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 wild flowers, wild fire ∆ (jameson)

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Message(#) Sujet: wild flowers, wild fire ∆ (jameson) wild flowers, wild fire ∆ (jameson)  EmptyVen 19 Mai 2017 - 14:12




Wild Flowers, Wild Fire
We are wild flowers The city is our field of gold We've got wild fire In our bones We're born to be electric You and me, we're painting neon under our skin It's a force you shouldn't mess with Cause you and me, we're glowing bright


La fête battait son plein au cœur de la capitale. Splendidement illuminé, l'immeuble particulier loué à l'occasion rayonnait dans la rue sombre de Mayfair où la nuit de janvier avait pris ses marques. La neige et le brouillard n'avaient pourtant rien ôté au faste du lieu ni à l'empressement des invités de s'y rendre. À l'intérieur, tout était fait pour rappeler aux invités qu'ils appartenaient à l'élite de ce pays ; les robes de créateurs des invitées rivalisaient entre elles, parant leurs corps de couleurs chatoyantes tandis que les hommes ne savaient où poser les yeux. Tout n'était que sourires, explosion de richesse et démonstration de pouvoir.

Dans un tel contexte évidemment, les Delaney de Gresham ne pouvaient pas ne pas être invités. La famille venait au complet, les parents, les enfants et les petits-enfants, comme si c'était leur mission. En tant que représentants authentiques de l'aristocratie britannique, la famille du Comte ne passait pas non plus inaperçue, au grand dam d'Irene. Oh, fut un temps, elle aurait adoré participer à cette folle soirée qui s'annonçait si excitante. Après tout, elle nageait dans ce milieu depuis son premier souffle et si le contexte aurait effrayé n'importe quel mortel ordinaire, les biens nés et les puissants s'y sentaient comme chez eux. Oui, elle aurait dansé avec de beaux garçons, tournoyé toute la nuit dans sa robe Chanel, retrouvé des amies pour leur raconter son séjour en Australie.

Elle aurait pu, mais la jeune femme n'avait pas la tête à ça. Ni le cœur. Plus jamais. Son regard sombre et vide fusilla du regard son frère lorsque celui-ci lui glissa à l'oreille qu'elle devrait cesser de faire cette tête d'enterrement. Après tout, vu la proportion de représentant de la gente masculine, elle aurait largement de quoi se trouver un mari ici et d'oublier son futile chagrin d'amour. Le ton mesquin de George n'échappa pas à Irene qui, incapable de retenir sa frustration, tourna les talons, un air de furie sur ses traits fins, et fila directement aux toilettes avant de s'autoriser à ne plus taire son désespoir. Croisant son regard dans le miroir, elle fut surprise par son propre reflet, rendant un portrait si différent de celui qu’elle avait en tête qu’elle en eut le souffle coupé. Au lieu d’y retrouver la figure habituelle de la svelte et gracieuse comtesse héritière, un sourire charmant aux lèvres et les yeux pétillants de vie, celle qu’elle voyait dans la glace ressemblait à une mauvaise imitation. Elle se tenait droite, mais maintenue par une sorte de rigidité qui lui donnait un air sévère plus que royal ; les cernes autour de ses yeux, visibles malgré le maquillage appliqué, trahissaient ses nuits trop courtes et agitées. Et enfin, son regard, vide, vidé, deux points bruns brillant juste pour verser des larmes sur un visage trop aminci par le fantôme d’une maladie vicieuse qui refusait de la laisser s’alimenter correctement. Irene avait perdu l’envie de se faire belle au quotidien, ne se parant de bijoux et de ses parures de princesses que quand elle y était obligée – et logiquement, fuyait l’examen attentif de son corps dans le miroir, trop méfiante de ce qu’elle allait y trouver. Elle avait raison.

Se laisse tomber sur un des petits canapés recouvert de velours rouge, installés prêt des lavabos, elle essuya les larmes qui perlaient à ses cils et respira plusieurs fois, histoire de se calmer. Non, elle ne voulait pas être ici. Son cœur criait pour le soleil de l’Océanie, son esprit passait en boucle les images des mains de Jonathan dans ses cheveux, de ses lèvres sur son corps ; avec un peu d’efforts elle pouvait imaginer l’intensité du soleil chauffant sa peau, l’air marin et la mer à perte de vue, les rues si animées de Brisbane et les vignes verdoyantes qui portaient maintenant la marque de sa famille.

Au lieu de ça, elle déversait sa misère dans les toilettes en marbre d’une résidence de luxe en plein Mayfair, l’âme aussi sombre que le ciel dehors. Elle maudissait janvier à Londres, la grisaille, la pluie et le froid rendant soudain insupportable cette atmosphère qu’elle aimait passionnément il y a encore deux ans ce cela. Et son cœur cassé par une fuite honteuse, un odieux chantage dont elle supportait les conséquences chaque jour sans que personne ne semble y prêter attention. Le plan de ses parents était simple : la traîner dans le maximum de soirées mondaines possibles pour lui faire retrouver sa joie de vivre et trouver un Lord ou un héritier qui saura raviver les braises de son cœur en cendres. Elle eut un rictus méprisant. Comme si la joie s’achetait artificiellement, comme si ces hommes, copies conformes les uns des autres, avaient une chance même minime de lui faire oublier l’extraordinaire ordinaire styliste rencontré à un défilé de mode.

Oh, elle aurait pu décliner. Bien que très impressionnante, cette fête aurait pu se passer de sa présence – mais c’était mal connaître Irene, qui après s’être quand même faite prier plusieurs fois, avait daigné accompagner sa famille… pour mettre à exécution une idée bien à elle, qui, elle l’espérait, lui permettrait peut être de se réconcilier avec son père qui n’avait toujours pas digéré les écarts de comportement de sa fille unique avec un simple roturier. Son escapade australienne ne lui avait pas uniquement servi à tomber amoureuse – elle avait également appris à aimer leurs terres et à prendre conscience de leur patrimoine… et des dommages que celui-ci était susceptible de subir. Et pour être honnête, elle n’aimait pas imaginer qu’en plus d’avoir abandonné un homme là-bas, elle laissait saccager ses terres car l’exploitation voisine n’avait cure de ce qui se faisait ou ne se faisait pas et inondait leurs terres et par conséquent les terres Delaney de substances chimiques qui auraient tôt fait de détruire ce pour quoi Lord Arthur avait travaillé si durement. Pour se changer les idées, Irene s’était mise en tête de trouver une solution à ce problème, leur avocat semblant incapable de prendre en charge une telle question (ce qu’elle jugeait tout à fait scandaleux et qu’elle eut tôt fait de sanctionner par un renvoi, mais ce n’était pas du goût de ses parents, visiblement). En premier lieu elle s’était servie de ces fameuses soirées pour plaider la cause des vignobles auprès des avocats qu’elle y rencontrait, mais en dépit de son nom, personne ne semblait prendre la cadette des Delaney au sérieux – et de toute façon, ils semblaient tous lui rétorquer la même chose. « On ne peut rien y faire, s’ils sont dans un cadre légal… enfin Milady vous ne devriez pas vous préoccuper de ça. Ce ne sont pas des soucis qui devraient faire tourner un esprit aussi délicat que le vôtre. Puis-je vous offrir un verre ? M’accorderiez vous une danse à la place ? Êtes vous fiancée ? Puis-je vous raccompagner ce soir ? »

Bien évidemment, ils ne s’attiraient qu’un regard noir ou dépité, en fonction de l’indécence de la proposition. Mais elle avait persévéré, bien décidée à ne pas laisser dépérir le domaine qu'elle avait contribué à créer, et à force d'insistance, elle avait entendu parler de Maître Jameson Winters, dont la réputation venait de décoller après un procès gagné au Canada... pour un litige environnemental. La Lady avait également appris que Maître Winters était à Londres en ce moment, et heureuse coïncidence, qu'il serait présent à cette même soirée. L'information s'était transformée en obsession et elle s'était résolue à jouer les princesses un soir de janvier bien avant que sa famille ne lui propose d'y aller. Irene était donc là pour rencontrer un avocat - elle n'avait rien à perdre. Si elle devait essuyer un autre refus, soit ! Il y aurait une vingtaine de spécialistes du droit ce soir au moins, elle continuerait jusqu'à trouver la perle rare.

Un peu réconfortée par ces dernières pensées, choisissant de se fixer sur son objectif plus que sur les piques de George, elle profita du bon éclairage et du grand miroir pour se refaire une beauté. Quand elle eut fixé le résultat, elle semblait déjà moins hagarde qu'à son arrivée et plus encline à laisser son esprit profiter. Sortant enfin des toilettes, elle réalisa qu'à part en demandant, elle ignorait comment trouver Winters, n'ayant même aucune idée de ce à quoi il ressemblait. Probablement un homme aux tempes grisonnantes, comme le reste. S'approchant d'un groupe de personnes, elle s'excusa pour le dérangement - mais fut reconnue avant. « Oh Lady Irene ! C'est un plaisir et un honneur de vous voir parmi nous ce soir. Nous venons de parler avec vos parents... vous êtes splendide ! Je me présente, Desmond Fitzgerald, avocat, j'ai travaillé avec votre frère. » Oh, génial, encore une punaise dans le carnet de noms de George... mais celui-ci tombait bien. Elle se retint de lever les yeux au ciel, à la place tendit sa main pour recevoir un baisemain et offrit au groupe son plus joli sourire. « Enchantée Monsieur Fitzgerald. Oui, à vrai dire, je me demandais si vous pourriez m'aider... Je suppose que vous avez déjà rencontré Maître Winters ? Je suis à la recherche de votre confrère pour lui poser une question et je suis incapable de savoir où chercher, il y a tellement de monde... » « Ah oui, bien sûr ! Je l'ai vu se diriger, je crois, vers le bar. C'est à propos de cette histoire de vignes ? » Irene acquiesça puis murmura quelques mots de remerciement avant de partir à la recherche de celui qui pourrait peut être trouver la solution miracle.

À son grand étonnement il y avait encore très peu de monde autour du bar, et aucune des personnes présentes ne correspondait au profil de l'avocat qu'elle recherchait. Un peu déçue, elle se décida finalement de demander à une jeune femme - peut être un peu plus âgée qu'elle, brune et fort belle, elle devait sûrement être l'épouse d'un notable. « Bonsoir, excusez-moi de vous déranger, je me présente Lady Irene Delaney... par hasard, savez-vous où je pourrais trouver Maître Jameson Winters ? On m'a dit qu'il serait par ici mais je ne le vois pas. »





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Dernière édition par Irene Delaney le Jeu 22 Juin 2017 - 23:00, édité 1 fois
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Jameson Winters
Jameson Winters
la louve raffinée
la louve raffinée
Présent
ÂGE : quarante-six ans.
SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi.
STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain.
MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale.
LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide.
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POSTS : 6436 POINTS : 40

TW IN RP : par mp si besoin ♡
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.
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RPs EN COURS : Christmasbin [7]Alex

I'm a survivor :
ATELIER I ↟ Robin
ATELIER II ↟ Asher
ATELIER III ↟ Eve

Flashbacks ↠Laoise [3]

Réalités alternatives ↠ Zombinson [d.z.]Witchy Robin [d.f.]

↟ ↟ ↟

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PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.

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ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.

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LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.

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GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.

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KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.



RPs EN ATTENTE : Phoenix [3]Phoenix [f.b.]Bosie me boy [d.f.]Slasher Night ↟ Robin [4] ↟ Robin & Phoenix [r.a. 2]

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AVATAR : Maggie Siff
CRÉDITS : Birdiesnow (avatar), anaëlle. (signature), loonywaltz (UB), mapartche (dessin <3 )
DC : Aisling l'effeuilleuse prude
PSEUDO : Whitefalls/Whitewolf
INSCRIT LE : 08/03/2016
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Message(#) Sujet: Re: wild flowers, wild fire ∆ (jameson) wild flowers, wild fire ∆ (jameson)  EmptyMer 24 Mai 2017 - 22:59


WILD FLOWERS, WILD FIRE
Irene & Jameson - Londres, 2007
Londres, ville de contrastes que j’apprenais à aimer malgré moi. Depuis son soleil timide jusqu’à sa pluie battante ; ses citoyens pressés, discrets, tirés à quatre épingles ou bien bohèmes, bruyants et biturés ; ses grandes avenues étincelantes et ses ruelles sombres imprégnée de pisse ; ses bus aux couleurs vives et ses prouesses architecturales grisâtres. Assise sur la banquette arrière d’une Mercedes dispendieuse affrétée par le cabinet d’avocats pour lequel je travaillais depuis quatre mois, j’en prenais plein la vue. La voiture quitta les grandes allées et s’aventura dans la cour d’un hôtel particulier du quartier de Mayfair, où se tenait une réception que je ne pouvais apparemment pas manquer. Le chauffeur abandonna son poste pour m’ouvrir cérémonieusement la porte et j’eus une seconde d’hésitation, ne parvenant pas à me souvenir si j’étais censée attraper la main qu’il me tendait ou bien sortir par moi-même. Bordel à queue, comme ces conventions sociales pouvaient m’exaspérer. Et malgré tout, j’avais envie de me gifler pour ne pas avoir prêté plus attention aux leçons qu’avaient essayé de m’enseigner les différents éducateurs engagés par mes parents lorsqu’ils avaient subitement fait fortune et m’avaient arrachée à l’Irlande pour m’enchaîner à une somptueuse demeure au Canada. Il fallait croire que la gamine roturière que j’étais alors n’avait aucune envie de devenir une lady car rien ne me revint sur le sujet. « Tout va bien se passer » m’a assuré Pierce Bradford, mon supérieur hiérarchique aux airs de James Bond et compagnon assigné pour la soirée. « Ta réputation te précède et beaucoup de nos client ont hâte de rencontrer enfin notre jeune avocate prodige. Tu t’en sortiras à merveille. » Il a ajouté avec un sourire princier, comme s’il venait de lire mes craintes les plus profondes et de reconstruire mon assurance par la force de son charme. J’ai haussé un sourcil dans sa direction en me demandant si ce genre de stratagème de séduction fonctionnait sur certaines personnes, et mes lèvres ont esquissé un sourire mutin.

- Je sais.

J’ai simplement répondu, parce qu’il n’y avait rien d’autre à ajouter. Le truc, c’est que j’avais toujours sût que j’étais une excellente avocate. Les joutes verbales et l’argumentation, ça devait être inscrit dans mon capital génétique. Et comme je n’avais pas non plus froid aux yeux, j’avais rapidement décidé de m’attaquer à des cas difficiles, uniquement parce qu’ils me tenaient à cœur. C’est comme ça que je m’étais retrouvée à affronter les avocats de Winters Corps à la barre, après avoir lancé la sonnette d’alarme sur les crimes contre environnement commis par l’entreprise de mon paternel, qui était aussi l’une des plus profitables du pays. La plupart de mes collègues s’étaient moqués de mon aplomb, certains s’offusquaient plutôt de ce qu’ils considéraient comme une trahison familiale de ma part, tandis que d’autres avaient essayé de me dissuader, persuadés que j’allais couler ma carrière avant même de l’avoir vue décoller. Mais leurs remarques n’avaient pas eu plus d’effet sur moi que les vagues s’écrasant contre les falaises inébranlables de mon Irlande natale. J’avais la nature de mon côté, et pour elle c’est l’humanité toute entière et moi avec que j’aurais sacrifié sans hésiter. Et puis alors l’impensable s’était produit et j’avais gagné. A 27 ans, j’étais passée de cas social à cas d’école. J’ai été reçue par des associations internationales et des politiciens, de prestigieux cabinets m’ont ouvert leurs portes, et ça me faisait une sensation étrange à l’intérieur. Une sorte de fierté affamée qu’il me fallait absolument nourrir avec plus de victoires, plus d’attention et plus d’argent. Pour le monde, j’étais enfin devenue quelqu’un ; Maître Jameson Winters, l’avocate prodige. Une personne à part entière, et non plus le simple rejeton du richissime James Winters. C’était presque œdipien cette histoire, quand j’y repensais. A croire qu’il avait fallu que je tue virtuellement mon père en l’enfermant derrière les barreaux d’une prison afin de pouvoir m’épanouir. Car ainsi déshéritée et reniée par ma famille, je me sentais paradoxalement plus légère, comme libérée d’un lourd fardeau et prête à tracer mon propre chemin sur la route sinueuse et semée d’embuche qui menait au succès. Car c’était bien cela que je visais. J’avais la fougue arrogante de la jeunesse, une soif insatiable d’ambition couplée d’un besoin avide de reconnaissance. Avec les années, j’apprendrai qu’il s’agissait là d’une combinaison dangereuse, et d’une course vaine qui ne me mènerait que vers le vide effrayant qui commençait déjà à ronger mon âme à l'abri des regards. Mais à l’époque, mon succès récent me gonflait de confiance et d’importance, alors j’ai relevé la tête avec assurance et je suis sortie de la voiture sans l’appui de personne, parce que j’étais une femme forte et indépendante et que je me fichais bien de l’étiquette, après tout. J’ai remercié mon chauffeur puis j’ai fièrement attrapé le bras que Pierce Bradford me tendait.  

Nous avons gravi les marches qui menaient jusqu’à la somptueuse bâtisse choisie pour la réception, et mon collègue se fit un plaisir de me commenter à voix basse les décorations et les invités que j’étais probablement censée reconnaître. Moi, j’étais davantage concentrée sur le fait de mettre un pied devant l’autre pour ne pas me péter les chevilles dans ces foutus talons aiguille vertigineux qui changeaient quand même pas mal de mes chaussures de randonnée. Une main dans mon dos, Pierce m’a accompagnée vers un petit groupe composé de quelques visages vaguement familiers. J’ai serré quelques mains, distribué plus de sourire que je ne m’en sentais capable et oublié le nom des autres convives au fur et à mesure qu’on me les présentait. Bon sang, il fallait vraiment que je travaille sur mes facultés sociales si je voulais parvenir à me faire un nom au sein de la haute société anglaise, bien plus élitiste que celle à laquelle je m’étais habituée au Canada. « Tiens, ne serait-ce pas Lord Coventry que j’aperçois au loin ? » s’interrogea soudain mon collègue à voix basse. « Mais oui ! » Il se répondit aussitôt, tout en adressant un sourire radieux à un vieux bonhomme quelques mètres plus loin. Puis s’est penché vers moi, et j’ai dû lutter contre l’envie de le claquer lorsqu’il laissa sa main s’attarder sur ma hanche plus longtemps que nécessaire. Ce que je pouvais haïr ce genre de contacts imposés par certains mecs qui se croyaient irrésistibles. « Tu m’excuses une minute ? J’ai quelques affaires à discuter avec lui ». Je lui aurais bien dit qu’il pouvait aussi aller se faire foutre tant qu’il y était, et que ma soirée s’en retrouverait ainsi illuminée mais la bienséance me l'interdisait.

- Va, j’ai donc répondu avec un sourire composé. Je vais voir ce qu’ils ont à proposer au bar.

Je me suis excusée auprès du reste de notre petit groupe et me suis dirigée vers le buffet un peu plus loin. J’ai pris quelques inspirations pour essayer de faire disparaître ce mélange d’anxiété et de colère qui me compressait les poumons depuis ce contact inopportun, mais ma robe de soirée Dalia MacPhee parfaitement ajustée rendait l’exercice de respiration plutôt difficile. J’ai donc décidé d’opter pour un remède autrement plus efficace et de noyer cette gêne dans un verre d’alcool. Si j’avais été à la maison, mon choix se serait naturellement porté vers un whiskey Irlandais, mais ici, j’avais une image de Lady à tenir alors je me suis rabattue sur un champagne fin et apparemment délicieux, si j’en croyais le serveur. J’ai porté la coupe à mes lèvres et aspiré quelques gorgées en essayant de ne pas trop donner l’impression de vouloir me l’enfiler cul sec, et j’ai senti la douce chaleur du breuvage me réchauffer de l’intérieur et me redonner la force qui me serait nécessaire pour survivre aux badinages de la soirée. J’allais me faire servir un deuxième verre – pour être sûre – lorsqu’une superbe jeune femme à la peau d’albâtre et aux sourcils parfaitement arqués s’approcha de moi pour se présenter d’une voix douce et ferme à la fois. En d’autres termes, celle d’une femme qui a fréquenté ce genre de lieux toute sa vie et qui mêle avec une aisance innée la grâce et l’assurance propre à son rang. Une qualité que j’admirais, et qui me manquait alors passablement. Sans perdre des yeux son but, mon interlocutrice a poursuivi son entrée en matière, et j’ai senti un demi sourire amusé étirer mes lèvres lorsque je compris sa requête.

- Et bien Lady Irene Delaney, je dirais que c’est votre jour de chance parce qu’il se trouve justement devant vous.

J’ai répondu avec malice tout en insistant légèrement plus que nécessaire sur le genre qu’elle avait choisi. Évidemment, j’étais loin de m’offenser de cette erreur. Comment l’aurais-je pu ? Je portais un nom réservé à la gente masculine et j’avais pris l’habitude d’essuyer la surprise de divers médecins, professeurs, confrères ou même clients lorsqu’ils me rencontraient pour la première fois. J’ai donc esquissé un sourire poli et tendu ma main devant moi afin qu’elle puisse la serrer.  

- Jameson Winters, pour vous servir.  

J’ai répondu à peine pompeusement. Puis, voyant l’air surpris que Lady Irene affichait, je me suis risquée à une pointe d’humour.

- Vous pensiez que je serais un homme, n’est-ce pas ? Ne vous inquiétez pas, c’était aussi le cas de mon père. Le pauvre bougre a été tellement déçu en me découvrant qu’il n’a même pas eu la force de chercher un autre nom que celui qu’il avait prévu de donner à son fils.

J’ai expliqué avec un petit rire, n’exagérant qu’à peine la réalité. J’espérais tout de même ne pas avoir commis un faux pas qui me vaudrait les foudres de la haute société anglaise. Ou, à défaut, que ma mystérieuse interlocutrice ne se formaliserait pas et mettrait mon manque d’étiquette sur le compte du sang Irlandais qui coulait dans mes veines. Car j’avais beau essayer de dissimuler mon accent, je ne me faisais guère d’illusion, mon parler était autrement plus chantant et foutrement moins distingué que les prestigieux invités présents à Londres ce soir. Et puis mes doutes ont rapidement fait place à ma curiosité, alors que j’étudiais à la dérobée les traits décidés de la jeune femme.  

- Alors dites-moi Lady Irene, en quoi puis-je vous être utile ?
© FRIMELDA & MODS WHITEFALLS


follow in no footsteps listen for the true guides
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.

:l::

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Message(#) Sujet: Re: wild flowers, wild fire ∆ (jameson) wild flowers, wild fire ∆ (jameson)  EmptyMer 7 Juin 2017 - 15:54




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Ce n'était ni sot ni cliché de préjuger du sexe de l'avocat. Après tout, la plupart des professionnels de renommée internationale qu'Irene connaissait se revendiquaient plutôt de sexe masculin. Triste et regrettable, mais vrai : rares se faisaient les femmes, de surcroît dans cette élite sociale. Chez les nobles, les vrais, la majorité d'entre elles étaient épouses avant tout, et leurs activités annexes quelles qu'elle soient étaient souvent omises. Malgré avoir usé les bancs de prestigieuses universités et l'obtention de diplômes convoités, une fois l'alliance au doigt, elles devaient endosser le rôle de Lady et ses obligations. Si la génération d'Irène avait tendance à bousculer ces codes, l'aristocratie anglaise ancrait ses traditions bien profondément dans les esprits de ses appartenants et il était difficile d'y échapper. De même, dans son entourage immédiat, la jeune comtesse connaissait peu de femmes de pouvoir - la faute aux types comme George sûrement, qui accaparaient toute l'attention, et préféraient ressasser les vieilles rengaines conservatrices.

Evident, donc, sa stupeur en entendant la réponse de la femme brune qui se tenait devant elle. « Et bien Lady Irene Delaney, je dirais que c’est votre jour de chance parce qu’il se trouve justement devant vous. » Elle fronça les sourcils, incertaine. Peut être avait-elle mal formulé sa question? Mais Irene n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche que son interlocutrice mit fin à tout doute possible. « Jameson Winters, pour vous servir. »

Un « Oh » surpris mais poli fut tout ce qui s'échappa finalement des lèvres de l'anglaise, tandis que par réflexe plus que consciemment elle serra la main qui lui était tendue.

« Vous pensiez que je serais un homme, n’est-ce pas ? Ne vous inquiétez pas, c’était aussi le cas de mon père. Le pauvre bougre a été tellement déçu en me découvrant qu’il n’a même pas eu la force de chercher un autre nom que celui qu’il avait prévu de donner à son fils. »

Encore une fois, Irene fronça les sourcils, puis un éclair d'illumination passa sur son visage. Ses traits se détendirent et une étincelle s'alluma dans ses yeux bruns, le constat la frappant alors avec une clarté évidente. Maître Jameson Winters était une femme. Et, dans sa tête, toute la rencontre imaginée avec un vieil homme blanc aux tempes grisonnantes et à la chevalière en homme s'évaporait. À la place, une révolution.

« Ah, good Lord ! Veuillez m'excusez, je suis vraiment confuse, je... je ne savais pas. Je veux dire, j'aurais dû savoir, mais ça paraissait tellement évident ! » À son grand soulagement cependant, Jameson ne paraissait pas vexée de cette méprise, au contraire - ce qui permit à Irene de se détendre. Elle détestait les faux pas et se méprendre sur le sexe d'une personne auprès de qui on vient chercher conseil en était un, et un beau ! « Pas que je sois déçue, au contraire ! Une femme, et irlandaise de surcroît - si je ne me trompe pas, c'est exceptionnel. Je suis très contente de vous rencontrer ! »

Irene avait bien conscience de la naïveté de ses propos, mais soudain, sans pouvoir l'expliquer, elle fut certaine d'avoir trouvé ce qu'elle cherchait. Etait-ce vraiment une coïncidence si après des dizaines de demandes, elle avait trouvé porte close chez ces mêmes individus conformes ? Si cette femme dépourvue de l'accent posh de la haute société, et pourtant auréolée d'un succès dans le domaine du droit ne pouvait pas l'aider, elle n'aurait plus qu'à s'en aller réserver un banc pour prier à la Cathédrale Saint Paul... Et, d'autre part, c'était vraiment exceptionnel. Elle sourit donc, d'autant plus soulagée que sans se départir de l'assurance tranquille dont elle irradiait, l'avocate semblait toujours vouloir connaître la raison de son empressement à la rencontrer.

« Je cherche un avocat qui ne soit ni borné ni défaitiste pour régler un litige que personne n'a voulu prendre en charge jusqu'à présent. Vous n'êtes pas sans savoir que l'éclat de votre dernière affaire a atteint nos oreilles ici. Pour être tout à fait honnête, vous êtes un peu mon dernier espoir. Mais encore une fois je ne vous imaginais pas si jeune. » Elle ne souhaitait pas offenser Jameson, mais seulement s'assurer qu'elle ne confiait pas ce cas simplement sur une bonne fortune vite établie avec une seule victoire retentissante.

La Lady désigna ensuite du regard un coin aménagé avec des fauteuils et des tables basses, pour que les invités puissent justement discuter affaires à leur convenance. Sans surprise, le coin était déjà occupé par quelques hommes, dont son propre frère, mais Irene ne leur prêtait guère attention.

« Allons nous installer avant de faire plus ample connaissance si vous le voulez bien. Les chaussures que je porte sont certes très belles mais les talons fins sont extrêmement inconfortables ! Et puis j'ai toujours préféré boire assise. »





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ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.

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CRÉDITS : Birdiesnow (avatar), anaëlle. (signature), loonywaltz (UB), mapartche (dessin <3 )
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Message(#) Sujet: Re: wild flowers, wild fire ∆ (jameson) wild flowers, wild fire ∆ (jameson)  EmptyVen 16 Juin 2017 - 17:57


WILD FLOWERS, WILD FIRE
Irene & Jameson - Londres, 2007
Fort heureusement pour ma réputation, Lady Irene ne sembla pas s’offusquer de ma plaisanterie somme toute passable. En effet, elle paraissait davantage importunée par sa propre mégarde et se confondit d’ailleurs en excuses, que je me suis empressée de balayer d’un revers de la main pour lui assurer que je n’étais nullement offensée par ce malentendu. Elle enchaîna ensuite, m’assurant qu’elle était plutôt ravie que Jameson Winters soit incarné par une femme, et de surcroît irlandaise. Un sourire appréciateur vint discrètement étirer le coin de ma lèvre supérieure et j’ai hoché la tête pour confirmer son observation. Ça me plaisait bien, que mon illustre anglaise ne soit pas rebutée par un sexisme intégré ou un mépris de classe envers mes origines gaéliques. Avec ses opinions bien affirmées et ses yeux qui pétillaient d’intelligence, elle était comme une bouffée de fraîcheur dans cette cérémonie où tous et toutes revêtaient le masque orgueilleux de leur propre importance. Mon impression positive ne fit que se renforcer lorsque Lady Irene m’exposa les qualités qu’elle recherchait chez un avocat et titilla ma curiosité. Alors j’ai décidé d’ignorer ce petit pincement au cœur inopportun lorsqu’elle mentionna ma fameuse dernière victoire, et je me suis concentrée sur ce qui me faisait vibrer : la perspective de m’atteler à une affaire qui avait découragée plus d’un confrère.

- Vous savez Lady Irene, je suis intimement convaincue que l'efficacité d'une avocate n'est nullement proportionnelle à son âge, mais à sa rage de convaincre. En ce sens, si je peux me le permettre, il n'est pas impossible que vous ayez trouvé votre homme en ma personne. J’ai plaisanté avec un amusement respectueux, ne pouvant pour autant résister à l'envie de rebondir à peine lourdement sur sa précédente confusion des genres. Car une défaite ne m’est ni acceptable, ni même envisageable. En revanche je crains d'être assez butée, et ce malgré ma soif d'exercer. Ainsi il est certaines affaires que je refuse de traiter ; une question disons… d’éthique personnelle.

J’ai vaguement expliqué. A un moment ou à un autre, tout avocat doit évaluer son propre compas moral et déterminer ses limites. Certains, sans scrupules, n’éprouvaient aucun problème à éviter les peines capitales à quelques sous merdes coupables des pires crimes. Une question d'honoraires juteuses, mais surtout la satisfaction de défendre l'indéfendable, et la renommée dont ils jouissaient alors par la suite. D’autres étaient un peu plus fermes sur des ces valeurs humaines, mais passablement laxistes quand il s’agissait d’intérêts financiers et autres crimes moins visibles, et considérés comme moins nuisible, pour une raison qui me semblait opaque. Moi, je tombais dans la catégorie des intransigeants idéalistes, refusant systématiquement tous les clients ayant un impact négatif sur la nature, les animaux et en dernier lieu, les humains. J’espérais donc que la mission que ma belle aristocrate souhaitait me confier ne s'opposerait pas à mes valeurs, car pour une raison que je ne m'expliquais pas, quelque chose en moi avait envie de voler à son secours. Peut-être pour prouver que j'en étais capable. Ou bien parce que je la trouvais particulièrement charmante, et que j'en avais assez de travailler avec cinquantenaires dégarnis. Je l’ai donc laissée me guider vers un coin agréable et je n’ai pas pu retenir un petit rire amusé lorsqu’elle m’avoua être elle aussi victime de ses talons hauts.

- Un choix que je ne peux qu’approuver. Ces viles accessoires de mode sont une véritable torture !

J’ai failli ajouter que je les aurais volontiers remplacés par des Doc Martens en simili cuir, histoire de rehausser un peu le caractère de ma robe et soulager la plante de mes pieds, mais je me suis souvenue in-extremis que j’étais là pour parler business et que « fan de rock un peu grossière » ne faisait pas partie de la liste des attributs que Lady Delaney souhaitait trouver chez son futur avocat. Je me suis donc installée dans un fauteuil confortable avec toute la grâce dont j’étais capable (c’est-à-dire pas énormément), et lorsque le serveur est venu nous demander ce que nous souhaiterions prendre pour nous désaltérer, j’ai enfin osé commander mon whisky. Après tout, il me semblait que les hommes à la table d'à côté s’étaient laissés aller à ce petit plaisir alors je ne voyais pas pourquoi je devrais m’en priver. J’ai laissé ma potentielle future cliente commander sa propre boisson, puis je me suis redressée sur mon siège, posant mes coudes sur mes genoux pour mieux guetter ses expressions.

- Revenons sur cette fameuse affaire, si vous le voulez bien. Je dois avouer que vous avez piqué ma curiosité tout à l’heure, et je serais ravie d’en savoir plus à ce sujet, pour essayer de comprendre ce qui a provoqué tant de frayeurs et de scepticisme chez mes chers confrères…
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Message(#) Sujet: Re: wild flowers, wild fire ∆ (jameson) wild flowers, wild fire ∆ (jameson)  EmptyVen 14 Juil 2017 - 17:30




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We are wild flowers The city is our field of gold We've got wild fire In our bones We're born to be electric You and me, we're painting neon under our skin It's a force you shouldn't mess with Cause you and me, we're glowing bright

Tout en se dirigeant vers les confortables fauteuils du coin de la pièce, Irene écoutait avec attention les propos de Maître Winters. Effectivement, elle avait trouvé son homme... la détermination et l'ardente fierté qu'elle lisait dans les yeux de l'Irlandaise lui apportaient un soulagement inédit, une sensation qu'elle n'avait pas connu depuis longtemps. L'impression que tout était possible, que le futur ne serait pas qu'un immense désert sous de lourds nuages noirs. Qu'il y avait une autre vie possible, de l'autre côté du miroir, et que peut-être, du bout des doigts, elle pourrait réinsuffler des couleurs dans son monde qui dépérissait. Ce n'était sûrement rien pour l'avocate, mais pour Irene, ça tenait du miracle. Quant à l'éthique personnelle évoquée par sa future et nouvelle associée, l'anglaise doutait fort qu'il s'agisse d'un souci. Elle ne lui demandait pas de défendre une famille pourrie par la cupidité, ni de couvrir des malversations diverses ; mais simplement de préserver de superbes vignes qui souffraient d'un voisinage malheureux. « "Je suis jeune, il est vrai, mais aux âmes bien nées la valeur n'attend point le nombre des années"... Est-ce votre devise ? demanda-t-elle avec un sourire bienveillant. Je ne suis pas inquiète, je pense que l'affaire que je vais vous présenter n'entrera pas en contradiction avec vos valeurs. Auquel cas je vous serai quand même reconnaissante d'avoir bien voulu m'écouter. »

Assises, la Lady laissa son invitée commander un verre de whiskey, ce qui ne manqua pas de la surprendre. « Amatrice de whisky ? C'est un choix audacieux, je n'en consomme que très peu. Mais je crois qu'un ami de la famille est à la tête d'une distillerie en Ecosse. Mais enfin vous savez, ajouta-t-elle avec un petit sourire, nous autres nobles sommes partout, et dans les productions de produits de luxe encore plus. » Elle commanda à son tour une coupe de champagne - c'était une soirée à arroser d'or et de bulles.

« Je suis ravie de vous avoir intéressée, je ne suis d'habitude pas si douée pour ménager le suspense ! L'affaire ne tient pas à grand chose. Voyez-vous, mon père a acheté des vignes en Australie, au sud de Brisbane. Un grand vignoble, que nous entendons exploiter avec le plus grand soin possible, et ainsi faire mentir les vilaines langues qui disent que les Anglais ne savent pas produire du vin. Malheureusement, nous avons un concurrent dans la région, dont les vignes jouxtent les nôtres. Inutile de m'étaler, mais sachez que la compétition ne nous effraie pas, au contraire. Ce qui nous gêne, c'est que ce nouveau voisin utilise sans restriction des pesticides nuisibles, qui par conséquent risquent de dégrader la qualité de nos raisins d'une manière très grave. Le principe même de notre agriculture bio et éthique s'en trouve menacé, et donc toute notre exploitation. Nous avons beaucoup investi dans cette nouvelle activité et voir tout partir en fumée... quoiqu'il en soit, nous ne pouvons apparemment rien faire parce-qu'il n'enfreint pas la loi. Les parcelles sont les siennes, mais la contagion... c'est un réel risque. » Elle but une gorgée, maintenant plongée dans son histoire. Irene avait souvent employé des termes plus techniques pour décrire son problème, mais elle n'avait pas envie de jouer son rôle d'héritière auprès de Jameson. Elle la respectait déjà, elle voulait jouer franc jeu.

« Notre avocat n'a pas su quoi faire, et vos confrères non plus. Je ne sais pas si c'est dû à leur calvitie ou à leur confort, mais personne ne veut prendre de risque. Pourtant, nous avons de quoi payer des honoraires très élevés, et soutenir une procédure qui durerait plusieurs années. Tout ce que nous voulons, c'est trouver une solution. Empêcher notre voisin de nuire, qu'il garde son vin aux OGM pour lui. Nous avons évidemment essayé de régler l'affaire à l'amiable mais ça n'a pas fonctionné, bien entendu. »

Irene rencontra le regard clair de Jameson, concentré - sans aucun doute, son interlocutrice était d'une très grande beauté. « Vous êtes un peu mon dernier espoir. Je crains que le reste des Delaney n'ait abandonné le combat. J'aimerais, si vous le pouvez, que vous vous intéressiez à cette affaire, Maître Winters. J'aimerais vous engager. Vos honoraires seront les miens, et si vous trouvez... Je ne peux vous décrire la reconnaissance que nous éprouverons pour vous. À vie, probablement. »

Ce n'était pas peu dire. Comme beaucoup d'aristocrates, de vieilles familles, les Delaney tenaient à leurs possessions comme à la prunelle de leurs yeux. Le château familial, bien sûr, à Gresham, mais aussi les vignes, les champs et les terres, les entreprises... Tout devait être parfait, et marcher de la manière dont Lord Arthur l'entendait. Même si c'était pour les vendre ensuite, la famille prenait soin du patrimoine, qui se transmettait par ailleurs de génération en génération. Et Irene, qui n'était pourtant pas la principale héritière, ne dérogeait pas à la règle. Si c'était sa porte de sortie, soit, elle sauverait ces vignes.

Enfin, pourvu que le défi soit relevé par Jameson.


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Jameson Winters
Jameson Winters
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ÂGE : quarante-six ans.
SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi.
STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain.
MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale.
LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide.
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Message(#) Sujet: Re: wild flowers, wild fire ∆ (jameson) wild flowers, wild fire ∆ (jameson)  EmptyLun 17 Juil 2017 - 2:39


WILD FLOWERS, WILD FIRE
Irene & Jameson - Londres, 2007
Lorsque la voix de Lady Irene s’est à nouveau élevée pour m’exposer sa situation, c’était comme si le silence s’était fait autour de nous. Concentrée sur le contexte comme sur les détails qu’elle me fournissait, je n’entendais plus ni la musique lointaine de l’orchestre, ni les conversations. Je n’ai même pas remarqué le serveur lorsqu’il vint poser nos boissons sur la table, et je ne doutais pas qu’il avait dû me prendre pour la plus mal polie des ladies invitées à cette soirée. Mais je n’arrivais même pas à me sentir gênée par cet oubli, car le présent n’avait plus aucune importance. Mon corps était en Angleterre, mais mon esprit se promenait quelque part en Australie, longeant les immenses vignobles qui s’étendaient en dehors de Brisbane. Un paysage que je n’avais aucun mal à imaginer puisque je n’avais qu’à faire appel à des souvenirs que je gardais précieusement au plus profond de mon cœur. Le vent tiède sur mon visage. L’étrange odeur d’eucalyptus et de vignes mêlée à l’essence des motos. Les magnifiques couleurs vives qui défilaient à toute allure devant mes yeux, et les rangées de raisins mûrs qui s’étendaient à perte de vue. Et la chaleur du corps de Phoenix auquel je m’accrochais un peu plus fort à chaque virage, le cœur au bord des lèvres et le rire dans l'âme. Quatre années déjà me séparaient de cette aventure éphémère que nous avions comme volée au temps. Quatre années et toujours le même pincement au cœur, la même nostalgie où la douceur se mêlait à l’amertume dès que je me remémorais son sourire chaleureux et son regard dans lequel j’avais souhaité me perdre à jamais. Jaimie, c’est pas vraiment le moment ! Ça m’énervait, la facilité avec laquelle son souvenir m’ébranlait encore. Alors je me suis concentrée sur cette frustration pour le plier soigneusement et le renvoyer dans les archives de mon âme, avec tous les trucs trop émotionnels qui m’empêchaient d’être efficace et inébranlable.

J’espérais en mon fort intérieur que ma noble interlocutrice n’ait rien remarqué de mon trouble et je me suis raccrochée à ses paroles pour me tirer dans la réalité. Elle m’exposa alors le problème que lui causait un voisin dont les techniques de production intensives risquaient de dégrader la production biologique et éthique de la famille Delaney. Et l’écosystème local !, j’ai rugit intérieurement en fronçant les sourcils. Je ne pouvais bien évidemment pas en vouloir à la belle héritière et comprenait que ses préoccupations aillent d’abord à la qualité du vin familial. Ayant fréquenté la noblesse depuis mon adolescence, je connaissais assez bien ces familles anciennes pour savoir que leurs domaines représentaient le travail de leur vie ainsi que de leurs ancêtres sur des générations. Elles y étaient profondément attachées, ce qui les empêchait parfois de voir le problème de l’extérieur. Ce qui m’étonnait, en revanche, c’était de constater que mes confrères avaient fait la même erreur, et s’enfermaient allègrement dans le cadre brut des lois du patrimoine. Je devais donner raison à Lady Irene : leur calvitie leur ôtait visiblement toute imagination. J’ai pris une gorgée de mon whisky pour essayer de dissimuler le sourire amusé qui s’était affiché sur mes lèvres en réponse à sa remarque d’un humour typiquement anglais. Ma lady m’expliqua ensuite qu’elle avait essayé de régler le conflit à l’amiable, ce qui s’était soldé par un échec.

- Bien entendu.

J’ai répété, essayant de cacher la lueur d’excitation qui s’était allumée dans mon regard lorsqu’elle laissa entendre que sa famille était prête à remercier grassement l’avocat qui s’emparerait de l’affaire. J’avais connu la misère dans mon enfance, puis l’opulence pendant mon adolescence. Fraîchement déshéritée, j’étais préparée à tout perdre de nouveau. Et pour autant, j’étais résolue à me battre pour éviter que cela se produise. J’avais soif de richesse, de reconnaissance, et de victoire. Et je savais que si je gagnais ce pari pour la famille Delaney, j’aurais ces trois attributs en grande abondance. Voilà qui ne faisait que renforcer ma détermination à voler au secours de ma ténébreuse héritière anglaise. Comme si son charisme magnétique et la protection de l’environnement n’étaient pas déjà des perspectives assez alléchantes. C’est l’affaire du siècle ! Intérieurement, je jubilais. J’ai pourtant essayé de garder une expression neutre et concentrée, hochant gravement la tête tandis qu’elle me décrivait comme étant son dernier espoir.  

- J’ai le regret de vous annoncer que mes confrères ont raison. J’ai dû admettre précautionneusement. Votre famille ne peut rien faire contre les pratiques douteuses de votre concurrent car il est libre d’infliger tous les traitements phytosanitaires qui lui chantent dans la limite des quotas nationaux. Et, vous le savez probablement aussi bien que moi, la réglementation à ce sujet est pour le moins laxiste « grâce » aux nombreux lobbies agricoles et à la fortune que cette industrie représente.

J’ai pris une gorgée de whisky pour lui laisser digérer l’information, guettant l’air de rien son expression déçue. C’était plus fort que moi : mon besoin viscéral de gloire me rendait un poil dramatique et ne faisait qu’accentuer mon amour du suspens. J’ai pris une inspiration et me suis renfoncée dans mon fauteuil et mes lèvres ont esquissé un sourire taquin.    

- En revanche, je dois avouer être surprise par leur cruel manque d’imagination. Car si l’utilisation de ces pesticides représente un risque pour votre récolte, il en est probablement de même pour l’agriculture locale, les cours d’eaux qui longent ses vignobles et plus encore les hectares de nappes phréatiques qui s’étendent sous cette région. Auquel cas votre soucis n’est plus un simple désagrément entre deux propriétaires agricoles mais un problème majeur de santé publique. Et je peux vous assurer que personne ne pourra fermer les yeux là-dessus, j’en ferai une affaire personnelle !  

J’ai affirmé avec une certaine passion, plantant mon regard dans celui de ma future cliente. Défendre la faune et la flore était le combat de ma vie. Il avait commencé bien avant mes études de droit et je le poursuivrai sans doute bien après ma retraite. La perspective de pouvoir le servir au cours de ma carrière me remplissait de joie et de fierté. J’ai marqué une petite pause le temps de fouiller dans mon sac à main et j’en ai extrait une carte de visite flambant neuve.

- Il me faudra quelques précisions sur votre concurrent. Le nom de l’entreprise à travers laquelle il commercialise ses vins, l’emplacement de ses terres, l’ancienneté de son exploitation, ses liens professionnels et financiers, pour mettre en avant de probables conflits d'intérêt. N’hésitez pas à m’envoyer tout ce que vous avez sur lui à cette adresse, je lui ai proposé en lui tendant ma carte. Je chargerai ensuite une personne de confiance sur place pour effectuer quelques prélèvements visant à mettre en évidence le danger que représente cette utilisation de pesticides pour la région. Si la situation est aussi catastrophique que vous semblez le penser, je transmettrai ces informations à quelques associations de protection de l’environnement locales. Je suis certaine qu’elles seront ravies d’avoir votre soutien financier pour entamer une procédure juridique à l’encontre de cet affreux pollueur. Je me chargerai bien évidemment de les représenter.

J’ai expliqué avec un sourire triomphal. L’idée de ce combat atypique m’énergisait. Ces étapes me paraissaient de simples formalités qui nous séparaient d’une victoire certaine. J’ai levé mon verre en direction de celui d’Irene, comme pour porter un toast à notre future collaboration par procuration sur ce projet qui nous était de toute évidence très personnel, bien que pour des raisons différentes.

- La maison Delaney, fervente défenderesse des écosystèmes où elle implante ses exploitations. Voilà une certaine aura qui ne pourra avoir que des répercussions positives sur vos productions, n’est-ce pas ?      
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Message(#) Sujet: Re: wild flowers, wild fire ∆ (jameson) wild flowers, wild fire ∆ (jameson)  EmptyVen 21 Juil 2017 - 17:26




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Au fur et à mesure qu'elle déroulait son récit, Irene lisait une claire compréhension de l'affaire dans les yeux de Jameson, et une lueur qui s'agitait comme la lumière d'un phare dans la nuit noire pour lui signaler que les défis ne l'effrayaient pas. Mais la déception fut cruelle, soudain, lorsqu'entre deux gorgées de whisky, sa nouvelle associée prodige lui confirma ses craintes. Irene fronça les sourcils, désireuse de ne pas montrer l'étendue de sa désillusion. Ainsi, c'était tout ? Parce-qu'il respectait les quotas nationaux, leur criminel de voisin allait s'en tirer comme ça ? La Lady ouvrit la bouche pour protester, comme si le caprice d'une aristocrate pouvait soudainement faire marcher le monde à sa guise, mais elle fut devancée par l'avocate... et tout de suite, l'ascenseur émotionnel se remit en marche, le sourire de l'anglaise répondant à la fougue de Jameson.

Elle s'empara délicatement de la carte que l'avocate lui tendait, et la parcourut des yeux. Jameson Winters, décidément, elle n'oublierait pas ce nom. Puis, elle la rangea dans son portefeuille. « Je n'y manquerai pas, je ferai envoyer toutes ces informations dès demain. Et bien sûr, je suis prête - enfin, ma famille le sera également, à mettre tous les moyens à disposition pour empêcher ces personnes de nuire. Maître Winters, je ne sais comment vous remercier. C'est un toast en votre honneur qu'il faut porter ! » répondit-elle en buvant une gorgée de champagne.

Défenderesse des écosystèmes ? C'était joliment dit pour une simple affaire de préservation du goût et de qualité, mais Irene imaginait qu'il pouvait effectivement y avoir une certaine noblesse à défendre l'environnement. Comme beaucoup de ses pairs et de gens plus ordinaires, elle prétendait se soucier de l'environnement mais n'en faisait pas, concrètement, grand chose. L'argent faisait des merveilles, et passer au-delà des taxes à l'environnement et autres contraintes financières était facile. Les Delaney possédaient une serre et un grand potager dans leur domaine de Gresham, ce qui leur donnait plutôt l'impression de faire partie de ces aristocrates tournés vers la modernité et la tendance "saine", mais c'était une goutte d'eau dans un océan. Les fortunes amassées au fil des siècles servaient plutôt de carburant aux industries hôtelières, financières ou textiles qu'à véritablement préserver leur écosystème. Et pourtant...

« Oui, certainement. Ce sera un joli coup de pub, surtout pour une nouvelle exploitation. Tout est à faire, et construire notre image est important. Grâce à vous, ni notre nom ni nos projets ne seront entachés. Par ailleurs, si vos plaidoiries sont aussi passionnées que le discours que vous venez de faire, nous serons ravis de vous mettre en avant. Mais ce sera avant tout une petite production, d'abord destinée à l'Australie et à l'Angleterre. Êtes-vous déjà allée là-bas ? C'est un endroit superbe. J'en reviens à peine et je... Elle s'interrompit une seconde, ne souhaitant pas ouvrir cette boîte de Pandore qu'elle avait eu tant de mal à refermer un peu plus tôt dans la soirée. J'y tiens beaucoup », conclut-elle simplement. « Mais je dois vous avouer que je ne suis pas une grande défenderesse de ce genre de causes, pour être honnête. Il a fallu ce souci pour que je m'y intéresse, et encore, le cas me revient parce-que mes parents, et mon frère plus encore, se désintéressent un peu de ces considérations. Ils veulent juste récupérer des vignes impeccables. »

En tournant la tête, elle aperçut justement George, un verre à la main, qui riait aux éclats avec ces gens auxquels Irene avait parlé avant de trouver Jameson. Des notables qui ne reconnaissaient que leurs pairs à leur démarche masculine et leur rire viril, leurs montres ostentatoires et l'abus de titres de noblesse. Irene secoua la tête. « Mon frère est un idiot. On pourrait penser qu'à quarante ans il aurait un peu de plomb dans la tête, mais tout ce qui l'intéresse, c'est de faire fortune. Je n'y connais rien en vin mais j'espère qu'un jour, ces exploitations me reviendront. Il n'a même pas pris la peine de chercher correctement une solution à ce souci de voisin polluant alors que l'achat du domaine, et le reste, nous a coûté une fortune. C'est désolant. »

La Lady trouva en face d'elle des yeux bleus interrogateur, et eut un petit rire d'excuses. « Excusez-moi, Jameson, je ne sais pas pourquoi je vous dis cela, je ne souhaite pas vous ennuyer. Vous permettez que je vous appelle comme ça ? Si nous devons êtres associées j'aimerais autant vous appeler par votre prénom - sauf si ce n'est pas assez professionnel à votre goût. Mais vous ne m'avez pas l'air bien plus vieille que moi et vous donner du Maître reviendrait à vous placer dans la même case que les autres avocats à qui j'ai eu affaire jusqu'à présent, et cela me déplairait. »

Irene espérait que s'être laissée aller aux confidences ne lui seraient pas préjudiciables. Quoique, pour une fois, ça n'était pas déplaisant de se laisser aller alors même qu'elle se trouvait au milieu du gratin de la ville. Cette seconde de liberté avait même... comme un petit goût australien.

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PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.
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ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.

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LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.

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PSEUDO : Whitefalls/Whitewolf
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Message(#) Sujet: Re: wild flowers, wild fire ∆ (jameson) wild flowers, wild fire ∆ (jameson)  EmptyMar 8 Aoû 2017 - 18:15


WILD FLOWERS, WILD FIRE
Irene & Jameson - Londres, 2007
« Nous serons ravis de vous mettre en avant ». Ces quelques mots ont résonné dans mon esprit comme la promesse du graal, et j’ai dû puiser dans mes talents de dissimulation pour ne pas laisser ma faim de reconnaissance s’afficher partout sur mon visage. Il ne fallait pas se leurrer : même si ma première motivation était bel et bien de défendre la nature, j’avais cette soif de réussite qui grondait en moi avec un peu plus d’intensité à chaque année qui passait. C’était peut-être une sorte de course avec la trentaine qui approchait, ou encore un besoin de me prouver que je valais quelque chose. Que mon existence sur cette terre avait un sens. Ce genre de trucs qu’on apprend normalement quand on est gosse, quand on a des parents foutus de faire en sorte que leurs mômes n’aient pas l’impression de démarrer dans la vie avec un trou dans l’âme et le cœur pareil. Mais c’était pas mon cas, et j’avais un vide vertigineux à l’intérieur que j’essayais de remplir comme je pouvais, à défaut de savoir comment le reboucher. Et je pensais qu’à travers mon métier, à la force de mon travail acharné et à la lumière des récompenses que je me voyais obtenir, j’avais trouvé la solution parfaite. C’était un leurre, évidemment. Mais à l’époque, j’étais loin de m’en douter. Pire, je ne voulais même pas l’imaginer.

- Vous ne serez pas déçue.

Je me suis contentée de répondre. La fausse modestie, c’était pas vraiment ma came. J’étais l’une des meilleures avocates du milieu, et ce malgré mon jeune âge. Un truc qui ne s’inventait pas vraiment. J’avais toujours eut une sorte de don avec les mots, mais ça ne m’aurait pas menée bien loin sans le travail acharné que j’avais fourni pendant mes études, et que j’abattais avec la même rage de vaincre et de convaincre à chaque nouveau cas que je prenais. Celui des Delaney ne ferait pas exception. J’allais explorer les moindres recoins de cette affaire et connecter les points. Et puis après, j’allais gagner ce fichu procès. Et leurs terres en Australie seraient préservées. Ces terres dont elle s’est mise à me parler avec une certaine émotion qui ne manqua pas de me surprendre. Son trouble était à peine perceptible. Une ombre sur son visage, une certaine vulnérabilité dans son regard, et une conclusion trop hâtive. J'ai cru qu'elle allait poursuivre sa pensée, mais ma douce lady a enchaîné sur un autre sujet, m’avouant n’avoir qu’un intérêt relatif pour la cause environnementale. J’aurais bien voulu lui dire qu’on avait tous une prise de conscience différente, qu’il n’était pas trop tard pour apporter plus de considération à cette planète sans laquelle nous ne pourrions exister, mais je sentais que le moment n’était pas particulièrement bien choisi car elle me parla alors de son frère et du peu d’estime qu’elle avait pour lui. J’ai suivi son regard et n’ai pu réprimer un sourire-rictus en observant George Delaney qui riait joyeusement, ignorant tout du combat de sa sœur ou encore de la place peu enviable qu'il occupait dans son cœur.

- Les hommes de haute naissance… ils sont tellement habitués à ce que tout leur tombe dans la main qu’ils ne savent pas déceler certains signes avant-coureurs d’un désastre. Vous, ma lady, vous êtes différente. En tant que femme, vous savez d’expérience que la vie est un véritable champ de bataille. Et vous savez aussi les destin qui attend ceux qui rechignent à se battre.

J’ai commenté songeusement sans détacher mes yeux du type d’une quarantaine d’année qui se pavanait en compagnie de ses acolytes. Il n’avait rien en commun avec sa sœur en dehors du nom qu’ils portaient. Leurs énergies étaient totalement différentes. Celle de George me rappelait bien trop de types sans intérêt qui n’existent qu’à travers la reconnaissance de leur nom. Irene, en revanche, elle irradiait d’une sorte de passion féroce qui semblait bouillir sous sa façade de glace. J’en avais le pressentiment tenace. Je devais d’ailleurs l’observer d’une façon fort étrange car ma lady laissa bientôt échapper un petit rire avant de se confondre en excuses. Elle me demanda ensuite si elle pouvait m’appeler Jameson et j’ai hoché la tête avec un sourire chaleureux.

- Je vous en prie Irene, faites donc. L’appellation Maître Winters me donne toujours l’impression d’être un grand père poussiéreux, ce qui ne m'est que très moyennement agréable.

J’ai répondu avec un petit rire, en me disant que l’héritière Delaney me plaisait définitivement. J’ai terminé mon whisky d’un coup sec et je me suis renfoncée confortablement dans le fauteuil. Je n’avais aucune envie de devoir le quitter pour échanger des banalités avec les glorieux autres convives de cette soirée, d’affronter leurs sourires crispés, de rire à leurs blagues assommantes, et de faire subir à mes pieds mes talons trop hauts. L’atmosphère tamisée des petits salons, la présence d’Irene et cette position assise me convenait bien mieux. Aussi j’ai décidé de relancer la discussion, et de creuser un peu sur ce qui m’avait intriguée quelques minutes plus tôt.

- Et pour répondre à votre question, il se trouve que oui, je suis déjà allée en Australie. En vérité, j’y ai même vécu quelques années. J’étais moi aussi du côté de Brisbane, et j’en garde un excellent souvenir. Les parcs nationaux sont magnifiques et j’ai trouvé la ville très agréable. J’ai badiné avec un sourire. Et vous ma lady, quels sont vos liens avec ces terres ? Vous en parlez avec la passion d’une personne qui les a foulées depuis sa plus tendre enfance, mais parallèlement, vos vignobles semblent le fruit d'un récent investissement.
 
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Message(#) Sujet: Re: wild flowers, wild fire ∆ (jameson) wild flowers, wild fire ∆ (jameson)  EmptyLun 4 Sep 2017 - 0:58




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Les bulles de champagne lui montaient à la tête avec un certain raffinement, et la jeune femme se sentait de mieux en mieux. Jameson lui transmettait son énergie vibrante, et Irene portait désormais la conviction intime et puissante qu'elles allaient y arriver, que le défi serait remporté haut la main. Suck it, George. Tout son entourage pourrait en prendre de la graine... Elle n'avait pas vingt-cinq ans, et pourtant elle se sentait beaucoup plus responsable, déjà en prise avec les soucis qui traversaient le temps et agitaient les esprits des patriarches, grisaient les cheveux des aînés. L'euphorie de sa rencontre se mêlant à l'alcool encore frais sur ses lèvres, Irene décida de se laisser aller, un peu. Après tout, cette réception était une fête, alors, fêtons !  

« Vous allez me faire rougir... et vous avez totalement raison. Je ne sais pas à quel point je suis différente, après tout il paraît que je suis résolument destinée à épouser un de ceux-là, fit-elle non sans sarcasme, en désignant ce même groupe qui entourait son frère aîné. Mais vous avez totalement raison. Pourtant je n'ai pas à me plaindre... c'est ce que tout le monde doit penser. Or, dès que j'ai le malheur de vouloir quelque chose pour moi, pour mon propre bénéfice, pour mes propres raisons, ils s'acharnent à me le prendre. Je n'ose même pas penser à ce qui m'attend plus tard si j'ai un peu de plomb dans la tête et que je veux me faire une vie bien à moi, soupira-t-elle avant de boire une autre gorgée. J'aurai très envie de m'éclipser et d'aller dans un bar, après, pas vous ? Un peu plus tard. Vous m'accompagneriez ? Il y a des pubs sympas dans Mayfair. Chics mais jeunes. Si je peux me permettre, vous n'avez pas l'air très à l'aise ici et sauf si vous voulez serrer la main de quelques grands pères poussiéreux, je pense qu'il ne faudrait pas trop s'attarder. Même si voir des Lords et Ladies ivres est toujours très réjouissant ! » C'était sorti spontanément, sans préméditation aucune, et la Lady qui traînait son triste fantôme derrière elle depuis son retour s'effaçait vraiment, laissant apparaître des étincelles de la vraie Irene, à l'enthousiasme communicatif.

« C'est merveilleux que vous connaissiez Brisbane ! Et la mer à perte de vue... ça me manque tellement, je pourrais en avoir les larmes aux yeux. J'aime beaucoup Londres, mais les atmosphères sont si différentes, ce sont deux univers radicalement opposés. Et euh... oui, je veux dire, je n'y suis allée que l'année dernière. Un an, seulement, pour accompagner George et mon père, Lord Arthur, qui devaient justement s'occuper des vignes. L'avantage d'être issue d'une famille particulièrement riche c'est que les voyages ne connaissent aucune contrainte, alors j'ai accepté bien entendu. Je suis rentrée il y a quelques mois. » Irene sourit, mais fit un effort pour bloquer aux portes de sa mémoire les souvenirs qui recommençaient à affluer. Tant qu'elle pouvait imaginer les plages, les rues ensoleillées, les plants de vigne à perte de vue, le bleu de la mer et du ciel, ça allait. Mais si elle se mettait à rêver d'un autre bleu, celui de deux yeux brillants, elle ne tiendrait pas ses résolutions bien longtemps. Elle releva imperceptiblement la tête, comme pour toiser cette mélancolie qui menaçait. « Je suis tombée amoureuse de ce pays, dès que je l'ai découvert. Tout ce que je sais de l'Australie, je l'ai découvert en un an. Ça vous est déjà arrivé de savoir que vous vivez le meilleur moment de votre vie, et de savoir en même temps que va finir ? Alors malgré tout on plonge dedans à coeur perdu pour ne pas en perdre une miette, justement. Et puis, j'ai rencontré des personnes fantastiques là-bas. » Irene s'arrêta là, sagement, même si sa troisième coupe aidant, elle aurait pu raconter un roman. « Si j'y tiens à ce point, c'est que j'ai l'espoir d'y retourner, un jour... mais je ne suis plus sûre qu'il y ait grand chose pour moi là-bas, dorénavant. » Si elle parlait de Jonathan ou de ses terres, elle n'en était même pas sûre.


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Jameson Winters
Jameson Winters
la louve raffinée
la louve raffinée
Présent
ÂGE : quarante-six ans.
SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi.
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Message(#) Sujet: Re: wild flowers, wild fire ∆ (jameson) wild flowers, wild fire ∆ (jameson)  EmptyDim 17 Sep 2017 - 19:32



WILD FLOWERS, WILD FIRE
Irene & Jameson - Londres, 2007
J’écoutais Irene me parler de la vie d’épouse parfaite à laquelle sa naissance la destinait, et de son impression que ses décisions ne lui appartenaient pas. Comme s’il lui était interdit de vouloir quelque chose, qu’il s’agisse d’un rêve, d'un objet ou d'une personne. Et je ne pouvais qu’hocher la tête. Je me reconnaissais tellement dans ses paroles, et la vie qu’elle menait était celle que mes parents avaient voulu m’imposer. Mais quelque chose à l’intérieur de moi s’était toujours battu férocement contre cette idée. Je n’étais pas une lady, je ne l’avais jamais été. J’étais une louve sauvage qui avait besoin d’aventures, d’indépendance et de liberté. Et je ne revêtais le costume de mouton que lorsque je devais me mêler aux autres dans ce genre de réception mondaine, pour essayer de passer inaperçue. Et dans le fond, je soupçonnais qu’Irene n’était pas si différente. C’était dans l’éclat de son regard et l’ironie avec laquelle elle s’autorisait à parler de ses pairs en ma présence. J’avais la conviction que quelque part, nous nous étions reconnues l’une dans l’autre. Deux âmes libres qui portaient le masque de la société pour ne pas agiter outre mesure ces tartuffes embourgeoisés. Mais moi, j’avais eu mon enfance dans les rues de Dublin, ma grand-mère amérindienne et Kyte, mon père d’adoption hors la loi, pour m’aider à explorer ce côté sauvage qui hurlait en moi. Je me demandais si Irene avait elle aussi eut l’occasion de le rencontrer, ou si elle se contentait de l’effleurer de la pointe des doigts dans certains moments choisis et contrôlés. Cette dernière option me semblait être la plus plausible, et ça me donna l’impression d’étouffer. Comme il me semblait angoissant d’être elle ! Comme si elle suivait ma pensée, Irene me proposa de la rejoindre dans un bar un peu plus loin et j’ai senti mes yeux pétiller d’excitation.

- J’imagine en effet que voir ces vénérables lords hoqueter au troisième verre ne peut-être que divertissant, mais je préfèrerais amplement découvrir ces pubs citadins en votre compagnie.

J’ai répondu avec un sourire malicieux. L’idée était plantée dans mon esprit, et j’attendais avec impatience l’instant où nous pourrions nous éclipser de cette réception trop coincée. J’imaginais déjà la tête déconfite de Pierce Bradford lorsqu’il découvrirait que je m’étais enfuie dans la nuit sans attendre son retour. Ça me plaisait de me dire qu’il allait se retrouver comme un con. Après les gestes et regards insistants qu’il m’avait réservés au début de la soirée, je n’avais aucune envie de me retrouver coincée dans un taxi avec lui. Peu de choses me rebutaient autant que le désir d’un homme que je ne désirais pas en retour. Et comme c’était un type d’attraction que je ne ressentais quasiment jamais, autant dire que je m’évertuais à instaurer une distance glaciale entre moi et tous les mâles en rut qui avaient le malheur de croiser mon chemin. J’ai senti un frisson d’horreur parcourir ma colonne vertébrale, mais fort heureusement ma douce Irene me changea les idées en me parlant à nouveau de l’Australie, emmenant avec elle mon esprit le long de ces côtes qui nous avaient conquises toutes les deux. J’ai senti ma gorge se serrer lorsqu’elle a évoqué avec une émotion à peine contenue ces paysages chers à son cœur. J’avais l’impression d’être sur un terrain glissant et j’avais la ferme intention de ne pas m’y aventurer. Alors je me suis encore une fois contentée d’hocher la tête avec un petit sourire compréhensif en me disant que j’aurais eu besoin de mon alcool de prédilection pour hydrater mon gosier et anesthésier mes sens.

- Quel beau voyage. Un an dans cette région, c’est parfait pour en découvrir la ville et quelques recoins de campagne.

J’ai badiné, et je voyais bien à son regard que ma lady approuvait. Elle m’a avoué être tombée amoureuse de ce pays et j’allais continuer à sourire poliment, mais ensuite elle m’a prise de court en me demandant s'il m’était déjà arrivé de savoir que je vivais le meilleur moment de ma vie tout en sachant qu’il allait s’arrêter inexorablement, et j’ai faillis m’étouffer avec la boisson qu’on venait de m’apporter. Moi qui voulais éviter la pente, je venais de glisser en plein dedans. J’ai senti un vieux regret familier me serrer les tripes.

- Oui, je crois que je vois exactement ce que vous voulez dire.

Et pendant un instant, j’ai même faillis développer. Lui avouer que j’avais laissé mon cœur en Australie, entre les mains d’un motard que j’avais rencontré sur la route. Que je n’avais passé qu’un weekend à ses côtés mais que j’avais ressenti une connexion si forte et si intense avec lui que j’en avais été totalement chamboulée. Que malgré tout je m’étais jetée corps et âme dans ces moments de rires, de tendresse et de liberté qu’on avait partagés. Et que la beauté de ces instants était si pure et si éblouissante que j’avais fini par paniquer. Que comme une lâche, je m’étais tirée. Et qu’en accrochant du regard sa silhouette restée sur le bord de la route depuis la vitre de mon bus qui s’éloignait, j’avais eu la certitude que quelque chose en moi se brisait, et que mon cœur ne pourrait plus jamais se gonfler d'un amour si beau et insouciant. Mais c’était pas professionnel. Merde, j’étais censée être l’avocate prodige qui allait sauver ses vignobles et pas une gamine éplorée, amourachée d’un bad boy qui l’avait déjà probablement oubliée ! J’ai secoué la tête pour me reprendre, et je pouvais presque visualiser la glace qui reformait un rempart protecteur autour de ce cœur décidément trop sensible. Irene a repris la parole, me confiant avec nostalgie qu’elle n’était plus certaine que quoi que ce soit l’attende en Australie si elle y retournait.

- Irene, je suis certaine que vous y retournerez un jour. La mer s’étendra toujours à perte de vue. Le soleil réchauffera encore les rues de Brisbane, et vos vignobles resplendiront sur les plaines, exactement comme dans vos souvenirs. J’ai assuré avec un mélange de douceur et de fermeté. L’avantage, quand vous tombez amoureuse d’un pays, c’est qu’il y a de fortes chances pour que vous le retrouviez intact à votre retour.

J’ai avancé méthodiquement. J’ai hésité à me commander un nouveau whisky, mais je me suis dit qu’il valait mieux que je reste maîtresse de mes pensées tant que nous étions sur ce sujet potentiellement casse gueule. J’étais tiraillée. Une partie de moi brûlait de curiosité et de savoir si Lady Irene avait vécu une aventure passionnée similaire à la mienne. Je crois même que quelque part, cette Jaimie là crevait d'envie de la partager, comme pour s’en libérer enfin. Et l’autre me hurlait de remettre une distance professionnelle et protectrice, de me retrancher derrière les barricades qui m’avaient retenue prisonnière pour me maintenir en vie ces dernières années. Mais je sentais que la raison perdait inéluctablement du terrain. Et cette perspective me terrifiait autant qu’elle m’électrisait et rallumait en moi un besoin primaire : celui d’établir une véritable connexion avec une autre âme passionnée. Comme celle d'Irene. Alors avec un sourire aux lèvres, je me suis relevée et je lui ai tendu ma main, oubliant au passage que seuls les hommes étaient censés aider leurs compagnes à se relever de ces fauteuils confortables. Au diable les conventions !

- Enfin, à moins bien sûr que votre attachement ne soit pas lié uniquement aux terres que vous avez parcouru, mais à une personne en particulier, parmi ces gens fantastiques que vous avez eu la chance de rencontrer. J’ai finalement ajouté avec un sourire de connivence. Ceci étant, j’ai comme l’impression que nous serions plus à l’aise dans l’intimité d’un pub pour parler de tout ça. Alors, qu’en dites-vous : le temps est-il venu pour nous de mettre les voiles ?

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Message(#) Sujet: Re: wild flowers, wild fire ∆ (jameson) wild flowers, wild fire ∆ (jameson)  EmptyLun 23 Oct 2017 - 21:44




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Un sourire répondit à un sourire et Irene sentit une complicité se tisser avec celle qui était désormais son avocate, et deviendrait, avec chance, son amie. Ce qu’elle ressentait trouvait assez difficilement une expression concrète, mais la comtesse se sentait décidément attirée par l’aura que la brune dégageait. Il n'y avait qu'à bien l'observer, Jameson : la tête levée, le regard assuré et cette force de vie émanant d'elle, forçant l'admiration. Autour d'Irene gravitaient peu de personnalités aussi singulières. Même si la jeune Lady aimait profondément son entourage, passé un certain âge ou bien une fois un certain statut acquis, par le mariage ou la maternité, les femmes de son monde avaient une curieuse tendance à changer de comportement pour embrasser pleinement ce qui faisait d'elles d'illustres représentantes de la noblesse britannique. Ce qu'elle-même était destinée à devenir. Une épouse et une mère dévouée à la fois garante de son héritage et de son patrimoine, mue par le sens du devoir et de l'honneur. Contrairement à ses jeunes pairs, ça ne la dérangeait pas tant que ça. Irene savait depuis des années qu’elle serait excellente à ce jeu-là, comme sa mère et ses grands-mères avant elle. L’avantage d’être la seule fille de ses parents, c’est qu’elle avait reçu toute l’attention et l’éducation qu’il lui fallait, sans souffrir d’un géniteur absent, d’une mère jalouse ou distante, ou de solitude. Non, rien du tout, un ciel sans nuages. La vie facile. Et pourtant son cœur saignait depuis sa tragédie, l’empêchant de s’engager sur la voie royale qui lui tendait les bras.

Les mots de Jameson firent naître un sourire sur ses lèvres. Irene acquiesça alors, soudain émue, peut-être trop pour prendre la parole sans avoir peur que sa voix se brise. Est-ce que Jameson avait compris ce qu’elle disait entre les lignes ? Elles ne se connaissent pas, pourtant, mais Irene trouvait son choix de mots bien trop pertinent pour qu’il ne se soit agi que d’une simple coïncidence. Les bulles de champagne avaient fini par lui monter à la tête et Irene se sentait de mieux en mieux, enveloppée dans la douce chaleur d’un début d’ivresse. Pas question de laisser place à la mélancolie qu’elle avait eu tant de peine à chasser ce soir.

Alors elle se saisit de la main que Jameson lui tendait pour se relever. Décidément, elles formaient un duo étonnant… « Peut-être, concéda-t-elle alors du bout des lèvres. Vous m’aviez caché que vous étiez également devin, Jameson. Mais quoiqu’il en soit notre présence ici n’est plus franchement indispensable. Allez, mettons les voiles, et allons nous en. » Irene s’approcha d’un serveur et lui demanda de leur appeler son chauffeur. Evidemment, vu sa tenue et vu l’heure, il était hors de question qu’elle marche dans les rues pavées de Londres sous la pluie. Elles attendirent quelques minutes que le chauffeur des Delaney vienne les accueillir dans le hall de la réception  - mais juste au moment où Irene enfilait son manteau, tendu par l’une des nombreuses hôtesses, elle entendit une voix l’appeler. « Irene ! Je peux savoir ce que tu fais ? » La Lady fronça les sourcils et dévisagea son frère, un énième verre à la main, qui marchait dans leur direction. « Je m’en vais George. Oh, au fait, voici maître Jameson Winters, désormais notre avocate en ce qui concerne les vignes australiennes de papa. Jameson, voici mon frère, Lord George. » Le ton auparavant si joyeux de l’anglaise se mua instantanément en des sonorités beaucoup plus froides. Pour sa part, le Lord n’accorda qu’un bref regard à l’avocate, se contentant de toiser sa sœur. « Décidément je commence à croire que tu ne t’es pas tout à fait remise du contre-coup de ton séjour… C’est pathétique vraiment. Notre monde te tend les bras et toi tout ce que tu trouves à faire c’est fuir. Tu ne mesures pas la chance que tu- Irene ! » Avant que son frère n’ait terminé son sermon, Irene avait saisi la main de Jameson pour l’entraîner dehors, rageuse, et, sans attendre, s'engagea dans la voiture.

Il trouvait toujours un moyen de lui pourrir la vie. Où qu'elle soit, quoi qu'elle fasse, son frère devait toujours sentir l'impérieux besoin de mettre son nez dans ses affaires pour agir comme l'espèce d'héritier responsable qu'il pensait être. Soupirant, elle se tourna alors vers Jameson, consciente qu'elle n'avait pas prononcé un mot depuis de longues minutes, alors que son chauffeur les conduisait vers un irish pub célèbre dans le quartier. Irene restait très choquée de l'attitude de son frère, qui avait eu le culot de venir l'humilier en présence d'inconnus, et d'une relation de travail. Pourtant la dernière chose qu'elle voulait était de mettre son amitié naissante en péril en faisant son invitée se sentir mal à l'aise. Avec gêne, ce qui était très inhabituel chez elle, Irene s'éclaircit la gorge.    

« Jameson, je suis tellement désolée... c'était extrêmement abrupt, je suis navrée. Je comprendrais que vous ne vouliez pas continuer la soirée avec moi si cet... aperçu du membre le plus détestable de ma famille vous a choqué. Je vous prie de croire qu'il est le seul Delaney à être aussi insupportable et paternaliste, toutes branches confondues. Il ne vous a même pas saluée, c'est complètement inadmissible. Soyez-sûre que cette grossièreté ne restera pas impunie. »

Car clairement, ce que George avait fait là c'était du sabotage. S'adresser avec aussi peu de cérémonie à une inconnue violait toutes les règles de bienséance de l'aristocratie et n'avait qu'un but : afficher clairement son mépris pour la relation de sa soeur. Soudain prise de découragement, Irene posa la tête contre la vitre, alors même que son chauffeur s'arrêtait devant le pub, duquel s'élevaient des notes de musique. « C'était un désastre. Si vous préférez rentrer, William peut vous reconduire chez vous. Je le comprendrais tout à fait si vous n'aviez pas envie de poursuivre la soirée. Autrement... » Elle tourna la tête et sourit, même si elle constata avec regret que la belle brune avait déjà défait sa ceinture. « Autrement je serai ravie de vous raconter mes aventures australiennes et d'entendre les vôtres. »
   


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Jameson Winters
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ÂGE : quarante-six ans.
SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi.
STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain.
MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale.
LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide.
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ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.
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LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.

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AVATAR : Maggie Siff
CRÉDITS : Birdiesnow (avatar), anaëlle. (signature), loonywaltz (UB), mapartche (dessin <3 )
DC : Aisling l'effeuilleuse prude
PSEUDO : Whitefalls/Whitewolf
INSCRIT LE : 08/03/2016
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Message(#) Sujet: Re: wild flowers, wild fire ∆ (jameson) wild flowers, wild fire ∆ (jameson)  EmptyDim 29 Oct 2017 - 23:04


WILD FLOWERS, WILD FIRE
Irene & Jameson - Londres, 2007
La main d’Irene était douce et délicate dans la mienne. Un sourire ravi aux lèvres, je l’ai aidée à s’extirper de son fauteuil. Elle m’a glissé quelques mots qui confirmèrent mon intuition et nous nous sommes dirigées vers le hall de réception. J’étais extatique, aussi excitée par la perspective de ce contrat en or avec la maison Delaney que par ma rencontre fortuite avec cette jeune femme au cœur peut-être aussi sauvage que le mien. J’ai enfilé mon manteau vert foncé et remercié l’hôtesse d’un sourire et d’un billet discrètement glissé dans le creux de sa main. Je terminais de le boutonner lorsqu’une voix masculine a résonné dans l’immense corridor. Sourcils froncés, je me suis retournée pour dévisager la source de ce bruit irritant et mes yeux ont glissé sur un dénommé George. Un type sans véritable intérêt, les joues rosies par l’alcool ou la colère, le regard bovin. Je me suis demandé comment il était possible que ma superbe Lady et ce détestable individu puissent partager le même ADN. Et pourtant, je n’en ai rien laissé paraître. Mes lèvres ont esquissé un sourire aimable bien que réservé, et j’ai tendu la main dans sa direction tandis qu’elle nous présentait. Mais le mufle ne daigna pas m’honorer de son attention, tant il était occupé à diriger sa hargne injuste sur sa jeune sœur. J’ai senti un tic nerveux plisser la paupière sous mon œil droit. J’aimais pas l’injustice, et j’aimais encore moins les connards abusifs. J’avais envie de le frapper pour lui apprendre à respecter sa frangine, et je crois que le plat de ma main aurait fini par s’écraser sur sa joue mollasse si Irene ne s’en était pas emparée pour m’attirer à l’extérieur, sauvant ainsi sans le savoir ma carrière et la face de George.

Une fois sur le parvis humide, j’ai inspiré l’air frais de la nuit sombre et descendu les marches vers la voiture haut de gamme qui nous attendait déjà. Le chauffeur a démarré et les rues Londoniennes ont englouti notre carrosse. A l’intérieur de l’habitacle, un silence contemplatif nous enveloppait. Un silence que je n’osais pas rompre, craignant que mon intervention fasse une irruption non désirée dans les pensées dans ma compagne. Je respectais et comprenais son besoin d’intimité pour se recomposer. Après quelques minutes, elle a finit par se tourner vers moi pour me présenter des excuses.

- Il est inutile de vous excuser. Vous n’êtes en rien responsable du comportement de votre frère.

Je ne savais que trop bien ce qu’on pouvait ressentir lorsque le mâle blanc cis hétéro CSP+ qui nous accompagnait se comportait comme un gros con à qui tout était dû. J’en aurais bien rajouté une couche, mais mes sentiments à l’égard de cette caste de petits privilégiés étaient trop fleuris pour être partagés au sein de cette voiture familiale. Alors j’ai serré les lèvres pour éviter un potentiel désastre, et Irene en a profité pour ajouter qu’elle comprendrait si je souhaitais rentrer, et que son chauffeur n’hésiterait pas à me ramener chez moi le cas échéant. J’ai froncé les sourcils et détaché ma ceinture sans la moindre hésitation.

- Voyons Irene, quelle idée ! La soirée ne fait que commencer.

J’ai répliqué avec un clin d’œil complice en me hissant hors de la voiture qui venait de s’arrêter devant un joli pub irlandais. J’en ai fait le tour par l’arrière et j’ai arrêté le chauffeur avant qu’il n’ait le temps d’ouvrir la porte de ma compagne. Bas les pattes, mec. Nous sommes des femmes fortes et indépendantes, et nous n'avons pas besoin de ton aide sur ce coup-là ! J’ai songé avec amusement en ouvrant la porte pour ma Lady. Une fois de puis, j’ai tendu la main pour l’aider à s’extirper des sièges confortables, et j’ai glissé mon bras sous le sien pour l’entraîner à l’intérieur du pub où une atmosphère chaleureuse nous enveloppa aussitôt. J’ai fermé les yeux quelques secondes, pour mieux sentir l’odeur subtile du vieux bois imprégné des relents de whisky et de bière, entendre les quelques accords de guitare acoustique et la voix mélodieuse d’un musicien installé dans un coin tamisé. Bon dieu, comme j’aimais les pubs irlandais. Et comme ils me rappelaient ce pays si cher à mon cœur et ce sang qui coulait fièrement dans mes veines. Mes yeux ont balayé la pièce du regard et j’ai repéré une petite table intime entourée de banquettes à l’air cosy, idéalement située entre le bar et la scène.

- Installez-vous ici, je vais nous chercher un petit remontant.

J’avais envie de sentir le whisky brûler ma gorge et répandre ses délicieux effluves dans mon organisme. Mais j’avais aussi envie de garder un minimum de bienséance afin de ne pas trop céder au désir de me livrer à mon intrigante compagne. J’ai donc opté pour deux Jameson, Ginger and Lime. Une boisson douce et amère, fraiche et ronde, légère et alcoolisée. Une combinaison parfaite pour cette soirée qui commençait. J’ai déposé nos boissons sur la table et j’ai ôté mon manteau pour m’installer confortablement aux côtés d’Irene.

- Sláinte! J’ai lancé en levant mon verre pour trinquer, un sourire léger sur mes lèvres. Puisse ce breuvage nous faire oublier le désagrément de ces dernières minutes ! J’ai plaisanté en exagérant mon accent irlandais pour donner plus de poids à ce dicton de bonne fortune. Mais assez parlé de votre frère. Entre nous, je suis bien plus intéressée par le mystère qui entoure vos aventures australiennes, et je rêve de savoir comment elles ont ainsi conquis votre cœur !

FRIMELDA & MODS WHITEFALLS


follow in no footsteps listen for the true guides
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.

:l::

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Message(#) Sujet: Re: wild flowers, wild fire ∆ (jameson) wild flowers, wild fire ∆ (jameson)  EmptyLun 27 Nov 2017 - 19:23




Wild Flowers, Wild Fire
We are wild flowers The city is our field of gold We've got wild fire In our bones We're born to be electric You and me, we're painting neon under our skin It's a force you shouldn't mess with Cause you and me, we're glowing bright


Irene regarda Jameson se libérer de l'entrave de la ceinture avec une déception mal dissimulée. Et en même temps, elle pouvait difficilement en vouloir à l'avocate. Les insultes de son frères tournaient encore dans sa tête comme une terrible chanson, laissant ses paroles se transformer en une brûlante humiliation. Pour une fois que quelque chose, quelqu'un, arrivait à la sortir de sa mélancolie et de son quotidien fait de regrets et de brouillard, il fallait que George casse tout... à croire qu'il la détestait depuis le début. Pourtant, leurs parents les avaient éduqués de la même manière et les avaient aimé pareillement. Mais déjà adolescent et héritier lorsqu'Irene était née, George n'avait jamais vraiment accepté la présence d'un deuxième enfant. Au fil des années et malgré leurs quinze ans de différence, Irene lui faisant de l'ombre par son savoir-vivre, sa grâce, son intelligence : elle appartenait à la jeune génération de Lords et Ladies qui s'apprêtait à chasser la précédentes. La jeune femme avait su s'accoutumer de la présence fantôme de ce frère de sang si distant, trouvant une famille de substitution parmi ses proches amis. Mais là... là, c'en était trop. Si tôt rentrée, elle rapporterait à leur père l'incident, qui ne restera pas sans conséquences.

Et puis, à sa grande surprise, l'avocate dissipa ses craintes. La soirée ne fait que commencer... Le visage d'Irene s'illumina, et avant qu'elle n'ait pu réagir, Jameson se trouvait déjà hors du véhicule, et lui ouvrait la portière. Irene ne put s'empêcher de rire devant la mine déconfite de son chauffeur, devant cette transgression du protocole qui, contrairement à la tragique scène précédente, se faisait en toute légèreté. Il allait protester, mais la Lady le coupa. « Ne vous en faites pas, William, je suis entre de bonnes mains ! Je vous ferai savoir quand j'aurai besoin de rentrer, vous pouvez disposer en attendant ! » ajouta-t-elle, déjà à moitié entraînée par Jameson à l'intérieur du pub, qui rayonnait d'une atmosphère clairement autre que celle de la soirée précédente. Lumières tamisées, odeur de bière, musique... Irene sourit, enhardie par la présence de l'avocate à ses côtés qui s'y trouvait clairement à sa place. À elle maintenant de se trouver dans son environnement familier, et d'y intégrer Irene. Bien évidemment, ce n'était pas une expérience inédite pour la jeune Lady que de mettre les pieds dans un Irish pub de quartier. Malgré ses titres et son monde de princesse elle ne vivait pas au XXè siècle ; et bien qu'elle avait tendance à fréquenter les établissements prisés par la jeunesse doré au centre de laquelle elle évoluait, elle avait découvert le Londres roturier bien avant ses vingt-quatre ans... mais il s'agissait peut-être de la première fois où elle s'y sentait à sa place, malgré sa robe de soirée, ses bijoux et sa coiffure qui lui donnaient l'air d'être échappée d'un film d'époque. Jameson était d'ailleurs vêtue de la même manière mais la facilité avec laquelle la brune se fondait dans le décor faisait passer sa tenue de soirée au second rang, alors que le phénomène inverse se produisait chez Irene. Les joues un peu roses, elle se laissa d'ailleurs entraîner dans un coin où Jameson lui conseilla d'attendre, le temps qu'elle revienne avec "un petit remontant". Se retenant au dernier moment, Irene faillit lui dire qu'elle n'aimait pas le whisky - mais après tout, ç'aurait été presque impoli. Et d'un autre côté, si elle voulait encore vider les bouteilles de champagne et se délecter d'amuses-gueule raffinés, elle aurait dû rester à Mayfair.

Irene inspecta donc les lieux, et en profita pour baisser sa garde. La tension qui l'habitait depuis la dispute avec son frère commençait enfin à se dissiper, et elle s'efforça de se laisser aller, ses pensées courant librement au fil des sons du pub. Elle n'ouvrit les yeux à nouveau que lorsqu'elle sentit sa compagne de soirée revenir, alors qu'elle lui tendait un verre rempli d'un liquide ambré.

« Cheers ! Merci pour le verre. Avec un sourire, facilement provoqué par la bonne humeur de Jameson, qui rayonnait, elle goûta le contenu de son verre, et fronça un peu le nez. Décidément, ce n'était pas sa tasse de thé... mais elle pouvait s'en accommoder aisément. Et puis, la question lui fit hausser les sourcils à mesure que son sourire devenait un peu plus complice. Ah... la question à mille livres. Vous y êtes allée, je vais donc vous épargner le récit de la beauté des côtés, de la douceur du climat, du bleu du ciel et de la mer, de la simplicité de la vie là bas. Je ne pense pas vous surprendre en vous disant que ce sont moins mes... aventures australiennes plutôt qu'un australien qui a conquis mon coeur. » Irene baissa les yeux vers son verre, le coeur battant. S'apprêtait-elle vraiment à raconter cette histoire à une quasi-inconnue alors qu'elle s'efforçait depuis des mois de la mettre derrière elle, et que ce pan de sa vie était devenu le tabou de sa famille ? Si Jameson était une personne mal intentionnée, elle pourrait tout à fait s'en servir pour ternir sa réputation immaculée. Et même sans preuves, même avec la défense de toute l'aristocratie, cela ne suffirait pas à éviter les rumeurs moqueuses répétant qu'Irene Delaney avait failli s'enfuir avec un roturier australien. Exactement ce que tous cherchaient à éviter depuis le début.

Mais si Jameson était mal intentionnée, elle l'aurait su, non ? « Long story short, c'est un styliste, euh, débutant. Il est très très doué, je suis sûre qu'il est destiné à de grandes choses. Mais je n'appartiens pas au même monde que... ça, dit-elle dans un soupir, désignant d'un geste de la main leur environnement. Les pubs, la vie insouciante, anonyme, ce n'était pas pour elle. On avait prévu de s'enfuir ensemble. Le souvenir de cette discussion ramena le sourire sur ses lèvres, à peine teinté de nostalgie, au contraire, plutôt fier. Mais les choses ne se sont pas passées en Australie. J'ai dû rentrer. Ce n'était pas acceptable et... et j'aurais pu tout perdre. Et maintenant je ne sais pas trop quoi faire, alors en attendant de trouver ma vocation je cherche des avocates compétentes pour défendre les vignes de ma famille qui sont là-bas. » Elle but pour garder une certaine dignité, pour marquer un détachement qu'elle ne ressentait pas. Elle avait trop l'habitude de se sentir sur la défensive lorsqu'on abordait ce sujet. Les mois passaient, vides de nouvelles, vides de sens, mais elle ne cesserait jamais de défendre leur histoire.

« À votre tour, Maître Winters ! Une histoire pour une autre... ça ressemble presque à un jeu à boire ! Mais en vérité je suis assez curieuse de vous, aussi. Vous avez l'air d'avoir vécu beaucoup de choses. »

Irene espérait surtout que Jameson ne la jugerait pas et se montrerait compréhensive. Après tout, la brune n'appartenait pas à une classe sociale élevée ; ses expériences à elle étaient peut-être proches des siennes, d'une certaine manière.


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Message(#) Sujet: Re: wild flowers, wild fire ∆ (jameson) wild flowers, wild fire ∆ (jameson)  EmptyDim 10 Déc 2017 - 17:51


WILD FLOWERS, WILD FIRE
Irene & Jameson - Londres, 2007
Malgré son sourire complice, Irene sembla hésiter et je ne pouvais que comprendre ses réticences à se confier. Après tout, je n’étais encore qu’une inconnue pour elle, comme elle l’était pour moi. Et pourtant, je me sentais étrangement proche de la jolie héritière. C’était comme si nos cœurs battaient à l’unisson, prisonniers entre deux mondes : celui auquel nous étions destinées et celui auquel nous aspirions sans oser nous l’avouer. L’aristocrate a fini par me confier ce que je soupçonnais depuis le début, à savoir que c’était moins l’Australie que le charme d’un australien qui l’emplissait de cette nostalgie d’une douce amertume. Un sourire rêveur aux lèvres, je l’ai écoutée me parler de son amant et de leur projet de s’enfuir ensemble qu’elle m’évoqua avec une sorte de fierté presque rebelle. J’étais captivée par son récit, et mon cœur se serra lorsque vint l’inévitable chute : leur amour n’était pas acceptable car il aurait pu compromettre l’avenir brillant auquel Irene était destinée, et elle avait pris la décision de rentrer en Angleterre. J’ai tenté comme je le pouvais de dissimuler ma déception, consciente que ma passion pour son histoire n’était pas vraiment appropriée. Ses paroles faisaient douloureusement écho à ma propre aventure australienne, et je crois qu’inconsciemment, j’aurais voulu que les choses soient différentes pour ma belle Irene. Qu’elle brise les codes et s’enfuie avec l’élu de son cœur jusqu’à ce que l’horizon les avale. Comme si la victoire de leur romance aurait pu atténuer le désespoir qui m’envahissait chaque fois que je repensais à la façon dont j’avais saboté la mienne. Hélas, je ne m’étais pas trompée à son égard. Irene et moi étions similaires jusque dans les décisions que nos cœurs ou notre rang nous poussaient à prendre. Elle m’avoua ensuite ne plus savoir quoi faire, et avoir occupé son temps à chercher des avocates pour défendre ses vignes en attendant de trouver sa vocation. Sans trop y réfléchir, j’ai posé ma main sur la sienne pour lui apporter du réconfort à travers la petite table en bois collante qui nous accueillait.

- Vous l’avez trouvée, et je n’aurai pas de repos tant que cette situation ne sera pas réglée, vous avez ma parole. J’ai affirmé avec confiance et conviction. Alors désormais vous allez pouvoir vous concentrer à nouveau sur le plus important : découvrir ce à quoi vous aspirez réellement et réinsuffler un sens dans votre vie.

J’étais plutôt satisfaite de mon conseil. Après tout, c’était ce qui avait fonctionné pour moi ; alors j’étais persuadée que c’était ce dont ma charismatique Lady avait besoin pour se remettre. Pour l’encourager dans cette voie (et aussi parce que l’alcool commençait à réchauffer agréablement mes veines et mon cœur) j’en ai rajouté une couche :

- Irene, je ne vous connais que depuis quelques heures mais vous m’avez déjà éblouie par votre intelligence, votre indépendance, votre beauté, votre délicatesse et la force de vos convictions. Votre cœur est au bon endroit, il saura vous guider.

J’ai porté mon verre à mes lèvres et je me suis empressée de prendre une gorgée, comme pour couper le flot des paroles dégoulinantes et embarrassantes qui menaçaient de sortir de mes lèvres. J’avais l’impression étouffante d’en avoir trop dit, de ne pas avoir été assez pudique dans mes propos. Ces dernières années, ma méfiance et mes blessures m’avaient poussée à me retrancher, et mes sentiments restaient dissimulés à la vue des autres comme à la mienne. Alors maintenant que je ressentais à nouveau l’envie d’en partager des bribes avec une autre personne, je ne savais plus gérer les doses. Heureusement, Irene ne sembla pas m’en tenir rigueur car elle m’encouragea à m’ouvrir avec cette grâce si naturelle qui semblait la caractériser. Je lui ai adressé un sourire reconnaissant et un brin amusé. Un jeu à boire… l’idée me séduisait !

- J’ai eu ma dose d’expériences, mais peu d’entre elles valent vraiment la peine d’être partagées. En revanche, il y en a une qui ne cesse de s’imposer à mon esprit chaque fois que vous évoquez les sentiments complexes qui vous lient à votre aventure australienne. La région de Brisbane recèle visiblement d’étranges magiciens, car il me semble que nous ayons été charmées par le même sort.

J’ai expiré avec un mélange de nostalgie, d’humour, de joie, de honte et de désespoir. Je ne savais même pas comment il était possible d’éprouver des sentiments aussi mitigés à l’égard d’une seule et même situation. J’ai marqué une petite pause, le temps de trier les informations que je pouvais partager et celles qui devaient rester secrètes, et je me suis lancée.

- La mienne s’est déroulée à l’automne 2003, du côté de Toowoomba. Je participais à une manifestation pacifiste contre la chasse et la situation a failli tourner au vinaigre lorsque des chasseurs autochtones sont venus nous chercher des noises. J’étais sûre qu’ils allaient nous réduire en bouillie, et puis ce type a débarqué sur sa Harley comme un prince charmant sur son destrier et il s’est interposé. Je le revoyais encore se placer entre les militants et nos agresseurs, tenter une discussion avec son charisme naturel et finir par exploser la tête de leur leader sur l’asphalte jusqu’à l’arrivée des flics. Il a… euh… calmé le jeu. J’ai traduit prudemment. Mais comme les choses étaient encore un peu tendues, il m’a proposé de m’escorter jusqu’à la prochaine ville pour que je puisse prendre mon bus. C’est comme ça que je me suis retrouvée accrochée à sa taille, à avaler des kilomètres au milieu de la nature époustouflante. J’ai raconté avec un sourire rêveur. Je ressentais encore la caresse du vent sur mon visage, l’exaltation dans mon cœur, la chaleur de son corps contre le mien et les vibrations du moteur. On s’est arrêtés pour boire un verre, on s’est raconté nos vies qui commençaient, et je ne suis pas repartie. Ni dans cette ville ni dans les suivantes. On a voyagé comme ça pendant quelques jours. Il semblait ne se soucier de rien en dehors de l’instant présent, de la liberté qui nous envahissait, de la beauté des paysages et de ces instants éphémères qu’on partageait. Je me suis laissée emporter par son intensité et sa passion, c’était comme si rien d’autre n’avait plus la moindre importance. J’ai avoué, à demi-mot, et puis j’ai relevé les yeux vers Irene et mes lèvres ont esquissé un sourire résigné, le genre qu’on voit sur le visage des vieilles dames pleines de regret. Mais ce n’était qu’un rêve, rien de plus. J’ai assené avec une certaine sévérité qui devait faire office de conviction. Alors un soir, je me suis isolée pour réfléchir, et j’ai dû admettre ce que je soupçonnais déjà : à savoir que notre histoire n’irait nulle part, et que je devais y mettre un terme avant qu'elle ne nous inflige une blessure trop profonde.

Il m’avait déposée à la station, et on s’était salués d’un signe de la main. Et c'était fini. Je pensais que ce serait tout. Que ma vie continuerait sans la moindre altération, mais le souvenir de ces quelques heures qu’on avait comme volé à la providence restait gravé au fer rouge dans mon cœur. Alors j’ai éprouvé le besoin de justifier cette décision à haute voix, comme pour me conforter de son importance, de sa logique.

- J’avais un avenir tout tracé. Je venais d’être diplômée d’Harvard, et je savais que je voulais dédier ma vie à la défense des animaux et de notre écosystème. Je n’aurais jamais pu le faire en vivant d'envolées nomades, d'amour et d'eau fraiche. J’ai expliqué d’un ton détaché. Et vous Irene, qu’aviez-vous si peur de perdre pour être ainsi poussée à prendre une telle décision ?

FRIMELDA & MODS WHITEFALLS


follow in no footsteps listen for the true guides
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.

:l::

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Message(#) Sujet: Re: wild flowers, wild fire ∆ (jameson) wild flowers, wild fire ∆ (jameson)  EmptySam 30 Déc 2017 - 20:08




Wild Flowers, Wild Fire
We are wild flowers The city is our field of gold We've got wild fire In our bones We're born to be electric You and me, we're painting neon under our skin It's a force you shouldn't mess with Cause you and me, we're glowing bright


L’anglaise ne put s’empêcher de baisser momentanément les yeux en lisant une déception apparaître brièvement sur le visage de la belle avocate. Déception pour l’issue de son histoire ou pour son comportement ? Elle n’aurait su dire, mais ça ne l’avait pas empêché de le professer elle-même… Ce qui avait eu lieu n’était pas acceptable. Mais ça, est-ce que ça l’était ? Ce semblant de vie où elle devait sourire alors qu’elle se sentait mourir à l’intérieur ? La main chaude de Jameson couvrit la sienne et Irene releva la tête, les joues rosies, peu familière avec cette spontanéité. Elle n’était pas particulièrement tactile mais le réconfort de ce lien physique, tangible, lui réchauffa le cœur. Sa gorge se serra lorsqu’elle entendit les douces paroles de Jameson. Personne n’avait eu ce discours-là pour elle depuis son retour. Personne n’avait jamais pris la peine de la complimenter personnellement pour qui elle était et non pour ce qu’elle faisait. Irene était très proche de sa mère mais Lady Edith savait peu exprimer ses sentiments et sa fierté pour sa fille. Sa famille était loin d’être froide ou distante pourtant, mais ils appartenaient aussi à une autre époque encore plus normée que la sienne. Ainsi la jeune fille avait-elle dû presque toujours lire entre les lignes et déceler les compliments dans les sourires, les regards, les étreintes. Même si elle était consciente de ses qualités, les entendre de la part d’une presqu’inconnue revêtaient un symbole bien différent. Et surtout, lui donnaient de l’espoir alors qu’elle se sentait si mal, si perdue. Si seule.

Elle ouvrit la bouche et la referma, à court de mots, les yeux brillants d’émotion, et en retour, serra la main de Jameson. « Je l’espère », murmura-t-elle, avec le sentiment que cette dernière phrase la suivrait longtemps.

La Lady ne s’attendait pas vraiment à ce que Jameson s’applique ensuite à lui conter son histoire. Irene ne s’y était résolue qu’en dernier recours, et elle avait considérablement abrégé le récit, ignoré les détails et, ce faisant refusé de reconnaître la réalité de la chose. Après tout, c’était encore si récent, si puissant… son dernier été résonnait dans toutes ses cellules, ses souvenirs s’agrippaient encore autour de son cœur sans se résoudre à le lâcher. Une lente et délicieuse torture. Encore une fois Jameson se dérobait à ses idées préconçues et Irene en fut très touchée. Elle avait vraiment trouvée une âme semblable, ce soir. Pendant que la canadienne se perdait dans sa mémoire, Irene fut traversée par une myriade d’émotions : admirative pour son engagement, choquée au moment de l’arrivée de chasseurs, et puis soulagée de la venue de ce prince charmant. Ça semblait être une histoire digne d’un film et si Jameson ne s’était pas tenue juste devant elle, si Irene ne lui faisait pas déjà confiance, elle ne l’aurait probablement pas crue. Une tendresse certaine illumina son expression alors que Jameson commençait à entrer dans les détails de la relation, sa voix chargée de souvenirs et ses yeux pétillants. Et puis… la fin lui fit froncer les sourcils. Un rêve pour elle aussi, plutôt une fin indigne, oui. Qu’est-ce qui avait bien pu pousser l’avocate à abandonner cette histoire ? Elle lui apporta la réponse avant qu’Irene ne put poser de question indiscrète. Ah… elle aussi, alors, avait une vie qui ne lui appartenait pas vraiment. Le ton détaché de la brune tranchait trop avec la passion de son récit pour qu’Irene le crut vraiment, mais elle ne voulait pas retourner le couteau dans la plaie. C’était déjà bien assez tragique pour que Jameson, quatre ans après, en reparle comme si elle revivait ces moments-là. Serait-elle pareille, dans quatre ans, toujours accrochée au souvenir de Jonathan ? Ou l’aurait-elle oublié ? Elle avait peur, parfois, de finalement se convaincre que ce n’était qu’un rêve. Tout son entourage avait décidé de marquer cette période du sceau du secret et elle ne pouvait se fier à personne pour briser l’omerta. Ils savaient que la jeune femme souffrait mais se disaient qu'en faisant comme si le problème n'existerait pas, il finirait bien par se dissoudre.
Raté.

Irene fut longue à répondre à la question de Jameson, perdue dans ses pensées et ses émotions. C'était beaucoup pour elle, ce soir. Bougeant lentement comme si elle émergeait d'un rêve, elle porta une fois de plus l'alcool à ses lèvres. « Ma famille, finit-elle par répondre d'une voix douce, dont elle essaie sans succès de gommer les nuances de regret. C'était lui ou eux. Le reste... ça aurait été très difficile, mais j'aurais probablement pu faire sans. L'argent, je veux dire. Mon milieu, mon mode de vie. Je sais que je ne suis pas exactement une personne ordinaire et que mon titre me donne beaucoup de droits. Mais des millions de personnes vivent très bien sans tout ça alors, j'aime croire que j'aurais pu m'adapter. Mais je ne pouvais pas abandonner ma famille. Si j'étais restée en Australie, ça leur aurait brisé le coeur mais ils ne seraient pas revenus. Ç'aurait été comme si je n'avais jamais existé. Adieu Irene. Et je ne pouvais pas... J'aimais Jon, je l'aime encore, mais un futur avec lui, même si c'était tout ce que j'avais jamais voulu, c'était trop incertain. S'il s'était lassé de moi je n'aurais plus rien eu du tout. Et au cas où ma famille aurait accepté de me revoir, j'aurais jeté sur eux un déshonneur immense, ils ne me l'auraient jamais pardonné, de m'être enfuie comme une voleuse, ingrate, indigne. Je ne pouvais pas prendre ce risque. Et depuis j'attends de ses nouvelles, mais il n'y en a jamais eu. »

Avec un petit rire triste, elle lève des yeux humides vers Jameson, essuie ses larmes silencieuses d'un revers de main, d'une manière très peu élégante, et réussit à faire naître un sourire sur ses lèvres, une habitude ancrée. « Oh no, je suis désolée, j'espère n'avoir pas trop parlé mais... vous... vous êtes la première personne à laquelle j'en parle et je... ça fait du bien. »


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