Saül est en possession de la quatrième tablette. Saül a retrouvé Abel, qui est maintenant en sécurité - avec lui. L'enfant se tient sage, entre ses bras. Saül l'a enroulé dans le manteau de sa mère. Il n'a pas posé de question, s'est tenu bien tranquille tout le long du trajet. Il n'a pas pleuré quand Ariane ne s'est pas relevée. Saül a pleuré, lui, en silence. Il sait pourtant qu'il doit exister un moyen, c'est écrit sur la bague que portait l'ombre, celle qui scellait sa vie à celle d'Ariane. Il doit exister un moyen, qui se trouve être la cinquième tablette - mais Saül ne sait pas où la trouver.

Ariane est morte.

L'ombre a gagné. Elle a pris toute la force vitale de la française, n'a laissé aucun répit à son corps d'humaine. L'ombre est morte avec elle. Par ce geste, elle a sauvé Saül et Abel. Par ce geste, elle a lancé Saül sur la voie qui mène à la cinquième et dernière tablette. La dernière clef. Mais Saül ne sait pas lire les indications qui se trouvent sur la tablette qu'il a volé à l'ombre, cette même tablette qui servait de vie au monstre qui a tué sa femme. Ariane aurait su. Ariane lui aurait donné une tape derrière le crâne. Le collier a été brisé une minute avant minuit. Était-ce assez ? La pendule était-elle à l'heure ? « On est arrivés. » « Pourquoi tu pleures ? » « Je ne pleure pas, mon grand. »

La nuit est complètement noire, lorsque Saül arrive au domicile de son frère. Il toque si fort qu'il en défoncerait presque la porte, le désespéré. « Bouche toi les oreilles. » Il obéit, Abel, sans discuter. Il doit savoir ce que va dire son père. Il connaît déjà l'information que Saül s'apprête à délivrer. Abel est jeune, mais pas stupide. Lorsque la porte s'ouvre sur Auden, Saül tente de rester digne. « Il faut que tu m'aides. Je ne sais pas lire les hiéroglyphes. Ariane savait. » Mais Ariane est morte. Au dessus de leur tête, l'orage gronde.

Il n’existe pas de visiteur plus impoli que mon frère mais avant même qu’il parle j’arrive à lire l’inquiétude sur son visage en même temps que les larmes séchées au fond de ses pupilles. Mon regard dérive sur son fils, il n’a pas l’occasion de trouver aucune chevelure rousse et lorsque mon regard croise son homologue Williams, il n’avait pas besoin de mots supplémentaires pour comprendre. « Il faut que tu m'aides. Je ne sais pas lire les hiéroglyphes. Ariane savait. » Ma mâchoire se resserre quand il souligne ce que je savais déjà. J’aurais préféré avoir tort, pour une fois, non pas pour qu’il ait droit à son happy ending mais bien pour que son fils (leur fils) puisse au moins tenter de grandir normalement.

Leur fils, d’ailleurs, qui a les mains sur ses oreilles. Une tape sur son épaule vient le déranger dans sa parfaite interprétation de statue de marbre. Je m’abaisse, les genoux au sol et les bras ouverts. “Viens voir tonton.” Il est tard et même si désormais le soleil ne se lève plus, on le sait. Il n’est qu’un enfant qui vit bien trop de choses à la fois, il a besoin de repos et mon frère a besoin d’être seul. Une fois le bambin dans mes bras je presse mes pas en direction de la chambre d’ami pour la faire devenir sienne, le temps qu’il faudra. “On est dans le salon, si tu as besoin.” Si quelque chose de mauvais se passe encore.

“J’ai arrêté. Je ne joue plus à ça Saül. Je m’en moque, de la foutue fin du monde.” Ginny, elle, n’est pas morte. Je ne veux pas jouer à l’aventurier et risquer que cela n’arrive. Je ne veux pas jouer à quoi que ce soit et la risquer, elle. Si elle meurt, alors le monde périra avec. Ce n’est pas cher payé et ce n’est pas négociable non plus. “Tu peux dormir ici si tu veux, mais ne compte pas sur moi pour t’aider.” On a déjà assez donné, preuve en est que je partage un verre avec lui du whisky que je lui sers généreusement.

WIN - "Ça fait longtemps ?" qu'elle est morte.
SO CLOSE - "Il a l'air d'encaisser."
FAIL - "Il a grandi." depuis la dernière fois que t'as daigné venir me parler.

Auden n'a pas besoin d'explications, Auden sait déjà. « Viens voir tonton. » Il sait y faire, Auden. Déjà, Abel a rejoint ses bras. Il n'a pas pleuré, n'a pas réalisé non plus, peut-être. Saül non plus, pas vraiment. A son tour de s'enfoncer dans la maison, lui qui porte une chemise ensanglantée et boueuse. Les yeux agars, il déambule jusqu'au salon, se laisse tomber sur un divan. Elle devrait être à côté de lui. Ils devraient bercer Abel ensemble. Sans elle, il crève de froid.

Quand Auden revient, Saül sait déjà ce qu'il va lui dire. « J’ai arrêté. Je ne joue plus à ça Saül. Je m’en moque, de la foutue fin du monde. » « La foutue fin du monde a tué ma femme. » Il lui faudrait un grand verre de quelque chose de fort, un grand grand verre pour se noyer dedans. C'est toujours mieux que de se noyer dans les marécages en essayant de retrouver une foutue tablette qui n'aura servie qu'à assassiner sa femme. Abel, de ses petites mains, aura bien aidé aussi. Auden lui sert un grand verre, l'aîné n'hésite pas à piquer du nez dedans. « Tu peux dormir ici si tu veux, mais ne compte pas sur moi pour t’aider. » Sans répondre, Saül sort la tablette couverte du sang d'Ariane, qu'il jette sur la table basse. « Traduis moi ça. Fais le et je me tire, je te jure que je me tire. J'en ai besoin. Il y a peut-être un moyen de la ramener à la vie. » Il y croit dur comme fer, Saül, à cette possibilité là. Il a laissé Ariane allongée sur une table. Elle semblait dormir, paisible, lorsqu'il l'a quittée.

« Je te laisserai Abel. Tu l'élèveras bien, je sais que tu en es capable. Si je ne reviens pas, élève-le comme ton fils. Traduis cette tablette s'il te plaît. Fais le pour elle, pour ne pas qu'elle soit morte pour absolument rien. » Parce que c'est le cas, n'est-ce pas ? Elle est morte pour rien. Eux qui rêvaient de trésor se retrouvent dépossédés de la vie qui les habite.

Réussite - La tablette indique précisément l'emplacement du morceau manquant de l'énigme.
Presque - C'est un peu flou, mais il est vaguement fait mention d'un endroit plus sombre que tout, en ville.
Echec - Le charabias est incompréhensible, il faudra un moment pour la déchiffrer.

Mon frère n’a justement rien du frère que je connais. Tout chez lui a changé, la fin du monde l’a vieillie - plus encore que le temps ne le faisait déjà de lui même.Il semble assagi ou peut être que ce sont les espoirs de maman que je porte aujourd’hui. Abel va bien, lui, et c’est finalement tout ce qui compte. La Guerre m’a empêché de le voir grandir et je me contenterai de cette excuse là, même si on sait tous les deux que je ne l’aurai que très rarement vue de toutes façon. Je n’ai pas la chance d’avoir des enfants et il voit ça comme un échec. Je lui réponds par des insultes la plupart du temps, quand bien même je ne peux que me ranger de son côté. C’est le plus gros échec de toute mon existence.

« La foutue fin du monde a tué ma femme. » “On y passera tous.” Il veut vraiment vivre dans un monde sans Ariane ? Parce que pour moi, un monde sans Ginny n’aurait plus rien de viable. Je pensais au moins qu’on partageait ça, malgré toutes choses.

Rageur ou pas, pourtant, mes yeux d’expert ne savent que se poser sur la tablette qu’il transporte telle une relique précieuse. C’est bien ce que c’est, après tout. La tablette est précieuse, peu importe combien de personnes elle entraîne dans la mort avec elle. « Traduis moi ça. Fais le et je me tire, je te jure que je me tire. J'en ai besoin. Il y a peut-être un moyen de la ramener à la vie. » Du pourpre se mêle à l’or sali par le temps. Elle aurait besoin d’être rénovée et d’être choyée, pas vulgairement transportée comme le fait mon frère. Il se moque de tout, il n’en a rien à faire de rien. Sa femme est morte, son fils n’est même plus sous sa garde et il pense encore à la tablette. « Je te laisserai Abel. Tu l'élèveras bien, je sais que tu en es capable. Si je ne reviens pas, élève-le comme ton fils. Traduis cette tablette s'il te plaît. Fais le pour elle, pour ne pas qu'elle soit morte pour absolument rien. » Mes sourcils s’élèvent, se froncent, se fâchent. “Ca ne la ramènera pas, Saül. Abel est encore là, lui.” Je pourrais être son père sans problème, je pourrais modifier sa perception de son enfance et lui faire croire que je l’ai toujours été. Ca pourrait être simple, comme gros mensonge. Ce n’est pourtant pas ce que je veux, ni pour lui, ni pour Saül. S’il mérite réellement cet enfant, il devrait se battre pour lui et non pas le considérer comme un fardeau. “Elle aurait pas voulue que tu le laisses de côté.” Et elle aurait encore plus détesté que je parle pour elle, c’est certain. Alors pour calmer mes remords et étancher ma soif de connaissances, mes mains se hissent autour de la tablette et mes yeux se posent dessus, à jamais bien trop curieux.

WIN - “Tu dors ici cette nuit. J’ai besoin d’un peu de temps pour savoir où t’amener.” Abel a encore besoin d'un père.
SO CLOSE - “Tu dors ici cette nuit. Je te dirai tout demain, si t’es encore là.” Abel a encore besoin d'un père.
FAIL - “Tu dors ici cette nuit, je suis pas un putain de traducteur automatique.” Abel a encore besoin d'un père.

« Ca ne la ramènera pas, Saül. Abel est encore là, lui. » « Abel vient de perdre sa mère. Elle est morte devant ses yeux. Entre mes mains. » Elle a guidé sa main. Abel a tout vu, Abel a lui aussi été couvert de gouttes de sang, Abel reverra probablement ces images jusqu'à la fin de ses jours. Avant, il oubliera le visage de sa maman. Il oubliera sa voix, il oubliera son parfum, il oubliera tous les mots qu'elle lui répétait en français. Il oubliera tout et Saül fera de même. Ce qui restera pour toujours resteront les piques, les phrases qu'ils utilisaient comme un langage codé. La gorge serrée, Saül noie sa peine dans son verre. « Elle aurait pas voulue que tu le laisses de côté. » Et il envoie le verre dans le décor, Saül, en même temps qu'il se lève pour siffler par dessus le silence. « Tu ne sais rien, rien de ce qu'elle aurait voulu. » Il enverrait bien balader cette tablette, tout ce qui se trouve autour. L'italien tourne comme un fauve en cage, le pas lourd. Sur ses mains, le sang de son épouse, qu'il n'a pas réussi à nettoyer correctement en quittant la morgue. Ses blessures ne le préoccupent plus, pas autant qu'avant.

« Elle est morte à cause de moi. Je n'ai pas été assez rapide. Il doit y avoir une solution, je sais qu'il y a une solution. Abel ne peut pas vivre sans sa mère. » Il marque une pause, ancre son regard à celui de son frère. « Et moi, je ne peux pas vivre sans elle. » Saül est au bord du gouffre. Sa voix ne tremble pas, son regard reste le même, mais ses yeux se gorgent d'eau. L'instant d'après, il les essuie du revers de sa manche tachée.  

« Tu dors ici cette nuit. J’ai besoin d’un peu de temps pour savoir où t’amener. » Un hochement de tête, un seul, et Saül se penche sur le sol pour ramasser les bris de verre. « Pardon, pour le dérangement. C'est juste que je ne peux pas le laisser seul avec moi. Il est pareil qu'elle. » Elle lui rappelle son amour perdu, et il n'est pas certain de pouvoir assumer cette charge, l'homme au corps - au cœur - brisé.

Réussite - Abel débarque en courant dans le salon. C'est dans les bras de Saül qu'il court se réfugier.
Presque - Abel a tout entendu. Il vient se blottir dans les bras de son père, en pleurant.
Echec - « Tu vas me laisser, maintenant que maman est morte ? » Ha, les enfants.

Abel erre dans la maison, il ne ressemble en rien à d'habitude. Ses petits doigts ne parcourent pas mes livres avec autant de retenue que d'admiration, ses prunelles ne brillent pas à chaque fois qu'il se poste devant l'une des bibliothèques à la recherche de nouveaux ouvrages qui y auraient été ajoutés depuis sa dernière visite. Son regard est éteint et quand je m'approche de lui pour lui tendre ma main, c'est un horrible frisson d'appréhension qui se casse, glacé, contre ma colonne vertébrale. Quelque chose cloche.

La voix d'Ariane ne se fait pas une joie de piquer celle d'Auden. Personne n'a menacé l'autre de mort, quand je hisse Abel sur le plan de travail de la cuisine, lui demandant s'il veut du lait, du miel ou de la confiture de baies rouges dans son thé. Son toutes ses réponses est résumé par un haussement d'épaules las qui me serre le coeur. La minute d'après, c'est lui que je serre contre mon coeur, avant de finir par l'intimer à retourner dormir. Il veut que je laisse la lumière ouverte, je ne négocie que la porte, le faisceau du couloir qui ne sera pas trop agressif pour l'empêcher de retrouver un semblant de sommeil pour au moins quelques heures cette nuit. Pourtant, quand je descends de retour au rez-de-chaussée, c'est Abel et son pas de course que je dénote. Il glisse ses doigts dans les miens, qu'il s'y accroche à ce point finit le carnage.

« Et moi, je ne peux pas vivre sans elle. »
« Tu dors ici cette nuit. J’ai besoin d’un peu de temps pour savoir où t’amener. »
« Pardon, pour le dérangement. C'est juste que je ne peux pas le laisser seul avec moi. Il est pareil qu'elle. »

Le gamin me lâche presqu'automatiquement, filant vers son père en oubliant le reste du monde en l'instant. Mes prunelles s'ancrent à celles d'Auden, un désolée glisse sur mes lèvres de sentir que je suis de trop, de sentir que oui, quelque chose cloche véritablement et que je n'avais pas à le voir, n'avait absolument pas à m'imposer ici.

« J'ai fait du thé. » mais ils ont du whisky, le whisky des mauvais jours. « Dors ici Saül. S'il-te-plaît. » rien ne va. Le verre d'Auden duquel je dérobe une gorgée une seule, m'effaçant la seconde d'après comme attirée vers la tablette ensanglantée, laissée lasse sur le bureau en noyer vernis.

WIN : la tablette lui dit quelque chose, elle attrape un livre à portée qui en parle
SO CLOSE : la tablette ne lui dit rien, elle se pose en retrait pour commencer à lire ses inscriptions
FAIL : la tablette a déjà été traduite par Seth et Auden rage que Gin le mentionne

Il est là le gamin. Il bondit dans les bras de son père, qui se met à sa hauteur et le récupère contre lui. Ses petits bras enserrent le cou de son père comme si sa vie en dépendait. C'est probablement le cas, après tout. Un baiser sur sa tempe plus tard et Saül l'emporte avec lui sur le divan, s'installant avec l'enfant. Il tire à lui une couverture, avec laquelle il couvre Abel. « J'ai fait du thé. » « C'est très gentil, Ginny. » Abel attrape les doigts glacés de son père. Ses mains minuscules font le tour des taches qui ont marqué la peau de l'italien. « Dors ici Saül. S'il-te-plaît. » Les yeux de l'aîné se lèvent vers Ginny, puis filent retrouver ceux de l'nefant. « Tu pourras rester ici, mon grand. Le temps que papa règle ses affaires. » Abel secoue la tête, s'accroche d'autant plus au cou de son père, qui emmêle les cheveux de l'enfant du bout des doigts.

« Il y a cette tablette, qui doit donner des indications sur le dernier morceau de l'énigme. Je veux arrêter tout ça. Pour elle. » Pour qu'Abel vive dans un monde en paix, un monde tranquille dans lequel il n'aura pas besoin de se défendre quotidiennement contre la mort. Ginny a visiblement entendu parler de la tablette, elle attrape un livre. « Elle est plus forte que toi pour les déchiffrer, hein. », qu'il lance à Auden sans quitter la tablette des yeux. Tout ce qu'il raconte ne sait que se rattacher à Ariane et au milliard de talents qu'elle savait développer sous le nez de son mari, sans oublier de se moquer allègrement de lui.

« La quatrième tablette parlait d'un maléfice, d'un cinquième morceau d'une énigme pour résoudre les plaies... J'ai oublié le reste. » Le voilà qui sort de ses poches les morceaux qu'il a réussi à récupérer, les tablettes une, deux, trois et quatre. « Il faudrait que tu dormes. » « Toi aussi. » Quand Abel dormira encore, si Ginny a déchiffré la tablette, Saül partira sans prévenir personne. Auden le sait déjà, Ginny le sent peut-être. « Est-ce qu'on va retourner à la maison ? » Et bien...

Réussite - « Je te le promets. Mais pas tout de suite. » Abel hoche la tête.
Presque - « Je ne sais pas, mon grand. » Abel jette des coups d'oeil aux alentours, visiblement contrarié, à la recherche de soutien.
Echec - « Non. » Tact/20, Abel pleure. Yes.

Ma main s'égare sur l'épaule de Saül, s'y pose avec tout le réconfort et toute la tendresse que je peux lui apporter sans jamais savoir si cela sera suffisant. Ça ne le sera pas, certainement pas aujourd'hui ne même demain, ni jamais. Mais si je peux faire quoi que ce soit, si je peux aider et être utile, si je peux au moins faire ça, ce sera au moins quelque chose de gagner. Alors j'entre en mode solution, je cherche des yeux ce dont ils semblaient parler, l'artefact auquel l'aîné s'intéresse autant que le cadet semble en être rebuté.

Mes pas dérivent vers Auden, mes doigts retrouvent sa nuque une seconde une seule. De l'autre main, la libre, j'attrape avec toute la délicatesse du monde l'un des livres auxquels je rattache les quelques hiéroglyphes attitrés aux écritures que je reconnais entre une et deux lectures distraites.

« La quatrième tablette parlait d'un maléfice, d'un cinquième morceau d'une énigme pour résoudre les plaies... J'ai oublié le reste. » c'est le papier qui amènerait la paix à l'âme en peine. C'est le papier qui agit à titre de conclusion, celui qui amène avec lui la finalité de toutes les plaies mais surtout la libération de tous les sacrifiés. Elle en fait partie, assurément.

« Il faudrait que tu dormes. »
« Toi aussi. »
« Est-ce qu'on va retourner à la maison ? »
« Je te le promets. Mais pas tout de suite. »

Leur conversation en aparté soufflé me serre le coeur. Entre temps, ma silhouette s'est appuyée sur l'un des bras du fauteuil d'où Auden tente de gérer le reste de la situation, le reste du monde que j'ai volontairement oublié. Mes doigts s'activent et autant le font mes prunelles, tout est lu vite et relu encore, je n'ai pas le droit à l'erreur et je ne me le pardonnerai jamais. C'est dans un souffle aussi assuré que possible, les bras recouverts de frissons et les yeux brillants que je retrouve leurs deux visages épuisés un après l'autre, ce qui semble être une minute comme des heures plus tard.

« Je sais où il faut aller. »