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 First Act ≈ The boy and the wolf

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First Act ≈ The boy and the wolf Empty
Message(#) Sujet: First Act ≈ The boy and the wolf First Act ≈ The boy and the wolf EmptyDim 22 Juil 2018 - 0:59


▲ First Act ≈ The boy and the wolf ▼

Une petite librairie quelque part en Colombie-Britannique dans l’Ouest canadien…

Un jour, il s’envola et vint dans le Sud. La première annonce que nous en eûmes fut un bruit semblable à celui d’un ouragan en provenance du nord et le grincement et le craquement des pins de la Montagne sous l’assaut du vent…

« Gaby ! »

La voix de sa mère ramena brusquement le jeune homme à la réalité, chassant par là même dragon du Nord, nains de la Montagne Solitaire, hobbits de la Comté et hommes de Dale de son esprit. Assis dans un coin, à même le sol, entre deux étagères pleines de livres, Gabriel était entièrement absorbé par la lecture du Hobbit de J.R.R Tolkien. Sans conteste un de ses auteurs favoris dont il ne se lassait jamais de parcourir encore et encore l’œuvre si complète et complexe. Levant le nez de son livre Gabriel dû cligner des yeux à plusieurs reprises comme pour se réhabituer au monde réel. La capacité des livres à vous transporter dans des mondes imaginaires et fantastiques grâce au seul pouvoir de quelques mots sur du papier l’avait toujours profondément épaté.

Ayant retrouvé la pleine conscience de ce qui l’entourait, Gaby saisit son livre et son carnet à dessins posé à coté de lui, avant de se lever et partir à la recherche de sa mère. Elle se tenait debout près du comptoir et riait aux plaisanteries de son époux. L’adolescent observa un instant ses parents, un sourire au coin des lèvres, il y avait une complicité incroyable entre ces deux là, cela sautait aux yeux, c’était évident. Entre eux les mots semblaient dérisoires, un geste, un regard leur suffisaient pour se comprendre, et c’était beau à voir. Tout au moins du point de vue de leur fils unique. Il n’avait pas le souvenir de les avoir déjà entendus élever le ton, même si ils n’étaient pas toujours d’accords sur tout.

Apercevant son fils au coin des étagères, Gaëlle lui fit signe d’approcher.

« Alors où t’étais-tu donc échappé cette fois-ci ? », demanda t’elle avec un sourire amusé.

Le garçon sourit à sa mère en retour. « Parti faire un tour en Terre du Milieu maman »

Elle rit de bon cœur, ébouriffant au passage les boucles brunes de son fils adoré. Gabriel avait toujours été très proche de ses parents, dès son plus jeune âge il les avait accompagné dans la majorité de leurs déplacements en Europe et ailleurs. Autant dire que le jeune garçon avait déjà parcouru nombre de kilomètres. Et leur récent déménagement de l’Irlande vers le Canada en avait rajouté encore quelques uns au compteur ! Finalement Gabriel avait vite trouvé ses marques dans ce nouvel environnement, certes il demeurait profondément attaché au verdoyant pays où il avait grandi, cependant il était tombé presque immédiatement sous le charme de leur patrie d’adoption, tout particulièrement de ses paysages sauvages. Ils avaient quelque chose de spécial, presque magique, lui rappelant un peu ces forêts de Bretagne dont l’air semblait presque empli d’une magie ancestrale. Lorsqu’il les observait Gaby se plaisait à croire que les légendes amérindiennes disaient vrai et que ces lieux étaient habités par de grands et vénérables esprits s’incarnant dans toutes sortes d’êtres vivants, de l’arbre le plus imposant à la plus petite fourmi.

« As-tu regardé si il y avait assez de coussins au petit salon ? »


La voix douce de son père ramena le garçon à la réalité. Une nouvelle fois. Encore tout rêveur, l’adolescent acquiesça doucement. Ce qu’ils appelaient le petit salon se trouvait être un recoin de la librairie, aussi confortable et chaleureux qu'un petit cocon, plein de coussins, de couvertures et autres fauteuils agréablement moelleux. Situé un peu à l’écart, légèrement isolé, c’était l’endroit idéal pour les clubs littéraires ou les lectures publiques. Ce jour-là il s’agissait de ces dernières. Sa mère, qui était conteuse à ses heures, avait entamé un cycle de lectures de romans fantasy, « contes de fées pour adultes », s’intéressant plus particulièrement à ceux inspirés des mythes et légendes d’Europe du Nord.

« Tu vas assister à la lecture n’est-ce-pas ? »

L’adolescent sentit que la question n’en était pas tout à fait une cependant.

« Bien sûr », se contenta t-il de répondre avec un sourire.

En réalité Gaby adorait écoutait sa mère conter, le pouvoir de donner vie, au sens propre, aux mots couchés sur le papier le fascinait. Généralement il s’installait un peu en retrait de l’assistance, papier et crayon à la main, traduisant en dessin ce que Gaëlle contait ou dessinant les visages concentrés et attentifs de l’assemblée.

« Je suis certaine que nous allons rencontrer des personnes passionnantes ! »

Gabriel avait souri, sa mère était de ces personnes habitées par un éternel optimisme notamment vis-à-vis de leurs semblables. Mais il devinait aussi ce qui se cachait derrière ces mots. D’un naturel plutôt introverti, le jeune homme s’était fait, pour le moment, peu de connaissances. Aussi Gaëlle espérait que le voir participer à ces petites réunions de passionnés lui permettrait également de faire de nouvelles rencontres, bien que le garçon ne vivait pas particulièrement mal le fait de se trouver souvent seul, loin de là d’ailleurs.

Toutefois, pour l’instant, personne n’avait franchi le seuil de la boutique pour assister à cette lecture. Certains jours il y avait foule, d’autre pas, et intérieurement Gaby préférait sans doute ces derniers même si il aimait partager son amour des livres avec d’autres. Il était tellement dans son univers parmi les ouvrages, le papier et les vieilles couvertures que sa timidité semblait se dissiper beaucoup plus vite et aisément que dans d’autres circonstances.

« Eh bien c’est très calme pour le moment. Mais ça ne fait rien ! Si c’est ainsi nous inverserons les rôles, Gaby tu feras la lecture et moi j’écouterai ! »


Cette éternelle joie de vivre, jamais défaitiste, qui se mariait à la perfection à la douceur sans fin de son père Aedan, il n’y avait pas à dire ces deux là s’étaient bien trouvés ! Cette pensée laissa un sourire tendre se dessiner sur le visage du jeune Gabriel.

Tout à coup un bruit sourd dehors attira l’attention du garçon, celui du moteur pétaradant d’une moto qui stoppa sa course en face de la librairie. Étrangement lui revinrent en mémoire les mots qu’il lisait un peu plus tôt. Était-ce son imagination débordante, son petit coté rêveur ? Toujours était-il que quelque chose dans le grondement de cet engin lui rappela l’image du dragon.

La première annonce que nous en eûmes fut un bruit semblable à celui d’un ouragan en provenance du nord…

Un instant après la porte s’ouvrait sur l’imposante silhouette d’un homme. A contre-jour Gaby dû plisser des yeux avant de voir se dessiner à coté celle d’une autre personne bien plus svelte.

Apparut alors dans l’encadrement de la porte une jeune fille, sans doute de son âge. Gabriel ignorait encore à cette époque toute l’importance que cette demoiselle, aux cheveux sombres et au caractère bien trempé, prendrait dans sa vie pourtant quelque chose le poussa à lui adresser un sourire amical.


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Dernière édition par Gabriel Carnahan le Ven 2 Nov 2018 - 12:23, édité 5 fois
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Jameson Winters
Jameson Winters
la louve raffinée
la louve raffinée
Présent
ÂGE : quarante-six ans.
SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi.
STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain.
MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale.
LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide.
First Act ≈ The boy and the wolf Tumblr_ppf25zckU31txsq03o3_400
POSTS : 6436 POINTS : 40

TW IN RP : par mp si besoin ♡
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.
CODE COULEUR : #336699
RPs EN COURS : Christmasbin [7]Alex

I'm a survivor :
ATELIER I ↟ Robin
ATELIER II ↟ Asher
ATELIER III ↟ Eve

Flashbacks ↠Laoise [3]

Réalités alternatives ↠ Zombinson [d.z.]Witchy Robin [d.f.]

↟ ↟ ↟

First Act ≈ The boy and the wolf 5si5
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.

First Act ≈ The boy and the wolf D6jn
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.

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LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.

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GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.

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KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.



RPs EN ATTENTE : Phoenix [3]Phoenix [f.b.]Bosie me boy [d.f.]Slasher Night ↟ Robin [4] ↟ Robin & Phoenix [r.a. 2]

First Act ≈ The boy and the wolf 738z
AVATAR : Maggie Siff
CRÉDITS : Birdiesnow (avatar), anaëlle. (signature), loonywaltz (UB), mapartche (dessin <3 )
DC : Aisling l'effeuilleuse prude
PSEUDO : Whitefalls/Whitewolf
INSCRIT LE : 08/03/2016
https://www.30yearsstillyoung.com/t7655-jaimia-winters-you-were-expecting-me-to-be-a-man-my-father-was-too
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Message(#) Sujet: Re: First Act ≈ The boy and the wolf First Act ≈ The boy and the wolf EmptyDim 29 Juil 2018 - 2:26



first act ↟ the boy and the wolf
Gaby et Jaimie


"Little girl, where will you go? I'm going where the cold wind blows. In the pines, where the sun never shine. I will shiver the whole night through." - Canada, a long time ago.
Je sentais la colère bouillir dans mes veines, irradier mon corps de haine, creuser des balafres sur mon âme aussi surement que la lave entaille la pente du volcan d’où elle s’écoule. Elle me consumait toute entière et pourtant mes lèvres restaient scellées, mes poings serrés sous la table, mon regard résolument fixés dans ces yeux verts, les mêmes que les miens. Seulement ceux de ma mère brillaient d’un éclat terrible. Âme de glace et le cœur pareil, une mer nordique, un iceberg auquel je n’osais jamais me frotter par peur d’y sombrer aussi surement que le Titanic. Lorsqu’elle prenait les armes, je ne pouvais que lever le bouclier pour tenter de me protéger de son venin, de cette aversion tintée d’indifférence qu’elle m’avait toujours réservée. Assise à la table en pin massif qui ornait notre immense salle à manger, j’encaissais ses remarques acerbes, son animosité, ses reproches à peine déguisés. Elle, drapée dans sa dignité et son rôle de mère monarque qui m’avait tant donné ; moi, coincée dans celui de l’adolescente ingrate et prétendument rebelle rien que pour la faire chier. « Tu ne nous as jamais habitué à rien de bien grandiose, mais de là à te faire arrêter… ça dépasse mon entendement. » Mon père, confortablement installé dans celui de témoin blasé, homme d’affaires dépassé, maître de famille accablé par son adolescente pleine d’hostilité. « Rien que pour nous emmerder en plus ! Tu ne réalises pas ta chance... » qu’il me lançait sans prendre la peine d’arrêter de mastiquer sa bouchée. « Moi à ton âge, j’avais deux job en plus de mes études ! Je n’avais pas le temps pour faire une petite crise adolescente minable et finir en garde à vue pour avoir voulu sauver des fougères et des feuilles de salade ! J’avais des vraies ambitions là où tu n’as que des lubies infantiles ! » La façon dont il agitait sa main comme pour agrémenter son propos et l’expression dédaigneuse de son visage me donnaient envie de le frapper. Au lieu de quoi je me suis contentée de lui réserver mon regard meurtrier-blasé dont j’avais apparemment le secret dixit mon prof de maths. Il y avait un animal sauvage qui grondait en moi, une louve qui aurait voulu lui bouffer la gueule et rabattre son clapet. Mais pas devant ma mère. Jamais devant ma mère. Parce que si les insultes de mon paternel coulaient sur les plumes de mon indifférence, elle avait toujours le pouvoir d’entailler mon cœur ; et je la haïssais pour ça. « Jour après jour, tu n’es que déception, Jameson. » Elle m’a annoncé d’une voix coupante comme la lame d’un bourreau. « Mais je n’avais jamais eu honte de toi avant aujourd’hui. » J’ai senti mon cœur se serrer douloureusement et mes yeux me piquer. Mais bon sang il était hors de question que je lui montre à quel point ses paroles pouvaient encore me heurter. Alors j’ai pris une inspiration et j’ai visualisé toutes ces émotions comme des lignes de mots sur une petite feuille de papier. Et la feuille je l’ai pliée et je l’ai déposée tout au fond de mon âme, dans ma boite de pandore, celle que je n’ouvrais jamais sauf pour y entasser de nouveaux trucs que je préférais ignorer. « Tu n’iras plus à ces petites manifestations lamentables. A partir de maintenant tu rentres directement à la maison après le lycée, c’est compris ? » Mon père à nouveau, auto-proclamé garant de l’autorité parentale alors qu’on savait tous que c’était ma mère qui tenait les rênes. Mais ils étaient complices dans cette affaire, et rien qu’à voir leurs échanges de regards, je savais qu’ils s’étaient concertés avant de me récupérer au commissariat. Quand l’homme s’éloigne de la nature, son cœur devient froid et dur. Ce proverbe amérindien a éclaté dans mon esprit. Pour moi, parce que j’avais besoin de m’évader dans les espaces sauvage derrière chez nous après être restée enfermée dans une salle de classe toute la journée, et que j’avais peur pour cet organe de feu que je sentais se renfermer jour après jour. Pour mon père, qui s’était éloigné si loin de ses origines, si loin de son héritage, qu’il était devenu aussi corruptible que l’homme blanc qui avait dérobé la terre de ses ancêtres. Mais je savais que lui en parler ne le rendrait que plus fermé encore. « Je suppose que j’ai pas vraiment le choix. » Je me suis donc contentée de répondre, m’autorisant un soupçon d’insolence tout de même.

J’ai tenu bon jusqu’à la fin du déjeuner ; et ce n’est qu’à l’abri de ma chambre que j’ai laissé mes poumons se contracter, mon souffle se saccader, les sanglots dégueulasses et douloureux s’échapper de ma gorge et s’étouffer dans le coussin que je pressais contre mon visage, recroquevillée sous mon bureau qui me servait de château fort. Les gosses de ma classe disaient souvent que j’avais de la chance de vivre dans une si grande maison, d’avoir des parents pleins aux as. Ils ne savaient pas que je les aurait échangé contre à peu près n’importe quoi. J’ai laissé la mélancolie et la tristesse m’envahir pendant quelques minutes encore, et puis j’ai séché mes larmes d’un revers de main vengeur, rempli mon sac à dos de quelques affaires, et enjambé ma fenêtre au deuxième étage pour glisser le long du mur. J’ai traversé le jardin en courant, suivi ce chemin que je connaissais par cœur et sillonnait entre les arbres qui se dressaient comme pour me protéger des caméras de surveillance. J’ai escaladé le mur du fond, là où les pierres s’écroulaient à moitié, et j’ai sauté sur l’asphalte de la rue. « Bye, bitches. » J’ai murmuré en saluant mes vieux comme si j’étais à l’armée. J’avais besoin de prendre l’air, et je comptais bien me perdre dans la nature aussi longtemps qu’il le faudrait pour retrouver ma sérénité. J’ai pensé à rendre visite à ma grand-mère, qui vivait en ermite là-haut dans la montagne, mais un texto de Kyte a bousculé mes plans : « Hêtre du chacal. 15 min. Sois pas en retard. K. » J’ai secoué la tête avec un sourire aux lèvres. Je savais qu’on avait pas d’actions militante aujourd’hui alors je supposais que c’était sa façon à lui de vouloir me changer les idées. J’avais vu sa tête déconfite quand je m’étais fait arrêter la veille et il devait bien se douter que j’avais morflé au cours des dernières heures. J’ai faillis décliner son invitation puis j’ai haussé les épaules. Après tout pourquoi pas ? Passer l’après-midi avec mon mentor pourrait peut-être combler le vide que mes géniteurs avaient creusé dans mon âme.    

« T’en tires une gueule gamine, ils ont tardé à te sortir ? » M’a demandé Kyte en m’attirant dans ses bras pour une brève accolade. J’ai inspiré son odeur, un mélange de whisky, d’after-shave et d’essence à moteur, puis je me suis écartée. « Tu parles, ils ont tenu à me laisser passer la nuit en cellule. Pour que je retienne la leçon il paraît. » Je pensais surtout qu’ils avaient la flemme de se lever au milieu de la nuit pour récupérer leur môme au commissariat, et trop honte pour envoyer le majordome à leur place. Contre toute attente, Kyte est parti dans un grand rire. « Ta première nuit en taule ! Félicitations ! C’pas plus mal tiens : ça forge le caractère ! » Je lui aurais bien expliqué que je comptais aussi faire en sorte que ce soit la dernière, mais il m'a enfoncé un petit casque sur la tête sans me laisser le temps d’ajouter quoi que ce soit. « Allez en scelle, on part en virée toi et moi. » J’ai fermé le casque sous mon menton et j’ai fait comme il a dit : j’ai enfourché sa moto. « On va où ? » J’ai demandé en attrapant les côtés de mon siège comme il m’avait montré pour pas tomber. « T’va bien vouère ! » Il s’est contenté de me répondre. Il a mis le moteur et arraché le bitume dans un grand rugissement. On a traversé les ruelles de Vancouver et roulé jusqu’au cœur de la nature. On a longé des champs, traversé des rivières, effleuré la montagne et visité la forêt. Et puis enfin on a débarqué dans un village champêtre et arpenté ses rues désertes jusqu’à une petite boutique pleine de caractère entourée de végétation.

« Tu m’a amenée ici pour me tuer ? » J’ai taquiné avec un demi-sourire et les yeux qui pétillaient d’amusement. « Ah ? Nah ! C’est juste une p’tite librairie ben chouette comme on en fait plus. » Il m’a assuré sans relever l’ironie de ma remarque. « J’ai un vieux bouquin à récupérer là-dedans et j’me suis dit qu’ce s’rait bien l’genre d’endroit qu’tu pourrais aimer toi aussi. » Il a avancé vers la jolie demeure mais moi je suis restée plantée sur le chemin, hyper touchée jusque dans les tripes qu’il me connaisse assez pour savoir ça, et surtout qu’il ait envie de partager ce lieu spécial avec moi. « Bah alors, t’viens ou quoi ? » Il m’a réveillée d’un ton bourru et j’ai sautillé vers lui, le cœur lourd et léger à la fois et un sourire rêveur sur les lèvres. La porte s'est ouverte avec un grincement et une odeur de vieux bouquins et de bois sec nous a accueillis. Une odeur que j’affectionnais tout particulièrement, presque autant que celle des pins et du grand air, de la nuit ou de la mer. « Aedan ! » a beuglé Kyte en écartant ses bras tout grands pour aller tapoter les épaules d’un homme à l’air gentil et réservé. « Comment c’est qu’tu vas mon brave ? » C’était bizarre de les voir côte à côte. L’affection qu’ils se portaient était évidente et pourtant j’aurais jamais imaginé que deux types aussi différents puissent s’entendre. Peut-être que c’était l’amour des livres, ou peut-être que c’était autre chose, et déjà je sentais mon imagination s’envoler, repousser le champ des possibles pour leur inventer une histoire intense qui aurait ainsi scellé leur amitié par le passé. « Mais ça doit être ton p’tit Gaby ! » La voix de Kyte m’a ramenée à la réalité et je l’ai vu serrer la main d’un garçon long et fin qui devait avoir à peu près mon âge. « Gamine ! Viens donc voir par-là tu veux ? J’ai que’ques affaires à discuter avec c'brave libraire, alors pourquoi tu f’rais pas la connaissance d'son rej'ton en attendant, hein ? Y s’pourrais ben qu’vous vous trouviez des trucs en commun tiens ! » Et sur ses paroles cryptiques il a disparu dans l’arrière-boutique avec son grand pote, m’abandonnant une fois de plus dans son sillage.

J’étais cependant trop intriguée pour m’en formaliser, et je me suis approchée du Gaby en question qui me dévisageait maintenant de ses yeux bleus comme le ciel en été, un sourire timide mais avenant sur ses lèvres finement coupées. « Désolée pour ça, il est un peu rustre. » J’ai dit en roulant des yeux, représentation parfaite de l’adolescente pleine de fougue mais pas encore totalement à l’aise dans sa peau. « Je m’appelle Jaimie. » Je me suis présentée, ignorant volontairement le prénom masculin dont mes parents m’avaient affublée à la naissance pour tenter de surmonter leur frustration à ne pas avoir un fils. « Elle est sacrément jolie cette librairie. » Je savais pas si c’était cool ou pas de commenter la boutique de ses parents ; je savais juste que j’étais sous le charme de ce lieu qui me semblait receler de mystères oubliés, épopées mythiques et romances interdites. « Dis, tu crois qu’il faisait allusion à quoi ce vieux fou quand il a dit qu’on se trouverait des trucs en commun ? » J’ai demandé avec un sourire plein de malice ; mon accent irlandais ricochant joyeusement sur chacun de mes mots, colorant de vert mon parlé chantant et répondant sans le savoir à cette question suspendue qui nous taraudait tous les deux.
(c) DΛNDELION


follow in no footsteps listen for the true guides
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.

:l::

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Message(#) Sujet: Re: First Act ≈ The boy and the wolf First Act ≈ The boy and the wolf EmptyVen 10 Aoû 2018 - 8:50


▲ First Act ≈ The boy and the wolf ▼

Planté non loin du comptoir de la petite librairie Gabriel observait le drôle de type, dont la carrure imposante et la tignasse sombre lui faisaient vaguement penser à un grizzly, qui venait d’entrer. Le sourire qui s’était étiré sur les lèvres de son père et l’accolade qui s’en était suivie prouvaient l’attachement qui liait ces deux hommes qui semblaient, de prime abord, bien différents pourtant.

« Kyte ! », avait répondu un Aedan visiblement ravi, comme deux vieux amis qui se retrouvaient après ne s’être plus vus depuis un long moment.

Gaby observait la scène avec un sourire, alors que son père et le dit Kyte échangeaient quelques mots. Il avait entendu parler de lui mais ne l’avait encore jamais rencontré, sans doute venait-il récupérer le vieil ouvrage qu’il avait confié à Aedan pour qu’il lui redonne son éclat d’antan. Et le « docteur des livres », comme on l’appelait parfois, avait encore fait des miracles de ses longs doigts fins et délicats.

Le grizzly aux yeux bleus perçants s’était soudain tourné vers l’adolescent qui fut presque surpris de sa poigne lorsqu’il lui serra la main et ne parvint qu’à acquiescer légèrement de la tête lorsqu’il déduisit qu’il s’agissait là du « p’tit Gaby ». Se retournant il avait alors interpellé la jeune fille qui était entrée dans son sillage, l’encourageant à faire connaissance, avant de disparaitre dans l’arrière-boutique avec Aedan. La porte se referma derrière eux, laissant juste échapper la voix de Gaëlle saluant joyeusement Kyte dans un accent tout français, avant de finalement plonger la boutique dans un vague silence.

Le jeune Gabriel les avait suivi des yeux avant de revenir poser ses iris clairs sur la demoiselle aux cheveux sombres. Il l’observa attentivement alors qu’elle s’approchait de lui, sans penser que le fait de dévisager quelqu’un de la sorte pouvait être perçu comme dérangeant ou impoli, certaines notions des convenances sociales lui échappaient encore, lui qui fonctionnait souvent différemment des autres, passant pour quelqu’un de passablement étrange. Elle ne sembla cependant pas s’en formaliser un seul instant.

A l’instant où elle prononça ses premiers mots, il comprit ce que le drôle de grizzly avait voulu dire, la première pièce pour décoder sa dernière phrase pleine de mystères. Un sourire se dessina sur les lèvres de Gabriel. L’accent qui enrobait chaque syllabe de la demoiselle lui était incroyablement familier, et pour cause c’était le même que celui qui habillait ses propres phrases. Une inflexion tout droit venue des terres qui l’avaient vu grandir, des terres aussi vertes et scintillantes que les yeux de la jeune fille qui lui faisaient face. Gaby se perdit un instant dans ce regard pétillant, brillant d’une drôle d’intensité. Une impression étrange le parcourut alors, du même genre que celle qu'on ressent lorsque l'on se sent "à la maison".

« Fáilte* », l’irlandais lui revint instinctivement, bien qu’il ne l’avait plus utilisé depuis plusieurs mois maintenant.

« Gabriel, enfin Gaby la plupart du temps », dit-il avec un sourire. « C’est joli Jaimie », ajouta t-il doucement avec sa simplicité et sa sincérité habituelles, qui avaient souvent tendance à déconcerter les autres.

Aux mots de Jaimie, l’adolescent laissa son regard courir sur l’intérieur de la librairie, hochant la tête en guise d’approbation. Oui elle était jolie cette boutique, et il y avait une telle douceur qui semblait y flotter. Gaby aimait tant y trouver refuge après une journée de cours, surtout lorsqu’il avait dû essuyer les quolibets, pour lui incompréhensibles, de certains jeunes gens de son âge. Lui qui était déjà d’un naturel introverti et foncièrement doux, parfois farouche, ne se sentait en réelle sécurité qu’une fois la porte de la librairie franchie, comme si les livres possédaient le pouvoir secret  de le protéger des absurdités du monde auxquelles il avait du mal à faire face.

Son regard bleu revint à la demoiselle dont la dernière question avait désormais trouvé réponse dans leurs accents se faisant écho. Mais il y avait probablement autre chose, la curiosité du jeune Gabriel était piquée et son instinct lui soufflait qu’il n’avait rien à craindre de cette Jaimie. Et il avait toujours eu plutôt tendance à faire confiance à son intuition et à s’y fier.

« Tu veux visiter ? », demanda t-il posant le carnet à dessins et le livre qu’il tenait toujours d’une main sur une petite table à proximité. « Ou peut-être préférerais-tu boire ou manger quelque chose ? Il y a de l'eau pour le thé », ajouta t-il soudain, ne sachant pas dans quel ordre il convenait de proposer les choses, sa main passant dans ses boucles brunes trahissant ses doutes sur la marche à suivre.

*Bienvenue

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Dernière édition par Gabriel Carnahan le Ven 2 Nov 2018 - 12:20, édité 4 fois
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KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.



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AVATAR : Maggie Siff
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Message(#) Sujet: Re: First Act ≈ The boy and the wolf First Act ≈ The boy and the wolf EmptyJeu 16 Aoû 2018 - 20:31



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Gaby et Jaimie


"Little girl, where will you go? I'm going where the cold wind blows. In the pines, where the sun never shine. I will shiver the whole night through." - Canada, a long time ago.
Quelque chose a changé dans le regard de l’adolescent. C’était comme un éclair de compréhension, une lueur subtile qui venait taquiner davantage encore ma curiosité. Et puis d’un coup ses lèvres ont esquissé un sourire doux comme le sirop d’érable pour me souhaiter la bienvenue en irlandais. J’ai senti mon cœur bondir dans ma poitrine alors qu’un grand sourire découvrait mes dents tellement j'étais heureuse d'entendre ces sonorités si chères à mon coeur. Ainsi donc voilà ce que Kyte sous-entendait ! Je l’aurais bien remercié en gaélique avec le même enthousiasme mais je n’avais pas envie de lui couper la parole tandis qu’il se présentait alors je me suis contentée d’hocher la tête. « J’aime bien Gaby. » J’ai noté, exactement au moment où il m’avouait trouver que Jaimie était un joli prénom. J’ai laissé un petit rire à la fois amusé et embarrassé s’échapper de mes lèvres parce que j’avais l’impression qu’on sortait tout droit d’un film hollywoodien un peu maladroit sur deux âmes sœurs qui se rencontrent mais ne savent pas encore l’importance qu’elles vont avoir dans la vie de l’autre. J’ai cependant vite reporté mon attention sur la librairie parce que ça me donnait un peu le vertige toute cette histoire et si j’étais un peu plus honnête avec moi-même je dirais même que ça me faisait sacrément flipper comme idée. Mais je ne pouvais pas lutter contre ce petit tiraillement dans mes tripes, cette impression bizarre d'inconnu qui flirte avec le familier.

Au bout d’un moment j’ai senti que Gaby m’observait alors j’ai relevé mes yeux vers les siens. C’était marrant, la plupart du temps les gens aux yeux bleus avaient un regard froid, un peu comme Kyte. Mais c’était pas le cas de mon nouveau compagnon. C’était comme si son âme était bien trop douce à l’intérieur, alors forcément ses iris me rappelaient plutôt le bleu azur intense des sources chaudes à Yellowstone. Il m’a pas trop laissé épiloguer là-dessus parce qu’il m’a proposé de visiter la librairie de ses parents et j’ai saisi cette opportunité de me reconnecter au monde réel avec un certain enthousiasme. « Ouai carrément ! » Il a déposé un petit carnet sur une table basse et je n’ai pas pu m’empêcher de me demander ce qu’il était en train de lire, et ce qu’il griffonnait. J’ai noté cette question dans un coin de ma tête, me disant que ce serait peut-être trop intrusif si je commençais à le questionner maintenant. « Pourquoi ne pas faire les deux en même temps ? Je dirais pas non à un thé. Paraîtrait que ça règle tous les problèmes et n’importe quel remède, je prends. » J’ai dit un peu rapidement. Puis j’ai réalisé que la fin de ma phrase faisait sacrément mélodramatique alors j’ai secoué la tête avec un sourire. « Oublie ça. J’essayais de faire de l’humour mais je crois que je suis pas hyper douée dans le genre. » J’avais l’impression de m’enfoncer dans un malaise ambiant à mesure que j’essayais de le dissiper, et c’était quand même un pouvoir vachement merdique. Et surtout un pouvoir pas mal surprenant parce que j’avais pas tellement l’habitude de me retrouver dans ce genre de situation. D’ordinaire j’étais plutôt grande gueule, plutôt du genre à mener les autres et peu m'importait s’ils avaient dix piges de plus que moi ou faisaient trois fois ma taille. Mais c’était peut-être ça le problème. Je n'avais plus l’habitude d’interagir normalement avec des adolescents de mon âge, tellement je m’étais faite aux types un peu louches, un peu rudes, que Kyte me poussaient à côtoyer lors de nos actions militantes. Quant aux lycéens de ma classe, je ne leur adressais que rarement la parole tant mon esprit était déjà occupé à ce que j’allais faire une fois libérée de ces murs de béton aux couleurs blafardes. Mais Gabriel, je pouvais clairement voir qu’il n’était ni de ces têtes brûlées en quête d’adrénaline, ni des sportifs crétins qui s’entassaient sur les bancs de l’école. Il était différent, et c’est peut-être ça qui m’intriguait et me perturbait autant. « Ton petit carnet, c’est pour écrire tes pensées ou pour dessiner ? » J’ai donc demandé de but en banc, à moitié pour échapper à mes propres divagations, à moitié parce que la question dansait toujours dans ma tête avec une persistance assourdissante. Autant pour ma résolution d’amener le truc en douceur pour ne pas avoir l’air intrusive.

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Message(#) Sujet: Re: First Act ≈ The boy and the wolf First Act ≈ The boy and the wolf EmptyVen 14 Sep 2018 - 19:54


▲ First Act ≈ The boy and the wolf ▼

Ils n’étaient désormais plus que tous les deux dans la petite librairie qui resta une seconde silencieuse mais sereine. Se faisant face, les deux jeunes gens s’observaient avec une certaine curiosité qui n’avait cependant rien de malsain, seulement l’envie sincère de découvrir l’autre, de s’apprivoiser.

Finalement ce fut la brunette qui, la première, engagea la conversation, son accent irlandais venant ricocher joyeusement aux oreilles de Gaby qui afficha aussitôt un sourire. Instantanément il eut l’impression que son cœur s’était tout à coup réchauffé. Bien sûr il adorait son pays d’adoption, le Canada, ses paysages sauvages, époustouflants, ses grands espaces, mais l’Irlande demeurait sa terre d’enfance, à défaut d’être à proprement parler sa terre natale. C’était toute une partie de lui, de sa vie et l’adolescent éprouvait un attachement tout particulier et indéfectible pour ces terres verdoyantes et ces villes remuantes. Alors oui entendre cet accent dans la bouche d’une demoiselle de son âge ou presque le ravissait. Au point que face à elle, face à son regard scintillant comme la verte campagne irlandais après la pluie et à son sourire radieux, il abandonna ses craintes et les barrières derrière lesquelles il se réfugiait souvent pour mieux se protéger de ceux qui le tourmentaient. Gabriel nota qu’elle semblait tout aussi ravie que lui en trouvant un écho à son accent dans ses mots à lui et lui rendit le large sourire qu’elle arborait.

Et lorsque de concert ils dirent apprécier leurs prénoms respectifs, Gaby laissa un rire léger s’échapper tout en passant sa mains dans ses boucles brunes comme il le faisait souvent quand il hésitait ou ne savait pas trop quoi faire ou dire. Certes il avait comme l’impression de connaitre Jaimie sans jamais l’avoir rencontré mais c’était encore plus troublant à présent, il avait l’impression de se trouver quelque part devant son propre reflet, au moins partiel, et féminin ! A vrai dire c’était bien la première fois de sa jeune vie qu’il ressentait pareil chose ! Tout en laissant ses pensées divaguer de la sorte, il adressa un sourire timide à la brunette qui finit par rapidement reporter son attention sur ce qui les entourait, alors que Gabriel continuait à l’observer comme si cela pouvait lui permettre de percer le mystère que semblait être cette Jaimie à ses yeux.

Finalement le regard pétillant de cette dernière revint à lui et il fut ravi de l’entendre accepter la visite guidée de la petite boutique. L’idée le réjouissait profondément sans qu’il ne sache vraiment pourquoi. Mais après tout ça n’avait sans doute pas grande importance, il se sentait relativement en confiance en présence de l’adolescente, et sans être une première c’était assez peu courant pour être signalé car il demeurait généralement profondément introverti voire parfois farouche. Pourtant il aimait rencontrer des personnes avec qui échanger  et se montrait rapidement amical lorsqu’il se laissait apprivoiser. Seulement voilà pour cela il fallait qu’il se sente à l’aise, en sécurité, dans son élément, et c’était le cas ce jour-là. Dans le cas contraire le jeune irlandais préférait la solitude et le refuge sûr que représentait pour lui la librairie et les livres.

Faire les deux en même temps ? Après tout pourquoi pas, elle avait raison ! Gaby sourit à ses remarques, sur le fait que le thé réglait tout – chose amusante d’ailleurs il avait souvent entendu cela dans la bouche de sa mère  – et son humour qu’elle trouvait douteux.

« Je trouve que tu t’en sors plutôt bien, dans le genre », répondit-il en reprenant les propres mots de Jaimie sur lesquels son accent irlandais revenu au grand galop semblait danser joyeusement. Et ce faisant il fit le tour du comptoir sur lequel trônait fièrement une vieille bouilloire rouge à pois blancs, et tout ce qu’il fallait pour le thé, et entrepris d’en servir une tasse à sa nouvelle invitée, qui ne semblait pas franchement si à l’aise que ça sans qu’il ne sache vraiment pourquoi, qu’il lui tendit avec un sourire qui se voulait mi-amical mi-rassurant.

« Et voilà ! Et maintenant la visite », dit-il d’un ton enjoué. Non pas qu’il avait envie d’expédier l’affaire pour retourner lire et dessiner tranquillement dans son coin, loin de là d’ailleurs. Mais voilà c’était un peu comme si il avait hâte de faire découvrir son monde à la demoiselle qui lui faisait face, comme si devant le léger malaise qu’il lui semblait percevoir en elle il souhaitait lui montrer qu’ici elle ne craignait rien, qu’il s’agissait d’une sorte de refuge. En tous cas ça l’était pour Gabriel et il lui semblait que ça pouvait le devenir pour qui pouvait voir la magie de ce lieu. De fait il avait une réelle envie de partager cela avec Jaimie, même si il ne la connaissait que depuis une poignée de minutes tout au plus, pourtant elle avait ce petit quelque chose qui lui donnait l’impression de déjà la connaitre. D’aucun le trouverait peut-être un peu trop rêveur, lui ne se posait pas la question, il se fiait à son feeling.

Mais à peine eut-il le temps de faire à nouveau le tour du comptoir que la question franche et directe qu’elle lui posa le stoppa net dans son élan. Il en fut, sur le coup, assez décontenancé, alors même que cela pouvait paraître bien anodin, après tout il ne s’agissait que d’un carnet. L’adolescent jeta d’ailleurs un coup d’œil à ce dernier et sa belle reliure, sans répondre tout de suite. Les questions frontales avaient souvent cet effet là sur lui, et de son coté il évitait d’en poser, on pouvait si facilement poser la mauvaise question au mauvais moment, blesser les autres sans le vouloir, c’était quelque chose qui lui faisait un peu peur. Gaby préférait observer et écouter, les gens finissaient souvent par parler, parfois par se confier mais il ne forçait jamais les choses. Son cœur avait fait un léger sursaut dans sa poitrine. C’était idiot non ? Pourquoi avoir peur des autres ainsi ?

Gaby prit une lente inspiration. « Un peu des deux », dit-il doucement en se tournant vers Jaimie. Il l’observa un instant et se sentit étrangement plus serein. Il finit par lui sourire. Non il n’avait pas de raison d’avoir peur d’elle ou de la craindre.


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ÂGE : quarante-six ans.
SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi.
STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain.
MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale.
LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide.
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ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.
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ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.

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Message(#) Sujet: Re: First Act ≈ The boy and the wolf First Act ≈ The boy and the wolf EmptyDim 23 Sep 2018 - 13:30



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"Little girl, where will you go? I'm going where the cold wind blows. In the pines, where the sun never shine. I will shiver the whole night through." - Canada, a long time ago.
Il était gentil, Gaby. Gentil et doux. Je pouvais le voir dans son regard, l’entendre dans son timbre de velours, le lire dans ces gestes qu’il faisait pour me mettre à l’aise. Je l’ai suivi jusqu’au comptoir pour le regarder chauffer de l’eau dans une vieille bouilloire à pois, totalement européenne dans le genre. Ça m’a plu instantanément. J’avais jamais supporté la cuisine moderne entièrement en inox que mes parents avaient fait construire sur mesure en achetant la maison. C’était trop froid, trop impersonnel. Je préférais amplement les trucs un peu vieillots, un peu loufoques et surtout remplis d’âme. Ça me donnait un peu l’impression d’être dans un film ou un livre, et par conséquent, d’être chez moi. Il a versé l’eau dans de grosses tasses – des tasses, pas des mugs ! – et m’en a tendu une. « Merci. » J’ai dit en réchauffant mes doigts sur la céramique brûlante. C’était parfait. L’ambiance était parfaite. Il ne manquait plus qu’un feu de cheminée, un plaid et un gros orage à l’extérieur et je déclarais ce lieu comme ma nouvelle planque préférée ! Et le mieux dans tout ça, c’est que pour une fois c’était pas une planque où je devrais me terrer toute seule avec mes pensées. Gabriel semblait ravi à l’idée de me faire découvrir les lieux, et peut-être les partager l’espace de quelques minutes ou quelques heures. Ce jeune homme tout droit sorti d’un conte m’intriguait, d’autant que je sentais les prémices d’un lien étrange se tisser entre nous. C’est sans doute pour ça que j’ai voulu fouiner, m’intéresser au carnet qu’il avait posé avant de préparer notre thé. Évidemment, j’avais été trop directe, trop intrusive. Je n’en ai pris conscience qu’après l’avoir questionné, en lisant l’hésitation et l’incertitude sur son visage. J’ai mordu mes lèvres, regrettant mon manque de délicatesse. J’allais lui dire qu’il était pas obligé de me répondre s’il en avait pas envie mais au même moment il a pris une inspiration et m’a dit que son carnet était un peu des deux, un endroit où griffonner et écrire ses pensées. J’ai senti un sourire de soulagement s’échapper de ma poitrine et j’ai hoché la tête. « C’est cool. » J’avais envie de lui demander quel genre de trucs il écrivait, s’il dessinait plutôt des visages ou des paysages et s’il mettait des couleurs là-dedans. Mieux encore : j’aurais voulu parcourir son carnet, apprendre à le connaître au travers des esquisses qui ornaient sur ces mystérieuses pages. Mais j’avais aussi une conscience accrue du caractère intime de cette activité, et je savais d’instinct que c’était pas à moi de lui demander ça. Que s’il décidait de m’ouvrir les portes de son monde secret, c’était lui qui y guiderait nos pas.

Alors à défaut de son âme j’ai visité sa librairie et c’était quand même franchement pas mal comme compromis. Un sourire léger aux lèvres, je l’ai suivi parmi les livres vieillissants et d’autres plus modernes. J’aimais le désordre ordonné qui régnait dans ces lieux. L’odeur des pages, du bois et du thé entre mes mains. J’aimais le calme de ces allées tortueuses, le bruissement des feuilles qui caressaient les vitres. J’aimais la voix de Gabriel, et son sourire, et son regard à la fois trop candide et trop sage pour un jeune homme de son âge. C’était comme s’il avait vécu mille aventures mais qu’elles n’étaient pas parvenues à ternir son cœur. Je laissais mes pensées dériver et je ne pouvais m’empêcher de me demander si c'étaient des aventures de ce monde, comme ses déménagements ou bien peut-être un drame dans sa famille ; ou alors si cette étrange profondeur rêveuse lui venait de ses nombreuses lectures. Mes yeux glissaient sur les étagères, comme à la recherche d’un indice pour élucider cette question que je me posais. Ils ont fini par accrocher un ouvrage un peu ancien dont le titre était en Français. « Les fleurs du mal, Charles Baudelaire. » J’ai lu en essayant de ne pas trop massacrer la langue du poète. J’avais commencé à apprendre le français au lycée, ce qui était assez courant au Canada, et bien que j’adorais cette langue, la grammaire me paraissait extrêmement compliquée. Quant à la prononciation, n’en parlons pas. C’était comme si mon accent irlandais, frustré de se voir ainsi refoulé au quotidien pour me faire comprendre par mes camarades de classe, avait décidé de ressurgir au centuple sur cette langue latine qui ne lui avait rien demandé. « Tu parles français aussi ? » J’ai demandé en attrapant le petit livre pour le feuilleter. J’avais entendu parler de ce recueil de poèmes et Kyte m’avait assez bassinée avec ses idoles de la littérature française pour piquer ma curiosité. Je me suis rappelée qu’il m’avait déjà parlé de cette librairie idyllique où il trouvait toujours des ouvrages rares dans sa langue natale. J’ai ouvert une page au hasard et mes yeux ont glissé sur les caractères sans pouvoir les comprendre, ma tête de linotte à peine capable de reconnaître trois mots basiques qui étaient loin de m’indiquer le sens général de la phrase et encore moins ses subtilités. Mon enfant, ma sœur, songe à la douceur d'aller là-bas vivre ensemble ! Aimer à loisir, aimer et mourir ; au pays qui te ressemble ! « Ça me frustre, j’y comprends rien. J’ai le cœur qui me dit que ça pourrait résonner à l’intérieur mais j’ai le cerveau qui gueule que c’est que du charabia et qu’il arrive pas à mettre de l’ordre là-dedans. J'ai l'impression de passer à côté d'un truc. Je veux dire, j'adore Edgar Allan Poe et tout mais être capable de lire des poèmes en français ça doit être vachement chouette quand même. »

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Message(#) Sujet: Re: First Act ≈ The boy and the wolf First Act ≈ The boy and the wolf EmptyMer 3 Oct 2018 - 12:32


▲ First Act ≈ The boy and the wolf ▼

Cette rencontre entre deux âmes rêveuses n’aurait pu trouver meilleur cadre que la petite librairie canadienne et son atmosphère douce, paisible. Personne n’était venu troubler cette scène et peut-être bien que la vie avait mis son grain de sel dans l’histoire en faisant en sorte que nul ne vienne assister à la lecture qui était prévue. Les deux adolescents avaient ainsi tout le loisir de s’apprivoiser à leur rythme, du moins surtout à celui de Gabriel, devenu garçon farouche depuis quelques années. C’était l’un des seul moyen qu’il avait trouvé pour protéger son âme fragile, et qu’il commençait à deviner bien trop douce pour ce monde, de ceux dont il était parfois le sujet de moquerie de prédilection. La différence n’était pas souvent la bienvenue et l’adolescence n’était guère une période des plus douces en la matière. Mais la brunette qui se tenait face à lui semblait tout à fait différente. Son instinct lui disait qu’au fond de ses yeux verts intenses se cachait une grande âme, de celle qui sont pleines de force. Et même au risque de se tromper le jeune irlandais avait envie d’apprendre à la connaitre. Il sentait monter au fond de lui un enthousiasme certain  à l’idée de lui faire partager un peu de son univers même si les barrières qu’il avait érigé pour se protéger avaient parfois du mal à tomber. En témoignait la soudaine hésitation qui l’avait saisi alors que Jaimie l’interrogeait au sujet du petit carnet qu’il avait déposé sur une table afin d’avoir les mains libres pour préparer un peu de thé. Et bien qu’il ait finit par reprendre contenance et lui ait répondu la brunette sembla remarquer que sa question avait perturbé le garçon aussi n’épilogua t’elle pas davantage sur la question et Gaby lui en était intérieurement reconnaissant, ayant encore besoin d’un peu de temps pour se sentir réellement tout à fait en confiance. Déjà il l’entraînait à sa suite au milieu des rayonnages bondés d’ouvrages en tous genres, lui parlant un peu de la librairie et de ce qu’on pouvait y trouvait comme petites trésors que la plupart des gens ignoraient ne se doutant pas de ce que certains ouvrages à la couverture terne pouvaient receler de magie. Après tout comme l’avait si bien écrit J.R.R. Tolkien, qui demeurait sans nul doute parmi ses auteurs préférés, « tout ce qui est or ne brille pas ». La richesse que pouvait renfermer certaines choses ne sautait pas toujours aux yeux et seuls étaient récompensés les curieux, aventureux et rêveurs qui, par un heureux hasard, osaient s’y frotter. Illustration parfaite de cette pensée lorsque Jaimie s’arrêta et tira délicatement d’une étagère un livre dont la couverture vieillissante avait été patinée par le temps et les mains amoureuses des lecteurs qui l’avaient feuilleté et qui renfermait en son sein l’œuvre d’un des plus célèbres poètes français. Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres lorsque la demoiselle en lut le titre à haute voix. Une jolie voix, pensa l’irlandais, toute colorée de la verdoyante Irlande, à peine adoucie par un accent plus canadien. « Pas mal du tout », approuva t-il face à l’effort que la brunette avait fait pour s’appliquer dans sa prononciation. « Ca fait longtemps que tu apprends le français ? » Car il lui apparut évident qu’elle l’apprenait, ayant déchiffré chaque syllabe une à une avec une concentration certaine. « Aussi oui », répondit-il dans un français qui demeurait mâtiné d’intonations irlandaises. Après tout la France était le pays qui l’avait vu naître, et bien qu’il ait grandi en Irlande, il demeurait synonyme de vacances inoubliables dans la famille de sa mère, bretonne et fière de l’être ! Aussi chez les Carnahan parlait-on aussi bien français ou irlandais qu’anglais et le passage de l’un à l’autre se faisait avec un naturel déconcertant. Tant et si bien que la voix de Gaby mélangeait les accents comme bon lui semblait sans qu’il ait pu y faire grand-chose. Les yeux émeraude de la jolie brune parcoururent les pages, courant sur les caractères sans sembler parvenir à s’y accrocher réellement. Face à son petit air apparemment légèrement contrarié, Gabriel inclina doucement la tête de coté comme cherchant à comprendre ce qui la tracassait de la sorte. La réponse vint rapidement et une idée se fit alors jour dans l’esprit de l’irlandais qui, ayant beau ne connaître Jaimie que depuis peu, semblait déjà décidé à ne pas laisser son joyeux éclat s’ombrager. « Baudelaire. Excellent choix mais pas le plus facile à lire, même lorsque l’on comprend le français », dit-il sur un ton amusé qui se voulait communicatif. Se remettant en marche le brun dépassa quelques rayons supplémentaires avant de saisir un ouvrage dans l’un d’eux. Sa couverture plus moderne, témoignant d’une édition plus récente, possédait certes moins de charme que le précédent ouvrage mais cela n’était pas si important. « Tiens c’est une version bilingue si tu veux, je pense que ça pourra aider. » Gabriel espérait qu’elle trouverait son bonheur dans cet ouvrage. Il réalisa soudain qu’entre la tasse de thé chaud, la version française qu’elle avait déjà dans les mains et puis l’ouvrage qu’il lui tendait… Ils n’allaient pas vraiment s’en sortir comme ça. « Attend il y a un coin là-bas où on pourra s’installer, ce sera plus facile », dit-il désignant du menton un coin de la librairie. « Ma mère devait faire une lecture de contes mais puisqu’il n’y a personne autant en profiter ! Et si tu veux je lirai Baudelaire pendant que tu bois ton thé. » Un sourire doux s’afficha sur son visage. Gabriel ignorait pourquoi et par quelle magie mais il avait envie de passer du temps avec cette brunette aux accents lui rappelant l’air irlandais.
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Dernière édition par Gabriel Carnahan le Ven 2 Nov 2018 - 12:17, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: First Act ≈ The boy and the wolf First Act ≈ The boy and the wolf EmptyMar 9 Oct 2018 - 13:20



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Gaby et Jaimie


"Little girl, where will you go? I'm going where the cold wind blows. In the pines, where the sun never shine. I will shiver the whole night through." - Canada, a long time ago.
J’ai senti un grand sourire un peu gêné se peindre sur mon visage alors que Gabriel me félicitait pour ma prononciation. C’est que j’avais un peu de mal à croire en la sincérité de son compliment. J’entendais bien comme la langue sonnait à mes oreilles et l’écart douloureux qu’il y avait avec la sonorité qu’elle aurait normalement dû avoir. Il fallait se rendre à l’évidence : j’étais à chier. Mais je ne perdais pas espoir de devenir meilleure un jour. « J’ai commencé l’année dernière. » J’ai avoué avec un haussement d’épaules, comme si ça ne représentait pas grand-chose pour moi dans le fond. Désinvolture purement adolescente en apparence alors que je sentais bien dans mon cœur et dans mes tripes comme j’aspirais à maîtriser la langue de Molière pour qu’elle puisse enfin me conter ses secrets et ses poèmes, ses épopées comme ses tragédies. Ces aventures courraient vraisemblablement déjà dans les veines de Gabriel en leur version originale et je ne pouvais que l’envier sur ce point. J’ai détaché mon regard du passage que je m’entêtais à lire et relevé les yeux vers le jeune homme qui m’observait curieusement avec sa tête légèrement inclinée. C’était étrange, il y avait tellement de douceur dans ses iris que je n’ai pas pu m’empêcher de lui sourire malgré ma contrariété. Approuvant mon choix de livre, il s’est empressé de me dire que ce n’était pas une œuvre particulièrement facile à lire. Je savais pas si c’était vrai ou si c’était juste sa façon de me rassurer. Dans les deux cas j’ai trouvé ça vraiment sympa. « Ouai, sans blagues. » J’ai répondu avec un petit rire en roulant des yeux pour bien montrer mon approbation. « C'est un des poètes préférés de Kyte. Il me les raconte parfois au coin du feu. J’aime bien, même si je comprends rien. Je pensais que c’était à cause de son accent – le mec est québécois tu vois ? - mais en fait non. C’est juste moi qui pige que dalle. » J’expliquais en le suivant à travers les rayons. Il a fini par s’arrêter quelques mètres plus loin et j’ai suivi son doigt du regard alors qu’il parcourait une rangée de livres, à la recherche d’un ouvrage bien précis qu’il ne tarda pas à me tendre. C’était ce même maudit recueil de poèmes, mais en version bilingue cette fois-ci. J’ai senti un sourire rayonnant éclairer mon visage et je crevais d’envie de feuilleter ce que je voyais désormais comme la clef de mon apprentissage et la voie vers mes désirs de découverte de la littérature française. « Wow c’est trop génial, merci beaucoup ! » J’ai voulu le prendre dans mes mains, le parcourir, apprendre à le connaître… mais j’ai rapidement réalisé qu’il m’aurait fallu une deuxième paire de bras. Je crois que Gaby a pensé la même chose au même moment parce que nos mains sont restées bêtement en suspension à faire des gestes bizarres avant qu’il ne me propose d’aller s’installer dans un coin plus tranquille. J’ai éclaté de rire, amusée par l’aspect comique de la situation, et j’ai hoché la tête. « Bonne idée, je te suis. » Il m’a entraînée vers un petit coin lecture au milieu des livres, paradis sur terre composé de quelques coussins épais joliment installés au pied des étagères. J’étais aux anges. Plus encore lorsque mon nouveau compagnon s’est proposé de m’y lire quelques poèmes de Baudelaire, en vrai français cette fois, le temps que je termine mon thé « Oh oui avec plaisir ! » Je me suis installée sur les coussins, repliant mes jambes en tailleur comme j’aimais à le faire pour me détendre. Puis j’ai tendu la version française des poèmes à Gabriel et récupéré la version bilingue qu’il avait dénichée pour moi. Je me suis fait une note mentale de lui en demander le prix avant de partir. J’ai bu une gorgée de mon thé et l’ai posé sur le sol à mes côtés de façon à pouvoir feuilleter mon nouvel ouvrage. « Kyte m’a dit qu’il aimait bien venir ici et parler français avec le gérant. Que c’est une langue qui se perd, le français.  » Je racontais au détour d'une page. « C’est comme ça que tu l’as appris, à travers tes parents ? »    

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Message(#) Sujet: Re: First Act ≈ The boy and the wolf First Act ≈ The boy and the wolf EmptySam 3 Nov 2018 - 12:58


▲ First Act ≈ The boy and the wolf ▼

Gabriel se sentait le cœur particulièrement léger face à Jaimie, au point qu’il s’étonnait lui-même de parvenir à discuter et révéler un peu de lui avec une certaine facilité. Peut-être percevait-il instinctivement à quel point elle était spéciale, à sa façon. Il ignorait pourquoi et comment, mais quelque chose chez elle attirait son âme douce, il avait envie de percer ce mystère, d’apprendre à connaître cette demoiselle aux yeux d’émeraude et ne craignait plus de se laisser apprivoiser pour ce faire. Preuve en était, il parlait de lui, déconstruisait pierre après pierre les remparts qu’il avait minutieusement érigé pour se protéger, afin de mieux lui ouvrir les portes de son univers. Ils se connaissaient pourtant à peine, mais les choses se faisaient avec un naturel déconcertant, comme une évidence. Et ça piquait sa curiosité au jeune irlandais, et ce d’autant plus que c’était probablement la première fois qu’il ressentait quelque chose de la sorte. C’était peut-être l’ambiance familière et rassurante de la boutique familiale qui lui permettait de se sentir plus à l’aise, en confiance. « L’an dernier ? Tu ne t’en tires pas si mal. » Après tout le français n’était pas une langue des plus simples, avec toutes ses nuances, exceptions et autres subtilités. Pourtant il devinait que le fait que les caractères qui s’étalaient devant ses yeux lui demeuraient opaques ennuyait profondément l’adolescente. Une idée se fit alors jour dans l’esprit du jeune irlandais, bien décidé à ne pas la laisser s’ombrager plus longtemps. Ce fut un peu plus loin qu’il trouva l’objet de ses pensées. Aussitôt eut il tendu l’ouvrage bilingue à Jaimie que le visage de cette dernière s’était à nouveau illuminé d’un sourire, pour son plus grand plaisir. Et le rire de la brunette, s’éleva dans l’air paisible de la petite librairie, communicatif, contagieux, si bien que celui de Gabriel vint rapidement s’y emmêler. A l’initiative de l’irlandais, leur petite excursion entre les étagères bondées, chargées de livres en tous genres, trouva finalement son terme dans le coin lecture, niché au cœur de la librairie, avec ses coussins moelleux, ses vieux fauteuils, ses tapis épais, ses pans de mur apparents tous décorés de citations, de dessins et autres esquisses. Gaby, ravi d’avoir réussi à chasser l’air contrarié qu’avait affiché la demoiselle en se heurtant aux vers de Baudelaire, s’installa face à elle avant de procéder à l’échange des livres que chacun tendait à l’autre. Gaby laissa glisser ses doigts sur la vieille couverture avec la douceur d’une caresse. Il aimait la sensation rugueuse de la reliure, les feuilles soyeuses, l’odeur du papier et de l’encre mélangé et manipulait les ouvrages avec un certain respect. Son imagination vive et débordante l’avait déjà entraîné loin, rien qu’à la vue des caractères dorés qui ornaient la reliure, si bien que ce fut la voix de Jaimie qui le tira de ses rêveries et le ramena à l’instant présent. « Je crois que mes parents apprécient beaucoup Kyte. » C’était on ne peut plus vrai, le couple aimait partager son amour pour les écrits et la Littérature, alors entre passionnés ils ne pouvaient que s’entendre à merveille. « Je ne l’avais jamais rencontré encore, mais ils m’en avaient déjà parlé. C’est quelqu’un de ta famille ? » L’adolescent marqua une courte pause tout en faisant défiler sous ses doigts les pages légèrement jaunies par le temps, il s’étonnait de poser ce genre de question. « Il me fait un peu penser à un grizzly, mais avec des yeux couleur d'iceberg. » Gabriel se mordit soudain la lèvre, comme si cette phrase lui avait échappé, il était encore en train de rêvasser et voilà le résultat. Il releva timidement le nez, comme pour tâter la réaction de la brunette à ses mots, ne sachant pas trop s’ils pouvaient être considérés comme déplaisants. Gabriel ne voulait surtout blesser personne, seulement parfois il avait du mal à juger si ce qu’il disait pouvait être éventuellement mal interprété. Aussi enchaîna t-il rapidement sur la question de la demoiselle qui lui faisait face. « En fait mon père a appris à comprendre le français à travers les livres et les écrits, mais c’est grâce à ma mère qu’il a appris à le parler et l’écrire, elle est française. » Bretonne ! Aurait-elle sans doute précisé si elle l’avait entendu. « Chez nous on parle aussi bien français qu’anglais, parfois irlandais. C’est comme si c’était naturel tu vois. Des fois je passe de l’un à l’autre sans m’en rendre vraiment compte, ça fait de drôles de phrases ! » Et rien que d’y penser ça le fit rire. Un rire léger. « C’est sans doute aussi parce que j’ai passé mon enfance entre la France et l’Irlande. » Un rempart de moins, une ouverture supplémentaire. Gaby posa ses yeux clairs sur Jaimie, se demandant ce qu’elle avait de si particulier pour qu’il parvienne à lui parler autant et si facilement, surtout de lui. Croisant ses yeux émeraude et pétillants il se dit que finalement il préférait ne pas avoir de réponses à cette question, il y avait peut-être un peu de magie là-dessous et l’idée lui plaisait bien. Un sourire doux se dessina sur ses lèvres. « Et toi alors, d’où tiens-tu ton accent si irlandais ? » Il était curieux de savoir d’où la brunette tirait ses intonations qui lui rappelaient évidemment la terre qui l’avait vu grandir. Mais ce faisant il n’avait toujours pas tenu sa parole de lui lire quelques vers en français. A nouveau ses doigts firent défiler les pages. « Il y a un poème en particulier que tu aimerais entendre ? »
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Dernière édition par Gabriel Carnahan le Mar 19 Fév 2019 - 13:39, édité 1 fois
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Jameson Winters
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la louve raffinée
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Présent
ÂGE : quarante-six ans.
SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi.
STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain.
MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale.
LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide.
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POSTS : 6436 POINTS : 40

TW IN RP : par mp si besoin ♡
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.
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RPs EN COURS : Christmasbin [7]Alex

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ATELIER III ↟ Eve

Flashbacks ↠Laoise [3]

Réalités alternatives ↠ Zombinson [d.z.]Witchy Robin [d.f.]

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PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.

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ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.

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LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.

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GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.

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KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.



RPs EN ATTENTE : Phoenix [3]Phoenix [f.b.]Bosie me boy [d.f.]Slasher Night ↟ Robin [4] ↟ Robin & Phoenix [r.a. 2]

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Message(#) Sujet: Re: First Act ≈ The boy and the wolf First Act ≈ The boy and the wolf EmptyLun 19 Nov 2018 - 19:48



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Gaby et Jaimie


"Little girl, where will you go? I'm going where the cold wind blows. In the pines, where the sun never shine. I will shiver the whole night through." - Canada, a long time ago.
Comme on était bien, ainsi installés sur de gros tapis, blottis entre de nombreux coussins moelleux et le dos confortablement appuyé contre de vieux fauteuils. Le cœur joyeux, je m’imprégnais de cette atmosphère et tentait d’en inscrire le ressenti dans ma mémoire. C’était étrange, mais j’avais l’impression d’être l’héroïne d’un des livres qui nous entouraient ; une jeune fille intrépide qui venait de faire une rencontre importante dans ce lieu idyllique. Et pour une fois, mon cynisme naturel ne parvenait pas à chasser cette impression rêveuse alors je me contentais de la savourer, un sourire léger sur mes lèvres et le regard posé sur ma fameuse rencontre. D’un geste tendre, il laissa glisser ses doigts sur le livre que je venais de lui remettre et je me suis demandé s’il faisait preuve de la même délicatesse en effleurant la peau de sa petite amie. Surprise et embarrassée par cette pensée, j’ai vivement reporté mes yeux sur les coussins, cachant mes joues rougissantes dans mon épaisse tignasse. Heureusement, Gabriel semblait ne rien avoir remarqué car il me demanda si Kyte était de ma famille. J’ai senti quelque chose se pincer dans mon cœur et je n’ai pas réussi à savoir si c’était de la joie ou de la douleur. Je sais juste que pendant un bref instant j’ai été tentée de me complaire dans un mensonge. De lui raconter que Kyte était mon père et qu’on parcourait les routes ensemble, qu’il m’apprenait les vraies valeurs de la vie et que j’aurais jamais voulu avoir un autre parent que lui. Mais je pouvais pas mentir à ma rencontre importante, ça ferait de moi une héroïne vraiment merdique, alors j’ai haussé les épaules et j’ai fait un de ces sourires de côté qui ne transmet aucune joie. « De ma famille ? Nan pas vraiment. Pas du tout en fait, on se connait depuis un an à peine. Mais il est cool. J’aurais bien voulu que ce soit mon père. » J’ai regretté ces dernières paroles à l’instant où elles ont quitté mes lèvres. Bon sang, ne pas mentir était une chose, mais ouvrir son cœur en était une autre et j’étais clairement pas prête à le faire. Alors j’ai accueilli avec plaisir la distraction qui se présentait lorsque Gabriel entreprit de le décrire comme un vieil ours aux yeux de glace. « Un Grizzly ? » J’ai répété sans pouvoir réprimer un gloussement que j’étouffai dans la paume de ma main. J’ai jeté un coup d’œil réflexe vers l’arrière-boutique où le dit Ursidé riait à gorge déployée sans se douter de rien. « Je le voyais plutôt comme un vieux chacal déplumé mais après tout pourquoi pas, c’est vrai que ça lui va bien. En plus il hiberne lui aussi… mais pas à cause de l’hiver, il suit plutôt religieusement le cycle de l’alcool ! » Je plaisantais tandis que Gabriel relevait timidement le nez. J’ai croisé son regard et j’y ai lu le reflet de ma propre hilarité alors j’ai pas pu me retenir : j’ai éclaté de rire en visualisant ce bon vieux Kyte prendre toutes les formes qu’on voulait bien lui prêter.

On a repris notre sérieux, et Gabriel m’a parlé de son histoire avec les langues. Je trouvais ça super chouette de connaître quelqu’un qui parle l’anglais et le français. J’adorais l’entendre me raconter son enfance passée entre la France et l’Irlande, je trouvais que ça lui donnait un truc particulier ; comme un mélange de tout un tas de sentiments familiers qui me manquaient, et de découvertes inconnues qui me faisaient rêver. Mais plus encore j’adorais qu’il parle gaélique, parce que ma mère refusait de l’utiliser depuis que nous avions déménagé au Canada et cette langue que je parlais autrefois avec les gosses des collines me manquait tellement que parfois j’avais presque l’impression de l’avoir inventée, un peu comme Tolkien l’avait fait avec le dialecte de ses elfes. Je me suis prise à m’égarer dans son regard avec une expression que je qualifierais de stupidement fascinée sur mon visage. C’était bizarre, je me sentais comme happée par ce qu’il dégageait, mais un peu effrayée quand même, parce que j’avais sacrément pas l’habitude de ressentir ce genre de trucs. Il m’a demandé d’où je tirais mon accent irlandais et j’ai rigolé un peu nerveusement même s’il n’y avait absolument rien de drôle. Je me serais giflée. J’ai pris une inspiration afin de reprendre un fonctionnement normal et j’ai entrepris de lui répondre. « J’suis née en Irlande. Ma mère est Irlandaise et mon père est Canadien. J’avais que huit ans quand on a déménagé ici mais j’ai jamais trop réussi à perdre mon accent… j’en avais pas vraiment envie non plus même si mes profs m’ont bien fait comprendre qu’ils captaient rien à ce que je racontais sinon. » J’ai expliqué avec un sourire en coin – taquin cette fois-ci. « Tá Gaeilge agam ró.* » J’ai ajouté pour qu’il sache que moi aussi, je parlais cette langue trop souvent oubliée. Dans ma tête, ça nous unissait forcément d’une façon un peu sacrée. Je me suis demandé si c’était la même chose pour lui, et j’ai décidé que finalement je préférais ne pas savoir. Alors au lieu de ça j’ai baissé les yeux vers le livre qu’il tenait toujours entre ses mains, et les mots en français que j’accrochais sans vraiment les comprendre. Il m’a demandé quel poème je voulais entendre et j’ai pris quelques secondes pour réfléchir. J’aurais pu lui dire un poème d’amour mais j’avais peur de passer pour une fleur bleue, et j’osais pas trop prononcer les titres non plus alors, drapée dans toute ma lâcheté, j’ai décidé de remettre la responsabilité de ce choix entre ses mains : « Lis-moi ton préféré. » J’ai proposé d’un ton direct pour dissimuler ma propre indécision. Je me suis mordu les lèvres et j’ai remis une mèche de cheveux derrière mes oreilles, inclinant légèrement la tête comme pour me faire pardonner ma brusquerie. « Enfin… si tu en as envie. »  

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Message(#) Sujet: Re: First Act ≈ The boy and the wolf First Act ≈ The boy and the wolf EmptyJeu 4 Avr 2019 - 20:40


▲ First Act ≈ The boy and the wolf ▼

Trop absorbé par la contemplation de l’ouvrage qu’il tenait presque amoureusement entre ses mains, Gabriel ne vit pas le léger embarras qui fit rosir les joues de Jaimie, pas plus qu’il ne vit son regard se détacher de lui pour plonger au milieu des coussins parmi lesquels ils s’étaient installés. Et il se trouverait sûrement dans le même état s’il avait pu lire la pensée de la demoiselle. Il aurait même probablement disparu entre les fauteuils et coussins. Mais, heureusement pour lui, il n’en était rien. Son attention revint à son interlocutrice, assise face  à lui, alors qu’elle répondait à sa question, lui expliquant que Kyte n’était en réalité pas de sa famille. Mais qu’elle l’aurait bien voulu. Un instant il sembla au jeune irlandais que le fait d’avoir prononcé ces mots à voix haute avait eu un drôle d’impact sur elle. Il préféra ne pas relever. Les histoires de familles pouvaient être parfois si complexes. « Il fait partie de ta famille de cœur alors. » Se contenta t-il d’ajouter dans un sourire. Le doux rêveur était convaincu qu’il y avait les liens du sang, et puis les autres, les invisibles, qui liaient les êtres entre eux et qui importaient autant. Comme celui qui se nouait entre les deux adolescents, au milieu des livres, des effluves de thé et de l’atmosphère douce et tranquille de la petite librairie. Et qu’il y avait quelque part deux sortes de familles, celle dans laquelle on venait au monde, et celle que l’on choisissait. Il eut un sourire lorsque Jaimie retint un semblant de rire. Visiblement sa comparaison de Kyte avec un grizzly hirsute l’amusait beaucoup. « C’est vrai, je lui trouve plus la carrure d’un ours que d’un chacal. » Laissa t-il glisser doucement, préférant la voir rieuse plutôt qu’ennuyée. Et elle d’ajouter que le Savard hibernait tout comme l’animal, mais moins en raison du cycle des saisons que de celui des boissons alcoolisés. Leurs regards se croisèrent à nouveau, ne manquant pas de libérer définitivement le rire de la brunette qui s’éleva entre les étagères en joyeux éclats rebondissant, pour le plus grand plaisir du jeune irlandais. Et puis, il lui conta un peu son enfance, sa mère française – bretonne ! – son père irlandais, ses racines partagées entre ces deux pays, comme ses souvenirs. Il parlait rarement de lui aux autres. Encore moins lorsqu’il venait à peine de les rencontrer. Mais il sentait qu’il y avait quelque chose de différent avec Jaimie, quelque chose de plus fort, d’unique peut-être, de spécial pour sûr. Il n’aurait trop su dire pourquoi. Au fond était-ce vraiment important de comprendre les raisons de ce sentiment ? Il ne le croyait pas. Ca n’avait pas tellement d’importance. Et tandis qu’il parlait, qu’il la regardait, il remarqua les yeux verts qui le scrutaient et la drôle d’expression accrochée au visage de la brune. Il en fut soudain tout décontenancé. Il ne fallait pas grand-chose à vrai dire. Alors dans un léger élan de timidité maladive revenant au galop, il fourra ne nouveau son nez dans le livre qu’il tenait toujours, comme pour se faire oublier une seconde. C’était un drôle de garçon, du moins c’était souvent ainsi que les autres le décrivaient. Lorsqu’ils étaient polis… Rêveur égaré dans un monde qui lui paraissait parfois si étrange, étranger même par moments. Un peu trop doux, un peu trop lunaire. Petit Prince perdu sur Terre, essayant de comprendre le monde des Hommes sans pour autant vouloir perdre son âme d’enfant et l’émerveillement qui brillait au fond de ses yeux clairs. Grandir sans grandir. Mûrir sans changer. Vieillir sans oublier. C’était son défi. Avancer sans trop s’écorcher, se protéger sans s’enfermer. C’en était un autre. Voir le plus beau toujours, partout, la plus infime parcelle de magie, le plus petit détail qui rend les choses merveilleuses. Ca il y arrivait plutôt bien. Et sourire. Sourire.

Sa compagne du jour était bel et bien irlandaise. Il en eut la confirmation, alors qu'elle lui expliquait qu'elle tenait ces origines de sa mère. Et surtout, il sentit son cœur faire un petit bond de joie dans sa poitrine lorsque ses lèvres laissèrent s'échapper quelques mots de gaélique. Alors sans même s’en rendre compte il poursuivit dans la même langue, celle qu’il aimait tant, celle de son enfance. « Cá as tú?* » Il se demandait où ce petit brin de brune avait vu le jour. Savoir s’il connaissait l’endroit. Il n’était jamais si curieux en temps normal. Du moins pas ouvertement. Il gardait généralement l’essentiel de ses questions pour lui et se contenter d’attraper des bribes de réponses au vol, en écoutant plutôt qu’en interrogeant. Mais là, tout était différent. Imaginez ! Quel heureux hasard – ou bien n’y en avait-il pas ? – qu’une irlandaise de presque son âge, elle aussi expatriée au Canada, franchisse les portes de la librairie par un jour de peu d’affluence. C’était comme une main tendue par la vie, et Gaby avait une folle envie de se risquer à la saisir. Il lui semblait que son âme, que son cœur, trouvaient un écho chez la brunette qui lui faisait face. « Moi, je suis de Galway. » Des mots qui glissèrent dans un souffle doux comme un soir d’été. Il s’égara un peu, tout empli de souvenirs, se remémorant ses coins favoris, visualisant la belle librairie familiale, celle de son arrière grand-père, regorgeant d’histoires et de charme. Bien sûr il aimait aussi profondément celle que ses parents avaient reprise, ici, au Canada. C’était un endroit plein de caractère, dont il n’avait pas encore percé tous les mystères. Mais il y avait une dimension différente entre ces deux lieux, Galway était la terre de ses racines familiales. Tandis que l’Ouest canadien était la terre qui se gravait dans son cœur. Il dériva encore un peu, dans des rêveries qui n’appartenaient qu’à lui, avant de revenir à l’instant présent et sa camarade aux yeux pétillants. Il lui adressa un sourire doux, comme pour s’excuser de l’avoir abandonné l’espace de quelques secondes, si du moins elle s’en était aperçue. Il avait promis un poème, il avait promis de lire en français, alors il fit courir ses doigts sur le papier, attendant que la demoiselle en choisisse un. Mais elle prit la tangente, lui laissant le choix de ses vers favoris. Dilemme, dilemme. « Ha ! En voilà une bonne question ! » Laissa t-il échapper, comme pour lui, un sourire au coin des lèvres, bien en peine de dire quelle poésie de ce recueil avait sa préférence. « Je crois que je n’ai pas un seul poème préféré. » Dit-il dans un rire. Il se connaissait bien. Il tombait facilement amoureux des mots. Et faire des choix était pour lui toute une aventure. Alors, tout à fait à l’image de ce qu’il était, il trancha sans trancher. Un soupçon d’amusement perçait dans sa voix, comme s’il se moquait de lui-même et de ses impossibles dilemmes. « Si je t’en lis deux, deux de mes préférés, tu ne m’en voudras pas ? » Et sans vraiment attendre la réponse il fit défiler les pages entre ses doigts, une idée bien fixée dans un coin de sa tête. « Allons-y pour un récital privé, mademoiselle. » Le ton un peu malicieux alors que le français venait appuyé son dernier mot. « Commençons par un classique, L’Albatros » Ce poème il l’aimait terriblement. Probablement parce qu’il lui parlait, parce qu’au fond il se sentait parfois un peu comme ce fameux prince des nuées exilé parmi les Hommes.

« Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher. »


Il lisait lentement, articulait, rythmait ses phrases, comme cherchant à rendre toute la musicalité de ces vers si célèbres. Gabriel marqua un instant lorsqu’il eut fini, comme laissant retomber les mots qu’il avait laissé s’envoler, comme autant de pétales portés par le vent. Comme pour laisser le charme opérer encore quelques instants. Puis à nouveau les pages glissèrent entre ses mains, jusqu’à trouver l’objet de ses recherches. « Et voici le second. » Prononça t-il tout bas. « Le Chat, c’est un sonnet… » Et sur le même ton que pour le premier, il récita, presque sans lire, tant il le connaissait par cœur.

« Viens, mon beau chat, sur mon coeur amoureux ;
Retiens les griffes de ta patte,
Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux,
Mêlés de métal et d'agate.

Lorsque mes doigts caressent à loisir
Ta tête et ton dos élastique,
Et que ma main s'enivre du plaisir
De palper ton corps électrique,

Je vois ma femme en esprit. Son regard,
Comme le tien, aimable bête
Profond et froid, coupe et fend comme un dard,

Et, des pieds jusques à la tête,
Un air subtil, un dangereux parfum
Nagent autour de son corps brun. »


Enfin il leva le nez du vieil ouvrage. « Alors, verdict ? » Mais le charme devait se rompre, leur petite bulle de paix frémit dans sa tranquillité alors que l’univers venait leur rappeler qu’ils n’étaient pas seuls au monde. Gaby avait reconnu le grincement léger de la porte de l’arrière-boutique, et les voix de Kyte et de ses parents s’étaient faites de nouveau audible. Son cœur adolescent en éprouva un vif pincement comme il pressentait que la magie de cet instant s’échappait déjà. Pourtant il adressa un sourire tendre à la brunette aux yeux aussi verts que les trèfles irlandais. Comme si quelque part, inconsciemment, il devinait que ce ne serait pas des adieux, seulement des au-revoir, une partie remise tout au plus. Du moins l’espérait-il de tout son cœur.


*« D’où viens-tu ? »

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Jameson Winters
Jameson Winters
la louve raffinée
la louve raffinée
Présent
ÂGE : quarante-six ans.
SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi.
STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain.
MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale.
LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide.
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POSTS : 6436 POINTS : 40

TW IN RP : par mp si besoin ♡
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.
CODE COULEUR : #336699
RPs EN COURS : Christmasbin [7]Alex

I'm a survivor :
ATELIER I ↟ Robin
ATELIER II ↟ Asher
ATELIER III ↟ Eve

Flashbacks ↠Laoise [3]

Réalités alternatives ↠ Zombinson [d.z.]Witchy Robin [d.f.]

↟ ↟ ↟

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PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.

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ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.

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LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.

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GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.

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KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.



RPs EN ATTENTE : Phoenix [3]Phoenix [f.b.]Bosie me boy [d.f.]Slasher Night ↟ Robin [4] ↟ Robin & Phoenix [r.a. 2]

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AVATAR : Maggie Siff
CRÉDITS : Birdiesnow (avatar), anaëlle. (signature), loonywaltz (UB), mapartche (dessin <3 )
DC : Aisling l'effeuilleuse prude
PSEUDO : Whitefalls/Whitewolf
INSCRIT LE : 08/03/2016
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Message(#) Sujet: Re: First Act ≈ The boy and the wolf First Act ≈ The boy and the wolf EmptyJeu 9 Mai 2019 - 17:12



first act ↟ the boy and the wolf
Gaby et Jaimie


"Little girl, where will you go? I'm going where the cold wind blows. In the pines, where the sun never shine. I will shiver the whole night through." - Canada, a long time ago.
J’aimais bien le sourire timide qui étirait les lèvres de Gabriel alors qu’il tentait de décider quel poème me lire. Je me sentais comme électrisée par la lueur d’intelligence infusée de timidité qui brillait dans ses yeux pâles, apaisée par le timbre doux de sa voix. Je me laissais bercer par son accent chantant aux sonorités si familières, reflets du Connemara qui coulait dans ses veines et relevait joliment ses mots. « Je viens de Dublin. » Une région qui pouvait paraître moins poétique mais vibrait dans mon cœur avec ses échos joyeux et tristes à la fois, ses portes colorées dans ses ruelles pluvieuses et ses dunes d’un vert vibrant qui venaient se jeter sur la plage et les docks derrière chez moi. C’était une autre vie, une autre époque qui me paraissait presque irréelle désormais tant mon environnement avait changé depuis. J’aimais le Canada, l’immense maison coloniale de mes parents à Vancouver et la nature environnante, la facilité de cette vie privilégiée où l’argent pouvait m’acheter tous les ouvrages pour nourrir mes connaissances et autant de vêtements chics pour remplir mon dressing. Mais une partie de mon cœur aspirait à cette existence plus simple, à l’époque où je courrais pieds nus dans les collines, les cheveux emmêlés par le sel marin et le vent de la côte, les vêtements troués et terreux, baptisés par une vie plus rude mais aussi plus authentique. J’ai senti un soupir enfler dans ma gorge nouée par des émotions contraires, une nostalgie que je ne savais pas gérer autrement qu’en essayant de la contenir pour ne pas la confronter. De son côté Gabriel faisait face à un dilemme de son cru : il ne savait pas quel poème choisir. Un sourire sincère répondant à son rire, j’ai secoué la tête. « Nan, je t’en voudrai pas, au contraire. » J’ai assuré avec un petit rire, ravie et excitée à l’idée de l’entendre me lire ses deux poèmes préférés.

C’était tellement romantique ! Je me demandais ce que ça signifiait, si c’était mon âme sœur et si notre rencontre impromptue était le début d’une histoire d’amour passionnante comme celles que je lisais. J’avais le cœur qui battait à fond dans ma poitrine à cette pensée et une drôle de peur dans les tripes, parce que je ne savais absolument pas quoi faire de ces sentiments qui m’agitaient. Dans tous les livres que j’avais lu, les héroïnes savaient lorsqu’elles rencontraient l’homme de leur vie, mais moi je savais rien du tout, alors ça voulait dire quoi ? J’avais pas les armes pour différencier l’esquisse d’une amitié de la braise d’un amour. J’étais paumée et perturbée, alors je me suis laissée bercée par la douceur de sa voix, la beauté du français, et les vers qu’il déclamait parfaitement. J’essayais de me concentrer sur le sens de ces mots que je peinais à accrocher, à ravaler la frustration de mon incompétence pour profiter de la beauté de ces poèmes et de ce moment que j’imaginais magique et édifiant. Le premier me semblait vibrer d’une liberté confinée, d’une maladresse majestueuse et comparait l’albatros au poète dans une figure de style si belle à l’oreille que j’aurais voulu en percer les mystères. La voix de Gabriel retomba et un silence contemplatif, presque religieux, nous enveloppa. Les yeux fixés sur un coussin dont je dessinais distraitement les contours du bout de mes doigts, je profitai de cet instant de répit pour vivre l’émotion de ce récit et la laisser s’évanouir pour faire place à la suivante. Un bruissement de pages, une inspiration, et il entama alors un sonnet parlant d’un chat sensuel et amoureux – du moins je croyais, parce que d’un coup une femme au regard froid débarquait dans l’histoire pour nager dans du parfum et alors là je ne comprenais plus rien. Mais je n’ai pas eu le temps de me raccrocher aux branches que déjà c’était terminé et mon compagnon relevait la tête de son ouvrage, pour me demander ce que j’en avais pensé. « Alors je crois que je vais devoir les reprendre avec cette édition bilingue, parce que j’ai pas compris autant que je l’aurais voulu. » J’ai répondu avec un sourire contrit en désignant le petit livre qu’il m’avait confié plus tôt. « Mais c’est magnifique, la sonorité de la langue, les intonations de ta voix et comme les syllabes rebondissent avec légèreté à chaque vers. » Beaucoup plus classieux que quand c’est Kyte qui se lance dans ses petites tirades… « Je crois que j’ai encore pas mal de boulot avant de parler le français aussi bien que toi. »

Et puisqu’on parlait de Kyte, ses exclamations bruyantes couvrirent presque mes dernières paroles. Je n’eus pas besoin de tendre trop l’oreille pour comprendre qu’il remerciait à plate coutures son vieil ami pour le travail effectué sur son précieux bouquin et présageait déjà une future visite, accompagnée d’une bonne bouteille « d’antigel » bien de chez lui pour réchauffer les gosiers et rassembler les cœurs. J’ai secoué la tête avec un demi-sourire au coin des lèvres et reporté mon attention sur Gabriel qui avait lui aussi remarqué le changement d’atmosphère dans la pièce. « Je suppose que je dois y aller. » J’ai remarqué avec un haussement d’épaules comme si c’était pas évident, avec Kyte qui beuglait mon prénom en fond sonore. « C’était cool de te rencontrer. » J’ai dit en me relevant, puis j’ai chopé le crayon avec lequel il dessinait et j’ai noté mon numéro de téléphone sur une serviette en papier à côté de la théière. « Envoies moi un texto si jamais tu passes du côté de Vancouver. Je pourrai te montrer les coins qui valent le détour. » J’essayais de me la jouer cool et détendue mais je flippais de faire un faux pas ou de trahir les étranges sentiments qui m’animaient. Heureusement, Gabriel prit le papier que je lui tendais, alors j’ai virevolté vers l’entrée où Kyte grognait que je le faisais toujours attendre, que ça allait tomber pendant qu’on serait en route et alors forcément ce serait de ma faute. J’ai enfilé mon manteau avec un sourire un brin moqueur, parce que je savais qu’il aimait bien râler et que c’était pas ma minute de retard qui allait changer grand-chose dans le fond à la tombée de la nuit, de la neige, de la pluie ou quoi que ce soit d'autre encore à quoi il pouvait bien faire référence. Enfin prête, j’ai salué les parents de Gabriel en cherchant mon nouvel ami des yeux, et avec un dernier signe complice de la main, j’ai suivi Kyte dans le crépuscule glacial qui nous engloutissait.
 
(c) DΛNDELION


follow in no footsteps listen for the true guides
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.

:l::

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Message(#) Sujet: Re: First Act ≈ The boy and the wolf First Act ≈ The boy and the wolf EmptyMer 2 Oct 2019 - 19:45


▲ First Act ≈ The boy and the wolf ▼

Je viens de Dublin Un nouvel éclat, une étincelle brillante traversa les yeux clairs du jeune Gabriel. Ainsi donc c’était de là que ce joli brin de brune tirait cet accent qui lui parlait tant et résonnait dans son cœur avec force. « Je connais » qu’il avait laissé échappé dans un murmure, une réponse un peu en suspens, un peu éthérée, un sourire rêveur au coin des lèvres, tandis qu’il se perdait déjà dans les souvenirs. Et dans son ton transparaissaient ces instants où ses pieds avaient foulé le sol de la vibrante capitale de la patrie de son enfance. Il savait ses façades colorées bordant les quais, ses ponts, ses lumières et sa vie nocturne, ses vieilles pierres et ses buildings vitrés, ses théâtres et ses pubs. Et son histoire toute entremêlée de littérature, ses auteurs célèbres et ses bibliothèques, sans doute les plus grandes du pays. Ce qui n’était sans doute pas étranger aux régulières excursions de ses parents dans la capitale. Gabriel avait ainsi pu en explorer les rues quelques fois, arpentant le pavé sur les traces de Beckett, Wilde, Stoker et tant d’autres. De quoi nourrir rêves, imagination et souvenirs, à n’en point douter. Il laissa doucement ces derniers s’évaporer, laissant derrière eux le parfum d’une douce nostalgie, tendres effluves de l’enfance, tandis que son regard se posa de nouveau sur Jaimie. Il lui adressa un sourire ravi lorsqu’elle donna son aval pour la lecture de, non pas un, mais deux poèmes de son choix. Le froissement délicat des pages et leur douceur sous ses doigts, emplirent l’adolescent d’une sensation de contentement pur, une sorte de plénitude comme il vivait soudain pleinement l’instant présent sans plus se soucier d’un avant ou après. C’était soudain comme s’ils étaient seuls dans la librairie, seuls dans le monde, seuls dans l’univers, liés par delà l’espace et le temps. Comme si rien d’autre ne comptait vraiment en cet instant précieux. Il ignorait quoi, mais il était certain que Jaimie possédait en elle quelque chose de spécial, d’unique, un petit quelque chose de magique. Lui qui était habituellement si introverti, qui avait souvent des difficultés à établir le contact avec les autres, tout lui paraissait soudain si simple, si naturel… Si évident. Pourquoi ? Il n’en avait pas la moindre idée. Mais au fond quelle importance ? Il n’y avait que ce moment dans leur bulle qui comptait. Alors Gabriel en savoura chaque seconde, prit le temps de laisser chaque vers, chaque mot, chaque syllabe se former délicatement et emplir l’espace autour avant de retomber avec la lenteur d’un nonchalant flocon de neige. Puis le point final. Et le silence. Pas de ceux pesants, pas de ceux embarrassés. Un silence comme celui qui nait dans la contemplation, la méditation, la pensée. Un silence comme celui où naissent les rêves. Comme un petit instant de grâce. Gaby se sentit comme enveloppé par la douceur de l’instant. Un sourire s’accrocha doucement à ses lèvres lorsque ses yeux pâles retrouvèrent ceux, émeraude, de Jaimie. Il lui fallut néanmoins encore quelques secondes pour oser briser la paix du moment et demander à la brunette ce qu’elle avait pensé de ce récital privé improvisé. Elle lui avoua alors avoir besoin de reprendre ces poèmes pour bien en appréhender le sens. Et puisqu’elle en parlait les yeux couleur de ciel de Gabriel accrochèrent soudain la couverture de l’ouvrage qu’il lui avait confié un peu plus tôt. « Oh d’ailleurs le livre, garde-le, c’est un cadeau. » Le jeune irlandais eut un sourire amusé lorsqu’elle glissa qu’elle avait encore du travail à faire sur son français. « Je ne te cache pas que le fait que ma mère soit française aide énormément. Dans sa famille tout le monde le parle. C’est presque un peu de la triche. » Il laissa un rire léger, complice, s’échapper. « Je t’aiderai si tu veux, si tu reviens. » Il glissa en relevant timidement le nez vers elle, comme pour lire une réponse dans ses prunelles scintillantes. Voilà qu’il pariait sur l’avenir, sur une deuxième rencontre, et pourquoi pas un millier d’autres encore ? Il était prêt à prendre le risque, il n’avait encore pas percé le mystère de ce qui semblait déjà le lier si viscéralement, si étonnement, à Jaimie. Ce dont il était certain c’est qu’il ne voulait pas faire une croix dessus, il voulait la revoir, il l’espérait de tout son cœur, de toute son âme, il était bien trop tôt pour des adieux. Ce n’était que partie remise, il en était convaincu. Pourtant lorsque la voix de Kyte retentit pour appeler celle qu’il considérait dès à présent comme une amie, il se sentit quelque peu désemparé. « Je suppose » qu’il répondit avec un sourire déjà nostalgique de ce temps qu’ils avaient volé au reste du monde, entre les rayons de la librairie, avec la complicité des livres, de ces instants qui n’appartenaient qu’à eux. La brunette initia le mouvement en se levant. Gabriel l’imita, un peu maladroitement, un peu précipitamment. Il ne savait trop que dire ni que faire alors qu’il lui semblait que tout lui échappait soudain. Etrange sensation que voilà, étranges émotions qui l’assaillirent. Etait-ce le début ou la fin de quelque chose ? Les deux à la fois peut-être ? C’était en tout cas un drôle de bazar dans son être. « C’était cool oui. » Il se trouva quelque peu pathétique à ainsi répéter bêtement ce que Jaimie lui disait. Mais c’était comme si son cerveau s'était fait la belle, il avait du mal à réfléchir et encore plus à ordonner sa pensée en mots et phrases sensés. Alors il l’avait juste regardé silencieusement s’emparer de son crayon à dessins pour griffonner quelque chose puis s’était doucement saisi de la serviette en papier qu’elle lui tendait. Gabriel hocha lentement la tête aux mots de la brunette qui s’éloignait déjà. Ce fut alors comme une petite décharge électrique qui le parcourut de la tête aux pieds et le poussa dans le sillage de la demoiselle, un peu trop rapidement pour qu’il ne paraisse rien du capharnaüm qui régnait en lui à cet instant. « Je le ferai, c’est promis ! Merci pour tout ! » Dit-il rapidement tandis que Jaimie atteignait l’entrée de la librairie où Kyte l’attendait en grommelant des choses dont le sens échappait totalement au jeune irlandais. Il ne l’écoutait pas en réalité, observant la brunette qui se couvrait pour affronter la fraicheur du soir qui tombait dehors. Il répondit à son signe de la main, un sourire au coin des lèvres, la serviette de papier précieusement serrée au creux de sa paume.

Et tandis qu’il observait ce drôle de duo, d’un grizzly hirsute et d’une fluette irlandaise, s’éloignant dans les vrombissements tonitruants que produisait la monture mécanique de Kyte, il sentit la main de sa mère se perdre légèrement dans ses boucles brunes et ses lèvres se poser en un tendre baiser sur sa tempe. Gaëlle souriait, mais elle ne dit rien. Il n’y avait rien à dire, nul besoin de parler ou commenter. Elle connaissait si bien son fils. Voir suffisait. Et elle, elle voyait.
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