(#) Sujet: wild flowers, wild fire ∆ (jameson) Ven 19 Mai 2017 - 14:12
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Dernière édition par Irene Delaney le Jeu 22 Juin 2017 - 23:00, édité 1 fois
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6436 POINTS : 40
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟ Alex
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
(#) Sujet: Re: wild flowers, wild fire ∆ (jameson) Mer 24 Mai 2017 - 22:59
WILD FLOWERS, WILD FIRE Irene & Jameson - Londres, 2007
Londres, ville de contrastes que j’apprenais à aimer malgré moi. Depuis son soleil timide jusqu’à sa pluie battante ; ses citoyens pressés, discrets, tirés à quatre épingles ou bien bohèmes, bruyants et biturés ; ses grandes avenues étincelantes et ses ruelles sombres imprégnée de pisse ; ses bus aux couleurs vives et ses prouesses architecturales grisâtres. Assise sur la banquette arrière d’une Mercedes dispendieuse affrétée par le cabinet d’avocats pour lequel je travaillais depuis quatre mois, j’en prenais plein la vue. La voiture quitta les grandes allées et s’aventura dans la cour d’un hôtel particulier du quartier de Mayfair, où se tenait une réception que je ne pouvais apparemment pas manquer. Le chauffeur abandonna son poste pour m’ouvrir cérémonieusement la porte et j’eus une seconde d’hésitation, ne parvenant pas à me souvenir si j’étais censée attraper la main qu’il me tendait ou bien sortir par moi-même. Bordel à queue, comme ces conventions sociales pouvaient m’exaspérer. Et malgré tout, j’avais envie de me gifler pour ne pas avoir prêté plus attention aux leçons qu’avaient essayé de m’enseigner les différents éducateurs engagés par mes parents lorsqu’ils avaient subitement fait fortune et m’avaient arrachée à l’Irlande pour m’enchaîner à une somptueuse demeure au Canada. Il fallait croire que la gamine roturière que j’étais alors n’avait aucune envie de devenir une lady car rien ne me revint sur le sujet. « Tout va bien se passer » m’a assuré Pierce Bradford, mon supérieur hiérarchique aux airs de James Bond et compagnon assigné pour la soirée. « Ta réputation te précède et beaucoup de nos client ont hâte de rencontrer enfin notre jeune avocate prodige. Tu t’en sortiras à merveille. » Il a ajouté avec un sourire princier, comme s’il venait de lire mes craintes les plus profondes et de reconstruire mon assurance par la force de son charme. J’ai haussé un sourcil dans sa direction en me demandant si ce genre de stratagème de séduction fonctionnait sur certaines personnes, et mes lèvres ont esquissé un sourire mutin.
- Je sais.
J’ai simplement répondu, parce qu’il n’y avait rien d’autre à ajouter. Le truc, c’est que j’avais toujours sût que j’étais une excellente avocate. Les joutes verbales et l’argumentation, ça devait être inscrit dans mon capital génétique. Et comme je n’avais pas non plus froid aux yeux, j’avais rapidement décidé de m’attaquer à des cas difficiles, uniquement parce qu’ils me tenaient à cœur. C’est comme ça que je m’étais retrouvée à affronter les avocats de Winters Corps à la barre, après avoir lancé la sonnette d’alarme sur les crimes contre environnement commis par l’entreprise de mon paternel, qui était aussi l’une des plus profitables du pays. La plupart de mes collègues s’étaient moqués de mon aplomb, certains s’offusquaient plutôt de ce qu’ils considéraient comme une trahison familiale de ma part, tandis que d’autres avaient essayé de me dissuader, persuadés que j’allais couler ma carrière avant même de l’avoir vue décoller. Mais leurs remarques n’avaient pas eu plus d’effet sur moi que les vagues s’écrasant contre les falaises inébranlables de mon Irlande natale. J’avais la nature de mon côté, et pour elle c’est l’humanité toute entière et moi avec que j’aurais sacrifié sans hésiter. Et puis alors l’impensable s’était produit et j’avais gagné. A 27 ans, j’étais passée de cas social à cas d’école. J’ai été reçue par des associations internationales et des politiciens, de prestigieux cabinets m’ont ouvert leurs portes, et ça me faisait une sensation étrange à l’intérieur. Une sorte de fierté affamée qu’il me fallait absolument nourrir avec plus de victoires, plus d’attention et plus d’argent. Pour le monde, j’étais enfin devenue quelqu’un ; Maître Jameson Winters, l’avocate prodige. Une personne à part entière, et non plus le simple rejeton du richissime James Winters. C’était presque œdipien cette histoire, quand j’y repensais. A croire qu’il avait fallu que je tue virtuellement mon père en l’enfermant derrière les barreaux d’une prison afin de pouvoir m’épanouir. Car ainsi déshéritée et reniée par ma famille, je me sentais paradoxalement plus légère, comme libérée d’un lourd fardeau et prête à tracer mon propre chemin sur la route sinueuse et semée d’embuche qui menait au succès. Car c’était bien cela que je visais. J’avais la fougue arrogante de la jeunesse, une soif insatiable d’ambition couplée d’un besoin avide de reconnaissance. Avec les années, j’apprendrai qu’il s’agissait là d’une combinaison dangereuse, et d’une course vaine qui ne me mènerait que vers le vide effrayant qui commençait déjà à ronger mon âme à l'abri des regards. Mais à l’époque, mon succès récent me gonflait de confiance et d’importance, alors j’ai relevé la tête avec assurance et je suis sortie de la voiture sans l’appui de personne, parce que j’étais une femme forte et indépendante et que je me fichais bien de l’étiquette, après tout. J’ai remercié mon chauffeur puis j’ai fièrement attrapé le bras que Pierce Bradford me tendait.
Nous avons gravi les marches qui menaient jusqu’à la somptueuse bâtisse choisie pour la réception, et mon collègue se fit un plaisir de me commenter à voix basse les décorations et les invités que j’étais probablement censée reconnaître. Moi, j’étais davantage concentrée sur le fait de mettre un pied devant l’autre pour ne pas me péter les chevilles dans ces foutus talons aiguille vertigineux qui changeaient quand même pas mal de mes chaussures de randonnée. Une main dans mon dos, Pierce m’a accompagnée vers un petit groupe composé de quelques visages vaguement familiers. J’ai serré quelques mains, distribué plus de sourire que je ne m’en sentais capable et oublié le nom des autres convives au fur et à mesure qu’on me les présentait. Bon sang, il fallait vraiment que je travaille sur mes facultés sociales si je voulais parvenir à me faire un nom au sein de la haute société anglaise, bien plus élitiste que celle à laquelle je m’étais habituée au Canada. « Tiens, ne serait-ce pas Lord Coventry que j’aperçois au loin ? » s’interrogea soudain mon collègue à voix basse. « Mais oui ! » Il se répondit aussitôt, tout en adressant un sourire radieux à un vieux bonhomme quelques mètres plus loin. Puis s’est penché vers moi, et j’ai dû lutter contre l’envie de le claquer lorsqu’il laissa sa main s’attarder sur ma hanche plus longtemps que nécessaire. Ce que je pouvais haïr ce genre de contacts imposés par certains mecs qui se croyaient irrésistibles. « Tu m’excuses une minute ? J’ai quelques affaires à discuter avec lui ». Je lui aurais bien dit qu’il pouvait aussi aller se faire foutre tant qu’il y était, et que ma soirée s’en retrouverait ainsi illuminée mais la bienséance me l'interdisait.
- Va, j’ai donc répondu avec un sourire composé. Je vais voir ce qu’ils ont à proposer au bar.
Je me suis excusée auprès du reste de notre petit groupe et me suis dirigée vers le buffet un peu plus loin. J’ai pris quelques inspirations pour essayer de faire disparaître ce mélange d’anxiété et de colère qui me compressait les poumons depuis ce contact inopportun, mais ma robe de soirée Dalia MacPhee parfaitement ajustée rendait l’exercice de respiration plutôt difficile. J’ai donc décidé d’opter pour un remède autrement plus efficace et de noyer cette gêne dans un verre d’alcool. Si j’avais été à la maison, mon choix se serait naturellement porté vers un whiskey Irlandais, mais ici, j’avais une image de Lady à tenir alors je me suis rabattue sur un champagne fin et apparemment délicieux, si j’en croyais le serveur. J’ai porté la coupe à mes lèvres et aspiré quelques gorgées en essayant de ne pas trop donner l’impression de vouloir me l’enfiler cul sec, et j’ai senti la douce chaleur du breuvage me réchauffer de l’intérieur et me redonner la force qui me serait nécessaire pour survivre aux badinages de la soirée. J’allais me faire servir un deuxième verre – pour être sûre – lorsqu’une superbe jeune femme à la peau d’albâtre et aux sourcils parfaitement arqués s’approcha de moi pour se présenter d’une voix douce et ferme à la fois. En d’autres termes, celle d’une femme qui a fréquenté ce genre de lieux toute sa vie et qui mêle avec une aisance innée la grâce et l’assurance propre à son rang. Une qualité que j’admirais, et qui me manquait alors passablement. Sans perdre des yeux son but, mon interlocutrice a poursuivi son entrée en matière, et j’ai senti un demi sourire amusé étirer mes lèvres lorsque je compris sa requête.
- Et bien Lady Irene Delaney, je dirais que c’est votre jour de chance parce qu’il se trouve justement devant vous.
J’ai répondu avec malice tout en insistant légèrement plus que nécessaire sur le genre qu’elle avait choisi. Évidemment, j’étais loin de m’offenser de cette erreur. Comment l’aurais-je pu ? Je portais un nom réservé à la gente masculine et j’avais pris l’habitude d’essuyer la surprise de divers médecins, professeurs, confrères ou même clients lorsqu’ils me rencontraient pour la première fois. J’ai donc esquissé un sourire poli et tendu ma main devant moi afin qu’elle puisse la serrer.
- Jameson Winters, pour vous servir.
J’ai répondu à peine pompeusement. Puis, voyant l’air surpris que Lady Irene affichait, je me suis risquée à une pointe d’humour.
- Vous pensiez que je serais un homme, n’est-ce pas ? Ne vous inquiétez pas, c’était aussi le cas de mon père. Le pauvre bougre a été tellement déçu en me découvrant qu’il n’a même pas eu la force de chercher un autre nom que celui qu’il avait prévu de donner à son fils.
J’ai expliqué avec un petit rire, n’exagérant qu’à peine la réalité. J’espérais tout de même ne pas avoir commis un faux pas qui me vaudrait les foudres de la haute société anglaise. Ou, à défaut, que ma mystérieuse interlocutrice ne se formaliserait pas et mettrait mon manque d’étiquette sur le compte du sang Irlandais qui coulait dans mes veines. Car j’avais beau essayer de dissimuler mon accent, je ne me faisais guère d’illusion, mon parler était autrement plus chantant et foutrement moins distingué que les prestigieux invités présents à Londres ce soir. Et puis mes doutes ont rapidement fait place à ma curiosité, alors que j’étudiais à la dérobée les traits décidés de la jeune femme.
- Alors dites-moi Lady Irene, en quoi puis-je vous être utile ?
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
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(#) Sujet: Re: wild flowers, wild fire ∆ (jameson) Mer 7 Juin 2017 - 15:54
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Dernière édition par Irene Delaney le Jeu 22 Juin 2017 - 23:00, édité 1 fois
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(#) Sujet: Re: wild flowers, wild fire ∆ (jameson) Ven 16 Juin 2017 - 17:57
WILD FLOWERS, WILD FIRE Irene & Jameson - Londres, 2007
Fort heureusement pour ma réputation, Lady Irene ne sembla pas s’offusquer de ma plaisanterie somme toute passable. En effet, elle paraissait davantage importunée par sa propre mégarde et se confondit d’ailleurs en excuses, que je me suis empressée de balayer d’un revers de la main pour lui assurer que je n’étais nullement offensée par ce malentendu. Elle enchaîna ensuite, m’assurant qu’elle était plutôt ravie que Jameson Winters soit incarné par une femme, et de surcroît irlandaise. Un sourire appréciateur vint discrètement étirer le coin de ma lèvre supérieure et j’ai hoché la tête pour confirmer son observation. Ça me plaisait bien, que mon illustre anglaise ne soit pas rebutée par un sexisme intégré ou un mépris de classe envers mes origines gaéliques. Avec ses opinions bien affirmées et ses yeux qui pétillaient d’intelligence, elle était comme une bouffée de fraîcheur dans cette cérémonie où tous et toutes revêtaient le masque orgueilleux de leur propre importance. Mon impression positive ne fit que se renforcer lorsque Lady Irene m’exposa les qualités qu’elle recherchait chez un avocat et titilla ma curiosité. Alors j’ai décidé d’ignorer ce petit pincement au cœur inopportun lorsqu’elle mentionna ma fameuse dernière victoire, et je me suis concentrée sur ce qui me faisait vibrer : la perspective de m’atteler à une affaire qui avait découragée plus d’un confrère.
- Vous savez Lady Irene, je suis intimement convaincue que l'efficacité d'une avocate n'est nullement proportionnelle à son âge, mais à sa rage de convaincre. En ce sens, si je peux me le permettre, il n'est pas impossible que vous ayez trouvé votre homme en ma personne. J’ai plaisanté avec un amusement respectueux, ne pouvant pour autant résister à l'envie de rebondir à peine lourdement sur sa précédente confusion des genres. Car une défaite ne m’est ni acceptable, ni même envisageable. En revanche je crains d'être assez butée, et ce malgré ma soif d'exercer. Ainsi il est certaines affaires que je refuse de traiter ; une question disons… d’éthique personnelle.
J’ai vaguement expliqué. A un moment ou à un autre, tout avocat doit évaluer son propre compas moral et déterminer ses limites. Certains, sans scrupules, n’éprouvaient aucun problème à éviter les peines capitales à quelques sous merdes coupables des pires crimes. Une question d'honoraires juteuses, mais surtout la satisfaction de défendre l'indéfendable, et la renommée dont ils jouissaient alors par la suite. D’autres étaient un peu plus fermes sur des ces valeurs humaines, mais passablement laxistes quand il s’agissait d’intérêts financiers et autres crimes moins visibles, et considérés comme moins nuisible, pour une raison qui me semblait opaque. Moi, je tombais dans la catégorie des intransigeants idéalistes, refusant systématiquement tous les clients ayant un impact négatif sur la nature, les animaux et en dernier lieu, les humains. J’espérais donc que la mission que ma belle aristocrate souhaitait me confier ne s'opposerait pas à mes valeurs, car pour une raison que je ne m'expliquais pas, quelque chose en moi avait envie de voler à son secours. Peut-être pour prouver que j'en étais capable. Ou bien parce que je la trouvais particulièrement charmante, et que j'en avais assez de travailler avec cinquantenaires dégarnis. Je l’ai donc laissée me guider vers un coin agréable et je n’ai pas pu retenir un petit rire amusé lorsqu’elle m’avoua être elle aussi victime de ses talons hauts.
- Un choix que je ne peux qu’approuver. Ces viles accessoires de mode sont une véritable torture !
J’ai failli ajouter que je les aurais volontiers remplacés par des Doc Martens en simili cuir, histoire de rehausser un peu le caractère de ma robe et soulager la plante de mes pieds, mais je me suis souvenue in-extremis que j’étais là pour parler business et que « fan de rock un peu grossière » ne faisait pas partie de la liste des attributs que Lady Delaney souhaitait trouver chez son futur avocat. Je me suis donc installée dans un fauteuil confortable avec toute la grâce dont j’étais capable (c’est-à-dire pas énormément), et lorsque le serveur est venu nous demander ce que nous souhaiterions prendre pour nous désaltérer, j’ai enfin osé commander mon whisky. Après tout, il me semblait que les hommes à la table d'à côté s’étaient laissés aller à ce petit plaisir alors je ne voyais pas pourquoi je devrais m’en priver. J’ai laissé ma potentielle future cliente commander sa propre boisson, puis je me suis redressée sur mon siège, posant mes coudes sur mes genoux pour mieux guetter ses expressions.
- Revenons sur cette fameuse affaire, si vous le voulez bien. Je dois avouer que vous avez piqué ma curiosité tout à l’heure, et je serais ravie d’en savoir plus à ce sujet, pour essayer de comprendre ce qui a provoqué tant de frayeurs et de scepticisme chez mes chers confrères…
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(#) Sujet: Re: wild flowers, wild fire ∆ (jameson) Ven 14 Juil 2017 - 17:30
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WILD FLOWERS, WILD FIRE Irene & Jameson - Londres, 2007
Lorsque la voix de Lady Irene s’est à nouveau élevée pour m’exposer sa situation, c’était comme si le silence s’était fait autour de nous. Concentrée sur le contexte comme sur les détails qu’elle me fournissait, je n’entendais plus ni la musique lointaine de l’orchestre, ni les conversations. Je n’ai même pas remarqué le serveur lorsqu’il vint poser nos boissons sur la table, et je ne doutais pas qu’il avait dû me prendre pour la plus mal polie des ladies invitées à cette soirée. Mais je n’arrivais même pas à me sentir gênée par cet oubli, car le présent n’avait plus aucune importance. Mon corps était en Angleterre, mais mon esprit se promenait quelque part en Australie, longeant les immenses vignobles qui s’étendaient en dehors de Brisbane. Un paysage que je n’avais aucun mal à imaginer puisque je n’avais qu’à faire appel à des souvenirs que je gardais précieusement au plus profond de mon cœur. Le vent tiède sur mon visage. L’étrange odeur d’eucalyptus et de vignes mêlée à l’essence des motos. Les magnifiques couleurs vives qui défilaient à toute allure devant mes yeux, et les rangées de raisins mûrs qui s’étendaient à perte de vue. Et la chaleur du corps de Phoenix auquel je m’accrochais un peu plus fort à chaque virage, le cœur au bord des lèvres et le rire dans l'âme. Quatre années déjà me séparaient de cette aventure éphémère que nous avions comme volée au temps. Quatre années et toujours le même pincement au cœur, la même nostalgie où la douceur se mêlait à l’amertume dès que je me remémorais son sourire chaleureux et son regard dans lequel j’avais souhaité me perdre à jamais. Jaimie, c’est pas vraiment le moment ! Ça m’énervait, la facilité avec laquelle son souvenir m’ébranlait encore. Alors je me suis concentrée sur cette frustration pour le plier soigneusement et le renvoyer dans les archives de mon âme, avec tous les trucs trop émotionnels qui m’empêchaient d’être efficace et inébranlable.
J’espérais en mon fort intérieur que ma noble interlocutrice n’ait rien remarqué de mon trouble et je me suis raccrochée à ses paroles pour me tirer dans la réalité. Elle m’exposa alors le problème que lui causait un voisin dont les techniques de production intensives risquaient de dégrader la production biologique et éthique de la famille Delaney. Et l’écosystème local !, j’ai rugit intérieurement en fronçant les sourcils. Je ne pouvais bien évidemment pas en vouloir à la belle héritière et comprenait que ses préoccupations aillent d’abord à la qualité du vin familial. Ayant fréquenté la noblesse depuis mon adolescence, je connaissais assez bien ces familles anciennes pour savoir que leurs domaines représentaient le travail de leur vie ainsi que de leurs ancêtres sur des générations. Elles y étaient profondément attachées, ce qui les empêchait parfois de voir le problème de l’extérieur. Ce qui m’étonnait, en revanche, c’était de constater que mes confrères avaient fait la même erreur, et s’enfermaient allègrement dans le cadre brut des lois du patrimoine. Je devais donner raison à Lady Irene : leur calvitie leur ôtait visiblement toute imagination. J’ai pris une gorgée de mon whisky pour essayer de dissimuler le sourire amusé qui s’était affiché sur mes lèvres en réponse à sa remarque d’un humour typiquement anglais. Ma lady m’expliqua ensuite qu’elle avait essayé de régler le conflit à l’amiable, ce qui s’était soldé par un échec.
- Bien entendu.
J’ai répété, essayant de cacher la lueur d’excitation qui s’était allumée dans mon regard lorsqu’elle laissa entendre que sa famille était prête à remercier grassement l’avocat qui s’emparerait de l’affaire. J’avais connu la misère dans mon enfance, puis l’opulence pendant mon adolescence. Fraîchement déshéritée, j’étais préparée à tout perdre de nouveau. Et pour autant, j’étais résolue à me battre pour éviter que cela se produise. J’avais soif de richesse, de reconnaissance, et de victoire. Et je savais que si je gagnais ce pari pour la famille Delaney, j’aurais ces trois attributs en grande abondance. Voilà qui ne faisait que renforcer ma détermination à voler au secours de ma ténébreuse héritière anglaise. Comme si son charisme magnétique et la protection de l’environnement n’étaient pas déjà des perspectives assez alléchantes. C’est l’affaire du siècle ! Intérieurement, je jubilais. J’ai pourtant essayé de garder une expression neutre et concentrée, hochant gravement la tête tandis qu’elle me décrivait comme étant son dernier espoir.
- J’ai le regret de vous annoncer que mes confrères ont raison. J’ai dû admettre précautionneusement. Votre famille ne peut rien faire contre les pratiques douteuses de votre concurrent car il est libre d’infliger tous les traitements phytosanitaires qui lui chantent dans la limite des quotas nationaux. Et, vous le savez probablement aussi bien que moi, la réglementation à ce sujet est pour le moins laxiste « grâce » aux nombreux lobbies agricoles et à la fortune que cette industrie représente.
J’ai pris une gorgée de whisky pour lui laisser digérer l’information, guettant l’air de rien son expression déçue. C’était plus fort que moi : mon besoin viscéral de gloire me rendait un poil dramatique et ne faisait qu’accentuer mon amour du suspens. J’ai pris une inspiration et me suis renfoncée dans mon fauteuil et mes lèvres ont esquissé un sourire taquin.
- En revanche, je dois avouer être surprise par leur cruel manque d’imagination. Car si l’utilisation de ces pesticides représente un risque pour votre récolte, il en est probablement de même pour l’agriculture locale, les cours d’eaux qui longent ses vignobles et plus encore les hectares de nappes phréatiques qui s’étendent sous cette région. Auquel cas votre soucis n’est plus un simple désagrément entre deux propriétaires agricoles mais un problème majeur de santé publique. Et je peux vous assurer que personne ne pourra fermer les yeux là-dessus, j’en ferai une affaire personnelle !
J’ai affirmé avec une certaine passion, plantant mon regard dans celui de ma future cliente. Défendre la faune et la flore était le combat de ma vie. Il avait commencé bien avant mes études de droit et je le poursuivrai sans doute bien après ma retraite. La perspective de pouvoir le servir au cours de ma carrière me remplissait de joie et de fierté. J’ai marqué une petite pause le temps de fouiller dans mon sac à main et j’en ai extrait une carte de visite flambant neuve.
- Il me faudra quelques précisions sur votre concurrent. Le nom de l’entreprise à travers laquelle il commercialise ses vins, l’emplacement de ses terres, l’ancienneté de son exploitation, ses liens professionnels et financiers, pour mettre en avant de probables conflits d'intérêt. N’hésitez pas à m’envoyer tout ce que vous avez sur lui à cette adresse, je lui ai proposé en lui tendant ma carte. Je chargerai ensuite une personne de confiance sur place pour effectuer quelques prélèvements visant à mettre en évidence le danger que représente cette utilisation de pesticides pour la région. Si la situation est aussi catastrophique que vous semblez le penser, je transmettrai ces informations à quelques associations de protection de l’environnement locales. Je suis certaine qu’elles seront ravies d’avoir votre soutien financier pour entamer une procédure juridique à l’encontre de cet affreux pollueur. Je me chargerai bien évidemment de les représenter.
J’ai expliqué avec un sourire triomphal. L’idée de ce combat atypique m’énergisait. Ces étapes me paraissaient de simples formalités qui nous séparaient d’une victoire certaine. J’ai levé mon verre en direction de celui d’Irene, comme pour porter un toast à notre future collaboration par procuration sur ce projet qui nous était de toute évidence très personnel, bien que pour des raisons différentes.
- La maison Delaney, fervente défenderesse des écosystèmes où elle implante ses exploitations. Voilà une certaine aura qui ne pourra avoir que des répercussions positives sur vos productions, n’est-ce pas ?
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(#) Sujet: Re: wild flowers, wild fire ∆ (jameson) Ven 21 Juil 2017 - 17:26
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LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
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KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
(#) Sujet: Re: wild flowers, wild fire ∆ (jameson) Mar 8 Aoû 2017 - 18:15
WILD FLOWERS, WILD FIRE Irene & Jameson - Londres, 2007
« Nous serons ravis de vous mettre en avant ». Ces quelques mots ont résonné dans mon esprit comme la promesse du graal, et j’ai dû puiser dans mes talents de dissimulation pour ne pas laisser ma faim de reconnaissance s’afficher partout sur mon visage. Il ne fallait pas se leurrer : même si ma première motivation était bel et bien de défendre la nature, j’avais cette soif de réussite qui grondait en moi avec un peu plus d’intensité à chaque année qui passait. C’était peut-être une sorte de course avec la trentaine qui approchait, ou encore un besoin de me prouver que je valais quelque chose. Que mon existence sur cette terre avait un sens. Ce genre de trucs qu’on apprend normalement quand on est gosse, quand on a des parents foutus de faire en sorte que leurs mômes n’aient pas l’impression de démarrer dans la vie avec un trou dans l’âme et le cœur pareil. Mais c’était pas mon cas, et j’avais un vide vertigineux à l’intérieur que j’essayais de remplir comme je pouvais, à défaut de savoir comment le reboucher. Et je pensais qu’à travers mon métier, à la force de mon travail acharné et à la lumière des récompenses que je me voyais obtenir, j’avais trouvé la solution parfaite. C’était un leurre, évidemment. Mais à l’époque, j’étais loin de m’en douter. Pire, je ne voulais même pas l’imaginer.
- Vous ne serez pas déçue.
Je me suis contentée de répondre. La fausse modestie, c’était pas vraiment ma came. J’étais l’une des meilleures avocates du milieu, et ce malgré mon jeune âge. Un truc qui ne s’inventait pas vraiment. J’avais toujours eut une sorte de don avec les mots, mais ça ne m’aurait pas menée bien loin sans le travail acharné que j’avais fourni pendant mes études, et que j’abattais avec la même rage de vaincre et de convaincre à chaque nouveau cas que je prenais. Celui des Delaney ne ferait pas exception. J’allais explorer les moindres recoins de cette affaire et connecter les points. Et puis après, j’allais gagner ce fichu procès. Et leurs terres en Australie seraient préservées. Ces terres dont elle s’est mise à me parler avec une certaine émotion qui ne manqua pas de me surprendre. Son trouble était à peine perceptible. Une ombre sur son visage, une certaine vulnérabilité dans son regard, et une conclusion trop hâtive. J'ai cru qu'elle allait poursuivre sa pensée, mais ma douce lady a enchaîné sur un autre sujet, m’avouant n’avoir qu’un intérêt relatif pour la cause environnementale. J’aurais bien voulu lui dire qu’on avait tous une prise de conscience différente, qu’il n’était pas trop tard pour apporter plus de considération à cette planète sans laquelle nous ne pourrions exister, mais je sentais que le moment n’était pas particulièrement bien choisi car elle me parla alors de son frère et du peu d’estime qu’elle avait pour lui. J’ai suivi son regard et n’ai pu réprimer un sourire-rictus en observant George Delaney qui riait joyeusement, ignorant tout du combat de sa sœur ou encore de la place peu enviable qu'il occupait dans son cœur.
- Les hommes de haute naissance… ils sont tellement habitués à ce que tout leur tombe dans la main qu’ils ne savent pas déceler certains signes avant-coureurs d’un désastre. Vous, ma lady, vous êtes différente. En tant que femme, vous savez d’expérience que la vie est un véritable champ de bataille. Et vous savez aussi les destin qui attend ceux qui rechignent à se battre.
J’ai commenté songeusement sans détacher mes yeux du type d’une quarantaine d’année qui se pavanait en compagnie de ses acolytes. Il n’avait rien en commun avec sa sœur en dehors du nom qu’ils portaient. Leurs énergies étaient totalement différentes. Celle de George me rappelait bien trop de types sans intérêt qui n’existent qu’à travers la reconnaissance de leur nom. Irene, en revanche, elle irradiait d’une sorte de passion féroce qui semblait bouillir sous sa façade de glace. J’en avais le pressentiment tenace. Je devais d’ailleurs l’observer d’une façon fort étrange car ma lady laissa bientôt échapper un petit rire avant de se confondre en excuses. Elle me demanda ensuite si elle pouvait m’appeler Jameson et j’ai hoché la tête avec un sourire chaleureux.
- Je vous en prie Irene, faites donc. L’appellation Maître Winters me donne toujours l’impression d’être un grand père poussiéreux, ce qui ne m'est que très moyennement agréable.
J’ai répondu avec un petit rire, en me disant que l’héritière Delaney me plaisait définitivement. J’ai terminé mon whisky d’un coup sec et je me suis renfoncée confortablement dans le fauteuil. Je n’avais aucune envie de devoir le quitter pour échanger des banalités avec les glorieux autres convives de cette soirée, d’affronter leurs sourires crispés, de rire à leurs blagues assommantes, et de faire subir à mes pieds mes talons trop hauts. L’atmosphère tamisée des petits salons, la présence d’Irene et cette position assise me convenait bien mieux. Aussi j’ai décidé de relancer la discussion, et de creuser un peu sur ce qui m’avait intriguée quelques minutes plus tôt.
- Et pour répondre à votre question, il se trouve que oui, je suis déjà allée en Australie. En vérité, j’y ai même vécu quelques années. J’étais moi aussi du côté de Brisbane, et j’en garde un excellent souvenir. Les parcs nationaux sont magnifiques et j’ai trouvé la ville très agréable. J’ai badiné avec un sourire. Et vous ma lady, quels sont vos liens avec ces terres ? Vous en parlez avec la passion d’une personne qui les a foulées depuis sa plus tendre enfance, mais parallèlement, vos vignobles semblent le fruit d'un récent investissement.
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6436 POINTS : 40
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟ Alex
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
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(#) Sujet: Re: wild flowers, wild fire ∆ (jameson) Dim 17 Sep 2017 - 19:32
WILD FLOWERS, WILD FIRE Irene & Jameson - Londres, 2007
J’écoutais Irene me parler de la vie d’épouse parfaite à laquelle sa naissance la destinait, et de son impression que ses décisions ne lui appartenaient pas. Comme s’il lui était interdit de vouloir quelque chose, qu’il s’agisse d’un rêve, d'un objet ou d'une personne. Et je ne pouvais qu’hocher la tête. Je me reconnaissais tellement dans ses paroles, et la vie qu’elle menait était celle que mes parents avaient voulu m’imposer. Mais quelque chose à l’intérieur de moi s’était toujours battu férocement contre cette idée. Je n’étais pas une lady, je ne l’avais jamais été. J’étais une louve sauvage qui avait besoin d’aventures, d’indépendance et de liberté. Et je ne revêtais le costume de mouton que lorsque je devais me mêler aux autres dans ce genre de réception mondaine, pour essayer de passer inaperçue. Et dans le fond, je soupçonnais qu’Irene n’était pas si différente. C’était dans l’éclat de son regard et l’ironie avec laquelle elle s’autorisait à parler de ses pairs en ma présence. J’avais la conviction que quelque part, nous nous étions reconnues l’une dans l’autre. Deux âmes libres qui portaient le masque de la société pour ne pas agiter outre mesure ces tartuffes embourgeoisés. Mais moi, j’avais eu mon enfance dans les rues de Dublin, ma grand-mère amérindienne et Kyte, mon père d’adoption hors la loi, pour m’aider à explorer ce côté sauvage qui hurlait en moi. Je me demandais si Irene avait elle aussi eut l’occasion de le rencontrer, ou si elle se contentait de l’effleurer de la pointe des doigts dans certains moments choisis et contrôlés. Cette dernière option me semblait être la plus plausible, et ça me donna l’impression d’étouffer. Comme il me semblait angoissant d’être elle ! Comme si elle suivait ma pensée, Irene me proposa de la rejoindre dans un bar un peu plus loin et j’ai senti mes yeux pétiller d’excitation.
- J’imagine en effet que voir ces vénérables lords hoqueter au troisième verre ne peut-être que divertissant, mais je préfèrerais amplement découvrir ces pubs citadins en votre compagnie.
J’ai répondu avec un sourire malicieux. L’idée était plantée dans mon esprit, et j’attendais avec impatience l’instant où nous pourrions nous éclipser de cette réception trop coincée. J’imaginais déjà la tête déconfite de Pierce Bradford lorsqu’il découvrirait que je m’étais enfuie dans la nuit sans attendre son retour. Ça me plaisait de me dire qu’il allait se retrouver comme un con. Après les gestes et regards insistants qu’il m’avait réservés au début de la soirée, je n’avais aucune envie de me retrouver coincée dans un taxi avec lui. Peu de choses me rebutaient autant que le désir d’un homme que je ne désirais pas en retour. Et comme c’était un type d’attraction que je ne ressentais quasiment jamais, autant dire que je m’évertuais à instaurer une distance glaciale entre moi et tous les mâles en rut qui avaient le malheur de croiser mon chemin. J’ai senti un frisson d’horreur parcourir ma colonne vertébrale, mais fort heureusement ma douce Irene me changea les idées en me parlant à nouveau de l’Australie, emmenant avec elle mon esprit le long de ces côtes qui nous avaient conquises toutes les deux. J’ai senti ma gorge se serrer lorsqu’elle a évoqué avec une émotion à peine contenue ces paysages chers à son cœur. J’avais l’impression d’être sur un terrain glissant et j’avais la ferme intention de ne pas m’y aventurer. Alors je me suis encore une fois contentée d’hocher la tête avec un petit sourire compréhensif en me disant que j’aurais eu besoin de mon alcool de prédilection pour hydrater mon gosier et anesthésier mes sens.
- Quel beau voyage. Un an dans cette région, c’est parfait pour en découvrir la ville et quelques recoins de campagne.
J’ai badiné, et je voyais bien à son regard que ma lady approuvait. Elle m’a avoué être tombée amoureuse de ce pays et j’allais continuer à sourire poliment, mais ensuite elle m’a prise de court en me demandant s'il m’était déjà arrivé de savoir que je vivais le meilleur moment de ma vie tout en sachant qu’il allait s’arrêter inexorablement, et j’ai faillis m’étouffer avec la boisson qu’on venait de m’apporter. Moi qui voulais éviter la pente, je venais de glisser en plein dedans. J’ai senti un vieux regret familier me serrer les tripes.
- Oui, je crois que je vois exactement ce que vous voulez dire.
Et pendant un instant, j’ai même faillis développer. Lui avouer que j’avais laissé mon cœur en Australie, entre les mains d’un motard que j’avais rencontré sur la route. Que je n’avais passé qu’un weekend à ses côtés mais que j’avais ressenti une connexion si forte et si intense avec lui que j’en avais été totalement chamboulée. Que malgré tout je m’étais jetée corps et âme dans ces moments de rires, de tendresse et de liberté qu’on avait partagés. Et que la beauté de ces instants était si pure et si éblouissante que j’avais fini par paniquer. Que comme une lâche, je m’étais tirée. Et qu’en accrochant du regard sa silhouette restée sur le bord de la route depuis la vitre de mon bus qui s’éloignait, j’avais eu la certitude que quelque chose en moi se brisait, et que mon cœur ne pourrait plus jamais se gonfler d'un amour si beau et insouciant. Mais c’était pas professionnel. Merde, j’étais censée être l’avocate prodige qui allait sauver ses vignobles et pas une gamine éplorée, amourachée d’un bad boy qui l’avait déjà probablement oubliée ! J’ai secoué la tête pour me reprendre, et je pouvais presque visualiser la glace qui reformait un rempart protecteur autour de ce cœur décidément trop sensible. Irene a repris la parole, me confiant avec nostalgie qu’elle n’était plus certaine que quoi que ce soit l’attende en Australie si elle y retournait.
- Irene, je suis certaine que vous y retournerez un jour. La mer s’étendra toujours à perte de vue. Le soleil réchauffera encore les rues de Brisbane, et vos vignobles resplendiront sur les plaines, exactement comme dans vos souvenirs. J’ai assuré avec un mélange de douceur et de fermeté. L’avantage, quand vous tombez amoureuse d’un pays, c’est qu’il y a de fortes chances pour que vous le retrouviez intact à votre retour.
J’ai avancé méthodiquement. J’ai hésité à me commander un nouveau whisky, mais je me suis dit qu’il valait mieux que je reste maîtresse de mes pensées tant que nous étions sur ce sujet potentiellement casse gueule. J’étais tiraillée. Une partie de moi brûlait de curiosité et de savoir si Lady Irene avait vécu une aventure passionnée similaire à la mienne. Je crois même que quelque part, cette Jaimie là crevait d'envie de la partager, comme pour s’en libérer enfin. Et l’autre me hurlait de remettre une distance professionnelle et protectrice, de me retrancher derrière les barricades qui m’avaient retenue prisonnière pour me maintenir en vie ces dernières années. Mais je sentais que la raison perdait inéluctablement du terrain. Et cette perspective me terrifiait autant qu’elle m’électrisait et rallumait en moi un besoin primaire : celui d’établir une véritable connexion avec une autre âme passionnée. Comme celle d'Irene. Alors avec un sourire aux lèvres, je me suis relevée et je lui ai tendu ma main, oubliant au passage que seuls les hommes étaient censés aider leurs compagnes à se relever de ces fauteuils confortables. Au diable les conventions !
- Enfin, à moins bien sûr que votre attachement ne soit pas lié uniquement aux terres que vous avez parcouru, mais à une personne en particulier, parmi ces gens fantastiques que vous avez eu la chance de rencontrer. J’ai finalement ajouté avec un sourire de connivence. Ceci étant, j’ai comme l’impression que nous serions plus à l’aise dans l’intimité d’un pub pour parler de tout ça. Alors, qu’en dites-vous : le temps est-il venu pour nous de mettre les voiles ?
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(#) Sujet: Re: wild flowers, wild fire ∆ (jameson) Lun 23 Oct 2017 - 21:44
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Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6436 POINTS : 40
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(#) Sujet: Re: wild flowers, wild fire ∆ (jameson) Dim 29 Oct 2017 - 23:04
WILD FLOWERS, WILD FIRE Irene & Jameson - Londres, 2007
La main d’Irene était douce et délicate dans la mienne. Un sourire ravi aux lèvres, je l’ai aidée à s’extirper de son fauteuil. Elle m’a glissé quelques mots qui confirmèrent mon intuition et nous nous sommes dirigées vers le hall de réception. J’étais extatique, aussi excitée par la perspective de ce contrat en or avec la maison Delaney que par ma rencontre fortuite avec cette jeune femme au cœur peut-être aussi sauvage que le mien. J’ai enfilé mon manteau vert foncé et remercié l’hôtesse d’un sourire et d’un billet discrètement glissé dans le creux de sa main. Je terminais de le boutonner lorsqu’une voix masculine a résonné dans l’immense corridor. Sourcils froncés, je me suis retournée pour dévisager la source de ce bruit irritant et mes yeux ont glissé sur un dénommé George. Un type sans véritable intérêt, les joues rosies par l’alcool ou la colère, le regard bovin. Je me suis demandé comment il était possible que ma superbe Lady et ce détestable individu puissent partager le même ADN. Et pourtant, je n’en ai rien laissé paraître. Mes lèvres ont esquissé un sourire aimable bien que réservé, et j’ai tendu la main dans sa direction tandis qu’elle nous présentait. Mais le mufle ne daigna pas m’honorer de son attention, tant il était occupé à diriger sa hargne injuste sur sa jeune sœur. J’ai senti un tic nerveux plisser la paupière sous mon œil droit. J’aimais pas l’injustice, et j’aimais encore moins les connards abusifs. J’avais envie de le frapper pour lui apprendre à respecter sa frangine, et je crois que le plat de ma main aurait fini par s’écraser sur sa joue mollasse si Irene ne s’en était pas emparée pour m’attirer à l’extérieur, sauvant ainsi sans le savoir ma carrière et la face de George.
Une fois sur le parvis humide, j’ai inspiré l’air frais de la nuit sombre et descendu les marches vers la voiture haut de gamme qui nous attendait déjà. Le chauffeur a démarré et les rues Londoniennes ont englouti notre carrosse. A l’intérieur de l’habitacle, un silence contemplatif nous enveloppait. Un silence que je n’osais pas rompre, craignant que mon intervention fasse une irruption non désirée dans les pensées dans ma compagne. Je respectais et comprenais son besoin d’intimité pour se recomposer. Après quelques minutes, elle a finit par se tourner vers moi pour me présenter des excuses.
- Il est inutile de vous excuser. Vous n’êtes en rien responsable du comportement de votre frère.
Je ne savais que trop bien ce qu’on pouvait ressentir lorsque le mâle blanc cis hétéro CSP+ qui nous accompagnait se comportait comme un gros con à qui tout était dû. J’en aurais bien rajouté une couche, mais mes sentiments à l’égard de cette caste de petits privilégiés étaient trop fleuris pour être partagés au sein de cette voiture familiale. Alors j’ai serré les lèvres pour éviter un potentiel désastre, et Irene en a profité pour ajouter qu’elle comprendrait si je souhaitais rentrer, et que son chauffeur n’hésiterait pas à me ramener chez moi le cas échéant. J’ai froncé les sourcils et détaché ma ceinture sans la moindre hésitation.
- Voyons Irene, quelle idée ! La soirée ne fait que commencer.
J’ai répliqué avec un clin d’œil complice en me hissant hors de la voiture qui venait de s’arrêter devant un joli pub irlandais. J’en ai fait le tour par l’arrière et j’ai arrêté le chauffeur avant qu’il n’ait le temps d’ouvrir la porte de ma compagne. Bas les pattes, mec. Nous sommes des femmes fortes et indépendantes, et nous n'avons pas besoin de ton aide sur ce coup-là ! J’ai songé avec amusement en ouvrant la porte pour ma Lady. Une fois de puis, j’ai tendu la main pour l’aider à s’extirper des sièges confortables, et j’ai glissé mon bras sous le sien pour l’entraîner à l’intérieur du pub où une atmosphère chaleureuse nous enveloppa aussitôt. J’ai fermé les yeux quelques secondes, pour mieux sentir l’odeur subtile du vieux bois imprégné des relents de whisky et de bière, entendre les quelques accords de guitare acoustique et la voix mélodieuse d’un musicien installé dans un coin tamisé. Bon dieu, comme j’aimais les pubs irlandais. Et comme ils me rappelaient ce pays si cher à mon cœur et ce sang qui coulait fièrement dans mes veines. Mes yeux ont balayé la pièce du regard et j’ai repéré une petite table intime entourée de banquettes à l’air cosy, idéalement située entre le bar et la scène.
- Installez-vous ici, je vais nous chercher un petit remontant.
J’avais envie de sentir le whisky brûler ma gorge et répandre ses délicieux effluves dans mon organisme. Mais j’avais aussi envie de garder un minimum de bienséance afin de ne pas trop céder au désir de me livrer à mon intrigante compagne. J’ai donc opté pour deux Jameson, Ginger and Lime. Une boisson douce et amère, fraiche et ronde, légère et alcoolisée. Une combinaison parfaite pour cette soirée qui commençait. J’ai déposé nos boissons sur la table et j’ai ôté mon manteau pour m’installer confortablement aux côtés d’Irene.
- Sláinte! J’ai lancé en levant mon verre pour trinquer, un sourire léger sur mes lèvres. Puisse ce breuvage nous faire oublier le désagrément de ces dernières minutes ! J’ai plaisanté en exagérant mon accent irlandais pour donner plus de poids à ce dicton de bonne fortune. Mais assez parlé de votre frère. Entre nous, je suis bien plus intéressée par le mystère qui entoure vos aventures australiennes, et je rêve de savoir comment elles ont ainsi conquis votre cœur !
FRIMELDA & MODS WHITEFALLS
follow in no footsteps listen for the true guides
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(#) Sujet: Re: wild flowers, wild fire ∆ (jameson) Lun 27 Nov 2017 - 19:23
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Jameson Winters
la louve raffinée
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(#) Sujet: Re: wild flowers, wild fire ∆ (jameson) Dim 10 Déc 2017 - 17:51
WILD FLOWERS, WILD FIRE Irene & Jameson - Londres, 2007
Malgré son sourire complice, Irene sembla hésiter et je ne pouvais que comprendre ses réticences à se confier. Après tout, je n’étais encore qu’une inconnue pour elle, comme elle l’était pour moi. Et pourtant, je me sentais étrangement proche de la jolie héritière. C’était comme si nos cœurs battaient à l’unisson, prisonniers entre deux mondes : celui auquel nous étions destinées et celui auquel nous aspirions sans oser nous l’avouer. L’aristocrate a fini par me confier ce que je soupçonnais depuis le début, à savoir que c’était moins l’Australie que le charme d’un australien qui l’emplissait de cette nostalgie d’une douce amertume. Un sourire rêveur aux lèvres, je l’ai écoutée me parler de son amant et de leur projet de s’enfuir ensemble qu’elle m’évoqua avec une sorte de fierté presque rebelle. J’étais captivée par son récit, et mon cœur se serra lorsque vint l’inévitable chute : leur amour n’était pas acceptable car il aurait pu compromettre l’avenir brillant auquel Irene était destinée, et elle avait pris la décision de rentrer en Angleterre. J’ai tenté comme je le pouvais de dissimuler ma déception, consciente que ma passion pour son histoire n’était pas vraiment appropriée. Ses paroles faisaient douloureusement écho à ma propre aventure australienne, et je crois qu’inconsciemment, j’aurais voulu que les choses soient différentes pour ma belle Irene. Qu’elle brise les codes et s’enfuie avec l’élu de son cœur jusqu’à ce que l’horizon les avale. Comme si la victoire de leur romance aurait pu atténuer le désespoir qui m’envahissait chaque fois que je repensais à la façon dont j’avais saboté la mienne. Hélas, je ne m’étais pas trompée à son égard. Irene et moi étions similaires jusque dans les décisions que nos cœurs ou notre rang nous poussaient à prendre. Elle m’avoua ensuite ne plus savoir quoi faire, et avoir occupé son temps à chercher des avocates pour défendre ses vignes en attendant de trouver sa vocation. Sans trop y réfléchir, j’ai posé ma main sur la sienne pour lui apporter du réconfort à travers la petite table en bois collante qui nous accueillait.
- Vous l’avez trouvée, et je n’aurai pas de repos tant que cette situation ne sera pas réglée, vous avez ma parole. J’ai affirmé avec confiance et conviction. Alors désormais vous allez pouvoir vous concentrer à nouveau sur le plus important : découvrir ce à quoi vous aspirez réellement et réinsuffler un sens dans votre vie.
J’étais plutôt satisfaite de mon conseil. Après tout, c’était ce qui avait fonctionné pour moi ; alors j’étais persuadée que c’était ce dont ma charismatique Lady avait besoin pour se remettre. Pour l’encourager dans cette voie (et aussi parce que l’alcool commençait à réchauffer agréablement mes veines et mon cœur) j’en ai rajouté une couche :
- Irene, je ne vous connais que depuis quelques heures mais vous m’avez déjà éblouie par votre intelligence, votre indépendance, votre beauté, votre délicatesse et la force de vos convictions. Votre cœur est au bon endroit, il saura vous guider.
J’ai porté mon verre à mes lèvres et je me suis empressée de prendre une gorgée, comme pour couper le flot des paroles dégoulinantes et embarrassantes qui menaçaient de sortir de mes lèvres. J’avais l’impression étouffante d’en avoir trop dit, de ne pas avoir été assez pudique dans mes propos. Ces dernières années, ma méfiance et mes blessures m’avaient poussée à me retrancher, et mes sentiments restaient dissimulés à la vue des autres comme à la mienne. Alors maintenant que je ressentais à nouveau l’envie d’en partager des bribes avec une autre personne, je ne savais plus gérer les doses. Heureusement, Irene ne sembla pas m’en tenir rigueur car elle m’encouragea à m’ouvrir avec cette grâce si naturelle qui semblait la caractériser. Je lui ai adressé un sourire reconnaissant et un brin amusé. Un jeu à boire… l’idée me séduisait !
- J’ai eu ma dose d’expériences, mais peu d’entre elles valent vraiment la peine d’être partagées. En revanche, il y en a une qui ne cesse de s’imposer à mon esprit chaque fois que vous évoquez les sentiments complexes qui vous lient à votre aventure australienne. La région de Brisbane recèle visiblement d’étranges magiciens, car il me semble que nous ayons été charmées par le même sort.
J’ai expiré avec un mélange de nostalgie, d’humour, de joie, de honte et de désespoir. Je ne savais même pas comment il était possible d’éprouver des sentiments aussi mitigés à l’égard d’une seule et même situation. J’ai marqué une petite pause, le temps de trier les informations que je pouvais partager et celles qui devaient rester secrètes, et je me suis lancée.
- La mienne s’est déroulée à l’automne 2003, du côté de Toowoomba. Je participais à une manifestation pacifiste contre la chasse et la situation a failli tourner au vinaigre lorsque des chasseurs autochtones sont venus nous chercher des noises. J’étais sûre qu’ils allaient nous réduire en bouillie, et puis ce type a débarqué sur sa Harley comme un prince charmant sur son destrier et il s’est interposé. Je le revoyais encore se placer entre les militants et nos agresseurs, tenter une discussion avec son charisme naturel et finir par exploser la tête de leur leader sur l’asphalte jusqu’à l’arrivée des flics. Il a… euh… calmé le jeu. J’ai traduit prudemment. Mais comme les choses étaient encore un peu tendues, il m’a proposé de m’escorter jusqu’à la prochaine ville pour que je puisse prendre mon bus. C’est comme ça que je me suis retrouvée accrochée à sa taille, à avaler des kilomètres au milieu de la nature époustouflante. J’ai raconté avec un sourire rêveur. Je ressentais encore la caresse du vent sur mon visage, l’exaltation dans mon cœur, la chaleur de son corps contre le mien et les vibrations du moteur. On s’est arrêtés pour boire un verre, on s’est raconté nos vies qui commençaient, et je ne suis pas repartie. Ni dans cette ville ni dans les suivantes. On a voyagé comme ça pendant quelques jours. Il semblait ne se soucier de rien en dehors de l’instant présent, de la liberté qui nous envahissait, de la beauté des paysages et de ces instants éphémères qu’on partageait. Je me suis laissée emporter par son intensité et sa passion, c’était comme si rien d’autre n’avait plus la moindre importance. J’ai avoué, à demi-mot, et puis j’ai relevé les yeux vers Irene et mes lèvres ont esquissé un sourire résigné, le genre qu’on voit sur le visage des vieilles dames pleines de regret. Mais ce n’était qu’un rêve, rien de plus. J’ai assené avec une certaine sévérité qui devait faire office de conviction. Alors un soir, je me suis isolée pour réfléchir, et j’ai dû admettre ce que je soupçonnais déjà : à savoir que notre histoire n’irait nulle part, et que je devais y mettre un terme avant qu'elle ne nous inflige une blessure trop profonde.
Il m’avait déposée à la station, et on s’était salués d’un signe de la main. Et c'était fini. Je pensais que ce serait tout. Que ma vie continuerait sans la moindre altération, mais le souvenir de ces quelques heures qu’on avait comme volé à la providence restait gravé au fer rouge dans mon cœur. Alors j’ai éprouvé le besoin de justifier cette décision à haute voix, comme pour me conforter de son importance, de sa logique.
- J’avais un avenir tout tracé. Je venais d’être diplômée d’Harvard, et je savais que je voulais dédier ma vie à la défense des animaux et de notre écosystème. Je n’aurais jamais pu le faire en vivant d'envolées nomades, d'amour et d'eau fraiche. J’ai expliqué d’un ton détaché. Et vous Irene, qu’aviez-vous si peur de perdre pour être ainsi poussée à prendre une telle décision ?
FRIMELDA & MODS WHITEFALLS
follow in no footsteps listen for the true guides
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
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(#) Sujet: Re: wild flowers, wild fire ∆ (jameson) Sam 30 Déc 2017 - 20:08
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