Act like a lady, think like a man, work like a boss ○ Feat Livia
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6454 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
Act like a lady, think like a man, work like a boss
Le marteau tomba sur la table, et quelques applaudissements réservés crépitèrent autour de moi. J’étais assise un peu en retrait, en compagnie de mon collègue et désormais associé. Un sourire illuminait son visage, comme si se trouver dans cette salle de ventes aux enchères un jeudi soir le remplissait de satisfaction. Ce n’était évidemment qu’une vitrine, nous avions tous les deux d’autres activités auxquelles nous aurions préféré nous rendre. Mais c’était bon pour l’image de notre cabinet. L’image. Une zone d’ombre pour moi. Fort heureusement, Mark Thompson et moi nous complétions. Bon avocat, il brillait surtout par son aisance dans les relations publiques. En tant que porte-parole de notre entreprise, il savait repérer les évènements où nous devions être vus ; comme ces enchères dont les bénéfices reviendraient aux enfants atteints d’un cancer.
- Tiens, m’intima-t-il, regarde sur ta droite.
Je suivi ses indications et repérai Mr Wilson et son épouse du coin de l’œil. La cinquantaine, l’homme était l’une des plus grosses fortunes de la région et l’investisseur principal de plusieurs entreprises et start-ups prometteuses. Il n’était pas le seul éminent businessman à pointer le bout de son nez. En fait, je pouvais en reconnaître des dizaines dans l’audience. La vaste majorité d’entre eux n’en avaient rien à cirer de ces gosses malades, mais savaient qu’ils retrouveraient ici l’élite sociale de la région et les journalistes les plus importants. Voir, et être vus. Redorer son image par une bonne action. Se flatter l’égo, et se sentir puissant ; un grand parmi les grands.
- Toi mon coco, t’es à moi au cocktail qui suit.
Une lueur s’était allumée dans le regard d’encre de mon associé. Celle de la chasse. Car c’est pour ça qu’il était là. Thompson repérait de potentiels clients et essayait de les attirer à l’aide de son meilleur appât. Ça, c’était moi. Je n’étais pas seulement une bonne avocate, j’étais l’une des meilleures, et ça se savait. Au cours de mes 15 dernières années de pratique, je n’avais pas perdu un seul procès. Et ça, ça en jetait. En revanche, j’étais nulle comme commerciale, alors je le laissais gérer et me contentais de serrer les mains ou distribuer ma carte. Mon domaine, c’était le tribunal.
Le marteau retomba une nouvelle fois, et le responsable de l’événement en profita pour dire quelques mots. Remerciement aux donateurs, une couche d’auto-congratulation, invitation au cocktail, et n’oubliez pas que vous pouvez aussi nous verser des dons (déductibles de vos impôts !) directement sur notre site web. Comme le reste des convives, je me levai pour applaudir, un sourire de circonstance sur les lèvres. Puis je suivi le mouvement en direction de la superbe terrasse de l'hôtel 5*, où un rafraichissement nous attendait. Et j’avais bien l’intention d’en profiter. J’avais besoin d’une dose d’alcool dans mes veines pour supporter le défilé de mondanités qui s’ensuivrait.
- Non mais regardes moi ça, commentait mon collègue. Tous les millionnaires de la ville ont sorti le bout de leur nez !
Il avait raison. Robes de designers et bijoux dispendieux étaient au rendez-vous. Les convives étaient sublimes, Dieux et Déesses du capitalisme - cette idéologie que je méprisais et à laquelle je contribuais pourtant. Le décor était lui aussi époustouflant, digne de l’élite qui s’y complaisait. Je ne pu m’empêcher de me demander quel était le budget dédié à l’organisation de cet événement, et si les fonds n’auraient pas mieux fait d’être directement versés aux enfants malades. Je levai les yeux au ciel et reprit une gorgée de mon cocktail. Le rhum brûla délicieusement le fond de ma gorge. Je ne repris conscience avec la réalité que lorsque je réalisai que mon collègue essayait de m’intégrer dans sa conversation.
- Tiens, mais ne serait-ce pas Livia Fordham, minaudait-il. Toujours aussi superbe. Tu connais bien évidemment mon associée Jameson Winters ?
Évidemment, nous nous « connaissions ». Nous avions été formellement présentées quelques années plus tôt et nous sommes régulièrement croisées lors de plusieurs soirées mondaines. Elle était charismatique, belle et terrible, et nous aurions peut-être pu nous entendre si notre vision de la vie n’avait pas été aussi éloignée. Nos rapports avaient toujours été cordiaux, mais brefs. Mais quelque chose me disait que c’était sur le point de changer, car la superbe dame était devenue la cible d’un de mes clients, qui n’approuvait guère ses prises de décisions concernant l’environnement. Bien sûr, mon associé n’en avait pas la moindre idée, sinon il se serait probablement passé de ces petites retrouvailles. J'ignorais d'ailleurs si Livia elle même savait qui les conseillait pour cette affaire. Un sourire bref étira mes lèvres et je lui serrai la main. Une poignée ferme, directe. Comme le regard que nous échangeâmes.
- Livia, dis-je d’un ton neutre. Je ne te savais pas concernée par cette cause.
Il n’y avait aucune raison à ce que nos relations soient particulièrement impactées par ce changement de contexte. C’étaient nos boulots, et nous étions comme des louves (j’ai toujours préféré cette comparaison à celle du plus classique « requin ») protégeant leurs intérêts. Néanmoins, il y avait dans ma voix un soupçon de sarcasme. J’aurai du boire davantage.
follow in no footsteps listen for the true guides
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
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Dernière édition par Jameson Winters le Lun 14 Mar 2016, 20:21, édité 1 fois
jameson&livia ✻ act like a lady, think like a man.
« Monsieur Anderson, je pense vraiment qu’on devrait nous voir ensemble à ce cocktail. Il ne faut pas oublier qu’on se trouve actuellement dans le collimateur de… » Cet abruti ne me laisse même pas le temps de finir, me coupant la parole pour me dire qu’il ne faut pas que je m’inquiète, que tout ceci n’est pas grave et que s’il m’a envoyé gérer l’entreprise de Brisbane, c’est pour que je règle ça toute seule. La conversation prend fin et je raccroche assez sèchement le téléphone, me frottant les paupières, agacée. Zadig remarque automatiquement mon exaspération et me demande si tout va bien. Je le regarde alors, avec ce sourire simulé que j’ai beaucoup de facilité à faire venir à la commande. Après tout mon boulot n’est t-il pas de toujours tromper les personnes qui m’entourent afin d’obtenir ce que je souhaite ? Si j’applique cela avec le travail, je peux également appliquer ça dans ma vie privée. Je le rassure, en lui disant que tout va bien et me lève du lit après lui avoir déposé un baiser sur les lèvres. Si cependant je ne suis pas de bonne humeur, c’est dû aux enchères prévus cette après-midi et dont l’ensemble des bénéfices reviendraient à des enfants malades. Une belle mascarade pour permettre à l’ensemble des riches dirigeants d’entreprise de se faire une bonne publicité, en soi rien de différent de ce qu’il y a d’habitude. Cependant, il était prévu que j’y sois accompagné de mon patron, le président général de notre entreprise, mais il n’a rien trouvé de mieux que d’organiser une partie de golf cette fameuse après-midi. Je déteste ce type qui a eu le droit à ce poste seulement grâce à papa, mais heureusement pour moi, avant de partir à la retraite le père de cet idiot m’a promis que ce ne serait que temporaire. Cette entreprise ne peut être dirigé que par ma propre personne. Prenant la direction de la salle de bain, heureuse de ne pas devoir tomber sur l’ensemble de la fratrie Fordham qui semble tous voguer à leur occupation, je me prépare pour ce cocktail. Après une longue douche relaxante, j’enfile la tenue adéquate pour ce genre d’événement. Une petite robe noire laissant apparaître mes longues jambes bronzées, ainsi qu’un maquillage efficace me mettant en valeur, sans jamais trop être grossier. Le résultat étant satisfaisant à mes yeux, j’attrape mes lunettes de soleil avant de rentrer dans ma bruyante et tape à l’œil voiture de sport.
Je trouve ces enchères tellement longues que je m’endormirais presque. J’achète comme prévu des choses qui ne nous intéresse pas plus que ça, l’entreprise et moi. On a seulement besoin de se faire voir généreux et attentionné pour ses enfants dont nous n’avons pas la moindre considération à vrai dire. J’ai même pour ma part une sainte horreur des enfants. J’observe quelques personnes se trouvant ici et beaucoup d’entre eux sont nos associés, c’est pourquoi lorsque nos regards se croisent, un sourire faussement poli se dessine sur mes lèvres et nous nous faisons mutuellement un signe de tête. Lorsqu’enfin les enchères prennent fin, nous voilà tous invité à nous rendre au cocktail prévu. Attrapant la première coupelle qui s’offre à moi, j’y trempe mes lèvres, me laissant enivrer par le goût du gin et des fruits de la passion. Je discute à plusieurs reprises avec nos associés qui me demandent des nouvelles de leur investissement, mais aussi des conversations moins formelles où l’on me demande comment je fais pour être toujours aussi resplendissante à mon âge. La mention de mon âge me fait d’ailleurs serrer les dents, mais je ne laisse rien paraître. Je remarque alors une personne un peu plus loin qui ne semble pas dans son élément et je sais pertinemment de qui il s’agit. Jameson Winters, une très bonne avocate qui m’était arrivé de côtoyer lors d’autres soirées, une femme d’ailleurs qui semblait avoir un tempérament de feu. Je n’avais jamais eu le moindre souci avec cette femme, bien au contraire, mais j’avais eu vent d’association défendant l’environnement qui cherchait à s’en prendre à l’entreprise que je défendais bec et ongle. En effet, nos produits n’aidaient pas l’environnement, mais à vrai dire on s’en fiche éperdument de leur écologie stupide. Ce n’est pas ce qui fait vivre les 1500 employés que l’on possède. Et Winters semblait être l’avocate qu’ils avaient engagée afin de nous faire tomber. Je m’avance alors à la rencontre de Mark Thompson, un avocat que je qualifierais de seconde zone et qui n’est bon qu’à faire des courbettes aux personnes puissantes de notre monde. « Tiens, mais ne serait-ce pas Livia Fordham. Toujours aussi superbe. Tu connais bien évidemment mon associée Jameson Winters ? » Je ne lui accorde qu’un simple sourire, avant de me concentrer sur la brune qui semble comprendre que nos rapports seront moins cordiaux à l’avenir, puisque dans une poigne ferme elle me salue, visiblement surprise de me voir à cette œuvre caritative. « Jameson … Tu sais, je suis impliquée dans de nombreuses causes, tu n’as même pas idée. » Je souris de plus belle, d’une manière beaucoup plus narquoise cette fois-ci. Son associé nous fixe tour à tour, je le réintègre alors à la conversation, parlant aux deux à la fois, bien que ma phrase soit plus dédiée à Jameson. « J’ai su récemment que vos comptiez parmi vos clients cette association qui avait réussi à faire tomber cette entreprise qui reversait leurs eaux usées dans des lacs. Félicitation, je vois qu’ils savent s’entourer. » Je sur-joue, levant même ma coupelle à leur attention, avant de reprendre la parole. « Faites néanmoins attention qu’ils payent leurs honoraires avec de la véritable monnaie et pas avec des algues qu’ils auront ramassés dans ces fameux lacs. » L’ensemble des personnes du groupe de conversation se mettent à rire, dont moi qui me cache la bouche d’un air moqueur. Je continue à fixer Jameson pour voir sa réaction, mais celle de son associé qui rit jaune me ravi déjà.
Jameson Winters
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LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
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Elle est au courant. La pensée explosa dans mon esprit avant même que Livia n’ouvre la bouche. C’est l’éclair glacial de son regard qui m’avait mis la puce à l’oreille, et aussi le sourire narquois qu’elle affichait. L’intuition féminine, comme dirait Thompson. Mais je mettais surtout ça sur le compte de mon sens de l’observation. Un discernement dont mon collègue manquait cruellement, à en croire les coups d’œil insouciants qu’il nous lançait tour à tour. Une petite voix me dit que j’aurais dû le briefer avant de venir, mais je ne m’attendais pas à croiser Ms Fordham à ce genre d’évènement. Pourtant, d’après la superbe blonde, la cause des enfants malade n’était pas la seule qu’elle soutenait. J’aurais aimé être agréablement surprise, et croire en la sincérité de ses paroles, mais je connaissais trop bien le monde des affaires pour être dupe. Et Livia le savait parfaitement.
- Quelle générosité, répondis-je avec un sourire.
J’avais déjà connu ce type de situations un millier de fois. Pour les gens qui nous entouraient, nous donnions l’impression d’avoir une discussion badine, presque amicale. Mais derrière nos politesses, avait lieu une toute autre conversation. Et j’étais persuadée qu’elle était plutôt dans les lignes de : « qu’est-ce que tu fous là, espèce d’hypocrite destructrice de l’environnement ? » « La ferme bouseuse, qui es-tu pour me juger ? ». Mes doutes furent confirmés lorsque Livia reprit la parole, amenant le sujet de ma petite association protégée sur la table. Au moins, c’était désormais sur la place publique, et je trouvais ce genre de discussions bien plus facile à gérer. Les non-dits et faux semblants étaient le ressort de ceux qui bossaient dans le marketing et la pub. Moi, j’étais plutôt du genre attaque frontale. Aussi, je lui offris mon plus beau sourire, et levai le verre à mon tour.
La situation m’amusait, à l’inverse de Thompson, dont le teint avait maintenant une étrange couleur verdâtre. Monsieur relation publique haïssait les conflits – une des raisons pour lesquelles il n’excellait pas au tribunal ; et malgré son intuition limitée, il venait de comprendre que Livia et moi nagions dans des eaux troubles – si je pouvais me permettre un tel jeu de mot, étant données les circonstances. Son malaise s’accentua quand notre interlocutrice laissa entendre que nous pourrions être rémunérés en algues, au plus grand amusement des personnes qui nous entouraient. J'ai du me retenir pour ne pas grimacer. Le snobisme par l'argent : tout ce que je détestais. A mes côtés, Thompson tressaillit. Il passait tellement de temps et d’énergie à s’assurer que nos clients et prospects voyaient Ashburn Rose comme le cabinet d’avocats le plus prospère d’Australie qu’il vivait assez mal toute tentative visant à décrédibiliser ses efforts. Il serra les dents et tenta un rire faiblard pour ne pas perdre la face, non sans me lancer un regard noir. Celui-là signifiait quelque chose comme « De quoi elle parle bordel de merde ? » à moins que ce ne soit « T’as intérêt à avoir une bonne excuse, ou je te défonce ». Je posai une main rassurante sur son épaule et y exerçait une petite pression, espérant qu’il comprenne qu’il avait juste à fermer sa gueule et me laisser gérer.
- Tu ne crois pas si bien dire !, répliquais-je, d’humeur joueuse.
Je souris à l’assemblée, et mon regard se reporta sur Livia, qui me fixait droit dans les yeux. Deux louves, repensais-je en me perdant dans l’intensité de ses prunelles aussi pures qu’un lac – non pollué. Nous nous testions, nous reniflions, nous demandant si la confrontation viendrait, et le cas échéant, qui de nous deux en sortirait victorieuse.
- L’association dont tu parles est à but non lucratif, et tous les moyens dont elle dispose sont utilisés pour servir ses causes sur le terrain. Elle ne pourrait bien évidemment pas s’acquitter des sommes impliquées par un appui d’Ashburn Rose. C’est pour ça que je la conseille à titre personnel.
Murmures approbateurs dans la foule. A mes côtés, Mark Thompson recommença à respirer plus librement. Il me reprochera certainement toujours de ne pas l’avoir prévenu de ce genre de décisions avant un événement social d’une telle envergure, mais lui comme moi savions parfaitement que nous venions de bénéficier d’un coup de pub inespéré. Comme quoi, je n’étais finalement pas si mauvaise en communication.
- Jameson est passionnée par ce genre de petits projets, expliqua-t-il d'un ton un poil condescendant en bombant le torse. Alors Ashburn Rose a accepté d’aménager son contrat de façon à ce qu’elle puisse s’adonner à ces activités un jour par semaine. La satisfaction de nos employés et associés est une priorité pour nous car elle est synonyme de bien-être au travail, et donc de performance !
Thompson était lancé, et rien ne pourrait plus l’arrêter. Il me présenta son épaule, focalisant toute son attention sur un couple assez âgé que je reconnu mais aurait été incapable de nommer. Moi, je guettais toujours Livia du regard, me doutant qu’elle n’abandonnerait pas si facilement.
- Entre nous, lui glissais-je à mi-voix. Ma cliente aurait certainement préféré un arrangement à l’amiable plutôt que le procès et la presse chaotique qui a suivi.
J’ai haussé les épaules et trempé mes lèvres dans le verre que je tenais toujours entre mes mains.
- Mais que veux-tu, certaines entreprises n’imaginent pas deux secondes pouvoir perdre face à une petite association. Et dans le cas que tu viens de citer, je pense que c’était une grave erreur stratégique qui aurait facilement pu être évitée.
Je laissai ma phrase en suspens. J’essayais bien évidemment de lui faire passer un message. Indirect, parce que je n’étais pas expressément mandatée par ma cliente ce soir. Aucune action légale n’était encore en cours, mais je savais que son équipe commençait à rassembler tout ce qu’elle pouvait trouver sur le compte de l’entreprise que Livia représentait. Je savais aussi que traîner une boite dans la boue n’était pas le but de cette association. Tout ce que ces idéalistes voulaient, c’était du changement, et je tenais à ce que Livia sache que si l’envie lui prenait, la porte sur des négociations était ouverte. Et sinon... son entreprise ne serait probablement bientôt plus qu’un mauvais souvenir pour l’écosystème local. Parce que j'y veillerai personnellement.
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Jameson se montre ironique, elle a donc compris. En effet, elle a compris que je suis au courant, ainsi notre échange aussi sarcastique de mon côté que du sien, de quoi animer un petit peu ce cocktail où on finit par s’ennuyer assez vite. Cependant, je n’aime pas tourner autour du pot et préfère rentrer dans le vive du sujet tout de suite, sans pour autant déclarer publiquement que cette fameuse association compte attaquer l’entreprise pour laquelle je travaille, car dans ce cas-là, notre petit jeu discret, ne le serait plus. Je comprends bien que ma boutade ne lui plaît ni à elle, ni à son associé. A vrai dire, les prendre d’aussi haut me permet de maintenir une certaine sécurité vis-à-vis d’eux, car je ne veux pas trop en dire ce soir qui pourrait être retenue contre l’entreprise. Et puis ça me permet de descendre par la même occasion leur cabinet de pacotille. Voilà que l’avocate décide de sauver le bateau, en adoptant la mine de celle qui compte improviser sa plaidoirie, digne d’une grande avocate, je ne suis pas surprise. Elle nous explique que l’association utilise l’argent qu’elle possède pour servir ses causes et qu’ainsi, elle n’arriverait pas à payer les honoraires et que Jameson les assiste à titre personnel. Infligeant. Cette femme veut-elle passer pour la sainte vierge ? Je ne lui apporte aucune considération, me pinçant les lèvres tout en reportant mon attention sur son associé. Son petit discours nous ferait presque verser une larme, sauf que pour ma part, je me remets à sourire. « Arrête Mark, on croirait entendre un chef d’entreprise. N’est-ce pas contre qui Jameson essaye de se battre avec son association ? » Les rires se font de nouveau entendre, mais je ne serais satisfaite que lorsque Jameson tiltera à mes propos. Les personnes autour de nous commence à tous repartir dans leurs discussions, mais mon attention reste focalisée sur l’avocate qui se mêle un peu trop des affaires des autres. Elle m’explique alors que sa cliente aurait préféré que tout ceci reste discret et que ça ne devienne pas une affaire médiatique. Et que les entreprises ne pensent pas pouvoir perdre contre des associations. Foutaise. Pense-t-elle vraiment être une exceptionnelle avocate et que personne ne peut lui résister ? Car si c’est bien ça qu’elle pense, il va falloir qu’elle redescende sur terre. « Je pense simplement que vous avez eu de la chance. » Quelques regards sont encore braqués sur nous, c’est pourquoi je ne peux pas me permettre de lui faire une remarque directement visée. « Pas que je doute de tes talents d’avocate, mais j’ai eu la chance d’assister au procès et il faut dire que leur entreprise était déjà foutue d’avance. » Je la fixe alors, avec toujours ce petit sourire narquois au bord des lèvres. « Je pense que cette association ferait mieux de rester sur cette victoire, car c’est toujours difficile de perdre un procès et risquer la diffamation en plus. » Je pense que le message est passée cette fois. Je regarde alors ma coupelle qui est vide. « Excusez-moi, je vous abandonne un moment. » Un moyen assez simple pour congédier l’ensemble des personnes se trouvant ici. Je pose un regard soutenu sur Jameson une demi-seconde, avant de m’éloigner afin de m’accouder au bar. « Une vodka tonic. » dis-je d’un ton sec et autoritaire. Je fixe un joli brun se trouvant de l’autre côté du bar, oubliant presque que Zadig m’attend sagement à la maison quand soudain une ombre me recouvre, je ne mets pas longtemps à deviner de qui il peut s’agir. « Un besoin quelconque d’alcool ? » Je tourne mon tabouret, pour me retrouver face à Jameson, debout. Au moins si l’on doit encore échanger, cette fois-ci on pourra y aller sans pincette. En la fixant, je me rends compte qu’elle n’est pas du tout impressionnante, je ne vois pas comment une telle femme pourrait faire plier mon entreprise. Elle n’y arrivera jamais, j’en suis certaine.
Jameson Winters
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Comme je m’y attendais, Livia ne laissa pas couler, et contre attaqua de plus belle. Les yeux de la superbe blonde lançaient des éclairs, mais ses paroles restaient contrôlées. Évidemment. On n’atteint pas un tel niveau en entreprise si on perd son sang-froid dès qu’une situation devient inconfortable lors d’un cocktail. Surtout lorsqu’on est une femme et que l’on souhaite briser ce fameux plafond de verre qui stoppe nette la progression de tant d’entre nous. Livia et moi avions toutes deux dépassé cette étape cruciale de notre carrière. En cela, elle avait mon respect, car je savais la persévérance et les sacrifices que ça impliquait. Un égard que je n’étendais certainement pas au reste de sa personne. Je n’approuvais guère son égoïsme véreux, et son attitude passive agressive commençait à me taper sur les nerfs. J’eus d’ailleurs un reniflement ironique lorsqu’elle laissa entendre que nous avions eu de la chance. Je ne croyais pas en la chance. Je croyais en la force du travail, et dans une certaine mesure en la justice – ou du moins en la capacité de certains jurés de rendre justice quand un avocat bien préparé leur mâchait correctement le boulot. Et c’est précisément ce que je faisais, à chacun de mes procès. Mes lèvres s’étirèrent en un fin sourire qui ne découvrit pas mes dents alors qu’elle poursuivait, affirmant qu’elle ne doutait pour autant pas de mes talents d’avocate et prétendit avoir assisté au dit procès. Il fallait le reconnaître, le cas que Ms Fordham citait était loin d’avoir été l’une de mes victoires les plus difficiles. Tant mieux après tout. Plus elle sous estimait ma force de frappe, plus il me serait facile d’épingler son entreprise. Je ne me fis pour autant pas d’illusions. Si Livia ne ressentait réellement aucun danger, elle ne nous aurait pas accordé la moindre attention. Alors je considérais ses petits discours comme une victoire en soit. Nous vivions une époque étonnante, où les géants du capitalisme se croyaient encore les maîtres du monde, tout en ne pouvant plus ignorer les voix de plus en plus nombreuses qui s’opposaient à leurs pratiques douteuses.
- Tu sais Livia, le but d’une association est rarement d’obtenir une victoire.
Le leur peut être pas, mais le mien, certainement. Seulement je me gardai bien de partager cette réflexion. J’étais fière de mon 100% de réussite et ne tenais pas à voir ce pourcentage dégringoler de ci-tôt.
- Leur raison d’exister c’est le combat en lui-même, qu’importe le résultat. Et s’il permet au grand public de prendre conscience des pratiques peu probantes de certaines grosses entreprises, et pousse au boycott, alors c’est un succès en soit.
Je m’arrêtai là, justement pour ne pas aller sur le registre de la diffamation avec lequel je flirtais outrageusement. Livia dû sentir que le véritable sujet de notre discussion deviendrait de plus en plus difficile à cacher aux badauds qui nous entouraient, car elle s’excusa en prétextant vouloir remplir à nouveau sa coupe. Vas-y ma belle, tu vas en avoir besoin. Je n’avais pas manqué de remarquer le regard persistant qu’elle m’avait lancé avant de se retirer, la tête haute. Difficile de se méprendre sur sa signification. Je fis mine de m’attarder quelques minutes avec le reste des convives qui nous entouraient puis terminai ma coupe d’une traite avant de m’excuser à mon tour. Livia était accoudée au bar quelques mètres plus loin. Je la rejoignis, mes talons claquant sur le plancher de bois qui recouvrait la terrasse au sommet de l’hôtel. J’appuyai ma main sur le bar à ses côtés, et mon ombre recouvrit la directrice marketing qui releva les yeux. Sa remarque me fit sourire, sincèrement cette fois. Je poussai un soupir et fit un signe au barman.
- Et comment. Ces réceptions post-événement sont d’un ennui mortel. Puis, au petit brun qui arrivait : un whiskey. Irish, single malt. - Bien sûr Madame. Avec un coca ?
Je fronçai les sourcils et le fusillai du regard pour avoir osé proposer une telle ignominie. Irlandaise par le sang, s’il y avait bien une tradition familiale que je respectais, c’était l’art et la manière de déguster un bon alcool du pays de mes ancêtres. Le rouge monta aux joues du jeune homme qui s’éloigna préparer ma boisson sans demander son reste. Je me massai le sinus et me laissai tomber sur un siège aux côtés de Livia, ma main caressant la surface lisse du bar – rien à voir avec le bois collant des tavernes Irlandaises, pour le coup.
- Intéressant l’échange que nous venons d’avoir. J’en conclus que tu as eu vent de la prochaine cible de ma cliente.
Je lui adressai un sourire caustique et fit tourner mon tabouret vers elle de façon à lui faire face.
- Aborder un sujet si sensible devant un tel public, pas très malin de ta part. Mais t’en as dans le pantalon, je te l’accorde. A l’avenir, si les choses évoluent, je te conseillerais plutôt de m’envoyer ton avocat. Il saura mieux contenir sa passion pour ne pas débiter des trucs qui pourraient porter préjudice à ta boite. A ce propos, j’espère que t’en as un bon. Je t’en conseillerais bien quelques-uns, mais ça ferait désordre.
J’inclinai la tête sur le côté comme pour conclure ces paroles et attrapai le verre que le barman fit glisser vers moi. Je le fis tourner entre mes mains, observant sa couleur ambrée et en pris une gorgée. Je laissai le liquide chatoyant brûler ma langue avant de l'avaler, puis mon regard se posa à nouveau sur Olivia. Je n’essayai pas de la lire. J’étais persuadée que cette fois-ci, ses paroles reflèteraient exactement ce qu’elle pensait.
follow in no footsteps listen for the true guides
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
jameson&livia ✻ act like a lady, think like a man.
Notre échange commence à légèrement être de plus en plus tranché, je ne veux pas que les personnes qui nous entourent, qui sont pour la plupart des collaborateurs ou de futures associées, comprennent où nous voulons en venir. Jameson m’explique que le but d’une association n’est pas de gagné, ce qui manque de provoquer un ricanement que je retiens au dernier moment. Je finis par prendre le large, simplement, car mon conflit verbal avec Jameson ne peut pas continuer au milieu des autres convives. Je m’éloigne alors jusqu’au bar où je commande une vodka. Il s’agit de mon deuxième verre d’alcool, alors qu’il n’est même pas encore dix-huit heures. Les privilèges de la haute société, n’est-ce pas ? Tandis que j’attends mon verre, voilà que l’avocate rejoins le bar pour également commander un verre. Sa boisson me prouve qu’elle n’a rien à voir avec ce monde, commander un whisky lors d’un cocktail c’est un peu comme manger de la pizza lors d’une réception mondaine. Je souris face à ce choix ridicule, restant fixé face au jeune homme qui me jette des coups d’œil par moment, tandis que je m’amuse à le fixer pour ma part, vraiment pas mal à l’aise de ce genre de contact ; sauf que Jameson reprend la parole, remettant notre discussion sur le tapis. Elle conclue que suite à notre échange, j’ai dû avoir vent de la prochaine cible de cette stupide association. Je ne réponds pas tout de suite, attrapant mon verre posé par le barman, posant seulement mes lèvres dans l’alcool avant de reprendre la parole, toujours sans la regarder. « Je sais tout ce qui se passe dans mon entreprise et également, tout ceux qui veulent l’approcher. » J’ai mes sources, que cela concerne des concurrents qui voudraient nous passer devant, des clients qui essayeraient de nous berner ou encore ce type d’association qui voudrait s’en prendre directement à notre entreprise pour diverses raisons. L’environnement étant ici la raison. La voilà qui essaye de me provoquer, sauf que contrairement à elle, le manque de public ne me donne pas envie de jouer. Maintenant que nous sommes en face l’une de l’autre, je ne vais pas prendre de pincette. Je tourne alors le tabouret, ainsi que l’ensemble de mon corps vers elle. « Contrairement à toi, Jameson, j’ai l’habitude des petits parasites qui n’ont pas leur place lors de ce genre d’événement. » Je trempe de nouveau mes lèvres dans ma boisson, buvant cette fois une gorgée assez importante pour sentir la vodka me piquer la gorge, voir me la brûler, une sensation que j’adore ressentir. « Alors je sais pertinemment quoi utiliser comme mot ou expression pour ne pas éveiller les soupçons et porter préjudice à mon entreprise, comme tu le sous-entends. » Je ne suis pas au poste auquel je suis pour rien. Elle me dit que pour une telle discussion, je ferais mieux de laisser faire mon avocat. Je souris de plus belle, cette fille est véritablement pathétique, comment pourrais-je vraiment m’inquiéter ? « Ne t’inquiète pas pour l’entreprise, nous avons un très bon avocat. » Je fais mine de réfléchir, alors que je sais très bien le nom de la personne qui bosse pour nous depuis des années et qui tout comme Jameson, a toujours eu 100% de victoire. « Jack Rollins, je n’ai pas besoin de te le présenter n’est-ce pas ? » En effet, en Australie, ce nom n’est pas inconnu. Il est connu un peu comme l’avocat des patrons, l’avocat qu’on adore détester. Pour ma part, je ne porte pas ce type dans mon cœur et je pense que c’est réciproque, nos échanges ont toujours été assez périlleux, mais je ne peux pas cacher qu’il possède une qualité pour le droit irréprochable. Il est l’avocat parfait pour faire tomber Jameson et ses clients bien plus qu’envahissant. Je termine alors mon cocktail, posant le verre assez bruyamment sur le grand bar qui orne devant moi. « Je pense que tu ferais mieux de vraiment étudier de fond en comble les dossiers que tu possèdes, car je n’attends qu’une chose… » Je laisse un doute planer, histoire d’accentuer encore plus mes propos. « Pouvoir assigner ton association de pacotille de diffamation et pouvoir également retirer cette fierté agaçante qu’on lit dans ton regard. On ne peut pas toujours gagner ma belle. »
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6454 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
J’ai haussé les sourcils, et un sourire sans joie a étiré mes lèvres. Je découvrais une facette de Livia Fordham qu’il ne m’avait jamais été possible d’entrevoir auparavant. L’alter-ego brut, non ternis par le filtre de bienséance que la société exigeait. Étrangement, je n’étais pas surprise par l’agressivité de ses propos. La perfection de sa tenue et la froideur de son regard laissait peu de doutes quant à son profil psychologique. En fait, elle me faisait penser à tous ces types gonflés de leur propre importance qu’on retrouvait souvent dans des positions dirigeantes en entreprise. Un narcissisme grandiose irradiait chacun de ses propos. Je l’ai laissée finir, savourant ma boisson tandis qu’elle crachait son venin. Une déformation professionnelle sans doute. J’avais l’habitude d’écouter la partie adverse exposer toutes ses cartes avant de reprendre leurs arguments point par point pour les démonter - quand ils en valaient la peine. Ce type d’attitude me poussait d’ailleurs parfois à vouloir hurler « objection ! » au beau milieu d’un débat, mais ce ne fut pas le cas avec Livia. Je prenais des notes sur tout ce qu’elle disait, car ça pourrait toujours m’être utile dans le cas où son différend avec l’association que je conseillais allait au procès. Je ne pus cependant retenir un petit ricanement acerbe lorsqu’elle m’annonça le nom de son avocat. Je connaissais bien évidemment Jack Rollins et nous avions déjà eu l’occasion d’échanger lors de nombreux séminaires sur le droit des affaires. Il avait une certaine aura dans les cercles d’entreprises côtées en bourse. C’était un type absolument brillant qui avait décidé de gâcher son don pour l’argumentation en le mettant au service de politiciens malhonnêtes ou d’entreprises aux pratiques illicites. Il aurait pu changer le monde, mais il avait choisi de s’en mettre plein les poches en conseillant les plus gros enfoirés – du moment qu’ils pouvaient le payer.
- Un représentant de choix, approuvai-je avec un hochement de tête.
Jusqu’alors, je n’avais jamais eu l’occasion de me retrouver face à lui au tribunal, et je n’étais pas sans ignorer son pourcentage de réussite aussi immaculé que le mien. Nous avions en revanche longuement échangé sur divers sujets sans jamais parvenir à nous convaincre mutuellement. Je n’avais aucun doute quant au fait qu’il viendrait avec des arguments en béton et tout un tas de paperasse pour tenter de légitimer la position de l’entreprise de Livia. Si je comptais pouvoir gagner face à lui, je savais que ma préparation devrait être irréprochable. Aussi, j’étais ravie que Ms Fordham ait craché le morceau, me facilitant ainsi la planification d’une stratégie. Je l’observai finir son cocktail puis le reposer bruyamment sur le bar. J’ignorais quel genre d’émotion ce geste trahissait, mais il confirmait déjà mes doutes à son sujet. Elle prenait cette histoire trop à cœur, presque personnellement, et son manque de détachement était pour moi le signe d’une faille. Elle pouvait jouer princesses de glace autant qu’elle le souhaitait, mais j’étais persuadée que ses grands airs cachaient quelque chose, de gros. Quelque chose que moi et l’association de défense de l’environnement devions découvrir si nous voulions avoir la moindre chance de remporter la guerre qui se profilait déjà à l’horizon. Car j’avais l’impression que Livia ne se satisferait pas d’une simple négociation à l’amiable. Cette femme-là semblait se ne satisfaire que du conflit, et de la sensation d’écraser son adversaire. Si seulement elle pouvait utiliser son énergie à des fins plus utiles… J’hochai la tête, sourcils froncés, feignant le plus grand intérêt pour ses paroles alors qu’elle daignait m’apprendre la stratégie à adopter pour que je puisse exercer mon métier. Je finis mon verre d’une grande gorgée et manquait de m’étouffer avec l’alcool lorsque j’entendis sa dernière phrase. Elle voulait retirer la fierté de mon regard. Et m’apprendre qu’une victoire n’était jamais acquise. La situation devenait vraiment trop comique.
- Intéressant, répliquai-je d’un ton glacial. Ces mots n’auraient pas sonné plus justes s’ils t’étaient adressés directement.
Je repoussai mon verre vide sur la surface lisse du bar et fis signe au serveur de me resservir la même chose.
- En vérité, tu n’as aucun moyen de savoir comment cette histoire va se finir, et ça t’emmerde profondément. Seulement tu ne peux pas tout contrôler, et surtout pas le passé. Mais note ces mots : si ton entreprise a commis des crimes contre l’environnement par le passé, je les trouverai. Et le meilleur avocat au monde ne pourra pas les contester.
Le serveur posa le verre devant moi mais je le remarquai à peine. Livia avait toute mon attention, et je continuai sans lui laisser le temps d'en placer une :
- Bien sûr, si ton entreprise est innocente et blanche comme neige, tu n’as absolument rien à craindre. J’ai haussé les épaules et porté mon verre à mes lèvres. Mais vu ton attitude, permets moi d’en douter.
J’ai reposé mon verre devant moi et désigné d’un signe de tête le petit groupe avec lequel Livia était quelques instants auparavant et qui nous observaient avec une étrange attention.
- J’ai comme l’impression que tes associés se sentent un peu délaissés. Ou peut-être sont-ils légèrement inquiets de te voir t’isoler avec une avocate ? Tu devrais peut-être aller les rassurer sur la sécurité de leurs investissements... au risque de devoir toi aussi rémunérer ton avocat avec des algues. Et entre nous, je ne suis pas certaine que Jack Rollins mange de ce pain là, lui.
J’espérai qu’elle saisisse le prétexte pour s’éclipser et continue de se pavaner auprès des autres. Nous avions toutes les deux exprimé nos positions et cette conversation me paraissait redondante. Je n’avais plus qu’un seul désir : qu’on me laisse seule face à ma boisson. Ou, mieux encore, que Thompson vienne m’annoncer qu’on avait joué le jeu assez longtemps et me libère. J’avais une envie furieuse de savourer ce verre dans mon canapé, enroulé dans une couverture, la tête de ma chienne sur mes genoux.
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Si je suis aussi confiante, c’est parce que je sais la réputation qu’à notre avocat. Notre entreprise, étant l’une des plus grandes d’Australie, a forcément besoin de s’entourer des meilleurs. Si Jameson n’avait pas été la pimbêche qui veut vivre dans un monde où tout le monde est gentil, à base de bisounours et de tout autre connerie du genre, elle aurait pu être l’avocate de notre entreprise. Mais il semblerait que l’ancien dirigeant avait vu clair directement dans son jeu, ce qui n’était pas forcément mon cas. Je découvre alors la femme qu’elle est et arrive vite à cerner le personnage. Elle avoue elle-même que notre avocat est quelqu’un de bon et je ne peux que féliciter son honnêteté. Je lui explique alors très clairement mes intentions si l’association qu’elle défend compte vraiment s’en prendre à mon entreprise, ce que je leur réserve. Je ne manque pas pourtant autant de piquer Jameson au passage, car son arrogance m’insupporte. Elle me répond, en me disant que cette phrase peut également parfaitement me convenir, ce qui me fait sourire. On ne devient pas une femme puissante sans avoir mon caractère. Je pense qu’en tant qu’avocate, c’est également la même chose, mais je ne lui ferais jamais le plaisir de lui dire. Elle demande au barman de lui resservir un verre, je fixe alors le barman qui s’approche nous, restant silencieuse. Je n’ai aucune envie que qui que ce soit qui n’est pas concerné par notre affaire puisse entre la moindre parcelle de notre conversation. Lorsque le barman repart, elle m’explique que ce qui m’embête le plus, c’est que je n’ai pas le contrôle sur la situation. Du moins d’après elle. Je souris de plus belle, cette femme ne comprend vraiment rien. « Ce que tu ne comprends pas, c’est que je contrôle tout. Ton histoire d’association n’est qu’un petit contretemps que je vais balayer du revers de la main, très rapidement. » Je fais d’ailleurs le geste sur le bar, comme si je poussais un objet invisible au loin. « Mon entreprise n’a rien à se reprocher. Je déteste simplement qu’on essaye de nous mettre des bâtons dans les roues. C’est la seule raison pour laquelle j’ai ton association en ligne de mire. » Je me penche alors vers elle pour lui chuchoter quelques mots. « Je te conseille aussi de faire attention à ton cabinet … N’oublie pas que la majorité de vos clients sont mes associés. » Une menace couverte pour lui faire comprendre que là où elle s’embarque, ce n’est pas un combat d’enfant. Bien au contraire, si elle décide de vraiment s’en prendre à nous, je ferais couler tout ce qui l’entoure, dont le cabinet où elle travaille. Ce qui ne sera pas bien compliqué en soit. Et voilà qu’en plus, elle essaye de me congédier pour que j’aille retrouver mes associés, reprenant la boutade que j’ai dit quelques minutes plus tôt devant l’assemblée. « Ne t’inquiète pas pour nous, mes associés savent pertinemment en qui avoir confiance et qui ne laissera jamais leur dividende s’envoler. » J’ai bien trop trimé pour laisser quoi que ce soit disparaître, nos associés connaissent pertinemment mon tempérament et ma détermination à faire de mon entreprise la meilleure qui soit. « Cependant, tu as raison. J’ai mieux à faire que de rester accoudé à ce bar avec toi, ces enchères m’ont déjà assez ennuyé. » Je me lève alors, fixant une dernière fois l’avocate. « Jameson … Au déplaisir de te revoir. » Je prends la direction, non pas de mes associés, mais du garçon qui se trouve de l’autre côté du bar et qui s’amusait à me jeter de nombreux regards. Se sera beaucoup plus amusant de passer la soirée à ses côtés, j’en suis sûr. Petit regard aguicheur à son encontre, je sens qu’on va drôlement s’amuser ce soir, lui et moi.
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6454 POINTS : 0
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PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
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Je ne pus retenir un reniflement ironique lorsque Livia confirma mes doutes, insinuant qu’elle contrôlait tout ce qui touchait de près ou de loin à son entreprise. Je n’avais aucun doute quant au fait qu’elle en était intimement convaincue, et que la grande majorité de son temps était employé à serrer les boulons pour construire l’image irréprochable de sa boite. Mais on ne pouvait jamais tout contrôler. Un ancien employé frustré, les ex-conjoint.es qui tombent sur de vieux dossiers au moment du divorce, un agriculteur qu’on force à revendre ses terres,… J’avais vu tous ces cas par le passé, et bien souvent, c’était eux qui possédaient la clef pour entacher profondément une entreprise. Évidemment, certains pouvaient être achetés. Encore une histoire de profil psychologique. Malheureusement pour Ms Fordham – et heureusement pour moi, une poignée avaient davantage la fibre idéaliste, ou tout simplement un désir de vengeance trop grand. Je n’avais aucun doute quant au fait qu’ils commenceraient à sortir des placards dès que l’affaire ferait du bruit – si toutefois ça allait jusque-là. J’étais confiante, et je suppose que ça se lisait sur mon visage, car c’est le moment que Livia a choisi pour se pencher vers moi pour me susurrer que nombre des clients d’Ashburn Rose étaient ses associés, et m'intima de surveiller mes arrières. J’ai froncé les sourcils, et serré la mâchoire. Pas parce que la menace m’inquiétait. Non. Parce que j’avais le blackmail en horreur. Toute mon adolescence, j’avais vu mon père distribuer pot de vins et techniques d’intimidations plus ou moins brutales pour obtenir ce qu’il souhaitait, maintenir son empire financier en route. Je le revoyais s’en vanter le soir en famille, avec ma mère qui le couvait fièrement du regard. Et moi, j’avais envie de lui planter un couteau de cuisine dans le cœur qu’il ne semblait pas avoir. Il méritait la ruine, il méritait la taule. Mais chaque fois que quelqu’un remarquait les dysfonctionnements de son entreprise, l’argent et les menaces rachetaient son innocence. C’était ça qui m’avait poussée à devenir avocate. Et je m’étais promis de ne jamais succomber face à ce genre de comportements. Que j’aurais plus de couilles que ceux de la génération d’avant.
- Tu veux t’en prendre à Ashburn Rose et à ma carrière ? Bring it on, darling. Mais si tu penses que tes menaces vont influencer ma position et t’obtenir un traitement de faveur, tu es bien loin du compte.
Bien au contraire. J’avais pris le parti de garder un œil externe sur cette affaire, de conseiller sans faire de l’excès de zèle. Mais Livia venait de la rendre personnelle. Je pouvais sentir une lueur de détermination brûler mes pupilles, et un sourire carnassier étirer mes lèvres. Le goût du sang. Je n’avais pas vingt-cinq ans quand j’avais affronté l’avocat de mon paternel à la barre. Quand mes arguments avaient causé sa suspension à la tête de l’entreprise qui représentait toute sa vie et obtenu des sanctions financières exemplaires en plus d’une courte peine d’emprisonnement pour lui. Onze années plus tard, j’avais toujours cette rage aux tripes, doublée d’une carapace en titane. Livia n’était pas la première à utiliser l’intimidation ou le chantage. Mais je m’étais toujours vue comme un vaisseau servant un autre but. Ma plus grande qualité était aussi mon plus gros défaut. Je fonçais en fonction de ce qui me semblait juste sans me soucier des dégâts collatéraux. Ma carrière, ma fortune ou ma réputation n’étaient qu’un luxe que j'étais préparée à perdre à tout instant. Et je m’en fichais. J’étais partie de rien un jour, et si je devais m’y retrouver, je me sentais capable de tout reconstruire. Je n’avais pas d’enfant ni d’époux. Aucune attache émotionnelle qu’on pouvait utiliser contre moi. Rien à perdre, et tout à gagner.
Nous nous sommes observées en chiennes de faïence pendant quelques secondes, puis Livia a fini par saisir la perche que je lui tendais. Elle m’annonça avoir mieux à faire que de rester accoudée à mes côtés et je sentis la tension retomber. Pour une fois, j’étais entièrement d’accord avec elle. Je me détendis et hochai la tête, sincèrement amusée. Livia n’était pas la seule que les enchères avaient profondément ennuyée. Je la saluai d’un signe de tête, levant mon verre comme pour porter un toast.
- Déplaisir partagé, répondis-je avec un de ces sourires froids dont j’avais le secret.
Je m’attendais la voir retourner auprès de ses associés et fut surprise de la voir se faufiler derrière le bar, à la rencontre du type qui nous avait servies. J’ai haussé les sourcils, aussi bien d’étonnement que d’amusement. Je n’aurais pas imaginé une femme de la stature de Livia s’intéresser à ce genre de gars un peu banal et excessivement jeune. Mais d’un autre côté, j’avais du mal à comprendre les relations de séduction tout court. J’ai secoué la tête et fini mon verre d’une traite, puis j’ai attrapé mon sac et me suis dirigée vers la sortie sans un regard derrière moi. Tant pis pour Mark s’il me cherchait, la prochaine fois il réfléchira à deux fois avant de me jeter en pâture à la partie adverse.
Fin
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