Nos remarques sont ridicules. Faut croire qu’elle et moi on n’a jamais vraiment grandi. Du moins pas quand on est à deux, s’envoyant milles et milles répliques toutes plus stupides les unes que les autres. Au fond dans cette fête foraine on est un peu comme deux gamins, retombés dans l’enfance dont la pêche au canard devient le royaume. Le forain probablement ne doit plus pouvoir voir nos têtes ou nous entendre, fatigué de voir deux trentenaires se battre pour un mini microphone. « Bla bla bla » Elle ouvre et ferme ses doigts et je la fusille du regard avant de répliquer qu’elle allait tous nous tuer dans une apocalypse avec sa voix. Sa seule réponse est de me tirer la langue et on prend la direction de la prochaine attraction.

Ou plutôt je prends la direction de la prochaine attraction, soit la boule élastique, la traînant plus qu’autre chose. « Mais Pete, toi aussi tu vas avoir peur en plus, tu détestes ça autant que moi !!! » Sauf que moi j’aime bien les attractions comme ça même si elles me font mourir de peur. Je ris. « Mais nooon ça va être fun ! » J’achète les billets malgré les protestations.

On s’installe dans la nacelle, et j’en rajoute une couche pour lui faire un peu plus peur. « T’ES SERIEUX DE ME DIRE UN TRUC PAREIL ? Pourquoi il a fallu que je te suive ! » Je pouffe de rire un peu plus chantonnant. « Trouillaaarde, mais c’est vrai qu’avec la poisse que t’as-tu fais bien d’avoir peur. » Je lui lance un regard de défi. « JE VEUX DESCENDRE ! » « Il t’entend pas Mia ça sert à rien. » C’est trop tard, on est bien installés. L’attente pour être envoyé en l’air est longue et même moi je commence à flipper. « Je veux pas mourir Pete, pourquoi ça prend autant de temps ?!!! » « J’avoue que ça met du tem-AAHHHH » A peine ais-je fini ma phrase que la boule est propulsée dans les airs.


WIN : Tout se passe bien pour moi en tout cas ! « Ca vaaaa c’était pas si horrible que ça. »

MITIGE : Heureusement ça ne dure pas longtemps mais à la fin on est vert tous les deux. « Ok je regrette. »

Fail : D’un coup tout s’arrête on est bloqué en haut. « Euh qu’est ce qui se passe ? »

Me voilà dans le pire manège qui puisse exister sur la planète des manèges, celui qui va me faire regretter d’avoir accepter de passer ma soirée à la fête foraine avec Pete. Celui aussi qui va me faire maudire jusqu’à la nuit des temps cet ami d’enfance que je déteste de plus en plus alors que nous nous approchons de la boule élastique. Je le supplie jusqu’au  bout pour ne pas qu’on y monte et pourtant il est déterminé à ce qu’on y aille. Je joue sur ses sentiments, en disant que lui aussi va avoir peur et déteste ce genre de manège à sensation. « Mais nooon ça va être fun ! ». Ouais fun pour lui parce qu’il va bien pouvoir se moquer de moi tout le long. Je me transforme en une gamine de trois ans qui refuse d’aller à l’école, limite en tirant Pete en arrière pour ralentir notre avancée vers le guichet pour acheter les billets.

Nous voilà installés, bien malgré moi, dans ce manège de malheur. Pete me dit qu’il y a des accidents parfois dans ce genre d’attractions et c’est vraiment pas la chose à me dire « Trouillaaarde, mais c’est vrai qu’avec la poisse que t’as tu fais bien d’avoir peur ». Je tourne ma tête soudainement vers lui, le fusillant du regard « Je te rappelle que tu es avec moi, donc si je crève, tu crèves aussi ». Je tremble comme une feuille, j’ai juste envie de descendre, je supplie le forain de me laisser partir « Il t’entend pas Mia ça sert à rien ». J’ai envie de pleurer mais je me retiens. Je m’agrippe à la ceinture de sécurité qui pare tout mon haut du corps et j’attends que la boule décolle avec une appréhension telle, que j’ai juste hâte que ça se termine. Mais ça met du temps, et ça me stresse « J’avoue que ça met du tem-AAHHHH ». Nous voilà propulsés dans les airs « AAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHH ». C’est horrible, j’ai l’impression que mon cœur va sortir de ma poitrine tellement c’est violent. Ca ne dure pas longtemps certes, mais suffisamment pour que je ne me sente pas bien « Ok je regrette ». Tu m’étonnes, il est aussi malade que moi alors que le mec nous détache « PLUS JAMAIS ! Plus jamais je ne t’écouterai ! Tu croyais quoi Mullig… oohh ». Je manque de tomber en me relevant, la tête me tournant, me retenant de justesse à Pete. « Ok je crois que je vais pas être bien ». Je vais un peu plus loin m’appuyant contre une rambarde pour reprendre ma respiration et tenter de ne pas vomir le contenu de mon estomac. « Tiens ! » Je donne une tape assez forte sur le bras de Pete, puis une deuxième « Tu veux ma mort ou quoi ? J’ai failli gerber un mélange de bière et barbe à papa ». Rien que d’en parler ça me rend malade. Je m’assois alors au pied d’un arbre le temps de retrouver mes esprits.

J’ai l’impression de tirer un poids mort. Mia freine des quatre fers pour ne pas se rendre sur ce manège et maintenant que je sais à quel point elle n’a pas envie d’y aller, l’envie de faire un tour dans cette boule élastique est de plus en plus pressante, mon sourire beaucoup trop grand. Alors je la pousse, je la tire, je lui dis qu’elle est une trouillarde en espérant la provoquer un peu plus. Elle est de plus en plus pale et je fais des théories sur sa poisse éternelle. « Je te rappelle que tu es avec moi, donc si je crève, tu crèves aussi ». Bon elle n’a pas tort mais on va espérer qu’on n’en arrivera pas là. Elle serait presque à supplier le forain de la faire descendre et je pouffe de rire parce que le forain fait la sourde oreille, sûrement habitué aux nombreux regrets des passagers de son manèges. Elle s’accroche avec sa ceinture et si je joue le décontracte, je le suis peu en réalité. Le manège met du temps à démarrer mais enfin il s’élève vers le ciel. « AAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHH ». Le cri de Mia se joint au mien, j’ai l’impression que mon cœur bat à cent à l’heure et je regrette immédiatement l’alcool ingurgité qui tourne dans mon estomac. Quand enfin il s’arrête j’ai les jambes un peu tremblantes et on a tous les deux pris une teinte verdâtre. Je dois bien l’avouer, je regrette. « PLUS JAMAIS ! Plus jamais je ne t’écouterai ! Tu croyais quoi Mullig… oohh ». Elle tangue dangereusement, et je tends les mains pour rattraper ses bras, le regard un peu inquiet. « Ok je crois que je vais pas être bien » « Si tu vomis je vomis, alors vomis pas. » Je dis d’un ton peu sûr de moi, l’estomac retourne, l’accompagnant jusqu’à la rambarde sur laquelle elle s’appuie. « Tiens ! » Elle me tape le bras. « Maiis ! » « Tu veux ma mort ou quoi ? J’ai failli gerber un mélange de bière et barbe à papa ».
Elle a pas tort. J’ai un léger sourire malgré tout, me posant sur à côté d’elle au pied d’un arbre. « Oh ça vaaaa, ça secouait juste un peu. » dis-je alors que j’ai encore la nausée. « bon je reconnais que c’était pas mon idée la plus brillante. Me vomis pas dessus par contre ! »

Il a la bonne idée de nous amener dans ce manège de malheur qui a eu comme effet de me donner la gerbe. Je ne suis pas la seule, Pete est tout aussi mal que moi. C’est clairement bien fait pour lui. Je descends du manège, je me mets à lui crier dessus mais me voilà entrain de perdre l’équilibre, la tête me tournant et la nausée me guettant. J’avertis Pete qui me retiens par les bras, « Si tu vomis je vomis, alors vomis pas ». Je relève mon regard sur lui, roulant des yeux mais ne disant rien, au cas où que quelque chose d’autre accompagnerait mes paroles. Je m’éloigne alors, il m’accompagne et me tiens à la rembarde pour reprendre un peu mes esprits. Quand ceux-ci semble revenu, je me tourne pour le taper sur le bras et l’engueuler de son idée de génie « Maiis ! ». Je le fusille du regard et m’assoit alors au pied de l’arbre dans l’herbe. Il en fait de même « Oh ça vaaaa, ça secouait juste un peu ». Mon regard se pose sur lui « Un peu ? T’es sérieux ? T’a crié comme une mauviette encore ! ». Il a pas meilleur mine que moi Pete et il doit certainement le regretter « Bon je reconnais que c’était pas mon idée la plus brillante. Me vomis pas dessus par contre ». « Pour une fois que tu dis quelque chose de censé. Vu ta tronche, je pense que c’est plus toi qui va finir par me régurgiter dessus ». Je grimace, préférant même pas y penser.

J’observe autour de nous. Et je vois… « Pete, regarde » je fais en lui donnant un léger coup de coude « Tu vois ce que je vois ? ». Une bouteille de vin trône non loin de nous. Un groupe de potes qui semble émécher et donc pas forcément très lucide à qui on pourrait éventuellement subtiliser cette bouteille sans qu’ils s’en rendent compte. « Tu me fais confiance ? ». Je souris alors, me relève et le tire par la main pour qu’il me suive. Arrivé à hauteur de la bande de potes, trop occupé à rire comme des abrutis, je tente de prendre la bouteille, mine de rien

Spoiler:

On a pris une belle couleur verdâtre, secoué dans cette boule élastique qui est montée bien trop haut dans le ciel pour redescendre tout aussi vite. Ce n’était peut-être pas ma meilleure des idées, surtout après les bières bues et la barbe à papa mangé. Mia manque de s’évanouie et je la rattrape de justice, on admet la défaite, allant se poser contre un arbre. Tout de suite, ça va un peu mieux, les deux fesses sur la terre ferme. Je reconnais que mon idée n’était pas la plus brillante, un peu à contre cœur, jouant sur la fait que ce n’était pas si horrible que ça. « Un peu ? T’es sérieux ? T’as crié comme une mauviette encore ! » Je la fusille du regard. « Ouais bah j’ai quand même eu moins peur que toi ! » Vraiment mon âge mental a une nette tendance à régresser en sa présence. Mais bon il faut bien l’admettre, ce manège ne serait pas à refaire.

« Pour une fois que tu dis quelque chose de censé. Vu ta tronche, je pense que c’est plus toi qui va finir par me régurgiter dessus ». Je ricane, encore un peu pale. « Ouais t’as pas tort, je ferais bien attention de vomir sur toi pour me venger de la pêche aux canards » Au bout de plusieurs minutes ça commence à aller mieux pour nous deux. « Pete, regarde. Tu vois ce que je vois ? » Elle me donne un coup de coude. Une bouteille de vin trône non loin de nous, un groupe assez éméché se tient un peu dos à celle-ci. « Tu me fais confiance ? » « Pas du tout. » Je réplique avec un grand sourire sur le visage, déjà prêt à la suivre malgré tout. Tout à coup ils se tournent vers nous. « Heyyy, on vous attendait. Les gars y’a Duncan et sa nouvelle meuf qui sont là » Je regarde le type, je regarde Mia, je regarde le type, je regarde Mia et je ne comprends pas parce que je ne connais pas ce groupe et qu’ils sont visiblement bien ivres. Immédiatement un sourire confiant apparaît sur mon visage. « Salut les gars. » Je passe mon bras autour des épaules de Mia. « J’vous présente Patricia, c’est ma copine. » Ca me donnerait presque envie de vomir mais passons. « Ca se passe bien ? » Je compte leur taper la discussion le temps que Mia subtilise cette bouteille en espérant que la comédie dure.

« Ouais bah j’ai quand même eu moins peur que toi ». Peut-être en apparence, même si cela dit, j’ai eu une trouille telle que je pense qu’elle est difficilement égalable. Et donc sur ce coup, il a certainement raison mais, comme autant lui que moi voulons toujours avoir le dernier mot, je l’imite en silence en exagérant ses traits, montrant ainsi mon désaccord.

« Ouais t’as pas tort, je ferais bien attention de vomir sur toi pour me venger de la pêche aux canards ». Je grimace et m’éloigne de lui pour être sûr qu’il ne passe pas à l’action. Sait-on jamais, il n’est pas toujours facile de contrôler un rejet « Toute façon, ta menace de toute à l’heure vaut aussi dans l’autre sens. Si tu vomis, je vomis et si en plus tu le fais sur moi je ferai pareil ! ». Heureusement, il n’y a personne autour de nous car notre conversation est d’une telle maturité, qu’elle en ferait fuir un bon nombre. On se repose encore quelques minutes, regardant les passants enjoués de se trouver à la fête foraine.

Puis mes yeux sont attirés par un groupe de potes, des mecs qui ont l’air complètement éméchés, qui ont prévus leur petit stock d’alcool et notamment cette bouteille de vin non entamée qui semble abandonnée. Et surtout qui semble nous appeler. Alors, évidemment, l’idée me vient d’aller leur soutirer sans qu’il ne s’en rende compte. Je n’ai pas besoin d’en dire plus à Pete, il comprend très vite l’idée rien qu’en lui montrant la bouteille. Par contre, quand je lui demande s’il me fait confiance « Pas du tout » il joue les rabats-joies, me faisant lever les yeux au ciel non sans sourire. Je l’oblige à se lever et nous nous approchons du groupe. Et visiblement, un des gars est plus que dans un état second puisqu’il pense que Pete est un certain Duncan. On échange un regard avec Pete, je vois qu’il ne sait pas trop comment réagir, je lui donne un léger coup de coude pour qu’il joue le jeu « Salut les gars ». Il vient à passer son bras autour de mon épaule ce qui me vaut de faire une grimace et de le repousser un peu du bras mais sans être vu par les autres « J’vous présente Patricia, c’est ma copine ». Patricia et Duncan, quel couple d'enfer « Hey ! » je fais alors, jouant le jeu en faisant un petit signe de la main. « Ca se passe bien ? ». Je regarde Pete s’approcher d’eux, il semble lui raconter je ne sais quoi et je  laisse Pete se débrouiller.

En attendant, la bouteille de vin est à côté de moi. Je ne les lâche pas des yeux, je regarde aussi à gauche, puis à droite, puis derrière moi, pour m’assurer que personne ne me voit. J’attrape la bouteille, ni vu ni connu et la cache dans mon sac. Je reviens vers Pete, glissant un bras autour de sa taille « Chéri… » je manque de m’étouffer en disant ça « tu ne veux pas qu’on… » Mon regard est évocateur, laissant planer le doute sur les intentions de Patricia, alors que les miennes sont très claire. Je veux juste me barrer, la mission est réussie. J’attrape sa main, la glissant délicatement dans la sienne, jouant le jeu jusqu'au bout à contre coeur et l’incite alors à me suivre « A plus tard les gars ».

« Toute façon, ta menace de toute à l’heure vaut aussi dans l’autre sens. Si tu vomis, je vomis et si en plus tu le fais sur moi je ferai pareil ! » Je ris, parce que j’imagine la scène te je me dis que ça ne serait quand même vraiment pas une façon cool de finir la soirée.

C’est à ce moment-là que le regard de Mia est attiré par un groupe d’amis, qui ont l’air d’avoir déjà bien bu et qui ont quelques bouteilles d’alcool autour d’eux. Et nous on a que de la bière et il va être temps de changer un peu. Elle me demande si je lui fais confiance et évidemment que pour le principe je vais dire non, même si je lui ferais toujours confiance pour m’emmener dans des aventures sans queue ni tête dans lesquelles je suis sûre on va s’attirer des ennuis. Le groupe pense apparemment que je suis un certain Duncan. Je cache une grimace lorsqu’elle me donne un coup de coude et j’entre dans le jeu, passant mon bras autour des épaules de Mia ou plutôt Patricia. « Hey » Elle leur fait un petit signe et tout le monde lui souhaite la bienvenue.

C’est là que commence la réelle pièce de théâtre. Je me mets à parler, parler, poser des questions, rire, jouer le jeu, je suis le Duncan dont ils ont toujours rêvé, et ça marche, je le vois à leur sourire. Je ne regarde pas Mia, la laissant faire, espérant qu’elle arrive à attraper la bouteille. « Chéri… » Je manque de m’étouffer et de grimacer, voir de vomir, mais je me force à afficher mon plus beau sourire. « Oui mon amour ? » Tuez moi. « Tu ne veux pas qu’on… » Son regard est évocateur, le miens est un peu plus long à la détente, à elle j’adresse un sourire qui se veut charmeur. A eux j’adresse un sourire du style Champion je vais m’amuser ce soir. C’est limite s’ils ne tendent par leur pouce pour approuver la chose. « Bon les gars le devoir m’appelle. A plus ! » Tout le monde rigole, sa main se glisse dans la mienne. « A plus tard les gars. » On part hors de portée et ce n’est que là que j’explose de rire. « Putain c’était moins une. Même si j’ai failli vomir une nouvelle fois à cause de toi. T’as la bouteille Patricia ? » Je demande en pouffant de rire.

Je me sens telle une agente secrète en mission pour récupérer un colis de la plus haute importance. Ok, je m’emballe un peu mais cette bouteille de vin doit absolument repartir avec nous et pas rester avec cette bande de crétin qui tombe dans le piège et ne sont même pas capable de reconnaitre leur véritable pote. Désespérant mais c’est à notre avantage finalement, surtout que Pete joue le jeu à la perfection. Ils ne captent rien, je subtilise la bouteille que je glisse rapidement dans mon sac, ni vu ni connu. Pete semble se sentir comme un poisson dans l’eau en tout cas, en même temps, au milieu d’une bande de demeurée, il n’a pas de mal à trouver sa place (love). Bien que ce soit tentant de le laisser là, je reviens vers lui, prétextant avoir une envie… urgente. « Oui mon amour ? ». Mon regard est plein de sous-entendu, je me retiens de ne pas grimacer et crier au dégoût de devoir faire ça avec Pete. Je débute ma phrase pour lui faire comprendre ce que je veux, enfin ce que Patricia veut avec Duncan. Il met du temps ce qui me désespère au fond de moi mais je ne laisse rien transparaitre. Il finit par comprendre « Bon les gars le devoir m’appelle. A plus ! ». Les mecs sont en folie genre à le féliciter, ce qui me fait rouler des yeux une fois qu’on leur tourne le dos.

Une fois de retour à notre arbre, Pete explose de rire « Putain c’était moins une. Même si j’ai failli vomir une nouvelle fois à cause de toi. T’as la bouteille Patricia ». Je me met à rire doucement aussi « Tu crois que j’ai adoré prétendre que j’avais envie de toi? Beurkkk plutôt finir dans un couvent toute ma vie ! ». Je met mes doigts devant ma bouche, prétextant vomir avant de glisser ma main dans mon sac « Mais… ». Je sors doucement la bouteille « Ca en valait la peine ! ». Parce qu’en effet, je l’ai bien eu cette bouteille de vin. Problème… « Merde ! Comment on va faire pour l’ouvrir ?! ». Oui parce que c’est bien de prendre une bouteille de vin, encore faut-il avoir un tire-bouchon pour l’ouvrir. « Ils en font pas gagner à la pêche aux canards ? ». Je me mets à rire, parce que je sens bien que Pete est juste dépité. A moins qu’il me sorte un tire-bouchon de sa poche, il va bien falloir en trouver un si on veut pouvoir s’enfiler cette bouteille !

Patricia et Duncan jouent le rôle de leur vie. Parfait petit couple. Je me dis quand même qu’on aurait pu être comédiens dans une autre vie. On fuit sans demander notre reste, très fiers de nous.

« Tu crois que j’ai adoré prétendre que j’avais envie de toi? Beurkkk plutôt finir dans un couvent toute ma vie ! » « Tu ne sais pas ce qui tu rates ! » Je réponds du tac au tac même si très honnêtement, l’idée me donne tout autant envie de finir dans un couvent jusqu’à la fin de mes temps. Je n’ai jamais été attiré par Mia, celle-ci étant toujours entrée dans la catégorie sœur, pour que l’idée ne me dégoute pas au plus haut point. Elle met ses doigts dans sa bouche prétextant vomir et je roule des yeux avant qu’elle ne sorte enfin le trésor de la soirée. « Mais…Ca en valait la peine ! » Elle sort la bouteille et on réalise tous les deux en même temps le problème… « Mais Mia… » « Merde ! Comment on va faire pour l’ouvrir ?! » Je grimace, tout ça pour rien évidement. « Putain, t’es vraiment blonde ! T’aurais pas pu prendre une bouteille de vodka ! » J’attrape la bouteille l’observant sous tous les sens. « Ils en font pas gagner à la pêche aux canards ? » Je réfléchis et soudain mon idée s’illumine. Parce que cette situation n’est pas la première, j’ai déjà eu ce problème, moi qui bois bien plus que raisonnablement. « Je sais !! On va essayer la technique de la chaussure ! » Je l’entraîne dans un coin, à la recherche d’une surface dur dans laquelle je vais pour taper. Je m’accroche à elle, enlevant une de mes chaussures. « Quoi me regarde pas comme ça, tu vas voir ça va marcher ! » Je place la bouteille dans ma chaussure, la posant contre le mur et je me mets à taper pour que la pression fasse sortir le bouchon.


WIN : Ca marche, la bouteille s’ouvre ! « Tadam ! »

SO CLOSE : Ca refuse de s’ouvrir même si le bouchon remonte un peu.

FAIL : Je finis par casser la bouteille. « Oh noooooooon. » Heureusement j’arrive à en sauver une partie. « Au moins elle est ouverte ? »

« Tu ne sais pas ce que tu rates ». Et je n’ai franchement pas envie de savoir. Parce qu’il est clair que Pete est un de mes amis les plus proches depuis toujours, depuis l’âge de six ans pour ma part. Il est même plus que ça, il est comme cette deuxième famille que j’ai choisi, ce frère bien que relou et crétin à mourir, que je n’échangerai contre rien au monde. Mais jamais non plus je l’imaginerai être plus que ça.

On est content d’avoir enfin récupérer cette bouteille. Le couple Duncan Patricia qui a duré cinq minutes en valait vraiment la peine. « Mais Mia… » Ouais, on se rend compte qu’une bouteille c’est bien, surtout une bouteille de vin, mais avec un tire-bouchon, se serait mieux. « Putain t’es vraiment blonde ! T’aurais pas pu prendre une bouteille de vodka ! » « Non mais t’avais qu’à le faire et j’ai vu que celle-là ! T’a qu’à retourner demander à tes potes DUNCAN ! ». Je lui crie dessus genre c’est de sa faute aussi si on a pas ce qu’il faut. Je propose une solution, peut-être qu’on peut remporter un tire-bouchon quelque part, à la pêche aux canards ou autre « Je sais !! On va essayer la technique de la chaussure ». Et rien qu’au nom je sens que c’est une très mauvaise idée. Je le regarde plus que dubitative, tendant mon bras quand il prend appuie sur moi pour enlever sa chaussure « Quoi me regarde pas comme ça, tu vas voir ça va marcher » « Alors là, j’y crois pas une seule seconde. T’es sûr que tu veux pas qu’on aille demander un tire-bouchon ? Je l’échange contre mon micro au pire ». je pense être désespérée par avance de son idée et être prête à tout à ce moment là pour éviter sa technique qui me semble plus que foireuse. Surtout quand il met sa bouteille dans la chaussure « Baaaahhh mais c’est dégueulasse ! ». Ouais parce qu’on va avoir un vin qui sent des pieds après ça. « Mais arrête Pete ! ». Je lance quand il commence à taper la chaussure contre le mur, la bouteille à l’intérieur. Et ce que je pensais arriva « Oh noooooooon ». La bouteille s’est cassée « Bah évidemment ! Tu croyais sérieusement que ça allait marcher. Putain Pete t’es nul ! ». Tout ça pour rien « Au moins elle est ouverte ? » « Ouais et on la boit comment maintenant ? Dans ta chaussure directement ? » je fais en lui montrant sa godasse qui est pleine de vin maintenant « C’est bien fait ! Tu vas puer le vin mais pour une fois c’est pas parce que tu l’a bu ». Je lève les yeux au ciel, on va devoir se contenter de bière finalement « T’a vraiment aucune idée brillante ce soir Mulligan ! ».

On a été stupides et on a pas pris une bouteille de vodka mais une bouteille de vin.

« Non mais t’avais qu’à le faire et j’ai vu que celle-là ! T’as qu’à retourner demander à tes potes DUNCAN ! » « Fallait mettre tes lunettes PATRICIA ! » que j’ajoute de plus belle. Parce qu’on a l’air de deux idiots avec notre bouteille de vin qu’on ne peut pas ouvrir. Deux idiots ridicules qui ont désespérément envie de boire. Je propose une solution, celle de taper la bouteille contre un mur avec la chaussure pour la protéger. « Alors là, j’y crois pas une seule seconde. T’es sûr que tu veux pas qu’on aille demander un tire-bouchon ? Je l’échange contre mon micro au pire » Je secoue la tête de droit à gauche. « Mais nooon tu vas voir ma technique marche super bien ! » Elle a l’air dubitative. Je mets la bouteille dans ma chaussure. « Baaaahhh mais c’est dégueulasse ! » Je roule des yeux « Oh ça va hein. » Je commence à taper la bouteille pour faire remonter le bouchon. « Mais arrête Pete ! ». C’est à ce moment-là que la bouteille éclate mais j’arrive à en sauver une partie. « Bah évidemment ! Tu croyais sérieusement que ça allait marcher. Putain Pete t’es nul ! » Je lui fais remarquer qu’au moins la bouteille est ouverte. « Ouais et on la boit comment maintenant ? Dans ta chaussure directement ? » Je regarde ma chaussure en grimaçant. « Mais noon on va trouver des verres. »

« C’est bien fait ! Tu vas puer le vin mais pour une fois c’est pas parce que tu l’a bu » « Oh ça vaaaa. » Je râle secouant ma chaussure, lui tendant la bouteille à moitié cassée. « T’as vraiment aucune idée brillante ce soir Mulligan ! ». « Jte rappelle que t’en avais pas de meilleure ! » JE roule des yeux. « On pourrait trouver des verres, je suis sûr qu’ils ont des éco cups ! En vrai on est con on aurait mieux fait d’aller s’acheter de la vodka dans le supermarché d’à côté. » En voilà une meilleure idée.