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 born to run (ginauden #75)

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Auden Williams
Auden Williams
le complexe de Dieu
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born to run (ginauden #75) MTtf4TM Présent
ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
SURNOM : Il répond à tout, surtout aux insultes.
STATUT : Dire à Ginny qu'il veut divorcer: check. Dire à James qu'il l'aime (à un moment pas opportun du tout): check.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Le passage chez James a été aussi bref que chaotique, finalement. Il reste à l'hôtel en attendant de trouver autre chose.
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POSTS : 23448 POINTS : 1090

TW IN RP : violence physique et verbale
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
CODE COULEUR : darkgreen
RPs EN COURS : (04)gabrielledamon #15james #21ginny #115


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willton #18 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

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ginauden #114 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.

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modeo #5 › young, dumb. now all the words are my own, but i don't want you to judge. i thought inspiration was all about fun, life's been eating me up it's poisoned my cup and if i leave the house, i'll get hit by a truck.

RPs EN ATTENTE : born to run (ginauden #75) Tumblr_nsbti9nOT01t0u8w9o4_250
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens

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AVATAR : Richard Madden
CRÉDITS : perkamentus (avatar) › genuineviolence (gif) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › louisbxne (gif ugo) › loonywaltz (ub)
DC : Swann, Lily, Rhett & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
Femme (elle)
INSCRIT LE : 29/05/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t24284-auden-canicule-en-ete-mamie-va-y-passer
https://www.30yearsstillyoung.com/t37070-
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Message(#) Sujet: born to run (ginauden #75) born to run (ginauden #75) EmptyMar 4 Aoû 2020 - 22:52



(s. hill logement) Ce sont mes toiles que je détruis lors de l’exposition. Les miennes et seulement les miennes. Leur création m’appartient et tout le travail autour avec, elles découlent de mon imagination et de mon talent et je devrais avoir le droit de vie et de mort sur elles. Je devrais pouvoir en faire ce que je désire, je devrais pouvoir les transpercer de mon poing si tel est mon souhait, si j’ai vraiment envie de détruire et de me faire mal. Mes phalanges s’écrasent contre le cadre de bois, j’en entends certaines craquer plus curieusement que d’usuelle. On me somme d’arrêter une fois, deux fois, trois fois j’appelle la sécurité Monsieur Williams. Cela ne changera rien au fait qu’elle aurait déjà dû être là depuis plusieurs heures. Elle aurait dû me rejoindre, on aurait dû partir ensemble. On aurait dû se moquer des invités et des toiles des autres tout comme on aurait dû recommencer à tout faire comme avant à la seule différence de nos promesses récentes. On aurait dû avoir le droit de s’aimer. On aurait dû pouvoir se montrer. Elle me l’a promis et moi j’y ai cru, stupide gars amoureux qui buvait ses paroles tant qu’elles allaient enfin en son sens. Elle a dit qu’elle allait ruiner sa vie simplement pour être avec moi et je l’ai cru. Elle a dit qu’elle allait quitter son parfait médecin pour être celui dont l’interviewer est choisi à la courte paille tellement il est exécrable, imbus, misogyne et j’en passe. J’ai ressenti le besoin de m’exprimer par mes poings à défaut de ne plus vouloir dessiner - de ne toute façon pas le pouvoir, la faute à mon poignet vrillé dans le mauvais sens et dont je ne fais pas s’améliorer l’état.

La sécurité est venue. Je ne suis pas parti. Du mur blanc, mes phalanges ensanglantées ont imprimé la mâchoire des inconnus. Et eux la mienne. Juste retour des choses, sûrement. Je n’ai rien senti si ce n’est un peu de chaleur diffuse, encore et toujours bien trop aveuglé par la rage que je voue au reste du monde et à moi même pour pouvoir m’attarder sur quelques individus. Après ça, ce fut la porte, sans grande surprise. J’imagine que lors de la prochaine étape ils m’avoueront avoir blacklisté mon nom de leur galerie. Tant mieux pour eux, en voilà enfin une bonne décision. Gardez moi loin.

Finalement, le travers de l’alcool a rapidement été retrouvé. C’est fou ce qu’on peut se procurer avec une poignée de dollars seulement, c’est encore plus fou d’en ressentir chaque effet aussi intensément après avoir passé tant d’années sans n’ingérer une seule goutte. Je n’ai pas cherché à prendre quelque chose de bon ou quelque chose que j’aime, j’avais simplement besoin de boire pour penser à autre chose et ne pas laisser à mon corps prendre conscience qu’il devrait avoir mal, très mal. Mon côtes me brûlent encore et je sais déjà qu’en soulevant le tee-shirt je ne verrai que des teintes de Bleu de Berlin, ironiquement. J’ai du mal à tenir la bouteille entre des doigts qui ne m’obéissent pas, j’ai du mal à réellement voir où mes pas me conduisent quand déjà un œil voit trouble, la faute au coup qui lui a été porté un peu trop près, un peu trop fort. Le visage gonflé que je me traîne est digne d’un chérubin et encore une fois je compte sur les gorgées que j’enchaine pour ne pas y penser. Ce n’est pas le plus important. Ce n’est plus le plus important, pas après que je me sois retrouvé seul à rêver d’un avenir qui ne sera jamais le mien et encore moins le nôtre, après avoir pensé à des noms de bébé et des quartiers où habiter ensemble.

De tous les quartiers, d’ailleurs, ce n’est pas dans le mien que mes pas me conduisent et je ne m’en rends compte que maintenant, eux qui se sont le plus naturellement et le plus stupidement du monde dirigés vers chez elle. On raconte souvent qu’en situation critique le corps ne cherche qu’à se protéger et je ne veux (peux) pas croire que ce soit encore le cas aujourd’hui, pas alors que tout ce qu’il a su faire c’est m’envoyer directement dans la gueule du loup et la cause de tous mes mots, celle que je déteste presque autant que je l’aime.











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Dernière édition par Auden Williams le Ven 24 Nov 2023 - 21:30, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: born to run (ginauden #75) born to run (ginauden #75) EmptyMar 4 Aoû 2020 - 23:21


À peine mon pied est mis hors de la maison d’Isaac que le souffle me manque, que mes mains en tremblent. Jamais je n’aurais osé lui imposer ça en plus du reste, jamais je n’aurais toléré craquer devant lui de peur qu’il se sente investi de la cruelle mission de vouloir me rassurer. Mes larmes sont restées bien scellées, mes lèvres aussi. Ce n’est que lorsque je sens la brise australienne sur mes joues, postée pour une fraction de seconde sur son palier que je quitte aussi vite que je réalise que c’est véritablement fini. Je le savais depuis un moment déjà, depuis bien avant Berlin et depuis bien avant le bébé, je le savais et pourtant je suis restée et pourtant j’ai tenté. J’aurais voulu que ce soit lui, j’aurais voulu l’aimer autant qu’il m’aime, j’aurais voulu qu’il arrive à chasser mes démons autant que je m’appliquais à chasser les siens. J’aurais voulu être amoureuse de lui plutôt que de l’être de la possibilité d’une vie sans heurts, d’un parcours sans tempêtes. Rester n’aurait été qu’égoïste, lui mentir n’aurait été qu’un affront de plus. Je n’arrivais même plus à le regarder dans les yeux.

Et j’aurais dû partir de suite de chez lui, d’anciennement chez nous, pour rejoindre Auden. J’aurais dû sauter dans le premier taxi, le plan était parfaitement simple, plan éternellement bafoué quand c’est pourtant à lui que je téléphone, une fois mes pas perdus entre les dédales du quartier. La ligne sonne sans jamais trouver de réponse, un appel se transforme en trois, puis en quatre autres. Il y a le goût amer de Londres qui remonte, celui où sa boîte vocale s’était retrouvée noyée de mes silences quand il n’avait pas répondu - aujourd’hui le schéma se répète et mon coeur lutte pour se dire que c’est normal, qu’il doit être occupé, qu’il rappellera quand il verra mon numéro, qu’il rappellera tout court. J’ai juste besoin d’air, j’ai juste besoin de souffler. J’ai juste besoin de chasser le regard que m’a lancé Isaac, le regard, celui qui a marqué jusqu’à ma mémoire, les dommages collatéraux d’un coeur brisé que je n’aurai jamais le droit de recoller. Je veux pas rejoindre Auden en étant encore secouée par tout ça, je ne veux pas que la première chose qu’il verra quand je passerai l’entrée de la galerie où il expose ce soir soit des yeux brouillés, rougis. On se donne enfin une chance et on veut faire les choses bien, on s’autorise enfin et jamais je ne serai celle qui bousillera les débuts quand ils ont mis presque quinze ans à justement débuter.

Mais il n’est pas à la galerie.
Les vestiges de sa présence oui, des marques au mur et des toiles bousillées, un gardien de sécurité qui grogne lorsque je lui demande si au moins il sait de quel côté Auden est allé.
Et il n’est pas chez lui, pas de signe de sang dans l’évier, pas de traces de coups au mur parce qu’il s’est sûrement pas calmé entre la galerie et l’appartement, appartement où il n’est visiblement même pas.
C’est un tour de force comme une dernière supplication qui me ramène à la maison à Logan city en connaissance de cause, en espérant que même encore après tout ce temps, blessé, il sait qu’il peut venir chez moi. Il sait que je serai toujours là, il sait que jamais je ne le laisserai tomber dans l’état aussi pire que j’imagine déjà, il sait que - oh, Auden.

Il est affalé au sol quand je sprint les derniers mètres nous séparant, me penchant à sa hauteur la seconde d’après. Son visage est presque dans un pire état que ses mains, il halète et il est dramatiquement parfumé au whisky et à la cigarette et au fer, surtout, le fer mouillé. Aucun commentaire ne sort de mes lèvres quand ma seule priorité reste de passer le plus délicatement du monde son bras autour de mes épaules, de l’aider d’abord et avant tout à se relever. On rentre, on soigne, on laisse la pression retomber, je paniquerai après.
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Message(#) Sujet: Re: born to run (ginauden #75) born to run (ginauden #75) EmptyMer 5 Aoû 2020 - 20:47



Ses mains sont douces. Elles sont plus douces que le sol sur lequel était posé ma tête, en tout cas. Je les sens qui passent dans ma nuque et sur mon visage. Elles l’effleurent à peine, sans doute de peur de casser cette plastique d’Apollon - y’a de quoi. Je voudrais sourire mais je me souviens de la raison qui m’a conduite ici et je me souviens aussi de toutes les différentes douleurs qui tiraillent mon corps. Je n’avais pas été aussi amoché depuis de nombreuses années et si je me suis senti mieux sur le coup, je me rends compte finalement que cela n’a rien arrangé et bien au contraire. Je ne la vois que d’un œil mais elle est belle. Même à la lumière jaune de sa porte d’entrée, elle est belle. Isaac est chanceux.

Elle me relève difficilement alors que le sol me convenait pourtant à merveille, lui qui me tenait au frais au beau milieu de l’été australe. Tout allait mieux, à Berlin. Tout était mieux, loin d’ici. Elle me racontait des histoires et j’en faisais la réalité, ça me convenait parfaitement. La réalité ne m’a jamais réellement importée, tant que je pouvais passer un jour de plus et un autre encore à ses côtés, à critiquer ses idées et ses coups de pinceau, à lui reprocher de toujours voir le bon côté des choses alors que ce sont justement toutes les raisons pour lesquelles je l’aime.

Son épaule me rendre dans les côtes et me fait mal, tout a un bruit qui ne signifie rien de bon mais cette fois ci je ne me plains pas. Le chemin qu’elle me montre devient aussi le mien, soit, elle croit sûrement bien faire. Isaac va arriver plus tard ce soir ou demain peut être, entre temps elle m’aura montré le chemin vers la sortie et on agira comme s’il n’y avait rien de plus normal. On jouait à ce jeu avec le Beauregard avant, il n’y a rien de nouveau. Aucun rapprochement, elle est en couple. Aucun rapprochement, elle est heureuse avec un autre. « Il est où Noah ? » Je veux pas qu’il ait à me voir dans cet état et cette idée me fait me débattre à peine sans que je n’ai même la force de dégager mon bras de ses épaules, vulgaire pantin trop alcoolisé que je représente à merveille.











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Message(#) Sujet: Re: born to run (ginauden #75) born to run (ginauden #75) EmptyMer 5 Aoû 2020 - 21:20


Il tremble, je jure qu’il tremble. Alors que j’avais tout fait de mon mieux pour ne pas trembler à mon tour, voilà que tous mes membres n’en font qu’à leur tête pour une horrible fraction de seconde. Il me fait peur ainsi Auden, il me fait peur pour lui bien plus qu’il ne me fait peur pour moi. Je n’ai jamais eu peur de lui et même s’il se targue de scander à quel point il peut être effrayant, ce ne sont que des idioties quand jamais je n’ai eu la moindre once d’effroi à son égard. Il a toujours tout fait pour moi et je tente de lui rendre au centuple à chaque jour qui passe, même au-delà des sentiments que j’ai pu avoir pour lui depuis le premier jour. Je l’aime bien au-delà de vouloir être avec lui, je l’aime en tant que personne. Aussi désarticulé et aussi cassé et aussi froid peut-il être parfois. Je l’aime pour ce qu’il est, et cruellement en ce moment, il se liquéfie sous mes doigts.

« Il est où Noah ? »
« Avec Swann et Matt. »

Je sais ce qu’il tente de faire, il essaie de diffuser, il essaie de discuter. Il essaie à peine de se débattre aussi, quand une force que je ne me connais pas le garde un peu plus près, toujours plus près de moi. Des baisers volés papillonnent sur sa peau tuméfiée, s’égarent contre sa tempe, contre sa nuque. Il est poisseux et bouillant, il goûte la sueur et la rage, la peinture à l’huile et le bitume.

Et ils sont nombreux, les moments où il s’est mis dans un horrible état frôlant pourtant de bien loin celui-là. Ils se comptent en multitudes de cicatrices, cicatrices que je connais par coeur pour l’avoir forcé des dizaines de fois à les soigner bien avant quoique ce soit d’autre. Il refuse l’hôpital depuis toujours, il grogne lorsque je m’attelle à lui faire des points mais il finit toujours par me laisser faire, mordant mes doigts au passage. Doigts qu’il ne mordra assurément pas aujourd’hui, quand il me faut tous les efforts du monde pour le rentrer à l’intérieur, et encore plus pour le hisser sur les rebords de la baignoire le temps d’évaluer l’étendue des commotions. Elles sont catastrophiques.

Lui demander ce qui s’est passé serait obsolète. Lui demander comment il va serait stupide et illogique. C’est un « Je vais allumer la lumière, attention les yeux. » ignare et enfantin qui frôle mes lèvres, quand l’interrupteur s’ouvre et que la vue de ses blessures me fait ravaler durement. « Oh, Auden... » dans un souffle que je ne retiens pas, ma silhouette s’agenouillant à la seconde au pied de la sienne pour ramener son visage vers moi, pour plonger mes yeux dans les siens. Mes gestes sont si lents qu’il aura le temps de les éviter comme de les accueillir. Finalement, lui dire que je l’aime serait la seule chose qui à mes yeux ferait du sens dans une scène que je peine encore à m’expliquer. Mes lèvres le font d’abord pour moi, trouvant les siennes gonflées, ensanglantées, brûlantes de rage et de violence actée.
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Message(#) Sujet: Re: born to run (ginauden #75) born to run (ginauden #75) EmptySam 8 Aoû 2020 - 11:29



A un certain stade, la douleur n'arrive plus au cerveau. Quand on le franchit, on sait qu'on a salement merdé. Même quand on s'appelle Auden Williams. Surtout quand c'est à Ginny McGrath d'en face en ramasser chaque morceau et de tenter de les assembler dans un puzzle dont elle n'a jamais eu le modèle mais qu'elle a deviné au fil des ans. Elle est la seule à pouvoir le faire et que delà de ça elle le fait bien. Je ne sens plus que mon corps qui gratte et qui chauffe un peu, je le sens qui n'obéit pas aussi rapidement que je le voudrais et qui parfois court circuite les ordres. Je m'imagine hochant de la tête, heureux de savoir le gamin bien entouré pour la nuit au moins. Je me rends finalement compte que je n'ai rien hoché du tout et que la seule chose qui est sortie de mon corps est un faible râle de douleur au moment où il a fallu franchir les quelques marches à l'entrée.

Ginny tâte le terrain de ses baisers, je crois. Je n'en suis pas certain, mes sens sont réduits au strict minimum et à défaut de pouvoir profiter du silence je n'entends que le sang passer dans mes tempes, douce mélodie qui n'en a que le nom. Mes doigts de retiennent finalement au rebord de la baignoire comme si ma vie en dépendait et il y a finalement un peu de ça maintenant que je me rends compte que sans elle sur qui m'appuyer, mon équilibre est plus incertain que jamais. « Je vais allumer la lumière, attention les yeux. » J'aurais dû fermer les yeux mais ils étaient bloqués sur son visage, pour une raison ou pour une autre, cela n'est de toute façon l'affaire de personne. Je vérifiais simplement que son visage se porte mieux que le mien, même si c'est finalement toujours le cas. « Oh, Auden... » "Oh Gin - …" Que je tente de répondre par pure habitude, une toux me coupant dans ma démarche et son prénom avec. Elle est douloureuse et fait ressortir chacune de mes blessures récentes et d'autres plus anciennes. Je me replié en deux par réflexe tout en restant pourtant certain que cela n'arrangera rien aj problème. Toute la douceur de Ginny ne règlera rien non plus mais elle au moins n'empirera rien non plus. Mes lèvres répondent à peine aux siennes, se demandant finalement si elles se croisent par pitié sans doute plus que par amour. "Ça va goûter le sang." Je la préviens après coup de l'état de mes lèvres, sorte d'issue de secours que je lui laisse d'accessible si jamais elle en ressent le besoin. Noah est peut être ailleurs mais je ne veux pas être un poids pour elle alors que je lui ai déjà amené tant de problèmes dans sa vie de gamine parfaite. "T'as l'air heureuse." Elle a dit qu'elle ne l'était pas à Berlin mais là tout a l'air d'aller un peu mieux. Elle a repris des couleurs, je crois. C'est sans doute l'air qui ne lui convenait pas. C'est sans doute la décision de rester avec lui qui la conforte aussi. Une main se lève au niveau de son visage pour caresser doucement sa joue et tenter de lui sourire, double dose d'effort que mon corps ne tient pas bien longtemps mais que je juge nécessaire. "Il a intérêt de l'être aussi." A sa place, je le serais.











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Message(#) Sujet: Re: born to run (ginauden #75) born to run (ginauden #75) EmptySam 8 Aoû 2020 - 13:37


Pas à une seule reprise je détourne les yeux une fois la lumière ouverte. Pas même lorsqu’il en finit par s’étouffer en tentant de prononcer mon nom, pas même lorsqu’il se replie sur lui et que le monde me donne l’impression d’arrêter de tourner tant son état a tout pour m’alarmer.

Il y a des dizaines de mots que je voudrais lui dire, il y a des tas de questions qui s’y additionnent ; mais il a bu. Il a bu et il a mal et il n’est pas lui-même et rien de ce que je pourrai avancer ce soir ne fera ironiquement avancer quoi que ce soit. Mes lèvres sur les siennes me semblent un bon compromis. Un peu de douceur dans ce monde de brutes et surtout une pause à travers les soubresauts qu’on se partage. Lui, suite à ses coups et attaques, moi suite à tous les éléments qui s’accumulent de parts et d’autres de cette journée qui ne semble jamais vouée à se terminer. On aurait dû être emmitouflés dans le jardin, à cette heure-ci. À se disputer les noms inventés des insectes imaginaires qu’il est persuadé avoir vus apparaître en quantité industrielle à travers les coussins et couvertures que j’aurais éparpillées sur la terrasse. On aurait dû. " Ca va goûter le sang. " « Je m’en doutais. » un maigre sourire prend place de mes lèvres aux siennes. Il n’a probablement pas la force de relancer quoi ce que ce soit, mes baisers dérivant désormais à son front. Là aussi, ça goûte le sang. Trop.

Lorsque mes yeux s’affairent à faire la liste mentale, exhaustive et aussi crève-coeur que possible de ses blessures, les siens se vrillent sur mon profil. Le contact de sa main sur ma joue me rappelle qu’il est encore éveillé, heureusement. Il chasse ainsi le rictus de stress logé sur mon visage, remplacé d’office par une mine concentrée que je m’impose de peur de craquer si je ne le fais pas. "T'as l'air heureuse." qu’il souffle, la voix rauque. Mes iris ont tôt fait de se plonger dans les siens, d’y voir le même reflet éperdu qu’il me renvoie depuis le premier jour, que je n’ai appris à relire que depuis peu. J’ignore s’il sait à quel point j’aimerais qu’il soit en mesure de remarquer que s’il me regarde ainsi, je le regarde de la même manière. Amoureuse transie qu’il soit cassé ou non. « T’as connu de meilleurs jours. » mes doigts retrouvent les siens doucement, le plus délicatement du monde, s'immiscent entre eux sans que jamais je ne lâche sa paume. "Il a intérêt de l'être aussi." s’ils avaient su ne pas se froncer depuis de longues minutes, c’est peine perdue et mes sourcils cessent de suite de lutter. « Il est bien loin de l’être. » j’oserai  jamais penser qu’Auden s’est mis dans cet état parce qu’il a douté, de moi, de la suite, des promesses faites, promesses que je tiendrai tout aussi fort que mes doigts tiennent encore les siens.

« C’est fini, c’est terminé avec lui. » alors je clarifie, doutant qu’il entende, doutant que ce soit de la moindre importance finalement. Ce qui est important c’est ici, c’est maintenant n’est-ce pas? Et ici, et maintenant, ma main libre se charge de repasser sur ses vêtements en lambeaux, d’en dégager les bribes au fur et à mesure que la recherche se fait de plus en plus pénible au-delà ma vue brouillée. « J’arrive pas à voir d’où vient la blessure. » elle vient de l’intérieur, toujours. Il n’a pas confiance en moi.
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Auden Williams
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ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
SURNOM : Il répond à tout, surtout aux insultes.
STATUT : Dire à Ginny qu'il veut divorcer: check. Dire à James qu'il l'aime (à un moment pas opportun du tout): check.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Le passage chez James a été aussi bref que chaotique, finalement. Il reste à l'hôtel en attendant de trouver autre chose.
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ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

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Message(#) Sujet: Re: born to run (ginauden #75) born to run (ginauden #75) EmptySam 8 Aoû 2020 - 22:44



Je lui envoie une balle et elle m’en renvoie une à son tour. C’est ce qu’on fait depuis toujours et jamais je ne voudrais que ça change, même dans des instants comme celui-ci alors que chaque geste et chaque effort, justement, n’a jamais été aussi douloureux. « T’as connu de meilleurs jours. » Le sourire que je voudrais articuler à la suite de ses mots ne devient plus qu’un battement de paupières et une faible expiration allant avec. Jamais je n’aurais osé me montrer ainsi face à qui que ce soit d’autre, pas même (surtout pas) ma propre famille et même si les circonstances de nos retrouvailles ne sont pas celles que j’avais imaginé, n’en reste pas moins que je resterai toujours heureux de la retrouver. La main que je laisse vagabonder doucement sur son visage tente seulement d’en chasser la peine et les soucis qui n’ont pas lieu d’être quand je le jure, vraiment, tout ne va pas si mal qu’il n’y parait.

La pression de ses doigts contre les miens, aussi douce soit elle, brûle chaque centimètre sur son passage. Pourtant je ne dis rien et grimace encore moins, lui faisant au contraire de la place et gardant mes yeux ancrés dans les siens. Ce sont des doigts un peu moins tremblants, je crois, qui viennent caresser le dos de sa main vierge de toute cicatrice, parfait opposé de la mienne. « Il est bien loin de l’être. » Ses sourcils se froncent et les miens n’osent pas, incertains de vouloir réellement déchiffrer ce qu’elle est en train de me dire. J’ai gardé de l’espoir toute ma vie et aujourd’hui je le perds alors que je ne devrais pas, puisqu’il n’y en a plus besoin. Nos promesses de gamin vont enfin devenir réalité, une à une, petit à petit. « C’est fini, c’est terminé avec lui. » Ce serait égoïste de dire que j’en suis heureux. C’est le cas, pourtant. Je doute toujours de savoir si je serai capable de lui offrir le quart de ce qu’il faisait tout comme je doute encore d’à peu près tout dès lors qu’il s’agit de mes capacités à la rendre heureuse. Au moins je sais maintenant que je n’ai jamais aimé qui que ce soit et que je n’aurais jamais fait tout ça pour personne et, au milieu du chaos, cela me semble être finalement une bonne raison pour essayer d’être heureux à deux. Ce que je sais aussi, c’est qu’elle me rendra toujours heureux. Je l’étais déjà quand je n’avais rien, ça m’était seulement trop douloureux de l’avouer.

Ses doigts s’activent à retirer les habits qui sont superflus et tachés de sang si ce n’est d’autre chose. J’ai resserré la pression autour de sa main sans un mot et c’est avec la même attention que je ne cesse de la regarder et la surveiller avec attention, craignant bien plus qu’elle se fasse du mal plutôt qu’elle ne m’en fasse. « J’arrive pas à voir d’où vient la blessure. » Ça brûle à peine, ça pique simplement dans ma tête sûrement. Si les os craquent c’est parce qu’ils étaient mal placés et si la peau vire entre bleu et vert c’est simplement parce que ça doit bien arriver à un moment ou à un autre. Si les gestes sont lents et douloureux, elle n’a rien à voir là dedans. J’ai fait ça seul et j’en assume les conséquences seul aussi. La main déjà brisée refuse désormais de répondre et je n’insiste pas, décrochant plutôt mes doigts des siens pour faire remonter la main le long de son cou et l’arrêter sous son menton de sorte à ce qu’elle relève les yeux vers moi et cesse de chercher ce qui n’existe pas. « Ce n’est pas de ta faute. Tu n’y es pour rien. » Ses yeux à elle aussi sont fatigués. J’aurais dû le voir. J’aurais dû savoir que je devais lui épargner tout ça, que ce soit la vue ou des plaies ou ce besoin qu’elle a de toutes vouloir les soigner et ce peu importe leur nature.

Avec tous les efforts du monde, c’est désormais moi qui gomme la distance entre nous et pose mes lèvres sur les siennes, même si elles goûtent le sang, même si cela ne ressemble en rien aux retrouvailles que j’aurais pu imaginer. « Je suis heureux, moi. » Il ne l’est pas (plus) et elle ne semble finalement pas l’être. Je le serai donc pour deux, même dans cet état. Cela ne me demande aucun effort, ça. Tout aurait été bien plus simple si je n’avais pas été stupide au point de douter d’elle pour la première fois de ma vie. « Ça va guérir tout seul. J’ai juste besoin de temps. » Pour les blessures seulement. Pour le reste on a déjà assez attendu. Soulignant les paroles, je grimace alors que je me penche en arrière et vient ouvrir le robinet de la baignoire pour venir chasser les mauvaise souvenirs et nettoyer les plaies, cette fois ci littéralement.











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Message(#) Sujet: Re: born to run (ginauden #75) born to run (ginauden #75) EmptyDim 9 Aoû 2020 - 21:48


« Ce n’est pas de ta faute. Tu n’y es pour rien. » alors pourquoi est-ce que j'en doute un peu plus à chaque seconde qui passe? C'est ma faute s'il s'est battu et c'est ma faute s'il a détruit ses toiles. C'est ma faute s'il a cru que je ne reviendrais pas. C’est ma faute s'il est resté avec les stigmates du passé de tatouées sur la peau au point où peu importe nos promesses il a douté que je les tienne. J'ai tout gâché un nombre incalculable de fois, aujourd'hui ne fait pas exception à la règle.

« Je suis heureux, moi. » il est en lambeaux. Ses vêtements sont poisseux de son sang et du sang d'un autre (d'autres?), de l'alcool ingéré, de la pluie qui l'a attaqué. Son visage sur lequel s'éparpillent mes doigts tremblant que je tente sans succès de contrôler est marqué d'une infinité de coups qui ne font que confirmer tous ceux qu'il a lui-même a pu donner. Et pourtant quand mes yeux se plongent ultimement dans les siens, ce n'est que la vérité que j'y vois, pure et dure. Il me croit et il est heureux, il me croit et il est là, véritablement là. Tout dans mes gestes veut dire que je suis désolée, tout dans les baisers que je perds sur son front, ses lèvres, sa mâchoire une fois qu'il se dégage lui-même et que je le rattrape au vol ne sont que d'énièmes excuses.  

« Ça va guérir tout seul. J’ai juste besoin de temps. » alors je lui laisse du temps. Je lui laisse le temps d'ouvrir les robinets lui qui n'est jamais venu dans ma salle de bain, je lui laisse le temps de prendre ses marques lui qui d'ailleurs n'est jamais vraiment venu ici. Je lui laisse tout et ne prends rien, plus rien, maintenant que l'eau coule à grande ondée dans une baignoire que je n'ai jamais étrennée. Ils appartiennent(enaient) à un autre monde jadis, ces moments-là, les bains avec. Apparemment elles ne partent pas ces habitudes-là, elles ne partent plus.

D'ailleurs. « Reste, ce soir. » mes mots s'additionnent à mes gestes, tout est lent, tout est supplication, dès lors que je glisse mes paumes sous ses vêtements, les lui retire avec toute la douceur dont je suis capable. Contre ses lèvres que j'ai perdu entre son t-shirt retiré et le mien, souffle une demande de plus, et les années d'avant que j'efface et je biffe, que j'ignore et cède, au profit d'un maintenant qu'on peut enfin toucher du bout des doigts. « Reste. »


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Message(#) Sujet: Re: born to run (ginauden #75) born to run (ginauden #75) EmptyMar 11 Aoû 2020 - 15:37



Le bruit de l’eau qui coule est presque aussi apaisant que les baisers de Ginny, même si tout brûle au moment où elle décolle à peine ses lèvres de mon visage ensanglanté. Je m’en veux de lui rajouter une pression supplémentaire et une tâche de plus ce soir là où elle aurait sûrement préféré aller dans son lit et dormir, pour une fois dans sa vie. Je lui vole de son temps, de son énergie et de sa vie avec et je m’en veux, vraiment, pourtant je n’arrive pas à me raisonner assez pour me décider à quitter sa maison. Au lieu de ça, mes lèvres tentent en décalé de répondre à ses baisers, s’assurant au passage que rien n’est venu altérer son visage de porcelaine.

Ses mots s’élèvent, j’ai besoin de bien plus de temps que la normale pour les assimiler et les comprendre, tentant toujours de me persuader qu’elle n’a pas du tout dit ça et que je suis devenu fou. Reste, ce soir. » Ma respiration se fait plus discrète lorsque ses mains gelées remontent le long de mon torse brûlant, emmenant avec elles mon tee-shirt plein de sang et de sueur. Je sais que sans elle je ne serais pas parvenu à l’enlever, les douleurs multiples sur mon côtes et dans le dos m’empêchant même de lever les bras. Pendant tout ce temps pourtant je ne me plains pas et réduit les rictus de douleur au strict minimum, toujours trop occupé à garder mes yeux ancrés dans les siens et à l’aimer un peu plus là où j’aurais dû ne jamais débuter. « Reste. » Poser mes mains contre sa mâchoire me demandent un effort douloureux mais elle en vaut la peine, elle vaut tout et désormais je réponds un peu mieux à ses baisers, assurant une pression plus assurée contre ses lèvres tout en continuant à craindre qu’elle puisse sentir la mienne, fendue et à peine cicatrisée. Ultimement je perds un baiser plus bas contre son cou, excuse parfaite pour moi pour sentir un peu mieux son parfait une dernière fois et laisser ma tête se loger là, rassurée et apaisée, pendant quelques secondes à peine. “Merci.” Je ne sais pas pourquoi exactement, si ce n’est pour aujourd’hui alors c’est pour toute la vie qu’on vient déjà de partager. C’est pour toutes les fois où elle a continué à se battre, c’est pour tous ces points de suture et cotons utilisés, c’est pour tous ces moments volés ici ou ailleurs, c’est pour la persévérance et le courage dont elle a fait preuve pendant tant d’années. C’est pour être elle et simplement elle, pour exister là où personne d’autre n’aurait jamais pu remplir un seul des milliers de rôles qu’elle a tenu dans ma vie.

Je me relève au bout d’une infinité de secondes plus tard, détachant ma ceinture avec minutie pour pouvoir enlever mon pantalon et me poser dans sa baignoire. Chaque geste est lent, calculé, douloureux. Je dose et je pèse, je réfléchis à tout là où j’ai toujours eu pour habitude de foncer tête baissée. L’eau brûlante n’a jamais été aussi nécessaire et reposer mon dos contre le rebord non plus. Finalement, je demande à Ginny de venir me rejoindre d’un geste de la main pour qu’elle vienne se poser sur moi, certain que si ce n’est qu’elle alors cela n’aggravera aucun maux. “Je t’aime.” Même si tout est toujours trop compliqué, cela ne change rien. Il est trop tard pour que je change de sentiments à son égard, pas alors que mon coeur n’a cessé de l’aimer depuis tant d’années sans jamais se questionner un seul instant à ce propos.











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Message(#) Sujet: Re: born to run (ginauden #75) born to run (ginauden #75) EmptyMer 12 Aoû 2020 - 2:49


On fera comme s'ils n'existaient pas, les rictus de douleur qu'il retient de toutes ses forces à chaque vêtement retiré. On fera comme s'il n'avait pas vraiment mal au point de se taire et comme s'il n'empestait pas le whisky, la sueur, le sang, la peinture et la cigarette. On fera semblant si c'est ce qu'il veut, on a passé une vie à le faire de toute façon, une soirée de plus ou de moins ne fera pas exception à la règle.

J'ai peur qu'il parte, il me remercie d'être restée. Et même s'il est en morceaux je ne l'ai jamais trouvé aussi complet que maintenant. Son seul et unique but réside à s'ancrer à la baignoire, à reprendre un souffle normal, à encaisser chaque marque et chaque blessure qui doivent brûler comme brûle autant l'eau pour laquelle on ne se questionne même plus sur la température à choisir. Lorsqu'il y entre, ma silhouette se presse contre mes cuisses, je me pose au sec de l'autre côté jambes ancrées au sol en jugeant qu'il a peut-être besoin d'air, qu'il a sûrement besoin d'être seul. Qu'il m'invite à suivre fait tellement de sens pourtant, et que je ne m'y oppose pas est totalement évident. Je finis par m'allonger tête contre son torse, encore habillée, oubliant complètement l'univers de l'autre côté de la porte close tant il a éternellement été mon monde de toute façon.

Je t’aime.” ce qui sonne comme un murmure d'une voix rauque, fatiguée, cassée par tant de bagarre sonne également comme la plus douce, comme la plus belle, comme la plus instinctive des déclarations d'amour. À nouveau, mes lèvres n'ont que pour seul et unique désir que de retrouver les siennes quand bien même elles sont blessées, quand bien même ça va goûter le sang je m'en doutais. « Je t'ai toujours aimé. » ça a toujours été lui. Ça n'a toujours été que lui. Ce soir comme hier, comme à Berlin, comme il y a une vie, comme demain.

La nuit fait doucement place à l'aube lorsque je remonte les couvertures à la hauteur de ses épaules. Il n'a jamais dormi ici, il n'a jamais dormi dans mon lit. Lui qui est si grand et lui qui est passé maître dans l'art d'avoir une immense présence dans n'importe quelle pièce et en n'importe quelle circonstance semble minuscule au creux des draps, des coussins, des plaids qui n'en finissent plus. Mes cheveux sont encore trempés, les siens également. Mes pieds sont glacés quand ils cherchent un endroit contre ses jambes où se blottir. Ils tentent de trouver un seul et unique point où ses futures cicatrices bouillantes de violence n'auront pas mal que je m'incruste autant contre sa silhouette et dans sa bulle. Il dort, je crois, j'espère, lorsque mes doigts se relâchent un peu mieux entre les siens, que mes lèvres embrassent ultimement sa nuque. Lorsque je m'endors aussi profondément que lui.
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