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 Le temps ne guérit rien | timlie #7

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Message(#) Sujet: Le temps ne guérit rien | timlie #7 Le temps ne guérit rien | timlie #7  EmptyMar 6 Aoû 2019 - 20:00


Le temps ne guérit rien


Il devrait être rentré maintenant. Ça fait deux mois. Deux mois plus deux jours, au cas où.

Ce soir elle est énervée, remontée à bloc. Elle a fait voler en éclat tous les objets près d’elle dans l'appartement de Léo. Charlie ne fait jamais ça. Elle ne reproduit jamais les scènes qu’on ne voit qu’au cinéma pendant lesquelles le héros refait la décoration à sa manière. Elle ne l’avait jamais fait jusqu’à aujourd’hui, puisque cette fois ci c’est la fois de trop. Elle avait reçu les roses bleues, elle avait lu le mot accroché. “Pleure” comme si elle ne l’avait pas déjà assez fait ces dernières semaines, pour une multitude de raisons malheureusement bien trop censées. Il n’en savait rien, lui qui avait fuit si loin d’elle. Encore une autre raison pour laquelle elle avait pleuré et tout ce qu’il trouvait à faire c’était lui rappeler que le père de son enfant se portait bien, qu’il allait même chez le fleuriste lui chercher des roses bleues. “Je pense à toi” le couteau qui s’enfonce encore et encore dans la plaie béante. Elle se persuadait qu’elle arrivait à ne jamais penser à lui jusqu’alors, elle s’en persuadait vraiment du plus profond de son cœur. Nouveau mensonge, bien sûr, mais elle avait le besoin de croire à celui ci. Le besoin vital de croire que Tim était parti à jamais, qu’il l’avait abandonné et qu’il ne pensait plus du tout à elle. S’il était vraiment parti peut être que tout aurait pu être plus simple et qu’elle n’aurait jamais eu à revenir au pied de cet immeuble qu’elle déteste tant maintenant. S’il était parti il n’aurait jamais rien eu à savoir sur ce à quoi avait ressemblé la vie de Charlie ces deux derniers mois, ni même ce à quoi avait ressemblé la vie de Tim. Il était parti à l’armée bon sang. Elle l’avait détesté pour ce choix encore plus que pour tout le reste, encore plus que pour les derniers messages qu’il lui avait envoyé. Au delà de tout ça elle s’était détestée elle même pour ne pas avoir eu le courage de lui envoyer la lettre qu’elle a écrite pour lui. Elle se dit que si elle l’avait fait, lui n’aurait peut être pas osé envoyer la sienne. Encore une fois, elle l’a bien reçu. Malheureusement. Léo l’avait gardé fermée parce qu’il est au courant pour l’histoire de son amour parti à l’autre bout du pays, et que plus personne n’envoie vraiment de lettres de nos jours. La jeune femme a longtemps hésité avant de l’ouvrir, elle l’a jeté à la poubelle avant d’aller la récupérer au bout de quelques minutes, a joué avec son briquet et coloré le dessous de l’enveloppe. Finalement elle l’a ouverte, elle a cédé comme elle le fait toujours.
Les larmes sont montées à ses yeux dès les premiers mots. Il l’appelle encore sa sirène. Chère sirène. Et elle elle l’avait appelé Timothy Nielsen Decastel. Il y a un gouffre entre eux et rien ne pourrait réparer ça. Stupidement, elle a continué sa lecture, s’est attardée sur chaque mot, les a analysé avec attention. Combien de fois a-t-elle retrouvé le mot “amour” dans cette si petite lettre ? Beaucoup trop. Il avait associé ce terme tantôt à lui même et tantôt à elle. Il est encore amoureux d’elle et elle d’un autre, telle est leur triste vie désormais. Les larmes n’ont pas été retenues bien longtemps, elles coulaient tant à cause de la tristesse que de la rage qui la submergeait peu à peu. Il lui disait tant de merveilleuses choses qu’elle aurait aimé savoir il y a bien longtemps, tant de choses qui auraient faites que la première personne au courant de sa grossesse aurait été lui et non pas Kane. Tant de choses qui auraient faites qu’elle n’aurait pas eu à pleurer ces dernières semaines - pas pour autre chose que de la joie. “Je me battrai pour toi parce que je ne peux rien faire d'autre.” Tu te battras contre des moulins à vent. La comparaison est horrible mais pourtant réelle. Il le dit lui même, il l’a perdu au moment où il est parti. Elle a refait sa vie ou plutôt continué la sienne.
Cette lettre était la lettre de trop, celle qui faisait remonter à la surface tous ses doutes et sentiments qu’elle n’avait même pas eu le temps d’enterrer. Il lui disait qu’il l’aimait, mot pour mot, et qu’il allait se battre pour elle. Qu’il allait revenir et qu’il allait se battre. Contre qui, exactement ? Son petit ami qui l’a soutenu, aimé, aidé pendant les deux mois durant lesquels lui était parti ? Essaye Timothy. Essaye et tu verras bien que cette fois ci elle a son mot à dire, que cette fois ci elle en a marre que la testostérone décide de sa vie. Essaye et tu te heurteras à un mur.

Le besoin égoïste de tout lui dire en face l’emporte. Ce besoin égoïste animé par l’envie de le revoir - envie qu’elle ne s’avoue pas à elle même. Charlie pense sincèrement prendre la bonne décision ce soir en s’armant d’un blouson et en froissant la lettre qu’elle avait écrite pour la mettre dans la poche arrière de son pantalon. La porte de chez Léo claquée, elle se retrouve à devoir faire les quelques mètres séparant les deux immeubles, à fulminer seule, à se remémorer tout ce qu’elle a envie de lui dire et de lui cracher à la figure. Peu importe si son colocataire est là, peu importe s’il apprend toute leur vie privée. Elle s’en moque. Plus rien n’a d’importance dans sa vie. Il a encore tout remis en question avec une simple lettre à laquelle elle ne pouvait même pas répondre. Elle n’a pas la putain d’adresse de la base militaire où il était.
Les marches sont avalées deux à deux, ses poings sont fermés et serrés, sa tête rentrée dans les épaules et elle s’en veut déjà de ne pas avoir pris de mouchoirs. Ni son téléphone. Ni quoi que ce soit qui aurait pu être utile. Seul son poing cogne à la porte sans discontinuer, porte devant laquelle elle avait attendu si sagement il y a quelques mois encore. « Timothy ouvre moi ! » Parce qu’il n’y a plus de Tim qui tiennent, encore moins de tritons ou de sirènes. Ce temps là est révolu. Le temps où elle lui faisait confiance aussi. « Timothy je sais que tu es là ouvre cette putain de porte. » Les voisins la détestent un peu plus de jours en jours, elle qui crie qui hurle qui pleure à chaque fois qu’elle se rend chez le Decastel. Elle tambourine, encore et encore et à chaque dixième de seconde qui passe elle s’énerve encore plus. Villanelle a perdu toute patience en même temps que son espoir envers elle et envers le reste du monde.
Finalement la porte s’ouvre et les yeux à moitiés fermés de colère elle reconnait la silhouette du Decastel. Timothy. Elle avait gardé sa dernière lettre dans la main, n’avait pas eu le courage de la brûler et se faisait mal chaque soir en la relisant à nouveau. Elle serait capable de la réciter telle une poésie désormais. Les mots sont ancrés dans son esprit à jamais et c’est une nouvelle raison pour elle d’en vouloir à cet homme. Maintenant au moins elle se débarrasse du papier, le plaque contre le torse du brun en même temps que la paume de sa main. « C’est quoi ça ? » Elle crie déjà - ou plutôt elle crie encore. « T’as pas le droit de m’envoyer une lettre comme ça Timothy ! » Il n’a pas le droit de continuer à l’aimer alors qu’elle voulait lui annoncer le détester ; ça fait trop mal. « Je te déteste, je te déteste. » Tente-t-elle de se convaincre. Ses poings libérés de tout papier, elle les laisse s’écraser sur le torse du français, encore et encore. La fatigue, le stress, l’énervement et bien d’autres facteurs encore (la grossesse ?) font qu’elle est incapable d’y mettre aucune force, qu’il ne trésaille même pas face à ses assauts. Cela l’énerve encore plus, la pousse à continuer, à se rapprocher sans le vouloir avec l’espoir vain qu’elle sera capable de le mettre à terre et que cela réglera tous ses problèmes. « Une lettre et des putains de roses, en deux mois ? C’est tout ce que t’avais à me dire ? T’aurais du rester là bas si c’était pour me faire ça ! » Sa voix tremble, les larmes viennent avec. Cela n’étonne plus personne maintenant, tous les facteurs étaient réunis pour qu’elles arrivent. « Je veux t’oublier, je veux que tu sortes de ma vie, je veux que tu n’ais j’amais existé, je veux que tu arrêtes d’essayer de me contacter ! » Heureusement qu’il n’a que l’adresse de Léo et pas celle de Kane ; heureusement qu’il ne connaît même pas le prénom de l’homme qui l’a remplacé. « T’es parti Tim, t’as tout détruit. C’est trop tard maintenant. T’avais raison sur un point : j’ai refait ma vie, et je suis amoureuse. » Ses poings s’arrêtent, se laissent choir sur son torse sans qu’elle n’y réfléchisse et elle relève la tête. Charlie avait oublié à quel point ses yeux étaient beaux. « Je. Ne. T'aime. Pas. »

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Message(#) Sujet: Re: Le temps ne guérit rien | timlie #7 Le temps ne guérit rien | timlie #7  EmptyMar 6 Aoû 2019 - 20:38


Le temps ne guérit rien


Il aurait dû rester là bas, loin, si loin, plus loin, encore et encore. Le plus loin possible, voilà ce qui était le mieux pour lui. Tim regrettait sa réapparition à Brisbane parce qu'il savait que la souffrance allait accompagner ce retour inopiné. Certaines personnes seraient heureuses de le retrouver, d'autres le mépriseraient d'oser montrer à nouveau son visage après deux mois sans nouvelles, ou presque. Timothy se doutait que les conséquences seraient désastreuses et en refaisant son paquetage quelques jours plus tôt, il s'était mis à rêver de deux mois supplémentaires dans un campement militaire. Il était clairement en train de devenir fou s'il envisageait de rempiler juste pour ne pas avoir à affronter son passé. De toute manière, Decastel n'avait pas le choix. Il n'avait plus le choix. Maintenant qu'il avait validé la première partie de sa formation, on l'invitait joyeusement à retrouver son doux cocon natal avant de repartir pour de nouvelles aventures encore plus vivaces, s'il était assez fou pour cela. Pour le moment, il aspirait à repartir tout de suite mais les dates n'étaient pas encore annoncées pour les prochaines sessions alors, Tim allait devoir faire avec. Attendre. Souffrir. Se transformer en masse vide, ce qu'il savait parfaitement faire ces derniers temps, pour être honnête. N'avoir aucune pensée, oublier qu'il existait, qu'il faisait des choix, plutôt mauvais d'ailleurs. Ne plus avoir d'intérêt pour rien. Sortir. Boire. Ne plus se rappeler. Avoir mal au crâne le lendemain, errer, ne plus rien savoir. C'était devenu si simple comme mode opératoire, lui qui avait si longtemps été le plus innocent de tous, l'inexpérimenté, le rien au milieu de cet amas de gens qui vivaient tout. Timothy ne faisait qu'attendre, comme si cela pouvait lui permettre de changer les choses, de refaire le film mais avec un épilogue plus heureux, un qui lui plairait plus que l'indifférence que lui avait offert Charlie plus de deux mois auparavant. Il ne s'en était pas remis, c'était une évidence, mais il faisait comme si c'était le cas face à autrui parce qu'il ne pouvait pas être le garçon qui s'accrochait toute sa vie à la même femme? Peut être que si, peut être qu'il pouvait. Tim n'en savait rien car elle était la première et comme on le disait si souvent, celle-ci était si importante pour l'avenir qui se dessinait. Le sien devait tourner vers le très merdique pour le coup vu ce qui s'était passé à peine deux minutes après qu'ils avaient consommé leurs sentiments. Quelle joie, quelle misère, tout cela dans un mélange imbuvable. Bien des semaines plus tard, Tim en était plus ou moins au même point mais il avait eu la force de faire le point, de prendre le temps de coucher sur papier ses émotions et les partager avec la principale concernée. Avait-elle reçu sa lettre? Charlie ne l'avait probablement pas lue, c'était certainement mieux ainsi après tout, une bonne dose de douleur serait évitée... Du moins, c'était ce qu'il avait cru. Belle utopie cela aussi. On tambourinait à sa porte alors qu'il avait l'énergie d'un mort vivant, c'était peut être dû à sa soirée de la veille ou bien à la difficulté de se remettre dans un rythme de civil lambda. Dans les deux cas, peu importait puisque Timothy ne mit pas dix secondes à reconnaître la voix derrière la porte et il tressaillit, de tout son être. Son coeur se mit à battre à tout rompre pour tout un tas de raisons, l'amour, la peur, l'angoisse, la peine, la colère aussi parce qu'elle avait l'air enragée sans qu'il ne comprenne pourquoi. Ne pas répondre, voilà ce qu'un homme censé aurait fait mais Decastel avait dû récoler des gènes de folie de sa mère puisqu'il osa entrouvrir la porte pour laisser la furie entrer et le martyriser de mots, de coups. D'un melting-pot de douleurs qui le brisèrent à nouveau. Tim ne bougea pas pourtant, il resta là, à recevoir ses frappes, à attraper ses mots comme s'il pouvait u survivre... C'était faux, si faux parce qu'il avait tellement mal en l'entendant lui balancer toutes ses insanités en lui balançant sa lettre à la figure. D'accord, elle l'avait lue et a priori, elle ne pensait pas quelque chose de très positif à ce sujet. Des retrouvailles qui se passaient parfaitement bien, en somme. Le pire était encore à venir, le regard de Tim l'ayant évité jusque là mais se coinçant finalement dans le sien au moment où elle lui annonça qu'elle ne l'aimait pas. Le détester, elle avait le droit, c'était loin d'être une marque d'indifférence mais cela? C'était tout autre chose, c'était une mise à mort, pure et simple. La peine capitale aurait semblé plus clémente à Timothy que ce genre de discours et la jeune femme pouvait certainement le lire dans son regard brillant. "Pourquoi t'es là, alors? Si c'est pour te venger, vas y. Continue. Si ça te soulage, j'encaisse. Mais ça change rien, Charlie. Rien du tout. Tu peux me haïr ou ne pas m'aimer comme tu le prétends, ça changera pas ce que je ressens. Fais ta vie, fais ce que tu veux faire, tu peux pas m'empêcher de t'aimer dans tous les cas, si?" Au moins, il n'avait pas peur de parler. De répondre. Son ton était bien différent de celui de Charlie, plus posé pour le moment parce qu'il savait qu'il n'y avait qu'en se comportant ainsi qu'il arriverait à faire taire ses doutes et ses angoisses face à elle. Face à cet elle qui comptait tellement pour lui. "Je t'ai rien fait du tout. Je suis partie pour changer de carrière et c'est toi qui m'as jeté, Charlie, j'aimerais que t'arrêtes de changer les rôles, s'il te plaît. T'as pris ta décision, tu peux pas me détester d'avoir pris la mienne il y a deux mois. Et je t'ai pas vu à ma porte pour m'en empêcher en plus donc..." Non,et il était peut être amer aussi pour cette raison. Il l'aimait, c'était indéniable mais elle en aimait un autre de son côté. Un constat terrible qui lui brisait le coeur encore et encore, jusqu'à épuisement de la moindre de ses facultés mentales. Tim souffrait le martyr, la mâchoire serrée et il aurait pu pleurer s'il n'avait pas déjà donné toutes ses larmes en présence d'Heïana quelques semaines plus tôt. "Si tu m'aimes pas, alors tu m'as menti, Charlie. Et moi je l'ai jamais fait. Jamais." Elle ne le frappait plus mais les mots étaient plus acerbes au bout du compte, c'était eux qui le blessaient le plus. Le détruisaient, ardemment.

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Message(#) Sujet: Re: Le temps ne guérit rien | timlie #7 Le temps ne guérit rien | timlie #7  EmptyMer 7 Aoû 2019 - 22:41


Le temps ne guérit rien


Il ne s’énerve pas, il reste impassible alors qu’elle lui fait part de toute sa rage. Il reste impassible, comme si cela ne signifiait rien, comme si cela ne changeait rien à leur relation. Elle ne sait même pas où ils en sont, s’ils avaient réussi à atteindre une étape de sauvegarde avant que tout ne s’écroule. Game over. Vies écoulées. Chrono terminé. C’est fichu. La console elle même ne fonctionne plus. Tous les espoirs sont perdus. Cela ne calme aucune de ses émotions et puis au contraire, la colère prend le dessus sur tout ce qu’elle peut encore ressentir pour lui. « Pourquoi t'es là, alors? Si c'est pour te venger, vas y. Continue. Si ça te soulage, j'encaisse. Mais ça change rien, Charlie. Rien du tout. Tu peux me haïr ou ne pas m'aimer comme tu le prétends, ça changera pas ce que je ressens. Fais ta vie, fais ce que tu veux faire, tu peux pas m'empêcher de t'aimer dans tous les cas, si? » Elle le déteste pour cette faculté qu’il a de cerner les gens. Il a toujours su la comprendre et aujourd’hui encore il semble arriver à lire derrière ses larmes, derrière les coups qu’elle assénait à son thorax alors que ses doigts se posent lamentablement sur son t shirt désormais. Elle n’osait même pas le toucher de peur qu’il ne s’enfuit et aujourd’hui elle le frappe et lui en veut de ne pas partir. C’est le monde à l’envers. A quel moment est ce que tout a basculé ? Elle le sait. Ils le savent tous les deux. Ca a basculé quand elle a parlé, après. Après qu’ils aient fait l’amour. Après qu’ils se soient dit tant de choses qui restent malheureusement vraies encore aujourd’hui. C’était stupide de revenir et la raison pour laquelle elle a traversé la rue et tambouriné à sa porte l’est encore plus. Elle veut lui dire qu’elle est énervée ? Vraiment ? Les gens normaux le disent par sms. Les ex parlent par sms courts et avec des points à la fin. Mais ils ne sont pas des ex, alors ça ne compte pas. « Tu ne peux pas continuer à m’aimer, t’as pas le droit. » Parce que s’il s’accorde ce droit là alors elle ne devient plus certaine de rien. Kane a été là pour elle ces deux derniers mois, s’est occupé d’elle et de l’enfant qui grandit dans son ventre tout en sachant qu’il est celui d’un autre. Il ne l’a pas jugé, n’a jamais rien dit. Tim n’a pas le droit de réapparaître dans sa vie maintenant qu’elle commençait à être simple et rangée à nouveau. Le Tim qu’elle connaissait n’aurait jamais répliqué de cette manière, il se serait empressée d’aller lui chercher des mouchoirs et il l’aurait prises dans ses bras en rejetant ses paroles sur la faute de la colère. Le nouveau Tim encaisse et répond avec froideur. Que lui ont-ils fait ? « Je t'ai rien fait du tout. Je suis parti pour changer de carrière et c'est toi qui m'as jeté, Charlie, j'aimerais que t'arrêtes de changer les rôles, s'il te plaît. T'as pris ta décision, tu peux pas me détester d'avoir pris la mienne il y a deux mois. Et je t'ai pas vu à ma porte pour m'en empêcher en plus donc... » Après l’inconnue du bar, Tim lui même se plaint qu’elle ne l’ait pas empêché. « Tu voulais que je te supplie de rester ? T’es parti à l’armée à cause d’un putain de problème d’ego ? C’est vraiment ce que t’es en train de me dire ? » Cette fois ci elle retire ses mains de son torse. Elle ne veut plus le toucher. Le voir est déjà bien assez suffisant. Ses traits se sont creusés, son visage est marqué par le passage du temps et le manque de sommeil. Les corps changent tellement en deux mois et elle peut en dire autant avec sa perte de poids due aux vomissements et son ventre paradoxalement bien plus gonflé. « Je ne t’ai jamais demandé de partir. Tu m’as inventé un petit ami que je n’avais pas et ça a été une raison suffisante pour t’en aller. Me parle pas de putain de rôles ... » parce que le seul rôle qu’elle aurait aimé qu’il ait est celui de petit ami, de futur père. Rôle difficile à tenir quand on est même pas au courant de la grossesse. « Si tu m'aimes pas, alors tu m'as menti, Charlie. Et moi je l'ai jamais fait. Jamais. » « Tu as fui parce que je ne t’ai dit que la vérité pure et entière. C'est bien ça le problème. Je t’aimais. » Elle se retient pour ajouter une autre vérité à la liste de celles qui font mal. Après le “je t’aime mais tu n’es pas le seul”, le “je porte ton enfant” sera encore plus douloureux. Où est ce qu’il s’enfuira cette fois ci ? En Grande Bretagne ? Il rejoindre la Mère Patrie ? Parfait. Elle continuera à lui écrire d’horribles lettres qu’elle n’aura pas le courage d’envoyer, parce qu’elle est trop lâche et qu’elle le sera toujours. « Si toi aussi tu m'aimais vraiment tu ne m'aurais pas abandonné. »
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Message(#) Sujet: Re: Le temps ne guérit rien | timlie #7 Le temps ne guérit rien | timlie #7  EmptyJeu 8 Aoû 2019 - 7:48


Le temps ne guérit rien


La douleur lui faisait mal au crâne, à moins que ce ne fut les petits poings de Charlie s'abattant sur son torse qui le faisaient vaciller, le jeune Decastel n'aurait su le dire. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il détestait cela, cette nouvelle dynamique qui était née après ce rejet quelques semaines plus tôt. Ils étaient si doux l'un envers l'autre, toujours si présents mais la blessure était béante dans le coeur de Tim parce qu'il l'aimait tant, la respectait tant. Oui, il l'admirait mais il n'avait pas le droit de lui dire, Charlie n'accepterait pas un tel discours de sa part. A dire vrai, elle avait l'air de ne rien accepter venant de lui alors qu'il aurait tant voulu faire pour elle. Tout donner. Encore. Même si elle lui avait déjà tout prix et que l'identité de Tim en avait pâti. Depuis deux mois, il ne savait plus très bien qui il était, encore moins ce qu'il faisait, il se laissait porter pour éviter de ressentir ce chagrin si intense au creux de ses veines. Timothy aurait voulu que ce flot se tarisse, comme le flot de larmes avait pu le faire quelques semaines plus tôt mais apparemment, il n'y avait pas de limites à la peine. Il aurait dû le savoir, c'était vrai, puisqu'il était un enfant molesté et que le mal être était constant depuis ses plus jeunes jours. Non, les joies n'étaient rien d'autre qu'un instant éphémère alors que le malheur, lui, se distillait de manière permanente pour le rendre si amer. Si peiné. Tim ne se reconnaissait plus, lui l'éternel optimiste, celui qui croyait en la rédemption, même chez les pires êtres humains de cette planète. Il n'arrivait même plus à croire à la sienne, c'était dire. On l'avait brisé et voilà que l'affaire continuait, toujours aussi fracassante sur son petit organe cardiaque. Comment pouvait-il encore battre dans ces conditions? Comment pouvait-il encore l'aimer aussi fort? Ce fait dépassait totalement Timothy mais il l'acceptait, il n'avait que cela à faire, de toute façon, accepter. Malgré les mots qu'elle lui lançait. Malgré les frappes. Malgré la peur. La mort dans l'âme. Encore. "J'ai pas le droit? Je peux pas l'empêcher, pourtant." C'était dit simplement parce que la réalité était aussi cruelle que celle-là, Tim n'avait pas le choix. Il était tombé amoureux d'elle au beau milieu d'un cinéma bondé et depuis, son coeur, sa vie entière même ne lui appartenait plus totalement. C'était ce que provoquait l'amour, le vrai, le passionné, le violent aussi... Parce que c'était violent pour lui. Les mots de Charlie encore. Son regard qui se mettait à briller parce qu'elle ne pouvait pas lui dire cela, elle le connaissait, elle savait que c'était faux. "Moi, de l'ego? Tu sais très bien que j'en ai jamais eu. Je suis le garçon qui a rougi cent fois devant toi, qui savait même pas ce qu'était l'amour avant de te rencontrer. Je suis celui qui a pleuré devant toi, qui a sombré... Si j'avais de l'ego, est-ce que j'aurais fait tout ça? Non, c'est pas une question d'ego, Charlie. C'est pourtant simple à comprendre, je t'aime tellement que je pouvais pas survivre après que tu m'aies rejeté." Au moins, il utilisait les mots tels qu'ils étaient. Elle l'avait rejeté, il avait chu. Depuis, il n'y avait plus aucun moyen de savoir si Tim allait remonter la pente. Cela se voyait sur les traits de son visage et il n'essayait même pas de le cacher. C'était trop tard pour cela, de toute façon. "Regarde moi, Charlie, sérieusement. Regarde à quel point j'ai mal depuis plus de deux mois. Je pense pas que tu te rendes compte de ce que ça m'a fait de vivre sans toi. T'es tout pour moi, tout et toi, tu m'as rangé dans la catégorie du rien. Tu voulais pas être avec moi, tu l'as dit, j'étais censé faire quoi? Attendre alors que tu jouais sur deux tableaux? Je pouvais pas, Charlie parce que toute ma vie, j'ai été rien. Un pauvre type dont la mère est même pas capable de retenir le prénom, tu voulais encore que je sois ça, que je sois l'autre? Je préfère que tu sois heureuse, je t'aurais pas infligé ça, le dilemme." Il sentait ses yeux se perler de larmes mais il les rejeta tant bien que mal. Il savait qu'ils devaient se parler, maintenant que la vanne était ouverte, il devait aller au bout. "J'ai jamais voulu t'abandonner. Je voulais rester auprès de toi. T'aimer. Mais j'étais pas assez pour toi..." Une larme roula le long de ses joues parce qu'on en était encore là. Au rien. A ce qu'il était devenu par la force des choses. Le voilà qu'il retournait à son état primaire, être rien dans la vie de quelqu'un, pas même un prénom dans le coeur d'autrui. R-i-e-n.

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Message(#) Sujet: Re: Le temps ne guérit rien | timlie #7 Le temps ne guérit rien | timlie #7  EmptyJeu 8 Aoû 2019 - 12:49


Le temps ne guérit rien


La scène déchire le coeur de Charlie de part en part. Elle passe pour une jeune femme insensible depuis de longues semaines, se fait passer pour une grande gueule qui rejette tous les maux du monde sur Tim. Pourtant il est bien le premier à savoir que tout ça n’est qu’une grotesque mascarade. Elle essaye de le préserver de la manière la plus horrible qui soit, en lui faisant croire qu’il ne signifie plus rien dans sa vie désormais. Elle fait croire ce mensonge non seulement à lui mais à toutes leurs connaissances communes, même cette inconnue du bar. Malgré la peur, malgré la détresse, elle continue de tenir le cap. Si elle lui raconte toute la vérité il souffrira à nouveau et Kane avec. Ce n’est pas le moment de le laisser tomber lui aussi. Il a besoin d’elle. Tim aussi a besoin d’elle. Quel merdier. « T’as pas l’air de vraiment essayer. » Voilà qu’elle lui reproche de l’aimer alors qu’elle attendait tant qu’il lui prononce ces quelques mots. Le monde à l’envers. Plus rien ne va. Charlie qui reproche à l’être aimé qu’il partage ses sentiments. L’enfant abandonnée qui reproche à son sauveur de rester auprès d’elle malgré toutes ses erreurs. « Arrête de dire que je t’ai rejeté Tim, arrête. » Le nom qu’elle utilisait tant revient parce qu’elle n’a plus la force de réfléchir aux mots qu’elle lui lance. Tellement de sentiments se bousculent dans son coeur qui palpite et grandit en parallèle de la peur.
Il l’énerve tellement à rester aussi impassible alors qu’elle perd littéralement tous ses moyens, qu’elle sent son coeur prêt à s’arrêter à tout moment et que sa tête est sur le point d’exploser. Ses mains tremblent maintenant qu’elles n’ont plus rien sur quoi se rapprocher ; la seule chose qu’elle peut faire est de serre son poing, faisant cette fois ci trembler tout son avant bras en entier. « J’aurais préféré le dilemme. J’aurais préféré continuer à te voir et à te parler même si je ne pouvais pas t’embrasser. J’aurais vraiment préféré vivre tout ça avec toi Tim parce qu’au final c’est toi que j’aurais choisi. Ca a toujours été toi, ça n’a toujours été que toi. » Elle parle égoïstement, évoquant tout ce qui aurait pu être sans prendre en compte le fait que cela ne fait que rendre le présent encore plus intolérable. Il a choisi de continuer à vivre sa vie sans attendre que quelqu’un ne décide pour lui et maintenant elle lui explique encore et encore pourquoi il a fait le mauvais choix. Elle a enfin arrêté de crier et les larmes de couleur mais ses yeux ne sont pas secs pour autant. Tout ce dont elle parle n’arrivera jamais maintenant puisqu’elle est avec Kane et qu’elle l’aime. « Je ne t’ai rangé nulle part … Je pensais à toi tous les jours, comment est ce que tu voulais que je t’oublie ? Je voulais vraiment être avec toi, pourquoi tu veux pas me croire ? T’essayes juste de te trouver des excuses pour être parti. » Les mots de Charlie lui font toujours mal mais sûrement moins qu’au début. Elle oublie déjà la raison de sa venue et sa véritable nature reprend le dessus, celle d’une gamine perdue et à fleur de peau dont le seul pilier de son existence répondait au nom de Tim il y a peu de temps encore. Il était toute la douceur et tout l’amour dont elle avait besoin et tout personne normalement constituée aurait su qu’il était bien suffisant et tant plus pour elle, qu’elle n’aurait jamais du revoir l’autre homme de a vie. Cet autre homme qui est rapidement devenu le seul. Il n’était pas un second choix, ne l’est toujours pas aujourd’hui. La blonde n’a tout simplement jamais fait de choix. « T’as toujours été suffisant. T’as toujours su quoi faire, quoi dire. T’as toujours été là quand j’en avais besoin … sauf ces deux derniers mois. » Elle sait qu’elle en dit trop et pas assez à la fois, qu’elle joue de sous entendus qu’elle est la seule à pouvoir comprendre. De la manière la plus difficile qu’il soit, elle relève encore une fois ses yeux suppliants vers lui. Comme s’il avait la solution miracle quelque part chez lui. « Ce n’était pas à Kane de supporter mes sautes d’humeur ni même à lui de me tenir les cheveux alors que je passais des nuits entières à vomir tout ça parce que je porte ton enfant. C’est le tien, ta responsabilité, et t’es parti dans ton putain de camp d’entraînement. » Son nez se met à saigner inopinément et il y a bien trop de facteurs qui auraient pu causer cet écoulement qu’elle ne s’en formalise même pas. La jeune femme n’attend aucune réaction de Tim, aucune parole, et elle s’engouffre seule dans cet appartement qu’elle ne connait déjà que trop. Un mouchoir, c’est tout ce qu’elle veut. Elle repart ensuite, parce qu’elle n’aura rien de plus à lui dire. Elle l’a déjà assez brisé. « Je ne te demande pas d'être là maintenant, je voulais juste que tu saches. »

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Message(#) Sujet: Re: Le temps ne guérit rien | timlie #7 Le temps ne guérit rien | timlie #7  EmptyJeu 8 Aoû 2019 - 13:19


Le temps ne guérit rien


Tim savait que Charlie avait tous les pouvoirs sur lui, qu'elle pouvait le briser en mille morceaux en un simple claquement de doigts. Il ne se doutait pas encore que la peine pourrait être plus terrible encore, les mots plus amers ensuite. Il entendait ce qu'elle avait à lui dire et il se sentait sombrer, la culpabilité assaillant son corps. Et s'il n'était pas parti, l'aurait-elle vraiment choisi? L'aurait-elle aimé? Il aurait continué à l'attendre en tout cas, c'était un fait indéniable parce qu'elle était essentielle à ses yeux, qu'il ne désirait que son bonheur. Elle, Charlie, sa sirène. Elle lui avait tant manqué et il ne pouvait pas vraiment lui dire parce que ce n'était sûrement pas le genre de discours qu'elle avait envie d'attendre. A ce moment précis, elle voulait le haïr à tout prix et cela, Timothy le sentait pertinemment puisqu'elle trouvait tous les arguments du monde pour contrecarrer ses dires. Il ne répondit rien quand elle lui annonça qu'il ne faisait pas beaucoup d'efforts pour empêcher ses sentiments pour elle de croître. Peut être qu'elle avait raison, peut être qu'il ne voulait pas en faire parce que c'était la plus belle émotion qu'il ait jamais ressenti de toute son existence. Alors, non, il ne voulait pas l'oublier. Quelque part, Tim préférait souffrir plutôt que de vivre dans un monde où Charlie n'aurait pas existé. Sa vie, c'était elle, c'était devenu elle par la force des choses parce qu'ils s'étaient confiés l'un à l'autre, qu'ils avaient pris le temps de se connaître peu à peu et qu'ils s'étaient aimés entre deux crises de larmes. Les larmes, justement, elles venaient peu à peu gonfler la tension entre eux parce que Timothy voulait jouer à l'insensible mais il était loin de l'être. Les mots de Charlie eurent le don de l'achever parce qu'elle lui disait ce qu'il aurait aimé entendre dans d'autres circonstances, la jeune femme s'ouvrant finalement au vrai fond de ce qu'elle ressentait envers lui. Elle aurait voulu qu'il reste. Elle aurait voulu souffrir pour faire un choix, pas qu'il se retrouve loin et ne lui en laisse aucun. Et voilà, Decastel se méprisait, ses poings se serrant contre ses paumes parce qu'il était incapable de prendre les bonnes décisions, d'agir de la bonne manière pour rendre heureuse la personne qu'il aimait le plus au monde. "J'ai tout fait foirer, c'est ça que t'es en train de me dire? Tu m'aurais choisi? Vraiment?" Il avait envie d'y croire mais Tim n'était plus certain de rien, sauf des larmes qui coulaient sur ses joues et sur celles de Charlie. Il avait envie de les effacer, de faire ce qu'il adorait faire par le passé, les essuyer d'un doux geste de la main parce qu'il l'aimait et voulait prendre soin d'elle. Faire tout et n'importe quoi pour la voir sourire, mais il n'était qu'un vecteur de malheurs pour elle. Fait avéré. "Je sais pas, Charlie... Tu m'as dit que tu m'avais déjà oublié, comment j'aurais pu faire autre chose que pas te croire? J'ai envie de te croire, Charlie, vraiment mais j'ai peur de souffrir si je me mets à avoir trop d'espoir parce que ça m'a bousillé tes mots de la dernière fois. Réellement. Je t'ai dit que je penserai à nous pour deux et je l'ai fait parce que tu voulais pas que je fasse partie de tes pensées... Pourtant, tu m'annonces que si. Et je m'en veux parce que j'ai cru ce que tu m'as dit après qu'on ait été ensemble mais... Tu m'as menti ce coup-ci, non? Pourquoi?" Elle lui avait dit des choses horribles pour l'éloigner d'elle mais Timothy ne comprenait absolument pas ce qui aurait pu la motiver à agir ainsi. Au bout du compte, le jeune homme ne comprenait vraiment rien du tout à ce qu'il se passait. La suite du discours de sa jolie sirène menaça de le faire flancher. Non, elle réussit à le faire et Tim éclata simplement en sanglots, incapable de faire quoique ce soit d'autre. Porter son enfant? C'était donc cela cette haine? La douleur s'immisçait dans sa poitrine par tous les pores de sa peau et il se sentit mal, très mal tout d'un coup. Il vit Charlie entrer pour attraper un mouchoir, eux qui n'avaient pas changé de place depuis la dernière fois qu'elle était passée. Elle partait. Elle lui annonçait cela et elle le quittait, juste comme cela en ne lui demandant rien du tout? C'était parfaitement inacceptable et Timothy s'immisça entre elle et la porte, la refermant alors qu'il attrapa le mouchoir pour essuyer les quelques gouttes de sang du visage de la belle Villanelle. "T'es enceinte de moi? Je serais resté si j'avais su. Putain, il y a pas une seconde où je regrette pas d'être parti maintenant, Charlie. Tu peux pas m'écarter de tout cela, tu peux pas parce que je veux être là pour toi. C'est tout ce que j'ai toujours voulu..." Il s'arrêta, sentant un flot de larmes monter à nouveau mais il reprit une grande respiration, baissant les yeux quelques secondes avant de regarder à nouveau Charlie. Qui portait leur bébé. "Je t'aime. Me mets pas sur le banc de touche maintenant, je t'en supplie." Et il était vraiment en train de l'implorer, ses yeux bleutés perçant les siens, les mains tremblantes mais la volonté résolue à ne pas la laisser tomber. Jamais. "Parle moi. Dis moi ce que tu veux faire. Sois ma sirène, Charlie." Il la regarda avec tendresse, même s'il était brisé à l'intérieur parce qu'il était responsable de son état, des larmes qui coulaient sur ses joues, de ses nausées et de sa colère. Timothy se méprisait tellement, mais il ne pourrait jamais autant se haïr qu'il pouvait l'aimer, elle.

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Message(#) Sujet: Re: Le temps ne guérit rien | timlie #7 Le temps ne guérit rien | timlie #7  EmptyJeu 8 Aoû 2019 - 18:27


Le temps ne guérit rien


La discussion prend un tournant décisif et le fait qu’ils aient arrêté de crier n’est pas forcément annonciateur de meilleures nouvelles à venir. Leur cœur reste toujours à vif et ils s’ouvrent tour à tour leur âme avec toute la douleur qui va avec. « Oui je t’aurais choisi. Imbécile. » Beaucoup d’insultes ont été associées à son nom pendant des semaines mais celle ci n’en fait pas parti. Elle a le ton d’une mère, d’une amie, d’une soeur. Elle a ce ton de la gente féminine qui se veut un minimum réprobateur mais qui cache difficilement tout l’amour qu’elle lui porte. Oui imbécile, elle aurait fini par te choisir. Peu importe le temps que ça aurait pris, c’est ce qu’elle aurait fini par faire parce que c’est ce qui était le plus logique. Elle avait traversé trop de choses avec lui déjà à ce moment là pour le laisser repartir. Faire un choix lui aurait assurément brisé le cœur, mais ce n’est rien en comparaison de ce qu’elle doit vivre aujourd’hui après avoir vécu deux mois auprès d’un autre homme presque tous les jours. Et Tim qui revient d’entre les morts avec sa bouche en cœur et ses jolis yeux bleus, sa délicatesse et tout l’amour qu’il lui a toujours démontré sans rien jamais demander en retour. Il revient en pensant que le monde s’est arrêté parce qu’il n’en faisait plus parti - si seulement. « Je pensais que si je disais t’avoir oublié tu passerais à autre chose. Je pensais vraiment faire ça pour ton bien. J’aurais accepté que tu continues à vivre et que t’en aimes d’autres. Je pensais la même chose quand je t’ai dit que je ne t’aimais pas. » Elle utilise une manière détournée pour lui avouer toutes les choses sur lesquelles elle lui a menti. Elle ne l’oubliera jamais. Elle ne cessera jamais de l’aimer non plus, dans un sens. Charlie n’a jamais appris à vivre en ayant réellement aimé quelqu’un qui ne fait plus parti de votre vie. Comment font les gens divorcés pour continuer à vivre tout en sachant que leur moitié se ballade dans ce monde aux bras d’un autre ? C’est trop dur à supporter. Elle lui dit que non, qu’elle l’acceptera ; mais la vérité c’est que ça la brisera. Ça la brisera elle comme ça le brise lui en cet instant précis. Ils s’aiment et son font du mal.
Au delà de tous les mots qu’ils peuvent avoir l’un envers l’autre, le plus difficile à supporter sont les larmes de Tim qui se mettent à couler. Cette fois ci la faute ne peut pas être rejetée sur sa génitrice ou sur une joie si intense qu’elle le ferait pleurer. Il est triste à cause d’elle et d’elle seule, parce qu’elle est une horrible personne. Elle passe son temps à le mettre plus bas que terre, de la veille de son départ jusqu’au lendemain de son retour. Elle n’est plus bonne qu’à lui donner de faux espoirs et les écraser dans son poing malgré elle. Si son corps n’avait pas décidé de se faire entendre par un saignement de nez, elle aurait eu la folle idée de le prendre dans ses bras. Heureusement qu’elle ne l’a pas fait car rien ne lui assure qu’elle aurait été capable d’arrêter cette étreinte un jour.
La tête rejetée en arrière elle tente de stopper l’écoulement d’hémoglobine, ce fameux liquide rouge dont la vue la dégoûte tellement. Tim ne l’entend cependant pas de cette oreille et c’était largement prévisible. Elle ne pouvait pas lui annoncer une telle nouvelle et s’en aller dans la foulée. Pas avec Tim. Il s’improvise même infirmier et en temps normal elle aurait volontiers laissé quelqu’un d’autre s’occuper de tout ce bazar, mais cette fois ci son ego la rappelle à l’ordre. Contrairement à Tim elle en a réellement un. « J’ai pas besoin de toi. » Le geste s’ajoute aux paroles et elle repousse la main pourtant salvatrice du français. La proximité entre eux étant désormais insoutenable, elle retourne dans la cuisine avec comme seule excuse le besoin d’attraper un nouveau mouchoir. Un besoin qui n’en est pas un puisque le saignement s’est déjà arrêté. Les problèmes, eux, ne font que commencer. Charlie le toise du regard, pleine de pitié pour cet homme qui tente toujours d’être le meilleur sans jamais avoir eu d’exemple dans la vie. Il est parti de rien, il était plus bas que terre. Il a su devenir une belle personne et désormais elle s’évertue à lui faire du mal pour essayer de le protéger. Ils pourraient être si heureux ensemble pourtant. « Ne te fais pas d’idées, je ne veux pas le garder. Tu n’as pas à être présent pour quoi que ce soit. C’était une erreur. » Ils n’auraient peut être pas dû coucher ensemble. Elle n’aurait pas dû être aussi tentatrice avec lui. Si elle l’avait pas cherché à aller toujours plus loin ils n’auraient jamais couché ensemble et rien n’en aurait résulté non plus. « Me fais pas de métaphores sportives s’il te plait … Ne joue pas à ce jeu là. Ne sois pas sur le terrain. Ne sois pas sur le banc de touche. » La jeune femme se retient d’éclater en sanglots à sa suite tellement ses mots sont touchants. Je t’aime. Je t’en supplie. Sois ma sirène. Cela signifie tellement pour eux. Triton et sirène depuis la première heure. Elle n’avait même pas pensé à l’appeler de cette manière depuis des semaines … « Je te dis ça parce que je t’aime encore, même si ça fait mal. Mais je ne peux pas être ta sirène. Je suis désolée Tim, si désolée. Mais je ne quitterai pas Kane. »

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Message(#) Sujet: Re: Le temps ne guérit rien | timlie #7 Le temps ne guérit rien | timlie #7  EmptyJeu 8 Aoû 2019 - 20:54


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Il allait en souffrir, c'était inévitable parce qu'ils reprenaient sur la même longueur d'ondes que lorsqu'ils s'étaient quittés. A ce moment précis, Tim avait senti son coeur se meurtrir puis se briser en de milliards de morceaux. Elle l'avait fait, Charlie l'avait quitté là, juste après avoir fait l'amour avec lui. En deux mois, il ne s'en était pas remis et Tim ne savait pas qui était l'idiot qui avait osé dire que le temps guérissait tout, il ne le croyait pas le moins du monde. Plus les jours passaient, plus il avait la sensation de sombrer parce qu'elle était devenue part de lui, qu'elle l'accompagnait dans ses rêves et ses pensées au quotidien depuis plusieurs mois. Le temps ne pouvait rien contre cela, il ne pouvait pas guérir un amour comme celui-là, un amour qui avait tant changé le jeune Decastel. Avec Charlie, il aurait pu s'épanouir, il aurait profité de chaque instant avec un intense sourire aux lèvres parce qu'elle savait pertinemment comment le rendre heureuse. Elle avait réussi à le faire sourire dès les premiers instants, après un sauvetage inopiné de la part du jeune homme auprès d'un ex chiant à souhait. Tout était né d'un rien, d'un simple instant, une minute perdue au coeur des toilettes d'un cinéma de quartier mais Tim n'avait pas regretté un seul instant ce qui s'était passé entre eux ensuite. Tout avait été fort, très vite, peut être trop même pour quelqu'un comme lui qui n'y connaissait rien à l'amour et aux joies de la chair. Alors, il s'était fourvoyé, il avait cru qu'on allait enfin l'aimer sans rien retenir mais il s'était trompé. En tout cas, son erreur avait été de croire les mots qui s'étaient échappés des lèvres de Charlie cette nuit là parce qu'elle lui annonçait bien plus tard qu'elle avait cherché à l'éloigner pour son propre bien... Foutaises, bien sûr. "C'est pas une technique qui aurait marché, Charlie. Je t'ai dit que je passerais pas à autre chose comme ça. Je me remettrai pas de toi. Je peux pas, je suis désolé, même si c'est ce que tu veux le plus au monde, j'y arrive pas, tu sais." Et oui, il était imbécile parce qu'il avait cru qu'elle ne l'aimait pas, qu'elle l'avait abandonné par manque d'amour et c'était lui qui s'était finalement éloigné d'elle. Mais à quel prix? Désormais, tout avait changé entre eux car, Charlie était avec un autre et lui, il était plus seul que jamais, à essayer de se reconstruire. Combat des plus vains maintenant que les révélations fusaient. Charlie avait du sang qui coulait de ses narines alors que les yeux de Tim laissait fuir des tonnes de larmes. Voilà ce à quoi ils étaient réduits, du sang et des larmes. Forcément, la jeune femme rejeta son aide et Timothy en eut la nausée, même la toucher pour prendre soin d'elle était un droit qu'on lui retirait. "Non, je sais, t'es forte, je te l'ai déjà dit mais ça m'empêche pas de vouloir que t'ailles bien. Tu devrais pas mettre ta tête en arrière, ça aide pas à arrêter le flux, je l'ai appris à l'armée..." Parler de banalités, donner des conseils, faire tout pour empêcher cette intense chagrin de subsister au fond de lui. C'était peine perdue, la foudre s'abattait sur son crâne au moment où Charlie enchaînait les mots d'une tragédie incommensurable: elle ne gardait pas l'enfant et pire encore, elle ne voulait pas de lui dans sa vie. Elle ne voulait même plus qu'il existe pour elle, du moins c'était ainsi que Tim l'interpréta alors que ses membres tremblaient plus que jamais et qu'il luttait contre l'angoisse de la perdre, encore et encore. Il avait mal et il ne pouvait rien faire d'autre que ravaler ses larmes, vainement. "Si, je le dois. Je suis responsable de ça, Charlie, j'étais là moi aussi et si c'est ce que tu veux, je veux t'accompagner... Tu sais très bien que tout ce que je veux, c'est être là pour toi. Cet enfant était peut être une erreur, mais nous deux, ça l'était pas." Il voulait asséner ces quelques mots parce que c'était la seule certitude qu'il avait au moment de l'implorer, de prier pour qu'elle lui fasse encore plus mal. Ce qu'elle fit à merveille, forcément. "C'est pas ce que je te demande, de le quitter. Je sais que je suis pas digne de toi à l'heure actuelle et tu l'as choisi mais... Si tu me retires le droit d'être ton triton, il me reste quoi, dis moi? Qu'est-ce que je deviens, exactement sans ça? C'est la seule chose que je veux de ce monde... Retrouver une place dans ta vie. Je suis perdu, Charlie, je le sais mais je vais retrouver mon chemin, un jour. Alors, est-ce que j'ai le droit d'espérer toutefois?" Il n'avait plus que cela, un espoir fou. Il était abattu, son dos contre la porte, son chagrin bloquant sa vue et son coeur, lui, aux abonnés absents. "T'as encore mon coeur Charlie, je vais faire comment sans lui?" Question légitime qu'il se posait depuis deux mois. Comment survivre sans âme quand tout appartenait à la belle Villanelle? Tim ne savait plus. Tim ne savait rien, sauf qu'il avait envie de disparaître. De ne plus exister, pas sans elle.

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Message(#) Sujet: Re: Le temps ne guérit rien | timlie #7 Le temps ne guérit rien | timlie #7  EmptyVen 9 Aoû 2019 - 10:55


Le temps ne guérit rien


Maintenant qu’elle fait enfin face à Tim elle comprend qu’aucune de ses décisions n’était la bonne, aucune de ses paroles non plus. Il a tout foutu en l’air et elle aussi. Ils sont deux dans cette histoire (deux et demi, si on veut être encore plus dramatique) et les torts sont très largement partagés. Elle voudrait tout lui reprocher car ce serait bien plus simple ainsi, mais elle ne peut plus s’y résoudre désormais. Elle en a marre de mentir. Elle s’est trop menti à elle même et à lui par la même occasion. Son seuil de tolérance face à la tristesse est inexistant, encore plus pour ceux qu’elle aime. Ses larmes sont douloureuses, son air triste et ses yeux fatigués encore plus. La jeune femme aurait sûrement commencé à paniquer à l’idée que n’importe quel homme l’enferme dans une pièce contre son gré mais pas cette fois ci. Pas avec Tim. Malgré tout ce qu’ils ont traversé elle n’a jamais perdu toute la confiance qu’elle avait en lui. « C’est moi qui suis désolée Tim. » Elle n’aura tenu ce rôle d’ex copine (c’est ce qu’ils sont, sûrement) enragée à peine cinq minutes. Son corps l’a rappelé à l’ordre et maintenant Tim recommence à parler de ses sentiments. Tous ces sentiments liés à Charlie de bien trop de manière. Si seulement elle avait su qu’il l’aimerait de manière aussi puissante et irraisonnée. Même elle n’en est pas capable, même elle n’est pas aussi irraisonnée. Elle l’avait été pour Amélia il y a longtemps mais lui n’a jamais grandi en sachant ce que c’est que d’en aimer une autre. Si seulement il avait donné son âme à quelqu’un qui en vaille la peine.
Il recommence à l’énerver sans le vouloir, à lui donner des conseils trop doux et trop avisés pour qu’elle soit incapable de penser qu’il se moque d’elle. Pourtant elle est têtue, pourtant son ego la rappelle et elle n’en fait qu’à sa tête. Il lui dit de faire quelque chose et elle s’époumone à ne surtout pas l’écouter, surtout quand il a raison. Même pour une question de nez qui coule. Un simple nez qui coule suffit à les séparer maintenant, alors qu’elle sait qu’ils en seraient venus aux mêmes conclusions à propos d’un enfant deux mois plus tôt. Ils en seraient venu à la conclusion que ce serait difficile mais qu’ils allaient l’aimer. Désormais cela n’arrivera plus. Ils auraient dû profiter de leur complicité et de leur innocence tant qu’ils en avaient encore. « Super, si tu l’as appris à l’armée je n’ai rien à redire alors. » Elle continue de l’attaquer avec ses mots, son ton froid et ses yeux qui le toisent durement. La blonde est prête à faire tellement d’efforts pour qu’à défaut de n’être qu’un ils soient au moins amis, cependant elle sera incapable de lui reprocher son séjour à l’armée ni aujourd’hui ni demain.
Les mains posées sur le comptoir derrière elle, tous les regrets s’accumulent dans son esprit. « Je ne veux pas que tu te mêles de ça Tim. Si jamais tu m’accompagnes, si jamais on continue d’en parler … tu sais que je changerai d’avis et ça serait la pire décision à prendre. » Cela signifierait qu’elle devrait envisager tellement de changements dans sa vie … et elle n’est définitivement pas prête pour tout ça. Elle ne voudra pas infliger ses choix à Kane non plus alors qu’elle lui a déjà dit qu’elle ne garderait pas cet enfant. C’est vrai, ça c’était vrai. Elle ne le garde pas. Il est peut être le père, mais il s’agit de son corps. Lui pourra toujours s’enfuir lorsque les choses tourneront mal alors qu’elle, passé le délai pour avorter, elle n’aura plus aucun choix qui s’offrira à elle. Au fond elle sait qu’il ne fuirait jamais, mais il est plus simple de le croire et d’en faire la raison principale de son avortement. Cet enfant était peut être une erreur, mais nous deux, ça l'était pas. Et ça ça lui fait mal puisqu’elle n’a aucune idée de comment réagir à cette phrase qui sonne comme la sentence finale. Elle ne sait ni quoi penser, encore moins quoi dire. « Je ne regrette pas ce qu’on a vécu ni ce qu’on a fait. J’aurais jamais cru que ça nous amènerait là par contre, et ça j’en suis désolée. » La blonde sait qu’elle aurait dû être capable d’analyser tous les indices qu’il laissait tomber sur son chemin, toutes ces miettes qui auraient dû la mener à la source de tous ces maux. Il est un enfant abandonné et ce n’est pas parce qu’il est son aîné qu’il a plus vécu qu’elle. Surtout pas lui ; bien au contraire. « T’auras toujours une place dans ma vie quoi qu’il se passe, mais … pas celle que tu souhaites. T’as toujours été plus que tout ce dont j’avais besoin. T’as été plus que tout ce que j’ai jamais mérité et je suis désolée, encore, que je ne sois pas celle dont toi tu as besoin. » Tout était bien plus simple du temps où son petit ami de l’époque était un connard. Parce que maintenant il se bat contre Kane sans le savoir et aucune ne peut surpasser l’autre dans son coeur. Dans sa vie, seulement, c’est son pompier qui a été là pour elle. Alors le destin a tranché pour elle, et peut être que c’est mieux ainsi.
Finalement elle n’y tient plus et laisse les mouchoirs imbibés de sang retomber dans la poubelle. Ses doigts se décrochent du comptoir et elle retourne vers lui après l’avoir jeté du revers de la main il y a quelques minutes à peine. Les bras tendus, elle ne lui demande qu’une étreinte. Elle lui demande l’étreinte qu’elle aurait voulu avoir lors de leur dernière rencontre, un dernier câlin d’adieu. Quelque chose à quoi elle pourra se rattacher, qui lui ferra oublier toute la haine qu’elle a pu ressentir envers lui. « Laisse moi être là pour toi en tant qu’amie. Laisse moi te prendre dans mes bras encore un peu. Raconte moi comment ta vie se passe maintenant que tu es revenu. Fais tout ça, s’il te plait. Je peux rester dans ta vie de cette manière là et te laisser reprendre possession de ton cœur petit à petit. » C'est son tour à elle de le supplier.

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Message(#) Sujet: Re: Le temps ne guérit rien | timlie #7 Le temps ne guérit rien | timlie #7  EmptyVen 9 Aoû 2019 - 11:21


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On en était là, donc. A des excuses amères. A des souvenirs qui avaient le goût de la mort. Tim souffrait le martyr et il ne pouvait même pas y faire quoique ce fut. Il ne pouvait que sombrer en essayant de regarder Charlie dans les yeux, de soutenir ses yeux si bleus qu'il aimait tant. Il avait besoin d'elle, tellement besoin d'elle mais elle ne faisait que le tuer, à chaque fois un peu plus. Elle avait été son ange et désormais, elle était son bourreau. Alors, c'était cela aimer quelqu'un à la folie et ne plus savoir comment gérer le flot de sentiments contradictoires qui ruinaient l'intérieur de votre âme. Timothy ne désirait plus rien, il voulait simplement que le tout s'arrête. Il ne dit rien quand elle s'excusa et il ne dit rien de plus quand elle l'attaqua sur sa présence à l'armée. Il savait très bien qu'elle détestait qu'il ait choisi cette voie mais c'était la seule qui lui restait s'il voulait continuer à respirer. Il ne voulait plus vivre, voilà ce qu'était devenu sa vérité et le pauvre Decastel ne savait pas comment surmonter cela. Il était un optimiste, quelqu'un qui aimait la vie et qui aimait les gens. Il avait toujours été ainsi, sourire aux lèvres à rassurer les personnes autour de lui et maintenant, il n'avait plus rien du tout car Charlie lui avait volé cette part de lui. Elle était en train de tout lui voler, pour être honnête, même cet enfant qu'il aurait tant pu aimer. Tim avait tant d'amour à offrir et personne à qui le donner. Alors, il n'en ferait plus rien. Il garderait tout pour lui, se refermerait comme une huître comme il était en train de faire, maintenant, tâchant de faire taire ses larmes, même si c'était une mission bien vaine. Charlie lui volait sa vie, maintenant qu'elle avait détruite son âme. Il n'avait plus rien, non, il n'était plus rien et elle ne lui offrait même pas la chance de l'aider dans cette épreuve qui l'attendait. Pourtant, le soldat avait envie d'être là, non, il avait besoin d'être là pour elle. Son amour. Sa sirène. "D'accord, je n'insiste pas... Mais s'il te plaît, dis moi quand tu le feras. Je serai dans le coin, mais promis, je ne me montrerai pas à toi si tu ne le veux pas." Effectivement, il viendrait. Il l'accompagnerait du regard, si c'était la seule chose qu'elle lui permettait. Tim n'avait plus que cela comme espoir parce qu'elle l'achevait, li indiquant qu'il n'y aurait plus jamais d'amour entre eux. C'était fini. C'était définitif. C'était un adieu. Et il pleura en la regardant, il pleura encore et encore et il le ferait le jour suivant et celui d'après, peut être même jusqu'à sa mort puisqu'il était bien incapable de tomber amoureux d'une autre femme qu'elle et cela, Villanelle devait le savoir maintenant. "Tu sais pas ce dont j'ai besoin." Parce que c'était elle, seulement elle et il errerait sans elle, Tim le savait. Elle se rapprocha de lui pourtant et il la regarda, interloqué. Que lui demandait-il désormais? Une étreinte, un adieu. Et Tim ne put que lui répondre, la prenant dans ses bras et la serrant délicatement contre lui. Il n'avait pas prononcé un mot avant cela parce qu'il savait ce qu'il devait répondre, il savait ce qu'il devait faire s'il voulait avoir une chance de survivre quelques heures de plus. Il finit par se détacher d'elle, tremblant comme jamais. "Je vais mourir Charlie si je deviens ton ami. J'aimerais pouvoir te dire oui et faire comme si de rien n'était, te raconter mes deux mois et entendre les tiens mais... J'y survivrai pas. Je pourrais pas être avec toi, te regarder et t'écouter parce que je sais que c'est pas ce que je veux. Pas que ça en tout cas. Si je continue à être non loin de toi, je vais continuer à tomber amoureux de toi, encore et encore, indéfiniment et tu peux pas me faire subir ça, si? Je veux pas mourir maintenant, Charlie, je t'en supplie. Me demande pas ça. Me demande pas de continuer à t'amer en étant proche de toi sans t'avoir, c'est trop cruel..." C'était tout aussi cruel de lui refuser cela parce qu'elle lui manquait déjà mais c'était une question de survie parce qu'il avait mal à en crever. Il était souffrant. Il était mourant et à nouveau, il chut à terre, épuisé. Le dos contre la porte, il la regarda en pleurant, sachant qu'elle allait le quitter maintenant et qu'elle ne reviendrait jamais vers lui et dieu qu'il avait mal à l'emplacement où il aurait dû y avoir son coeur. "Je suis désolé, je t'aime trop pour supporter ça, Charlie. Je t'aime, je t'aime, putain je t'aime." Et il se haïssait pour cela, il se méprisait de l'avoir choisi elle quand elle préférait un autre. Tim était abattu et chaque je t'aime prononcé était un je t'aime de plus qui ne s'approchait même pas de la réalité des faits. Il allait crever. C'était la seule sensation qui persistait dans son cerveau, ses yeux bleutés qui regardaient Charlie, peut être pour la dernière fois, elle lui rendrait un regard parce que lui, il l'observerait toujours de loin. Il l'aimerait toujours de loin, sans la mériter. Le nul. Le pourri. Le Tim Decastel. Le mort.

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Message(#) Sujet: Re: Le temps ne guérit rien | timlie #7 Le temps ne guérit rien | timlie #7  EmptyVen 9 Aoû 2019 - 12:35


Le temps ne guérit rien


« Je te tiendrai au courant, c’est promis. » Heureusement qu’elle n’a pas à répéter exactement ce pour quoi elle le tiendra au courant, parce que dire à voix haute qu’elle l’nformera le jour où il cessera d’avoir l’espoir de devenir père en même temps qu’elle abandonnera tout espoir d’un eux … ça fait mal. Ca fait d’autant plus mal pour un être aussi sensible que Charlie qui ne pensait pas avoir à abandonner son propre enfant un jour. Elle qui s‘efforce de vouloir sauver tout le monde, elle est en train de tuer Tim. L’ironie est glaçante. Il ne s’agit même plus de métaphores, elle sait qu’il serait vraiment capable de se faire du mal et cela la terrifie. Il lui a dit pourtant, que tout le monde dans sa vie l’a toujours abandonné à un moment … Elle pensait naïvement qu’elle serait l’exception de ce cercle vicieux pourtant ce ne fût pas le cas. Elle n’est même pas un des boulons, elle est la manivelle qui actionne le tout ; celle qui écrase toujours un peu plus la poitrine de Tim.
Il lui annonce qu’elle ne sait pas ce dont il a besoin et il a malheureusement raison. Elle lui invente des besoins qui n’existent pas seulement pour justifier ses actes envers lui. Elle a été horrible et maintenant qu’elle tente de rattraper ses actions il est bien trop tard pour la rédemption. Seule l’étreinte qu’il lui offre semble réconfortante et alors qu’il ouvre à peine ses bras pour l’accueillir elle presse le pas en sa direction. Ses bras à elle se retrouvent autour de son cou, du cou de cet homme bien trop grand pour que tout ceci soit raisonnable. Il l’effleure à peine mais elle le sert de toutes ses forces parce qu’à l’instant elle ne sait réellement pas quoi faire d’autre. Ils se font encore plus de mal ainsi, c’est certain. Elle agit de manière égoïste, encore, à lui soutirer encore un peu plus de lui même s’il a déjà tout donné. La jeune femme profite du peu de temps qu’elle a encore pour laisser sa tête se poser dans son cou, pour sentir une dernière fois sa peau collée contre la sienne et humer son parfum. Une dernière fois. Alors, quand il se détache d’elle, Charlie ne lutte pas. Elle ne peut pas promettre qu’elle ne lui demandera pas une dernière étreinte mais elle respecte le fait qu’il veuille arrêter celle ci. Il a toujours été le plus raisonnable, paradoxalement. Il est celui qui lui a demandé mille fois si elle était sûre de vouloir se donner à lui entièrement, et elle de l’en assurer. Tel est le résultat aujourd’hui, telles en sont les conséquences aussi multiples que dramatiques.
Son discours la ramène à la réalité, la fait lui rappeler que rien n’est jamais simple dans la vie et qu’ils ne peuvent pas passer de petits amis à amis d’un simple claquement de doigts. Surtout pas eux qui s’aimaient tant, qui se sont tant donnés l’un à l’autre. Ils se sont aimés trop vite et trop forts et seulement trois mois ont suffi à remettre en question toute la vie de Tim. Ses mots sont si durs, lui qui parle de mourir avec tant de détachement. Lui qui disait ne pas vouloir qu’elle se sépare de Kane et qui menace désormais de mourir si elle ne le choisit pas. Il meurt déjà à petit feu, n’a déjà plus la force de se tenir debout. Les bras impuissants de la jeune femme se lèvent alors qu’elle essaye de le retenir vainement dans sa chute. C’est un spectacle qu’elle a déjà. L’inconnue du bar avait raison. Elle est comme sa mère. Elle lui fait du mal, elle réussit là où elle a échoué. Quelle fierté, quelle putain de fierté. Le manège est bien rôdé désormais et même si elle aimerait le prendre aussitôt dans ses bras pour le rassurer elle n’en fait rien. Elle retourne dans la salle de bain sans un mot et remplit un verre d’eau, la main tremblante. Son autre main attrape le paquet de mouchoir et Charlie retourne se poser devant la porte de appartement et devant un Tim à bout de force et de nerfs. Ses pouces viennent déloger les larmes qui coulent le long de ses joues avec la même délicatesse dont elle a toujours fait part dans ses gestes envers lui. Elle pose le verre et les mouchoirs à côté de lui, sans les lui imposer, sans lui dire quoi que ce soit non plus. Elle aussi voudrait pleurer toutes les larmes de son corps mais elle doit être forte pour deux, ne pas céder de crainte que cela ne fasse que rendre les choses encore plus compliquées. « Je t’aime Tim. Je t’aime tellement. » Une main se retire de son visage mais l’autre reste encore collée à sa mâchoire et à sa nuque. Elle a du mal à le laisser partir encore. Dire qu’elle la frappé, elle s’en veut tellement d’avoir eu de tels gestes envers lui … Comme pour se rattraper, elle éloigne sa main de son cou pour attraper son poignet. Leur main se pose sur le ventre de Charlie alors qu’elle relève légèrement son tee shirt. Il a sa paume posée sur son ventre et sa main à elle par dessus la sienne. L’acte est purement symbolique, il ne sentira rien, n’entendra rien de plus non plus. Elle lui permet seulement de se rapprocher de son enfant une simple fois avant de lui arracher illégitimement. « Si tu ne veux pas que je sois ton amie alors je disparaîtrai de ta vie. Je ne veux plus te faire subir quoi que ce soit, je ne veux pas que tu meures non plus … S’il te plait ne dis plus jamais ça. Je préfère te savoir heureux avec quelqu’un d’autre plutôt que mort. Et ne me dis pas que tu ne pourras jamais aimer parce que c’est faux. Tu l’as ton cœur, il est là et il bat encore. » Sa main qui reposait ailleurs se pose sur l’emplacement de son palpitant pour appuyer ses paroles. « Ça sera difficile et ça ferra mal au début, mais quelqu’un d’autre croisera ton chemin ; quelqu’un de bien mieux que moi. Et toi tu vas douter, tu vas avoir peur, tu vas vouloir reculer parce que tu es Tim … mais si c’est la bonne personne alors tu seras courageux et tu lui diras à elle aussi que tu l’aimes. Parce que ce sera vrai. T’en aimeras une autre. Peut être pas demain, peut être pas après demain, mais un jour. Et elle sera bien plus douée que moi pour te rassurer, elle sera bien mieux à tes côtés. Elle ne t’abandonnera pas. Elle t’aimera encore plus que je t’aime. Petit à petit tu m’oublieras, surtout quand tu deviendras vraiment père et que tu seras trop occupé avec un enfant pour repenser à cette pauvre conne qui t’a un jour brisé le cœur. »
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Message(#) Sujet: Re: Le temps ne guérit rien | timlie #7 Le temps ne guérit rien | timlie #7  EmptyVen 9 Aoû 2019 - 16:01


Le temps ne guérit rien


Les souvenirs seraient nombreux et longtemps douloureux. Timothy ne pouvait que s'en douter parce qu'il n'avait jamais été aussi heureux qu'en la compagnie de Charlie. C'était avec elle qu'il avait découvert les joies de la vie, la force d'un sourire, le réconfort de bras et de quelques mots, la force d'un amour pur et sincère. Il n'aurait jamais pu regretter ce qu'ils avaient vécu ensemble, si ce n'était le terme de leur histoire car, c'était bien cela qui se passait Villanelle le rejetait pour une dernière fois et lui se demandait ce qu'il avait bien pu faire au destin pour avoir à supporter autant de malheurs. Pourquoi ne pouvait-il pas connaître quelques moments de bonheur comme les autres personnes? Après tout, il en avait vu beaucoup, des gens qui vivaient quelques temps en parfaite harmonie même si rien ne durait toujours et surtout pas autant de joie. Lui n'avait eu que quelques moments volés, que quelques baisers qui l'avaient affamé encore plus parce qu'il aimait bel et bien encore Charlie et il n'y avait personne qu'il pouvait désirer plus dans ce monde qu'elle. Et il n'était pas question de son corps, l'amour qui lui portait allait bien au delà d'un simple contact physique, c'était tout ce qu'ils avaient échangé au cours de leurs instants ensemble, des sourires, des rires, des plans d'avenir, tout ce qui l'avait empli d'espoir quand tout était noir autour de lui. Charlie lui avait tout apporté sur un plateau et il s'était senti tellement vivant avec elle, tellement entier. Il avait perdu cette sensation depuis deux mois et Tim errait plus que jamais. Il ne savait pas comment retrouver son entrain d'antan, de cette période où il n'avait été qu'un homme de trente deux avec des principes d'enfant parce qu'il ne connaissait rien à la vie. Maintenant, il pouvait dire qu'il avait vécu le pire et Charlie, sa sirène allait avorter de son enfant et cela lui faisait mal, même s'il hochait la tête en l'entendant lui dire qu'elle le préviendrait de la date d'intervention. Timothy ne pourrait pas l'aider, pas l'accompagner parce qu'elle ne le désirait pas alors il acceptait ses voeux mais son coeur était meurtri, si meurtri. La preuve, quelques secondes plus tard, il était achevé, las, au sol, parce qu'il avait pu serrer Charlie contre lui une dernière fois, sachant fort bien qu'il ne pouvait pas lui offrir ce qu'elle désirait. Non, il ne pouvait pas être son ami puisque cela signifierait qu'il mourrait un peu plus chaque jour de la voir sans pouvoir la serrer dans ses bras ni prendre sa main dans la sienne ni la regarder dans les yeux avec tant d'amour. Une amitié ne permettait pas cela, ce serait se condamner alors il la quittait. Par terre. La regardant partir chercher un verre d'eau alors qu'elle faisait se succéder quelques gestes tendres pour le remettre sur pied. C'était une lutte bien vaine parce que Tim ne s'en remettait pas, bien au contraire. Chaque mot que prononçait sa belle sirène lui arrachait un peu plus le coeur et il ne pouvait que hocher la tête en signe de dénégation. Elle voulait qu'il l'oublie, qu'il tombe amoureux de quelqu'un d'autre, qu'il ait des enfants et vive sa vie. Loin d'elle. En pourrissant ses souvenirs d'elle. Jamais. Il ne pouvait pas parce que c'était elle et qu'il tait lui, que Triton et Sirène resteraient le lien le plus intangible de son existence, quoiqu'on en dise et ce, peu important ce qui allait se passer à l'avenir. "Tu me dis ça mais je peux pas l'imaginer, tu sais. Pas quand on s'est dit tout ça. Parce qu'on était censés être ensemble, se marier, adopter un chien, avoir es enfants. Rire ensemble. Viellir ensemble, triton et sirène envers et contre tout. J'en rêverai toujours parce que c'était les plus belles choses que j'avais, ces images là. Alors, je peux essayer Charlie tout ce que tu me dis... Mais je peux promettre que ça essayer, rien d'autre. Si un jour tu me demandes de revenir vers toi et de t'aimer comme un fou, même si je suis avec quelqu'un d'autre, je suis sûr que je pourrais tout quitter pour toi. Et je crois que ce sera toujours comme ça, même si c'est juste pour personne dans l'histoire. C'est juste... C'est toi et moi. C'est nous, ma sirène. Je suis désolé." Il restait sincère jusqu'au bout, perdu, pleurant encore un peu parce qu'il avait osé caresser la peau du ventre de sa belle Charlie, de cet enfant qu'il aurait pu avoir avec elle et qui allait mourir, lui se retrouvant avec le coeur brisé même si elle avait essayé d'essuyer ses larmes, de calmer ses tourments. "Je voulais tant tout ça, avec toi. Je le voulais avec toi." Cet enfant, oui, il l'avait voulu, peut être pas tout de suite, c'était certain mais un jour et on lui retirait ce doux et beau moment. On lui ôtait la vie et il s'accrochait au précipice, remontant peu à peu sur ses pieds, sachant qu'il devait être fort pour la rendre heureuse. "Ne t'en fais pas pour moi, Charlie. Tu peux partir le coeur léger, tu fais le bon choix, ça ira." Pourtant, non, cela n'allait pas, il avait mal à en crever mais il ne pouvait pas le retenir parce qu'elle avait sa vie à vivre et que s'il l'aimait autant qu'il le prétendait, il devait la libérer du poids de sa personne. Alors, il déposa un baiser sur sa joue et s'écarta parce qu'il allait déjà trop loin, il n'avait plus le droit. "Je t'aime, sois heureuse. Adieu, mon amour." Les derniers mots avaient tremblé, presque coincés au fond de sa gorge. Non, il voulait la revoir, il le ferait bientôt et il la retrouverait parce que sans elle, Timothy Decastel n'était plus vraiment Timothy Decastel et ce n'était pas ce que le monde voulait voir. Jamais.

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Message(#) Sujet: Re: Le temps ne guérit rien | timlie #7 Le temps ne guérit rien | timlie #7  EmptyVen 9 Aoû 2019 - 17:19


Le temps ne guérit rien


Cette situation est malheureusement bien trop familière pour Charlie. Lui, épuisé, sans force aucune, écroulé sur le sol de son appartement. Blessé. Meurtri. Physiquement, mentalement. Les balles l’ont traversé de toutes parts et ce n’est pas un putain de verre d’eau qui pourra changer quoi que ce soit à tout ce qu’elle lui a déjà fait subir. Le voir dans cet état la laisse remettre en cause toutes ces décisions tout en sachant que ce qui est fait est fait et qu’elle ne pourra jamais rien y changer. Quoi qu’il se passe à partir d’aujourd’hui elle ne sera rien d’autre que la première fille avec laquelle il a fait l’amour et celle qui lui a dit la minute suivant qu’elle l’aimait en plus d’un autre. Elle l’a jeté dans la compétition alors qu’ils n’auraient jamais cru entrer dans le jeu. Kane aussi n’a jamais rien demandé et elle ne peut pas le punir aujourd’hui parce que sa relation avec Tim a connu deux mois de hiatus. Ça serait injuste tout comme ça serait injuste d’abandonner le brun. Elle a beau retourner le problème dans tous les sens, elle en vient toujours à la conclusion qu’elle ne peut rien changer à la situation actuelle. Le blond fait aussi parti de sa vie désormais et elle l’aime. C’est horrible, c’est égoïste, mais Tim n’a plus sa place dans une possible vie conjugale. Il n’y a plus de bébé, plus de chien, plus de maison et encore moins de mariage. Tout a volé en éclat cette nuit là. Les larmes ont coulé et elles n’avaient rien de joyeuses. « On parlait sans savoir. J’aurais aimé que ça soit notre vie, mais rien ne s’est passé comme prévu. » T’es parti. Elle voudrait ajouter ces deux mots, encore amère malgré toute l’empathie qu’elle a pour lui désormais. Même quand il est vulnérable face à elle elle ne peut pas s’empêcher de toujours lui asséner un nouveau coup de poignard. Même quand elle ne le veut pas, une partie d’elle tente toujours de lui faire du mal. Elle est novice, si nocive pour lui. Pourquoi personne n’a su lire les indices ? Pourquoi personne ne lui a fait remarquer qu’il n’est pas sain d’embrasser un inconnu qui montre tous les signes de panique ? Depuis la première seconde elle n’a cessé de le mettre à terre. Cette fois ci, elle a enfin réussi. « On peut toujours rire ensemble, on peut toujours vieillir ensemble aussi. Cela ne change pas tant de choses que ça. » Il pourra toujours compter sur elle et elle sur lui. Elle le regardera tomber amoureux et ça lui crèvera le coeur au début mais elle donnera tout un tas de questions pour l’heureuse élue et si elle passe le test alors elle l’aimera elle aussi. Elle sera réellement heureuse quand il le sera aussi. Maintenant qu’il sait ce que c’est que d’être proche de quelqu’un, réellement proche, la blonde sait qu’il ne peut pas tout oublier et retourner à sa vie monotone de gardien de cimetière. Il demandera plus et elle ne peut rien lui offrir de tout cela. Quelqu’un le lui donnera, quelqu’un l’aimera. Qui serait capable de résister au charme de Tim de toute façon ? Pas elle, certainement pas elle. Personne de censé non plus. Elles lui tomberont toutes dans les bras. « Tu rêveras de bien plus belles choses et tu en vivras d’encore meilleures. Ta vie ne fait que commencer et … peut être qu’un jour tu auras l’occasion de revenir vers moi, oui. Mais ne base pas ta vie sur cet espoir là, parce que je ne peux rien te promettre. » Une partie d’elle en vient à espérer que sa relation avec son petit ami se termine et cette pensée est tellement horrible qu’elle lui glace le sang. Elle veut faire du mal à un de ses hommes dans l’espoir d’en contenter un autre. Que ferra-t-elle lorsque ce sera au tour de Kane de s’écrouler sur le sol ? Parce que oui, lui aussi s’écroulera. Elle lui a promis de donner 200% d’elle même dans cette relation parce que toutes ses autres petites amies l’avaient abandonné comme s’il n’avait jamais rien été. La blonde ne veut pas faire parti de cette liste. Elle lui a promis qu’elle n’en ferait jamais parti. Elle veut au moins tenir une promesse dans sa vie. Au moins une. « Ça sera toujours toi et moi d’une certaine manière. » Pas comme un couple, pas comme des amis non plus … Seulement Triton et Sirène, dans un sens. Eux deux contre le reste du monde. Eux deux, ensemble, pour affronter les épreuves de la vie et Dieu sait qu’elles sont nombreuses. Désormais il souhaite qu’elle s’en aille et ce n’est même pas envisageable dans l’esprit de Charlie. Elle ne le laissera pas, elle ne lui dire pas adieu ni aujourd’hui ni demain et surtout pas de cette manière là. Ses yeux se ferment instinctivement alors qu’il dépose un baiser sur ses lèvres et sa main se lèvre trop tard. Elle aurait aimé la poser dans ses cheveux, l’inviter à ne jamais quitter sa joue. Seulement sa joue, cela n’aura pas de conséquences. Ce n’est que la joue. « Non, non. Je ne te laisse pas Tim. Pas comme ça. Tu peux me dire adieu si ça te fait plaisir mais je reste avec toi. » Il n’y a pas de Adieu, mon amour qui tiennent parce que cette phrase n’a pas à devenir leur motto. Ils l’ont déjà utilisé beaucoup trop de fois. Plus jamais. Cela fait trop mal, tant de lui dire adieu que de l’appeler mon amour. Il restera toujours son amour et elle continuera toujours à l’aimer. « Tu me dois encore un restaurant. On a jamais terminé le dernier. Et … et si tu ne veux pas sortir alors je nous prépare à manger. T’as bien des pates, non ? Je resterai avec toi. Je m’en fous de ce que t’as à dire, je reste avec toi. Jusqu’à ce que tu ailles mieux. Je reste cette nuit aussi si tu veux, mais ne te fais pas d’idées. T’as pas intérêt de me dire adieu encore une fois Tim. » Les mots s’enchaînent, s’entremêlent. Les pensées et les idées sont nombreuses et elle serait prête à lui proposer n’importe quoi pour qu’il pense à autre chose. Lui proposer n’importe quoi pour qu’il arrête de penser à elle alors qu’elle vient de lui dire qu’elle sera toujours dans les parages. Va te faire foutre, Charlie.
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Message(#) Sujet: Re: Le temps ne guérit rien | timlie #7 Le temps ne guérit rien | timlie #7  EmptyVen 9 Aoû 2019 - 19:44


Le temps ne guérit rien


Il aurait aimé être à la hauteur de l'événement mais Tim ne pouvait pas réécrire le passé. Il ne pouvait pas effacer les pensées qu'il avait eu au moment où Charlie s'échappait de son étreinte. Il aurait dû pourtant parce que tout cela n'était qu'un vulgaire mensonge: non, elle ne l'oubliait pas, non, elle ne se fichait pas de lui. Elle l'aimait malgré tout. Le manque de confiance en lui avait tué les espoirs de Tim dans l'oeuf, c'était si simple pour lui de se dire qu'il était méprisé ou ignoré car, c'était ce qu'il avait toujours subi de la part de son entourage. Pourtant, Decastel était toujours resté fidèle à li même, toujours gentille, toujours serviable, toujours généreux, même vis à vis des gens qui le brisaient en mille morceaux. Autrement, il n'aurait pas continué à rendre visite à sa génitrice toutes ces années, il aurait abandonné dès les premiers coups, dès les premières paroles d'une violence incomparable. Timothy, lui, avait cherché où il avait fauté, cherchant à comprendre à tout prix ce qu'il avait bien pu faire de mal pour que sa propre mère le haïsse autant et c'était une pensée qui le hantait depuis près de trente ans. C'était la même chose avec Charlie depuis deux mois: il avait passé des journées et des nuits entières à essayer de comprendre ce qu'il avait bien pu rater avec elle pour qu'elle le rejette aussi violemment. Il l'avait aimée, voilà la seule erreur qu'il avait pu faire et peut être qu'elle n'avait pas supporté sa fougue et sa passion envers elle. A moins qu'il n'était pas assez bien pour elle, c'était aussi une possibilité parce qu'elle le connaissait, elle avait eu vent de toute son histoire et elle avait sûrement peur qu'il soit aussi fou que sa mère. Lui aussi avait peur de cela donc il aurait pu comprendre si elle avait voulu s'éloigner pour cette raison. Au bout du compte, il n'y avait pas de réponses uniques, juste ce regret immense d'être parti, de l'avoir laissé alors qu'il la voulait tant auprès de lui. Maintenant, Tim n'avait plus rien, si ce n'était les souvenirs d'une nuit qui l'avaient tant fait pleurer après coup. Et puis, il avait ce nouvel instant, cette douleur lancinante au creux de la poitrine, cette sensation que s'il reprenait son souffle une fois supplémentaire, il allait défaillir purement et simplement. "Tu sais bien que ça change tout parce que ce qu'on s'est dit, c'était..." Non, il n'avait pas de mots, c'était son rêve ultime tout simplement mais il ne pouvait plus lui dire cela, il ne pouvait qu'attendre qu'elle parte et qu'elle ne fasse jamais demi tour. Alors, Decastel fut amplement étonné de la voir rester, après lui avoir donné un verre d'eau, voilà qu'elle lui chantait qu'elle ne décamperait pas jusqu'à ce qu'il aille mieux. Se rendait-elle compte que la mission était parfaitement impossible à moins de gaspiller tout son temps et toute son énergie pour un résultat relativement médiocre? "J'ai plus envie de baser ma vie sur rien. Juste sur des souvenirs." Au moins, il savait ce qu'il disait et c'était la stricte vérité. Tim allait vivre des semaines à tout ressasser, à s'en vouloir et se mépriser pour des choix hasardeux parce que s'il l'avait perdue, c'était sa faute. C'était son innocence qui l'avait trahi, sa peur qui l'avait fait fuir, son amour qui lui avait fait mal. Alors, voilà ce qu'allait être sa vie dans les grandes lignes, des adieux encore et encore, des mots qui le faisaient déchanter, de l'espoir de la retrouver un jour ou l'autre. En attendant, ne vivre qu'à moitié, n'être qu'un cadavre parmi des joyeux. N'être rien d'autre que le gamin qui avait tout perdu et qui aurait aimé disparaître. "Nous." Toi et moi, c'était nous. C'était ce qu'il voulait éperdument mais à la place, il ne regarda pas Charlie. Pas cette fois là, alors qu'elle lui débitait le reste du plan pour la soirée, un dîner à terminer entre eux deux, une nuit à le réconforter si c'était ce dont il avait besoin mais Timothy ne savait même plus ce qu'il pouvait vouloir à l'heure actuelle. Dormir. Boire. Sombrer. Tout à la fois, peut être. Ou rien, allez savoir. "Fais ce que tu veux, Charlie, ça changera rien, tu sais... Il faudrait des années pour que j'aille mieux. Des années pour que j'arrive à respirer correctement, des années pour que je le veuille vraiment. Mais c'est pas si mal parce que j'ai assez vécu d'une certaine manière, assez souffert, du manque d'amour, de la violence de l'être humain, de ce trop plein d'amour que j'ai mais dont personne ne veut. Si je disparaissais, vraiment, qu'est-ce que tu ferais? Tu me haïrais, je suis sûr que c'est ça... Et ce serait bien. Ce serait mieux. Tu peux me mépriser comme ma mère le fait, je t'en donne le droit." Non, Tim n'avait pas faim. Il avait un flot de pensées qui le harcelaient, de tous les instants de haine dont il avait été la victime et il espérait que s'il s'affaiblissait un jour, Charlie oublierait jusqu'à son nom car, oui, c'était mieux ainsi. Peut être qu'il aurait dû être Esmeralda et voilà, encore, il regrettait sa propre identité. Tout était noir.

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Message(#) Sujet: Re: Le temps ne guérit rien | timlie #7 Le temps ne guérit rien | timlie #7  EmptySam 10 Aoû 2019 - 6:58


Elle assiste impuissante à ce spectacle de désolation se déroulant à quelques centimètres d’elle. Quand elle le juge nécessaire, elle reprend dans sa main celle de Tim pour l’éloigner de son ventre mais ne la lâche pas en retour. Elle ne veut plus le lâcher, la dernière fois tout avait été trop difficile. Les deux mains de la jeune femme enveloppent tendrement une seule de celles de Tim et elle la porte vers sa bouche pour la couvrir de baisers. Elle n’a peut être pas le droit d’embrasser ses lèvres mais elle peut au moins le faire sur une main innocente n’ayant rien demandé. Une partie d’elle se rassure en se répétant mentalement que ce simple geste pourrait aider Tim à se sentir mieux, qu’il n’est pas né d’un simple égoïsme démesuré de la part de Charlie. Elle a besoin de lui. « Nous. Oui. » Son Tim a bien changé depuis leur première rencontre et il est devenu celui qui dit les mots que personne n’ose prononcer. Leur relation l’a brisé mais au moins avant cela elle l’aura fait grandir quelque peu. Tout n’est peut être pas si noir … Il faut seulement une dose d’espoir et beaucoup d’imagination pour entrevoir de la lumière dans cette histoire. Même s’ils se retrouvent à nouveau assis sur le sol froid et inhospitalier de son entrée, il y a toujours de l’espoir. Au moins cette fois ci Charlie lui a promis qu’elle allait rester et cette fois ci elle tiendra parole. Quoi qu’il puisse lui dire, elle restera. « Si t’as besoin de moi pendant des années alors je resterai des années. Je ne partirai pas. Je ne te laisserai pas partir non plus, pas cette fois. » Les retrouvailles ont été bien trop amères pour qu’elle retente l'expérience un jour et ne parlons même pas de ce que ca fait de vivre deux mois sans lui à ses côtés. Le plus difficile à imaginer c’est qu’il ne souriait même pas à quelqu’un d’autre. Il ne souriait pas. On mettait son mental à bout, on testait ses limites. Maintenant qu’il est rentré chez lui il relâche enfin la pression. Il tombe parce qu’une partie de lui sait que Charlie l’aidera à le relever. « Si tu disparais je disparais avec toi. Alors ne fais pas ça s’il te plait. Si tu te fais du mal, tu nous fait du mal. Tu nous fais du mal à tous les deux. » Trois, qu’elle manque de dire. Mieux vaut ne pas remuer le couteau dans la plaie. Charlie sait qu’il n’est pas question de disparaître dans un nuage de poussière mais bien de mourir. Son innocence disparaît peu à peu avec son sourire. Elle comprend ce qu’elle est en train de lui dire, toute la portée de chacun de ces mots. S’il meurt, elle meurt. Alors son grand dadais aux yeux bleus qu’elle aime de tout son coeur n’a pas intérêt de leur faire ça puisqu’elle ne veut pas mourir. « Donne moi le droit de faire tout ce que tu veux … Je serais seulement capable de t’aimer. » Les conséquences de cet amour sont toute cette peur, cette haine, ces regrets, … Rien de tout ça n’avait été calculé et si seulement elle avait su alors elle serait restée loin de lui. Il aurait assurément aimé quelqu’un d’autre maintenant qu’il est prêt. Jamais cependant elle pourrait avoir du mépris pour lui. Jamais elle ne serait comme sa mère, plus jamais en tout cas. « Tu as toujours Nemo ? C’est dans ces moments là que tu peux le serrer contre toi. Tu peux lui dire tout ce que tu veux à lui, il ne te fera jamais de mal. » La jeune femme garde une de ses mains dans la sienne et de l’autre lui tend le verre d’eau qu’il n’a toujours pas touché. « Si tu ne veux pas de moi ce soir je rentrerai. Avant je veux que tu boives et que tu manges et ça c’est pas négociable. »
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