La confiance qu’ils avaient gagné sur la première partie de leur remontée en direction des autres équipes, et du coup du rivage et de la ligne d’arrivée ils espéraient, semblait désormais de trop car l’instructeur et son acolyte réussir à leur faire ce qu’ils avaient fait à l’autre équipe de losers juste avant. « Et ne vous noyez pas ce serait dommage ! » Ils rigolaient bien, ce qui était loin d’être le cas de Zoya et de Damon, qui peinaient à se raccrocher au radeau pour rester à flots. « Quelle aménité ! » Damon se permit de souffler bien fort.

« Non ! » Bien sur que non, sur leur feuille de route n’était pas écrit par avance qu’ils allaient terminer le postérieur dans l’eau. Finalement, une fois stabilisé de son coude sur le radeau, Damon se retourna vers la brune pour savoir si tout s’était bien passé pour elle dans la chute. « Fuck, non je viens de m’enfoncer une putain d’échardes dans le doigt ! » L’italien fronça les sourcils, plissa son nez: ce n’était pas un quelque-chose qui allait les aider ça.

Tout comme cet épais nuage de brouillard qui s’en venait vers eux. « Quoi ? Du quoi ? » Elle releva le regard au moment où il pointait l’horizon du doigt de sa main libre. Il manquait plus que ça. « Vite, Damon, faut qu’on avance » Il était presque blasé de toutes les aventures qui pouvaient leur arriver sur une si petite planche de bois - finalement, Jack et Rose avaient peut-être trouvé la solution en laissant que l’un des deux grimper sur la porte. Non - cela n’était pas une des solutions. Poussant sur ses bras, il remonta à son tour sur le radeau; sauf qu’en y regardant de plus près, sa pagaie avait disparu. Cette dernière avait du tomber à l’eau lorsqu’ils avaient été renversé. Se frottant les yeux d’une main, il poussa encore un soupire. « Tu sais quoi ? » S’asseyant sur le bord du radeau, il se mit à battre des pieds pour que ses jambes servent de moteur. « Continue de ramer pour garder le cap vers les autres équipes, elles vont au bon endroit. Moi, je fais avancer. » Il n’y avait que comme ça maintenant qu’ils réussiraient à quelque-chose.

L’espoir les a pourtant regagné alors qu’ils sont parvenus à passer devant une équipe et qu’une autre aurait pu être dépassée, si seulement cette dernière n’avait pas été composée de deux instructeurs, qui se sont fait un malin plaisir de les mettre à l’eau. Ils ont l’air bien idiot maintenant, entièrement trempé et encore plus alors que Damon semble avoir perdu sa pagaie au passage. Zoya râle, comme toujours mais c’est sans compter sur la détermination du jeune homme qui semble avoir trouver une alternative « Tu sais quoi ? » Elle tourne son regard vers lui, attendant qu’il en dise plus « Continue de ramer pour garder le cap vers les autres équipes, elles vont au bon endroit. Moi, je fais avancer. » « Ca marchera jamais ton truc, Damon » Le radeau pèse quand même un certain poids  et elle est convaincue que ce n’est pas à la force de ses pieds qu’il parviendra à les faire avancer. Quant à elle, diriger avec une seule pagaie ne sera pas une mince affaire « Damon, on devrait remettre notre voile d’abord. Autant tenter le tout pour le tout » Et lorsqu’il accepte, voilà qu’il est temps à nouveau de remettre leur talent de gymnaste à l’œuvre, Zoya montant sur les mains de Damon pour se hisser en haut du mat et fixer le drapeau qui leur sert de voile. « Y’a plus qu’à espérer ». Espérer que finalement, leur quête du début n’a pas servi à rien et que cette pagaie en moins ne leur soit pas préjudiciable.

Damon et Zoya se donnent, mettant toutes leurs dernières énergies pour avancer et grâce à la force du vent qui se lève, et qui semble être de leur côté, ils finissent par dépasser une, puis deux puis trois équipes, jusqu’à finir par atteindre le rivage, en même temps que le binôme d’instructeurs qui les avait mis à l’eau « Putain, Damon, on a réussi ! » que s’écrit Zoya alors qu’ils ont enfin les pieds sur la terre ferme « Félicitation à tous les deux. On n’aurait pas parié cher sur vous. Et même si vous nous avez démonté toute l’installation de l’autre côté, on doit reconnaitre que vous avez fait preuve d’ingéniosité et, rien que pour ça, félicitation » Une tape dans l’épaule de Damon, un high five avec Zoya, les deux instructeurs sont fiers d’eux. Et le duo improbable peuvent l’être aussi « Finalement, je crois que je suis contente d’avoir pu faire équipe avec toi, cap’taine » Elle tend sa main à l’encontre de Damon pour qu’il s’en saisisse

« Ca marchera jamais ton truc, Damon » - « Faut tenter. » Parce-que à force, ils allaient arriver à cours d’idées et de matériel pour continuer. Il resterait au moins eux sur le radeau, car là était tout le but de l’exercice, et il faudrait peut-être que ce soit suffisant. « Damon, on devrait remettre notre voile d’abord. Autant tenter le tout pour le tout » Peut-être qu’il arrêta de battre des jambes petit à petit, après qu’elle ait mentionné cette idée. Ce n’était pas idiot - il avait juste oublié qu’ils avaient effectivement la voile. Ce n’était pas comme s’ils s‘étaient battus pour la récupérer en plus, hein. Soupirant, il se relève pour faire la courte échelle à Zoya pour qu’elle puisse la remettre à sa place. « Y’a plus qu’à espérer » Et ils se remirent à leur poste pour la dernière ligne droite.

Contre toutes attentes, ils réussirent à attendre la plage finalement, et ce en doublant plusieurs équipes sur la route: la voile était véritablement une bonne idée. « Putain, Damon, on a réussi ! » Un rire échappa à Damon. « On a réussi putain ouais. » Ils méritaient d’avoir réussi et d’être arrivés jusque là. « Félicitation à tous les deux. On n’aurait pas parié cher sur vous. Et même si vous nous avez démonté toute l’installation de l’autre côté, on doit reconnaitre que vous avez fait preuve d’ingéniosité et, rien que pour ça, félicitation » L’instructeur les félicita, et ça fit du bien.

« Finalement, je crois que je suis contente d’avoir pu faire équipe avec toi, cap’taine » A la voir tendre sa main, il eut un petit sourire. Damon l’attrapa sans une seule hésitation. « Merci. Je suis content aussi. » Il agrandit son sourire. « Parce-que je sais que t’avais pas parié sur moi non plus au début quand tu m’as vu. Et pourtant: on est encore en un seul morceau ! » Il n’en revenait pas non plus tant cela pouvait paraitre improbable. « Tu sais quoi ? » Le regard de Damon revint sur le visage de Zoya, toujours ce petit air amusé accroché à son visage. « J’aurais pas parié sur toi non plus, au début. » Il ne l’avait pas dit, mais maintenant qu’ils avaient les pieds sur la terre ferme…

« Faut tenter. » Le tout pour le tout et c’est vrai qu’ils n’ont pas fait tout ce chemin pour s’arrêter là, à se retrouver coincé en plein milieu de l’océan à cause d’une foutue pagaie perdue. Alors l’idée de Damon n’est pas si mauvaise mais agrémenter de la voile volée un peu plus tôt, ce serait sûrement encore mieux. Et puis, ils n’ont plus rien à perdre.

Et comme quoi les efforts finissent toujours pas payer, le binôme dépasse plusieurs équipes et atteignent le rivage sain et sauf « On a réussi putain ouais. » Ils sont autant heureux l’un que l’autre, comme si leur vie en dépendait. Et pour couronner le tout, voilà que l’instructeur vient à la féliciter et il est indéniable qu’ils ne peuvent être encore plus fier du chemin qu’ils ont parcouru.  

« Merci. Je suis content aussi. » finalement, leur binôme n’était pas si bancal que ça, même si Zoya n’aurait pas parié sur Damon au départ « Parce-que je sais que t’avais pas parié sur moi non plus au début quand tu m’as vu. Et pourtant: on est encore en un seul morceau ! » « J’ai hésité à m’enfuir à un moment donné, je le reconnais » qu’elle fait en haussant les épaules, non sans un sourire amusé en coin « Tu sais quoi ? » Elle retrouve son regard et arque un sourcil en attendant qu’il poursuive « J’aurais pas parié sur toi non plus, au début. » « Comment ça ??! Pourquoi ?! je peux savoir ? Je me débrouille très bien moi, j’ai pas peur de me salir les mains ». Non mais ! Evidemment qu’en faisant une telle réflexion il réveille le volcan Zoya qui n’est jamais bien loin « Puis j’ai pas des allures de princesse » Ses bras se sont croisés sur sa poitrine et même si elle adopte une moue boudeuse, un fin sourire vient à étirer ses lèvres « moi » qu’elle ajoute pour lui signifier que c’est son cas à lui.

« J’ai hésité à m’enfuir à un moment donné, je le reconnais » A ces mots là, il se permit un petit rire. « Peut-être que si j’étais tombé face moi-même, j’aurais hésité aussi tu sais. » Parce-qu’il n’avait effectivement rien de l’attitude et de l’allure d’un aventurier, il ressemblait plus à un poids pour une équipe qu’une valeur ajoutée.

Mais il se devait de lui avouer qu’il n’avait pas parié beaucoup sur elle non plus lorsqu’il avait vu avec qui il devait faire équipe. La réaction de Zoya ne se fit pas attendre. « Comment ça ??! Pourquoi ?! je peux savoir ? Je me débrouille très bien moi, j’ai pas peur de me salir les mains » Il fit la grimace. « Oui mais quand je t’ai vu la première fois, je le savais pas ça. Tu le portes pas sur ton visage non plus. » C’était donnant-donnant, après tout. « Puis j’ai pas des allures de princesse. Moi » Avec les bras croisés sur sa poitrine, cela lui donnait presque un air sérieux - alors cela fit exploser Damon de rire. « T’as qu’à dire que je fais de l’éonisme Pendant que t’y es. » Il secoua quelque peu son visage.

Finalement son regard se porta sur les alentours et sur le matériel qui les avait porté jusque là. « Je crois qu’on a eu une sacré dose de chance aussi, faut pas se leurrer. »  Quelles étaient les probabilités que tout cela fonctionne ? Très minces, surement. « Aller, donne moi un coup de main pour tirer le radeau vers le tas de bois là-bas, et après on pourra se lâcher pour de bon. » Il avait beau avoir l’allure du gosse de riche qui ne lève pas le petit doigt, ce n’était pas véritablement vrai: il le faisait quand il savait que c’était la bonne chose à faire. une fois ça rangé, il se tourna vers Zoya. « Merci. D’avoir fait équipe avec moi. » Et parce-que Damon étant Damon, il se pencha pour lui faire une accolade. « Peut-être qu’on se recroisera à la galerie de ta mère alors ? » Et ce fut en portant ses pas à reculons qu’il finit par s’éclipser de l’entourage de la brune pour repartir vers un autre atelier.