My victory is your defeat || Jameson

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"my victory is your defeat"

I can handle the craziness some of the time, maybe most of the time. But I know can't handle it all of the time C. Evans

Je ne sais vraiment pas ce qui m'a pris d'accepter de monter dans ce putain de manège à la con alors que je sais très bien que j'ai le vertige. J'essaie de rester calme et surtout de ne pas bouger car j'ai peur qu'un seul mouvement risquerait de nous faire tomber. Je soupire doucement, déglutis mais m'accroche à la barrière comme si ma vie en dépendait. Elle en dépends d'ailleurs, un peu. Mais bref. Jameson, elle, hallucine un peu, m'indique de rester sur place et ne pas m'agiter car je risque de faire bouger la nacelle et donc paniquer d'avantage. Je gémis un peu. Elle voulait me rassurer ? Eh bien c'est raté. Je me passe une main sur le visage et pince les lèvres.

Ma panique ne fait que s’accroître, d'avantage encore lorsque la roue stoppe alors que nous sommes tout en haut. Ferme les yeux, m'accroche d'avantage et sens comment la panique prend de plus en plus possession de mon corps... jusqu'à ce que Jameson ne prenne mes mains dans les siennes. Elle se penche vers moi et plonge son regard dans le mien en me disant que je risque rien, que la roue va s'arrêter régulièrement pour laisser monter les gens mais qu'une fois tout le monde installer elle fera quelques tours plus rapidement. Ça ne me rassure guère plus mais ok, si elle le dit. Elle me relâche d'ailleurs et s'adosse contre la barrière derrière elle en disant de me concentrer sur autre chose comme par exemple l'océan ou le feu d'artifices qu'on vois au loin.

Je relève mon regard mais au même moment la roue redémarre. Je gémis un peu et agrippe à nouveau la barrière. Je m'efforce pourtant à garder les yeux ouvert et à regarder vers le loin. Je parviens à me détendre un peu avec la vu imprenable sur la mer et le feu d'artifice. Et au final, lorsque la roue accélère, signe qu'elle ne s'arrêtera plus en haut, je parviens à relâcher la barrière et a profiter un peu du paysage. «Ce … c'est beau. Quand même ... » soufflais-je en déglutissant. Je ne dis rien de plus et reste silencieux jusqu'à ce que notre nacelle ne s'arrête au sol.

Je saute sur la terre ferme et commence à marcher en tanguant vers la sortie. Rapidement je me fraye un chemin à travers les gens, ignorant si oui ou non Jameson me suit, et me dirige vers une ruelle. Là, derrière les poubelles, appuyé contre le mur, je rends mes tripes. Ma peur du vide ainsi que l'alcool ne font vraiment pas bon ménage. Je soupire, prends plusieurs profondes inspirations puis me redresse en me passant une main sur la bouche. « T'as pas de l'eau ou quelques chose comme ça ?» demandais-je en me tournant vers Jameson, ne m'étonnant même pas qu'elle soit là, derrière moi. « Faut qu'on trouve de l'eau» indiquais-je en marchant vers la rue principale. Et qu'on rentre aussi, par la même occasion, continuais-je dans ma tête.

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My victory is your defeat.

Martin & Jameson

Au final, Martin a fini par se détendre… un peu. Assez pour regarder autour de lui et avouer que le spectacle lui plaisait. Il fallait dire que c’était tout bonnement magnifique. D’en haut, Brisbane ne me semblait pas une ville aussi oppressante. Juste un tas de bâtiments insignifiants, qui ne faisaient pas le poids face à la nature que je pouvais deviner au loin, dans l’ombre. Ou aux milliards de litres d’eau que contenait l’océan tout proche. J’ai pris une profonde inspiration, appréciant d’être arrachée au sol et à la ville. Ce n’était pas aussi jouissif que d’observer la vallée depuis la crête d’une montagne, mais ce n’était pas mal dans son genre. J’ai sorti ma bouteille de whisky de mon sac et j’en ai pris de nouvelles gorgées toutes en regardant le feu d’artifice. Je me suis bien gardée d’en proposer à Martin. A nos pieds, le groupe s’était mis à jouer une reprise de Bohemian Rhapsody et la chanson me pris aux tripes comme à chaque fois. Le chanteur avait une voix basse et vibrante qui semblait résonner dans mon âme, et je croyais même préférer cette version à l’originale, que je trouvais moins puissante, rétrospectivement. Avec un soupir de contentement, j’ai profité encore un instant de ce semblant de liberté, puis mes pieds ont dû retrouver le sol. A la grande joie de Martin, qui tituba sans un mot vers la sortie.

J’ai levé les yeux au ciel et me suis élancée à sa suite, tâchant de garder les yeux sur lui comme je le pouvais. Étonnement, il était rapide, le petit emplafré ! Il se faufila habillement un chemin, fendant la foule en tanguant joyeusement, jusqu’à ce qu’il atterrisse dans une ruelle plus calme. Enfin. Il s’est arrêté derrière une poubelle où il jugea utile de gerber ses tripes. Bordel de merde. Soit le pauvre gosse n’avait vraiment pas l’habitude de boire, soit la grande roue l’avait vraiment traumatisé. Je me suis approchée de lui et j’ai caressé son dos pour lui apporter mon soutien. Il se redressa vers moi, me demandant de l’eau. J’allais sortir ma petite bouteille de mon sac à main quand il s’élança de sa démarche peu assurée et totalement risible en direction de la rue principale. Je me suis pincée les lèvres pour retenir un petit rire et j’ai trotté à sa suite.

- Tiens, rinces toi la bouche avec ça et avales quelques gorgées.

J’ai dit, tentant de contenir mon hilarité. Je lui ai tendu une petite bouteille d’eau et j’ai attendu qu’il fasse comme je le lui demandais. Puis j’ai glissé mon bras sous le sien et je l’ai entraîné dans la direction inverse, vers les loges du festival. Au fur et à mesure que l’on avançait, je sentais le corps de Martin se faire de plus en plus lourd contre le mien. A la fin, j’avais presque l’impression de porter son poids, et je remerciais mon entraînement physique de m’avoir donné la force d’un tel exploit. Enfin, j’ai vu l’accueil des backstage se dessiner devant moi et j’y ai entraîné Martin.

- Il nous faudrait un taxi.

J’ai dit à la jeune femme chargée de l’accueil des artistes. Comme elle avait l’air un poil trop condescendante à mon goût, je me suis contorsionnée pour sortir mon pass AAA et j’ai haussé les sourcils, légèrement agacée.

- Le plus vite serait le mieux.

Elle se confondit en excuses et s’empressa de sortir son téléphone pour nous appeler un chauffeur. J’ai attrapé Martin par la taille et je l’ai entraîné deux mètres plus loin, où je l’ai installé sur un banc coloré. Je l’ai appuyé contre le dossier pour qu’il ne se casse pas la gueule et je suis revenue vers la jeune femme qui m’annonçait fièrement l’arrivée de notre voiture et me demandait où il devait nous déposer. Sans hésiter, j’ai donné l’adresse de Martin. J’allais d’abord m’assurer qu’il était en sécurité chez lui avant de demander au chauffeur de me ramener chez moi. Quand à ma Tesla, je la récupérerai le lendemain, lorsque l’alcool aura quitté mes veines. Je n’avais aucun doute quant au fait que j’aurais totalement pu rentrer en sécurité ce soir. Mais je n’avais pas envie de me faire gauler avec 5 grammes dans les veines. Ça ne ferait pas sérieux, pour une « avocate stable et future mère de famille. »

- Merci pour votre aide, j’ai dit à l’hôtesse lorsqu’elle eut raccroché. Puis j’ai jeté un coup d’œil à Martin, dont le teint verdâtre ne me disait rien qui vaille. Si vous avez un sac plastique pour le trajet, je ne dirais pas non…

©junne.

follow in no footsteps listen for the true guides

The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.

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"my victory is your defeat"

I can handle the craziness some of the time, maybe most of the time. But I know can't handle it all of the time C. Evans

Alcool ou vertige ? Sûrement les deux. Déjà que l'un sans l'autre ne fait pas bon ménage chez moi, alors les deux ensemble … voilà où ça me mène : dans une ruelle entrain de vomir mes tripes derrière une poubelle et me sentir misérable. Jameson elle semble s'en amuser plus qu'autre chose et me soutient comme elle peu après m'avoir refiler de l'eau. Je m’appuie sur elle car j'ai de plus en plus de mal à marcher droit, mais j'essaie de ne pas trop lui faire porter mon poids. Chose qui est tout bonnement impossible. Mais peu importe. Je me retrouve finalement assit sur un banc et Jameson entre dans une tente pour leur indiquer d’appeler un taxi. Elle en ressort avec un sachet en plastique qu'elle me tend.

« Merci mais c'est pas la peine» soufflais-je « En général je ne vomi pas une deuxième fois» je me passe une main sur le visage «Enfin en général … non pas que j'ai l'habitude de boire hein, au contraire. J'ai plus d'endurance » je ris jaune en me passant une main sur la nuque.

Le taxi ne tarde pas à arriver et nous nous installons sur la banquette arrière. Jameson donne naturellement mon adresse au chauffeur. Celui hoche une fois la tête et démarre. Fermant les yeux, je pose ma tête contre l'épaule de Jameson et soupire doucement. «Désolé de te gâcher la soirée » dis-je en grimaçant « Mais merci en tout cas » je relève mon regard vers elle « pour tout» sur ces mots, je me redresse un peu plus et dépose un bisou sur sa joue avant de reposer à nouveau ma tête contre l'épaule de mon amie.

Je suis entrain de somnoler joyeusement lorsqu'elle me réveille, m'indiquant que nous sommes arrivé. J'ai beau dire que ça ira, que je me débrouillerais déjà, mais Jameson insiste pour m'accompagner. Je fini par accepté car de toute manière je n'ai pas le choix. Elle me conduit jusqu'à la porte et ne repars que lorsque j'ai fermé celle-ci à clef derrière moi. La suite ? Elle se déroule assez rapidement. Je monte les escaliers, me débarrasse de mes chaussures sur le couloir, enlève ma veste de costard que je jette sur le sol dans un coin, puis ma chemise qui se retrouve dans un autre coin. Je commence à déboutonner mon pantalon mais fini par abandonner et me roule donc en boule sous ma couverture avec mon pantalon à moitié enlevé.

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