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 painted black (livia&carlisle)

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Simon Johnson
Simon Johnson
la voix dans l'oreillette
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ÂGE : trente-et-un ans. (01/12)
SURNOM : sissi. il a longtemps détesté, et finalement, il a fini par s'y faire.
STATUT : célibataire. ce n'est pas un mauvais bougre, mais s'attacher n'est pas son fort.
MÉTIER : membre du groupe epsilon. ancien agent de terrain, reconverti dans la cybercriminalité.
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TW IN RP : infidélité, mensonge, traumatisme/mort.
GENRE : Je suis un homme
ORIENTATION : J'aime les jolies filles.
RPs EN COURS : 2023 : mavis #4
RPs EN ATTENTE : jackson
RPs TERMINÉS : jackson #1 ; jackson #2 ; ophelia #1 ; mavis ; jackson #3 ; ruben #1 ; mavis #2 ; mavis #3 ; ruben #2 ; elena ;
abandonnés : teresa ; reva ; freya ;

AVATAR : zayn malik
CRÉDITS : scarlett (avatar) ; gif (Bowie hunts)
DC : camil smith + naomi carlson.
INSCRIT LE : 05/06/2016
https://www.30yearsstillyoung.com/t43107-electron-libre#2169920
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Message(#) Sujet: painted black (livia&carlisle) painted black (livia&carlisle) EmptyVen 22 Mai 2020 - 15:42



flashback, mars 2o19.

Il avait quitté l’aéroport de Brisbane en toute fin d’après-midi. Il y était retourné une dernière fois, pour rendre les affaires qui lui avaient été prêtées par la compagnie aérienne Cathay Pacific, pour laquelle il avait travaillé pendant dix ans. À l’aube de ses quarante ans, le spécialiste des vols longs courriers avait posé sa démission, presque sur un coup de tête. Il s’était résigné à embrasser la carrière que son père avait planifiée pour lui, même s’il n’en avait eu aucune envie. Mais, comme souvent avec Carlisle, la raison avait pris l’ascendant sur la passion. Dès lundi, il serait assis aux côtés de son géniteur pour les réunions d’affaires et autres conseils d’administration de l’entreprise Bishop. S’il ne doutait pas de son succès sur le long terme, il pouvait néanmoins déjà être sûr d’une chose : si physiquement, il ferait acte de présence, son esprit serait ailleurs. Obnubilé par des questions d’un tout nouveau genre, mais qu’il devrait impérativement taire — il n’était pas question que son père apprenne les tourments auxquels il s’était exposé. Et c’était ces fameux tourments qui l’avait mené tout droit à la plage pendant plus d’une heure, où il avait trop fumé et bu plus que de raison, avant de se décider à aller soulager sa conscience auprès d’une amie qu’il tenait en haute estime. « Dieu merci, tu es là. » Murmura-t-il dans un soupir, soulagé de voir la porte s’ouvrir sur le visage familier de Livia. « Il faut que je te parle. » Il avait abandonné sa moto devant le logement de son amie, et tenait son casque dans le creux de son bras droit. Il n’avait pas pour habitude d’être si brouillon — que ce soit dans ses gestes ou dans ses actes. Il était déjà tard, mais il n’avait même pas pris la peine de l’appeler. Quiconque connaissait Carlisle Bishop savait que cette attitude ne lui ressemblait pas, et que son empressement n’augurait rien de bon. « Je sais qu’il est tard, mais… C’est important. » Souffla-t-il, alors qu’il voyait les sourcils de Livia se froncer. Il ne se montrait jamais insistant, et craignait toujours de déranger. Mais là, ce soir, il avait besoin de vider son sac. La vérité, c’était que l’annonce de Carmina Farrell l’avait complètement retourné. Et, bien au-delà que tout cela signifiait, sa réponse suite à sa tonitruante annonce ne relevait pas d’un esprit rationnel, bien au contraire. Mais ça, il aurait tout le loisir d’en parler avec son amie — si elle acceptait de le recevoir, ne serait-ce que pour une poignée de minutes. Ils s’étaient rencontrés il y a quelques années de cela, peu de temps après que l’Italienne se soit installée à Brisbane. Leurs chemins n’auraient jamais dû se croiser, et pourtant : c’était bien chez elle qu’il venait frapper, alors que sa vie était plus chamboulée que jamais. Livia s’écarta de l’entrée, l’invitant à ne pas rester sur le seuil. Il hocha légèrement la tête en guise de remerciement, et s’engouffra dans le duplex de son amie.


« Livia, je suis complètement paumé. » Au moins, cette phrase plantait le décor. Il espérait qu’elle avait un peu de temps à lui consacrer — mais il n’en doutait guère ; elle avait toujours été une amie fidèle, une amie à l’écoute. Il avait rapidement deviné qu’elle était une personne digne de confiance, qui n’était pas motivée par les intérêts qu’elle pouvait retirer d’une relation — ce qui était relativement rare, dans le monde pompeux et bourgeois qu’il fréquentait depuis toujours. En profond désaccord avec cette philosophie de vie qu’il trouvait particulièrement malsaine, Carlisle n’avait eu de cesse de mener seul son petit bout de chemin, se libérant avec difficulté des carcans imposés par son père. Il fit les cent pas dans le salon de Livia, les doigts de sa main droite tapotant machinalement le paquet de cigarettes qu’il avait enfoui dans sa poche de jean. Il mourait d’envie de s’en griller une, mais se raisonna aussitôt : s’intoxiquer tout seul était une chose, mais le faire subir aux autres en était une autre. Elle lui proposa gentiment de s’installer, mais l’ancien pilote déclina sa proposition : il était bien trop agité pour tenir en place. Les mots lui brûlaient la langue, mais il avait l’impression que les prononcer à voix haute déclencherait un cataclysme impossible à arrêter. Et son attitude, plus que suspecte, ne laisserait aucun doute quand à l’implication réelle et la culpabilité certaine qu’il avait dans cette affaire. « Carmina Farrell est enceinte. » Avoua-t-il à voix basse, ses mains glissant machinalement derrière sa tête, pour finir par s’arrêter sur sa nuque. C’était la première fois qu’il le disait à voix haute, en présence d’un témoin. C’était la première fois qu’il l’admettait, et les mots semblaient désormais prendre tout leur sens. Contre toute attente, la terre ne s’était pas arrêtée de tourner.




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Message(#) Sujet: Re: painted black (livia&carlisle) painted black (livia&carlisle) EmptySam 23 Mai 2020 - 19:46


Livia venait de se laisser tomber sur son canapé après avoir terminé de vider le dernier carton de son déménagement, et l'avoir laissé à plat au beau milieu de la pièce, comme un souvenir étrange. Cela ne faisait que quelques semaines qu’elle habitait là, après qu’elle et Cameron aient définitivement acté la séparation et décidé de déménager chacun de leur côté, quittant leur maison commune. Elle avait repoussé autant que possible le moment où elle viderait le dernier carton et serait définitivement installée. Comme si laisser sa vie en cartons lui donnait l’impression, pour quelques instants supplémentaires, qu’elle était encore bien rangée, comme avant, et ne venait pas de s’effondrer comme un château de cartes.  Mais elle détestait laisser des choses en suspens et voir traîner des affaires, alors elle avait fini par se résoudre, enfin, à clore ce chapitre et accepter qu’il était vraiment terminé. Cette semaine-là, Gabriele était chez son père, et c’était la première fois qu’elle se trouvait séparée de lui pendant une période aussi longue. Elle s’était rarement sentie aussi seule et désœuvrée, ne sachant plus quoi faire maintenant qu’elle n’avait plus de mari et de fils auprès desquels s’enquérir. Elle aurait pu contacter des amis, leur proposer de sortir pour se changer les idées, mais elle n’en avait même pas eu envie – lorsque les choses n’allaient pas fort, elle avait plutôt tendance à se replier dans sa coquille et à prétendre que tout irait bien. Car oui, tout irait mieux, mais à cet instant-là, tout n’allait pas bien, contrairement à ce que son optimisme acharné essayait de lui faire croire.

Elle ne s’ennuya pas longtemps avant qu’un coup frappé à la porte la fasse sursauter. Bien qu’elle ait informé pas mal de monde qu’elle allait déménager, peu de gens connaissaient déjà son adresse, et elle n’attendait personne. Presque méfiante, elle qui n’avait pas habité seule depuis si longtemps, elle passa un coup d’œil à travers le judas avant d’ouvrir la porte sur le visage défait de Carlisle. « Dieu merci, tu es là. » « Euh oui, je… » Bien sûr qu’elle était là, où pouvait-elle bien être alors que sa vie tombait en lambeaux ? « Il faut que je te parle. » Elle avisa d’un regard le casque qu’il tenait contre lui, lui laissant penser qu’il était venu en moto, malgré l’odeur d’alcool qui se dégageait clairement de lui et qu’elle ne pouvait pas prétendre d’ignorer. Elle était bien placée pour savoir à quel point conduire sous l’influence était dangereux, encore plus en moto ; une chute ne pardonnait pas, et c’est bien cela qui l’avait poussée à arrêter après avoir eu son fils. Alors même si elle était la première à supporter la passion de Carlisle pour ces engins, car c’était grâce à cela qu’ils s’étaient rencontrés, elle ne put s’empêcher de froncer les sourcils, inquiète mais davantage énervée qu’il prenne ce risque de débutant. « Je sais qu’il est tard, mais… C’est important. » En un instant, son inquiétude avait pris le pas sur les pensées moroses qui la rongeaient, et elle reporta toute son attention sur son ami. « T’inquiète pas, rentre. » dit-elle en s’écarta de l’embrasure de la porte, attendant qu’il s’y soit engouffré avant de refermer derrière lui. Elle allait lui demander ce qu’il se passait, car il n’avait pas du tout l’air dans son état normal, mais il ne se fit pas prier pour lui faire comprendre bien rapidement que ça allait encore plus mal qu’elle ne l’avait imaginé. « Livia, je suis complètement paumé. » « Et complètement bourré aussi. » La pique était sortie toute seule, et Livia ne prenait aucun plaisir à se montrer ainsi, mais elle ne pouvait s’empêcher de le relever. Elle n’avait pas l’intention de se moquer ou de lui faire la morale, mais elle connaissait suffisamment Carlisle pour se permettre de lui faire ce genre de remarques parfois peu agréables, mais nécessaires. Elle n’avait absolument aucune idée de ce qui pouvait le mettre dans des états pareils, mais à le voir tourner en rond dans son salon, elle commençait à s’imaginer le pire. « Assieds-toi, qu’est-ce que… » commença-t-elle en s’approchant de lui pour lui attraper le bras pour le forcer à la regarder ; mais avant qu’elle n’ait pu finir, il lâcha la bombe. « Carmina Farrell est enceinte. » Elle s’imaginait le pire, mais cette information-là, elle ne l’avait clairement pas vue venir. Reculant sa main avant de même d’avoir touché son bras, elle le regarda baisser le regard, ce qui laissait à penser qu’il ne s’agissait pas de la nouvelle la plus heureuse qu’il lui eût été donné d’annoncer.

Face à lui, Livia le fixait, interdite et bouchée bée. Il lui fallut quelques instants pour se figurer dans son esprit le visage de Carmina, dont elle avait entendu le nom pour la première fois quelques semaines auparavant, alors que Carlisle lui avait avoué avoir cédé à ses avances. Ce jour-là, elle avait été en colère contre lui, et encore davantage contre ce que cela signifiait ; il venait de porter un coup dur à son couple, alors même que celui de Livia s’effondrait. Sans qu’elle ne le veuille vraiment, elle avait effectué un transfert dans son esprit, et en avait donc voulu à Carlisle d’être celui qui avait peut-être tout gâché. Elle ne connaissait pas Carmina, mais elle ne pouvait s’empêcher de l’imaginer comme une peste jeune et jolie qui se délectait de séduire les hommes sans avoir cure des couples qu’elle pouvait briser. Ce n’était pourtant pas si simple, et Livia le savait ; elle connaissait le désir d’enfant de Carlisle, le refus d’Amal, et c’était cette chose qui l’empêchait de lui hurler dessus désormais. Il y avait un enfant en jeu. Un enfant qui n’avait rien demandé, un petit être qui ne pouvait qu’inspirer de la compassion et de l’émerveillement dans l’esprit de Livia ; qui une fois de plus, transférait la situation à elle, et voyait dans ce bébé ce qu’elle n’aurait sans doute jamais plus. Elle ne pouvait tout simplement pas se montrer insensible à ça. Et quand bien même l’idée d’accabler Carlisle la démangeait, elle voyait bien qu’il était déjà plus bas que terre, alors elle tenta de se maîtriser tant bien que mal. « Quoi ? » dit-elle avait des yeux écarquillés par l’impossibilité de formuler cette idée dans son esprit. « De toi ? Tu es sûr ? » Elle n’était pas du genre à voir le mal partout, mais dans une situation pareille, il était difficile de s’en empêcher. A moins que Carlisle lui ait menti et qu’il n’ait pas cédé qu’une seule fois, les probabilités étaient si faibles. « Non mais c’est pas possible. Ça s’est passé qu’une fois, non ? » Elle lui posait les questions autant qu’elle se les posait à elle-même, tentant d’assimiler l’information. « T’as appris ça quand ? » Elle lui proposerait bien une nouvelle fois de s’asseoir, mais il avait l’air trop perturbé pour envisager de se poser un tant soit peu pour l’instant. Alors, à défaut, elle restait plantée devant lui, dans l’attente de plus d’explications, tandis qu'elle était partagée entre de l'inquiétude pour lui, de la surprise, mais aussi de la colère et de la déception. Elle ne pouvait même pas sortir la bouteille pour les aider mutuellement à faire passer la pilule, parce qu’il semblait avoir déjà bien trop forcé dessus.

@Carlisle Bishop


Dernière édition par Livia Visconti le Dim 14 Juin 2020 - 11:58, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: painted black (livia&carlisle) painted black (livia&carlisle) EmptyMar 2 Juin 2020 - 22:46


Il ne s’était pas senti aussi seul depuis bien longtemps, et cette sensation désagréable ne lui avait pas manqué. Alors qu’une simple phrase venait potentiellement de chambouler sa vie, il ne savait pas vers qui se tourner, à qui se confier. Son père — géniteur serait un mot plus approprié pour le désigner — ne l’écouterait pas, et même s’il le faisait, il désapprouverait complètement le marasme dans lequel son fils s’était faufilé. Ses collègues et amis ne devaient pas savoir ce qui se tramaient. Sa cousine n’était pas du genre à faire preuve d’empathie, ni même de sympathie. Mais le bruit caractéristique d’une moto, au loin, lui fit dresser l’oreille. Et, soudainement, l’évidence lui sauta aux yeux : Livia Visconti. S’il y avait bien quelqu’un en qui il pouvait avoir confiance, même si elle n’approuverait vraisemblablement pas ses actes, c’était elle. L’amie discrète, qui le connaissait bien, qui lui dispenserait sans doute des conseils bien avisés. Il avait aussitôt enfourché sa bécane, roulant à vive allure pour se rendre chez l’Italienne. « Merci. » Souffla-t-il. Le ton ne laissait pas de place au doute : le pilote avait été soulagé de constater que son amie allait lui accorder quelques instants de son précieux temps. Il ne comptait pas s’éterniser dans son salon : Livia avait sa vie, un fils, et sans doute un millier de choses à faire. Seulement, Carlisle le solitaire devait bien admettre que, cette fois-ci, il allait avoir besoin d’une oreille attentive. « Non… » Commença-t-il, avant de croiser le regard assassin de son interlocutrice. Ni l’un ni l’autre n’avait jamais toléré que l’on prenne des risques inconsidérés quand on prenait la route dans la foulée. Mais Carlisle avait outrepassé ce commandement, se fichant finalement peu de ce qui pouvait lui arriver. « Pas complètement. » Corrigea-t-il, comme si cela pouvait le faire sensiblement remonter dans son estime. Mais à quoi bon ? Dans quelques instants, il s’apprêtait à lui faire part du motif de sa visite, qui était aussi la raison de son désarroi.


Il hocha la tête ; oui, elle était enceinte de lui. Et oui, il était sûr de ce qu’il avançait. « Je ne pense pas qu’elle m’aurait menti là-dessus. » Confia-t-il. À vrai dire, à aucun moment il n’avait remis en cause la possibilité d’être le père de l’enfant qu’elle portait. D’un point de vue chronologique, ça collait parfaitement. « Ce n’est pas une bonne nouvelle, pour elle. » Admit Carlisle, qui se souvenait encore des eux baignés de larmes de son interlocutrice, et de son ton peu assuré. Apprendre qu’elle était enceinte l’avait dévastée, et elle n’avait pas cherché à lui dissimuler son désarroi et ses incertitudes. « Et inutile de te préciser que ce n’était pas prévu dans ses plans. » Ajouta-t-il en haussant les épaules. Si lui était complètement déboussolé, il pouvait comprendre que la jeune et ambitieuse Carmina Farrell le soit tout autant. Il fit la moue lorsque Livia lui demanda si son rapprochement avec l’héritière n’avait eu lieu qu’une fois. Ce n’était pas exactement la vérité. « Une nuit. » Répondit l’ancien pilote à voix basse. Mais les chiffres étaient faciles à manier, et il ne se défila pas : son pouce, son index et son majeur se levèrent, et restèrent comme suspendus devant son visage pendant quelques secondes. Trois fois, pour une seule nuit. Trois rapports sexuels, non-protégés, qui avaient fait basculer leurs vies. Il y a quelques semaines en arrière, l’Australien n’avait pas imaginé un seul instant ce qui pouvait résulter d’une nuit de plaisir et de débauche. Il avait agi, mal agi même : il s’était laissé tenter, puis séduire par l’héritière Farrell. Il mentirait s’il prétendait ne pas avoir remarqué que Carmina lui faisait du rentre-dedans depuis de longs mois. « Cet après-midi… » Répondit-il, inclinant la tête. Contempler ses pieds était en passe de devenir une habitude. Il avait déjà eu quelques heures pour réfléchir à la situation, pour se poser tout un tas de questions. Et boire tout un tas de verres, aussi. « Elle est venue me l’annoncer quand je remballais mes affaires. » Son contrat avec Cathay Pacific avait officiellement pris fin ce jour. Après avoir passé une nuit dans les bras de l’héritière de la compagnie aérienne, il n’avait pas pu assumer de rester. Il aurait pu postuler ailleurs, dans une autre compagnie — son expérience aurait forcément été un argument en sa faveur — mais il en avait décidé autrement. Son père le réclamait à ses côtés depuis toujours et, à l’aube de la quarantaine, Carlisle s’était dit que c’était le moment où jamais de le rejoindre. Il n’en était pas ravi… Mais le poids familial avait été trop fort. Malgré tous les désaccords qu’il pouvait y avoir entre lui et son géniteur, il restait sous son joug. Le fils unique, qui devait assumer seul le poids du nom de famille, et le poids de cet héritage professionnel dont il ne voulait pas. Faire plaisir et être dévoué : voilà deux qualités que Carlisle possédait, et qui lui portaient parfois préjudice. Mais s’il y avait bien un moment où il s’était montré égoïste, c’était bien cet après-midi. « Je lui ai demandé de le garder. » À vrai dire, supplier était un verbe qui correspondait plus à la réalité. Il savait que sa réaction avait été dictée par ses envies, par son rêve de devenir père. Il n’avait aucunement tenu compte de la situation, ou de ce que pouvait ressentir Carmina. « Et je… » Commença-t-il, alors qu’il cherchait les bons mots pour lui relater les faits. Il soupira, conscient qu’il s’apprêtait à lâcher une autre bombe : « Je lui ai dit que je l’élèverai seul, si elle n’en voulait pas. » Inutile de préciser que Carmina l’avait mal pris ; elle s’était sentie trahie, rabaissée à un simple statut de mère-porteuse. Ça n’avait pas été l’intention de l’héritier Bishop : il voulait juste lui faire savoir qu’il serait là, à ses côtés. Qu’il ne l’abandonnerait pas, qu’il l’aiderait, qu’il la soutiendrait. « Je suis trop con, putain. » Le constat était amer. Il s’écroula finalement sur le canapé de Livia, et bascula sa tête en arrière. Minable : voilà comment il se sentait. Un minable, une pauvre tache, un moins que rien. Il se flagellerait longtemps pour son attitude, il le savait déjà. « J’ai vraiment merdé, Liv. » Sur toute la ligne : de la conception à l’attitude, il avait été décevant en tout point. Parce que Carlisle Bishop n’était pas du genre à faire les choses à moitié.


@Livia Visconti



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Message(#) Sujet: Re: painted black (livia&carlisle) painted black (livia&carlisle) EmptyDim 14 Juin 2020 - 13:15


Livia regardait son ami d’un air effaré, alternant entre les amorces de réflexion dont les mots n’arrivaient jamais à franchir la barrière de ses lèvres, et la tentation de se prendre la tête dans les mains pour avouer que la situation présentait peu d’issues. Mais face à elle, le visage dévasté de Carlisle l’empêchait de se montrer trop émotive, trop expressive – cela ne ferait que l’enfoncer qu’elle se comporte ainsi, et il n’était sûrement pas venu pour qu’elle remue le couteau dans la plaie. Alors même qu’il lui soutenait qu’il n’était pas complètement saoul, elle n’eut pas l’envie de le contredire. Elle pouvait bien en penser ce qu’elle voulait, et l’empêcher de reprendre la route dans cet état, mais son taux d’alcoolémie ne semblait pas être l’élément central qui le bouleversait tant, et elle ne comptait pas lui prendre la tête simplement pour le principe de lui faire entendre raison. En temps normal, elle l’avait connu bien plus sérieux, et pas vraiment du genre à conduire dans des états pareils, ce qui suffisait à lui faire redouter la suite. Cette suite à laquelle elle n’était aucunement préparée. Non seulement Livia n’était pas du genre à faire des plans sur la comète, à imaginer toutes les potentialités d’une situation tout en produisant ses propres films à l’intérieur de son esprit, mais elle n’était également pas du genre à imaginer le pire – bien au contraire. Alors, cette grossesse qui semblait tout sauf désirée, elle ne l’avait absolument pas vue venir – ou du moins, elle n’avait pas vu venir le fait que Carlisle puisse être assez inconscient pour prendre ce genre de risques. « Je ne pense pas qu’elle m’aurait menti là-dessus. Ce n’est pas une bonne nouvelle, pour elle. » A voir les traits tirés de son ami, il semblait en effet que la nouvelle était encore moins bonne pour Carmina, ce qui leva quelques peu les doutes de Livia sur un potentiel mensonge de sa part. « Et inutile de te préciser que ce n’était pas prévu dans ses plans. » Visiblement, ce n’était prévu dans les plans de personne, mais Carlisle n’avait pas besoin d’une remarque sarcastique. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était l’écouter, le regarder, rester en quête d’un signe qui pourrait lui indiquer qu’elle pourrait faire quelque chose. Pour l’instant, elle se contentait de le laisser déballer ce qu’il avait sur le cœur et qui expliquait l’état dans lequel il se trouvait. Tant qu’elle n’aurait pas toutes les informations, elle serait bien mal placée pour se permettre un commentaire, et encore moins un conseil. Cette situation lui semblait si lointaine de tout ce qu’elle avait toujours connu, qu’elle était tout aussi perdue que lui – alors qu’elle devait pourtant lui servir de soutien, et mettre ses propres peines et sentiments de côté.

Pour autant, elle n’arrivait toujours pas à intégrer l’information qu’il venait de lâcher de but en blanc. Ce n’était pas possible, pas alors qu’il n’avait fauté qu’une seule fois. « Une nuit. » Tandis qu’il levait sa main pour lui indiquer le chiffre trois, elle comprit instantanément et plaça sa main sur sa bouche pour s’empêcher de lâcher une remarque amère – mais celui lui brûlait trop la langue pour qu’elle ne puisse le retenir longtemps. « Tu sais comment ça fonctionne, putain. A quoi tu pensais… » Elle n’avait pas vraiment besoin d’une réponse, car il était assez aisé d’imaginer à quoi il pensait à ce moment-là – sans doute à bien autre chose que les conséquences futures de ses actes. En tant que femme, elle avait toujours pris une montagne de précautions, car une grossesse non désirée lui faisait plus peur que tout, mais elle savait bien que certains hommes se fichaient de genre de choses. Pas Carlisle, pourtant, qui état réellement éprit d’un désir de paternité – mais sans doute pas de cette manière-là. Quoi que… Alors qu’il lui expliquait qu’il l’avait appris l’après-midi même – ce qui pouvait peut-être expliqué pourquoi il avait tant forcé sur l’alcool, bien que ce ne soit pas une excuse – il lâcha une seconde bombe. « Je lui ai demandé de le garder. » En d’autres circonstances, elle l’aurait interrogé sur son boulot et sur le changement qu’il s’apprêtait à vivre, et la manière dont il pouvait le ressentir. Mais bien d’autres éléments éclipsaient désormais ce sujet-là. Elle avait envie de le secouer, de lui demander à quoi il pouvait bien penser, mais pouvait-elle vraiment lui assurer avec aplomb qu’il ne devait pas avoir envie de garder cet enfant, ce qu’il avait toujours désiré ? Marchant sur des œufs, tentant de situer Carmina et ses propres envies dans tout cela, elle le laissa continuer, ne voulant pas le couper dans ses paroles qu’il semblait pourtant avoir du mal à formuler. « Et je… je lui ai dit que je l’élèverai seul, si elle n’en voulait pas. » Ce n’était pas ce qu’il voulait, il ne se rendait pas compte de ce qu’impliquait le fait d’élever un enfant seul, sans sa mère qui plus est. Cette fois-ci, elle prit réellement son visage entre ses mains, essayant de se figurer à quel point la vie de Carlisle était sur le point de se transformer si tout cela se concrétisait. Il était sur le point de tout quitter, professionnellement comme personnellement, et si elle voulait être là pour le soutenir dans ce qui ressemblait à un nouveau départ, elle se demandait si elle avait les épaules pour cela, alors que sa propre vie lui pesait déjà. « Qu’est-ce qu’elle t’a dit ? » Elle n’avait aucune idée de la manière dont se comportait cette Carmina, et attendait avec avidité d’en apprendre plus sur cette fille qui semblait être la mère de l’enfant de Carlisle. C’était complètement fou, et la totalité de l’information n’était toujours pas assimilée dans son esprit.

Lorsque Carlisle sembla enfin décidé à s’asseoir, elle poussa un soupir de soulagement – l’idée qu’il préfère taper dans les murs et les meubles lui ayant traversé l’esprit, bien qu’elle aurait préféré que cela n’arrive pas. Livia le rejoignit pour s’asseoir face à lui, tandis qu’il s’auto-flagellait sans qu’elle ne puisse réellement l’en empêcher. « J’ai vraiment merdé, Liv. » Après tout, il n’avait pas totalement tort. Il avait merdé, mais c’était fait – restait maintenant à réfléchir à la meilleure manière de gérer ce chaos. « Oui. » Elle n’allait pas lui mentir, pas à lui – mais elle serait là pour essayer de l’aider comme elle le pourrait. Bien qu’elle ne soit pas réellement en état de réfléchir posément pour l’instant. « Je sais à quel point tu veux un enfant, et je comprends, crois-moi... » Elle aurait tout donné pour en avoir un deuxième, et idéalisait cette famille nombreuse qu’elle n’aurait sans doute jamais – tout comme Carlisle devait idéaliser la paternité qu’il n’avait pas encore connue. « Mais là c’est très compliqué. Tu le connais même pas vraiment cette fille, si ? » Elle ne voulait pas se permettre de lui donner un ordre, de lui asséner qu’il serait mieux d’oublier Carmina, ou cet enfant, de ne pas le garder – elle n’avait même pas le cœur à penser une telle chose. Mais il devait prendre conscience par lui-même que le désir d’enfant ne suffirait pas à bien l’élever, dans de bonnes conditions. « Et Amal ? » Carlisle n’avait sans doute pas besoin qu’elle mentionne Amal, mais Livia ne savait pas réellement où il en était avec elle, et qu’il le veuille ou non elle devrait faire partie de l’équation si elle était menée à rester dans sa vie. « C’est trop récent, il faut que tu prennes le temps de réfléchir. Prends surtout pas de décision hâtive. » Il n’y avait rien de pire que ça, et il aurait besoin d’y réfléchir à tête reposée – s’il réussissait à fermer, ce ne semblait pas être dans ses plans pour l’instant. « Ni sous le coup de l’alcool. » Son regard en coin en disait long, mais elle savait qu’elle avait raison. Les pires décisions qu’elle avait prises avaient souvent inclus quelques verres de trop.

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Message(#) Sujet: Re: painted black (livia&carlisle) painted black (livia&carlisle) EmptyJeu 9 Juil 2020 - 16:50


Oui, il savait comment ça fonctionnait. Quant à lui dire ce à quoi il pensait lorsqu’il avait baissé la garde et qu’il s’était laissé entraîner… Eh bien visiblement, pas aux conséquences qu’un rapport sexuel non protégé pourrait avoir. Non, il avait été inconscient. Inconscient et égoïste. Il n’avait pensé qu’à son plaisir, qu’à la formidable idée qu’elle avait eu de l’inviter à batifoler dans ses draps de soie. À l’extérieur, la fête semblait se poursuivre de plus belle et la nuit était loin d’être achevée, pour tous ceux qui fêtaient le passage à la nouvelle année. Eux n’étaient pas en reste, et se découvraient d’une façon aussi singulière que fougueuse. Et quelques semaines plus tard, le constat était sans appel : même un adolescent de quinze ans aurait été plus vigilant, plus attentif, plus réfléchi. « Je… » Commença-t-il, avant de brusquement se taire. À quoi bon chercher à se justifier ? Il n’avait aucune excuse. Il avait déconné, point barre. Aujourd’hui, il ne lui restait plus qu’à assumer. « Je sais. » Confessa-t-il, sans masquer sa culpabilité. Tel un enfant pris en faute, l’Australien baissa les yeux. Incapable d’affronter le regard perçant de son interlocutrice — qui s’était pourtant toujours montrée plutôt compréhensive et douce — il comprit instantanément que la voie qu’il avait décidé d’emprunter était semée d’embûches. Qui accueillerait la nouvelle de cette grossesse avec positivisme ? Personne, dans son entourage. Sa cousine n’aurait aucune pitié, ne ferait preuve d’aucune douceur. Ses collègues, anciens et nouveaux, auraient probablement le jugement hâtif. Quant à son père… Il ne préférait même pas y penser. Il serait sans doute le plus extrême et le plus virulent — une raison de plus, pour Carlisle, de ne pas le mettre au courant avant un bon moment. Il se concentra sur l’instant présent, et relata avec honnêteté la conversation qu’il avait eue avec l’héritière Farrell, quelques heures auparavant. Il eut un rire sans joie, et secoua la tête. « Que j’étais un connard et qu’elle n’était pas qu’un ventre. » Les mots qui avaient été prononcés n’avaient pas été exactement ceux-là, mais il venait de résumer très exactement ce que l’héritière lui avait rétorqué — non sans faire preuve d’une certaine justesse. « Avec le recul, je comprends pourquoi elle a dit ça. Mais elle s’est fourvoyée sur mes intentions. » Contrairement à ce qu’elle avait pensé, il n’avait jamais eu pour dessein de la priver de cet enfant. Il ne la prenait pas pour une mère-porteuse, et il lui laisserait tout le loisir d’être une mère si c’était ce qu’elle souhaitait. « J’ai été maladroit. »


« Je ne suis pas sûr que tu comprennes, en réalité. » Parce qu’elle, contrairement à lui, elle était déjà mère. Elle avait donné la vie, et avait pu réaliser son rêve. Bien sûr, il était conscient que la situation n’était pas simple, et encore moins idyllique : Livia était séparée du père de son enfant, et cela compliquait forcément les choses. Mais il ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle avait eu sa chance, que la vie lui avait fait un cadeau magnifique. Et maintenant que c’était son tour, il n’avait pas envie de laisser filer cette chance — qui serait peut-être la seule et l’unique dont il disposerait. « Je suis séparé d’Amal. » Commença-t-il en secouant la tête. Contrairement à ce que l’on pouvait penser, il ne le regrettait pas : son aventure à New York avec Carmina Farrell lui avait au moins permis de se rendre compte que son couple ne se portait pas aussi bien qu’il avait voulu le croire. « J’ai démissionné de chez Cathay Pacific pour suivre le chemin qui m’a été tracé par mon père. » Il avait toujours su que, tôt ou tard, il devrait prendre la relève de son géniteur. Ça ne l’avait jamais réjouit, mais son père n’en avait eu que faire. Il était un Bishop, son seul héritier, et il n’était pas question que la direction de l’entreprise familiale soit donnée à une tierce personne alors que Carlisle était parfaitement en mesure de la gérer. « Et je vais avoir quarante ans. » Ce qui n’était pas rien, quand on avait des projets tels que celui de fonder une famille. Il y a encore quelques semaines de cela, il pensait avoir toutes les cartes en main — à la différence près qu’Amal et lui n’avaient jamais été en mesure d’accorder leurs violons. « C’est vrai qu’on ne se connaît pas vraiment. » Admit-il en faisant la moue. Enfin… Pas d’une façon très conventionnelle, à vrai dire. Il savait qu’il y aurait des embûches sur leur chemin, que rien ne serait facile, et qu’ils s’opposeraient sans doute sur de nombreux sujets. « Mais il faut être deux pour faire un enfant, qu’il soit désiré ou non. » Cette leçon là, en revanche, il l’avait assimilée assez rapidement. Pourtant, ça ne l’avait pas empêché d’oublier les rudiments enseignés par ses professeurs, des années plus tôt. « Livia, ma décision est prise. » Il espérait juste que Carmina accepterait de se lancer dans cette aventure avec lui. « Je sais que les prochains mois vont être compliqués. Que les gens vont nous pointer du doigt, murmurer sur notre passage, nous juger. Je sais que nombreux seront ceux qui n’approuveront pas. » Déclara-t-il en secouant la tête. On ne pourrait jamais empêcher les gens de faire des raccourcis, d’émettre des jugements hâtifs. « Mais je m’en fiche. Ils ne savent pas, ils ne nous connaissent pas. »  Et il était déterminé à ne pas laisser les vautours voler à proximité de son intimité. Carlisle était quelqu’un de discret, presque secret ; il n’y avait pas de raison que cela change. L’important, c’était que la décision soit prise à deux et qu’elle leur convienne, n’est-ce pas ?



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Message(#) Sujet: Re: painted black (livia&carlisle) painted black (livia&carlisle) EmptyMer 29 Juil 2020 - 12:22


Toutes les vérités n’étaient pas bonnes à dire, et pourtant Livia se trouvait avec une des rares personnes devant lesquelles elle n’essayait même pas de cacher ses émotions ou de mentir. Cette situation prenait tout le monde de court, et Carlisle avait davantage besoin d’une oreille attentive que d’une personne pour l’enfoncer six pieds sous terre alors qu’il se trouvait déjà au plus bas, Livia ne pouvait pas prétendre d’un sourire léger que ce n’était rien, et qu’il n’avait pas merdé. Devant lui, elle ne pouvait pas. « Je… Je sais. » D’autres personnes en auraient voulu à la jeune femme de ne pas les réconforter en prétextant que tout irait bien - car non, tout n’irait pas bien en un claquement de doigt. Pourtant, Carlisle faisait partie de ces hommes responsables capables d’assumer leurs erreurs, et c’était bien là toute la complexité de la situation - il avait merdé, en avait conscience, et ne voudrait jamais faire comme si rien ne s’était passé, ou se délester de sa part de culpabilité. Car désormais, il y avait un enfant en jeu, et le contexte de sa conception importait sans doute peu au blond qui avait déjà franchi l’étape suivante dans son esprit. Elever un enfant seul relevait d’une folie selon Livia, qui avait toujours admiré les mères célibataires qu’elle croisait autour d’elle et dont le rythme de vie n’était souvent pas à envier - mais alors, élever un enfant sans n’avoir jamais rien partagé d’autre avec la mère qu’une nuit, cela relevait de l’impossible. Sans être vieux jeu, la jeune femme avait reçu une éducation assez classique, et si elle se montrait bienveillante et compréhensive au possible, il y avait certaines choses qui ne pouvaient tout simplement pas franchir la porte de son imagination car elle ne les avait justement jamais envisagées. Alors, à cet instant-là, elle n’arrivait simplement pas à concevoir que son ami puisse réellement se lancer dans une aventure pareille en solo, alors même que tout cela n’avait pas été désiré, ou du moins pas de cette manière - et sans même connaître le comportement que pourrait bien avoir la mère dans le futur. « Que j’étais un connard et qu’elle n’était pas qu’un ventre. » Assez étonnamment, Livia ressentit une once de compassion pour cette Carmina qui paraissait clairement ne pas être aux anges quant à cette grossesse imprévue, mais qui n’en était pourtant pas à abandonner son enfant aux bras de Carlisle - et cette volonté farouche de protéger sa progéniture, elle ne pouvait que la comprendre. « Avec le recul, je comprends pourquoi elle a dit ça. Mais elle s’est fourvoyée sur mes intentions. » « Je me doute que tu n’as pas essayé de lui voler son enfant. » Ce n’était pas le genre de Carlisle, et elle voulait donc bien croire que la tension créée par cette situation avait été à l’origine de l’incompréhension entre les deux. « J’ai été maladroit. » Livia hocha la tête comme pour acquiescer, tandis qu’elle prenait place sur le canapé à ses côtés.

Elle tenta de se taire, de le laisser parler et d’écouter les mots qui arrivaient difficilement, petit à petit, mais elle ne put s’empêcher de le mettre en garde contre une telle décision - la patience était mère de sûreté, particulièrement dans un cas comme celui-là. « Je ne suis pas sûr que tu comprennes, en réalité. » La brune ouvrit la bouche pour rétorquer et défendre le fond de sa pensée qui tournait en boucle dans son esprit depuis des semaines, mais elle ne put prononcer le moindre mot avant de réaliser qu’il avait raison, en partie du moins. Leurs situations étaient différentes, et elle ne pouvait pas comprendre, pas totalement. Ne sachant pas quoi répondre sans tenir tête à son ami - ce qui ne semblait pas être la meilleure option à poursuivre vu l’état dans lequel il était - elle se réfugia sur des questions plus pragmatiques, plus directes. « Je suis séparé d’Amal. » La sentence était tombée, et semblait plus irrévocable que jamais dans la bouche de Carlisle, ce à quoi Livia ne put qu’offrir un regard désolé - elle avait toujours apprécié Amal, même si elle n’avait jamais pu concevoir son refus d’avoir des enfants, surtout lorsqu’elle savait à quel point cela faisait souffrir Carlisle. « J’ai démissionné de chez Cathay Pacific pour suivre le chemin qui m’a été tracé par mon père. Et je vais avoir quarante ans. » Certes, mais cela ne voulait pas dire qu’il devait se résigner aux premières options qui se proposaient à lui. « Arrête de parler comme si ta vie était finie. » L’âge était une chose à prendre en compte, mais pas un obstacle, et certainement pas pour les hommes. Livia avait attendu longtemps avant d’avoir son fils, et si tout le monde l’avait pressée des années auparavant, elle avait préféré attendre le bon moment - quand bien même sa bulle avait explosé peu de temps après. « C’est vrai qu’on ne se connait pas vraiment. » Livia ne put s’empêcher de lui rendre sa moue. « C’est le moins qu’on puisse dire. » « Mais il faut être deux pour faire un enfant, qu’il soit désiré ou non. » Si elle ne pouvait le contredire sur le fond, cela ne voulait pas dire que la forme était idéale. « Et le lien qui unit les parents est essentiel. » Peut-être avait-elle tort, mais elle ne pouvait tout simplement pas l’imaginer autrement. Si elle ne pouvait se targuer d’avoir eu les parents les plus aimants du monde, et que ses illusions avaient volé en éclat lorsqu’elle avait appris les infidélités de son père, elle savait que ses parents avaient formé un couple uni durant de nombreuses années - et malgré les mensonges et les non-dits, cela avait grandement contribué à ce qu’elle connaisse une enfance normale, sans jamais que personne ne la pointe du doigt. Ce dans quoi Carlisle voulait se lancer était tout autre, et méritait davantage de réflexion que celle qu’il avait noyé dans l’alcool. « Livia, ma décision est prise. » La jeune femme secoua la tête, moins pour s’opposer à lui que pour chasser de son esprit toutes les pensées négatives qui l’assaillaient à cet instant-là. Elle avait tant de mal à concevoir ce que pourrait être la vie de Carlisle après cette décision, et elle tenait trop à lui pour ne pas craindre qu’il s’enfonce sur un sentier inconnu qui se révélerait bien trop abrupt à suivre. « Je sais que les prochains mois vont être compliqués. Que les gens vont nous pointer du doigt, murmurer sur notre passage, nous juger. Je sais que nombreux seront ceux qui n’approuveront pas. » Les traits de la jeune femme se tirèrent, car elle se sentie instantanément visée par ces mots, quand bien même il ne les avait sûrement pas prononcés pour elle. Cependant, la réalité était qu’à cet instant-là, elle faisait partie des gens qui n’approuvaient pas, même si elle pensait le faire pour le bien de son ami, et même si la décision ne lui revenait en aucun cas. Carlisle était venu chez elle pour se confier, non pas pour lui demander son avis, mais tout cela était plus fort qu’elle. La brune pinca les lèvres et finit par se lever pour aller chercher une bouteille d’eau et deux verres, le temps de faire le vide dans son esprit - mais également pour éviter de dire quelque chose qu’elle pourrait regretter. « Mais je m’en fiche. Ils ne savent pas, ils ne nous connaissent pas. » Livia prit le temps de remplir les deux verres d’eau avant de lui en tendre un sans lui en laisser le choix. « Le problème, c’est que même toi tu ne connais pas Mina. » Elle prit une gorgée puis reposa son verre et reprit. « Et moi je te connais. Ce n’est pas la famille que tu t’es toujours imaginé. Même si aucune histoire n’est parfaite, là tu t’engages dans quelque chose que tu ne maîtrises pas. » Dont personne ne savait rien, d’ailleurs, sans doute même pas Carmina. « Et si elle décidait de se battre pour la garde dans quelques années ? Si tu perdais ton enfant ? » Livia se laissa aller en arrière dans le canapé, quittant Carlisle des yeux quelques instants pour regarder le plafond, avant de prendre une grande inspiration et de plonger à nouveau son regard dans le sien. « Tu mérites tellement mieux. » Elle soupira, puis se laissa enfin aller à un sourire empreint de toute la tendresse dont elle pouvait faire preuve. « Mais quoi qu’il arrive tu sais que je serai là si tu as besoin de moi. » Et au fond, c’était tout ce qui comptait réellement.

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Simon Johnson
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Message(#) Sujet: Re: painted black (livia&carlisle) painted black (livia&carlisle) EmptyMer 12 Aoû 2020 - 17:35


« C’est un peu comme ça que je vois les choses, pourtant. » Confia-t-il, les yeux perdus dans le vague. Il pensait qu’en approchant de la quarantaine, il mènerait une vie stable et confortable ; cependant, c’était l’exact inverse qui se produisait en ce moment même. Carlisle avait mis un grand coup de pied dans la fourmilière, sans savoir où tout cela allait le mener. Il n’avait désormais plus aucun certitude, plus aucun point d’ancrage. Une fois encore, il se retrouvait déboussolé — mais cette fois-ci, c’était lui qui était à l’initiative de sa propre dérive. « Il m’est pourtant complètement étranger. » Rétorqua l’ancien pilote, les sourcils légèrement froncés. Il partageait l’avis de Livia, qui estimait qu’un lien entre un père et une mère était essentiel pour un enfant. Seulement, les choses n’étaient pas toujours aussi logiques, aussi rectilignes. Parfois, les aléas du quotidien, les drames qui ponctuaient une vie, venaient tout remettre en cause. Ce qui ne laissait aucun autre choix que de composer avec ce qui nous restait.  « Ma mère est morte quand j’avais dix ans. » Ajouta-t-il, en voyant l’air intrigué de Livia. Pudique, Carlisle s’était toujours montré discret à ce sujet. Il n’en parlait jamais, à quiconque — et surtout pas à son père. La mort de Mary Bishop, à trente-deux ans à peine, était un drame dont personne ne s’était jamais réellement remis. Carlisle en avait été profondément affecté, et avait expérimenté de sombres périodes. Il n’avait jamais été capable de se remettre de cette terrible et douloureuse absence, et pensait souvent à sa mère avec nostalgie et tristesse. Quant à son géniteur, c’était probablement pire : il s’était encore davantage réfugié dans le travail, n’avait plus jamais mentionné le nom de sa défunte épouse, et n’avait pas été en mesure d’être un soutien pour son fils. Carlisle l’avait d’ailleurs longuement blâmé, avant de comprendre que sa rancoeur ne servait à rien : son père ne pouvait tout simplement pas faire face. « Il a bien fallu faire sans elle, et continuer à avancer. »


« Un point pour toi. » Concéda-t-il en faisant la moue. Elle avait raison : il ne connaissait rien, ou presque, de Carmina Farrell. Pour être exact, il en savait à peine plus que ses followers. Elle était l’héritière directe de la compagnie Cathay Pacific, elle aimait sortir et faire la fête, elle avait un dressing impressionnant et était une des cibles favorites de la presse à scandale. Il déglutit en réalisant qu’un ventre arrondi et une absence de figure masculine à ses côtés pour assumer cet événement, ne manqueraient pas d’attirer l’attention ; la presse allait s’en donner à coeur joie. « C’est tout neuf, je n’ai pas encore eu l’occasion de trop parler avec elle. » Mais l’Australien ne se laisserait pas abattre ; si Carmina choisissait de garder cet enfant, il ferait tout pour que les choses se déroulent de la meilleure des façons possible. Il veillerait à être présent sans être trop étouffant, et tâcherait d’apprendre à connaître l’héritière. Ce n’était pas l’idéal, mais c’était le mieux qu’ils puissent tous les deux faire. « Mais on devrait se revoir prochainement. » Il employa le conditionnel, n’ayant pas encore eu l’occasion d’en échanger de vive voix avec la principale concernée. « Rien n’est jamais parfait, n’est-ce pas ? » La question n’attendait pas réellement de réponse ; à vrai dire, il se savait dans le vrai. Livia n’avait pas tort, lorsqu’elle lui faisait remarquer que la voie qu’il empruntait n’avait rien à voir avec celle qu’il avait imaginé. Il n’avait pas eu droit à la femme aimante, et au mariage logique qui aurait dû en découler. Il n’avait pas profité de semaines, de mois, et d’années en duo, avant de parler d’agrandir la famille. « Si tel est le cas, ça voudrait dire qu’elle n’a pas été présente dans la vie de son enfant pendant quelques temps. » Ce qui, clairement, jouerait forcément en la faveur du pilote lors d’un éventuel procès. Une mère qui abandonne son enfant, ce n’est jamais bien perçu, quelqu’en soient les raisons. Carlisle avait beau être profondément gentil, il savait déjà qu’il n’hésiterait pas une seule seconde à sortir les griffes pour défendre son enfant. Envers et contre tous. « Je ne la laisserai jamais faire. » Répondit-il en se redressant. Il ne savait pas comment sa relation avec Carmina évoluerait au cours des prochains mois. Il ne savait pas quelle mère elle serait. Livia avait raison : il ne savait rien, ou presque. La seule chose dont il était sûr, c’était qu’il se battrait pour son enfant. Contrairement à son propre père, il se montrerait attentif, délicat, protecteur, aimant. Il veillerait à partager des moments avec sa progéniture, et n’utiliserait pas le travail pour justifier ses absences et son désintérêt. « Jamais. » Répéta-t-il, rendant les choses plus réelles encore. « J’ai des doutes. » Admit-il en secouant la tête. Méritait-il vraiment mieux ? Il était loin d’être un homme parfait. Il avait fait des erreurs, et il en ferait encore. Était-il puni pour quelque chose qu’il avait autrefois fait ? Avait-il été un monstre, dans une autre vie ? Son coeur se serra encore davantage dans sa poitrine. « Merci. » Murmura-t-il, intérieurement soulagé d’entendre les mots de son amie. Ce n’était ni une approbation ni une bénédiction ; simplement une preuve que, même dans les moments les plus difficiles, il pouvait compter sur elle. Une petite voix lui souffla qu’elle serait sans doute son seul soutien dans cette histoire, la seule personne qui se montrerait parfaitement honnête sans pour autant l’abandonner. Il posa la tête sur l’épaule de son amie, et laissa ses pensées divaguer pendant de longues minutes. Il pensa à sa famille la plus proche — son père, Bartholomew Bishop : un entrepreneur ayant été couronné de succès dans sa vie professionnelle, mais qui s’avérait être un père inexistant et dépassé, et un homme froid, distant, presque détestable. Il songea à sa mère, Mary Bishop, partie bien trop tôt, qui aurait sans doute été capable de trouver les mots justes pour le rassurer, le réconforter. La vie n’avait pas été tendre avec Carlisle ; aujourd’hui, l’annonce de la grossesse surprise de Carmina n’était qu’un chapitre supplémentaire à un livre triste et compliqué qu’il écrivait depuis presque quarante ans.


@Livia Visconti



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Message(#) Sujet: Re: painted black (livia&carlisle) painted black (livia&carlisle) EmptyVen 23 Oct 2020 - 17:39


Livia releva des yeux interloqués en réalisant que Carlisle n’avait en effet pas la moins du monde la même perception d’une famille ‘normale’ qu’elle, alors qu’elle avait toujours supposé que le succès professionnel de leurs pères respectifs les avait sans doute vu grandir dans des conditions similaires. « Ma mère est morte quand j’avais dix ans. » Et pourtant, sans le vouloir, elle s’était fourvoyée, et réalisait aujourd’hui que ses mots étaient d’une violence inouïe face à un homme qui n’avait connu que trop peu un foyer unit comme elle en avait eu la chance. Certes, l’indifférence parfois froide de sa mère et le manque de disponibilité de son père n’avaient jamais manqué de l’attrister lorsqu’elle était enfant, mais elle avouait volontiers qu’elle avait toujours tenu ses parents en haute estime et était reconnaissante de l’éducation et du style de vie qu’ils lui avaient offert. Quand bien même, à ce jour, elle en était arrivée à détester son père après avoir réalisé qu’il était loin d’être l’homme loyal qu’elle avait toujours imaginé.  « Je suis désolée. » Je suis désolée, je ne savais pas, aurait été la réponse la plus adéquate, mais Carlisle était bien le premier à avoir conscience de cela. Au fond, cette gêne que ressentait désormais la jeune femme, à vouloir coller ses valeurs et ses idées à la vie de quelqu’un d’autre dont elle ne connaitrait jamais tout, lui rappelait encore une fois qu’il valait mieux se prévenir d’un jugement lorsque cela était possible. Pourtant, Carlisle était son ami, et c’était simplement dans l’espoir de le préserver qu’elle le prévenait ainsi – mais que pouvait-elle réellement savoir de sa perception de la famille, à lui ? « Il a bien fallu faire sans elle, et continuer à avancer. » « J’imagine… » Livia hocha la tête, bien consciente que ce n’était pas des excuses répétées qui changeraient quoi que ce soit – au contraire, elle concevait donc désormais davantage que Carlisle puisse imaginer avoir un enfant dans un schéma familial si singulier.

Pourtant, le problème n’était pas seulement celui de la relation peu classique qu’entretenaient Carlisle et Carmina, mais plutôt le fait qu’il ne savait rien d’elle. Qu’ils ne forment pas un couple uni, c’était une chose, mais de ne rien connaître sur la mère de son enfant en était une autre, et l’exposait à un avenir bien incertain que Livia ne pouvait s’empêcher de craindre pour lui. « Un point pour toi. C’est tout neuf, je n’ai pas encore eu l’occasion de trop parler avec elle. Mais on devrait se revoir prochainement. » Au moins, cela signifiait que la jeune femme de l’autre côté de cette équation n’avait pas totalement rompu le contact à la suite de cette nouvelle inattendue, ce qui était déjà un soulagement en soi. « Quoi qu'elle dise, essaie de ne pas la brusquer, on ne sait jamais ce qu’elle pourrait faire. » Ne plus donner signe de vie, laisser Carlisle sans nouvelles, ou au contraire se débarrasser de l’enfant sans même l’en informer ? Livia se doutait bien que Carlisle n’était pas une brute, et le serait encore moins face à Carmina, mais certaines situations méritaient parfois de se contenir plus que de mesure pour éviter des débordements incontrôlables. « Rien n’est jamais parfait, n’est-ce pas ? » Un sourire triste passa sur les lèvres de l’italienne, qui aurait pris grand plaisir à le contredire quelques années, ou du moins à lui affirmer que sa vie était parfaite à ses yeux. Ce n’était plus le cas aujourd’hui, et elle se fustigeait encore parfois mentalement d’avoir passé tant d’années à courir après un idéal qui n’était souvent qu’une façade.

Quoi que Carlisle puisse envisager quant à son avenir vis-à-vis de Carmina et de son enfant, il ne devait pas perdre de vue que toutes les options restaient ouvertes. Livia, qui tendait habituellement à vouloir voir le bien en chacun, ne pouvait s’empêcher de se méfier de Carmina, du peu qu’elle en avait entendu parler. Volage et irresponsable étaient les mots qui lui venaient à l’esprit lorsqu’elle pensait à l’héritière, et les pires idées étaient donc venu lui traverser l’esprit quant à ce que la jeune femme pourrait faire de cet enfant. Cependant, et contre toutes attentes, Carlisle semblait bien plus réaliste que Livia sur ce point. « Si tel est le cas, ça voudrait dire qu’elle n’a pas été présente dans la vie de son enfant pendant quelques temps. Je ne la laisserai jamais faire. Jamais. » Cette fois-ci, un éclat mêlant fierté et acceptation traversa le regard de Livia, dont l’inquiétude baissa d’un cran. Aussi perdu que puisse être son ami ce soir, il restait l’homme déterminé et droit qu’elle connaissait, et qui n’avait pas besoin qu’elle lui fasse de leçons – simplement qu’elle soit là pour le soutenir, et tout de même lui faire remarquer lorsqu’elle désapprouvait profondément ses choix. Pour l’instant, la nouvelle était trop fraîche et trop brutale pour que quiconque sache réellement comment cela allait évoluer, et tout ce que l’italienne pouvait faire était donc de ne pas laisser Carlisle seul avec ses pensées. Il méritait mieux que la situation bancale qui lui était offerte, quand bien même il semblait en douter, mais il méritait également de connaître la paternité et elle ne pouvait que lui souhaiter un tel bonheur. Elle accueillit sa tête au creux de son épaule pendant de longues minutes, silencieuse et pensive tout autant qu’il l’était sûrement. Puis, doucement, elle finit par se relever avec un doux sourire sur les lèvres – celui de la certitude que quoi qu’il advienne, il s’en sortirait, car il était bien plus fort qu’il pouvait bien le croire. « Tu restes dormir, hein ? » La question n’en était en réellement pas une, car il n’était pas question que Livia laisse Carlisle repartir sur sa moto, aussi éméché qu’il était. Et puis, le savoir dans l’appartement avec elle la rassurait quelque peu, alors qu’elle peinait encore à se faire à sa nouvelle vie de mère célibataire, parfois si solitaire.

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