Le jeudi soir était sacré. Je sais pas trop d'où on avait développé l'habitude, mais avec Swann, c'était devenu une priorité de se retrouver pour une petite poignée d'heures qui n'étaient qu'à nous.

On avait jamais vraiment de plans fixes, on se permettait d'improviser. La seule et unique obligation était d'être tous les deux - l'exception faite de Noah quand l'activité s'y prêtait. Swann avait toujours été hyper à l'aise avec ma terreur, au point où parfois c'était moi qui devenait la troisième roue du carrosse quand on traînait en trio à manger des glaces au point où on en venait à tester tous les parfums dans la ville.

« J'ai pas envie qu'on joue l'un contre l'autre parce que je vais encore gagner et à force je vais me lasser. » que je statue, alors qu'on a finit d'enfiler nos chaussures qui sentent le talc et la sueur presque totalement lavée. Les effets lumineux sont impeccables, on a véritablement l'impression d'avoir été propulsés aux années d'or du disco quand ses mèches sont barbouillées par les projecteurs violet, ses joues affichant un mélange d'orange et de fushia. Il est hilarant comme ça Swann, il se prête au jeu aussi bien que moi, on a 5 ans à nouveau et on s'amuse des jeux de lumières au sol, formes géométriques qu'on chasse en leur courant après, nos pieds qui les touchent aussi vite qu'elles disparaissent.  

Je reviens me placer devant l'allée de bowling qu'on a réservée. Les frites d'office sont servies, les coca avec, la totale est prête pour nous accueillir quand j'ai envie de revoir les règles, le sourire aux lèvres. « On invente un jeu? » la vérité restant que mon élan de confiance ci-haut mentionné est totalement faux et que je sais avec une pertinence tout sauf assumée que je suis nulle et que je risque d'avoir un pointage si bas qu'il pourra s'en moquer à vie. L'honneur que je sabote donc, au profit d'une alternative qui me fait déjà pouffer de rire. « Faut prédire quelles quilles on va faire tomber - et si on réussi pas à toutes les nommer ou si on en fait tomber d'autres, faut faire une conséquence, genre mâcher le plus de chewing gum possible. »

J'ai un immense sourire de gamine aux lèvres, argument nécessaire pour que mon frère cède sans même que j'ai à insister. Non? « Honneurs aux blonds. » sa boule que je lui tends, azur à paillettes, ma préférée.

(bowling) A la seconde où il a rencontré chacun des membres de la fratrie McGrath, Swann a immédiatement su d’où lui venait cet instinct de compétition. Aucun membre de la famille n’y fait défaut, cela coule dans leurs veines : ils ont besoin de gagner, quel que soit le concours, quel que soit le prix à gagner (et ce même s’il n’y a aucun prix). Ils ont des chaussures avec dix pointures de moins par rapport à d’habitude, l’ego de Swann en prenant directement un coup dans la foulée.

Il statue que le néon rose allant avec la boule de la même couleur, celle à la taille parfaite pour ses mains, lui vont tous deux parfaitement au teint alors qu’en parallèle le bleu réussit bien mieux à Ginny pour cette soirée. Il se reconvertit en chasseurs de triangles sur le sol, elle devient une chasseuse de cercles et si jamais Noah avait été des leurs ce soir il se serait discrètement éclipsé de là, bien trop honteux de devoir les présenter comme mère et oncle à qui que ce soit. « Tu vas encore gagner comme la fois au laser game où t’as eu un score négatif, tu veux dire ? » Et elle parlera de cette fois au lancer de haches, celle là même où aucune hache de Swann n’a su se retrouver dans la cible. Ils ont tous les deux des soirées du jeudi peu glorieuses, à vrai dire, entre défaites cuisantes et autres moments peu glorieux pour leur estime.

« On invente un jeu? » Sans même savoir dans quel genre de nouveau jeu il se laisse entraîner, Swann accepte sans hésitation. Il voyait déjà la lueur de panique naître dans le regard de sa cadette et lui même n’a pas de glorieux souvenirs de ses séances de bowling, où que ce soit. Il se retourne vers Ginny, lui dérobe la frite qu’elle s’apprêtait à manger quand bien même ils ont une réserve commune qui semble intarissable. Dans l’expectative des nouvelles règles du jeu remasterisé, le blond se contente de simplement la regarder d’un air béat, patient.

Les règles à peine énoncées, lesquelles ne font de sens que pour eux deux et absolument pas les groupes se tenant à leurs côtés et les observant tels d’animaux étranges, le McGrath les accepte et joue de sa boule un instant avant de s’élancer. « Je prédis un striiiik - ouais, juste la quille tout à gauche, c’était ce que j’ai dit. » Il ravale sa fierté et sa salive, ses lèvres collées entre elles alors qu’il fait au mieux pour ne pas pouffer de rire, n’en laissant ses fossettes que plus visibles encore. Ses doigts lui barrent encore la moitié du visage alors qu'il refuse de pleinement observer le chemin de la boule face à lui, enfant encore trop apeuré de faire face à un échec.

(quoi ? comment ça j’avais juste envie de lancer les dés ?):

Si on me demandait quel rôle jouait Swann dans ma vie, j'aurais des tas de choix à énoncer. Je dirais qu'il est mon frère, je dirais qu'il est mon aîné, je dirais que dans une autre vie il était probablement mon jumeau tout sauf identique mais pareil en tous points, je dirais aussi qu'il est le mauvais perdant le plus adorable qui soit et que juste pour ça, il mérite de garder la vie sauve même s'il jette un peu trop de coups d'oeil intéressés vers mes frites, et non les siennes.

« Tu vas encore gagner comme la fois au laser game où t’as eu un score négatif, tu veux dire ? » « Blablablablablabla j'entends pas j'entends riiiien. » je chante, je réplique, je pouffe de rire aussi, il fait exprès et il arrive quand même à bien se diriger dans les allées avec ces souliers qu'on déteste autant qu'on les adore. Ils compriment mes orteils, je rêve de les retirer, j'y pense 40 fois et 40 autres, mais comme je sais qu'à la seconde où je me retrouve à courir en chaussette sur le plancher ciré, c'est aller simple pour les urgences qui m'attend, je préfère calmer mes ardeurs et imaginer une nouvelle alternative au jeu du soir comme si nos vies en dépendaient.

Il se met en position, il se prête à l'exercice avec une candeur et avec un sourire que j'aime tellement, qui m'ont manqués toute ma vie avant qu'il n'entre dans mon quotidien sans que jamais je ne veuille l'en laisser partir. « Je prédis un striiiik - d'un hochement de la tête affreusement forcé et encore plus sérieux - je tente, du moins - je lui fais signe de procéder, mes paumes l'invitant à avancer quand ma silhouette s'installe en tailleur sur le siège aux commandes. Je scrute ses gestes, je scrute son élan, je scrute tout et cherche les failles comme les bons coups, enregistrant pour me servir de tout lorsque ce sera mon tour. ouais, juste la quille tout à gauche, c’était ce que j’ai dit. »

Swann échoue dangereusement, et je m'en désole pour lui, je jure, je pense, je crois, une seconde au moins, avant de taper dans mes paumes comme une gamine qui vient de recevoir le plus beau et le plus gros cadeau à Noël. « T'es nul mais ta danse pré-lancer était incroyable, faut que tu me montres! » autant y aller pour un peu de baume au coeur, quand je vois son score nullisme s'afficher à tous à l'écran, et que je prends la première excuse pour l'empêcher de l'y voir en bloquant son regard sur moi et mes piètres tentatives de danseuse. « Et voilà pour monsieur, le traditionnel coca de la défaite. » ma paume libre de boule de bowling lui tend un verre plein, s'égare dans ses mèches quand il le prend pour le porter à ses lèvres. « J'aimerais dire que je suis désolée pour toi, mais je ne parle pas aux perdants. » un nouveau rire, un clin d'oeil de gamine plus tard, et c'est à moi de briller maintenant que je rejoins le même endroit où il se trouvait, une minute plus tôt.

« Okay à moi : je prédis un ravage du côté gauche, et pas juste le dalot, les quilles avec. » que je scande, épaules redressées silhouette en confiance et le sourire qui va avec. Avant de me mettre dos à l'allée et de laisser glisser ma boule entre mes jambes, yeux fermés.

let's rolllllll:

« T'es nul mais ta danse pré-lancer était incroyable, faut que tu me montres! » Il est un gamin qu’on vient de féliciter pour une chose courante alors il refait la danse, bien sûr qu’il la refait avec un sourire dépassant largement la frontière de ses joues. « Y’a un copyright McGrath, fais attention de ne pas l’apprendre à personne d’autre. » C’est un secret de famille venu de l’autre bout du monde, au moins, il devrait être bien gardé. Il termine ses bêtises par un clin d’oeil, sa défaite bien loin derrière lui désormais. Il accepte le Coca comme lot de consolation et grogne seulement par acquis de conscience lorsqu’elle laisse ses mains toutes collantes se perdre dans ses cheveux éternellement en bataille.

Elle brille Ginny et il ne voit que ça. Elle a l’air heureuse, elle a l’air épanouie. Elle est plus forte que jamais, aussi, et ça compte énormément pour lui. La force, au final, c’est tout ce qu’elle a. Avec elle pourrait tout faire si elle le voulait - et il serait bien incapable de douter de sa volonté à atteindre le moindre de ses objectifs, vraiment. Pourtant sa concentration repasse bien vite au jeu en lui même, aux pronostics lancés par sa soeur et à sa chorégraphie de pré-lancer plus qu’hasardeuse. Pourtant tout lui réussit, à la benjamine, et elle dégomme avec succès les quilles qu’elle avait prédit (pour peu il pourrait se méfier qu’elle ne dispose pas d’un TARDIS dans un coin) et avant même qu’il ne puisse lui dire quoi que ce soit, on vient fêter la victoire à leur place en leur amenant frites et boissons. Il est tenté d’être honnête, là, et de dire qu’ils n’ont rien commandé - mais les frites dorées à souhait on raison de lui avant qu’aucun mot ne sorte de sa bouche.

Joueur rendu quasi-euphorique par la situation, il décale vivement le plateau de victuailles avant que Ginny n’ait eu le temps de se servir de quoi que ce soit (elle aurait tout pris en même temps la fourbe-estomac-sur-pattes). « Avant que tu y touches j’ai une question pour toi. » Il a son faux air sérieux, celui qui a tout pour l’être mais qui est largement trahi par la présence de fossettes qu’il n’arrive pas à cacher dans ces moments là. « Comment tu fais pour toujours manger que des bonbons et être toujours plus haute que large, hein ? » C'est davantage la question de quelqu’un qui a dû subir des dizaines de cours de diététique plutôt qu’autre chose, lui qui aurait été fier de présenter sa soeur face à tout l'amphithéâtre comme exception à toutes les règles qu’on leur apprend - si tant est qu’il avait une quelconque idée de son existence à l’époque.

Le plateau se recule un peu plus à chaque fois qu’elle tente de s’approcher et le blond s’amuse bien trop de la situation pour que ce soit raisonnable. « Raconte moi une anecdote sur tes étudiants à la galerie. Je les aime bien. Ils sont amusants. Je te paye en bonbons selon la qualité, fais au mieux. » Ça sonne comme un challenge, ça. Et aucun McGrath ne saurait refuser un challenge, quel qu’il soit.

« Avant que tu y touches j’ai une question pour toi. » je grogne, je mords le vide, je déteste la vie et l'Univers en entier mais je suis hyper attentive à la suite parce que mon appétit, mon estomac, mes rêves et mes aspirations ne dépendent que de ça désormais. « Comment tu fais pour toujours manger que des bonbons et être toujours plus haute que large, hein ? » mon index se hausse et mes sourcils avec, le sérieux de la chose qui est ridiculisé par le sourire en coin que je n'arrive jamais vraiment à chasser de mon visage - sûrement parce que je n'en ai pas envie - quand Swann est dans les parages. « Attention, là aussi y'a copyright McGrath, tu en parles à qui que ce soit je te traque et je te coupe la langue pour la faire frire. » mes menaces habituellement sont beaucoup plus douces, il n'avait qu'à ne pas me confisquer les frites en format parfaitement immense sur lesquelles je lorgne sans aucune surprise.

J'ai abandonné complètement l'idée d'aller jouer au bowling maintenant qu'on nous alimente de la plus inopinée et grasse et sucrée des façons, du coup mes souliers partent l'un après l'autre pour que je puisse me retrouver en chaussettes à glisser sur le plancher luisant, à m'installer sur mon siège plus confortablement. « La réponse moche c'est le stress. Et c'est moche parce que c'est de famille. » les McGrath sont bien des choses mais ils sont surtout des gens incroyablement anxieux. Et le pire, c'est qu'on le ravale ce stress-là, on le ravale et on ne le montre pas et on semble si calmes de l'extérieur, si zen et posés - jusqu'à ce qu'on explose parce qu'on a trop ravalé l'anxiété, que les sentiments prennent le relais avec violence. « La réponse cool c'est le métabolisme rapide. Et c'est cool parce que c'est de famille, ça aussi. » je bénis nos gènes quand la seconde précédente je les détestais.

Pourtant, mes réponses ne sont pas suffisantes et même si je bats des cils avec constance et que je tente de raviver le bon vouloir de mon frère en misant sur les yeux les plus brillants/suppliants de mon attirail de fourbe par excellence, il ne cède point à mes nombreuses tentatives. J'ai ajouté un bras en travers agressivement des siens et une main insistante aussi, ça a pas dû aider pour ma cause, j'en conviens. « Raconte moi une anecdote sur tes étudiants à la galerie. Je les aime bien. Ils sont amusants. Je te paye en bonbons selon la qualité, fais au mieux. » oula. « Je vais faire en quantité plutôt qu'en qualité parce que comme ça je pourrai me gaver plus vite ; essaie pas de comprendre ma logique fais juste approcher les bonbons s'te plaît. » le défi qui n'en serait jamais un pour qui que ce soit mais qui en devient un immense pour moi.

Je me racle la gorge, redresse ma silhouette, affine mon plan et mes mots, prépare l'attaque le bonheur aux lèvres. « Il y en a un une fois qui a mangé tout le bol de fruits qu'on avait mis de côté pour le cours sur les natures mortes, mais c'étaient des fruits vieux de genre 3 semaines qui étaient restés à vivre au soleil du coup Aude a ri de lui en verrouillant la porte des toilettes quand il a eu mal au coeur mais finalement il est allé à la cuisine et tout s'est bien terminé pour lui, moins pour le lavabo. » doucement, sans même qu'il ne le remarque (lol, il a remarqué pour sûr), je ne redresse pas que ma silhouette mais maintenant mon torse en entier, avançant millimètre par millimètre vers lui alors qu'il garde toujours avidement les vivres de son côté de la table. « Ouh y'en a une, une fois, elle voulait bien faire et elle a pris mon profil en exemple pour la classe de visages, et le croquis était trop drôle et j'avais l'air d'avoir une moustache et sous certains angles même une barbe ça m'allait pas si mal. » mon avant-bras gauche qui bouge de la plus subtile des manières (lol nope, pas du tout, tente plus fort Ginny), alors que je le redresse vers ma cible, les pêches à la gelée ou non mieux les M&M's ah non y'a des cerises acidulées aussi, j'adore les cerises acidulées. « Oh et aussi, à mon anniversaire, y'en a qui ont monté une méga toile avec des tas de photos et de croquis et un immense mélange de tout ce qu'ils ont pu créer dans mes cours j'ai pleuré j'avoue mais c'était la saison des allergies aussi donc ça compte pas vraiment. » ils y sont presque mes doigts, ils y arrivent presque quand je pouffe de rire et arrive par un miracle que je ne m'expliquerai jamais à subtiliser une petite poignée de bonbons multicolores sans qu'il ne m'en empêche ou alors c'est juste parce qu'il est le meilleur frère du monde et qu'il voit bien la détresse dans laquelle je me trouve. Oupsie.

« Raconte-moi trois anecdotes sans me dire ce qui est vrai et ce qui est faux. Si j'arrive à deviner quoi est quoi, j'ai droit à touuuuuuuut - okay juste à la moitié +1 bouchée.  » je négocie après avoir été incapable de me contenter de mon maigre prix, la bouche pleine de sucre, les joues avec.

Il rigole et s’attendrit à chaque nouvelle anecdote sans jamais réellement choisir entre les deux sentiments, optant donc pour un savant mélange des genres alors qu’il garde toujours une distance de sécurité entre les mains de la brune et la portion de frites. Elle n’est plus une gamine mais elle en a la fourberie, à tenter d’utiliser ses yeux doux pour amadouer le blond alors qu’elle ne fera bien évidemment jamais le poids contre de la nourriture. Au contraire, il s’amuse de manger les frites les unes à la suite des autres avec une lenteur inégalée, sourire au coin des lèvres. Il a beau être très proche de sa soeur, la nourriture passant toujours avant tout et ce n’est pas elle qui attester du contraire.

Elle gagne finalement le droit de prendre une frite parce qu’il apprécie ses talents d’oratrice et surtout sa capacité à rire d’elle même. Ginny obtenant tout ce qu’elle désire si cela n’a rien à voir avec la nourriture, il se met en position pour à son tour raconter son lot d’anecdotes triées sur le volet. Ce n’est pas parce qu’ils se voient au minimum une fois par semaine qu’ils ont pour autant réussir à rattraper une année de vie, les presque-jumeaux ont encore de nombreuses heures de discussions plus ou moins existentielles devant eux. « Je n’ai peut être pas eu de méga toile pour mon anniversaire mais par contre j’ai eu une déclaration d’amour de Simone, ma mamie préférée qui continue de m’appeler “mon grand”. » Par fierté sûrement et par défi sans aucun doute, il boit dans le soda qui n’est toujours pas à portée de la jeune femme.

Ils font abstraction du lieu, ils font abstraction des boules qui percutent le sol et autres cris tantôt de joie tantôt de peine absolue. Ils font abstraction de tout et s’ils avaient été installés dans n’importe lequel de leur canapé alors la situation aurait été la même et leurs sourires de gamins préparant les bêtises auraient été les mêmes. « Mon amante potentielle numéro trois ne peut pas porter les semelles orthopédiques qu’on lui a prescrites puisqu’elle veut “être en contact avec la terre” et ne porte pas de chaussures. » Il sourit fièrement sans préciser que son amant numéro trois est aussi la plus jeune du lot, âgée de 72 ans à peine. Quels séducteurs, ces anglais.

Même s’il pourrait tout avouer à la benjamine de la famille et parler sans crainte de jugement face à elle, les mots ne sortent toujours pas naturellement pour le blond qui se contente d’évoquer des anecdotes relatives à son travail plutôt que d’entrer dans des détails plus personnels. Il aurait pu le faire pour la troisième, il aurait pu préciser que le meilleur moment de la bachelor party de Matt furent ceux passés avec Lucia, il aurait pu lui préciser qui tenait le bébé dans ses bras juste à côté de lui au mariage. Il aurait pu apporter un grand nombre de précisions sur sa vie mais le fait est qu’il ne reste encore certain de rien et préfère garder le tout pour lui, un temps encore. Elle sera mise au courant lorsque ce sera le mieux pour tout le monde, raison pour laquelle il avorte sa dernière anecdote avant l’heure en lui tendant finalement le reste de nourriture. « J’ai triché, je ne t’en ai donné que deux vraies finalement. Tu as tout ça en offrande en échange, mais ne crois pas qu’un jour ne te rappellerai pas ce moment précis pour que tu me rendes la pareille. » Il parle, il parle et elle s’en moque parce qu’elle a finalement tout ce qu’elle voulait et tant que les yeux de l’artiste brillent en même temps que son sourire dépasse les frontières de son visage alors il est pleinement heureux.