Les Brisés anonymes.

Tout a commencé par un prospectus dans la boite aux lettres. D'ordinaire, Jacob ne prend jamais la peine de lire ce genre de courrier publicitaire. Les jetant directement. Mais cette fois-ci bizarrement, il en fut autrement. Son regard s'était alors arrêté sur le titre : Les brisés anonymes. Ainsi que sur l'objet : Un retraite bouddhiste dans un hôtel. Qu'était-ce donc ? « Sans doute des balivernes encore ! » avait-il aussitôt. Depuis quelque temps, il avait beaucoup de mal avec toutes ces spiritualités qui se disaient être des guides. Pourtant, sa curiosité n’en était que plus aiguisée. Quelque chose lui disait de se rendre là-bas. Il lui fallait en savoir plus. L’hôtel se trouvait dans un quartier proche du sien. Aussi, d’un trait de voiture, il ne lui fallu pas longtemps pour s’y rendre. Même s'il avait déjà des à priori quant à cette retraite, il avait hâte de savoir de quoi il en retournerait. Mais surtout, il avait un défi à relever. Un ami lui avait donné comme gage de répéter à tout va que c'était son anniversaire. Bien sûr, ce n'était pas le cas, mais pour lui, un défi est un défi. Et vous pouvez être certain qu'il le relèvera. Ce qu’il fait. « Aujourd’hui, c’est mon anniversaire ! J’espère que ce cadeau improvisé sera à la hauteur. » dit-il à l’encontre d’une personne installée à une table, dans la grande où allait se dérouler les réjouissances. Et cela commençait bien, des moines se promenaient dans la salle. Était-ce des vrais ou de simples acteurs ? Il ne pu, néanmoins, s’empêcher d’être sceptique. Il avait d’ailleurs répété la fameuse phrase défi à un des moines, qui étaient venu lui souhaiter la bienvenue, puis à deux ou trois personnes. Bien sûr, il n’avait pas oublié de s’enregistrer à l’aide d’un magnétophone, caché dans sa veste. C’est qu’il ne voulait surtout pas risque de devoir refaire ce gage, sous prétexte que l’ami qui le lui avait donné ne l’aurait pas cru. « Il y a beaucoup de monde, dis-donc !... Vous croyez vraiment que ce sont de vrais moines ? » avait-il finit par dire à une autre des personnes présentes en ces lieux.