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{feels like summer}
October 2019
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"Bon les garçons, il commence à se faire un peu trop tard pour moi donc je regagne mes quartiers et je vous abandonne pour le reste de la soirée, soyez sages... Et oui,  Paul, je m'adresse principalement à mon fils en disant cela".
Quand la voix de ta mère s'élève, tu ne peux t'empêcher de te redresser un peu plus sur ta chaise longue, seulement pour faire glisser tes lunettes de soleil très légèrement sur ton nez et lui adresser un regard qui en dit long. C'est la même expression qui est sur le visage de Tamara à cette seconde précise, tandis que vos regards justement se croisent et qu'elle doit très certainement te juger depuis sa propre chaise longue. Mais elle se lève, récupère son sac et sa bouteille d'eau et finit par t'adresser un sourire et poser une main sur ton épaule présentement non-couverte.
Pas besoin de t-shirt en vacances et très certainement pas quand il reste encore quelque jours de soleil pour le pays que vous avez choisi pour vos vacances. Votre choix s'est porté sur la Thaïlande, au Nord du pays, dans la région de Koh Samui, une partie du pays que tu n'avais pas encore exploré. Et tu es très content d'être aussi loin de Brisbane, tu as cessé d'être Edgerton Price à la minute où l'avion a décollé et que tu as commandé ton premier verre, en offrant un sourire plus que généreux à l'hôtesse de l'air. Tout en ignorant les remarques de ta mère. Un simple coup d'oeil lancé dans ta direction et Tamara semble avoir compris que quelque chose ne tourne pas rond, pour toi comme pour Paul. Elle n'a pas posé de questions pour ce dernier, pour toi si bien évidemment. Mais la liste est trop longue pour que tu te lances dans tout ça, tu n'as pas envie de penser à ton boulot, tes responsabilités ni même comment tu as laissé les choses avec Yasmine. Tout ça, c'est à Brisbane. Ici, tu n'es qu'un touriste, ce qui veut dire que tu as le droit de faire ce que tu veux, avec qui tu veux et sans te demander si cela aura son importance. Ça n'en a pas. Vous êtes arrivés il y a trois jours de cela, et pour le moment, tu as laissé Paul et ta mère faire des visites des musées et autres lieux grouillants de touristes, préférant te perdre dans les rues avec ton appareil photo à la main, tentant quelques mots de japonais et de coréen, juste parce que cela te permet d'oublier un peu plus ce que tu as laissé derrière toi.
Jouer les touristes te va bien, les chemises sont courtes, les shorts aussi et tu sais que personne ne va te demander pourquoi tu es un connard, pourquoi tu es incapable de t'engager avec qui que ce soit, ou pourquoi l'opinion d'une certaine brune compte tout autant. Personne. "... Quoi ? Je suis en train de bronzer, je suis sage." Que tu finis par répondre, une expression offusquée sur le visage, Tamara finit par rouler des yeux et elle adresse un léger sourire à Paul, avant de vous dire bonne nuit et de s'éclipser. Tu attends une longue minute, minute passée à fixer le bord de la piscine autour de laquelle vous avez décidé de vous poser pour l'après-midi avant de te tourner vers Paul. "Quoi qu'il en soit... Ne me dis pas que tu vas te coucher toi aussi sinon je vais être très déçu..." Tu enlèves véritablement tes lunettes, les coinçant dans tes cheveux pour quelques instants; oui tu as arrêté de te raser de près, et ce quelques semaines avant vos vacances et tu as retrouvé la coupe que tu avais des années en arrière, ça et la barbe, et tu ressembles de moins en moins à toi-même, c'est le but de l'opération bien entendu, mais ça tu ne le diras jamais à voix haute.
Tu te contentes de fixer Paul, qui avait tout autant besoin de ces vacances que toi au final. Tu sais que l'éloignement ne l'aidera pas à oublier son ex, ses enfants ou son divorce, mais il peut se reposer sur sa famille et ça, ça n'a jamais vraiment changé. "Je pensais quitter l'hôtel pour quelques heures et aller vers le Fisherman's Village, on m'a recommandé quelques bons restaurants et ça sera une expérience un peu plus authentique que le room service de l'hôtel..." Tu adores ta mère mais avec les années qui passent, elle a besoin de plus en plus de confort au fil de vos vacances, toi tu es capable de partir juste avec un sac à dos et une tente, l'hôtel cinq étoiles c'était son idée, tu ne vas pas te plaindre cependant, le lit est confortable, le service impeccable et cela t'aide encore plus à te faire à l'idée que ces deux semaines de vacances vont te permettre de repartir de zéro. Mais toi, tu aimes explorer, te perdre, rencontrer des gens qui parlent une langue différente, vivent des expériences différentes et qui pourraient t'apprendre des choses.
"T'es partant ?" Tu poses la question en attrapant ta chemise qui traine par là, tu la passes sur tes épaules, sans fermer les boutons, déjà à la recherche de tes chaussures.

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October 2019
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Lorsqu'Edge m'a demandé, voir imposé, de venir en vacance avec eux, je n'avais pas vraiment hésité à y aller. Simplement parce que je savais que j'en avais besoin et que s'il me le proposait, c'est que je n'étais pas gênant pour eux. C'était toujours ma peur en soit. De gêner les uns et les autres. Parce qu'au final, je m'étais un peu imposer dans la vie d'Edge.
Mais autant dire que je n'étais pas là à regretter ma décision d'accepter. Le pays était magnifique et n'était que propice à la détente.

Je lève les yeux vers ma tante lorsqu'elle avoue vouloir rentrer se reposer. Il n'est pas bien tard mais je peux comprendre qu'elle se sent fatiguée. Si nous avions vieillit, elle aussi forcément. Je me met à me moquer gentiment d'Edge quand il se fait reprendre par sa mère. Peu importe notre âge, dès que la maman parle, on se tait.

Je suis reconnaissante envers Tamara de ne pas avoir demandé pourquoi je suis là. Pourquoi ma femme ou mes enfants ne sont pas là. Je sais bien qu'il va falloir que j'avoue à tout le monde ce qu'il se passe. Mais pas maintenant, pas tant que c'est encore frais. Enfin.. frais.. Maintenant, ça fait plusieurs mois.
Je demeure silencieux même après que Tamara nous ait délaissé.
Et finalement, c'est Edge qui parle finalement. Me coucher ? Vu l'heure qu'il est, ça me ferait mal. Même si la journée peut-être éprouvante, l'après midi sur le bord de la piscine ne l'a pas vraiment été. Je pouffe de rire et le regarde à travers mes lunettes de soleil.

- Oserais-tu me traiter de Papy ? Non, rassure-toi. Je ne compte pas aller me coucher maintenant. Je ne suis pas encore fatigué.

Mais sa proposition me paraît pas mal. Franchement. Nous sommes restés majoritairement dans l’hôtel pour manger correctement entre guillemet. Alors pouvoir aller dans quelques restaurants typiques pourraient être pas mal. Je comprends qu'il ait envie de voir des gens. Après tout, au delà des musées et des visites, voir du local ne peut qu'être intéressant.

- Bien sûr que je suis partant. On pourra se balader un peu partout, ça peut-être bien.

Je me redresse de la chaise longue et enfile mon débardeur. Inutile de me balader à moitié à poil. J'enfile mes chaussures qui étaient juste à côté de moi pendant que je rigole à la façon dont Edge galère à trouver ses chaussures.

- Sous ta chaise longue, tes pompes.

Je glisse les mains dans mon short. Je me sens plus léger depuis qu'on est arrivés. Dans le sens où le fait d'être loin me donne le loisir de ne pas penser à ce qui se passe à Brisbane. Un peu comme si je pouvais mettre ma vie en pose le temps de me ressourcer un peu. Je repose les yeux sur Edge et ajoute déjà.

- Tu veux que l'on prenne deux-trois trucs dans nos chambres avant de partir ou on y va directement ?

Je ne pense pas qu'on aurait besoin de quelques choses. On a nos papiers, de l'argent et je pense que ça suffira pour aller dans certains restaurants. Entre Edge et moi, nous n'allons pas avoir de réel problème. Après tout, il faisait bien quinze centimètres de plus que moi en taille et bien vingt kilos de muscles de plus que moi. Autant dire que personne ne voudrait se battre contre Edge.

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Tu es plutôt content de constater que Paul est partant pour une petite virée nocturne, quoi que, il n'est pas si tard que cela selon tes critères et tu as déjà fait bien pire dans les rues de Brisbane avec Ariel alors... Tu sais que Paul est de toute façon un peu plus raisonnable que toi et que vous n'allez pas faire dans les excès inutiles et démesurés. Sauf si tu réussis à le convaincre, bien évidemment. "Si t'es un papy je suis quoi alors... J'te rappelle qu'il n'y a quelques années qui nous séparent hein." Que tu lui fais remarquer en attrapant les chaussures qu'il vient de t'indiquer sous ta chaise longue, elles viennent compléter ton look de touriste avec ton short et ta chemise, que tu as partiellement refermée histoire de paraitre un peu plus décent, mais seulement un peu plus.
Tu l'assumes ton look de touriste justement et tu ne te fais pas d'illusion, que ce soit toi ou Paul, vous ne vous fondez tout simplement pas dans le paysage local et pour toi ce n'est pas vraiment un problème. Tu voyages depuis longtemps, tu as l'habitude de te faire remarquer dans la masse, ça n'a jamais été un problème ou une raison pour cesser d'explorer. Tu es content d'avoir pu entraîner Paul avec toi cette fois-ci, il faut dire que votre colocation à Brisbane fonctionne bien, et quelque part, tu dois avouer qu'il est tout de même rassurant de savoir que tu vas trouver quelqu'un chez toi, avec qui partager une bière, te plaindre de tes collègues ou de boulot ou juste partager une pizza quand vous avez tous les deux eu une journée trop longue et que tu n'es pas d'humeur à passer du temps dans la cuisine. Ou alors ça fonctionne juste parce que Paul est facile à vivre et qu'il a lui aussi des problèmes et des difficultés à oublier. C'est sans doute un peu des deux. Tu finis par te redresser en même temps que ton cousin et tu considères pendant quelques instants sa dernière question.
"Nan, c'est bon, j'ai mon téléphone portable et mon portefeuille, et puis de toute façon si je me perds, je suis avec toi donc..." Au final, tu t'en moques un peu, ça pourrait même être une solution parfaite, se perdre ici, et ne pas avoir à retourner à Brisbane. Tu te vois bien refaire ta vie ici, acheter une villa au bord de mer et partir faire des photos dans les terres un peu plus profondes du pays, pour explorer la végétation un peu plus exotique et continuer de dépenser toutes tes économies... Pourquoi pas, il n'y a rien ni personne qui t'attend en Australie, pas vrai ?"Donc allons-y et allons explorer un peu." Tu gratifies Paul d'un léger sourire et d'une tape sur les épaules, avant de vous guider vers la sortie de l'hôtel, tu en profites pour faire une petite virée par la réception, pour demander au concierge le chemin le plus direct vers votre destination. Quand ce dernier te propose de vous appeler un taxi pour vous rendre au fameux Fisherman's Village, tu lui offres une moue plus que boudeuse avant d'indiquer que non, vous avez des jambes, vous allez marcher. Tu retrouves ton habituel sourire quand l'employé t'offre une carte avec le chemin indiqué, et encore plus d'endroits à visiter.
Vous quittez donc l'hôtel quelques minutes plus tard, toi avec ta carte à la main et ouvrant la marche, au milieu des locaux qui vont et viennent, des voitures et des taxis qui déposent un nouveau lot de touristes devant l'hôtel, et l'animation générale des rues en ce début de soirée. Non vraiment, tu ne comprends pas comment ta mère a fait pour aller se coucher alors qu'il y a tant de choses à faire. "Alors les vacances, meilleure idée que j'ai eue ou meilleure idée que je n'ai jamais eue ?" Tu poses la question, à moitié joueur et à moitié sérieux à Paul qui se trouve à ta droite et qui te suit parmis les passants. Toi tu as fuit Brisbane dans un sens, mais pour lui, l'enjeu est un peu différent, et il est certain que ta dispute avec Yasmine parait bien ridicule et même puérile, comparée à ses problèmes à lui. "Plus sérieusement, je sais que ça a été un peu la course depuis que t'es revenu à Brisbane, je passe les trois quarts de mon temps au boulot..." Et quand tu dis les trois quarts, tu es plutôt généreux, autant dire que ton supérieur a été ravi quand tu lui as annoncé tes vacances, et c'est toujours dans des moments comme celui-ci que tu réalises que tu en as trop fait. Que ce soit au boulot, ou même à la salle de sport, le fait que tu doives reposer ton poignet ne t'a pas ralenti pour autant, certes tu ne malmènes plus ton bras droit, le reste de ta personne ...? C'est une autre histoire. "Comment ça va toi ? Je sais que t'as repris le boulot, mais niveau sentimental, t'as reparlé à ton ex et tout ...? Tu le sais si y'a besoin que mes neveux et nièces investissent la maison il y a pas de soucis pour moi." Tu poses la question maintenant que vous êtes tous les deux, et pas en compagnie de ta mère, tu as tenu ta promesse et tu n'as pas expliqué à Tamara pourquoi Paul était là et pourquoi il avait l'air ailleurs parfois. Tu respectes la décision de ton cousin et il annoncera son divorce et son déménagement à Brisbane au reste de la famille quand il sera prêt, ce n'est pas une décision qui te concerne dans le fond, toi tu seras là pour un peu de soutien et c'est tout.
"Ou on est pas obligés d'en parler et on peut juste en profiter, c'était un peu le but de tout ça... Oublier." Tu dis cela en faisant un geste de la main pour montrer votre nouvel environnement, d'un côté le bord de plage, presque enchanteur et de l'autre des stands pour des mets locaux et même un stand de t-shirt à l'effigie du drapeau de la Thaïlande. Oui, tu as choisi le bon cadre pour oublier.

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De mon côté, je n'avais besoin de rien dans la chambre. Mais si Edge voulait, il pouvait encore faire un rapide aller retour. Tout comme lui, j'avais mes papiers et mon portable. A part ça, il y avait peu de risque que j'ai besoin d'autre chose. Et peu de chance aussi qu'il ne vienne à se perdre puisque j'étais là pour le surveiller aussi.

- Très peu de risque que l'on vienne à se perdre, tu sais.

Je suis donc Edge jusqu'à la réception, glissant les mains dans les poches de mon short. Et je suis du même avec que lui quand il dit que nous voulons marcher et non prendre un taxi. D'autant plus que l'on risque de nous prendre pour des pigeon et de doubler le prix.  
Et nous voilons donc parti. Edge s'occupe de la carte alors que je marche juste à côté de lui. Nous nous faisons assez facilement remarqué. Même si Edge a l'habitude des voyages, ce n'est pas mon cas. Et dans ce cas-là, je me sens affreusement observé et je regarde un peu partout. Tout est beau, j'ai l'impression.
Edge me pose une question qui me tire un sourire. Ah bah oui, c'était une bonne idée et il le savait puisque la question n'était pas prévu pour dire le contraire.

- Tu as eu une bonne idée, je ne peux pas dire le contraire ! C'est magnifique et ça fait du bien !

Mais la conversation tourne un peu plus sérieusement assez rapidement. Je sais qu'Edge a ses raisons aussi d'avoir quitté Brisbane. Si moi, c'est lié à mon ex femme et mes enfants, j'étais persuadé que quelques choses était lié chez lui. Mais à savoir s'il s'agissait de travail, d'amour ou autre. Edge travaille beaucoup. Bien plus que moi, c'est sûr. Nous avions des domaines différents et même si je travaillais de la maison pour les cours, ce n'était pas pareil. J'essayais de tout faire dans la maison quand je le voyais travailler autant. Simplement pour qu'il n'ait pas à faire quoi que ce soit à part se reposer.
Comment j'allais. Bien. Il était inutile de dire que je ne me sentais pas bien. Être loin, ça faisait du bien.

- Je dois malheureusement lui parler à chaque fois que j'appelle mes enfants, tu sais ? Ou parfois, c'est lui que j'ai au téléphone..

La dernière fois que j'ai l'ai vu, c'est après lui avoir collé mon poing dans la figure. Et quand j'y repense, je ressens juste un certain soulagement. Je repose les yeux sur Edge, réfléchissant aux mots que je voulais employer pour lui expliquer.

- J'essaye d'avancer correctement. De ne plus penser à elle, à lui. Mais c'est difficile. Parce que c'est ce que j'ai toujours connu. Je ne saurais pas te dire si je lui en veux encore.. ou si je m'en veux à moi-même.

Parce qu'au final, tu es bien obligé de te remettre en question. Et je ne comprends pas vraiment où j'ai raté quelques choses. Je travaillais normalement, j'ai toujours été présent pour elle et mes enfants. Nos enfants. Alors, je ne sais pas où a été le problème. Est-ce que j'étais justement trop là ? Je regarde devant moi, faisant attention à ne pas percuter quelqu'un durant mes quelques songes.

- Peut-être que j'aurai pu faire quelques choses pour changer ça ? Je ne sais pas.. Les questions tournent un peu en boucle dans ma tête et ça m'empêche de vraiment réfléchir.

Je ne sais pas si je suis vraiment clair. Parce que je me sens un peu bizarre. Sûr, Edge est l'un des seuls qui pourraient parler de ça avec moi. Puisqu'il est le seul au courant de toute cette histoire. Mais je souris en pensant à mes petits bouts.

- Ils pourraient venir le mois prochain. Ils aiment être chez toi, tu sais.

Edge les avais vu aussi grandir. Et les enfants étaient assez proches de lui pour ne pas être impacté le moins du monde d'aller chez lui. Mais j'ai peur que mon départ les affectent beaucoup. Surtout que leurs beau-père... n'a pas attendu avant d’emménager. Ce pauvre con.

- Mais.. Je me sens bien. Mieux que ce que j'aurai pensé il y a quelques mois. J'ai pu revoir des amis d'enfances, faire d'autres rencontres aussi.

Edge avait raison. L'endroit était rêvé pour oublier. Mais même si je voulais prendre de la distance, je ne pense pas qu'oublier sera si simple. Les mains dans les poches de mon short, je m'attarder sur un stand. Il y avait tellement de truc là-dessus.

- Et toi ? Oublie tu ce que tu fuis ?

Je ne voulais pas forcément qu'il me parle de son problème. Mais j'osais espérer que ce moment thérapeutique était aussi bénéfique pour lui que pour moi. Il était tout aussi important, après tout.

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October 2019
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Tu seras le premier à dire que Paul a bien fait de te rejoindre sur Brisbane et de ne pas rester là où les souvenirs et sa rupture étaient trop frais, certes, cela l'éloigne de ses enfants... Mais un peu d'auto-préservation peut avoir du bon dans certains cas de figure, et son divorce en fait définitivement parti. Tu as fait de ton mieux depuis que vous cohabitez pour l'encourager à aller de l'avant, non sans le brusquer, le félicitant pour la trouvaille -plutôt rapide- d'un emploi et son soudain intérêt pour le sport, histoire de se changer les idées et de canalyser ses pensées les plus sombres. D'un point de vue extérieur, ton cousin a l'air d'aller bien, et ce même sous un nouveau air, à des kilomètres de chez vous, n'importe qui en le fixant se dirait qu'il se tient bien droit et qu'il a l'air de savoir exactement où il va. Une chose que tu as toujours admiré chez lui et tu as toujours aspiré à avoir une vie aussi tranquille que la sienne, loin de tes propres problèmes et de tes démons intérieurs. Sauf que tu sais mieux que quiconque que les apparences sont trompeuses et qu'il ne faut pas se fier à l'image lisse que quiconque peut renvoyer, la preuve, tu as sûrement l'air d'être une personne parfaitement équilibrée... Et ce même si ce n'est pas du tout le cas.
Tu l'écoutes cependant parler, t'identifiant bien malgré toi dans les mots de ton cousin, et cette confusion qu'il semble ressentir depuis l'annonce de tout ça et qui ne l'a pas quitté depuis qu'il a passé la porte de ta demeure. Encore une fois, tu peux le comprendre. Sauf que tu tiens à revenir sur un point en particulier. "Hey... Non, ne culpabilise pas, t'es pas le fautif dans toute cette histoire, j'espère que tu t'en rends bien compte hein... " Ton ton se fait légèrement plus insistant à ces mots-là et ta main droite trouve son épaule que tu serres légèrement, histoire de le rassurer. Comment Paul était-il censé se douter d'une telle infidélité ? Absolument aucun moyen de le savoir. De ton expérience, tu sais qu'il est très facile de mentir avec la personne avec qui on est censés être, tu l'as toi-même fait avec Yasmine avant de confesser tes crimes et en n'en menant pas large en le faisant. Tromper quelqu'un est un acte facile à réaliser, plus que stupide, mais facile en somme. Toi tu ne t'es pas défait des conséquences et deux ans plus tard, tu en payes encore le prix, quotidiennement, vu que Yasmine t'a encore fait des reproches à ce sujet, et ce récemment.
Pas besoin d'insister sur le sujet, tu ne vois pas quoi dire d'autre à part que la brune a raison, tu n'es définitivement pas un type bien, tu fais très bien semblant. Et depuis tellement longtemps. Cependant, la perspetive de revoir tes neveux et nièces, bientôt, réussi à te mettre du baume au coeur et un autre sourire se dessina sur ton visage, vous devrez faire un peu de place mais ça ne te dérange pas de céder ta chambre à coucher pour les plus petits et de dormir sur le canapé pendant quelques temps. Pas du tout d'ailleurs. "Moi ça me va, j'adore jouer les tontons donc je ne vais pas me plaindre..." Tu es sur le point de suggérer que vous leur rameniez un souvenir, peut-être ces fameux t-shirts avec le drapeau du pays que vous êtes en train d'explorer, ou même un collier fait de coquillage que tu peux apercevoir sur le stand suivant.
Tu es toujours en train de guider Paul et tu ne peux t'empêcher de marquer un temps d'arrêt, très léger et presque imperceptible à sa nouvelle question. "Je..." Vos regards se croisent très brièvement et c'est plus fort que toi, tu hausses les épaules, décidémment pas prêt pour cette conversation. "Je pensais être moins transparent que ça, visiblement non. Ou alors c'est que tu me connais très bien." Que tu finis par dire quelques secondes d'après. Tu réalises que oui, tu n'as aucune raison de lui mentir et que non, il ne te jugera pas, c'est Paul, de tous tes cousins, c'est probablement celui qui a le plus d'expérience en matière ... Eh bien en matière de tout. Louis et Camille sont bien plus jeunes et naïf en comparaison, cela ne fait absolument aucun doute. "Je ne sais pas vraiment en fait, je suis content d'être ici, de pouvoir faire une petite pause, mais je n'ai vraiment pas envie de penser à ce qui va arriver au moment où on va devoir reprendre l'avion et faire le chemin en sens inverse tu vois ? Les vacances ont du bon et une partie de moi sait que je ne peux pas être en vacances non stop mais quand même ..." C'est bien la vérité et pas autre chose qui quitte tes lèvres et tu as un autre haussement d'épaules car tu ne sais pas vraiment exprimer tout cela. Tu ne sais pas non plus dans quel état tu seras quand tu auras remis les pieds à Brisbane, tu n'as pas vraiment envie d'y penser. "Surtout que je ne suis pas parti dans les meilleures conditions, je me suis disputé avec mon ex, j'ai plus ou moins envoyé ma meilleure amie sur la touche dans un moment difficile et ... D'autres trucs." Tu penses à Freya, tu penses à Ariel et bien entendu, tu songes à Yasmine, et toutes les autres confessions que tu ne pouvais décemment pas faire devant ta mère, hors de question de lui avouer le bordel qu'est vraiment ta vie.
"Crois-moi, c'est pas facile tous les jours d'être moi... Ou même d'être un Price... T'as déjà songé à quand et comment tu vas annoncer ton divorce au reste de la famille ?" Tu poses la question en lui faisant signe de tourner vers la droite car vous êtes bientôt à proximité de votre destination.

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October 2019
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Je parle beaucoup. J'en ai conscience. Et j'ai parfois peur de l'ennuyer avec mes problèmes. Edge n'est pas aussi démonstratif que je ne peux l'être. On est assez différent de ce côté là. Et j'espère que si je le dérange réellement, qu'il me le dira. Je lui fais pars de mes pensées. Et il m'arrête tout de suite dans ma lancée lorsqu'il me dit de ne pas culpabiliser. C'est un peu compliqué. Je savais bien que je n'étais pas fautif mais est ce que j'aurai pu quand même changer les choses ? Est-ce que j'aurai pu faire quelques choses en plus ? Ou en moins ? Je soupire un peu. Il n'a pas tord.

- Je veux dire. Est-ce que c'est quelque chose que j'ai fais ? Ou que je n'ai pas assez fait ? Je sais pas, Edge. Je sais que je ne dois pas me tenir fautif.. Mais si c'est pas un truc que j'ai fais ou dit, qu'est ce que c'est ? Tu ne te réveilles pas un matin en te disant tiens je vais foutre en l'air des années de mariage ?

Je vois le sourire d'Edge se former quand je parle de mes enfants. Ils allaient pouvoir venir et j'étais aussi heureux que lui. Ils l'adorent, après tout. Ils aiment passer du temps avec lui et ça me fait plaisir de les avoir pour moi. Je me met à rire quand il avoue aimer jouer les tontons. Ah ça. Je l'ai vu avec mes enfants. Et même s'il ne me croirait pas si je lui disais à haute voix, je suis persuadé qu'il ferait un très bon père. Probablement le genre à plus s'inquiéter qu'autre chose. Mais un bon père.
Je ne voulais pas ne parler que de moi. Aussi, ma question toute simple à visiblement chamboulé un peu Edge. Il ne me parle pas de ses problèmes. Je ne sais pas si c'est par pudeur ou par envie de tout gérer seul. Et je ne m'attendais même pas à ce qu'il ne me réponds. Mais ça me donne la possibilité de lui rendre la pareille. Lui rendre ce qu'il fait chaque jour pour moi.

- Tu n'es pas transparent. Mais je pense comprendre suffisamment comment tu fonctionnes.

Je repose les yeux sur son visage, écoutant simplement sans rien dire. Oui, je crois que ça me fait un peu peur aussi de revenir. Parce qu'en étant loin, c'est un peu comme si personne n'était touché par quoi que ce soit.

- Fuir pendant quelques temps, ça fait du bien. Mais à un moment, il faut faire face. Et je peux comprendre que tu n'en ais pas l'envie.

Il est rare qu'Edge parle autant de ce qui le tracasse. Mais apparemment, c'est suffisamment compliqué pour qu'il ne vienne enfin parler. Les mains dans les poches de mon short, je hoche la tête. D'autres trucs. Je viens réfléchir durant quelques minutes, simplement pour savoir quoi répondre.

- Pour ton ex, je ne sais pas quel est ta relation avec elle. Tu n'es pas parti dans les meilleurs conditions mais.. si tu veux arranger les choses, je pense que le temps loin a pu te faire réfléchir. Déjà savoir que tu n'as pas fais une bonne chose est un bon début. Beaucoup ne s'en rendent pas compte. Pour ta meilleure amie... fait ce qu'il faut pour réparer les choses ?

J'essaye de ne pas prendre partie. Simplement parce que je serais toujours du côté d'Edge. Mais je sais qu'il veut arranger les choses. Simplement parce que c'est quelqu'un de bien. Même s'il pense clairement le contraire. Mais je veux bien le croire quand il dit que ce n'est pas facile d'être à sa place. Je tourne à droite lorsqu'il me donne l'information et je ne sais pas trop quoi répondre face à sa question.

- J'ai l'impression qu'il n'y a jamais de bon moment... J'imagine que lorsque l'on rentrera, j'appellerais au moins mes parents. Pour aller les voir et leurs parler. Mais je ne sais pas comment leurs dire.. Papa maman, mon mariage est un désastre?


Non, définitivement, je ne pouvais pas leurs dire comme ça. Mais comment alors ? C'était compliqué. Mais j'imagine que leurs donner l'information d'une traite serait le mieux. Je soupire un peu plus.

- Papa, Maman, ma femme et moi sommes divorcé depuis le mois de Juin. Je suppose que c'est bien comme ça... Qu'est ce que tu en penses?

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Tu aurais dû t'en douter, s'il y a bien quelqu'un qui peut mettre des mots sur ce que tu ressens et essayer de te donner des conseils, c'est bien Paul. Tu sais que Tamara essaye de le faire et qu'elle s'inquiète aussi pour toi, sauf que ce n'est tout simplement pas pareil. Oui, tu en dis beaucoup à ta mère, mais elle ignore tout de ta vie amoureuse ou encore de tes propres démons intérieurs, ou ce qui te tracasse en permanence. Tu ne veux pas en ajouter plus et lui donner des raisons de s'inquièter ou de penser qu'elle a mal fait son rôle de mère et que tu es incapable de te tenir debout comme un adulte normalement constitué. Il est difficile d'admettre tes propres erreurs et tes problèmes devant ta mère, ce n'est pas pareil devant Paul et plus maintenant. Il y a encore des mois en arrière, tu aurais tout fait pour avoir sa vie et maintenant, ce n'est plus pareil. Maintenant que sa bulle de perfection a éclaté, vous avez soudainement plus de points communs, ce qui est triste dans un sens, il faut bien l'admettre, cependant, c'est à ça que sert la famille pas vrai ? On se serre les coudes dans les moments les plus difficiles et ce quand beaucoup partirait dans l'autre direction, pas la famille justement.
Et si quelqu'un d'autre que ton cousin avait essayé de te donner des conseils, tu aurais probablement roulé des yeux, sans vraiment y accorder de l'importance, pas Paul, tu l'écoutes justement, considérant ces mots pendant quelques secondes avant d'y répondre. "Tu es de bons conseils, et je sais déjà tout ça dans le fond, j'ai juste du mal avec l'exécution ... Et parfois je me dis qu'il est déjà trop tard et que je devrais simplement laisser les gens sortir de ma vie et leur laisser avoir un nouveau départ tu vois ...?" Tu ne vas pas jouer les innocents, tu sais quels sont tes torts, et que de simples conversations suffiraient à démêler tout ça. Mais voilà, parfois, les mots ne viennent pas, ou alors ils sortent un peu tordus, pas dans le bon ordre et au final tu blesses encore plus de gens. Ce n'est pas vraiment ton but, si tu pouvais retourner en arrière et tout effacer, tu effacerais tous tes souvenirs justement, histoire que tout le monde est une existence tranquille. Freya serait certes un peu plus paumée, mais au moins, elle aurait eu l'esprit tranquille; qui sait où aurait fini Ariel... Probablement à filer un mauvais coton et se retrouver derrière des barreaux pour quelques temps. Et Yasmine ? Aucun moyen pour toi de répondre à cette question, tu n'as jamais vraiment connu la jeune femme et vous êtes restés sur des premières impressions, sans aller plus loin que la surface, sans jamais vraiment le faire car cela aurait été admettre que vous avez des torts respectivement. Autant ne pas y penser, tu es a des kilomètres de tout et tu songeras à un moyen de résoudre tes problèmes quand ils seront en face de toi. Tout comme Paul d'ailleurs.
Dans un sens, tu comprends qu'il veuille garder une annonce de cette taille pour lui et en même temps tu le sais, plus il retarde l'inévitable, plus la réaction du reste des Price sera explosive. "C'est très bien. Je ne vois pas ce que tu peux ajouter d'autre ... Jte conseille juste de garder les détails pour toi, inutile de remuer le couteau dans la plaie, c'est arrivé, maintenant faut essayer de passer à autre chose." Le divorce c'est derrière lui, tout comme ta dispute avec Yasmine, tout ça c'est en Australie, vous vous êtes ici et vous n'êtes pas obligés d'y penser maintenant ou même d'y revenir d'ailleurs. Au moment où tu dis cela, vous arrivez à votre destinaiton et le fameux Fishermen Market, c'est un endroit beaucoup plus animé que votre hôtel et il n'y a pas l'ombre d'un touriste en vue. Tu regrettes soudainement de ne pas avoir pris ton appareil photo, pour immortaliser la devanture en forme de véritable poisson, ou tous les restaurants que tu peux déjà apercevoir, ou les pêcheurs qui rentrent avec la dernière prise du jour... Comment penser à Brisbane dans de telles conditions ?""Ce que tu fais, la preuve tu m'as suivi jusqu'ici, t'essayes de nouvelles choses... Je suis pas psy mais tu me sembles être sur la bonne voie."
Et puis qu'on se le dise, tu ferais le pire psychiatre du monde. Tu es sur le point de demander à Paul ce qu'il veut manger quand tu remarques, bien malgré toi il faut l'avouer pour une fois, que vous avez capté le regard d'un groupe de femmes, un peu plus jeunes que vous et elles aussi sur le point de rentrer dans le marché. Tu te retournes vers Paul avec le sourire aux lèvres, certain d'avoir trouvé une distraction, que ce soit pour toi qui n'a envie de penser à quoi que ce soit, ou pour lui qui doit redécouvrir que son ex-femme n'est pas la seule femme du monde. "Bon après si tu veux vraiment passer à autre chose, et te remettre en selle, je peux t'aider." Que tu lances sur un ton joueur, ton sourire toujours bien en place sur ton visage, signe plus qu'évident que oui, là tout de suite, tu es dans ton élement.

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October 2019
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Je ne pense pas être toujours de bons conseils. C'est compliqué d'aider quelqu'un quand on a jamais été dans la même situation. Et puis, on ne peut pas s'empêcher de penser que l'on se trompe et puis que ça ne fait qu'envenimer les choses chez la personne que l'on tente d'aider. En soit, c'est quelques choses d'assez compliqué.
Mais je comprend ce qu'Edge veut dire. C'est difficile de savoir quoi faire. Retenir pour tenter de modifier les choses ou encore laisse les gens sortir définitivement de notre vie. Je réfléchis quelques secondes et ajoute finalement.

- Je comprends.. Mais, il faut prendre en compte l'avis des gens. S'ils restent, c'est qu'il pense déjà que c'est nécessaire.. Ensuite, je suis persuadé que tu arriveras à exécuter.. Même si ça prend un peu de temps.

Il était rare qu'Edge se livre autant. Aussi, j'essayais de ne pas trop pousser le bouchon en le faisait trop en dire. Je sais qu'il peut facilement se braquer. Bon, ça n'a pas été el cas jusque là avec moi mais bon.
La conversation revient simplement sur moi. Il est vrai que je retardais sans cesse l'échéance. C'est le sentiment d'échec qui me dérange, réellement. Je lève les yeux en direction d'Edge. Garder les détails, oui. Mais je sais que mes parents pourraient au moins vouloir connaître le pourquoi du comment. Et je pense que je pourrais leurs dire réellement. Mais pas au reste des Price, pas moyen je pense.

- Tu as raison.. quand on rentrera.. J'irai leur parler. Je pense qu'il est temps..

Je pense que c'est comme un pansement. Autant l'arracher rapidement et puis.. simplement faire en sorte que la douleur passe rapidement. Je repose les yeux sur notre destination finale. Et je vois que l'on fait clairement un peu tâche. Il n'y a pas un touriste. Autant dire que si on nous cherche, il n'y aura pas trop de difficulté à nous repérer dans la foule.
Je suis vraiment émerveillé par tout ce que je vois. C'est dépaysant, c'est sûr. Mais au delà de ça, il y avait tellement de mouvement qu'il était difficile de se concentrer sur une seule chose.

- La bonne voie.. Peut-être. J'essaye d'avancer. Pour le moment, ça fonctionne. Mais, tu y ais pour beaucoup. Je crois que si j'étais juste resté chez moi, j'aurai probablement fini en plus sale état.

C'était tellement simple de se laisser attirer vers le bas. Mais Edge a agit de la meilleure des manières. Et je lui dois tellement de chose. Il m'héberge, m'emmène en vacances et me tire vers le haut quand il a ses propres problèmes à prendre en compte. C'est un homme bien.
Je me rapprochais d'un des stand, celui en forme de poisson alors qu'Edge se tourne encore vers moi. Et je crois que je n'ai jamais vu un tel sourire sur son visage, ça à l'avantage de faire rire.

- Pourquoi tu me regardes comme ça ?

Et quand il me parle de se remettre en selle, je me décale un peu pour voir le groupe de demoiselle situé un peu plus loin. Ah, je pense comprendre où il veut en venir. Il est vrai que je n'ai pas eu de relation, que ce soit physique ou autre avec qui que ce soit depuis le divorce. Non pas que l'envie n'y était pas. Mais disons que je n'avais pas pris le temps de m'y mettre. Et puis, je suis un peu trop romantique pour ça, je suppose.
Mais est-ce que j'en ai envie ? Elles avaient l'air bien jeune. Et vu le rapport à l'âge et au physique ici. Je ne sais pas si je suis vraiment chaud pour y aller. Je rigole doucement.

- Très peu pour moi mais si tu veux te mettre en selle, je peux patienter.

J'avais l'impression de parler d'un plat de nouille. Je glisse les mains dans les poches de mon short et souris un peu en coin. Ca ne me poserait pas de problème s'il voulait. Je viens ajouter.

- Après, on peut toujours les inviter et voir ce qui se passe ? Peut-être marrant dans un des resto' ?

Mais bon, j'avais quand même dans l'idée de faire attention. Les attrapes touriste ou autre, c'est assez connu. Et je n'ai pas vraiment envie de perdre mon porte feuille ou non argent, papier et tout ça. Il fallait toujours rester vigilant.

- Alors, qu'est ce que tu dis?

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Dans un sens, tu es rassuré d’entendre que tu as aidé Paul à sortir un peu de sa déprime. Tu as essayé de lui remonter le moral à ta manière, à savoir en essayant de lui offrir des distractions à chaque fois que vous vous retrouviez seuls dans ta demeure. Tu es un champion quand il s’agit de ne pas penser à ses problèmes et de juste oublier, c’est un peu le but de ses vacances dans le fond et il est certain que sans Paul, cela ne serait pas pareil. Tu n’as rien contre ta mère, bien au contraire, tes meilleurs souvenirs avec Tamara sont sur la route, mais qu’on se le dise, elle n’a pas ce qu’il faut pour canaliser tes élans les plus fous et te dire stop.
Et puis, parfois tu te dis que Tamara ne sait pas vraiment de quoi tu es fait, elle en a eu un aperçu dans ta jeunesse, quand elle a dû se rendre compte que son fils devait courir absolument partout pour pouvoir vivre, respirer, s’en sortir. Tu as quitté le domicile familial à tes 18 ans et à partir de ce moment précis, ta vie a été régie par les hauts et les bas de ton cœur, par les bons comme les mauvais moments et tellement de non-dits, tellement de confessions gardées pour toi et jamais vraiment formulées… Alors non, ta mère ne peut pas savoir, elle ne sait pas de quoi tu es capable et ce même si elle t’a porté pendant neuf long mois, élevé pendant des années et laissé seul dans le monde. Toi-même tu l’ignores parfois, mais au moins Paul est là. Tu ne voudrais pas lui infliger la pire partie de toi, qu’on se le dise tout de suite. Autant l’épargner et lui montrer le côté léger et qui ne se prend pas du tout au sérieux, ça, il en a beaucoup plus l’habitude.  
"Juste parce que…" Que tu réponds, quasiment automatiquement quand Paul te demande pourquoi tu le regardes comme ça et ce qui a bien pu attirer ton regard. Autant dire que tu ne perds jamais le Nord, et en matière de distraction, les femmes sont de celles que tu préfères et de loin. Pas besoin de vraiment réfléchir dans ce cas-là, il suffit juste de se laisser guider, d’avoir le bon sourire et un brin de chance. Tu as souvent de la chance dans ce domaine. "Oh tu sais, je ne descends jamais de cette selle-là alors …" Une révélation qui ne choquera personne et surtout pas Paul, tu t’es efforcé de garder tes conquêtes et autres exploits de la nuit loin de la demeure que vous partagez, mais cela n’a pas toujours pu être possible ou le cas. Quitte à choisir, tu préfères te réveiller dans ton lit et celui de personne d’autre. Et il est désormais plus qu’évident que vous avez capté l’attention du fameux groupe de femmes, surtout quand une de ces dernières prend l’initiative et te fait un signe de la main, c’est à vous de vous décider. Tu te tournes de nouveau vers ton cousin et ajoutes rapidement : "Moi je suis partant hein, enfin tu me connais, je suis du genre facile à vivre, on est en vacances ; et j’ai passé un accord tacite avec moi-même comme quoi tout ce qui se passait ici n’était pas vraiment la réalité donc…" Tu n’ajouteras cependant pas que ledit accord a été scellé sous un verre de whisky, le sous-entendu et tu te contentes de faire un signe de tête, qui se veut engageant et rassurant, avant de tirer légèrement le poignet de Paul pour le guider.
"Si c’est trop pour toi, tu me le dis hein." Que tu ajoutes juste pour lui, quelques secondes avant que vous vous retrouviez assez près des jeunes femmes pour entamer la conversation, et remarquer qu’elles ont tout aussi l’air de touristes que vous. "Vous êtes perdues aussi ou … non parce que je suppose qu’on ne se fond pas dans le paysage, surtout pas mon cousin." Tu donnes une légère tape sur l’épaule de Paul en révélant votre lien de parenté, chose qui n’est pas du toute évidente de prime abord, tu en as parfaitement conscience et la jeune femme, blonde, qui t’avait fait un signe de la main te répond après un léger rire. "On n’ose pas se lancer, c’est le concierge de l’hôtel qui nous a dit de venir ici pour une expérience authentique mais on n’est pas certaines." Tu n’es guère surpris par les mots, après tout, c’est le métier de tous les concierges de guider les touristes vers ce genre d’endroit et tu te contentes d’hausser les épaules.
"Moi je dis faut jamais trop réfléchir et juste se lancer, on est tout aussi perdus que vous, je suis Edge au fait. Et c’est Paul... Trouvons un restaurant ensemble, ça sera mieux, non ?" Et que les choses soient bien claires, tu n’es pas aussi arrangeant sur le sol australien, c’est certain.

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Edge ne jamais descendre de selle. Je ne peux m'empêcher de ricaner. Je n'en doute pas une seconde. Après tout, même s'il limitait les allers et venus, j'ai dire bonjour à quelques conquêtes. Alors, je ne peux que le croire quand il me dit ne jamais être réellement descendu de selle. De mon côté, c'est un peu plus compliqué. Je ne sais pas.
Mais il avait l'air partant et je ne voulais pas non plus être le genre de personne à dire non et point final. Alors, j'avais proposé un restaurant. Ca pouvait être marrant. A voir comment ça se passerait par la suite. Je suis Edge qui me donne quand même une porte de sortie. Et je trouve ça adorable de sa part de s'inquiéter sur ce sujet.

Il est vrai que je n'avais rien fait depuis mon divorce. Pas que l'envie n'y était pas. C'était surtout psychologiquement le problème. Après avoir passer du temps avec une seule personne, il est difficile de se mettre en tête une autre. Mais ce n'est qu'une question de temps, je le sais bien. Les deux demoiselles sont tout aussi attirantes de près. Il est le premier à parler. Je n'ai jamais été bon en drague, moi. J'ai l'impression d'avoir l'air plus con que prévu. De quoi limiter les effets de drague en quelques secondes. Je rigole quand Edge montre bien notre lien de parenté. Il est vrai que nous ne nous ressemblons pas du tout. Mais c'est bien ce qui est drôle derrière tout ça.
Le concierge amène un peu tout les touristes à cet endroit et je peux comprendre pourquoi. Il y avait de quoi enrichir les personnes présentes ici. J'avais pu repérer d'autres occidentaux outre les deux demoiselles et Edge.
Je laisse Edge proposer dès le début ce que j'avais en tête. Eh bien, Monsieur ne perd pas de vue la route. Les deux jeunes femmes se regardent et c'est au tour de la brune de se mettre à ouvrir la bouche. "C'est une bonne idée ! On se sentira plus.. protégé dans ce cas. Je m'appelle Léa et elle Alice. Et pas de lien de parenté, nous! D’où vous venez ?" Je n'arrive pas à chopper l'origine de son accent. Mais il me paraît bien différent de celui que nous sommes censé avoir, Edge et moi. Censé parce que je n'ai jamais su repérer si j'en avais réellement un ou pas. En tout cas, elles ont l'air plutôt emballé dans le fait de trouver un restaurant pour nous quatre.

- Brisbane, Australie. Et vous ?

En tout cas, j'avoue que la situation pouvait être intéressante. La blonde semblait se rapprocher un peu plus d'Egde et je suppose, tout naturellement, qu'elle a plus d'intérêt de son côté. Ca ne me choque pas vraiment. Nous étions bien différents, tant dans nos personnalités que nos physiques respectifs et chacun avec son propre style. "Dayton, Ohio. Eh bien, on est plutôt à l'opposé de la planète les uns et les autres !" Moui, tout dépend le point de vue, en réalité. Pas étonnant que je ne reconnaisse pas l'accent puisque je n'ai jamais entendu celui-ci. "Qu'est ce que vous faites dans la vie ?"

Ca me rassure quand même pas mal de voir qu'elles ont l'air pas mal bavardes. Autant dire que si Edge et moi ne faisons que parler, il aurait été préférable de rester de notre côté. Mais visiblement, non.

- Je suis professeur des écoles. Et Edge, je te laisse leurs dire ?

Je me rend compte que même nos professions sont à l'opposé. Je m'occupe des petits, lui des photo judiciaire. Et je crois que je l'ai toujours un peu admirer la dessus. Il faut avoir l'estomac plutôt bien accroché, je pense. J'ai déjà du mal à ne pas tourner de l'oeil en voyant une blessure profonde de mon côté, alors je ne me vois pas dans ce type de métier. Enfin, ça va mieux depuis que je m'occupe des plus jeunes. Parce qu'il ne faut pas non plus que je montre que c'est grave.. si jamais ça l'est. Ce qui, heureusement, n'a pas encore été le cas jusqu'à présent. Que ça reste ainsi !

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Tu ne sais pas ce que tu as initié et tu ne sais pas vraiment où tu vas. Juste que tu as pris les devants et que Paul semble suivre tes mouvements et tes prises soudaines de décision. Oui, c'est lui l'ainé de tous les cousins Price, c'est lui qui a l'expérience de la vie et qui pourrait probablement t'apprendre assez de choses pour te forcer à remettre toute ton existence en question... Pourtant, sur le sujet des distractions, des femmes et des aventures sans aucune conséquence, que ce soit sous les draps ou en dehors... C'est toi l'expert, c'est toi qui passe de femmes en femmes depuis des années, sans vraiment t'attacher, te concentrant sur l'aspect physique de la chose, la performance et rien d'autre. Quand on commence à impliquer son coeur dans ce genre d’activités, on finit souvent compromis. La preuve, tu n'as que deux ex à ce jour, Caroline, ta plus longue relation, qui a duré pendant une grande partie de tes années à la fac et qui s'est soldée par une rupture pas du tout propre et qui s'est surtout fini quand elle a décidé de poursuivre ses études très loin de Brisbane et sur un autre continent. Et puis il y a Yasmine, Yasmine à qui tu avais envie d'accorder ta confiance et Yasmine que tu as fini par tromper, tout ça pour essayer de redevenir son ami et lui faire de nouveau du mal.
Donc franchement non... Le constat n'est pas vraiment glorieux, tu as eu le coeur brisé et briser plus de coeur toi-même que tu n'as jamais été heureux mais... Tu préfères ne pas y penser et te concentrer sur des choses légères, parfois une nuit n'est juste qu'une nuit et parfois, certaines fois, il y a des femmes qui ne recherchent que ça, qui n'en veulent à personne quand tu es parti le matin et qui savent que ce n'est pas pour la vie. Tu n'en es pas forcément fier, mais cela ne fait de mal à personne et parfois, c'est juste ce qu'il te faut pour oublier tes problèmes, ou même ton propre nom. Ce ne fait pas de toi un monstre, loin de là, et puis, Paul a bien décidé de te suivre à l'autre bout de sa planète, et avec son divorce, tu te dis qu'il a bien besoin de quelques distractions et d'oublier un peu. Auprès d'une autre femme quand c'est une femme justement qui l'a laissé sur la touche. Il a presque l'air dans son élément et tu es content de le voir discuter avec les deux femmes qui elle ont pris les devants du groupe que vous venez d'aborder.
Les prénoms arrivent ainsi que le pays d'origine du groupe d'amis et tu hoches la tête, identifiant toi aussi l'accent, les questions habituelles arrivent également, elles commencent par leur métier et tu roules intérieurement des yeux. Parce que tu t'y attendais et parce que Paul est un peu trop humble à ton gout, c'est ce qui fait son charme pas vrai...?  "Bien des touristes donc, moi je dis, il faut toujours se soutenir entre touristes, ça crée des liens." Tu désignes d'un coup de tête le fameux marché de pêcheurs, tu y es prêt à t'y engouffrer, surtout en aussi bonne compagnie.
Tu ouvres la marche pour le groupe et la vérité c'est que tu cherches un endroit un peu plus calme et beaucoup plus pratique pour parler de tout et de rien, apprendre à se connaitre et flirter sans se soucier de ce qui va arriver dans quelques heures ou quand tout le monde retournera dans son pays natal. Paul en a bien besoin. Mais tu dois tout de même faire le show avant et expliquer à tous et à toutes ce que tu fais dans la vie, cela ne t'a jamais vraiment dérangé et il faut l'avouer, tu t'en sers et t'en ressers sans aucun remord depuis des années. ”Je suis photographe judiciaire et je peux déjà anticiper vos prochaines questions, non ce n'est pas comme dans les séries télévisées, c'est bien pire. Et non je n'ai pas le droit d'en dire plus, et oui, je sais que vous voulez poser plus de questions." Tu connais bien ton petit discours, et tu es assez content de ton effet, c'est assez pour que le groupe te suive, en même temps, tu as l'air de savoir où tu te rends alors que ce n'est pas le cas. Tu cherches juste la devanture d'un des bars locaux que t'a indiqué le concierge, il y a quelques minutes de cela.  
" Wow... Photographe de scène de crimes, je me disais déjà que tu avais le physique pour passer à la télé mais..." Une des deux femmes, Alice il te semble, t'a emboîté le pas au devant du groupe, sur ton côté droit, c'est facile, très facile tu dois l'avouer, tu présumes que Alice est en vacances et que tout comme toi, elle sait que tout ce qui se passe à des kilomètres de son domicile et en réalité a des kilomètres d'elle-même, ne compte pas vraiment. Vous êtes tous les deux d'accord sur ce point-là, une très bonne chose pour le moment. "Je suis adorable je le sais, mais ne restons pas là, sinon on aura l'air encore plus paumé."
Ton sourire s'agrandit en repérant le bar que tu cherchais encore du regard il y a quelques instants et tu guides le groupe à l'intérieur, et en quelques minutes, vous vous retrouvez à une table assez grande pour accueillir tout le monde, et assez grande pour qu'Alice s'empare du siège à côté de toi. Chose que tu remarques assez facilement mais tu es d'humeur joueuse et elle est là, alors pourquoi pas  ...? "Qu'est-ce que tout le monde prend...?" Tu poses la question en claquant dans tes mains, bien incapable de rester en place il faut l'avouer et quand tout le monde t'a plus ou moins dit ce qu'il voulait boire, tu fais signe à Paul de t'accompagner vers le bar, histoire de t'assurer qu'il va toujours bien. "Alors, ça fait quoi de parler à des créatures du sexe opposé ? Tu arrives à oublier tes problèmes j'espère..."  Tu poses la question en plaisantant à moitié et déjà prêt à déguerpir si Paul te fait signe que c'est trop pour lui ou qu'il préfère que vous soyez seul.  

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Je ne dirais pas que je ne me sens pas dans mon élément. Même si plus jeune, j'ai eu des aventures d'un soir, je n'ai jamais cherché à m'y attarder réellement. J'ai été en relation très rapidement, marié, devenu père très rapidement. Et avec un peu de recul, c'était peut-être un peu trop rapide ? Est-ce que j'aurai dû faire autrement ? Attendre un peu plus ? Probablement, oui. Alors même si j'avais hésité un petit peu, j'avais décidé de suivre Edge. Après tout, une relation d'un soir ne peut pas faire de mal.

Je laisse Edge expliquer son métier. Pas parce que j'ai peur de l'écorcher ou pas. Mais plutôt parce qu'il est plus à même d'en parler simplement. Alice semble déjà encore plus intéressé par Edge. Et ça me fait rire. Pas parce qu'il ne le mérite pas, au contraire, c'est un métier qui requiert pas mal de tripe mais le flirt du physique pour passer à la télé.. J'aurai pu rire si ça n'aurait pas été impoli. Après, Edge est beau. Il y a pas à dire. Il a un physique avantageux. Mais théoriquement, on en a tous un à différent niveau. Chacun à ses propres goûts. "Ca doit être un boulot assez compliqué, non ?" Je repose les yeux sur Léa qui parle du métier d'Edge. Oui, peu de personne pourrait avoir un tel métier. Mais si Edge ne peut pas, qui pourrait ? On rejoint un bar et on s'installe déjà. Pas d'hésitation. Chacune des demoiselles se met à côté d'Edge et moi. A croire que le but précis n'est plus de rester seule pour aujourd'hui.

Je me redresse rapidement pour me lever et suivre Edge au bar. J'ai bien compris le pourquoi de cette invitation. Et ça me fait plaisir qu'il s'inquiète autant pour moi. C'est adorable de sa part. Je ne peux pas dire le contraire.
Je glisse un regard sur nos deux demoiselles qui gloussent déjà. Jamais compris ça chez les femmes. Est-ce que c'est normal, au moins ? Je repose les yeux sur Edge et rigole avec douceur.

- Pas différent des créatures à qui je parle habituellement sauf que le but précis est pas juste de ma faire apprécier.

Enfin si. Mais je ne veux pas m'en faire une amie, pour le coup. C'est surtout ce que je veux dire. C'est bizarre dit comme ça, non ? Enfin. J'aimerai bien aller jusqu'au bout pour le coup. Je ne dirais pas que le contact physique me manque mais ça fait quelques temps et ça rend un peu dingue de ne rien faire. Bon, je n'ai plus les hormones en ébullition de mes vingt ans et ça, c'est déjà très bien. Mais je reste un homme.
Je repose les yeux sur son visage et ajoute alors.

- Alors.. Je me sens plutôt bien et oui, je ne pense pas à mes problèmes. Ils sont plutôt loin.

Même plus loin que n'importe quoi. Mais si j'avais quelques à priori à l'origine. Ça va plutôt bien maintenant. Disons que je profite du dernier temps passer ici avant de retourner là-bas. Surtout que je dois absolument régler quelques trucs. Notamment sur le fait d'avertir la famille. Plus j'attends, moi ça va. Alors, j'allais devoir rassembler mon courage.

- En tout cas, on a pas trop à se battre pour l'une des deux.

Vu que l'une et l'autre semblait avoir déjà choisi la personne qui semblait lui plaire le plus. Enfin, après, je ne me serais pas battu pour quoi que ce soit. Surtout pas pour savoir qui serait entré dans le pantalon de l'une ou l'autre. Non. Je ne me bats pas, dans tout les cas.

- Sauf si toi tu veux qu'on rentre ? Si c'est trop pour toi.

Je me met à ricaner, plutôt content de l'embêter un peu à mon tour. Simplement parce que si un des deux voulait rentrer et être seul, ça ne pouvait être que moi. Edge n'était pas dans le même cas de figure que moi. Quoi que, l'histoire avec Yasmine semblait le chambouler quand même pas mal. Et jusqu'à présent, Edge ne s'était pas tant confier à moi sur ce type de problème. Enfin, on parlait beaucoup mais Edge avait tendance à régler mes problèmes plutôt que les siens. Les verres arrivent et je viens ajouter.

- On y retourne ?

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Non vraiment, le but cette soirée n’était pas de finir en aussi bonne compagnie. Ni même le but de ses vacances, et tu étais réellement sincère quand tu disais vouloir changer les idées de Paul et lui montrer un de tes pays préférés, y compris les endroits les plus touristiques. Appuyer sur le bouton pause et repartir de zéro, voilà le but de ces vacances, si au passage tu peux améliorer ton bronzage et rentrer avec des souvenirs pour toute ta famille et pour tout tes proches… c’est juste du bonus. D’ailleurs, tu n’as prévenu qu’un nombre restreint de ton départ pour la Thaïlande, ayant plus que tout le désir de faire une coupure nette et un peu radicale avec Brisbane et qu’on se le dise, avec des parties de toi-même. Celles qui prendraient définitivement de la place si tu essayais de les compartimenter et de les mettre dans une valise, et dans le fond, tu es bien content de te délester de tout ce poids supplémentaire. Ce n’est probablement pas une conduite mature à avoir mais... tu as réussi à entrainer Paul avec toi, la personne la plus responsable et mature que tu connaisses. "Ravi de l’entendre, c’est un peu le but, laisser les problèmes derrière et tout oublier." Que tu réitères avec un fin sourire sur le visage.
Vous êtes interpellés par un des employés la seconde d’après, à qui tu offres le même type de sourire avant de lui dresser la liste des commandes effectuées par le groupe. Tu sors déjà ton portefeuille, trop habitué à payer des tournées à des parfaits étrangers, dans les bars les vendredis soir et ce quand tu es de bonne humeur, oui c’est un peu une routine pour toi. Même te faire draguer de manière aussi peu subtile et directe, ça ne te dérange pas vraiment. Oui tu aimes flirter autant que tu apprécies un bon whisky, mais parfois il y a du bon à être direct et dire simplement comment deux adultes consentants peuvent occuper leur temps libre. Tu jettes un coup d’œil par-dessus ton épaule et t’aperçoit qu’Alice ne te quitte pas du regard et tu lui adresses un clin d’œil beaucoup trop travaillé pour être naturel et elle te répond par un sourire. Oh, il est plus qu’évident que tu ne vas pas passer la nuit dans ta propre chambre d’hôtel ce soir, chose qui ne te dérange pas du tout. Tu te tournes de nouveau vers Paul quand les premières boissons sont posées devant toi. " … Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? J’ai un charme irrésistible… Et là je n’ai même pas essayé, tu devrais me voir quand j’essaye ça prend deux fois moins de temps."
Oui, tu en rajoutes un peu, juste parce que tu peux le faire et que tu veux voir un vrai sourire se dessiner sur le visage de Paul et ensuite parce qu’il s’agit d’un pan de la vérité. Tu ne sais pas pourquoi, tu ne sais pas comment mais quand il s’agit du sexe opposé, tu n’as jamais été timide ou hésitant ou quoi que ce soit de ce genre-là. Oui, tu as déjà essuyé le refus, est capable d’entendre et comprendre un non contrairement à certains spécimens de ta carrure, mais tu as plus de réponses positives que l’inverse. Mais tu laisses de côté ta conquête du soir, te concentrant sur les mots de Paul et sa nouvelle question. "Et je vais bien merci de le demander, et de ne pas insister 36 fois comme ma mère. Mes problèmes ne sont pas aussi conséquents que les tiens mais ça fait du bien d’être loin de tout et oui avant que tu le dises, je sais que je peux t’en parler." Tu attrapes le mojito qui est posé devant toi, très clairement une boisson parfaite pour les vacances et ce genre d’écart de conduite et tu lèves ton verre, une expression sincère et honnête sur le visage et juste pour lui. "C’est bien de t’avoir comme coloc." Ta façon à toi de dire que tu es content qu’il soit venu trouver refuge sous ton toit et ce malgré ses problèmes. Et aussi merci de te tolérer au quotidien et de ne pas juger ton train de vie qui est parfois chaotique. Et surtout lui dire merci d’être là tout simplement. "Allez, on y retourne." Tu lui fais signe de t’aider à porter tout ça tandis que vous retournez vers le groupe, tu ne sais pas de quoi sera fait le reste de ta soirée, ton séjour ici ou même le retour sur Brisbane.
Mais si Paul est dans les parages, c’est déjà un plus.

rp terminé