l’on n’est pas assuré en France, mais je parle la langue et si c’est la seule chose qui peut l’apaiser, je suis volontaire pour passer la journée au téléphone et trouver un rendez-vous avant notre départ.
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Message(#) Sujet: Re: (craker #29) la vie en rose (craker #29) la vie en rose EmptySam 29 Avr 2023 - 7:17


« Je n’ai jamais été aussi sûr de moi. » D’entendre les mots, de le sentir près de toi, d’avoir cette rassurance concrète et claire, c’est ce qui te permet de ne pas perdre la carte, là tout de suite, alors que le test de grossesse repose toujours entre tes doigts, son résultat inconnu. Le suspense te tue, et pourtant, tu crains de lire le résultat et d’être déçue ou submergée par des émotions qui tourbillonnent déjà dans le creux de ton ventre. Ce n’est pas une mince affaire, que de penser à agrandir votre famille, surtout lorsque l’on connaît l’historique de tes grossesses passées. C’est quelque chose que tu souhaites et que tu désires pourtant ardemment, et de lire dans le regard du Parker que ce désir est partagé, que pour la première fois depuis bien trop longtemps, vous êtes exactement sur la même longueur d’ondes, à la même place dans la vie, au sein de votre relation, c’est plus que tout ce que tu aurais pu espérer un jour pour vous deux. C’est tout ce dont tu as besoin pour enfin avoir le courage de tourner le bâton entre tes doigts et en libérer le résultat, te retrouvant face à face avec un test clairement positif. L’émotion est si grande, puissante, intuitive. Pour quelques instants, les doutes et les peurs n’ont plus leur place. Il n’y a que la joie et l’excitation qui gagnent du terrain, qui te font réaliser peu à peu que tout changera d’ici les neuf prochains mois, que votre famille telle qu’elle existe présentement ne sera plus pour bien longtemps, qu’un nouveau petit-être viendra chambouler et embellir votre quotidien et cette fois, vous y serez préparés. Cette fois, la nouvelle sera accueillie sans les tempêtes et les indécisions et infiniment loin de cette haine et de cette rancune qui vous avaient trop longtemps représentées. Le silence est rempli des cœurs qui battent la chamade et ton corps trouve celui de Wyatt comme une habitude, un mécanisme de soutien. Tes bras autour de son cou, ses mains sur tes hanches, sa voix faible qui murmure à quelques reprises que vous allez avoir un autre bébé, rien ne pourrait améliorer ce moment et pourtant, Gabriel y parvient quand il vient s’imposer entre vous deux, vous fait éclater de rire de ses petits babillages et se satisfait de vous savoir bon public. C’est doux et c’est touchant comme moment, tu voudrais y rester pour toujours, les deux pieds plantés dans ce moment où tout ne peut que bien se passer.

Tu vacilles toutefois, plus vite que tu ne l’aurais voulu, bien plus vite que tu n’aurais pu te l’imaginer, quand les images du passé viennent te hanter, que la nouvelle d’une grossesse avait su t’apporter une joie similaire à celle que tu ressens présentement simplement pour mieux t’être arraché peu de temps après. Les souvenirs sont douloureux, de ceux que tu ne cherches jamais à revisiter, mais ils sont tous là à tes pieds, impossible à éviter, et malgré l’étreinte de Wyatt et de ton fils, tu te retrouves à avoir besoin d’air et d’espace. Sans crier garde, tu t’éloignes, autant physiquement que mentalement, impose une distance qui ne fait sûrement pas beaucoup de sens pour le Parker mais qu’il accepte sans s’imposer trop vite, ce pour quoi tu lui es silencieusement reconnaissante. « Retourne jouer avec tes voitures mon bonhomme. » Gabriel ne perd pas une seule seconde, tu entends ses petits pas qui se dirigent vers le minuscule salon de la chambre, là où il repart dans son univers imaginaire et puis tu fermes les yeux lorsque tu sens le corps de Wyatt qui s’approche de toi à nouveau. « Eh… Je suis là. » Tu hoches doucement la tête à ses mots alors que tu t’apaises doucement au contact de ses mains contre toi. Tu te répètes les mots constamment dans ton esprit. Il est là et tu n’as pas de raison d’avoir peur. Mais il y a cette petite voix qui persiste à te rappeler que oui, tu as toutes les raisons du monde d’avoir peur, finalement. « Tout va bien se passer. » « J’espère. » Ta voix n’est qu’un murmure qui trahit pourtant l’appréhension dont tu es désormais prisonnière. Ta première fausse-couche avait bien failli te briser complètement, et dieu sait qu’elle avait fait ses ravages sur votre couple à l’époque, même si Wyatt l’ignorait à ce moment-là. « Je sais pas… Je sais pas ce qui se passerait, si… » Si je devais perdre un autre bébé. Tu n’arrives même pas à terminer ta phrase, cette simple pensée trop horrible pour être énoncée à voix haute. Une pensée que tu refuses et que tu réfutes de tout ton être, ne désirant pas la peur gâcher complètement le moment, ou même le début de cette nouvelle grossesse. Machinalement, tes mains viennent couvrir celles de Wyatt, qu’il a posé avec affection contre ton ventre encore plat, là où grandit pourtant déjà le petit frère ou la petite sœur de votre fils. « On va avoir un autre bébé. » Tu frisonnes doucement quand tu sens ses lèvres contre ta mâchoire, et tu te tournes enfin pour lui faire face au même moment où il force un changement de position.

Tu forces un sourire sur ton visage avant de venir l’embrasser, ressentant le besoin de sceller cette promesse d’un baiser. Tout allait bien se passer. C’est ainsi que ça devait être, cette fois. « Tu veux que je trouve un médecin ici? Pour te rassurer? » Tu n’as pas besoin d’y réfléchir longtemps avant de secouer la tête de droite à gauche. Tu apprécies l’offre et le fait qu’il comprenne sans que tu n’aies besoin de le vocaliser à quel point le passé à laisser sa trace sur toi, mais la dernière chose dont tu as envie, c’est de changer les plans déjà bien charger de vos vacances parisiennes. « C’est trop tôt, je pense pas que ça changerait quoique ce soit. » Trop tôt pour faire une échographie avec un battement de cœur assuré, le mieux auquel tu aurais droit est une prise de sang pour confirmer ce que tu sais déjà être la vérité, mais c’est quelque chose qui peut facilement attendre quelques jours. « On a que quelques jours ici, je veux vraiment en profiter et voir tout ce que tu as prévu. » Wyatt s’était chargé du planning et s’il s’était assuré que ce ne soit pas trop ennuyant pour votre fils qui avait constamment envie de bouger, il y avait encore beaucoup de choses à voir et découvrir dans la ville de l’amour. « Je te promets de faire mon possible pour pas être trop dans ma tête. » Tu avais seulement besoin de quelques minutes. Quelques minutes pour assimiler tous les vieux sentiments qui venaient de refaire surface et les ranger à nouveau dans les boîtes de ton subconscient, celles que tu éviterais de toucher jusqu’à ce que la vie te donne une bonne raison de réellement t’en faire. « Et puis on pourra dire à ce petit bébé qu’il a fait son premier voyage en Europe alors qu’il était pas plus gros qu’un petit pois. » que tu ajoutes avec un petit rire, passant une main sur la joue du Parker, laissant tes doigts glissés à répétition contre sa barbe. « J’pensais vraiment qu’on avait des mois devant nous, à essayer et espérer. J’aurais jamais cru que ça fonctionnerait du premier coup. » Ou presque, du moins. Tu continues peu à peu d’assimiler la nouvelle, ton esprit vacillant entre des tas d’émotions contradictoires, mais tu t’accroches à Wyatt et la stabilité et l’assurance qui émanent de sa personne. « Je suis vraiment contente. D’être ici. De vivre tout ça. Avec toi. » Un je t’aime non-dit et pourtant si fort, un merci aussi alors que tu lui voles une nouvelle fois ses lèvres, ton énergie se rechargeant peu à peu contre lui.
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Message(#) Sujet: Re: (craker #29) la vie en rose (craker #29) la vie en rose EmptyLun 1 Mai 2023 - 17:59


En un simple claquement de doigt on passe de la surprise la plus totale à une joie non mesurée avant que Rosalie ne vacille vers une spirale que je n’avais pas su anticiper. « J’espère. » Déjà mes bras s’enroulent autour de ses hanches pour la rattraper au vol et l’ancrer dans l’instant présent. Je refuse de laisser son esprit vagabonder dans un engrenage de pensées négatives, pas après ce que l’on vient d’apprendre. On a voulu tout cela, il ne s’agit pas d’une mauvaise nouvelle, bien au contraire, et j’ai fermement l’intention de célébrer cela même si je dois, avant tout, prendre quelques minutes pour rassurer ma compagne. « Je sais pas… Je sais pas ce qui se passerait, si… » L’espace d’un instant, je me laisse happer par la possibilité. Mes yeux se ferment pour absorber l’éventuelle douleur qu’un tel évènement viendrait amener dans notre famille. Rosalie ne se relèverait pas si elle devait perdre un autre bébé, j’en ai parfaitement conscience désormais. Il lui sera difficile d’être apaisé même si cette grossesse venait à se poursuivre vu comme la précédente s’était achevée. Quoiqu’il arrive les prochaines semaines allaient être compliquées pour elle, mais j’ai fermement l’intention de me montrer présent à ses côtés pour chacune des étapes et pour lui servir de pilier de soutien au moindre de ses doutes. « Je serais avec toi. » Quoi qu'il arrive, c’est la seule promesse que je peux lui faire. Lui dire que tout ira bien semblait un peu prématurée, je pouvais me contenter d’être le seul à penser positif pour quelque temps, mais je ne voulais me résoudre à lui faire des promesses vides. Tout ce que je peux lui assurer c’est que quoiqu’il se passe désormais elle ne sera pas seule. « Je te le promets. » Je peux deviner le sourire qu’elle force sur ses traits, mais lorsque ses lèvres viennent chercher les miennes, je prolonge le baiser avec autant de douceur que possible. Tout allait bien se dérouler, j’en suis convaincu.

« C’est trop tôt, je pense pas que ça changerait quoi que ce soit. » Dans le fond, je savais qu’elle allait refuser de voir un médecin, mais je me devais de proposer, pour lui offrir une tranquillité d’esprit. « On n'a que quelques jours ici, je veux vraiment en profiter et voir tout ce que tu as prévu. » Ce n’est pas comme si on était incapable de glisser un rendez-vous parmi les quelques activités encore prévu à notre planning, mais je préfère ne pas insister. « Juste pense-y. » que je murmure en lui souriant. « Si tu préfères faire une prise de sang on peut aller dans un laboratoire à la première heure. » Ce n’est qu’une proposition, si elle souhaite s’enlever le poids d’un doute même si visiblement le test avait été assez clair pour lui donner une réponse affirmative. « Je te promets de faire mon possible pour pas être trop dans ma tête. » Je savais par avance que l’exercice allait lui être difficile, mais c’est sans un mot que je l’attire à nouveau dans le creux de mes bras. Elle prendra le temps qu’il lui faut, je saurais être patient. Une fois encore, j’embrasse son front, témoignage de mon affection, dizaine de je t’aime balancer à tout va. « Et puis on pourra dire à ce petit bébé qu’il a fait son premier voyage en Europe alors qu’il n'était pas plus gros qu’un petit pois. » Mon rire vient se mêler au sien. « Ça tombe bien, aujourd’hui j’avais l’intention de te montrer l’immeuble dans lequel j’ai grandi. » Ce n’était qu’un simple quartier, mais il n’était pas très loin du Marais et je savais exactement où je comptais entraîner Rosalie et Gabriel par la suite.

« J’pensais vraiment qu’on avait des mois devant nous, à essayer et espérer. J’aurais jamais cru que ça fonctionnerait du premier coup. » - « Je t’avoue que moi aussi. » Je m’étais préparé à l’éventualité de voir Rosalie faire plusieurs tests de grossesse avant que l’un ne revienne positif. On en avait même parlé tous les deux, de ne pas se mettre une pression monstre et de laisser faire les choses naturellement, mais aucune de nous deux n’avait un instant envisager l’idée que cela allait prendre du premier coup. « A croire que l’on ne sait pas vraiment faire sans un élément de surprise. » Et mon imagination débordante s’en alla vagabonder sur l’idée que la prochaine surprise consisterait à apprendre que cette grossesse serait gémellaire. Je crois que mon cœur a eu un instant d’arrêt face à une panique soudaine avant que mon attention se pose à nouveau sur Rosalie qui semblait enfin retrouver des couleurs. Je n’allais clairement pas lui partager ma divagation, on n'allait pas s’aventurer à imaginer des choses peu probables et qui finirait par me faire paniquer plus qu’elle. Ce n’était clairement pas nécessaire. Stupide imagination. « Je suis vraiment contente. D’être ici. De vivre tout ça. Avec toi. » Je viens me perdre dans le baiser qu’elle m’offre, faisant danser mes lèvres contre les siennes, cherchant à lui transmettre tout un amour indescriptible à l’idée de prolonger cette aventure en famille. « C’est le meilleur souvenir à ramener. » que je plaisante plutôt que de nous laisser aller à un échange mielleux que l’on aurait su complètement maîtriser.

Profitant du fait que Gabriel est encore distrait par ses jouets, je ne libère pas Rosalie de mon étreinte, jouant encore avec ses lèvres sans nous amener trop loin dans un échange passionné. Juste pour profiter, juste parce que cela semble se marier parfaitement avec la nouvelle que l’on venait d’apprendre, juste parce qu’on pouvait le faire, s’embrasser comme des adolescents. Légèrement essouffler, je finis par venir coller mon front contre le sien, détournant légèrement le regard pour observer Gabriel qui s’était rapproché de la table et qui était prêt à piquer une gorgée de café. « Eh… Eh c’est pas pour toi ça. » Je lui retire la tasse avant que l’on ne frôle la catastrophe et bien entendu le petit garçon commence à faire la grimace. « Et d’ailleurs c’est plus pour maman non plus. » que je plaisante en récupérant le deuxième gobelet. « Papa il boit tout le café et vous vous avez le droit au jus d’orange. » Je souligne mes propos en goûtant à la boisson encore chaude avant de réaliser que l’activité que j’avais prévue le lendemain venait soudainement de tomber à l’eau. « Et je crois que je vais annuler la dégustation de vin aussi. » J’avais tellement bassiné Rosalie avec le vin français que je nous avais dégoté un caviste qui faisait des petites dégustations en plein cœur de Paris. Mais une autre idée me vint en tête pour cette matinée qui se devait d’être célébré. « Et si on allait prendre un petit déjeuner dans un café ? Pour fêter tout ça ? » Mon regard se releva vers Rosalie, espérant la tirer de ses pensées pour le reste de la journée.
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Message(#) Sujet: Re: (craker #29) la vie en rose (craker #29) la vie en rose EmptyLun 15 Mai 2023 - 23:58


« Je serais avec toi. Je te le promets. » Les doutes et les craintes ne s’évaporent pas magiquement, mais soudainement, tu sais que peu importe la suite, peu importe la tournure des évènements, tu ne seras pas toute seule. Ça ne se transformera pas à nouveau en un combat perdu d’avance, la vie ne pourra pas t’arracher une fois de plus tout ce qu’il y a de plus précieux à tes yeux. Rien n’est assuré évidemment et toi qui pensais ne ressentir que joie à l’annonce d’une nouvelle grossesse, tu te retrouves à faire face à un cocktail d’émotions que tu ne saurais gérer toute seule, mais que tu n’as pas à gérer toute seule, justement. Quelques instants pour laisser la tension redescendre, pour laisser la nouvelle s’intégrer dans ton cerveau, c’est tout ce dont tu as besoin. Tu ne veux pas changer les plans de la journée, les plans des prochains jours. Tu veux profiter de ce voyage sans te laisser habiter par la peur, tout en t’imprégnant un peu plus du fait que d’ici neuf mois, un autre petit bébé viendrait chambouler et surprendre votre quotidien. « Juste pense-y. » Tu fais signe que oui de la tête, même si tu es déjà décidée à ne pas perdre une seule minute à courir les cliniques. Il y aura bien assez de rendez-vous en tout genre dès votre retour à Brisbane, tu en es persuadée. « Si tu préfères faire une prise de sang on peut aller dans un laboratoire dès la première heure. » « Ce sera pas nécessaire Wyatt. » que tu refuses d’une voix douce, t’efforçant de prendre une longue inspiration. « Mais merci. » Tu peux être bornée, mais tu sais reconnaître l’attention du Parker qui ne cherche qu’à calmer tes nerfs de la manière la plus tangible qu’il puisse avoir trouver. « Ça tombe bien, aujourd’hui j’avais l’intention de te montrer l’immeuble dans lequel j’ai grandi. » Tu es curieuse de voir ça, te demandant si le fait de vous retrouver dans l’endroit où il avait grandi l’amènerait à se confier un peu plus sur son enfance, lui qui a toujours été assez vague à ce sujet depuis que tu le connais, gardant près de lui les traumatismes liés à cette époque, mais les bons souvenirs aussi.

« Je t’avoue que moi aussi. » Vous veniez tout juste de prendre la décision d’essayer, il y a à peine deux mois de cela, et voilà que la vie se chargeait de vous rappeler que tout pouvait se faire très rapidement. Trop rapidement? Non. Ce bébé était désiré, voulu. Il ou elle serait aimé du même amour que vous portez pour votre fils, sans la dose trop lourde de complications qui avait précédé sa naissance. Ce serait le meilleur des deux mondes, tu devais t’en persuader. « À croire que l’on ne sait pas vraiment faire sans un élément de surprise. » « J’espère seulement que ce sera la seule surprise. J’ai bien envie d’une grossesse tout ce qu’il y a de plus normal, cette fois-ci. » Encore une fois, tu ne pouvais qu’espérer, surtout qu’une grossesse normale, ça visait plutôt large vu le spectre de symptômes possibles, mais au fond, tout ce que tu espérais, c’était une grossesse sans complication, un accouchement qui ne se finit pas sur une table d’opération, les premières heures de ton bébé contre toi et non pas dans un incubateur. Tu prends une longue inspiration, refuse de te laisser porter dans les vieux souvenirs, préfère plutôt te concentrer sur ce que tu peux voir, ce que tu peux ressentir. Tes doigts sur la joue de Wyatt, tes lèvres qui retrouvent les siennes dans un confort ultime. « C’est le meilleur souvenir à ramener. » Ton rire se mélange doucement au sien, avant que ses lèvres ne viennent capturer les tiennes à nouveau, sa prise sur tes hanches plus affirmée cette fois et tu te perds dans l’échange, consciente toutefois du petit bonhomme se trouvant seulement à quelques mètres de vous. Petit bonhomme qui ne manque pas d’attirer votre attention lorsqu’il tente d’attraper un des gobelets de café laissé sur la petite table du salon. « Eh… Eh c’est pas pour toi ça. » Les réflexes se doivent d’être rapide avec un petit garçon trop curieux comme Gabriel, mais vous évitez la catastrophe juste à temps malgré les protestations de votre fils. « Et d’ailleurs c’est plus pour maman non plus. » Cette fois-ci, c’est toi qui protestes ce qui ne manque pas de faire rire Gabriel. « Papa il boit tout le café et vous vous avez le droit au jus d’orange. » « Si papa veut survivre, il a intérêt à partager au moins une tasse de café avec maman. » que tu ajoutes de cette voix que tu réserves généralement pour le petit bonhomme qui a déjà retourné toute son attention sur ses petites voitures. « Et je crois que je vais annuler la dégustation de vin. » Tu fais une grimace, même si tu sais que c’est pour le mieux, que vous avez la plus belle des raisons de ne pas vous délecter de plusieurs vins français. « Et si on allait prendre un petit déjeuner dans un café? Pour fêter tout ça? » « Excellente idée. »

Par miracle, tu n’as ressenti aucune nausée lorsque vous êtes entrés dans le café pour profiter du petit-déjeuner et tu as pu te délecter sans condition des croissants et autres viennoiseries. Gabriel s’est endormi dans sa poussette quelque part entre le café et le quartier dans lequel Wyatt a grandi, là où chaque coin de rue semble contenir un morceau d’histoire. « Est-ce que t’as déjà songé à revenir t’installer ici? » que tu lui demandes spontanément, consciente que la transition entre la France et l’Australie n’a pas dû être facile pour un petit garçon et que même s’il n'en parle jamais, cela a bien dû avoir beaucoup d’impact sur lui, sur celui qu’il est devenu, autant l’armure qu’il s’est créé que celui qu’il est réellement derrière. « J’essaye de t’imaginer enfant, à faire des misères à tes parents avant la naissance de ta sœur pis de ton frère. Tu parles jamais de cette période-là. » Tout comme tous les sujets impliquant de près ou de loin Ariane semblent aussi être tous interdits, mais s’il y a bien un moment où toutes les chances sont de ton côté pour apprendre à le connaître sous une autre façon, c’est bien ici, dans cette ville qui l’a vu grandir.
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Message(#) Sujet: Re: (craker #29) la vie en rose (craker #29) la vie en rose EmptyLun 29 Mai 2023 - 22:23


Les émotions matinales furent célébrées autour d’un petit déjeuner à la française dans l’un de ces établissements, loin de l’attrape touriste, tenu par un couple de véritable parisien qui avait à cœur de partager. Durant de longues minutes, j’ai pu échanger dans un français qui s’avère de plus en plus rouillé et entravé par un accent qui faisait de moi un étranger dans la ville de ma naissance. Gabriel n’avait pas manqué une miette de tous les échanges, offrant des sourires charmeurs à la patronne des lieux qui lui rendit sous la forme d’un mini croissant. J’ai la sensation de retrouver de vieux souvenirs, lorsque mon grand-père m’emmenait avec lui le dimanche matin pour faire le tour des commerçants du quartier, discutant avec tout le monde avant d’aller chercher son journal. J’avais soudainement envie d’entraîner Rosalie dans le dédale des rues, sans but précis, pour simplement lui faire découvrir le charme de capitale française. C’est ainsi que l’on a commencé à déambuler non loin de la butte de Montmartre, montant les rues pentues qui menaient vers les quartiers plus résidentiels, ceux qui avaient bercé mon enfance. Au détour de chaque angle de rue se cachait une histoire, un souvenir en famille, à une époque où tout paraissait facile, sans que jamais l’un d’entre nous ne se doute de ce qui allait finir par vriller des années plus tard.

Gabriel s’est endormi dans sa poussette, à peine dérangée par le tressaut des roues sur les pavés. D’une main je continue à diriger l’engin tandis que ma main libre viens se glisser dans la paume de Rosalie qui s’émerveille à chaque nouveau bâtiment. « Est-ce que t’as déjà songé à revenir t’installer ici? » J’étais surpris que Rosalie n’ait pas posé de questions plus tôt que cela et la première me prend un peu au dépourvu. Répondre reviendrait à évoquer une sombre période de notre histoire et si j’hésite un instant, je ne trouve aucun intérêt à lui cacher la vérité. « Quand on s’est séparé… » J’avais pensé à Paris avant de finir par atterrir à Londres. « Paul vivait encore dans le coin et je voulais qu’on me laisse tranquille. » Si Paris avait été mon premier choix, il était trop évident, trop facile à deviner pour que l’on vienne me chercher. Londres s’était avéré meilleur, m’offrant d’autres opportunités et perspectives d’ailleurs. « J’essaye de t’imaginer enfant, à faire des misères à tes parents avant la naissance de ta sœur pis de ton frère. Tu parles jamais de cette période-là. » - « Y'a une raison... » Je n’ai pas pour habitude d’évoquer mon passé et encore moins avec Rosalie. Ce n’est pas quelque chose qui me vient naturellement quand durant des années j’ai préféré oublier tout ce qui avait pu nous arriver, le déménagement soudain, les conflits entre mes parents et toutes les responsabilités que j’avais fini par endosser au fil des années. C’est ce qui est resté, les moments difficiles, tout ce que j’ai construit pour devenir celui que je suis aujourd’hui, mais je comprends la curiosité de Rosie et finit par lâcher sa main pour lui pointer le parc qui se dresse au bout de la rue. « Mon meilleur ami à l’école s’appelait Romain et on se retrouvait toujours dans ce square après l’école ou le samedi. » Je n’avais plus pensé à lui depuis des années, mais je me souviens des heures que l’on passait à dévaler la rue sur son vélo ou à jouer aux billes dans la cour de mon immeuble. « Parfois on allait voler des trucs à la concierge et une fois on s’était fait attraper par son père. » J’avais commencé l’anecdote avec un sourire avant de me rappeler ce qui m’était arrivé une fois rentrer chez moi. « Son père l’avait puni de sortie quelques jours, le mien à préférer me coller une gifle. » Ce n’avait pas été la première, ni la dernière. Paul n’était pas réellement quelqu’un que l’on pouvait qualifier de violent, mais élève à la dure on lui avait toujours appris qu’une baffe de temps à autre ne faisait de mal à personne. J’en avais reçu quelques-unes dans mon enfance parce que j’ai été soi-disant un gamin difficile. Juste un gamin qui voulait un peu d’attention. « Ce que je préférais c’était quand mon grand-père venait me chercher le dimanche matin pour aller acheter le pain et son journal, on faisait tout le tour du quartier et il connaissait tout le monde. » Les parents de Paul vivaient dans la même rue que nous, j’étais très souvent fourré chez eux et mon grand-père était un homme un peu rustre, mais qui chérissait ma curiosité d’enfant. « Maman nous emmenait au cinéma avec Ariane, on allait voir les Disney. » C’était la sortie de l’année, ce qu’Ariane attendait toujours avec impatience. « Et Aaron me suivait à la trace dans l’appartement. » Mon frère que je n’ai pas vu depuis des années, ma sœur qui a disparu du jour au lendemain. Une famille explosée par des années à se tenir par les fils. Une certaine nostalgie s’empare de moi tandis que mes yeux se posent sur l’immense porte de l’immeuble au n°9. Je me souviens encore de l’appartement avec son parquet qui craque et l’immense bibliothèque construite par mes parents, la vieille cheminée qui n’avait jamais fonctionné et la baignoire qui avait un peu trop tendance à fuir. « Je me souviens surtout des dernières années, quand ça n’allait plus. » Quand les parents passaient leur temps à se hurler dessus, quand le mot divorce a été jeter au milieu d’un repas et puis tout ce qui avait découlé après cela. Une fois encore, Rosalie n’avait aucune idée de tout cela, je n’avais jamais donné les détails, elle ne connaissait que les grandes lignes et encore.
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Message(#) Sujet: Re: (craker #29) la vie en rose (craker #29) la vie en rose EmptyVen 9 Juin 2023 - 9:24


La nouvelle se fait peu à peu une place dans ta tête au fur et à mesure que vous visitez Paris et tout ce que la ville a à vous offrir. Tu ne peux te défaire de cette sensation d’être en train de vivre une vie parallèle, à des années lumières de celle qui avait été planifié et désiré pour toi. Pourtant, c’est exactement la vie que tu veux, celle que tu as toujours voulu au fond, celle que tu croyais avoir perdu il y a des années de cela maintenant, lors de cette fausse-couche déchirante et des choix que tu as fait ensuite, repoussant Wyatt aussi loin que possible de toi. Rien n’aurait dû vous ramener ici tous les deux, et pourtant la vie avait su vous surprendre de la plus douce des manières, d’abord avec Gabriel, et puis maintenant avec cette nouvelle grossesse qui, tu l’espérais, vous rapprocherait encore un peu plus. Il y avait encore des barrières à faire tomber, encore des discussions difficiles à avoir et de nombreuses fautes à te faire pardonner, mais plus rien ne semblait totalement impossible sous le paysage parisien, ta main jointe à la sienne, votre fils somnolant dans sa poussette, complètement inconscient de tous les chemins qui ont dû être parcourus pour que vous vous retrouviez là, tous ensemble. Tant de chemins qui auraient pu partir dans des directions complètement différentes si une seule décision avait été prise autrement, et c’est avec de la simple curiosité en tête que tu lui demandes s’il a déjà songé se réinstaller dans le coin. « Quand on s’est séparé… » La réponse ne te surprend pas vraiment, mais il existe toujours une tension qui s’installe entre vous lorsque les mauvais souvenirs sont évoqués, de près ou de loin. « Paul vivait encore dans le coin et je voulais qu’on me laisse tranquille. » Tu ne sais pas ce qui s’est passé pendant les quelques années où Wyatt était à Londres, mais si tu te fis à toute la haine et la hargne que tu t’es prise à la figure de la part d’Ariane après votre rupture, tu sais que ça ne devait pas être beau à voir. Tu connais Wyatt, tu connais son tempérament, la manière avec laquelle il a tendance à gérer – ou plutôt ne pas gérer – ce qui lui tombe dessus et c’est tout ce que tu as besoin de savoir pour comprendre que de prendre le risque de se confronter avec son paternel était quelque chose qu’il ne voulait pas ajouter à sa liste à cette époque. « C’est quand la dernière fois que tu lui as parlé? » À Paul, ce fameux paternel absent et abusif, celui qui n’est jamais mentionné et dont l’existence est généralement complètement oubliée, si ce n’est du fait que tu sais au fond, que les démons qu’il a laissés derrière rugissent encore bien trop souvent avec furie.

C’est peut-être l’endroit qui te donne le courage d’enfin abordé le sujet de son enfance, de ses souvenirs – les bons comme les mauvais – qu’il n’a jamais réellement voulu partager avec toi, ou avec quiconque du peu que tu en sais. « Y’a une raison… »  Tu le sais oui, mais tu veux savoir quand même. Pour mieux comprendre, pour mieux savoir quoi faire et ne quoi pas faire quand la vie s’en mêlera comme elle le fait toujours et que les choses se compliqueront d’une manière ou d’une autre. Tu ne veux pas forcer toutefois, laissant le silence lui faire comprendre que c’est son choix, de te dire ce qu’il veut ou non. Que tu veux entendre, que tu veux savoir, mais que tu ne l’obliges à rien, bien trop consciente que le forcer est la meilleure façon de t’assurer qu’il ne te dise absolument rien. Sa main quitte la tienne simplement pour te pointer un parc au bout de la rue. « Mon meilleur ami à l’école s’appelait Romain et on se retrouvait toujours dans ce square après l’école ou le samedi. » C’est toujours aussi difficile de te l’imaginer, mais tu tentes de créer une image d’un Gabriel avec quelques années de plus – la ressemblance avec son père toujours aussi frappante – et un léger sourire s’installe sur ton visage. « Parfois on allait voler des trucs à la concierge et une fois on s’était fait attraper par son père. » Tu secoues la tête, n’ayant aucun mal à croire qu’il avait déjà des petites tendances de délinquant même à l’école primaire. « Son père l’avait puni de sortie pendant quelques jours, le mien à préférer me coller une gifle. » Toute trace sourire disparaît instantanément de tes traits alors que l’image est frappante, désagréable, intolérable même. Tu n’as jamais compris qu’un parent puisse croire qu’une claque puisse apprendre quoique ce soit à un enfant, si ce n’est que ce n’est pas près de lui qu’il pourra obtenir l’attention et l’affection dont il a tant besoin. Tu viens serrer doucement son épaule, incapable de trouver les mots pour excuser ce qu’il a pu vivre, te demandant silencieusement si Ariane et Aaron avaient eu droit au même traitement. « Ce que je préférais c’était quand mon grand-père venait me chercher le dimanche matin pour aller acheter le pain et son journal, on faisait tout le tour du quartier et il connaissait tout le monde. » « T’as pu continuer d’avoir de ses nouvelles, après avoir quitté la France? » Il n’était encore qu’un enfant, et la technologie n’était pas encore ce qu’elle est aujourd’hui, mais tu espères qu’il a pu conserver les contacts avec lui pendant quelques années à défaut d’en vouloir avec son père. « Maman nous emmenait au cinéma avec Ariane, on allait voir les Disney. Et Aaron me suivait à la trace dans l’appartement. » « Comme tout bon petit frère. » que tu commentes, avec l’espoir de faire disparaître un peu de la tension qui s’est installée entre vous, la mention de sa famille étant quelque chose de difficile considérant ses liens brisés avec son frère, l’absence de sa sœur et l’abandon de son père. Heureusement, il y avait Sara, et même Leo qui avait beau être la pire peste à tes yeux, tu la savais précieuse pour le Parker. « Je me souviens surtout des dernières années, quand ça n’allait plus? » « C’était si pire que ça? » que tu demandes, avec une légère grimace sur le visage. Il n’avait jamais ouvert la porte aussi grand à ce sujet, et ce serait mentir de dire que tu n’avais pas envie d’en savoir plus. « T’es pas obligé de répondre, je sais que c’est pas super comme sujet. » Pas super non, mais tellement essentiel à ta pleine compréhension, pour cette transparence que vous voulez installer entre vous pour que plus jamais vous ne soyez envahis de mensonges et de secrets qui n’ont plus lieu d’être. [colo=crimson]« J’arrive pas à me souvenir la dernière fois que ma mère ou mon père ont fait une activité particulière avec nous. Ça devait être avant la naissance de Rory. »[/color] Quand il n’y avait encore que Garrett et toi et que tout ne semblait pas aussi fragile et brisé que ce ne l’est désormais. « Mes parents ont toujours été très doués pour nous pavaner d’une soirée à l’autre, mais pas particulièrement bons pour s’arrêter et faire des trucs qui nous intéressaient vraiment. » C’était déplorable, maintenant que tu y repensais et ça te rappelait à quel point tu voulais faire différemment pour votre fils. « L’avantage, c’est qu’on sait exactement ce qu’on veut pas pour Gabriel, et ce petit bébé. » que tu commentes, une main venant inévitablement se posé contre ton ventre plat. « Tu sais qu’ils pourraient pas avoir meilleur papa que toi, pas vrai? Je sais qu’ils seront toujours ta plus grande priorité. » Et pour ça, tu ne pouvais qu’être éternellement reconnaissante que Wyatt soit l’exact opposé de celui responsable pour son existence.
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Message(#) Sujet: Re: (craker #29) la vie en rose (craker #29) la vie en rose EmptyJeu 29 Juin 2023 - 21:12


« C’est quand la dernière fois que tu lui as parlé? » La question se voulait anodine, mais elle me demande un temps de réflexion qui en dit long sur l’état de ma relation avec mon géniteur. « J’en sais rien… Une vingtaine d’années ? » Dès l’instant où l’on avait déménagé en Australie, j’avais tiré un trait sur mon paternel, refusant d’avoir la moindre communication avec lui. A l’époque, il prétendait encore vouloir conserver le lien avec Ariane alors il appelait sur mon portable pour que je lui passe ma petite sœur. On n’échangeait jamais plus de deux phrases et le jour où il a commencé à m’interroger sur les faits et gestes de ma mère, j’ai décidé de ne plus jamais lui répondre. Paul avait fini par se lasser, peut intéresser par notre sort, bien trop préoccupé par l’avenir brillant qu’il s’entêtait à dessiner pour le dernier de la fratrie. « Ça n’a pas d’importance ! » que je finis par marmonner face au regard quelque peu interloqué de Rosalie. Si elle avait encore à désir de se réconcilier avec ses parents, j’avais abandonné depuis longtemps l’idée d’avoir une quelconque conversation avec mon géniteur et cela sans le moindre regret.

La rue de mon enfance se pave de souvenirs d’un temps révolu auquel je n’avais pas pensé depuis une bonne décennie. Pourtant, le prénom de mon ami de l’époque me revient en un éclair, je nous vois encore courir dans les allées en faisant claquer nos baskets sur le pavé, à la recherche de la moindre distraction avant d’aller chaparder des bonbons dans la loge de la concierge. Si le souvenir se teint d’un peu de noirceur ce n’est que pour donner une vague illustration de ce que pouvait être mon quotidien à Rosalie. Je passais tout mon temps dehors, préférant traîner la grole avec mes copains plutôt que de me retrouver entre quatre murs pour valdinguer au rythme des humeurs de mon paternel. Au milieu des quelques gifles et des remontrances, il restait les bons souvenirs, ceux d'une enfance relativement normale, bercée par des habitudes de quartier et les anciens qui voulaient bien veiller sur moi. « T’as pu continuer d’avoir de ses nouvelles, après avoir quitté la France? » Je hoche la tête en repensant à mon grand-père qui malgré son air bourru, avait eu tant de mal à nous voir partir à l’autre bout du monde. « Il appelait tous les dimanches, toujours à la même heure. » Je passais parfois une heure au téléphone avec lui, juste pour entendre les histoires du quartier ou pour l’entendre parler français quelques minutes supplémentaires. « Mais je l’ai jamais revu… On avait pas l’argent pour retourner en France et il était trop âgé pour le voyage. » Il avait promis de venir nous voir, mais sa santé lui avait joué des tours et je n’avais jamais pu revoir cet homme pour qui j’avais tant d’admiration. « Il est décédé quelques années après et je l’ai même pas appris par Paul, c’est un de mes copains du quartier qui m’a prévenu de son décès. » La nouvelle était venue s’ajouter à la longue liste des éléments qui prouvait que Paul n’en avait rien à faire de nous. Je l’avais haï pendant des jours, transposant ma colère sur ma mère avant de réaliser qu’elle n’était responsable de rien dans cette histoire et qu’elle aussi s’était fait jeter comme un mal propre par son amour de toujours.

« C’était si pire que ça? » Elle devait avoir la sensation d’avoir ouvert la boîte de Pandore, quand je n’avais jamais autant parlé de mon enfance. Cependant, je suis pas certain de vouloir faire tout ce voyage down memory lane au milieu de cette rue. « T’es pas obligé de répondre, je sais que c’est pas super comme sujet. » - « Non vraiment, c’est pas super de se rappeler que ton géniteur passait son temps à dire que t’étais arrivé trop tôt dans sa vie et que tu as ruiné ses plans de carrière par ton existence. » Je ne voulais pas être aussi sec, mais c’est tout ce que ce genre de souvenirs m’amène comme émotion, une certaine colère jamais digérer. « Pardon Rosie. » que je soupir avant de laisser ma main glisser à nouveau contre la sienne. « Ils passaient leur temps à se hurler dessus et je passais mon temps à vouloir distraire les petits pour qu’ils se rendent compte de rien. » Ce que je préfère passer sous silence c’est que mes parents se servaient de moi comme argument dans la plupart de leurs batailles. « Je veux pas parler de lui, pour moi il n’existe plus depuis bien longtemps. » Et si un jour Gabriel me demande qui était mon père, je crois que je lui dirais simplement que je ne l’ai jamais connu et peut-être qu’il considérera Rain comme son grand-père et que ce ne sera pas plus mauvais que ça. Il n’entendra jamais tout ce que j’ai pu entendre à cette époque où tout le monde semblait être plutôt d’accord sur le fait que Wyatt était venu au monde trop tôt venant ruiner des perspectives d’avenir et de carrière, surtout de carrière paternelle. Je n’ai pas particulièrement envie de poursuivre cette conversation et c’est comme si Rosalie l’avait quelque peu devinée, sans pour autant pleinement dévier du sujet. « J’arrive pas à me souvenir la dernière fois que ma mère ou mon père ont fait une activité particulière avec nous. Ça devait être avant la naissance de Rory. » Mes doigts viennent serrer les siens, incapable de trouver le moindre mot qui pourrait apaiser ce sentiment de négligence. On pouvait au moins admettre d’avoir cela en commun : des parents merdiques. « Mes parents ont toujours été très doués pour nous pavaner d’une soirée à l’autre, mais pas particulièrement bons pour s’arrêter et faire des trucs qui nous intéressaient vraiment. » Le rire ne se prête pas à la situation, mais c’est bien la seule réaction qui me reste dans cette conversation qui laisse entrevoir le terrain fertile de tous nos complexes et autres issues. « On a vraiment gagné à la loterie en venant au monde. » Si j’avais passé des années à être en conflit avec mes deux parents, j’ai fini par comprendre que ma mère n’avait fait que subir une relation des plus toxiques. « Parfois je m’en veux d’avoir été aussi dur avec ma mère durant toutes ces années. » que je souffle dans un murmure. Je ne l’avais jamais dit à voix haute, jamais de manière aussi franche, mais c’est un sentiment qui se faisait de plus en plus récurrent, surtout depuis la naissance de Gabriel. « L’avantage, c’est qu’on sait exactement ce qu’on veut pas pour Gabriel, et ce petit bébé. » Mon regard se pose sur notre garçon qui dort encore profondément dans sa poussette, inconscient de la conversation de ses parents sur leur enfance merdique. « Tu sais qu’ils pourraient pas avoir meilleur papa que toi, pas vrai? Je sais qu’ils seront toujours ta plus grande priorité. » Elle paraît si sûre d’elle que je pourrais presque la croire, mais une part de moi ne peut s’empêcher de penser que tout pourrait partir en vrille en un instant. « J’essaye Rosie. » Si fort que j’en ai parfois la tête qui tourne, mais j’essaye d’être un bon père pour notre fils, parce que je suis terrorisé à l’idée de l’entendre me rejeter un jour. « Je souhaite à personne de se faire rejeter par son paternel comme je l’ai été et je… » Une fois encore mon regard se perd sur Gabriel, si petit et si innocent Gabriel. « Je l’aurais jamais imaginé avant qu’il naisse, mais j’aime être papa. » que j’avoue tout en tournant le regard vers Rosalie qui marche toujours à mes côtés. Il y a encore quelques années, j’aurais juré que je ne serais jamais père, que je serais pas responsable de mettre au monde un enfant dans ce monde de fous et puis Gabriel est arrivé. Il a déboulé dans nos vies sans prévenir et aujourd’hui je ne changerais rien qu’importe ce que l’on pourrait me promettre. « Je ferais n’importe quoi pour qu’il soit heureux, ça je te le promets. » Il m’arrive de faire des erreurs, mais je donnerais tout ce dont je suis capable pour rendre notre fils heureux.

Nos pas résonnent sur le pavé tandis que l’on poursuit notre balade au gré des rues, je continue à pointer du doigt certains bâtiments qui me rappellent des souvenirs, je raconte des anecdotes à Rosalie, la plupart du temps des choses légères, mais mon esprit revient toujours à la conversation à propos de mon géniteur. « Si on venait à se séparer un jour… » Je ne sais pas pourquoi je commence comme cela, mais elle m’avait demandé si les derniers temps étaient pires à ce point-là et toutes les discussions que j’ai entendues au sujet de notre garde me reviennent en tête, cette bataille qui nous avait séparé du petit dernier se rejouant dans mes pensées. « On ne se battra jamais au sujet des enfants, d’accord ? » Il est peut-être idiot de vouloir tenir une telle promesse, mais on ne choisit pas ses traumatismes, on ne retient que ce qui était venu nous graver au fer rouge. « Je sais que tu vas penser que je suis en train de prévoir le pire et ce n’est pas ça. » Ce n’est pas une porte de sortie que je m’offre en douce, mais la promesse de quelque chose que l’on ne pourra plus contrôler si un jour notre relation vient à se ternir. « Je veux pas qu’ils connaissent les cris, les reproches à peine déguisés et les discussions sans fin sur qui aura le droit d’obtenir la garde des enfants. » On m’avait mêlé à tout cela, j’avais vu ma mère pleurer durant des jours tandis qu’Aaron partait avec notre père. « Et même si c’est pour des broutilles, on s’engueule pas devant eux. Jamais. » C’était arrivé une fois devant Gabriel, alors qu’il n’était pas encore en âge de comprendre, et pourtant je m’en étais voulu par la suite, parce qu’il avait tout de même ressenti toute la tension naissante entre ses parents. « D’accord ? » que je demande avec sérieux au milieu d’un parc désert avec pour seul témoin de cette promesse notre fils assoupi dans sa poussette.
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Message(#) Sujet: Re: (craker #29) la vie en rose (craker #29) la vie en rose EmptyDim 30 Juil 2023 - 13:29


Il me suffit d’entendre le ton de sa voix pour savoir qu’il n’a pas envie de poursuivre cette discussion plus longtemps. Le sujet de son père en est un que je n’aborde pas souvent parce que je sais à quel point c’est sensible. Cet abandon, il a marqué le reste de la vie de Wyatt. Il a creusé les trous et dessiné les ravages de son cœur épiné, si difficilement accessible. Je sais à quel point c’est précieux, cette chance que j’ai d’être avec lui aujourd’hui. De voir notre fils entre nous si paisible, de savoir que notre famille va s’agrandir dans quelques mois à peine. Je ne prends rien de cette réalité pour acquise, le chemin pour nous y rendre ayant été des plus périlleux et j’accumule bon nombre de regrets pour mes actions passées, je fais de mon mieux pour me concentrer sur ce que j’ai devant moi aujourd’hui. Se pencher trop longuement sur ce qui a été n’apportera rien de bon, pas alors que je le sens qui se distance de moi plus je parle de son père alors je me recule, je redirige la conversation vers quelque chose de plus léger. Des souvenirs tout aussi lointain, mais qui je l’espère ne garde pas le même goût amer. « Il appelait tous les dimanches, toujours à la même heure. » Un léger sourire s’étire sur mes lèvres à m’imaginer un jeune Wyatt impatient d’entendre le téléphone sonner simplement pour avoir des nouvelles de son grand-père. « Mais je l’ai jamais revu… On avait pas l’argent pour retourner et il était trop âgé pour le voyage. » Le sourire sur mes lèvres disparaît aussi vite qu’il n’est apparu et peut-être bien que ce retour dans le temps n’était pas la meilleure de mes idées, malgré mes bonnes intentions et la simple envie de l’entendre me partager des souvenirs qui appartiennent à un coin de sa personne auquel je n’ai jamais eu accès. « Il est décédé quelques années après et je l’ai même pas appris par Paul, c’est un de mes copains du quartier qui m’a prévenu de son décès. » « Asshole. » Je n’ai pas l’habitude de lâcher des injures de la sorte, mais je considère que la situation le vaut bien et j’espère aussi créer un sourire sur les lèvres de Wyatt. Je n’en pense pas moins de son père de toute façon, je n’ose même pas imaginer comme il a dû se sentir de devoir apprendre le décès d’un être cher par une simple connaissance plutôt que par son père.

La présence de Paul semble se faire sentir de partout, et même si je sais que je ne devrais pas, j’insiste sur le sujet de son enfance, à vouloir en savoir un peu plus sur ces années qui ont précédé la séparation de ses parents. Je reconnais ma gaffe, voulant me rétracter sans pourtant en avoir le temps. « Non vraiment, c’est pas super de se rappeler que ton géniteur passait son temps à dire que t’étais arrivé trop tôt dans sa vie et que tu as ruiné ses plans de carrière par ton existence. » Les mots sont crachés avec venin et même si je sais que ce dernier ne m’est pas adressé, je n’en ressens pas moins les effets. Je m’efforce de rester en place, de ne pas me reculer involontairement alors que j’aperçois son visage s’adoucir légèrement, sa main venant agripper la mienne à nouveau. « Pardon Rosie. Ils passaient leur temps à se hurler dessus et je passais mon temps à vouloir distraire les petits pour qu’ils se rendent compte de rien. » Je me reconnais dans ses paroles, même si je sais que nos expériences étaient complètement différentes. Si mes frères et Nina n’avaient pas su échapper à la réalité de la déchéance de notre mère et les affaires de notre père, on avait fait tout en notre possible pour préserver Wendy de cette réalité, une habitude que l’on n’avait pas vraiment perdu malgré les années. Je serre mes doigts un peu plus fort contre les siens, ma manière silencieuse de lui faire savoir que je comprends, que je le soutiens comme je peux. Même si ce problème appartient au passé, je le connais assez pour savoir que les émotions que cela réveille, elles, appartiennent bel et bien au présent. « Je veux pas parler de lui, pour moi il n’existe plus depuis bien longtemps. » J’approuve d’un hochement de la tête, et lorsque j’arrête d’avancer pendant quelques instants, le forçant à en faire tout autant, je viens déposer mes lèvres au coin des siennes. « Tu n’as rien à voir avec lui. » Parce qu’il n’abandonnerait jamais sa famille, Wyatt. Parce qu’il n’y a rien qu’il ne ferait pas pour le bonheur des siens et je déteste penser au fait que sa sœur et son frère n’ont pas été capable de lui offrir cette réciproque, le laissant encore plus vulnérable et fragile qu’il ne voudrait me l’avouer.

« On a vraiment gagné à la loterie en venant au monde. » Un léger rire m’échappe, suivi d’un soupir que je ne saurais retenir. Ce n’est pas ce que j’avais espéré, surtout pas alors que j’avais passé plus de trente-cinq ans à me plier à des règles et des attentes qui ne prenaient jamais en compte ce que moi je voulais, qui j’étais réellement. Je réalise toutefois, avec le temps, que mon bonheur est plus important que de répondre aux attentes bien trop élevées de deux êtres qui sont trop malheureux et brisés pour réaliser le mal qu’ils font à ceux qu’ils devraient aimer sans mesure, leurs propres enfants. « Parfois je m’en veux d’avoir été aussi dur avec ma mère pendant toutes ces années. » Je secoue la tête, tentant d’attraper son regard qu’il évite avec justesse. « T’étais en colère, Wyatt. Fallait que ça sorte quelque part. Ta mère était la victime parfaite. » Et de ce que j’en sais, de la manière dont Sara parle de Wyatt avec toujours autant d’étoiles dans les yeux et de la fierté qui dégouline dans sa voix, je suis persuadée qu’elle ne lui en tient pas rigueur. Elle aime ses enfants, Sara. Même ceux qui ne sont pas là, ceux qui lui ont tourné le dos sans qu’elle n’ait eu son mot à dire sur la situation. « T’es plus un gamin en colère, elle le sait ça. Et elle est fière de toi, de l’homme que tu es devenu. » Je peux le dire sans la moindre hésitation, puisque c’est quelque chose qu’elle m’avait confié à de nombreuses reprises pendant son mariage, entre deux commentaires sur le fait qu’on devrait être les prochains à se dire je le veux, une conversation que je ne me sentais pas prête à avoir avec Wyatt, le sujet du mariage encore trop sensible vu notre historique. « J’essaye Rosie. Je souhaite à personne de se faire rejeter par son paternel comme je l’ai été et je… Je l’aurais jamais imaginé avant qu’il naisse, mais j’aime être papa. » « Je sais. » L’entendre me fait frissonner oui, mais c’est quelque chose que je sais intimement depuis la toute première fois que je vais Wyatt interagir avec notre fils. Ce genre de lien, l’amour qui en découle, ce n’est pas quelque chose qui s’invente ou qui se fabrique. « Pendant des mois, j’ai cru que je pourrais jamais l’aimer autant que toi tu l’aimes. » C’est étrange de l’admettre à voix haute, mais pour la première fois, je fais mon possible pour me détacher de toute cette culpabilité dont j’avais été prisonnière pendant des mois, plongée bien trop profond dans ma dépression post-partum. « Maintenant, je sais à quel point il est chanceux de t’avoir. De nous avoir. » Il m’arrive encore de croire que Gabriel mérite, qu’ils méritent mieux tous les deux, mais les pensées sont flottantes et prévisibles désormais, et j’arrive à les chasser sans leur donner la moindre importance. « Je ferais n’importe quoi pour qu’il soit heureux, ça je te le promets. » Je délie mes doigts des siens pour venir les faire glisser contre sa joue. Je n’ai pas le moindre doute qu’il sera tenir cette promesse pour toujours. Wyatt Parker n’abandonne jamais les siens.

Gabriel continue de somnoler alors que les minutes filent et que les bâtiments se multiplient sous mes yeux curieux, la voix de Wyatt berçant nos pas alors qu’il me partage quelques souvenirs ici et là, des anecdotes ayant remplis son enfance loin des cris et des disputes de ses parents. « Si on venait à se séparer un jour… » Je fronce les sourcils légèrement, les mots n’inspirant rien de bon alors qu’il y a quelques heures à peine on apprenait l’existence d’un petit être sous mon nombril. « On ne se battra jamais au sujet des enfants, d’accord? » L’entendre dire des enfants me fait encore tout drôle, et si je mets quelques secondes à réellement entendre ce qu’il vient de me dire, je comprends finalement que toute cette discussion au sujet de son père est sans aucun doute venu réveiller une peur que je veux faire disparaître avant qu’elle n’est le temps de se former complètement dans son esprit. « Je sais que tu vas penser que je suis en train de prévoir le pire et ce n’est pas ça. » « Je pense pas ça. » que je le rassure aussitôt, mais mes mots se perdent entre les siens. « Je veux pas qu’ils connaissent les cris, les reproches à peine déguisés et les discussions sans fin sur qui aura le droit d’obtenir la garde des enfants. » Je secoue immédiatement la tête. Je ne veux rien de tout ça non plus. Je ne veux jamais qu’une telle discussion existe entre nous, de voir notre relation se détériorer au point où l’on se retrouve obligé de discuter une garde partagée ou autre cochonnerie du genre. « Et même si c’est pour des broutilles, on s’engueule jamais devant eux. Jamais. D’accord? » Cette promesse-là est plus difficile à faire, parce que je sais que nos caractères ne permettent pas toujours de réfléchir avant d’agir, surtout sur le coup de l’émotion, mais je finis tout de même par hocher doucement la tête. « J’ai pas l’intention de te faire fuir une autre fois. » que je commence avec de l’émotion plein la voix, voulant rappeler l’hypothétique de cette discussion. « Mais si jamais on devait en arriver là, je te promets qu’on mettra toujours le bien-être des petits d’abord et avant tout. Jamais je te priverais de tes enfants Wyatt. Tu peux me faire confiance là-dessus. » Une confiance que je sais toujours fragile, que je n’ai pas encore mérité sous tous les aspects, mais que j’espère qu’il m’accordera à ce sujet-là. « Et je sais que tu me ferais jamais ça non plus. » La simple idée que Wyatt puisse partir avec Gabriel sur un autre continent me fait frissonner d’horreur. Il m’est impossible d’imaginer la douleur que Sara a dû ressentir de laisser derrière l’un de ses bébés. « On est pas nos parents, ok? Qu’importe ce qui nous attend, je te promets qu’on fera mieux qu’eux, parce que nos enfants seront toujours notre priorité. » Mon front vient se poser doucement contre le sien, mes yeux se fermant au contact naturel et familier de sa chaleur contre la mienne. « Je t’aime, ok? Notre famille, toi, c’est tout ce que je veux. » Tout ce que j’ai toujours voulu et bien plus encore et rien ne saurait me faire changer d’avis à ce sujet.
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Message(#) Sujet: Re: (craker #29) la vie en rose (craker #29) la vie en rose EmptyMer 6 Sep 2023 - 23:32


« Tu n’as rien à voir avec lui. » Rosalie pourrait le répéter en boucle, à chaque jour qui passe, je crois qu’une part de moi doutera toujours de cette affirmation. J’ai passé ma vie à tout faire pour ne jamais ressembler à mon paternel, mais ne dit-on pas que l’on finit forcément, a un moment donné, par reproduire ce que l’on a toujours connu ? C’est en tout cas ce qui m’avait poussé à être aussi dur avec ma mère. Des années durant, je l’ai tenu responsable de ce qui nous était arrivé. Tout était forcément de sa faute et d’une manière consciente, ou non, je lui faisais payer le prix fort. « T’étais en colère, Wyatt. Fallait que ça sorte quelque part. Ta mère était la victime parfaite. » Le mot est faible lorsque l’on parle de colère. J’ai porté une rage en moi durant des années et pendant longtemps, il est vrai, ma mère était devenue le punching-ball idéal. La colère ne s’était jamais réellement atténuée, malgré les années, malgré tout ce que l’on avait dû traverser. Seule la naissance de Gabriel paraît avoir enfin assagi ce côté de ma personnalité. Comme s’il avait fallu que je devienne père pour enfin me calmer, pour que tout ne devienne qu’un passé lointain. « T’es plus un gamin en colère, elle le sait ça. Et elle est fière de toi, de l’homme que tu es devenu. » Un faible sourire se dessine sur mes lèvres à l’entendre parler de ma mère ainsi. Je crois qu’il est temps que je me fasse à l’idée que ma mère s’entend parfaitement bien avec Rosalie. « Vous complotez dans mon dos toutes les deux ? » que je demande sur un air amusé. Je préfère ça, qu’elles s’entendent bien. Au moins, une partie de ma famille semble encore tenir debout. Reste plus qu’à tenter de convaincre Leo désormais.

Le cours de la conversation nous pousse forcément à évoquer notre fils. Petit garçon qui est insensible au monde extérieur, profondément endormi dans sa poussette. « Pendant des mois, j’ai cru que je pourrais jamais l’aimer autant que toi tu l’aimes. » Surpris par la déclaration de Rosalie, je viens enrouler mon bras autour de ses hanches pour rapprocher son corps du mien dans une légère étreinte. « Dis pas de bêtise. » J’aime mon fils, mais ne dit-on pas que l’amour d’une mère est infaillible ? Rosalie est une mère exceptionnelle, qu’importe s’il lui a fallu un peu de temps pour trouver son équilibre.  « Maintenant, je sais à quel point il est chanceux de t’avoir. De nous avoir. » Je ne sais pas qui est le plus chanceux de nous trois, mais il est certain que l’on a fini par avoir ce qui nous faisait cruellement défaut au départ : une stabilité. « Je changerais tout ça pour rien au monde. » Je ne dirais jamais n’avoir eu aucun doute, mais désormais, je suis sûr de moi et de ce que je souhaite pour l’avenir.

Et cela m’amène à aborder un sujet encore moins sympathique, mais qui me paraît soudainement être de la plus haute importance. « J’ai pas l’intention de te faire fuir une autre fois. » Un jour, on arrêtera de faire référence au passé. Quand on aura chacun guéri de cette blessure, j’ose l’espérer. « Mais si jamais on devait en arriver là, je te promets qu’on mettra toujours le bien-être des petits d’abord et avant tout. Jamais je te priverais de tes enfants Wyatt. Tu peux me faire confiance là-dessus. » Aussi étrange que cela puisse paraître, après des années à me méfier de la moindre de ses paroles, je la crois sans même hésiter. Nos conflits ne sont plus les mêmes et nos intérêts sont communs quand il s’agit de nos enfants. « Je te crois Rosie. » Pour de vrai, pas simplement pour la beauté du geste. « Et je sais que tu me ferais jamais ça non plus. » - « Je te le promets. » J’ai bien trop été témoin des dégâts que cela crée pour oser en faire de même. Jamais nos enfants n’auront à se demander entre qui choisir, quoiqu’il arrive. « On est pas nos parents, ok? Qu’importe ce qui nous attend, je te promets qu’on fera mieux qu’eux, parce que nos enfants seront toujours notre priorité. » Son front collé au mien, ses mots paraissent se graver sur ma peau. La promesse de toujours essayer, qu’importe ce qui pourrait chercher à nous séparer. « Je t’aime, ok? Notre famille, toi, c’est tout ce que je veux. » Et pour la première fois, depuis longtemps, il n’y a aucune hésitation dans ma voix lorsque je lui réponds. « Je t’aime aussi. » Pour de vrai et pour longtemps, il semblerait.
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