Aisling a un mouvement de recul lorsque
#Camber se penche vers elle. Dans sa vie, il faut dire qu’elle a plus souvent reçu des baffes que de la tendresse, alors les mouvements brusques et inattendus, ça la rend toujours un peu nerveuse. Mais lorsque les bras de sa sauveuse se referment autour de son corps, l’Irlandaise se détend instantanément. Elle écarquille ses grands yeux pâles puis les ferme, la tête appuyée contre l’épaule de la trentenaire. Et
bon Dieu, comme ça fait du bien. De sentir cette présence rassurante et cette chaleur se répandre contre son cœur. Les lèvres d’Aisling esquissent un sourire et ses poumons relâchent enfin l’air qui s’y était coincé en trop grandes quantité.
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Promis.Elle murmure dans le cou de la jeune femme. Elle aurait voulu inspirer son odeur. La garder contre elle encore quelques instants, mais
#Camber s’écarte et Aisling la laisse faire à regret. Cependant, la courageuse jeune femme ne l’abandonne pas de ci-tôt. Au contraire, elle remet une mèche derrière ses cheveux avec une attention quasi maternelle et lui annonce avoir besoin de son aide. Aisling se dit que c’est plus pour lui donner un truc à faire, qu’elle ne peut pas
réellement se rendre utile, mais elle trouve ça vachement sympa de la part de l’Australienne. Tellement que les larmes menacent d’envahir ses yeux à nouveau. Alors elle pince les lèvres et elle hoche vivement la tête.
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Ouai, bien sûr, je vais t’aider.Elle assure d’une voix rendue chevrotante par l’émotion mais pleine de bonne volonté. Sans attendre une seconde de plus, elle se relève, un peu surprise de voir sa protectrice ramasser la barre de fer responsable de sa chute. Ses sourcils se froncent légèrement, mais Aisling s’abstient de poser la moindre question. Après tout, il n’est pas rare qu’elle ne pige rien à une situation.
T’es trop conne ma fille. Trop conne, la nargue une voix nasillarde dans sa tête, que l’Irlandaise se force à ignorer.
Pas maintenant. Là, je dois aider. Forte de cette affirmation, elle se campe aux côtés de sa courageuse compagne… et perd immédiatement sa superbe lorsque cette dernière lui demande qui elles devraient sauver en premier.
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Euh… je… euh...Idiote ! Idiote ! Idiote ! Inutile. Minable. Comme d’habitude. Incapable de penser dans une situation d’urgence. Incapable de penser tout court. Heureusement, la jeune femme coincée sous la nacelle prend la parole, et Aisling comprend que c’est une amie de
#Camber. Alors forcément, le choix de la trentenaire est vite fait. En quelques secondes, elle est aux côtés de la prisonnière et coince la barre de fer sous la nacelle pour s’en servir de levier. Et Aisling la regarde, la bouche en O, impressionnée. Elle l’éclaire de son portable, comme si ça pouvait l’aider. L’idée de venir lui prêter main forte avec le levier ne lui traverse même pas l’esprit. Alors quand
#Camber lui demande de tirer la jeune femme de sous la nacelle, Aisling est presque soulagée. Parce que pour le coup, ça, elle s’en sent capable. Elle hoche frénétiquement la tête et se précipite aux côtés de sa protectrice, prenant soin de ne pas glisser, cette fois-ci. Elle se penche vers le trou où l’inconnue (
#Lene) est coincée et l’éclaire de son téléphone. Geste qu’elle regrette immédiatement.
Du sang, du sang, du sang ! Elle panique intérieurement. Ses tripes se serrent à nouveau, mais Aisling pince les lèvres. C’est pas vraiment le moment. Sans un mot, elle plonge ses mains dans l’ombre pour attraper celles que lui tend la prisonnière, mais réalise bientôt qu’elle ne parviendra jamais à la tirer. Parce qu’il y a un truc qui coince.
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Tu peux encore tenir ? Elle demande à
#Camber.
Y’a un truc qui bloque. Aisling ne sait pas très bien ce qui la pousse en cet instant. Peut-être un basic instinct de survie. Certainement pas son cerveau, en tout cas. Ni son courage, parce qu’elle n’en a aucun. Elle sait juste qu’elle
doit descendre dans ce trou. Alors elle s’y glisse, plutôt agilement, et se retrouve aux côtés de la jeune femme (
#Lene). Là, elle pousse une taule plus légère que les autres qui bloque le bas de son corps, et la pousse vers la sortie. Au moment de s’y engouffrer à son tour, les jambes d’Aisling frôlent quelque chose de gluant, et qui la chatouille. Elle sait qu’elle ne devrait pas regarder, mais c’est plus fort qu’elle. Le faisceau tremblant de son téléphone glisse jusqu’à son mollet et éclaire des cheveux blonds englués dans une masse de sang. Un crâne transpercé. Des yeux vides aux vaisseaux dilatés. Le sang quitte le visage d’Aisling et un cri terrifié s’échappe de sa gorge sans qu’elle puisse le contrôler. Le cœur au bord des lèvres, elle agrippe l’asphalte sous la taule et rampe vers l’extérieur, agitant ses jambes tremblantes pour aller plus vite - ce qui évidemment ne fait que ralentir sa progression. Avec des gestes brusques et entrecoupés, elle se tire enfin du terrier maudit et se relève aussitôt, les bras fermement croisés autour de son corps. Elle fait quelques pas pour s’éloigner du groupe, titube et se penche en avant pour gerber ses tripes. Enfin. Depuis le temps que ça menaçait de remonter... Mal à l’aise, l’Irlandaise s’essuie d’un revers de la main. Elle hésite vaguement sur place puis se rediriger vers les deux jeunes femmes et se penche vers celle qui était coincée sous la nacelle (
#Lene et
#Camber).
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Ça va... Tu n’es pas blessée ? Elle demande naïvement. Il est temps de s’en soucier… après l’avoir poussée de toutes ses forces pour la sortir de ce trou à rats. Brusquement, Aisling réalise qu’elle aurait peut-être dû penser à ça plus tôt…