Si un jour j'avais désiré une femme autant que je désirais Selina, je n'arrivais pas à m'en souvenir, tout du moins durant mon mariage. C'est comme si je m'étais bloqué, j'étais amoureux, voilà tout. Aujourd'hui, ça me semble si facile d'oublier cet amour dans les bras et les courbes de la blonde. Je n'arrive pas trop à m'y faire, à m'autoriser réellement tout ce plaisir, je n'arrête pas de penser au fait que je me sens coupable et qu'en même temps j'ai envie de tout faire pour me venger, tout comme j'ai envie de tout faire pour prendre mon pied, tout comme j'ai envie de tout faire pour qu'elle prenne son pied. Bref, que des confusions qui fait que j'essaie de me focaliser uniquement sur elle et sur son corps de rêve. Mes mains ne peuvent pas rester en place très longtemps, et donc de ses hanches, elles viennent glisser le long de son dos quand elle vient m'embrasser pour finalement vite repasser sur ses fesses et les agripper avant de me redresser pour venir embrasser sa poitrine qui me faisait bien trop de l'oeil depuis qu'elle était passé sur moi. Elle avait accéléré la cadence et j'essayais de ne pas trop bouger, préférant la laisser gérer, me trouvant plutôt résistant quand elle était aux commandes. Et puis en même temps, je profitais de la plus belle vue qui soit au monde. Mes lèvres finirent par remonter le long de son cou pour venir s'écraser sur ses lèvres délicieuses. J'essayais du mieux que je pouvais pour la laisser gérer son plaisir et le mien par conséquence, même si j'avais horriblement envie de la retourner à mon tour pour assouvir le désir qu'elle arrivait parfaitement à entretenir. Mais j'avais foiré alors je voulais lui faire plaisir et la laisser venir, la sentant proche de l'orgasme. Après, si jamais j'arrive encore à être performant, il se pourrait qu'on expérimente encore une autre position, et rien qu'à cette idée, je pourrais très bien avoir encore envie d'elle pendant longtemps. Même si je devais songer un peu plus à mon lendemain qui risque fort d'être douloureux.

Ma priorité à présent était de lui donner le maximum de plaisir tout comme elle avait réussi un peu trop vite pour moi. Mais la voir au dessus de moi, la voir et la sentir bouger comme ça, autant quand elle va doucement que plus rapidement, je me demande comment j'arrive vraiment à me retenir. Elle ne fait du bien comme jamais aucune autre femme n'avait réussi. Sûrement parce qu'elle tombe au bon moment et que ça fait trop longtemps que je n'ai pas eu une telle dose de plaisir et d'envie. Mais en respirant un bon coup, j'arrive à tenir, même quand elle finit par sentir son orgasme arrivait et que sa tête bascule en arrière d'une manière totalement sexy et qui m'excite encore plus. Je pensais sérieusement qu'elle allait s'arrêter là, et franchement, elle aurait pu. Mais non, elle continua de bouger juste après m'avoir déposé un baisé sur les lèvres. Je la laissais encore faire, adorant la voir et la sentir ainsi, c'est devenu très clairement ma position préférée alors qu'on n'en avait testé que deux. Oui c'est con, mais j'ai comme l'impression que je n'aurais plus jamais pu ressentir de nouveau une telle explosion de sensation. J'en profitais un max, respirant un peu plus rapidement quand je sentais la sensation ultime arrivait à vitesse grand v. Je n'allais plus me faire avoir, j'allais tenir le plus longtemps possible, même si je devais tenir encore longtemps, je le ferais pour me rattraper. Après tout, même si elle tombe de fatigue avant que je ne termine une deuxième fois en elle, peu importe, je ne risquais pas d'être frustré, au contraire, je n'ai jamais été aussi bien satisfait depuis des années. C'est alors que je me redressais de nouveau pour la serrer contre et venir l'embrasser sur ses lèvres et descendre le long de son cou, de sa clavicule, du moins petit morceau de peau que je pouvais atteindre de mes lèvres dans cette position. Jusqu'à ce que je ne tienne plus et que le besoin de reprendre le dessus s'empare de moi. Je la fis basculer en arrière et reprenais les rennes pour nous faire encore et toujours du bien.

La fatigue se faisait réellement ressentir malgré que l'effet de l'alcool me faisait pousser des ailes. Mon corps n'étant plus habitué à ce genre de sport, commençait à crier au secours. Mais qu'importe, j'en avais pas encore terminé avec la jolie blonde et j'espérais bien lui prouver que je pouvais être plus endurant que précédemment. Une histoire d'égo très certainement, mais aussi d'envie. Parce que si ce n'était pas le cas je ne serais pas reparti à la charge, je l'aurais laissé terminer à son rythme avant de venir s'écrouler pour dormir. Je n'avais donc pas perdu une seule seconde et après l'avoir amadoué de quelques baisés sur son corps qui me semblait juste parfait, je venais la renverser pour reprendre le dessus et repartir de zéro. Ou presque. Parce que mine de rien elle avait bien fini par réussir à m'aguicher de nouveau, surtout avec son orgasme. Donner un orgasme à une femme il n'y a rien de plus excitant. Mais je n'allais certainement pas terminer tout de suite non, autant pas à cause de cette excitation que je n'avais pas ressenti depuis longtemps, que à cause de mon corps qui criait à la douleur. Il n'y avait qu'une seule partie de mon corps qui ne souffrait pas et elle avait le dessus sur tous les autres. Je ne me faisais donc pas prier et je recommençais mon mouvement du bassin bien plus énergique que les siens ou que même les miens du début. Cependant j'arrivais bien mieux à me gérer et me sentais capable de tenir encore de longues minutes, quitte à essayer de lui faire retrouver un orgasme, même si ça semble relativement présomptueux de ma part, mais sait-on jamais, je me sens si bien parti pour durer cette fois-ci.

Si j'avais été patient et friand d'une telle douceur et lenteur de la part de Selina, cette fois-ci je ne tenais plus et j'avais ressenti le besoin intense de me retrouver de nouveau sur elle pour assouvir mon besoin de rapidité. L'intensité avait été là dès le départ, mais lorsqu'elle était sur moi après son orgasme. Je ne perdais donc pas mon temps, et en même temps, une fois de nouveau sur elle, je faisais tout pour garder de l'endurance et pouvoir tenir le plus longtemps possible. Peu importait si elle y faisait attention ou non, si elle s'en souvenait ou non le lendemain, tout ce qui comptait à cet instant c'est qu'elle soit satisfaite. Et sans me vanter, je pense réellement que c'était le cas. C'est donc au bout de longues minutes de rythme mouvementé rapide et intense que je finissais par céder de nouveau au plaisir final qui eut don de me faire m'écrouler sur elle, lèvres dans le creux de son cou. Même avec mon souffle saccadé j'arrivais à l'embrasser doucement mais sûrement. Je finissais par sortir et venir m'allonger à ses côté, encore avec un souffle court J'espère que je n'ai pas été trop pitoyable … ça faisait longtemps … Disais-je presque déjà en train de m'endormir tellement j'avais fait d'effort que je n'avais pas fait depuis des années. Certes, l'alcool y était pour quelque chose également. J'attendais tout de même une réponse de sa part, espérant qu'elle vienne se coller à moi pour s'endormir. C'est alors que je me suis rappelé que j'avais un avion à prendre et je réglais l'heure du réveil à mon montre pour me rendre compte que je n'allais dormir que deux petites heures. Tant pis. Je pourrais toujours dormir dans l'avion après. En tout cas une chose est sûre, Selina avait parfaitement bien réussi à me faire oublier ma femme, tellement que je m'endormais sereinement avec la féline dans mes bras, sans me poser une seule question.

Soif. C'est la soif qui m'a réveillé. Je ne savais plus où j'étais lorsque j'ai ouvert les yeux. J'étais totalement dans le gaz, et il m'a fallu au moins une bonne minute pour me souvenir de tous les événements de la veille. Jusqu'au dernier. La présence que je sentais près de moi, non, ce n'était pas ma femme. C'était la jolie blonde que j'avais rencontré au bar et avec qui j'avais passé une soirée de folie. Une soirée que je n'aurais jamais pensé passé un jour autre qu'avec ma femme. Une soirée que je commençais peu à peu à regretter. Me voilà aussi salaud que ma femme. Je m'étais redressé, doucement, pour ne pas réveiller la blonde, sentant le mal de crâne se relever lui aussi. Je plaçais mes mains dans mon visage, me sentant horriblement mal, autant physiquement que phycologiquement. Qu'est-ce que j'allais faire moi ? C'est alors que la réalité me frappa de plein fouet. Mon réveil n'avait pas encore sonné. Mon rythme cardiaque ralentit d'un coup, faisant place de nouveau à mon mal être. Valait mieux que je ne prenne pas trop mon temps. J'hésitais même à prendre une douche, de peur de la réveiller et de faire face à ma vulnérabilité. Qu'est-ce que je pourrais bien lui dire si elle se réveillait ? Salut, désolé je suis marié. Allez, ciao. Non, je me sentais con, horriblement con, encore plus que hier soir. Moi aussi j'avais fauté et jamais plus ça ne se reproduira. Enfin, pourquoi. De toute façon ma femme ne m'aime plus, elle se tape des meufs. Quelle chance j'ai comparé à des seins ? Aucune. C'est du moins ma mentalité du petit matin, alors qu'il commençait à peine de faire jour à l'extérieur. Je réunissais toutes mes forces pour me lever et rejoindre la salle de bain en récupérer mes vêtements, totalement éparpillé partout dans la petite chambre. Je restais au moins dix longues minutes sous la douche tellement que je sentais mal et courbaturé de partout. Même mon mini-moi se sentait mal. Faut dire qu'il n'avait plus fait autant d'exercice depuis longtemps. Mais s'il pouvait parler, il me dirait qu'il aimait avoir mal ce matin.

Une fois sous la douche, mon mal de crâne se dissipa peu à peu. Il restera présent longtemps je le sens, surtout que j'ai aucun cachet sur moi. J'ai juste le strict minimum pour mon week-end de réunion et de séminaire. Mais le plus important restait le café. Mais ça, je verrais bien à l'aéroport. Pour l'instant, fallait juste que j'arrive à partir à l'heure. Je me rhabillais assez rapidement une fois séché et hésitais un moment avant de sortir. Je me regardais dans la glace, j'étais pâle et je n'avais jamais été aussi fatigué. Le pire dans tout ça, c'est que je me sentais bien. Evidemment je culpabilise énormément et mon corps crie à la douleur, mais je me sens quelque part là dedans bien dans mes baskets. Etrange. C'est comme si je n'avais pas ressenti ça depuis longtemps, comme si on me libérait enfin. Comme si je ne me sentais plus redevable envers mon mariage, comme si je n'avais plus envie de cet enfant avec ma femme. C'est alors que ça m'a frappé de plein fouet. J'avais totalement oublié de me protéger. Je ne l'ai tellement plus fait depuis des longues dernières années que j'avais oublié cette existence. Mais le stress ne me gagna pas non plus, j'étais limite en train de me dire que c'était une possibilité qui ne me rebuterait pas totalement. Oula, ça ne va plus. Je me passe un dernier coup d'eau froide sur le visage et sors doucement de la salle de bain. Elle dormait encore. Au moins je ne l'avais pas réveillée. Je me dirigeais avec ma valise vers la porte quand je m'arrêtais juste avant de l'ouvrir. Je posais un instant ma petite valise et me dirigeais vers le lit. J'hésitais encore, la regardant dormir, la trouvant incroyablement belle, encore plus que hier, quand je me décidais à me pencher pour lui déposer un léger baisé sur ses cheveux qui sentaient encore bon. J'aurais bien tenté son visage mais je ne voulais pas la réveiller. Je ne tardais pas plus longtemps et filais loin de cette chambre pour attraper mon vol que j'aurais déjà du prendre la veille au soir.