Just Dance, gonna be ok? [MICA&ABEL]

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Just Dance, gonna be ok?

avec @Michael Ackerman

Un danseur danse parce que son sang danse dans ses veines, Anna Pavlova – danseuse étoile russe. La première fois que j’avais entendu cette phrase, elle avait fait directement écho en moi. Si ce fut sur l’influence de ma grand-mère que j’avais fait mes premiers pas de danse sur le parquet d’un studio, je n’en restais pas moins persuadé que j’aurai fini par me rapprocher de cet univers. La danse constituait une autre façon de s’exprimer. Une façon de transmettre un message, des émotions sans pour autant faire preuve d’un langage audible. La danse m’avait permis de dépenser une énergie qui débordait constamment en moi, plus que n’importe quelle autre pratique. Il y avait ce côté où vous plongez dans vous-mêmes pour faire émerger physiquement vos pensées au travers de votre corps. Quelque chose que j’expérimentais depuis de longues années maintenant.

Pourtant, j’avais toujours voué une certaine admiration – et une curiosité – à l’égard d’autres styles de danse. C’était comme une fascination car si je pouvais percevoir la technicité derrière, je ne m’étais jamais plongé plus que cela dans cette part de la danse. Quoi de mieux que de profiter justement de mon retour ici pour le faire ? D’un point de vue personnel, cela me permettait d’aborder de nouvelles choses et d’un point de vue professionnel, cela me permettait d’ajouter de nouvelles cordes à mon arc. En effet, j’avais décidé de retour auprès de la Northlight Theater Compagny, non pas en tant que danseur mais en tant que professeur de danse et chorégraphe. Oh j’étais toujours en capacité de danser, là n’était pas le soucis ; mais j’avais besoin de changement, de faire autre chose que de la danse pure et dure, d’être de l’autre côté pour appréhender les choses sous un nouvel angle. Une façon de déconstruire tout ce que j’avais créé depuis mon entrée au Ballet de l’Opéra de Paris.

Le cours était en fin de journée. Un cours d’essai pour ma part afin de voir comment je sentais les choses. J’avais donc pris le bus directement après avoir quitté la maison familiale pour me rendre en plein cœur de Redcliffe, guère loin de là où je travaillais en fin de compte car l’endroit se trouvait au sein de Grey Street. En parallèle de l’allée principale se trouvait plusieurs bâtiments qui constituaient souvent les lieux de résidence de compagnies et autres troupes. Les écoles de danse y avaient donc parfaitement leur place. J’entrais donc dans le bâtiment et me présentait auprès de la personne qui semblait faire l’émargement pour le cours d’aujourd’hui. La personne m’indiqua alors d’attendre quelques minutes, le cours précédent ne s’étant pas encore achevé. Je m’étais déjà vêtu en circonstances. Un jogging gris avec un t-shirt beige faisaient un ensemble parfaitement adapté. Posant mon sac à côté de moi, je finis par m’assoir en tailleur sur le sol, le regard rivé sur mon téléphone. Il faut dire que je connaissais personne encore et j’arrivais en milieu d’année. Non pas que je n’étais pas sociable mais pour l’instant, il n’y avait que cette dame et… moi. Autant dire que l'atmosphère était un peu... étrange.

(#) Sujet: Re: Just Dance, gonna be ok? [MICA&ABEL] Sam 11 Mar 2023 - 21:05

S’il y a bien quelque chose qui me terrorisait quand j’étais petit c’était de danser. A chaque mariage ou fête de famille c’était la même histoire : “Michael viens danser” ce à quoi je répondais non d’un air gêné avant qu’on me force la main à coups de gros yeux et de questions répétées. Et a chaque fois le même scénario : le regard de Winston qui se pose sur moi avant d’éclater de rire et de me faire des remarques désobligeantes. Ou alors les remarques les plus blessantes peut-être comme les “mais lâche toi Michael” alors que…j’étais déjà au maximum de ce que je pouvais faire. Mon égo en prenait un coup à chaque fois, si bien qu’à chaque fois je trouvais de nouvelles excuses pour ne pas danser. Pire que des excuses, c'était des stratégies toutes aussi tordues les unes que les autres et qui fonctionnaient plus ou moins. La plus efficace étant d’avoir un appareil photo dans les mains -même quand on y connaît rien-, ça donne l’excuse de dire “ah non je ne peux pas danser je prends des photos”. Très efficace. Enfin, au fur et à mesure des années la famille a bien compris que pour la danse j’avais le charisme d’une serpillière et on m’a progressivement laissé tranquille. Pourtant j’ai toujours trouvé la danse fascinante, je regardais les danseurs qui bougeaient avec une telle facilité que ça me rendait jaloux. C’était beau, c’était doux, c’était fluide et c’était tout simplement éblouissant. Surtout les danses de salon qui ont toujours eu une place particulière dans mon cœur. Et au fond de moi j’ai toujours eu envie de danser avec une partenaire, ma partenaire pour être plus précis. J’y pense souvent, j’imagine la scène : elle et moi dans un appartement en train de cuisiner et faisant des pauses pour danser pendant que le plat cuit. On danserait un slow, quelque chose de lent, de romantique en se regardant droit dans les yeux. J’ai envie de réaliser ça avec quelqu’un un jour, mais c’est inenvisageable si je marche sur ses pieds à chaque mouvement. Et puis imaginons, si un jour je me marie -ce qui est assez difficile à imaginer en ce moment-, je ne peux pas être ridicule comme ça sur la piste de danse. Donc je me suis inscrit à un cours de salsa, peut-être pas le plus simple pour commencer mais je suis très curieux de pouvoir apprendre ça. Je prends des cours depuis quelques mois maintenant mais ce qui me rajoute une pression supplémentaire c’est d’avoir appris qu’Iris dansait la salsa, qu’elle était même douée pour ça. Je redoute qu’elle me propose un jour qu’on participe tous les deux à un cours, j’ai peur qu’elle me trouve ridicule. Qu’elle se dise que je ressemble davantage à un faon qui apprend à marcher plutôt qu’à un danseur de salsa. Passer pour un idiot en cours de salsa c’est déjà quelque chose qui m’angoisse mais passer pour un abruti devant Iris c’est encore moins envisageable.

C’est donc un peu stressé mais déterminé à progresser que j’ai franchi les portes du studio de danse aujourd’hui. L’ambiance là-bas est très bienveillante, les professeurs avaient su me mettre à l’aise pendant le cours d’essai et m’avaient rassuré sur le fait que mon niveau -grand- débutant ne serait pas un problème. J’ai écrasé pas mal de pieds depuis le début mais petit à petit je me sens moins crispé et les pas commencent à rentrer. En jetant un coup d'œil, je remarque rapidement que je suis parmi les premiers, comme d’habitude. Je reconnais Jenny qui est là depuis le début de l’année et qui est loin d’être la personne la plus enjouée du cours. Je la salue avec un sourire gêné. “Bonsoir !” Avant de remarquer que je ne connais pas la personne qui est à côté d’elle, il doit être nouveau. Je m’assieds à côté de lui avant de le saluer à mon tour. “Bonsoir.” Je sens bien que l’ambiance est assez gênante alors je décide de briser un peu la glace. “Vous venez pour un cours d’essai ?” Nous avons de l’avance et en attendant que le reste du groupe arrive je préfère faire un peu la discussion plutôt qu’être étouffé dans un silence assez gênant. Je suis plutôt de nature introverti, mais les cours de danse sont toujours un peu stressants pour moi alors je n’ai pas envie de me sentir encore plus gêné que d’habitude. En espérant toutefois que mon interlocuteur ne soit pas gêné par ma question.

@Abel Greetham :l:

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avec @Michael Ackerman

Peut-être que mon père aurait été plus heureux que je pratique la danse acrobatique. C’était la réflexion que je venais soudainement de me faire alors que j’étais en train de regarder les affiches qui décoraient les murs de la salle dans laquelle je me trouvais. Il faut dire que tous ces danseurs et danseuses étaient sublimes tant leurs tenues bien plus sobres que celles que j’avais eu l’occasion de porter ou encore celles de mes partenaires. Pourtant il se dégageait d’eux, une aura, une force que j’avais envie de ressentir, de savoir ce qu’ils pouvaient vivre quand ils étaient sur le parquet, entouré d’un public émerveillé. Alors certes, j’y avais goûté mais dans ma discipline. Le fait d’être nouveau dans le milieu avait ce côté excitant, ce côté d’explorer tout un monde qui m’était encore inconnu. Et puis, je venais en tant que parfait inconnu – je l’espérais du moins.

Alors que j’étais en train de glisser mon doigt sur l’écran de mon téléphone, une voix vint attirer mon attention. Mon regard cobalt se porta sur un jeune homme qui venait de faire son entrée. Je fixais son visage en partie cachée par ses boucles brunes. Il vint à me saluer à mon tour après avoir salué quelqu’un d’autre que je n’avais pas encore remarqué. Si je n’avais pas du tout fait attention à la jeune femme qui se trouvait non loin de moi, pour le coup, j’étais bien plus captivé par l’entrée de ce nouveau venu. Sans doute parce qu’il rendrait l’ambiance qui régnait ici un peu moins… bizarre. Enfin j’en avais l’espoir au regard de la façon dont il était entré. Toutefois, je ne m’étais pas attendu à ce qu’il vienne à ma rencontre premièrement. Pourtant mon visage n’exprimait pas pour autant la surprise, je me contentais de le suivre jusqu’à ce qu’il s’assoie finalement à côté de moi tout en me saluant. Mes lèvres s’étirèrent dans un fin sourire. « Bonsoir ! Oui c’est cela. Je vais m’essayer à la salsa. Cela me fait un peu bizarre de dire ça. » dis-je alors en penchant légèrement la tête. Pour le coup, je me montrai chaleureux, sympathique même. A dire vrai, c’était ainsi que j’étais. Loin d’être un archétype de froideur, bien au contraire. « Vous aussi ? Ou êtes-vous un habitué des lieux ? »

En effet, je m’étais rendu à ce créneau-là car c’était ce qui m’avait été indiqué lorsque j’avais téléphoné. Je m’étais renseigné quelque peu quand même sur le studio de danse, sur cette école qui avait quand même très bonne réputation. A dire vrai, elle m’avait fait plutôt bonne impression pour me jeter finalement à l’eau.

Baissant mon téléphone que je laissais tomber sur mes jambes croisées, je vins passer ma main gauche devant moi pour la diriger dans sa direction afin de la lui présenter. « Je m’appelle Abel. » ajoutai-je en guise de présentation, sans que mon sourire ne disparaisse de mes lèvres. Au moins, il avait détendu un peu l’atmosphère qui régnait ici.

:l:

(#) Sujet: Re: Just Dance, gonna be ok? [MICA&ABEL] Jeu 23 Mar 2023 - 15:39

Winston a quand même réussi son coup, il a réussi à me pourrir ma confiance en moi. Petit à petit avec le temps j’ai regagné confiance en moi, j’ai appris à lâcher prise -enfin je commence à apprendre- et à arrêter d’être complexé. Quand il est parti en Australie avec notre père ça a été un véritable soulagement, parce qu’à partir de ce moment-là j’ai pu être moi-même sans me sentir mal, sans être jugé. Mais même si je vais bien mieux en général, la danse reste un des domaines qui me complexe toujours beaucoup. Prendre des cours de danse c’est pour moi un moyen de prendre le taureau par les cornes, c’est une méthode un peu brusque de soigner le mal par le mal mais c’est le choix que j’ai fait il y a quelques mois.

Arrivé au studio je remarque tout de suite un nouveau qui a l’air un peu mal à l’aise, je le salue et j’adresse aussi un sourire à Marina même si je la trouve peu sympathique. Je lui demande s’il vient pour un cours d’essai parce que je ne me souviens pas de l’avoir déjà vu dans le coin. « Bonsoir ! Oui c’est cela. Je vais m’essayer à la salsa. Cela me fait un peu bizarre de dire ça. » Bizarre ? Pourquoi ça lui ferait bizarre ? Je trouve ça assez étrange comme réponse mais je ne suis pas d’une curiosité maladive. Je ne vais pas poser une question intrusive comme ça. « Vous aussi ? Ou êtes-vous un habitué des lieux ? » J’ai un petit rire gêné. Je ne suis pas nouveau, par contre je suis toujours très mauvais danseur. “Habitué j’aurais pas dit ça ahah. Je viens depuis quelques mois mais bon je suis débutant.” Je fais une toute petite pause avant de préciser. “Grand débutant” Pour ne pas dire que j’écrase toujours les pieds de mes partenaires après plusieurs semaines de cours. « Je m’appelle Abel. » Il me tend la main et je la lui serre avec un sourire franc. “Michael.” Je suis content d’avoir croisé une personne aussi enthousiaste, et je suis surtout ravi de ne pas attendre encore quelques minutes seul en compagnie de Marina. Je crois qu’elle ne m’aime pas beaucoup, sûrement parce qu’elle était ma partenaire pour le premier cours et que je lui ai écrasé le pied involontairement. Oups. “Les cours sont vraiment bien ici si ça peut vous rassurer, la professeure est excellente.” Et extrêmement patiente aussi.

@Abel Greetham :l:

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avec @Michael Ackerman

J’en avais fréquenté des studios de danse, là n’était pas le problème. Danser ne l’était pas non plus à dire vrai. Bon, je triche, c’était aussi mon métier. Mais il est vrai que l’ambiance qui régnait dans ce qui pourrait s’apparenter à une salle d’attente était quand même étrange. Bon, je ne m’attendais peut-être pas à voir plein de personnes riantes aux éclats mais à quelque chose d’un peu moins austère. Le silence en était presque gênant à dire vrai. C’est d’ailleurs pour cela que j’avais décidé de pianoter sur mon téléphone, tentant de captiver mon attention par autre chose que cette atmosphère si singulière. Pourtant l’arrivée d’un jeune homme aux boucles brunes qui vint m’aborder vint quand même à rendre les choses moins étranges. D’ailleurs, sans mal, je m’ouvrais comme à mon habitude, mes traits perdant ce côté légèrement fermé ou sérieux pour quelque chose de plus sympathique.

« Un grand débutant ? » Pour le coup, je m’interrogeai quelque peu sur ses propos. L’étonnement se lisait sur mon visage, à dire vrai, je ne comprenais pas toute la portée qui se cachait derrière ces mots. Cependant, un sourire étira quand même mes lèvres. « On a tous débuté quelque part un jour. » Voilà que je me montrais optimiste, tentant peut-être même d’être rassurant pour le coup. Le dénommé Michael m’indiqua d’ailleurs que les cours étaient vraiment bien, la professeure excellente. C’était bon signe. Même s’il m’avait indiqué qu’il était encore néophyte dans cette discipline, je prenais son avis en considération. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il était quelque peu extérieur au monde de la danse ; là où les professionnels et les experts pouvaient se montrer subjectifs par rapport à leur propre prisme artistique, les personnes nouvelles dans le milieu, se montraient bien souvent pleines de vérité. C’était rassurant pour le coup. « Cela me rassure beaucoup. D’ailleurs vous avez des partenaires attitrés ? ou cela reste assez mixte finalement ? » Il est vrai que je me figurais quelque peu la salsa comme un adage en classique. Cela se dansait classiquement – qu’elle est drôle cette répétition – à deux, avec un homme et une femme. Il est vrai que je m’étais toujours interrogé sur cela, même à trente-quatre ans. Alors oui, je comprenais que historiquement, il y avait l’idée du prince et de sa princesse, de la demoiselle et du charmant monsieur. D’ailleurs, j’avais adoré jouer ces rôles, faire vivre au public un rêve, un conte l’espace d’une soirée. Mais danser avec un homme n’était pas ce qui me rebutait, au contraire même. Est-ce lié à mon attirance marquée pour la gent masculine ? peut-être bien.

La porte qui menait au studio s’ouvrit, laissant sortir les danseurs du précédent court alors qu’une femme vint apparaître dans l’encadrement de la porte. Je lançais un regard à Michael, l’interrogeant pour savoir si c’était bien elle la fameuse professeure. Reportant mon attention sur elle, je vins à me lever, tendant une main vers ce compagnon de cours pour l’aider à se lever également. Prévenant ? Toujours. Et puis, je pense qu’il est bon de se lier avec les personnes qui partagent les mêmes centres d’intérêt que soi.

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(#) Sujet: Re: Just Dance, gonna be ok? [MICA&ABEL] Jeu 23 Mar 2023 - 21:50

@Abel Greetham :l:

« Un grand débutant ? » Je laisse échapper un petit rire. Il ne s’en doute pas comme ça en me regardant mais je suis une catastrophe ambulante. La maladresse est une chose qui me colle à la peau depuis toujours, il y a même des fois où je me demande comment j’arrive à faire des gâteaux sans faire des glaçages qui ne ressemblent à rien. Heureusement que je n’ai pas opté pour un métier manuel sinon j’aurais été le cauchemar de mes employeurs, et surtout je n’aurais certainement pas trouvé un emploi. Je suis ravi d’être architecte et pas menuisier, j’aurais été capable de me planter un clou dans la main. Je n’exagère pas, j’avais fait un stage quand je devais avoir à peine 15 ans, et quand on m’a demandé de recharger l'agrafeuse je me suis agrafé le doigt en la refermant. C’est à ce moment là que mes parents ont définitivement compris que j’étais un cas désespéré et qu’il valait mieux me pousser à une carrière où je serais moins dangereux pour moi-même et pour les autres. “Oh oui” Je n’ai pas envie de rentrer dans les détails pour ne pas passer pour un boulet mais mon sourire en dit long. « On a tous débuté quelque part un jour. » Je hoche la tête, il a raison tout se travaille mais certains naissent avec plus de talents et d’aptitudes “C’est sûr, mais la danse avec moi c’est un peu compliqué.” Pour ne pas dire “on s’est toujours moqué de moi donc j’ai peur de danser.” “Mais j’essaie d’apprendre.” J’essaie d’être optimiste et de ne pas me décourager. Je sais que je ne serais jamais un très grand danseur mais si j’arrive à être plus à l’aise je serais ravi. C’est bête mais il y a des fois où je me dis que si je me marie un jour -ce qui me semble difficile à imaginer- je ne pourrai pas me défiler cette fois, je devrais danser avec ma femme, et j’ai envie que ça soit un bon moment plutôt que quelque chose qui me met la pression. Et au-delà d’un hypothétique mariage, j’aimerais pouvoir danser un slow avec quelqu’un, partager un moment où on se regarderait les yeux dans les yeux et où je me dirais “wow j’ai tellement de chance de l’avoir dans ma vie”. J’en profite pour le rassurer sur le fait que la professeure est très bien. « Cela me rassure beaucoup. D’ailleurs vous avez des partenaires attitrés ? ou cela reste assez mixte finalement ? » Personnellement je n’ai dansé qu’avec des femmes jusqu’à maintenant, mais j’ai déjà vu deux femmes danser ensemble la dernière fois donc c’est tout à fait mixte. “Non on change à chaque cours, ça permet de ne pas s’habituer. Et c’est mixte oui.” Je fais une pause avant d’ajouter. “C’est elle qui fait les paires et elle ne choisit jamais la même personne d’une semaine à l’autre.”

La porte s’ouvre enfin au bout de quelques minutes et la professeure apparait, entourée des derniers élèves retardataires. Abel me regarde et me demande silencieusement s’il s’agit bien de la prof, ce que je lui confirme par un hochement de tête. Il m’aide à me relever et j’apprécie de voir quelqu’un d’aussi attentionné. “Bienvenue au cours d’aujourd’hui, j’espère que vous êtes en forme ! On commence par s’échauffer.” Nous nous échauffons rapidement avant qu’elle ne reprenne la parole. “Je vais faire les duos d’aujourd’hui.” Elle désigne tour à tour les paires avant de se tourner vers moi. “Michael, je te laisse guider Abel ?” Sans le vouloir elle me met la pression mais j’affiche un sourire un peu gêné avant de répondre. “Oui bien sûr !” Je n’ai rien contre Abel, au contraire, je ne suis juste pas le meilleur guide qu’il aurait pu avoir aujourd’hui. Surtout que j’imagine qu’il doit être bon danseur, et je n’ai pas envie qu’il ait une mauvaise expérience du cours à cause de moi. “Promis j’essaierais de ne pas trop te marcher sur les pieds” Je lui dis avec un petit rire gêné. Je le pense vraiment, je vais essayer mais il devrait se préparer à ce que ça arrive.

PS ::

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avec @Michael Ackerman

Au regard de cette affirmation, je ne pus m’empêcher de sourire plus largement. Manifestement, Michael assurait largement cet aspect de grand débutant. Il abordait cela avec une légèreté qui en était presque touchante je dirais. J’avais tenté un pas sur le côté en guise de réponse, une façon de lui dire ne sois pas trop dur avec toi. L’écoutant poursuivre, mes sourcils se froncent légèrement sans que mon sourire ne disparaisse, offrant au brun une expression quelque peu sceptique. Cette façon que j’avais de le regarder vint à se muer en quelque chose de différent : mes yeux se plissèrent davantage, alors que le coin de mes lèvres s’accentuait. Une idée soudaine, est-ce de l’instinct ? « Une motivation particulière pour cela ? » tentais-je alors, une interrogation à peine voilée. Ce n’était pas moqueur, bien au contraire. Mais faire quelque chose pour lequel on pouvait avoir du mal était empreint de motivations très personnelles, même intimes devrais-je dire. Le sous-entendu n’était pas loin, cela pouvait se lire à cette expression rieuse que j’affichais.

La réponse de Michael vint quand même à me rassurer d’une certaine façon. Il y avait donc de grandes chances à ce que je me retrouve à danser avec lui, du moins pour ce cours. J’appréciais l’idée pour le coup. En effet, cela voulait dire que je pouvais danser avec celui qui pourrait être finalement un visage familier dans cet océan de nouveauté. A cette pensée, je ris intérieurement. Est-ce que cela ne faisait pas trop moule qui s’attache à son rocher ? L’animal social dirait que non, mais mon pragmatisme dirait oui. Mais je pense que c’était naturel, même évident que lorsqu’on débute quelque chose de nouveau, on souhaite se retrouver entouré – même accompagné – d’une personne avec laquelle on trouve des points communs.

Entrant dans la salle après avoir aidé Michael à se relever, je me dirigeais vers la professeure afin de lui indiquer ma présence en tant que nouveauté qui était là pour le cours d’essai. Celle-ci me répondit alors avec un sourire, me laissant rejoindre le petit groupe. Naturellement, je pris place au côté de mon compagnon de cours. Mon regard alternait derrière entre les gestes effectuées pour l’échauffement, moi-même dans la glace et ceux de Michael. Oui, je tentais de me faire quelques repères, tentant de voir si ce que je faisais c’était bien ou pas. Je ne me sentais pas trop gauche pour le coup, cela allait, enfin je trouvais. Lorsque vint le moment de composer les duos, et qu’elle annonça le mien, mon sourire se fit plus grand alors que je regardais Michael qui offrait un sourire – un peu gêné ? – tout en me tournant vers lui. « Ce n’est pas : j’essairais de ne pas te marcher sur les pieds plutôt ? » tentais-je alors avec humour. Pourtant je secouais la tête tout en haussant les épaules pour lui indiquer que ce n’était pas grand-chose.

Attendant qu’il lève ses mains, je vins poser les miennes dedans. Les premières notes de musique vinrent s’élever alors. Commençant à bouger mon bassin comme lors de l’échauffement, j’attendais que Michael décide d’entamer le premier mouvement. Après tout, il était mon guide aujourd’hui. Je lui lançais d’ailleurs un regard amusé, surtout que j’étais un peu plus grand que lui, j’avais hâte de voir comment il allait se débrouiller.

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(#) Sujet: Re: Just Dance, gonna be ok? [MICA&ABEL] Mer 29 Mar 2023 - 20:08

Just dance, Abel

@Abel Greetham

J’ai un petit rire gêné quand le nouveau me demande si je suis un habitué des lieux. Ah s’il savait. Je fréquente le studio depuis un moment, la professeure dit que je fais des progrès mais je la soupçonne de vouloir être gentille avec moi. Elle est encourageante et c’est une très grande qualité pour enseigner. je crois que si j’étais tombé sur un professeur moqueur ou trop exigeant j’aurais claqué la porte dès la fin du premier cours. Je me dis qu’elle enjolive peut-être un peu la réalité mais j’ai l’impression d’être un peu moins mauvais qu’au départ. Malgré tout, je reste un grand débutant. Abel me rassure, il me dit qu’on a tous débuté quelque part, il a raison, mais certains sont plus doués que d’autres naturellement, manque de bol je fais partie de ces autres. Je lui explique que la danse et moi c’est loin d’être une histoire d’amour passionnée, mais je reste motivé pour régler ce problème-là. « Une motivation particulière pour cela ? » Je n’ai pas forcément envie de lui déballer toute ma vie et mes complexes, alors faisons simple. “J’ai envie d’être plus à l’aise.” Ce qui est vrai en plus. La professeure arrive ainsi que les autres élèves après que je lui ai expliqué un peu plus en détail le fonctionnement du cours. Elle balaie la pièce du regard pourtant c’est à moi qu’elle demande de servir de guide pour Abel dans ce cours. Ne sachant pas dire non et étant bien trop poli, j'accepte même si je suis très peu confiant. « Ce n’est pas : j'essaierais de ne pas te marcher sur les pieds plutôt ? » Bon je crois qu’il m’a bien cerné, j’ai un petit rire gêné avant de répondre. “Hum plutôt oui.” La musique démarre et dans ma tête je compte les pas. Un deux trois, un pied derrière, un deux trois quatre, un pas sur le côté. “Bon normalement ça fait comme ça.” Pour l’instant je m’en sors plutôt bien. J’enchaîne les pas de manière assez fluide mais je suis totalement crispé. Je me concentre tellement pour rester en rythme et ne pas me planter dans la chorégraphie que je n’y prends aucun plaisir. C’est un peu comme si un balai essayait dansait la salsa finalement, ça ne doit pas être beau à voir. Je dois vraiment être ridicule. Perdu dans mes pensées j’ai perdu le compte des pas et je me rends compte que je suis en retard. “Ouf ça va vite.” Je dois être un horrible guide, Abel aurait mérité un meilleur accompagnement. J’essaie de me concentrer à nouveau, de me fier à mon instinct et aux cours que j’ai déjà suivis pour rattraper le coup.

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(#) Sujet: Re: Just Dance, gonna be ok? [MICA&ABEL] Mer 29 Mar 2023 - 20:08

Le membre 'Michael Ackerman' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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Just Dance, gonna be ok?

avec @Michael Ackerman

On peut dire ce qu’on veut, il est vrai que les motivations de danser d’autrui attisaient toujours ma curiosité. Je m’étais maintes fois posé la question pour être honnête – beaucoup de fois – non pas parce que je me la posais sciemment mais parce qu’on m’avait maintes fois interrogé dessus et je ne savais jamais quoi répondre concrètement. Etrange de la part d’une personne qui s’est lancée dans pareille carrière me direz-vous, mais a contrario cela avait toujours sonné pour moi comme une évidence, comme quelque chose qui faisait partie de moi. Je pouvais dire que j’aimais la danse parce que je me sentais libre, parce que je me sentais capable de ressentir des choses nouvelles et mille fois plus fortes qu’à d’autres occasions mais c’était toujours incomplet, il manquait toujours un mot, un élément que je voulais rajouter. Cela en était même frustrant quand j’y pense. Alors quand j’entends de la part de Michael qu’il voulait être plus à l’aise, je me contente de lui sourire alors que mon regard se plisse légèrement et que le coin droit de mes lèvres se dresse dans un rictus amusé. Je n’allais pas chercher plus loin pour le coup mais… il y avait autre chose. Est-ce parce que mon instinct me faisait croire cela ? à ne pas en douter. Vous savez le fameux sixième sens… bref on y croit ou pas, mais je m’étais rarement trompé.

Me retrouvant avec le brun aux cheveux bouclés en duo pour ce premier cours, je ne peux m’empêcher de le reprendre, tentant de faire un peu d’humour pour l’aider à se détendre. Je le sentais un peu tendu, ce qui était cohérent avec la façon dont il avait eu de se qualifier précédemment. Je décidais alors de suivre la cadence, suivant ses pas. Bon, je ne suis pas habitué à ce style, même si j’arrive à recopier les pas qu’exécutaient mon partenaire sans trop de difficulté. Si je reste attentif à la musique et au rythme de celle-ci, je pouvais entrevoir une certaine dissonance entre ce que je faisais et ce qui pouvait se passer autour de nous. Mais ce n’était pas tant cela qui était perturbant, c’était plutôt de voir à quel point Michael pouvait sembler être dans un état de stress – de panique ? – face à cette danse. Enfin, c’était ce que je pouvais ressentir à cet instant. Pourtant, je ne faisais aucune réflexion, me contentant de lui sourire quand je voyais son regard croiser le mien, continuant à suivre ses pas.

Manifestement, c’était plutôt brouillon, mais à dire vrai, je trouvais que j’arrivais quand même à suivre, tentant de trouver aussi la meilleure façon de le suivre sans pour autant être un poids ou un boulet. « Respire, tu sais cela fait du bien. » tentais-je alors pour l’apaiser, cherchant son regard un instant alors que je marquais une petite pause avant de faire un petit mouvement de tête vers les autres duos. « On est là pour apprendre, tu sais, se sentir plus à l’aise. » ajoutais-je sans me démonter, gardant mon éternel sourire.

Just dance, Abel

@Abel Greetham :l:

Mon tout premier souvenir ironiquement c’était de la danse. J’étais tout petit, je devais avoir cinq ans, pas plus, c’était un soir d’été où on se promenait en famille pas loin de l’océan. Je ne pourrais pas dire quel genre de danse c’était où même le style musical mais je me souviens de danseurs aux costumes colorés qui faisaient le show. Ils avaient l’air si à l’aise, comme si la musique et eux ne faisaient plus qu’un, c’était beau à voir. J’étais resté planté devant eux, comme hypnotisé par le spectacle qui se déroulait devant moi. C’était beau, ça m’a beaucoup marqué, et pourtant cette chose qui m’avait tant émerveillé est devenue un gros complexe au fil du temps. Comme d’habitude à cause de Winston, toujours à cause de Winston.

Je commence à être habitué aux cours de danse, au fait de devoir lâcher prise pour rester concentré, mais je sais pas pourquoi, aujourd’hui je me sens tendu. Sûrement parce qu’Abel ne fait pas partie des habitués du studio et parce que la professeure m’a choisi pour le guide pendant le cours. Je sens rapidement qu’il s’en sort bien, qu’il doit avoir l’habitude de danser même s’il ne connaît pas spécifiquement la salsa. Les choses ont l’air fluide pour lui, bien plus que pour moi. Je dois avoir l’air bien crispé même si j’essaie de le cacher. J’essaie de me concentrer sur les pas mais ça ne marche pas et j’enchaîne les petites erreurs qui me font grimacer. « Respire, tu sais cela fait du bien. » Super, j’ai l’air d’être un gros coincé ou un grand stressé. “Oui oui” Je suis un peu gêné que ça se voit autant mais il a raison, là il faut que je respire un grand coup pour reprendre sur de meilleures bases. « On est là pour apprendre, tu sais, se sentir plus à l’aise. » Il désigne les autres duos et en jetant un coup d'œil rapide je me rends compte que les autres aussi sont loin d’être des experts, après tout c’est un cours pour débutants. J’esquisse un sourire avant de répondre. “Désolé, je sais oui mais j’ai pas envie d’avoir l’air nul, ou d’avoir l’air” Je suis un peu essoufflé et je dois faire une petite pause avant de terminer ma phrase. “Bête” Je pense à Iris à qui j’ai dit que je prenais des cours depuis quelque temps, je n’ai vraiment pas envie qu’elle me voit danser comme un pied un jour si l’occasion se présente. “Désolé, j’ai plus de souffle moi.” Je m’excuse beaucoup, mais être introverti et combattre ses peurs et ses complexes en les affrontant ça n’a rien de simple.

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Just Dance, gonna be ok?

avec @Michael Ackerman

S’il y avait bien une chose que je pouvais quand même remarqué, même si ce n’était pas mon style, c’était bel et bien l’état d’esprit dans lequel pouvait être un danseur. Danseur qui m’avait indiqué être débutant mais ce n’était pas tant cela qui me sautait aux yeux, c’était davantage la tension qui semblait parcourir chacun de ses membres, ce regard presque trop figé. Cela me faisait sourire, pas méchamment mais je ne pouvais pas rester de marbre face à pareille attitude. Se sentir gauche, empoté, je connaissais que trop bien. Je tentais quand même de faire quelques remarques, commentaires pour tenter de le dérider quelque peu. Je voyais comment il me répondait, comme il revenait à la chorégraphie, tentant de ne pas perdre le fils. « Bête ? » Je tiquais quelque peu en fronçant les sourcils, dans une expression grandement dubitative, alors que mes lèvres s’en étaient étirées pour lui offrir un sourire amusé. La musique vint à s’arrêter, signifiant qu’il était justement temps de faire une pause, ce qui ne semblait pas déplaire à mon partenaire. Lâchant ses mains, je vins à prendre moi-même une profonde respiration en faisant quelques mouvements de tête. J’avoue que j’avais suivi par automatisme mais j’étais loin d’avoir tout intégré, bien trop à l’affût des gestes et des pas de Michael au début puis à tenter de le détendre un peu. Me pinçant les lèvres légèrement, les repliant vers ma bouche, je me décidais finalement à lui confier quelque chose.

« Dis… Est-ce que cela te rassurerait de savoir que même les danseurs accomplis peuvent se sentir nul ou avoir l’air bête ? » je tentais le tout pour le coup. Mais ce que je voyais, c’était qu’il se mettait bien trop la pression, surtout que les enjeux n’étaient guère très grands, à moins qu’il y avait anguille sous roche… C’était fort probable aussi, mais je ne voulais pas paraître non plus trop intrusif en vérité, préférant tout de même rester presque professionnel même si je dirais que cela relevait plus de la sympathie à l’égard du brun. « Ce n’est certes pas mon premier cours de danse et pourtant j’ai l’impression de marcher sur des œufs… » Ce qui était vrai d’ailleurs, enfin pas littéralement.

Just dance, Abel

@Abel Greetham :l:

« Bête ? » Je vois que le terme le dérange ou plutôt qu’il ne comprend pas bien pourquoi je dis ça. De mon côté ça me parait évident parce que c’est comme ça que je me suis toujours senti quand je dansais. Je me sentais comme une quiche, un empoté et on ne s’est pas gêné pour me le faire remarquer. “Ouf j’avais bien besoin d’une petite pause.” Je reprends mon souffle petit à petit une fois la musique arrêtée. Danser c’est difficile, mais parler en enchaînant les pas de salsa c’est un autre niveau de difficulté pour mon cardio peut habitué. « Dis… Est-ce que cela te rassurerait de savoir que même les danseurs accomplis peuvent se sentir nul ou avoir l’air bête ? » Abel est une personne définitivement gentille. Sa confidence me fait chaud au coeur et me fait sourire. Il est rassurant et ça fait du bien d’être entouré de personnes positives dans des situations stressantes comme celle-là. « Ce n’est certes pas mon premier cours de danse et pourtant j’ai l’impression de marcher sur des œufs… » Si lui marche sur des œufs alors qu’il s’en sort bien, alors je ne sais pas ce que je devrais dire. Il a l’air à l’aise, ses mouvements sont fluides même s’il n’a pas encore tout mémorisé, j’en serais presque jaloux. “Non mais je sais que c’est débile et que c’est dans ma tête, t’as raison on est là pour apprendre.” Avec le temps j’essaie de changer de mentalité, de me dire oui je ne serais jamais un danseur hors du commun mais ce n’est pas important. Parce que j’ai jamais cherché à être le meilleur, dans les échecs peut-être à une époque mais pas dans la danse. J’ai jamais été un énorme compétiteur et plus le temps passe et plus je prends conscience que je prends du plaisir sans chercher toujours à être le meilleur. Je pense que ce qui me poussait à faire de la compétition en échecs à l’époque c’était ma volonté d’être rassuré, de me sentir valorisé, important et à la hauteur. Mais tout ça c’est futile et j’en ai rapidement eu assez de cette pression et de cette injonction à aller toujours plus haut au détriment de prendre du plaisir dans ce que je faisais. C’est ce qui m’a poussé à arrêter les compétitions et à continuer de pratiquer pour le plaisir, c’est ce qui me pousse à pâtisser en essayant de ne pas me comparer aux autres et ce qui reste mon plus grand défi c’est d’apprendre à vivre sans me soucier du regard des autres. Mais ça c’est pas gagné. Dans l’idéal j’aimerais me dire que même si certains se mettent à rire ce n’est pas grave mais les complexes ont la peau dure. “Les gens ici sont sympa, et si certains rigolent c’est pas pour se moquer.” Je jette un regard rapide aux autres danseurs dans le studio qui profitent de la pause aussi puis je reporte mon attention sur Abel. “Tu danses depuis longtemps ? Parce que je trouve que tu te débrouilles super bien.”

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Just Dance, gonna be ok?

avec @Michael Ackerman

Après mûres réflexions, peut-être que je prenais Michael plus jeune pour ce qu’il n’était en réalité. C’étaient sans doute ses petites boucles brunes qui se mouvaient au même rythme que ses pas de danse ou lorsqu’il bougeait de la tête. Non pas que je veuille le materner, mais il me semblait si crispé que l’envie de le détendre était bien là et je ne pouvais m’empêcher de réagir comme j’avais l’habitude de le faire avec mes cadets ; sans doute le fait d’être l’ainé dans une grande famille qui me conférait ce trait de personnalité. En tout cas, voir le sourire gagner les lèvres du brun me fit sourire tout autant, ravi de voir qu’il était plutôt réceptif à mes paroles. D’ailleurs la confidence était sincère, je ne me sentais pas vraiment très à l’aise dans ces mouvements qui ne me rappelaient pas grand-chose en vérité de ma propre pratique. Pourtant j’aimais bien, je découvrais des sensations nouvelles, une façon de travailler différente aussi. Le seul indicateur que j’avais pour savoir si ce n’était pas mal ce que je faisais, c’était bien de voir que la professeure ne semblait pas à avoir quelque chose à redire à notre duo. « Exactement ! Et puis, si on savait déjà tout faire, ce ne serait pas amusant ! » commentais-je avec entrain. J’avais toujours aimé apprendre et être challengé par la même occasion. « Je pense qu’il est bon de savoir rire de soi-même, accepter ses défauts et qu’on ne peut pas toujours y arriver du premier coup. Et puis, ils sont aussi les témoins de notre progression. » dis-je en regardant également toutes les personnes qui se trouvaient là. C’est vrai que je n’avais fait connaissance qu’avec Michael pour le coup mais je m’efforçais quand même à retenir tous ces visages qui m’entouraient même si je n’avais pas encore posé de prénoms sur ces derniers. Mon regard fut happé vers le brun lorsque j’entendis sa question. Un sourire un peu gêné vint gagner mes lèvres alors que je venais me gratter la tête. « Depuis un bon moment… Bon d’accord quitte à être honnête, je suis danseur de formation et de profession. Pas du tout dans ce style mais j’avais envie de m’essayer à autre chose. Donc on dira que je suis un faux débutant. » déclarais-je avec amusement. « Et danser en duo, je sais ce que c’est. Donc crois-moi, tu n'es pas le pire partenaire que j’ai eu ! » Autant rester dans la confidence et montrer à Michael qu’il n’avait pas à être aussi dépréciateur de sa personne pour le coup.

Just dance, Abel

@Abel Greetham

Bien qu’un peu infantilisantes sur les bords, les explications d’Abel ont réussi à me rassurer. J’ai pris conscience qu’une nouvelle fois j’étais peut-être en train de faire une montagne d’un rien du tout. Oui je ne serais jamais un danseur exceptionnel et il est peu probable qu’on me décrive comme “Michael celui qui a le rythme dans la peau” mais au fond on s’en fiche un peu. Je fais de mon mieux, rien n’est parfait et ce n’est pas grave. Je m’en sors bien dans d’autres domaines et on ne peut pas exceller en tous points. « Exactement ! Et puis, si on savait déjà tout faire, ce ne serait pas amusant ! » Il marque encore un point, rien n’est définitif et je ne suis pas à l’abri de progresser. “Exactement, c’est toujours bien d’apprendre.” C’est assez drôle de me dire que j’ai toujours été assez patient. En général mais aussi dans certains domaines comme les échecs ou la pâtisserie où la précipitation est l’ennemie de la réussite. Quand je suis derrière mes fourneaux ou derrière un échiquier je suis patient,je sais que je ne peux pas tout avoir tout de suite. Je sais que la réussite se construit, qu’elle prend du temps et qu’on ne peut pas devenir doué dans ces domaines en claquant des doigts. D’autant plus que ce sont des domaines où j’ai toujours eu des facilités, alors forcément pour les disciplines comme la danse où je n’ai aucun talent naturel, il me faut accepter d’être davantage patient. « Je pense qu’il est bon de savoir rire de soi-même, accepter ses défauts et qu’on ne peut pas toujours y arriver du premier coup. Et puis, ils sont aussi les témoins de notre progression. » Je hoche la tête avec un petit sourire amusé parce qu’au fond de moi je sais qu’il a raison. “Non mais tu as tout à fait raison.” Je fais une petite pause pour boire un peu dans ma gourde avant de lui demander depuis combien de temps il danse. « Depuis un bon moment… Bon d’accord quitte à être honnête, je suis danseur de formation et de profession. Pas du tout dans ce style mais j’avais envie de m’essayer à autre chose. Donc on dira que je suis un faux débutant. » Un faux débutant c’est exactement le terme qui lui convient, il est bien plus doué que moi pour mon premier cours. “Je me doutais que tu étais un danseur plus que confirmé.” Savoir que je m’entraine avec un véritable danseur pourrait me mettre la pression mais il n’a pas du tout l’air d’être dans le jugement, au contraire. Je vois donc ça plutôt comme une force, une belle opportunité plutôt qu’une source de stress. « Et danser en duo, je sais ce que c’est. Donc crois-moi, tu n'es pas le pire partenaire que j’ai eu ! » Il a l’air sincèrement gentil et ça fait chaud au coeur de se retrouver avec des personnes comme ça. Surtout quand on est assez anxieux ou complexé par quelque chose. Si j’avais croisé la route d’une personne moqueuse comme avait pu l’être mon frère je pense que j’aurais claqué la porte du studio il y a longtemps et je serais resté sur mes gâteaux. “Merci pour tes encouragements en tout cas, ça me fait chaud au coeur.” Les autres couples se remettent en place et la professeure s'apprête à relancer la musique. “On y retourne ?”

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