@Mabel Griffiths & Aiden Turner ⊹ I'm always waking up looking to fill my cup. I'm such a loser beause I got it all right in front of me, everything I could need. I want to be satisfied with what I have

La lourdeur de son coeur qui cognait contre les parois de sa cage thoracique, un bourdonnement sourd que lui sous pouvait entendre sans se résigner à l'écouter vraiment, parce qu'il ne dirait rien de plus qu'une vérité cinglante que l'acteur ne pouvait pas entendre. Mabel était cette présence rassurante dans sa vie, cette main tendue qui attrapait au détours des chemins ou des événements mondains pour ne se perdre dans le regard incisif des gens autours de lui, mais elle n'était rien de plus qu'un rêve que le Turner ne ferait qu'effleurer du bout des doigts sans jamais l'obtenir. Pourquoi voudrait-elle de lui alors qu'elle pouvait avoir n'importe quoi ? Il n'était rien de plus, rien de bien, le genre qui fout le bordel dans la vie des gens mais qui ne cherche pas à réparer, le drogué, le paumé. A force de le côtoyer la blonde finirait par comprendre que, malgré les sentiments naissants, il n'y avait rien de bon à prendre chez l'acteur, rien d'autres que des larmes. Alors Aiden avait bâillonné son coeur, couvert de silence ses pensées pendant qu'ils déambulaient dans la galerie à la cherche d'un nouveau tableau sur lequel parier une somme indécente, un jeu dans un jeu. « Si t'as la phobie des chevaux, évite de nous en offrir un. Je suis pas très douée pour gérer les bêtes ! » Un petit sourire était venu combler le vide sur les lèvres du jeune prodige sans que son regard n'arrive à capter celui de la blonde. Il fallait éviter de se perdre à jamais dans les iris bleutés de l'actrice, éviter à ce coeur trop lourd de subir des dommages qui ne serviraient à rien à part le faire plonger dans une tempête pour laquelle il n'était pas armé. « Un safari alors ? Parce que, contrairement aux chevaux, je n'ai pas peur des girafes... et puis tu imagines Rosie avec un petit chapeau d'explorateur ? » En voulant détourner le sujet Aiden s'était plongé seul dans le tourment de ses pensées qu'il avait voulu éloigner d'un revers de la main, et l'idée de laisser la petite derrière lui sans se retourner avait cette tendance à lui serrer l'estomac.

La soirée ne rendait pas cette tâche facile, ni les paroles de Mabel qui affirmaient déjà que les soirées londoniennes seraient plus sympa avec l'acteur à ses côtés, moins pour le palpitant qui le suppliait maintenant de mettre fin à cette mascarade sous peine de lui administrer une crise cardiaque avant d'atteindre l'âge canonique de vingt quatre ans. Au diable les pensées qui ne faisaient qu'étouffer les sentiments naissants avec l'oreiller géant de la culpabilité, et au diable la main moite qui glissait de l'emprise de la blonde par peur de la lâcher pour de bon. Aiden voulait mettre tout ça au diable pour enfin se donner l'occasion d'accepter le bonheur, cet instant vif et insaisissable que pouvait lui offrir la vie après tant de remises en questions, simplement s'il prenait son courage à deux pour sceller cette relation comme il en avait envie. Mais il la perdrait pour toujours, c'est sûr, n'est-ce pas ? « Je suis nulle en sport, mais c'est juste l'ambiance les soirs de matches ! Faudra que je te montre en soirée normale et en soirée sportive, tu comprendras ce que je veux dire ! » L'image d'une vie à deux s'était imposée dans l'esprit du Turner comme l'évidence qu'il avait longtemps cherché sans jamais se donner l'occasion de la trouver, lui le petit con dont l'appartement poussiéreux pourrait accueillir toute la bonté du monde présent dans les yeux de la Griffiths. Mais non, pas maintenant qu'elle serrait sa main dans la sienne, pas maintenant qu'il voyait sa fille comme la sienne. Quand alors ? Quand pour se laisser vivre comme il l'entendait ? « Du moment que je passe toutes les soirées avec toi, mais jamais je ne pourrais supporter un match de ce qu'ils appellent le "football" sans une tournée de bière très fortes. » Oh Aiden qui prêchait tout et son contraire pour ne pas se laisser sombre, petit garçon que la vie avait épargné mais pas adouci, que fallait-il faire pour ne pas risquer de se faire détruire par la simple idée d'imaginer Mabel avec un autre que lui ?

Après tout il avait déjà abandonné ses parents, ses amis, Maisie qui ne voyait maintenant en lui qu'un lâche qui ne voulait pas être sauvé, qu'est-ce qui l'empocherait alors d'en faire de même avec l'actrice ? Pourquoi elle et pas les autres ? En prononçant l'existence de sa mère pour la première fois Aiden avait laissé la porte ouverte à une discussion qu'il n'était pas sûr de vouloir, mais avec tout autant de douceur Mabel avait réussi à apaiser une tension qui se traduisait par la moiteur de sa peau. « Je sais ce que c'est que d'avoir des relations tendues avec sa famille, c'est pas moi qui te jugerai là-dessus. » Tendues n'étaient pas aussi approprié qu'inexistantes, que le simple coup de fil qu'il passait pour les fêtes afin de donner un signe de vie autre que les affiches que ses parents pouvaient croiser dans les centre commerciaux ou à la télévision, mais il se promettait toujours de faire mieux l'année d'après, depuis des années maintenant. « C'est pas de leur faute vraiment, c'est moi le seul coupable mais j'ai du mal à garder le lien avec mes parents depuis que j'ai quitté la maison et je n'ai pas envie de me sentir coupable alors je ferme les yeux. » Aiden avait baissé le regard sur ses chaussures pour ne pas avoir à croiser celui de la blonde. « C'est horrible je sais, tu peux le dire. » Mauvais fils, mauvais joueur, mauvais perdant. Turner accumulait les fautes depuis trop longtemps maintenant pour espérer se faire pardonner un jour, préférant l'oubli plutôt que la vérité, ce qui se manifestait encore alors que son coeur avait baissé les bras pour se faire entendre.

La main Mabel s'était enfuit de celle tremblante de l'acteur, mettant le coup d'épée final dans un organe déjà abattu de ne pas avoir réussir à renverser la balance, et c'était sans doute mieux comme ça, après tout. Aiden n'avait rien d'autre que des larmes à offrir en échange de la douceur, que de l'incompréhension en échange de la bienveillance, et pour parfaire la lourde décision de ne plus croire en ce qu'ils auraient pu être au delà des apparences, Mabel avait perdu l'étincelle qui brûlait dans ses iris quand elle posait les yeux sur lui. « Ce portrait réaliste. » Elle pointait du doigt une vieillerie sur laquelle il n'avait même pas levé les yeux, préférant rester de marbre pour ne pas flancher. « Jolie technique même si je ne connais pas la femme qu'il représente. Je dirai sept ou huit mille dollars ! » Ce jeu stupide ne l'intéressait plus au même titre que son verre qu'il avait déposé sur un coin de table sans pour autant tourner le regard vers l'oeuvre en question. « Tu sais quoi ? On a qu'à dire que tu as gagné.» Le ton de sa voix se voulait enjoué mais on pouvait aisément deviner que cette situation n'avait rien de plaisante, qu'elle avait même le goût amère des cendres, des non-dits, des opportunités loupés à cause de la peur. Encore une fois, Aiden était bien plus paumé que ce qu'il laissait voir. « Tu as le droit de me demander ce que tu veux, peu importe, tes désirs sont des ordres. » Pitié qu'elle prononce les mots qu'il rêvait d'entendre et que son coeur réclamait. Dans le fond de son regard Aiden avait glissé tout l'espoir qu'il était possible de mettre, les bras ballants contre les flancs dans l'attente de se faire détruire définitivement.

@Mabel Griffiths & Aiden Turner ⊹ I'm always waking up looking to fill my cup. I'm such a loser beause I got it all right in front of me, everything I could need. I want to be satisfied with what I have

Quand les tambours fatigués ne battront plus l'arrivée d'une nouvelle guerre mais bien le début d'une paix dont il n'avait pas l'habitude, Aiden n'était pas sûr de pouvoir capter au bon moment le havre de tranquillité qui se présenterait à lui. Mabel était cet abris. Dans chaque coins de la personnalité de la blonde il trouvait plus de qualités que de défauts, plus de choses à aimer que de choses qui lui donnait envie de fuir. Elle était le phare au milieu de l'océan quand il n'avait connu que la mer déchaînée, les torrents et les tourments. Derrière le sourire de la blonde il y avait toute la candeur du monde et que l'acteur retrouvait dans les grands yeux de Rosie quand elle les posait sur lui en tentant d'attraper dans sa petite main les poils de sa barbe. « Elle serait beaucoup trop mignonne en petite aventurière. » Oh oui elle le serait, avec un chapeau trop grand pour elle, ses yeux émerveillés par la beauté du monde. « A te demander quel bruit font tous ces animaux ! » Un sourire sincère avait pris possession des lèvres de l'acteur, comme toujours à chaque fois que son esprit s'égarait vers la gamine, elle qui tenait son coeur entier dans main alors qu'il ne la connaissait que depuis quelques mois. Sans vouloir remplacer le père de la petite, Aiden était devenu celui qui s'impatientait de la border chaque soirs et de la réveiller chaque matin. « Si on tombe sur le lion c'est plutôt simple, mais pour le bruit de la girafe je vais devoir m'informer avant d'être ridicule. » Du bout des doigts il avait effleuré le portable dans la poche de sa veste, près a écrire sur une petite note toutes les choses que Rosie et lui pouvait apprendre tant qu'il verrait encore Mabel.

Parce qu'ils étaient là, les tambours de la guerre, prêt à marquer l'arrêt de cette relation aussi vite qu'elle était arrivée à eux. Dans quelques temps Aiden se tiendrait sur le pas de sa porte, passant sa main dans les boucles blonde de l'actrice, le coeur serré de devoir arrêter ce qui lui avait redonner vie l'espace d'un instant. « On peut se programmer un soir de rugby si tu préfères ! Le but, c'est que tu profites de la soirée, pas que tu la subisses » Elle continuait de tirer des plans sur la comète en s'efforçant de lui prendre la main au-delà des illusions, maintenant perdue elle aussi dans cette soirée qui ne devait être qu'une passage et qui devenait maintenant un véritable rendez-vous comme il voudrait en avoir tant d'autres. « Le rugby me parle un peu plus que le soccer, et mes origines irlandaises seront tout aussi ravies par le sport que par l'alcool. » Des racines plantées par sa mère et qu'il n'avait jamais essayé d'honorer, que ça soit par les relations qu'il entretenait avec ses parents que par les nouvelles qu'il semblait retenir pour ne pas avoir à les appeler. Si les tambours avaient si longtemps battus dans les oreilles du Turner c'était sans doute à cause de la règle tacite qu'il avait mis en place pour ne pas se faire souffrir, celle qui consistait à ne pas donner de nouvelles à ses parents pour ne pas voir la déception dans leurs yeux. « Je juge pas, Aiden, vraiment. J'ai offert une croisière à mes parents pour ne pas qu'ils soient là quand j'ai accouché de ma fille. » Il avait relevé son regard vers la blonde, sans jugement aucun, mais plutôt que toute la compassion dont il pouvait faire preuve, conscient qu'elle lui livrait une information que les oreilles n'avaient pas l'habitude d'entendre. Mabel avait fait un pas de retrait pour se soustraire aux yeux baladeurs, aux murs organiques qui ne tarderaient pas à divulguer l'histoire aux plus offrants. « Je suis désolé que tu aies du le faire, c'est jamais simple de mettre de côté sa famille, qu'ils le méritent ou non. » En tout état de cause Aiden avait compatis avec la plus profonde douceur aux paroles de sa compagnie, offrant son épaule comme exutoire si elle avait un jour envie de combler leurs soirées avec le réel que les gens normaux se racontent en rentrant du boulot.

« Si tu as besoin d'en parler, ou si tu veux un soutien le jour où tu voudras les revoir... N'hésite pas. » Rien n'était sûr quand on évoquait la famille de l'acteur, cette mère qui n'avait jamais voulu vieillir et qui s'efforçait de rester jeune pour ne pas sombrer, et ce père qui n'avait de fierté que pour la seule médaille récoltée durant des années passées à ramper dans la bout pour le compte des autres. Non, Turner n'avait pas besoin de les revoir pour le moment, mais il parlerait à Mabel de tout et de rien si cela voulait dire rester à ses côtés. « C'est gentil, mais c'est une histoire que je raconterai quand on sera rien que nous et une très bonne bouteille de vin. » La vaine tentative de s'éloigner de la belle pour ne pas avoir à ressentir la tristesse de devoir la laisser partir plus tard n'avait fonctionné que l'espace d'une seconde, et la seconde d'après Aiden avait replongé ses yeux dans le regard doux mais perplexe de celle qui avait son coeur entre les mains. Mabel pouvait le broyer sur champ, réduire à néant les espoirs de voir un jour se lever les tambours de la paix. Le tic-tac de l'horloge présente dans son coeur s'était mis à l'arrêt, créant une vague d'incertitude dans le regard du Turner alors qu'il pointait du doigts tout ce qu'elle pouvait lui demander pour faire de lui le pantin de son choix.

« Sois à moi ? Pour de vrai ? » Mabel avait tendu la main vers lui sans pour autant serrer les doigts de celui à qui elle donnait maintenant le choix. Le tic-tac de son coeur avait raté un battement. Les tambours avaient cessés de battre dans l'attente d'une réponse qui s'était formulé entre ses lèvres asséchées par la précipitation du moment. Alors, quand tout le fouillis de son être avait repris sa danse, Aiden avait tendu la main pour serrer entre ses doigts ceux de la blonde, pressant contre lui chaque centimètres de ses phalanges pour s'imprégner du moment présent. « Tu vas me détester au bout d'un moment. » Pour qu'elle soit sûre d'elle, Aiden avait besoin qu'elle sache toutes les choses qui composent le quotidien triste d'un acteur qui n'a pas d'autres vices que d'en avoir trop. « Mes chaussettes trainent partout dans mon appartement, ma cuisine n'a jamais été utilisée, mon chat lui-même n'est jamais présent parce qu'il ne me supporte plus. » Et cette addiction aux médicaments qu'il n'a pas encore réussi à mettre de côté mais qui baisse à vue d'oeil depuis qu'il tient dans ses bras la petite silhouette de Rosie. « Mais j'arrive pas à imaginer ne plus te voir tous les jours quand tout ça sera terminé, ni toi ni Rosie. » Le havre de paix, c'était le regard de Mabel. « Je veux que ça soit pour de vrai moi aussi. » Sans le comprendre mais conscient que l'inconscient était plus fort que le conscient, Aiden s'était rapproché de Griffiths, son souffle mélangé au sien, son coeur au creux de sa main.

@Mabel Griffiths & Aiden Turner ⊹ I'm always waking up looking to fill my cup. I'm such a loser beause I got it all right in front of me, everything I could need. I want to be satisfied with what I have

Aiden avait passé la plus grande partie de sa jeune vie à fuir ceux qui semblaient s'intéresser à lui au-delà de l'acteur, à éloigner de la main les vautours qui s'enquéraient simplement de trouver une popularité ou un parachute financier en se montrant aux côtés de l'acteur célèbre. Alors Aiden avait passé la plus grande partie de sa jeune vie seul, camisolé dans son appartement à chercher du regard la moindre présence qui ne lui était pas néfaste, sans jamais pour autant se reposer. C'était différent, avec Maisie, parce qu'elle l'avait connu avant que les projecteurs ne viennent dépeindre son monde, et qu'elle était loin d'agir avec lui comme un vautour, pour autant il rechignait à lui ouvrir la porte de peur de la perdre définitivement. Et puis il y avait eu Mabel. Tout comme lui la blonde avait souffert d'une vie passée à fuir les regards trop appuyés tout en foulant les tapis rouges. Tout comme lui elle comprenait la froideur des sourires simplement présents pour réveiller l'égo. Et tout comme lui elle acceptait de se prête au jeu du couple follement amoureux pour tenter de regagner une visibilité qui ferait plus plaisir aux autres qu'à eux-mêmes. Pourtant Turner avait senti son cœur se faire chaud au contact de Mabel, refusant de perdre son amitié à mesure que les jours passaient et que bientôt sonnerait la fin de cette relation montée de toutes pièces. Plus que l'amitié, il voyait tout son être se détendre dès qu'elle apparaissait, et il cherchait plus que de raison sa présence dès qu'elle était éloignée. Son regard plongé dans celui de la blonde Aiden avait compris que tout ça n'avait rien à voir avec son vie de tenir les vautours éloignés de sa vie, mais avec celle de se réveiller chaque matin en sentant l'odeur de sa peau. Les tambours battant la chamade dans un palpitant qui s'éveillait, l'acteur avait fait mine d'être attiré par un nouveau tableau, subitement tenu en échec par la peur de la voir s'évanouir entre ses doigts alors qu'il approcherait son cœur de ses lèvres pour faire pointer la vérité.

Mais Mabel était plus que ça encore, plus que toutes les choses que l'on décrivait sur elle dans les journaux ou dans les articles de presse, plus que l'image en papier glacé qui s'affichait dans les soirées mondaines. Il y avait aussi une mère formidable qui se battait constamment contre le monde pour y élever sa fille avec la plus grande des douceurs, une femme qui se mettait de côté elle et ses envies pour se montrer présente avec les autres, et c'était peut-être bien ces aspects qui avaient rendu la vue à un Aiden persuadé que rien ne collerait jamais entre eux tant ils étaient différents. Au-delà de la différence d'âge que tout le monde pointait du doigt, il y avait aussi les addictions qu'il ne voulait pas lui révéler pour ne pas qu'elle ne s'échappe, les moments de doutes où il envoyait tout valser pour ne penser qu'à lui, et toute ce peine pesante sur ses épaules qui le rendait incroyablement con par moment. La Griffiths ne méritait aucunement de se faire ainsi balader par un petit garçon capricieux qui crachait sur le monde parce qu'il n'y trouvait pas sa place, quand bien il la regardait avec toute l'envie de lui faire comprendre qu'elle n'avait pas tord d'essayer. « Tu me détesteras avant. » La main cramponnée à celle de Mabel pour ne pas la laisser se dérober, Aiden avait secoué à la tête à la négative sans pour autant ouvrir la bouche pour parler. « Je sais à peine cuisiner, j'ai une femme de ménage parce que j'ai pas appris à gérer une maison, et j'ai un enfant qui prend de la place ! » L'acteur se foutait pas mal des deux premiers points, et il aurait été bien bête d'avoir y redire quoi que ce soit compte tenu de son appartement dans lequel il n'avait jamais passé l'aspirateur, mais pour le dernier il avait simplement secoué la tête avec le sourire, parce que Rosalie prenait une place nécessaire dans sa vie et en rien désagréable. « Uber Eats a été crée uniquement pour satisfaire les envies de ceux qui ne savent même pas faire cuire des pâtes. » Le visage rapproché de celui de la blonde il pouvait sentir la chaleur de son souffle sur sa peau, incapable de détourner son regard. « Il y a fort à parier que mon appartement soit en pire état que le tiens, et je n'ai pas de femme de ménage.  » Plus rien ne pouvait les empêcher de tenter le coup, parce qu'il appréciait ses défauts autant qu'il aimait ses qualités, parce qu'il avait hâte d'en apprendre plus sur ce qui faisait sa vie, impatient de l'écouter s'épancher sur tout ce qu'elle voudrait bien lui dire. « Et pour Rosie, tu sais bien que je l'adore et que rien ne changera ça.  » Il ne trouvait aucune véritable raison pour qu'ils cessent de se tourner autour comme ils le faisaient depuis des semaines maintenant, à part celle de se voir éconduit par la blonde dans ce moment aussi intense que celui-ci.

Lorsque Mabel avait déposé ses lèvres sur celles de l'acteur, ce-dernier avait respiré pour la première fois après des années d'apnée. C'était une journée chaude d'automne, une brise rafraichissante en plein été, une musique que l'on aime et que l'on entend pour la première fois depuis des années. Elle était ce qu'il avait cherché sans même se l'avouer, et il fallait que ça dure. « On devrait rentrer discuter de tout ça ?  » Aiden avait fermé les yeux en espérant que les caméras n'étaient pas braqués sur ceux pour figer un moment qui leur appartenait entièrement, eux qui avaient vu leur idylle figée dans les magazines people quand ils n'avaient encore pour ambition que de mettre le voiles sur leurs vies privées. « Fichons le camp d'ici, le plus vite possible.  » Un sourire était venu égayer les lèvres du Turner alors qu'il agrippait la main de la blonde pour l'entrainer vers la sortie assez rapidement pour se retrouver vite loin des oeillades interloqués mais assez lentement pour ne pas que toute l'attention soit portée sur eux. « J'ai envie d'une pizza, on pourrait en commander une et passer la soirée ensemble ? » Aiden avait toujours préféré passer la soirée chez lui une fois la petite couchée pour ne pas tirer sur la journée de Mabel, pour ne pas s'imposer plus que de raison dans son quotidien, mais maintenant qu'il y avait bien plus de choses à évoquer que la prochaine sortie sous les flashs des appareils photo.

@Mabel Griffiths & Aiden Turner ⊹ I'm always waking up looking to fill my cup. I'm such a loser beause I got it all right in front of me, everything I could need. I want to be satisfied with what I have

A toutes les interrogations de la blonde il avait une réponse prête à se glisser dans les doutes pour la rassurer, qu'elle soit inquiète pour sa fille ou pour la vie qu'ils pourraient mener en dehors des caméras, Aiden s'appliquait à lui faire comprendre qu'il n'avait pas peur de lui prendre la main sans que cela ne soit le sujet d'une une de magazine. « Tu es génial avec Rosie, et elle a beaucoup de chances de t'avoir » L'acteur avait surtout la chance de pouvoir la serrer contre lui dès qu'elle poussait le moindre cri, le moindre pleur, sans vouloir s'avouer que la mère et sa fille avait sauvé la partie de lui qui voulait s'en sortir. Jamais il n'aurait imaginé prendre la position du petit copain qui raconte des histoires d'éléphant et de tigre le soir, de celui qui s'inquiète plus du bien-être de quelqu'un d'autre que du sien. A leur première rencontre le Turner n'avait été qu'un beau parleur dont la seule envie était de ne pas s'attirer les foudres de son agence pour continuer à s'en foutre plein le nez, sans jamais penser au mal qu'il faisait aux autres. Maisie, ses parents, son entourage tout entier avait été témoin d'une descente aux enfers qu'il n'avait jamais voulu mentionner pour ne pas la rendre réelle, et alors qu'il plongeait son regard dans celui de Mabel pour ne pas laisser passer l'instant où tout basculerait, Aiden avait été saisi de cette envie de tout recommencer. « C'est moi qui ai de la chance, j'aurai jamais eu le courage de changer sans toi. » La Griffiths ignorait encore tout ce qui avait fait le quotidien de l'acteur avant de la connaître, des médicaments à la drogue en passant par l'alcool, tout ce qu'il avait laissé de côté pour être digne d'elle, pour ne pas faire capoter le plan. Dans sa recherche qu'on le laisse tranquille afin de pouvoir s'autodétruire, Aiden avait trouvé la volonté de vivre plutôt que de survivre.

Le léger baiser que la blonde avait déposé sur ses lèvres avait suffit pour lui faire comprendre qu'ils avaient besoin d'être plus que ça, d'essayer au moins, de se faire confiance au-delà de ces apparences. D'une main il avait attiré Mabel vers la sortie, le sourire aux lèvres, incapable de garder secret l'effet bénéfique qu'avait la présence de la blonde à ses côtés. Il fallait s'enfuir, se découvrir ailleurs, profiter de l'intimité de quatre murs familiers pour enfin oser exprimer ce qu'ils avaient garder enfouis. Comment pouvait-elle avoir cet effet sur lui après si peu de temps ? Pourquoi prenait-il a coeur d'être meilleur pour elle quand il n'avait pas réussi à le faire pour lui ? Le visage de l'actrice reposant contre son épaule, Aiden avait balayé les questions pour s'enivrer de son parfum. Bientôt ils seraient à l'abris d'une bulle de confort, capables de respirer un autre air que celui des conversations étudiées et des sourires courtois, simplement pour redevenir ce qu'ils avaient toujours été. Aiden et Mabel, comme deux adolescents, les joues rosies de mettre un pied dans l'inconnu mais tellement excités de le faire ensemble.

« Je vais me changer pour être plus à l'aise. Mets-toi à l'aise en attendant. Et si le livreur arrive entre temps, prends de quoi payer le pourboire dans mon sac. » Elle avait fait valser ses chaussures dans un coin de couloir avant de l'embrasser encore timidement mais avec ce confort naturel qui leur était inévitable. « Dans ma vie "mets toi à l'aise" signifie que j'enlève mon pantalon... et hors de questions que tu paies le pourboire en plus de la pizza. » Il était loin le temps du Aiden galant qui risquait de voir son compte en banque s'effondrer mais qui refusait de ne pas payer sa part, lui qui n'avait plus jamais rechigné à se faire inviter quand la célébrité lui était tombée dessus. Mais avec elle tout était différent, comme avant. « Et ma mère m'a toujours appris à ne jamais fouiller le sac d'une femme. » L'acteur avait retroussé les manches de sa chemise, ouvrant les deux premiers boutons de chemise alors que la blonde avait disparu dans l'escalier. Les photos de Rosie, visage illuminé, prenaient possession des commodes comme des étagère, et rien n'aurait pu le faire sourire plus en cette soirée que l'idée de pouvoir s'imaginer jouer un rôle dans le quotidien de la gamine. Aiden n'avait jamais soulevé l'idée d'être père un jour, de tenir ce rôle que son propre paternel avait déserté pour le confort d'une vie passée sous silence, et pourtant il ne pouvait fermer les yeux sur son envie d'être présent.

Lorsque le livreur avait fini par sonner il s'était empressé de sortir son portefeuille pour laisser quelques billets au visage interloqué d'un petit roux qui n'avait même pas prononcé une parole, refermant la porte pour ne pas voir cette intimité forcée par une autre présence, Aiden avait déposé les pizzas sur un coin de la table. « J'ai récupéré les pizzas, merci pour le supplément fromage ! » Une part dégoulinante entre les mains, déjà à moitié dévorée en l'espace d'un centièmes de secondes, Aiden avait attendu en vain une réponse de la part de Mabel. « Tu sors ton meilleur pyjama en pilou ? » Comme un chat ne voulant pas faire de bruit, à pas feutrés dans l'escalier, Aiden avait parcouru le chemin le séparant de la chambre de l'actrice, et si son esprit lui quémandais d'entrouvrir la porte pour y apercevoir l'objet de ses convoitises, il était rester sagement dans l'entrebâillement dans y glisser un regard. « Est-ce que je peux entrer ? » Il avait les mains moites d'appréhension, l'acteur, incapable de sortir de son esprit les longues années qui s'étaient écoulées sans qu'il ne ressente plus que de l'attirance physique pour les filles passées dans son lit. Aujourd'hui il avait envie d'autre chose, d'elle toute entière, de passer ses mains sur la peau délicate de la blonde, se sentir l'odeur dans son cou. Comme une passion que l'on découvre pour la première fois.

@Mabel Griffiths & Aiden Turner ⊹ I'm always waking up looking to fill my cup. I'm such a loser beause I got it all right in front of me, everything I could need. I want to be satisfied with what I have

Il arriverait forcément un jour où Mabel verrait derrière tous les efforts qu'il accumulait pour être meilleur, elle comprendrait que tout ça n'était que la réponse à des soucis de dépendance qu'il avait caché sous le tapis pour être un homme meilleur, pour ne pas la perdre. Quand elle poserait les yeux sur l'Aiden qui n'a eu de cesse de se droguer pour parfaire le rôle de l'acteur rebelle, penserait elle toujours qu'il mérite son attention ? Les réponses viendraient en même temps que la vérité, dure, absolue, et pour le moment Turner n'avait pas envie de penser ce que la blonde ferait quand elle apprendrait son passé. Pour le moment, il avait envie de la prendre dans ses bras, de la faire danser dans une cuisine éclairée par la lumière d'une bougie, de prendre sa main dans la rue sans que des dizaines de caméras ne soient braqués sur eux. Dans la voiture qui les avaient menés jusqu'à l'appartement de la jeune femme, Aiden s'était retenu de ne pas lui avouer tout de suite que les sentiments qui prenaient place en lui avaient bien plus de profondeur qu'une simple affection. Il était trop tôt pourtant, la tête de Mabel appuyé contre son épaule, pour se défaire de l'envie d'être à elle, pour elle. « Mets-toi à l'aise » Qu'elle glisse en déposant un baiser sur ses lèvres avant de se dérober dans l'escalier menant à l'étage de son appartement.

Alors il se mets à l'aise, l'acteur, en déboutant le haut de sa chemise et en glissant ses manches sur ses avants-bras. Quand le livreur sonne la porte il s'empresse de lui ouvrir pour glisser un billet avant de refermer pour ne pas que la magie du moment ne prenne la poudre s'escampette, pour garder avec eux toutes les promesses non dites qu'ils se diraient peut-être dans l'intimité d'un moment partagé. Le silence s'installe dans l'appartement de la Griffiths, faisant résonner les pas d'Aiden alors qu'il s'empresse de dévorer une part de pizza supplément fromage qu'elle a eu l'attention de commander pour lui, pas assez rassasié par les petits fours servis lors de l'exposition. Il n'y a plus que lui et la pensée de se retrouver seul, sans elle, alors que la seule envie de glisser ses phalanges entre ceux de la blonde l'empresse de la rejoindre en haut des escaliers. Et puis l'hésitation d'un instant avant que ses doigts ne viennent frapper le bois de la porte pour indiquer sa présence qu'il ne veut pas forcer, une timidité qui ne l'a jamais vraiment quitté même après des années passées à plaisanter devant les micros pour éloigner les questions. « Entre. » La voix de Mabel est hésitante mais pour autant elle l'invite à entrer, à pénétrer dans un endroit qui lui était juste que là intime et qu'il n'avais pas encore eu le droit de transgresser. Une part de lui s'enferme dans la honte d'avoir laissé ses pas le mener jusqu'ici alors qu'il aurait très bien attendre dans le salon que la belle revienne, et l'autre part se défend en abordant un sourire timide alors même que ses yeux n'arrivent pas à croiser ceux de la blonde. « Tu t'impatientais ? » Elle aussi aborde un sourire un peu coincé, adolescente qui ne sait où se situer dans cette relation aussi étrange qu'inattendue. Il aurait du rentrer chez lui, ne pas forcer le destin et prendre le temps de poser les bonnes questions, mais il se tenait là, Aiden, dans l'encadrement de la porte qu'il avait poussé avec retenue.

« Un peu, et puis je ne voulais pas que tu penses que je m'étais mis à l'aise en enlevant mon pantalon. » C'est toujours la solution de facilité que de laisser sa bouche dire des conneries pour éviter de se retrouver face à la réalité du moment, c'est toujours ce qu'il choisi quand la tension semble se blottir dans un coin de la pièce en les dévisageant jusqu'à ce que l'un d'entre eux face l'erreur de trop. « J'étais jamais venu dans cette partie de ton appartement, je viens de m'en rendre compte. » Aiden ne fait pas un pas de plus mais ce permet d'ancrer son regard dans celui de Mabel, les yeux brillants timidité. « On peut juste manger une pizza et je rentrerai, si c'est ce que tu veux. » Ils n'avaient pas besoin de forcer les choses, de se montrer impatients d'en découvrir plus alors qu'ils s'ouvraient tout un champ de possibilité dans le futur, pourtant il avait ce besoin de se tenir à côté d'elle pour ne pas que la réalité ne vienne le rattraper en lui prenant le plus doux des moments depuis bien trop longtemps. « Je ne suis pas prêt de partir de ta vie pour autant » L'acteur hausse un sourire, toujours adossé dans l'encadrement de la porte, incapable de formuler la phrase que ses lèvres se retiennent de dire.

@Mabel Griffiths & Aiden Turner ⊹ I'm always waking up looking to fill my cup. I'm such a loser beause I got it all right in front of me, everything I could need. I want to be satisfied with what I have

De nombreuses fois Aiden avait imaginé la chambre de la blonde, créant dans son esprit des dédales de pensées qui fusionnaient pour donner vie à l'image qu'il avait en tête. Tantôt chambre de poupées édulcorée où se côtoient des tableaux colorés et des drapes satinés, tantôt antre secrète aux volets fermés n'accueillant que la présence enfantine de Rosie. Voilà qu'il se tenait maintenant dans l'entrebâillement de la porte, n'osant pas détourner son regard de la blonde tant par sa beauté que par l'appréhension qu'il ressentait à quitter ce lieu pour retourner chez lui. Aiden n'avait pas envie de faire le chemin en sens inverse, de reprendre son quotidien morose dans un appartement qui manquait de vie, de chaleur. Surtout, il ne voulait pas se retrouver seul avec les pensées qu'elle faisait fuir rien qu'avec sa présence. « J'espère que cette partie de la maison te plaît aussi. » Ce qu'il lui plaisait surtout c'était de trouver Mabel à chaque coin de la pièce qu'il apprenait, de pouvoir lui prendre la main sur le canapé devant un film ou rien que l'idée de se tenir dans sa cuisine pour tenter de faire le fameux chili de Dolly. Mais il s'était gardé de le dire.

« C'est exactement comme ça que j'imaginai ta chambre... non pas que je pensais qu'à ça hein.. » Les joues empourprées, les mains frottant contre tissu d'un pantalon qui n'avait pas disparu de sur ses jambes, Aiden s'était osé à un sourire timide. Jusque là l'acteur n'avait connu que le salon ou bien encore la chambre de Rosie dans laquelle il trouvait refuge chaque soir pour lire une histoire que la petite connaissait par coeur mais qu'elle s'enthousiasmait toujours d'entendre. « Les peluches sur le lit font tout le charme de ta chambre, c'est qui ta décoratrice d'intérieur ? » Ce trait d'humour n'avait pas suffit à faire redescendre une tensions qui était maintenant palpable jusque dans les tempes du Turner qui battait le rythme, infligeant un début de migraine à celui qui n'avait toujours pas quitté le cadre de la porte. « J'ai pas envie que tu partes après la pizza. »

Elle était si franche, Mabel, si douce dans ses paroles que le brun ne pu s'empêcher de se saisir de sa main lentement alors qu'elle se rapprochait de lieu pour se lover dans es bras. Si douce qu'il en oubliait les malheurs d'une vie passée dans l'ombre de celui qu'on attendant qu'il soit, passée à s'infliger une douleur simplement pour ressentir quelque chose. Et son baiser, tout aussi délicat, lui fit perdre la tête. « Promis que je ne partirai pas même si tu commandes une pizza à l'ananas et que je trouve ça horrible. » A défaut de se laisser aller dans ce qu'il avait vraiment envie de dire à l'actrice, Aiden avait resserré la pression sur son corps pour qu'elle comprenne que les mots, autant que les actes, n'étaient pas là uniquement pour faire jolis. « Je suis pas prête à te laisser partir, de toute façon. Je suis contente que tu sois là, vraiment. C'est juste... Il y a Rosie, qui t'adore, et je dois la prendre en compte dans tout ça. » Sous le coup d'une phrase qu'il n'avait pas pensé entendre ce soir tant il adorait la gamine, l'acteur s'était reculé avant de se racler la gorge.

Bien entendu que Mabel devait faire passer sa fille avant tout autre chose, elle était la seule priorité dont elle devait se soucier, bien plus que sa carrière ou que cette relation naissante dans laquelle ils souhaitaient se plonger tout les deux. Il n'y avait rien de plus important que Rosie, et pour ça, le brun pouvait se mettre de côté indéfiniment jusqu'à ce que la blonde revienne vers lui. « Tu dois la faire passer en priorité, je suis complètement d'accord avec ça et jamais je ne me mettrai entre toi et ta fille. » Plus qu'une simple phrase c'était une promesse, celle de ne jamais intervenir dans cette relation mère/fille sur laquelle Aiden n'avait aucun droit autre que celui d'être présent dans leurs vies si elles le souhaitaient seulement. « Mais tu sais que je l'adore, et que rien ne changera ça même si on se rends compte que ça ne marche pas entre nous. » Il était hors de question de manquer de respect à Mabel, surtout pas quand elle était la seule à comprendre toutes les parties de lui sans forcer. Du moins, presque. Dans les tumultes de cette relation, au son des tambours qui se fatiguaient de ne battre que la même rythmique, il y avait encore le mensonge des tremblements qu'il n'était pas encore prêt à avouer.

« Tu peux rester autant que tu veux » Le pensait-elle vraiment ? Malgré tout, malgré sa présence dans les bras de l'acteur, Mabel avait-elle autant envie que lui de se jeter dans cette relation ? « Je suis vraiment contente que tu sois rentré avec moi ce soir. » Elle semblait sincère, touchante, vraie. Et lui n'était qu'un monstre d'égoïsme qui se détachait de son corps, les mains en coupe contre le visage de la blonde pour fixer son regard dans le sien, prêt à mettre fin à tout ça si elle le demandait simplement. Un jour Aiden se livrerait sur tout ce qui composait sa vie avant qu'elle n'y entre, mais pas maintenant, pas alors que ses mains avaient cessées de trembler et qu'il ne pouvait détacher ses yeux des iris de la blonde. « Ce que je peux te promettre c'est que j'essaierai, chaque jours, pour que ça fonctionne entre nous. » Le front reposé contre celui de la Griffiths, le jeune homme avait soupiré longuement entre ses lèvres avant de relever la tête. « On a encore tellement de choses à apprendre l'un sur l'autre et en général aussi, alors il n'y a pas de mal à prendre le temps qu'il faut. » Sur les lèvres de l'actrice il avait déposé un baiser avant de s'éloigner pour lui laisser le champ libre de prendre la décision qu'elle souhaitait, qu'il lui revenait. « Moi aussi je suis content d'être là avec toi...» Un jour il trouverait la force de lui dire tous les mots qui restaient coincés dans le fond de sa gorge et que la peur retenait, mais pour le monde il s'était contenté de faire un pas en arrière vers les escaliers. « Je vais nous choisir un film, et je t'attends en bas. » Le sourire sur les lèvres du Turner n'avait de sens que pour elle, et c'est ce qu'il souhaitait par dessus tout, n'être qu'à elle.

@Mabel Griffiths & Aiden Turner ⊹ I'm always waking up looking to fill my cup. I'm such a loser beause I got it all right in front of me, everything I could need. I want to be satisfied with what I have

Les peluches par dizaine dans le lit indiquait que la petite faisait son apparition entre les draps pour se blottir contre sa mère dès qu'elle en ressentait le besoin, profitant de la chaleur du corps de la blonde pour combattre les mauvais rêves. Et ça l'avait touché. Le sourire amusé de la blonde avait frappé, réconforté et apaisé les doutes de l'acteur qui s'en voulait déjà de l'avoir dérangé quand bien même elle précisait toujours qu'il était le bienvenue. Cette peur d'être mis de côtés par les autres ne s'était jamais vraiment estompé avec le temps, nourrissant même ses addictions car mieux valait d'être défoncé plutôt que d'être seul. « Tu la connais, c'est une petite blondinette qui adore quand tu lui racontes des histoires. Je suis sûre qu'elle sera ravie de venir rajouter un peu de couleur chez toi ! » Toujours adossé dans l'encadrement de la porte, les mains bien enfouies dans les poches, il avait adressé à la Griffiths un sourire sincère en guise d'acception de cette invitation couverte d'humour. Il adorerait avoir la petite dans les parages, sa mère également, pour mettre un peu de vie dans son appartement qui n'avait de vivant que sa présence, de temps en temps. « A deux doigts de lui fournir un maximum de peinture pour qu'elle glisse ses petites mains sur mes murs. » Adorable oui, glauque, sûrement. Des petites traces de doigts sur les parois de son appartement pourraient apporter la confusion sur les activités extra-professionnelles de l'acteur. Dans un soupir il se ravisa. « Enfin pas dans le sens où j'enferme des enfants dans ma cave après avoir peaufiné mon œuvre d'art de mains humaines… »

L'acteur avait haussé les épaules pour faire taire le rougissement de ses joues, déjà trop pompeuses de la soirée qu'ils avaient passée et qui s'était avérée pleine de rebondissement. Ce qu'il savait, au-delà du fait qu'il ne faudrait plus évoquer les fresques de mains d'enfant dans son salon, c'était l'intensité du regard de Mabel quand elle le fixait pour lui faire comprendre indirectement tous les non-dits qui parsèmeraient leur relation au début. Il fallait s'apprivoiser pour se comprendre, se toucher pour se connaître, attendre de l'autre qu'il fasse le premier pas ne ferait que repousser l'envie d'être ensemble. « Je sais pas comment tu fais pour toujours dire les bons trucs vis-à-vis de Rosie. Mais merci d'être là pour nous deux. » Aiden comprenait aisément que la blonde devait penser à sa fille avant de penser à une quelconque relation, mais c'était toujours beau à entendre de savoir qu'il s'y prenait bien. « C'est tellement facile à vos côtés, tu n'as pas à me remercier. »

Les mains en coupe sur le visage de Mabel il pouvait sentir son souffle chaud se coller contre ses lèvres, descendre le long de son cou pour se nicher au creux de ses épaules. Et ça le faisait frissonner. Viendrait le temps de confessions où le regard de Mabel changerait pour laisser place à celui de l'incompréhension plutôt que de l'affection, quand elle comprendrait qu'avant de la connaître et pendant un le plus clair de sa vie il n'avait été que la marionnette de ses désirs égoïstes. Le drogué, le coupable, celui qui coupait les ponts avec les autres plutôt que d'accepter la réalité. Celui qui avait bien failli tout perdre par simple pêché d'égo. Mais pas aujourd'hui, pas alors qu'ils redescendaient dans le salon pour se blottir l'un contre l'autre dans l'immense canapé de l'actrice. « Tu as choisi quel film ? » Un sourire amusé sur le visage et un sourcil remonté, Aiden avait fait glissé ses mains sur la télécommande pour laisser apparaitre le classique du cinéma qui restait son préféré avec les années, "Retour vers le futur". « J'ai toujours rêvé d'être Michael J. Fox, surtout dans la scène du bal de promo. »

Il avait eu le droit de choisir le film mais lui laisserait elle l'opportunité d'en citer les moindres anecdotes simplement parce qu'il le pouvait ? Elle n'en aurait, de toute façon, pas le choix. Le générique à peine lancé Aiden avait glissé une nouvelle part de pizza dans sa bouche sans prendre le temps de macher, déboutonnant les quelques boutons de sa chemise qui l'empêcherait de se goinfrer, au diable la classe. « Je crois que j'aimerai ça... faire un film qui marque toute une génération et qui devient un classique qu'on ne ce lasse pas de voir. » Pour la première fois depuis bien trop longtemps Aiden avait ressenti le plaisir de son art, lui qui - d'habitude - se lassait de voir son visage en grand sur les écrans.