hopeless wanderer
@Edison Dorn & Jenna Caldwell

Ton cinquième mois de grossesse était bien entamée et avec chaque jour qui passait, il était de plus en plus facile pour toi de te persuader que cette fois c’était la bonne. Cette fois, le bébé semblait parfaitement accroché et prêt à pointer le bout de son nez comme prévu début octobre. Les mois s’étaient envolés et il était désormais pour toi impossible de cacher ton ventre bien arrondi. De toute manière, tu n’avais pas essayé de le cacher à partir de ton troisième mois, au contraire, tu l’avais affichée fièrement cette grossesse. Il fallait avouer que ce n’était pas tous les jours facile mais malgré les difficultés, tu rayonnais. Ton entourage d’abord très inquiet de te savoir devenir mère célibataire puis mère épaulée par un jeune homme qu’ils n’auraient jamais imaginé dans leur entourage s’étaient un peu calmés. D’ailleurs, Edison semblait s’était assagi et semblait vouloir se lancer dans des projets plus adultes. Voilà pourquoi quand il t’avait parlé d’un rendez-vous avec de potentiels investisseurs pour son projet, tu l’avais convaincu que tu pouvais te rendre seule à ton rendez-vous de contrôle. Il n’allait pas se passer grand chose, tu sentais le bébé bouger régulièrement et comme à son habitude, il s’arrangerait pour que vous ne puissiez pas deviner si c’était une fille ou un garçon. Tu lui avais promis de le tenir au courant si une nouvelle majeure faisait son apparition. C’était donc seule que tu t’étais rendue au rendez-vous qui s’était déroulé exactement comme les autres sans aucune nouvelle significative. Du moins, jusqu’à l’échographie où cette fois, le sexe du bébé ne pouvait plus faire aucun doute. Des larmes t’étaient montées aux yeux en découvrant enfin cette information si importante pour toi. Ton gynécologue, touché, t’avait imprimé les copies de l’échographie que tu lui avais demandées avant de reprendre rendez-vous pour quelques semaines plus tard.

Il était hors de question d’annoncer la nouvelle à Edison par téléphone alors tu avais rangé la petite enveloppe dans ton sac à main puis tu t’étais dirigée vers les taxis toujours disponibles à l’entrée de l’hôpital. Depuis votre nouvelle nuit passée ensemble et le réveil douloureux le lendemain, les choses avec Edison étaient devenues plus tendues. Personne ne le remarquerait en surface mais toi, tu sentais que tu l’avais blessé plus que de raison. Pourtant, tu ne t’étais pas excusée, persuadée de prendre la bonne décision pour maintenir cet équilibre précaire pour le bébé. Tu avais été là pour l’encourager malgré tout à se lancer quand il t’avait parlé de son idée voilà pourquoi tu savais où tu allais le trouver, dans le local qu’il avait trouvé pour ce bar musical qui avait exactement la même vocation que ta galerie mais pour des musiciens. Une fois le taxi réglé, tu n’hésitais pas à pousser la porte. Comme tu t’y attendais elle était ouverte et Edison se trouvait sur un tabouret à regarder la scène avec un regard rêveur. Il ne semblait pas frustré, le rendez-vous avait dû bien se passer. Une fois arrivée à sa hauteur, tu sortis l’enveloppe de ton sac et tu la lui tendis avant de déposer un baiser sur sa joue : « Bonjour Edi. » C’était la moindre des choses de le saluer. « Ouvre-là. » Lui dis-tu avec un clin d’oeil. Cette fois, immanquablement, Edison ne pourrait pas passer à côté de la nouvelle. Le sexe du bébé se repérait au premier coup d’oeil. Ce bébé qui allait naître avec une main en moins mais qui ne manquerait pas d’amour sera un petit garçon. Ce dernier était d’ailleurs en train de bien s’amuser dans ton ventre et tu caressais ce dernier machinalement pour le rassurer. « On va avoir un garçon. » Finis-tu par dire, les larmes aux yeux.

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Il te tarde d’annoncer la nouvelle à Edison. Tu ne lui avais jamais demandé s’il préfèrerait avoir un garçon ou une fille mais tu étais à peu près certaine que cela n’aurait pas vraiment d’importance pour lui. Il avait toujours pris le temps de t’assurer que ce qui lui importait était la santé du bébé avant tout. S’il avait bien accepté sa déformation à la main, cette nouvelle ne devrait pas le décevoir. De ton côté, elle t’avait remplie de bonheur et cela pouvait très bien se voir alors que tu rayonnais. Après un début de grossesse un peu difficile, tu avais fini par acquérir ce rayonnement des femmes enceintes épanouies. Cela n’avait pas été simple, tu avais dû te faire violence mais cela avait fini par porter ses fruits. C’est sobrement qu’Edison t’a saluée, tu n’en attendais pas moins parce que tu venais de le sortir de ses pensées. Il n’était plus surprenant pour l’un comme pour l’autre de faire apparition soudainement dans votre champs de vision. Cela aussi avait changé, vous qui preniez soin d’annoncer votre arrivée à l’autre avant de vous déplacer. Edison avait attrapé l’enveloppe sans trop comprendre d’abord puis ensuite avec un regard intrigué. Il sortit la photographie de son enveloppe et tu le laissais la parcourir avant d’ajouter que vous alliez avoir un garçon. Il était la première personne à qui tu l’annonçais et sa réaction ne se fit pas attendre alors que son regard croisa le tient : « Un garçon » Tu hoches la tête, le laissant savourer cette nouvelle découverte sur la vie que vous aviez créée. Il se lève et s’approche en disant : « Et, je n’étais même pas là le jour où il se décide enfin à ne plus être pudique … » Un petit rire s’échappe de tes lèvres. Tu ne sais pas si votre fils sera pudique mais tu en doutes fortement. Tu frissonnes quand les doigts d’Edison viennent caresser ta joue et qu’il répète : « On va avoir un garçon » Cette nouvelle semble le fasciner, comme si elle n’était pas vraiment réelle. Tu n’hésites pas à retourner son étreinte quand il te prend dans ses bras laissant couler une ou deux petites larmes dans son cou. Très honnêtement, tu n’avais pas pensé en arriver là donc c’était une belle victoire que tu étais en train de signer même si rien n’était terminé. Le dernier trimestre allait s’annoncer sportif, tu n’avais pas le choix avec la galerie qui prenait son envol. « Tu me vois rassurée de savoir que tu ne voulais pas absolument une fille. » C’était le cas pour certains hommes, du moins ils avaient une préférence mais pour toi cela n’avait aucune importance. Tout ce que tu voulais, c’était un enfant en bonne santé, une petite partie de toi que tu laisseras dans ce monde quand tu vas disparaître. La seule qui aura son importance. Edison reste près de toi après son baiser sur ta tempe pour te demander : « Et comment va notre … bonhomme ? Tout va bien ?  » Les yeux toujours brillants, tu hoches de la tête quand il te pose cette question. Oui, pour une fois, tu es rassurée, tout se déroule comme prévu. Tu mets en place tous les efforts nécessaires pour que cela soit le cas, tu es donc rassurée que cela fonctionne. « Il se porte à merveilles. Tout va très bien, il grandit comme prévu et devrait sortir à terme. » Ça, les médecins ne peuvent jamais en être certains mais il n’y avait pas de raison apparente pour qu’il sorte prématuré. « Nous entamons le dernier trimestre sereinement. » Ajoutas-tu en passant une main sur ton ventre bien arrondi. D’un côté, il te tardait de voir le petit museau de ton fils mais de l’autre, tu savais que tu allais être triste de ne plus le sentir en toi constamment. « Mais assez parlé de moi, comment s’est passé ton rendez-vous ? Ils ont accepté de te suivre ? » Lui demandas-tu curieuse car tu espérais que les projets d’Edison pourraient se réaliser comme il le souhaitait.

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Le sexe du bébé n’était qu’une information de plus sur ce petit être qui grandissait en toi. Tu n’avais jamais été frustrée de ne pas connaître son sexe mais tu étais ravie de le savoir aujourd’hui. Il restait tellement de choses à faire avant l’arrivée du bébé que tu ne savais pas comment vous alliez trouver le temps de tout gérer. Mais il était hors de question de se stresser, d’une manière ou d’une autre, vous alliez y arriver. « Nooon. Tu seras entourée de deux p’tits gars  » Ce sera une nouveauté pour toi car tu as surtout été entourée de filles dans ta vie. Ton cousin Blake étant l’exception à cette règle, tu comptes sur lui pour te donner des conseils de temps en temps quand tu seras complètement perdue. Cela te rassure d’entendre Edison s’inclure dans le futur parce que toi comme cet enfant, vous alliez avoir besoin de lui pour avancer. Comme Edison s’inquiète, tu le rassures de suite sur l’état de santé du bébé et du tiens par la même occasion. Vous vous portez tous les deux à merveille et ce dernier trimestre se présente plutôt bien pour une fois. Fini les mauvaises nouvelles et les coups de stress, cela ne peut que t’aider à planifier sereinement l’arrivée de cet enfant. « Woh ! Dingue de voir combien ça va vite …  » Il a raison. Toi aussi tu t’es fait la réflexion dans le taxi. Cette grossesse va être passée comme un éclair. Elle n’aura pas été toujours rose, tout n’a pas été facile mais tu sais que quand tu y repenseras, tu seras nostalgique de ce moment si particulier de ta vie. Perdue dans tes pensées, tu reviens au moment présent quand la main d’Edison vient se poser sur ton ventre arrondi. Tu le laisses faire un sourire sur les lèvres. Lui, c’est le seul qui a le droit de poser ses mains sur ton ventre sans demander la permission. « Tout va beaucoup trop vite … » Ne pus-tu t’empêcher de murmurer également alors que ton bonhomme s’était mis à taper du pied en sentant la main de son père sur ton ventre.

Malgré l’euphorie de cette annonce, tu n’avais pas oublié que si Edison n’était pas avec toi dans le cabinet médical, c’était qu’il y avait une excellente raison à cela. Tu lui demandes donc comment s’est passé le rendez-vous qu’il avait ce matin. Tu n’avais pas lu une joie extrême dans son regard ou un comportement qui pourrait signifier qu’il n’avait rien eu mais tu savais qu’Edison n’était pas le plus démonstratif quand les choses étaient importantes. Il avait besoin de digérer la nouvelle avant de la célébrer ou de l’enterrer. Son regard vient se poser dans le tient et il te dit, gêné : « c’était certainement le rendez-vous le plus stressant de toute ma vie … mais ouais … j’ai de quoi restaurer le tout et le count-down est lancé. Il faut que tout soit prêt avant l’arrivée … du bonhomme. J’crois que c’est faisable – ça doit être faisable  » Ton visage s’illumine à ces paroles car tu es vraiment très contente pour lui. Tu lui avais proposé ton aide quelques fois mais tu avais compris qu’Edison voulait faire ce chemin tout seul. Tu ne l’avais pas mal pris, tu comprenais tout à fait que ce projet, c’était le sien, c’était son autre bébé tout comme toi tu avais la galerie. « C’est une super nouvelle ! Félicitations Edi ! » Lui dis-tu avant de le prendre dans tes bras. Ce n’était pas l’étreinte la plus confortable vu que ton ventre prenait pas mal de place mais c’est l’intention qui compte. « Qu’est-ce que tu as prévu comme rénovation ? » Demandas-tu curieuse en t’arrachant à son étreinte. Cela te permettrait d’évaluer si la naissance de ce petit bout était une bonne timeline ou pas mais il y avait une belle base dans ce local alors cela devrait être faisable. « Je ne compte pas manquer la moindre minute quand il sera là alors il faut que tout soit prêt, ouais.  » Un sourire attendri se dessine sur ton visage. Tu t’es toujours dit qu’Edison ferait un excellent père malgré ses réticences. Ce sont même ces réticences qui t’ont rassurée car au moins, cela te montrait à quel point il prenait ce rôle au sérieux. « Il faudra quand même que tu t’occupes de lancer ton business. » Lui dis-tu avec un clin d’oeil. « Tu vas être un père formidable. » Ajoutas-tu sans la moindre once d’un doute dans la voix. Toi, tu avais toujours cru en lui, c’était lui qui doutait de lui-même. Le silence s’installe quelques temps entre vous. Un silence agréable, qui n’est nullement gênant. Et puis Edison ouvre la bouche pour te dire : « Jenna ? Je crois que je n’ai jamais été aussi heureux de toute ma vie. Et tu y es pour beaucoup.  » Ses mains sont sur tes joues et tes larmes de bonheur qui commençaient à s’estomper refont surface. Tu lis dans le regard du jeune homme à quel point il est sincère et cela te touche profondément. Contrairement à ce qu’il pense, toi, tu ne penses pas y être pour grand chose … Posant tes mains sur les siennes, tu lui dis : « Tu avais tout ce qu’il fallait pour être heureux Edi mais tu avais perdu confiance en toi. Moi, j’ai réussi à voir derrière les conneries et les carapaces l’homme que tu pouvais être. Tu avais juste besoin que l’on croit en toi et moi, j’ai toujours cru en toi. » Dès le départ, tu ne saurais dire comment ni pourquoi, tu avais vu quelque chose en Edison que le commun des mortels ne voyait pas. Si ce n’était pas le cas, jamais il n’y aurait eu plus d’une nuit entre vous. Et par la suite, il n’avait fait que te prouver que tu avais vu juste. « Moi aussi je suis heureuse Edi, je nage dans un bonheur que je n’aurais jamais cru possible alors même si notre bonhomme est un accident, il est le meilleur accident qui pouvait arriver. » Tu ne l’avais pas toujours vu comme ça mais désormais c’était purement la vérité. « Merci d’être à mes côtés, d’avoir choisi de me suivre dans cette folle aventure. » Tu déposais un baiser sur la paume de ses mains que tu serrais dans les tiennes. Peu importe le regard des gens, tu ne pouvais pas avoir meilleur partenaire pour élever ton enfant.

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Le projet d’Edison était un gros projet. Comme tous ceux de ce genre, c’était un gros pari. Est-ce que cela allait fonctionner ? Ni toi, ni lui ne pouvait le dire mais Edison faisait avec la musique ce que tu t’efforçais de faire avec l’art et ta galerie tous les jours. Les groupes qui se succèderaient sur scène seront bien différents des artistes que tu héberges dans ta galerie mais cela n’a pas d’importance. Tu n’as jamais été élitiste, tout art est un art à sauver et à préserver, peu importe d’où il vient. « on garde la scène. Faut juste s’occuper du bois, histoire de lui redonner une bonne apparence et un peu plus loin, on placera le bar et le merch’ se trouvera de l’autre côté. Je sais que ça parait titanesque mais … je pense que c’est possible. Il faut juste avoir beaucoup d’imagination » En effet, de l’imagination il en fallait. A part la scène, il n’y avait pas grand chose dans ce local mais Edison en avait vu son potentiel et c’était le plus important. Des travaux de grande ampleur allaient avoir lieu mais il avait certainement raison. En s’y mettant à fond, cela pouvait être terminé avant l’arrivée du bébé. Et de toute manière il valait mieux car c’était important d’ouvrir au plus vite pour commencer à faire du bénéfice et rassurer les investisseurs dans le projet. Si Edison en avait besoin, tu pourrais l’aider sur les détails du lancement mais il connaissait sans doute mieux son sujet que toi. « Ca va être un super endroit Edi. Il me tarde de voir ta vision prendre vie. » Parce que tu n’allais pas attendre la fin des travaux pour venir inspecter les lieux. Tu sais déjà que tu passeras de temps en temps, il était hors de question que tu deviennes une de ses femmes enceintes qui s’enfermaient chez elle. Edison te dit ensuite qu’il ne voulait pas louper une minute de la vie de son fil ce qui t’attendrit mais qui était peu réaliste vu ce qui l’attendait professionnellement dans les prochains mois. « Multitasking.  » Un sourire amusé répondit au sien mais vous saviez tous les deux que cela ne serait pas aussi simple. Il vous faudra trouver un équilibre, voir comment vous voulez vous organiser et ça, c’était une discussion que tu préférais garder pour plus tard.

Edison te confie ensuite son bonheur, à quel point cette situation qui l’avait fait douter au début le rendait heureux aujourd’hui. Tu étais vraiment heureuse de l’entendre mais tu n’étais pas persuadée que cela était de ton fait. Edison a toujours eu le potentiel d’être heureux mais personne ne lui a jamais montré et n’a cru en lui. Toi, c’est ce que tu as fait depuis le début, même sans t’en rendre compte. Alors tu te confies à lui aussi, laissant tes mots traduire à quel point il est devenu un être cher pour toi depuis votre rencontre. « J’ai envie d’être nulle part ailleurs. Et dire que tout ça parce que tu as eu l’affront de me voler mon taxi …  » Tu laisses échapper un gloussement à ces paroles. Votre rencontre était grotesque quand tu y repensais mais elle ferait une belle anecdote à raconter à votre fils, c’était sûr et certain. « Comme quoi, ça vaut le coup d’être effrontée et de prendre des risques. » Dis-tu avec un clin d’oeil. Parce que c’était ce que tu avais fait avec Edison. La raison t’avait dit de t’éloigner alors même que quelque chose que tu ne saurais expliquer te poussait à continuer à voir le jeune homme, à répondre à chacune de ses sollicitations. « Tu as quelque chose de prévu ? Ou est-ce que je peux te voler pour le reste de ta journée ?  » Passant ton bras dans le sien, tu lui répondis : « Tu peux me voler, je n’ai rien de prévu pour les prochaines heures. Je dois juste passer à la galerie voir Chelsea avant la fermeture. » Mais cela n’était pas avant plusieurs heures donc tu pouvais profiter de la compagnie d’Edison jusque là. Tu le laissais fermer son local, l’attendant devant la porte pour qu’il te surprenne encore avec de nouvelles aventures.