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  @Carmine Cavendish
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Qu’est-ce qu’elle fout là ?
Qu’est-ce que je fous là ?
Ils sont nombreux à se poser la question. Pourtant, elle est bel et bien là. Et, en toute légalité qui plus est.
Mais la question demeure justifiée : qu’est-ce qu’elle fout là ? La réponse est néanmoins plutôt simple. Elle a eu de la chance. Quoique non ! Molly s’énerverait si vous veniez lui parler de chance. Molly a été suffisamment maline pour choper le journal au cinéma, suffisamment maline et patiente pour finir la grille de mots croisés … et envoyer cette foutue phrase débile – dont elle ne se souvient même plus – par message et obtenir au bout de quelques semaines une réponse. Vous êtes l’heureuse gagnante blablabla. Gagnante d’un voyage ? D’une petite somme d’argent ? Non. Un pass VIP dans une espèce de country club qui lui donnerait davantage la nausée qu’autre chose. Au début, elle avait grimacé. Puis, elle avait ri. Et, finalement, elle a sorti son téléphone pour lancer une recherche sur Google. Apparemment, il n’y avait pas que du golf. Elle avait lu jacuzzi, sauna, massages et bar … elle avait finalement souri. Finalement ! Ce n’était peut-être pas si mal que ça. Peut-être que le karma lui faisait un clin d’œil. Tiens, Molly ! Ton jour de chance ! Bref, dans tous les cas, elle y était dans ce foutu club de golf … et sans le savoir, elle allait mettre un pied dans la vie de sa sœur … (petit ricanement diabolique en arrière-plan).

C’était sa première fois.
Elle avait passé l’étape de l’inscription. On l’avait toisé d’un drôle d’air. Et, en balayant les lieux du regard, elle comprit rapidement pourquoi. Elle ne passait pas dans le décor. Sa recherche google aurait sans doute durer un peu plus longtemps. Un sourire gêné avait pris place sur ses lèvres alors qu’elle levait les sourcils en attendant qu’on lui fasse comprendre où était le bar, où étaient les jacuzzis … mais apparemment, on voulait à tout prix lui parler de golf. Plusieurs soupirs plus tard et après avoir avoué n’avoir aucun matériel, on lui avait montré la direction des locations… parce qu’apparemment, ça arrivait que certaines personnes ne viennent ici que pour tirer sur quelques balles sans avoir leur matériel … étrange hobby. « Aucun commentaire… », qu’elle laisse s’échapper de ses lèvres alors qu’une personne de l’accueil l’observe de haut en bas. Un club de golf sur l’épaule, la tenue est teintée de vert … il n’est pas compliqué de s’imaginer qu’elle ait vécu une mauvaise aventure sur le green et vu l’état de ses chaussures, qu’elle ait mis les pieds dans l’eau ou ait tout simplement pensé qu’elle devait ramener les balles … qu’elle perdait à cause de son talent innée. Son regard se pose sur la silhouette qui est devant elle et jette un rapide coup d’œil. Elle hausse les épaules avant de passer une main dans ses cheveux, « j’aurais peut-être dû passer par le cours pour enfant … j’admets. » Sans doute aurait-il été préférable de se concentrer sur le bar et de lire un bouquin … « Miss Biggs a obtenu son pass via un concours », s’empresse de préciser l’employée du club. Et Molly sait exactement quelle est la raison de l’urgence. Elle est le vilain petit canard parmi les cygnes. Son regard se pose sur l’employée avant de rouler des yeux. « Ce qui explique le choc … je veux dire … autant de classe, ça peut venir que d’un autre univers, pas vrai ? », ironise-t-elle avec un sourire qui se veut presque sympathique … si on oubliait les pensées qui traversent son esprit et … au cours desquelles elle vient abattre son club de golf sur le bureau de cette employée. Bureau ou crâne. A voir selon les trigger warning.

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« C'est certainement ce que les français appellent " le panache " » Elle le toise, lui et ce qu’elle interprète comme de l’arrogance. Arrogance ? vraiment ? Absolument pas mais pour Molly, c’en était de la pure et dure. Petit a, il avait utilisé un mot de la langue française qu’elle serait sans doute incapable de prononcer. Petit b, il avait un air beaucoup trop calme et elle aurait préféré qu’il s’offusque avec elle, en harmonie. Le regard de la Biggs se plisse. Ses yeux deviennent de minuscules meurtrières par lesquelles elle observe ses ennemis … interlocuteurs. En guise de réponse, elle se contente d’acquiesce de plusieurs signes de tête tout en faisant une petite révérence, du moins ce qui ressemble à une révérence dans son monde.

Mais cet interlocuteur vient anéantir les préjugés et clichés de la Biggs. Et bordel, elle n’aime pas ça. Ça la met mal à l’aise quand on la surprend. Que ce soit en bien ou en mal, d’ailleurs. Il lui tend la main. Il lui parle. « Carmine Cavendish. Enchanté, Miss Biggs. » Le nom n’était pas totalement inconnu, du moins la consonnance semblait connue … sans pour autant qu’elle ne cherche à le placer dans une case de sa mémoire. Le miss Biggs lui avait arraché un sourire et ses pensées. Et, c’est comme ça qu’elle finit par tendre sa main pour la serrer … on ne va pas se mentir, elle avait presque imaginé le bonhomme lui faire un baise-main. Putain, ça, ça aurait eu de la gueule et elle en aurait parlé au comptoir du bar le lendemain. Princesse Miss Biggs. « Molly », dit-elle en accompagnant son geste. « Miss Biggs, c’est un tantinet … trop officiel pour moi. Molly, ça f’ra l’affaire.» Sa patronne, les flics, les professeurs de sa jeunesse l’appelaient comme ca. Elle était juste Molly. Molls.

Les mains sur les hanches, elle prend une profonde inspiration et pendant qu’elle expire, son regard se pose sur le charriot de Carmine. Elle bloque dessus et lève un sourcil. « Attends, tu les utilises ces trucs ou c’est juste pour faire de la décoration ? » Elle détourne le regard pour le fixer, lui. Oui, elle le tutoie. Vouvoyer, c’est pas son truc. Puis, son regard se pose sur le club de location qu’elle a entre les mains. Ouais, on va dire qu’elle a surtout l’impression que ce Carmine est un poseur … loin de s’imaginer que les vrais golfeurs ne golfent pas comme elle.

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« Permettez-moi de vous offrir une séance de découverte au practice, Molly. » Elle perd son sourire tout en le fixant. Est-ce qu’elle vient de se prendre un coup sur la tête et ne sait plus parler ou est-ce qu’elle a le sentiment qu’il est en train d’utiliser des mots qu’elle ne connaît pas … sans parler de ce poussiéreux vouvoiement qui lui donne déjà la nausée. « Au … quoi exactement ? », se permet-elle de répéter. « Ce grand espace à l'entrée du club. On y apprend à tirer. C'est un excellent point de départ pour les néophytes. L'occasion de tester les différents clubs et de travailler la posture. » Ses lèvres forment un « oh » montrant qu’elle comprend mais finit par arquer un sourcil mi amusé, mi moqueur en le voyant essayant de montrer un swing. Elle est loin de s’imaginer le rang qu’à le bonhomme … et elle s’en fout un peu d’ailleurs. « Ah je vois … le genre de conseils qui aurait été appréciable de recevoir lors de sa première fois … », dit-elle en terminant sa phrase sur un ton presque ferme, le regard qui coule sur le côté pour fixer le membre du personnel qui ne lui avait pas parlé de ce « practice » où elle aurait pu s’épargner la recherche de ses foutues balles. Tournant de nouveau la tête vers son interlocuteur, elle essaie de reprendre un peu de sa superbe tout en passant une main dans ses cheveux, qu’elle avait pour une fois attachés. Elle avait, en effet, compris qu’ici, il y avait mal de codes à respecter … « On est d’accord pour partir du principe que c’est un service … gratuit ? », elle se permet de demander, se moquant royalement de passer pour une moins que rien. Molly n’a pas honte de passer pour un ovni. Elle l’est. Et ce serait une perte d’énergie que de s’évertuer à le cacher au monde entier. Mais, elle ne lui laisse pas le temps de répondre et lui donne un coup de coude tout en avalant un éclat de rire moqueur. Oui, elle avait tenté la carte de l’humour en se moquant ouvertement de son statut … elle avait osé espérer lui décocher un sourire. « Je plaisantais. » Elle acquiesce plusieurs fois d’un signe de tête. « Montre-moi ces fameuses postures de professionnel, Carmine » Tutoiement. Utilisation du prénom. Elle affiche un sourire de nouveau en ajoutant : « Je plaisantais. Désolée, va falloir que je me fasse au côté un peu … guindé … » Une petite moue candide, elle hausse les épaules.

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« Je contiens mon hilarité. » Et, une bonne centaine de répliques se bousculent dans son esprit … elle hésite même à toutes les balancer, dans un souffle, en mode crescendo, histoire de rire … sauf qu’elle serait seule à rire et que c’est son premier jour ici. Alors, elle se résigne et opte pour la carte de la raison. Oui, elle se retient … mais je vous dire que ça aurait été drôle. Et elle baisse légèrement son regard comme pour s’excuser un peu plus sérieusement de son manque de tact. Car, c’est bien un manque de tact dont il est question. Il va falloir qu’elle s’habitue à marcher sur des œufs, à faire des révérences – car oui, elle les imagine se faire des révérences en guise de salutation – et ce foutu vouvoiement … non, ça, oubliez ! « Je ferais de mon mieux pour me faire à celui un peu … décontracté. » Elle a envie de rire mais se retient et contient son éclat de rire derrière un sourire sincère. « Si vous voulez bien me suivre. » L’invitation lui fait froid dans le dos. Elle avait déjà lu des romans où le sociopathe, le méchant dans le livre, sort des phrases comme celle-ci. Certaine que c’était le genre de phrase que disait Dracula. Sur et certaine. Mais, docile, elle fait bonne figure et lui emboîte le pas, s’arrêtant une seconde net quand il lui tient la porte. Elle hésite un instant comme attendant une mauvaise blague mais non, il lui tient vraiment la porte. Elle roule des yeux une fois passée la porte pour ne pas qu’il voit son agacement. Elle, ça la met mal à l’aise. Et si Carmine sait faire preuve d’ouverture d’esprit … pour Molly, c’est un peu plus compliqué.

« Un concours ? » Elle tourne la tête vers lui. « Quel genre de concours ? » « Je ne vais pas te surprendre si je te dis que ce n’est pas un concours de bouffeurs de hot dogs, » Oh Molly ! et pour ne pas lui laisser le temps de digérer ce manque cruel de bienséance, elle n’est pas idiote, elle se rend compte qu’il n'est pas le public adéquat, « un concours de mots fléchés. Je sais, on dirait pas … derrière cet air pimpant, frais, déroutant et ô combien cool », oui, elle se désigne avec un sourire ironique et amusé, « se cache une inconditionnelle des grilles à noircir. » Elle hausse les épaules. « J’ai juste eu de la chance, une fois dans ma vie. Est-ce que j’aurais préféré un voyage ou une croisière ? Possible mais eh ! je vais pas me plaindre. » Elle plisse doucement les yeux. « Est-ce que ça te dérange si je te tutoie ? » Un minuscule geste dans sa direction, « parce que je dois avouer que le vouvoiement, ça me donne un peu la nausée … et me met super mal à l'aise » Sourire angélique, tête penchée sur le côté, elle a même la fossette candide qui apparait sur sa joue. Évidemment, elle lui pose la question pour de manière ostentatoire lui faire comprendre qu’il a intérêt à arrêter le vouvoiement s’il ne veut pas la voir se transformer en monstre. La patience de Molly a des limites et elles sont facilement franchissables.

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« De mots fléchés, dis-tu ? » Le sourire de Molly s’étire de telle sorte qu’une fossette apparaît sur sa joue. Un sourire sincère. Elle aurait presque un air radieux en entendant le tutoiement qui a quelque chose de rassurant. Pour elle, le vouvoiement renvoie à des situations qu’elle ne maîtrise pas, dans lesquelles elle ne se sent pas à son aise et qu’elle préfèrerait fuir. Elle acquiesce de plusieurs signes de tête sans perdre son sourire, et on peut lire et interpréter une lueur de fierté au fond de ses prunelles. « Figures-toi que je faisais partie du club de mots fléchés, au secondaire. » Elle est certes fière mais elle se demande si elle se serait entendue avec un quelconque membre de club de mots fléchés au secondaire ou si elle aurait été un bourreau pour les membres de ce dit-club. Regardons-nous dans les yeux, nous savons exactement qu’elle n’aurait pas été la meilleure amie de ce mônsieur. « Oh ! », lâche-t-elle surprise. « Je ne savais même pas que ça pouvait exister … on n’avait pas ce genre de club au secondaire », dit-elle en s’amusant de ce qu’elle avait pu vivre dans son passé. « Je trouve que ça a quelque chose de relaxant … » Elle ajoute cela sans vraiment se rendre compte qu’elle est en train de se détendre et de baisser les armes. A vrai dire, elle y trouvait toujours la paix au sein de ces grilles. Elle aimait bien les énigmes, elle aimait également voir la grille se noircir de différents mots … un sentiment de satisfaction, d’accomplissement. C’était son « me time ».

« Que dirais-tu d’apprendre à taper la balle ? » Elle tourne la tête vers lui en découvrant le practice. Soudain, elle comprend combien cet endroit va lui être utile … faire du sur-place, une bonne vingtaine de répétition. Ça ressemble au commencement. « Ça marche. Tu m’as l’air suffisamment patient pour me surmonter en tant qu’élève », réplique-t-elle avec enthousiasme et elle se met à marcher à reculons pour être devant lui, « patient et extrêmement poli … donc je pense que ça joue en ma faveur. Même si je suis la plus nulle du monde, une vraie catastrophe ambulante, tu vas savoir me parler avec des pincettes. » Son nez se retrousse alors qu’elle sourit avec malice, une moue taquine. Elle fait de nouveau demi-tour pour se remettre dans la bonne direction et se diriger vers le practice. Ils prennent place et elle se tourne de nouveau vers lui, les mains posées sur les hanches. « Et donc du coup, le golf, c’est ta passion, c’est ça ? C’est ton truc ? », qu’elle demande curieuse.

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Il lui tend un de ses clubs. « Voici un fer de 7. Intermédiaire, idéal pour apprendre. » Elle saisit le « truc » en jetant un coup d’œil critique sur l’objet qu’elle a désormais entre les mains. Un sourire amusé se dessine sur ses lèvres car elle prend conscience – ou elle se rend davantage compte – combien elle ne s’y connaît pas. Elle ne sait absolument pas comment elle allait pouvoir retenir de tels mots, de tels noms … aucune idée. « Hm … ok », souffle-t-elle alors peu convaincue par les présentations, son regard s’arrêtant sur le chiffre présent sur l’objet. Elle acquiesce. Au moins, les présentations sont désormais faites. Molly cale le club de gold sur son épaule ; elle trouve que ça a de la classe même si cela a de classe que dans son univers à elle. Polie, Molly essaie de se concentrer … même si elle n’a pas conscience de l’identité de son professeur de la journée, elle a décidé de ne pas lui faire perdre son temps. Question de karma. « Chaque club est prévu pour envoyer la balle à une certaine distance. Tu vois l’extrémité ? » Il a attisé son attention et elle saisit alors l’objet pour l’observer avec plus de précision. « Plus ou moins ouverte, pour plus ou moins de précision. » Les lèvres de la brune s’ouvrent et elle laisse échapper « ahhhh, j’avais même pas vu qu’il y avait des différences ». Un aveu candide qui ne la gêne pas ; elle n’est pas du genre à être gênée. Un rire amusé avant de se reconcentrer sur le professeur. Tenant toujours le fer entre les mains, elle croise néanmoins les bras et place une main sur ses lèvres tout en observant le bonhomme prendre position.

« Il faut se placer de profil à l’endroit que tu cibles. » Elle acquiesce, décroise les bras pour finalement prendre place. Ni une, ni deux, elle l’imite. Les pieds bien ancrés. Les bras tendus, les jambes légèrement écartées … elle se dandine presque … et alors qu’elle s’apprête à lui montrer son petit jeu de hanche, il la stoppe net, et Molly se fige immédiatement. « Toujours… regarder derrière soi avant d’amorcer. » Elle enfonce la tête entre ses épaules, les lèvres pincées, désolée. « Oups … ce serait con de se faire virer dès mon premier jour … pour homicide involontaire … », un éclat de rire gêné. Elle prononce d’ailleurs même un « désolée » sans laisser le moindre son s’échapper de ses lèvres. Puis, elle se reconcentre sur le mouvement. De nouveau, Molly se dandine doucement … « Ok … donc là … c’est bon … ? », qu’elle dit tout en tournant la tête vers lui juste pour s’assurer que tout va pour le mieux. « Je suis vraiment pas la meilleure des élèves … je te jure … », qu’elle ajoute … toujours sa manière de préparer pour le pire … car elle est toujours faite pour le pire. Le pire, c’est son milieu de prédilection.

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« Écarte un peu plus les jambes. » Elle s’exécute mais se retient surtout de balancer une réplique idiote qui lui brûle la langue. Les règles de la bienséance l’en empêchent. Elle oublie sa remarque débile et se concentre de nouveau sur sa position et fait même du sur-place comme si elle était en train de chercher la bonne position. Son regard se pose sur la pointe de ses pieds… Être jugée, ce n’est pas son truc. Tenter des trucs nouveaux, ce n’est pas non plus son truc. Elle a le cœur qui tambourine dans sa poitrine. « Mais si. Essaye d’abord au ralenti, cela te donnera une meilleure appréciation de la distance. » Molly acquiesce, docile. Alors, elle s’exécute doucement. Le bout de son club de golf touche doucement la boule … et elle essaie alors de faire le mouvement en slow motion. « Le golf est un sport de patience. Comme les mots croisés : pas besoin de se précipiter. » Molly écoute mais ne le regarde pas. Non, elle est bien trop concentrée sur ce qu’il vient de lui dire, de lui montrer … elle a peur de tout oublier. « Ok ok … je me concentre … on ne se précipite pas. C’est compris. » Elle acquiesce de nouveau à ses propres paroles. Les doigts se soulèvent pour mieux se refermer autour du manche du club de golf, le regard toujours rivé sur la balle. Les pieds sont bien positionnés. Un soupir. Son regard alterne entre la pointe de son club et droit devant elle. Elle aurait dû se mettre à la boxe, ça aurait été beaucoup plus simple. Que vous me croyez ou non mais elle tente le coup, Molly. Les doigts se resserrent autour du manche, les pieds s’ancrent dans le sol et elle prend son élan pour finalement … manque la balle de pas très loin … avouons. Aussitôt, elle écarquille les yeux et se tourne vers C : « non non non, ça ne compte pas … c’était juste un petit échauffement. » Un sourire idiot aux lèvres, une voix rieuse, la reine de la mauvaise foi et elle ne s’en cache pas, elle s’en amuse.

Alors, elle reprend place et recommence son petit manège pour finalement … cette fois-ci … frapper la balle qui ne suit pas une courbe parfaite et sans doute n’est-elle pas non plus la reine du swing … on ne va pas se mentir. Elle ne fait pas dans la délicatesse, Molly. Elle est plutôt une berserk. La hanche légèrement cassée sur le côté, elle essaie de voir où cette dernière a atterri et finit par se tourner légèrement vers le gentleman qui a décidé de lui donner un petit coup de main : « Ça va pour une débutante, non ? » A ses yeux, pas trop mal. Pour un expert, la liste des corrections à apporter est longue … très longue. Mais, il ne va quand même pas lui briser le cœur alors qu’elle le regarde avec un regard plein d’étoiles et de fierté et un sourire des plus candides. Il ne va quand même faire ça ? si ?

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olor=steelblue] Ça va ? [/color]» Elle le suit du regard pour le voir se planter à ses côtés et faire semblant de chercher la balle. Elle a un éclat de rire … sincère, à la surprise générale et elle accompagne son éclat de rire d’un geste complice ; elle le bouscule doucement comme s’ils étaient amis depuis des milliers d’années et sans savoir que peu de personne se pernettrait de se comporter comme ça avec lui. Mais à ses yeux, il était un type comme les autres … avec un drôle de hobby. « Tu es modeste. » Pas du tout mais peut-être cette fois-ci, elle l’était. « A trois mètres du mille ! » Les sourcils de Biggs se froncent, les lèvres s’ouvrent et elle tourne la tête vers la direction qu’il pointe. Elle n’a aucune idée de ce que cela signifie tout comme elle n’a aucune idée de l’endroit où se trouve la balle qu’elle vient de frapper mais comme une gamine, elle le croit. Sa main libre s’agrippe aussitôt à l’avant bras de son professeur de la journée. Elle a le regard pétillant. « Quoi ? T’es sérieux ? Vraiment ? » Son enthousiasme est … débordant, presque envahissant alors qu’elle se met à sautiller légèrement sur place sans lui lâcher le bras. Encore quelques secondes et elle manquerait de heurter un passant avec le club de golf qu’elle tient dans l’autre main. « Tu en tentes une autre ? » « Oh putain que oui, j’en retente une autre. C’est même sûr que j’en tente une autre, t’es fou ou quoi ? --- tu viens peut-être de rencontrer une future pro du green Carmine », qu’elle lui lance d’une voix rieuse tout en reprenant place. Il avait dit qu’elle était modeste ; c’était de sa faute.

Et elle piétine sur place tout en se positionnant, elle a le même comportement que celui d’un chiot qui essaie de trouver sa place dans son panier. Elle fait du sur-place. Elle se focalise sur la balle qui est de nouveau placé sur le tee et elle lève la tête vers Carmine. « Promis, je mentionnerai ton nom quand je serais le numéro un … », ajoute-t-elle en lui offrant le plus candide des sourires. Et elle finit par se reconcentrer, sa langue passant sur sa lèvre – preuve de la plus haute concentration. Elle prenait la chose au sérieux.

rp terminé