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 and there is yours, and there is mine (ginauden #88)

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Message(#) Sujet: and there is yours, and there is mine (ginauden #88) and there is yours, and there is mine (ginauden #88) EmptyJeu 15 Oct 2020 - 18:46


Là, juste là, ça aurait dû être bleu. J’y avais pensé au début et dans toute la salle, l’immense pièce blanche et immaculée, ce n’est que ça que je vois. Les pétales dévoilés, qui tombent en restant totalement figés. Le marbre les retient toutes et les bustes se multiplient, tous décorés de regards et d’airs qui évoluent. Certains sont effrayés, d’autres pensifs. Il y a des rêveurs, il y en a qui grognent, leur rictus s’inspirant de celui d’Auden quand je lui vole les derniers sushis à l’avocat. Il leur a tous donné des noms, d’ailleurs, à mes têtes de statues, à mes êtres tout sauf vivants qui ont pourtant redonné autant de saveurs que de couleurs à ma vie depuis qu’on a posé le pied au Japon. J’étais pas à plaindre, pas du tout. Entre les cabines de karaoké et les soirées à boire du thé jusqu’à pas d’heure, comprenant le terme du pays du Soleil-Levant comme personne en y greffant mes insomnies. Mes lèvres dérivent à sa nuque quand il passe près de moi, une seconde une seule où je le monopolise, avant d’être amenée à gauche alors que lui semble vouloir filer à droite.

« Ils discutent. »
« Et? »
« Je sais pas, je sais juste qu’ils sont restés postés là depuis un moment déjà. »

C’est mauvais signe et ça aurait dû être bleu. Un joli bleu clair, un bleu qui vient chercher le vert d’emblée, qui rattrape le turquoise avec. Un bleu comme celui qui colore mes lacets, ceux que j’ai attachés avec la technique du couple d’amoureux transis qui me fait toujours autant rire aujourd’hui qu’à l’époque. Et ils discutent. Ils discutent les critiques, ceux que jamais je n’aurais pu penser recevoir ici, aujourd’hui. Ceux qui ne manquent jamais la moindre exposition d’Ichika et de ses acolytes, ceux qui ont décidé de passer voir ce qu’une gamine australienne aux doigts collants avait de beau à offrir à leur scène artistique à eux. C’est audacieux et c’est hors de ma zone de confort en tout point. C’est un médium que je recommence à peine à toucher, un qui m’a gardée éveillée des dizaines de nuits déjà - je n’aurais pas dormi de toute façon, le matin bien mieux pour me reposer que lorsque la lune est levée - un que j’aime beaucoup trop pour qu’une soirée comme celle-là ne me décourage de le garder en cible. Mais voilà que l’une de mes paumes se love contre mon ventre rebondi, y jouant une mélodie que je compose au fur et à mesure. Me disant que si je me concentre que sur ça, je ne me concentrerai pas sur ce qu’eux peuvent bien dire à ne pas bouger et à rester immobiles, et à parler bas, si bas, sans le moindre indice de quoi que ce soit.

Le pire, c’est que ça n’est pas si pire que ça justement. Je n’ai pas joué avec la sculpture pour m’en faire une nouvelle réputation, je n’ai pas fait de l’art pour les retours et pour les critiques. Je n’ai pas créé de mes mains de toutes pièces pour la reconnaissance, ne l’ai jamais fait pour ça et ne le ferai jamais pour ça non plus. J’ai simplement mis en pièces et mis en place, mis en structure et mis en action des visages et des corps et des fleurs, des dizaines de plantes et de bulbes, rien que parce que j’en avais envie. Tout ici n’est là que parce que j’en avais envie. Tout ici me plaît, bleu ou pas, parfait ou non, qu’ils aiment ou qu’ils détestent.

« Ils aiment. » qu’elle finit par chuchoter à mon oreille, la japonaise aux joues rosies, à la peau de porcelaine. Elle qui est toute en retenue et elle qui sourit de la plus calme, de la plus douce des façons.

Ils aiment. Et mon regard lui, n’a pas quitté le fameux point, le fameux pétale, celui qui me triture l’esprit depuis de longues minutes déjà.
Ça n’aurait pas dû être bleu.
Corail c’était exactement la bonne couleur à choisir. Celle que je fixe, celle qui devait aller là et celle qui y est.
Ils aiment.
Et moi aussi.


Dernière édition par Ginny McGrath-Williams le Ven 23 Oct 2020 - 22:55, édité 1 fois
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Auden Williams
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le complexe de Dieu
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ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
SURNOM : Il répond à tout, surtout aux insultes.
STATUT : Dire à Ginny qu'il veut divorcer: check. Dire à James qu'il l'aime (à un moment pas opportun du tout): check.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Le passage chez James a été aussi bref que chaotique, finalement. Il reste à l'hôtel en attendant de trouver autre chose.
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TW IN RP : violences physiques et verbales
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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willton #18 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

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ginauden #114 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.

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PSEUDO : Kaelice
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Message(#) Sujet: Re: and there is yours, and there is mine (ginauden #88) and there is yours, and there is mine (ginauden #88) EmptyJeu 15 Oct 2020 - 20:30



(spring hill > museum) Ce ne sont pas les yeux d’un mari qui passent d’une oeuvre à une oeuvre. Elle a le droit au même oeil critique que j’utilise tout le temps, partout, parce que je sais que jamais elle n’aurait voulu que je lui donne un traitement de faveur. Justement, il n’y en a pas. Elle est une artiste avant toutes choses, même si dans son cas les coups d’oeil se multiplient vers elle simplement pour s’assurer que tout va bien, qu’elle va bien, que notre fille va bien, aussi. Elle est une artiste avant toutes choses et elle le restera, mais entre temps elle est aussi devenue ma femme. Cela ne sera pas défait, gomme, oublié.

Elle est ma femme qui a tout créé de ses mains là où je grognais qu’elle ne se repose pas assez, là où je remettais toujours un peu plus sur le bout de son nez le masque contre les poussières et autres dangers possibles de son oeuvre. Ginny a eu le dernier mot à coup de phrases rassurantes, à coup de baisers contre mon cou et de “je te jure que je fais attention Auden, regarde”. Et même si ma crainte pour elle ne partira jamais - même quand, paradoxalement, c’est moi le plus mal en point dans toute cette histoire -, j’ai appris à lâcher prise et lui faire confiance, à juste titre. Elle l’a mérité, après toutes ces années. Elle a mérité de pouvoir s’exprimer dans ses oeuvres sans personnes pour lui dire quoi que ce soit, elle a mérité de pouvoir exposer sans que personne ne l’en empêche. Elle a mérité que son nom et le sien seul soit affiché sur ses oeuvres, pas lié à qui que ce soit d’autre, pas écrit en tout petit dans un coin non plus. Elle est ma femme et elle est une artiste ; et dans un cas comme dans l’autre, elle est merveilleuse.

Je n’ai même pas pris la peine de tenter de faire fuir aucun des visiteurs, sans doute déjà un peu trop au fait de la sensibilité des Japonais que je ne comprends personnellement pas beaucoup. Je n’ai rien susurré à leurs oreilles, je n’ai pas fait aucune blague, je n’ai pas expérimenté mon japonais bancal non plus. Oh, bien sûr, j’ai divagué entre eux pendant de longues minutes, j’ai laissé mes oreilles se perdre de ci de là, j’ai laissé mes yeux s’assurer que les siens brillaient face à tant d’audace. Et dire qu’eux, ils ne sont même pas au fait de tous les innuendos des oeuvres de Ginny ; et dire qu’ils aiment alors qu’ils n’y connaissent finalement rien. A mes yeux, ce n’est qu’une preuve de plus qu’elle a mérité cette exposition bien plus que personne d’autre sur cette Terre. Elle aurait dû avoir la sienne il y a bien longtemps, elle aurait pu l’avoir si d’autres avaient osé croire en la gamine tête en l’air au fond de la classe, celle qui a justement trop d’idées dans sa petite tête pour avoir le temps de paraître normale.

J’ai même pas eu à menacer qui que ce soit pour qu’ils aiment. T’es pas drôle.T’es pas drôle à être douée, Ginny. J’annonce dans son dos, posant mon menton contre l’arrière de son crâne, amenant mes bras autour de sa poitrine, appuyant mes mains contre ses épaules. Un baiser se perd, aussi, mais officiellement je dirai que ce n’était qu’un grognement. “Les Auden sont fiers de toi.” Les Auden, bien sûr, parce que ce n’est pas parce qu’on va avoir une fille que son prénom devrait changer pour autant.











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Message(#) Sujet: Re: and there is yours, and there is mine (ginauden #88) and there is yours, and there is mine (ginauden #88) EmptyJeu 15 Oct 2020 - 20:38


La salle se mouvoie, et eux tous avec. Si jadis j’avais pu passer une quantité bien plus nocive que justifiable de temps à tenter de capter dans leurs regards, dans leurs murmures, dans leurs conversations et dans leurs silences ce qu’ils peuvent penser de mes œuvres, n’en reste que ce soir j’ai fini par lâcher prise. J’ai fini par sauter dans le vide - au sens figuré, évidemment, Auden m’aurait poussée de la falaise de lui-même si j’avais simplement pensé à le faire autrement. J’ai fini par prendre une grande inspiration et par oser, un peu, beaucoup. Être à l’autre bout du monde aide, être (enfin) confrontée à un nouveau terrain de jeu rend les choses bien plus faciles et bien plus évidentes. J’essaie, je tente, je fais un pas vers l’avant, et cinq autres ensuite.

J’ai même pas eu à menacer qui que ce soit pour qu’ils aiment. T’es pas drôle.” et lui aussi, il est incroyable. Il évolue au Japon comme jamais, il me rend fière chaque jour alors que je redécouvre un autre Auden, un Auden au-delà d’être dans son élément, lui qui crée tout de toutes pièces à son niveau, à son goût. Il est arrivé il y a deux jours à peine, et a passé la plupart de son temps à bosser sur ses propres projets sortis de nulle part mais surtout de son imagination qui n’en finit plus. Si je finissais par le retrouver en plein milieu de la nuit alors que mes pieds glacés venaient se faufiler entre ses jambes bouillantes, si on se grattait à peine quelques heures ensemble avant de filer chacun de notre côté l’un sur son projet l’autre postée à faire la même, ce n’est qu’une évidence de plus lorsque mes doigts se faufilent entre les siens, que mes lèvres viennent trouver sa tempe alors que l’os de son menton vient se creuser une place contre mon épaule. “Les Auden sont fiers de toi.” mes baisers s’égarent sur sa peau, mes mains ne se sentent bien que lorsqu’elles chassent et agacent les siennes. Je ne compte plus le nombre de vernissages auxquels on a pu assister ensemble dans nos vies. Certains à se bouder pendant toute la visite tant il jouait à l’enfant, tant je tentais de toutes mes forces de prendre le rôle de l’offusquée, le sourire aux lèvres. D’autres à ne pas se lâcher, à ennuyer l'entièreté des invités parce qu’on avait décidé de se poster devant une toile une seule et d’en débattre jusqu’à ce que les vigiles nous sortent de force de la salle. Des vernissages mettant ses canevas à lui de l’avant, d’autres faisant une petite place aux miens. Depuis l’Académie jusqu’à aujourd’hui, on a probablement passé tous les deux plus de temps dans des galeries et des musées qu’où que ce soit d’autre sans que personne ne s’en étonne. Mais je serais prête à jurer que ce soir, là juste là, c’est différent. « Personne a deviné quel buste était inspiré de toi. Ils sont décevants avoue. » que je finis par chuchoter à son oreille à proximité. Mes lèvres dérivent de sa joue pour une seconde une seule.  Bien sûr qu’il fait partie de l’exposition à sa manière, bien sûr qu’il est une grande, une immense partie de ce que je peux bien imaginer à mon tour. Ils disent que les artistes s’inspirent de leur vie pour créer - il est la mienne, le lien de cause à effet est donc tout trouvé.

« On a un gros, un immense problème. » c’est bel et bien un gros, un immense sourire qui accompagne mes mots, chassant sans le moindre doute même des bribes d’inquiétudes qu’il pourrait avoir devant mes grandes accusations qui n’en ont que le nom. « Je vais vouloir recommencer. » si de base jamais la sculpture n’aurait été le genre d’art que j’aurais cru prendre autant de plaisir à toucher, n’en reste que la mine que j’ai creusée pour ce soir est encore à même d’être utilisée. J’ai des idées qui montent et d’autres qui se contredisent, j’ai l’esprit surstimulé et la soirée n’est même pas encore terminée. « Travailler sur de plus grandes pièces, aussi. » les bustes sont beaux, sont précis, sont délicats. Un jour je voudrai prendre plus de place par contre, je le sais déjà. « Et même si je ne doute absolument pas de ta capacité à distraire les gens à l'accueil de l’hôtel.  » Ichika m’avait proposé d’utiliser l’annexe de son atelier pour manipuler mon marbre, mais je n'avais pas prévu abuser de son hospitalité longtemps non plus. Le projet de galerie ici étant logiquement mis sur la glace depuis les allers retours un peu plus nombreux d’Auden, plane donc l’option ridiculement amusante de monter mes matériaux à la chambre qu’on loue depuis qu’on a mis le pied ici. « Va falloir être imaginatifs pour la suite. » je pouffe contre sa peau, volant ses lèvres simplement pour le plaisir d’enfin pouvoir le faire dès l’instant où j’en ai envie.
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MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Le passage chez James a été aussi bref que chaotique, finalement. Il reste à l'hôtel en attendant de trouver autre chose.
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Message(#) Sujet: Re: and there is yours, and there is mine (ginauden #88) and there is yours, and there is mine (ginauden #88) EmptySam 17 Oct 2020 - 12:01



« Personne a deviné quel buste était inspiré de toi. Ils sont décevants avoue. » “Ça c’est un piège parce qu’ils sont tous inspirés de moi mais que t’as ajouté des défauts sur certains pour faire genre.” C’est son exposition et son heure de gloire, ce soir je ne me fais pas ambiant longtemps à côté d’elle et je la laisse profiter de l’ivresse de la soirée. Elle aurait mérité de vivre cet instant il y a bien longtemps déjà mais je suis heureux qu’il existe maintenant qu’elle est une femme pleinement assurée et, je l’espère, heureuse.

Je lui laisse tout l’espace dont elle a besoin pour parler à tout le monde et pour présenter ses œuvres comme bon lui semble et pour la première fois de ma vie je suis heureux de rester dans l’ombre et de ne pas être celui vers qui tous les regards sont tournés. Je ne fais rien pour que cela n’arrive non plus, je n’en ressens pas le moindre besoin. Au contraire j’investigue et interroge le moindre visiteur, je questionne ceux que je ne connais ni d’Eve ni d’Adam, je presse tout le monde de me donner un avis sincère sur ce qu’ils ont sous les yeux. Et ils aiment. Ils aiment tous, ils aiment tellement, et la fierté envers Ginny n’en est que plus grande encore lorsqu’elle ne peut s’empêcher de revenir vers le meilleur mari de l’univers aka moi même. « On a un gros, un immense problème. » C’est peut être immense et c’est peut être gros, mais à en juger par son timbre de voix avant même de voir son sourire de gamine, je sais déjà que ce n’est pas un problème. “T’as oublié de me chercher un cadeau d’anniversaire, c’est ça ? Avoue.” Okay, c’est dans plusieurs mois. Mais quand même. J’ai hésité à faire une blague sur sa famille ou la mienne, du genre oh non comment ça, Saül est devenu fidèle ?? mais je garde ça pour de plus grandes occasions, finalement.

« Je vais vouloir recommencer. » “Oh non, pitié tout mais pas ça.
« Travailler sur de plus grandes pièces, aussi. » “Arggggh.

Je fais les mêmes bruits qu’un mourant, j’exagère absolument toute chose et je joue de Ginny comme si on avait cinq ans et qu’il n’y avait rien de plus normal. Elle pense m’apprendre quelque chose là où je me doutais déjà qu’elle allait vouloir récidiver, bien sûr. On veut tous récidiver, après de tels moments. On pense tous à ce qu’on peut faire d’autre, à ce qu’on peut faire de plus grand, de plus beau, de plus ambitieux. Je savais qu’il allait en être de même pour elle et seul le contraire aurait pu m’étonner, finalement. Mon sourire dédramatise la situation, simplement pour prouver à tous les japonais présents qu’en plus d’être le meilleur mari de l’univers, je ne suis pas en train de mourir. « Et même si je ne doute absolument pas de ta capacité à distraire les gens à l'accueil de l’hôtel, va falloir être imaginatifs pour la suite. » Oh, si elle savait. Je réponds à son baiser par un autre, furtif, avant de lui demander silencieusement de me suivre dans un autre endroit de l’exposition.

Le banc est plein et je le vide à coups de gestes et d’autres bruits de bouches qui auraient été tout aussi utiles pour des pigeons ou des chiens. Les inconnus lancent des regards noirs et râlent, rien de bien nouveau, rien de bien menaçant non plus. Ils ne sont pas enceinte de deux trimestres, eux, et seule ma femme a le droit de disposer de tous les bancs de l’endroit - et ce même si elle ne le veut pas. “Avec la galerie, on va devoir revenir assez régulièrement ici.” Pour débuter une conversation sérieux beaucoup auraient pris ses mains dans les leurs quand, moi, je ne sais que capturer son regard et garder un sourire de merde. Le genre de sourire de merde qui va avec une idée de merde. “Et si tu veux recommencer, on va être obligés de revenir aussi.” Je souffle et lève les yeux en direction du ciel comme si c’était réellement un calvaire à vivre et un sacrifice à faire. “Alors je me dis qu’on devrait acheter quelque chose, pour le bien être des hôtesses d’accueil de l’hôtel.” Elle sait bien que le bien être du reste du monde n’est que le cadet de mes soucis et que je ne fais que chercher des excuses inutiles les unes à la suite des autres simplement pour laisser planer un peu plus mes mots. “Plutôt sur la côte ou en forêt ?” Pour notre maison, une de plus.











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Message(#) Sujet: Re: and there is yours, and there is mine (ginauden #88) and there is yours, and there is mine (ginauden #88) EmptyMer 21 Oct 2020 - 22:57


Y'a son os directement occupé à faire de la vie de ma clavicule un enfer et y'a mes doigts qui n'en finissent plus de pincer les siens. Son plâtre n'existe plus et le reste du monde pareil. “T’as oublié de me chercher un cadeau d’anniversaire, c’est ça ? Avoue.” « J'oublie tout le temps ta date de fête c'est fou. Le 22 hen? Le 28? » j'ai bien plus de chance d'oublier mon anniversaire que le sien, et encore moins la tradition des dix jours éparpillés partout entre les Fêtes, jours qui nous appartiennent depuis des années alors que jadis rien n'était à nous. Et désormais ce qui est aussi étrange que grisant, c'est qu'à travers cette bribe de temps-là qu'on s'est toujours accordé sans jamais négocier, on va avoir un enfant. Un enfant qui apparemment sera amené à vivre autant en Australie qu'au japon. Elle est dure, la vie. “Oh non, pitié tout mais pas ça.” et il se plaint, il gémit, je sais où il s'en va avant même qu'il y aille. « Auden... » “Arggggh.” des têtes se tournent autour de nous, alors que les décibels se mêlent aux octaves et que la pièce dégagée où l'écho se propage parfaitement fait un boulot impeccable pour qu'on nous entende même jusque dans les recoins de l'endroit. « Auden! » ma voix à moi aussi porte, ça tousse et ça hausse des sourcils, mes mains passent partout sur son visage pour finir pas le décoiffer comme seule et ultime attaque de plus. « Aude- » le baiser qu'il me vole comme punition n'en a véritablement que le nom.

Avec la galerie, on va devoir revenir assez régulièrement ici.
« Oh non, pitiééééé tout mais pas çAaAaa. »
Et si tu veux recommencer, on va être obligés de revenir aussi.
« Arggggh. »
Alors je me dis qu’on devrait acheter quelque chose, pour le bien être des hôtesses d’accueil de l’hôtel.
« Oh. »
Plutôt sur la côte ou en forêt ?
« La forêt. Je veux la forêt. Toi? Pizza et Noah adoreraient la forêt! »

La décision est prise avant même qu'on ait élaboré la moindre ligne de conduite, le moindre plan qui tienne la route. On a pas discuté de ce qui adviendra de l'école pour mon fils, on a pas parlé du budget qu'on pourrait bien avoir pour une maison en forêt. On a pas parlé de rien autant des gros morceaux de puzzle que des tous petits, on a juste pris le jeu en entier pour le détruire et en changer toutes les règles et les adapter à nous sans douter une seule fois.

Ce qui dérange la bulle et ce qui me rappelle que je suis ici pour faire valoir mes oeuvres et non pas pour piquer ses joues de mes index ou pour mordre amoureusement ses lèvres des miennes, c'est Ichika qui apparaît dans l'angle les joues rosies et le regard qui me guide vers des journalistes et blogueurs attablés un peu plus loin. « Le devoir m'appelle, je me dois de me retirer. » ma voix est bien trop grave, mon accent anglais est bien trop exagéré et mes baisers sont bien trop papillonnants pour qu'il me prenne au sérieux. « T'as vu ils veulent me parler et me passer en entrevue et me poser des questions sur mon processus et me demander ce que tel truc veut dire et ce qu'autre chose signifie et j'ai envie de dire des conneries c'est pas professionnel à l'aide. » et quand mes paroles se multiplient comme des murmures contre ses lèvres, quand je pouffe entre deux demandes et entre trois fabulations, c'est le plus grand et le plus amoureux des sourires qui prend le relais. « J'aime ce qu'on devient. » la seconde d'après, c'est Ginny l'artiste qui reprend contenance.

***

La chambre d'hôtel est propre, ce soir. La femme de chambre a probablement entendu mes prières de rendre l'endroit le moindrement vivable depuis qu'il est revenu en ville, elle qui a changé les draps et les oreillers et les serviettes et les peignoirs et la totale. Les rideaux sont grands ouverts, la baie vitrée sur Tokyo donne droit à un horizon de néons qui illuminent la nuit comme si on était au beau milieu d'un jeu vidéo futuriste.

« Ce soir, t'es Auden McGrath. » et je pouffe de rire, sachant à quel point il a toutes les cartes pour rager là de suite. McGrath en gras en plus, en police immense, sur le carton que j'agite sous son nez. Deux secondes plus tôt je tentais d'appliquer du rouge à lèvres et c'était une catastrophe, la prochaine étape ce serait de demander à mon peintre de mari de me maquiller à ma place. « Pardon, j'arrête pas de rire c'est vraiment pas drôle mais avoue c'est quand même drôle un peu. » ils nous ont envoyé l'invitation pour la soirée à mon nom et donc logiquement le sien, et c'est un pur chaos auquel j'additionne le plus espiègle des éclats de rire, mon sourire qui n'en finit plus de grandir au passage. « À quel point t'as envie qu'on n'y aille pas, qu'on passe chercher des sushis et qu'on les entre illégalement au cinéma d'à-côté? » on est pas obligés, d'aller sur leur tapis rouge et d'assister à la soirée qu'ils ont prévu pour l'ouverture d'une nouvelle galerie en vogue. On est pas obligé de jouer les vedettes et moi encore moins. Mon expo a fait jaser et les demandes de collaborations comme d'entrevues pleuvent depuis - mais il le sait aussi bien que moi, que je ne le fais pas pour ça.
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Auden Williams
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ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
SURNOM : Il répond à tout, surtout aux insultes.
STATUT : Dire à Ginny qu'il veut divorcer: check. Dire à James qu'il l'aime (à un moment pas opportun du tout): check.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Le passage chez James a été aussi bref que chaotique, finalement. Il reste à l'hôtel en attendant de trouver autre chose.
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ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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ginauden #114 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.

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modeo #5 › young, dumb. now all the words are my own, but i don't want you to judge. i thought inspiration was all about fun, life's been eating me up it's poisoned my cup and if i leave the house, i'll get hit by a truck.

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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

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PSEUDO : Kaelice
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Message(#) Sujet: Re: and there is yours, and there is mine (ginauden #88) and there is yours, and there is mine (ginauden #88) EmptyVen 23 Oct 2020 - 14:01



« Ce soir, t'es Auden McGrath. » “Je préfère encore John Smith.

L’anonymat m’ira bien au teint que le nom des McGrath, quoi que sa stupide pancarte cartonnée puisse dire. Je souffle et je relève les yeux au ciel, aussi peu enjouée à l’idée de voir ce nom associé à ma personne qu’elle puisse l’imaginer. Elle le sait bien et elle en joue, ma femme. Elle est fière et elle sourit comme si elle venait de faire la plus drôle de toutes les blagues de l’univers - ouais ouais, à d’autres. Je l’occupe ailleurs en prenant plutôt son stick de rouge à lèvres entre mes doigts, lui sommant de fermer la bouche et par conséquent de se taire pour quelques secondes au moins - et bien sûr qu’elle n’écoutera pas ; bien sûr qu’elle n’écoute pas. « Pardon, j'arrête pas de rire c'est vraiment pas drôle mais avoue c'est quand même drôle un peu. » Elle rigole et je boude, ce qui signifie que l’équilibre des choses est maintenu. Il n’y a sûrement rien de plus naturel que la scène qu’on est en train de vivre, avec une Ginny qui a enfin le droit à la reconnaissance plus large que moi, je lui ai toujours donnée. Cela n’empêche pas mes sourcils de se froncer plus que de raison et mon index de ne cesser de refermer sa mâchoire, sans doute pour qu’elle l’ouvre mieux d’elle même dès la seconde qui suit. « À quel point t'as envie qu'on n'y aille pas, qu'on passe chercher des sushis et qu'on les entre illégalement au cinéma d'à-côté? » “Dans trois mois on pourra prendre autant de sushis que tu veux.” Mais tant qu’elle est enceinte je persiste à dire qu’en plus d’être une mauvaise idée, elle ne risque pas d’en manger en ma présence. Le poisson cru n’est pas bon pour le bébé et ne le sera jamais alors j’adoucie mes paroles par un baiser avant de prendre possession de ses lèvres d’une autre manière, en lui appliquant le rouge à lèvre qui tend bien plus vers le corail que vers le rouge si vous voulez mon avis.

Elle est une peinture qui n’a rien de semblable aux autres, elle est la plus réussie de toutes. Mes doigts glissent dans ses cheveux et s’attardent sur ses joues fardées de rose, une dernière fois avant que mes lèvres ne se posent sur son front, cette fois-ci. “Et à quoi point t’as envie d’y aller, toi ?” C’est son instant de gloire, elle a le droit d’en profiter et le devoir même. Le Japon lui réussit à merveille, sous toutes les coutures et sous tous les angles elle me semble bien plus épanouie ici qu’elle ne l’a jamais été ailleurs, ne faisant que retarder un peu plus encore mon envie de rentrer au pays. “Elle ne te serre pas trop, ta robe ?” Le bébé prend chaque jour un peu plus de place et désormais sa grossesse n’est un secret pour personne, ma femme entamant son dernier trimestre aux yeux et à la vue de tous. Je m’assure simplement que tout se passe bien tant pour elle que pour notre enfant. “Si t’es fatiguée, on rentre. Peu importe ce que les autres disent.” Je lui répète les règles une dernière fois avant qu’on monte dans le taxi, parce que oui bien sûr qu’elle va vouloir y aller et oui bien sûr que je vais vouloir la suivre, tant pour m’assurer qu’elle soit traitée à sa juste valeur que pour être certain que tout se passe bien pour le bébé aussi. Et pour terroriser un japonais ou deux, aussi, cela va de soi. “Je t’aime.” que je glisse néanmoins une ultime fois contre son cou, l’embrassant au passage. Ça va de pair avec toutes les directives de la soirée, oui, je le jure.











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Message(#) Sujet: Re: and there is yours, and there is mine (ginauden #88) and there is yours, and there is mine (ginauden #88) EmptyDim 25 Oct 2020 - 19:14


Dans trois mois on pourra prendre autant de sushis que tu veux.
« Et des beignets, je rêve de beignets. »
« Et du vrai café, comment est-ce que j'ai pu oublier le café. »

Il est doux Auden. Pour une seconde du moins, alors que le corail à lèvres finit par être le moindrement correct, et qu'il prouve encore une fois sa valeur de meilleur allié au monde lorsque je détourne la tête pour regarder mon reflet dans le miroir. J'ai l'air d'une adulte. J'ai l'air de quelqu'un de sérieux, d'une vraie femme, d'une artiste de plus en plus en confiance, accomplie. Je me ressemble et en même temps je ne me reconnais pas; et la sensation est aussi fascinante qu'effrayante. Grisante. “Et à quoi point t’as envie d’y aller, toi ?” je rattrape du bout des doigts l'invitation qu'il déteste presqu'autant que ma soeur et c'est pour dire. Pas besoin de clés ni de téléphone, c'est ça la beauté de l'avoir dans les parages pour enfin quelques jours de plus et non de le savoir de retour en Australie. Il gère tout et j'ai le droit d'être tête en l'air, du moins un peu plus que d'habitude. « Beaucoup. Mais c'est pas grave si on - » “Elle ne te serre pas trop, ta robe ?” j'inspire, me hisse à la hauteur de sa joue pour la tacher de rouge et pouffer contre sa peau au passage. « - si on ne fait que passer, et non, ça va. Tu trouves, toi? » la robe ne me serre pas et j'ai envie d'y aller. Pas longtemps, à peine, juste un peu, juste pour voir. Je sais qu'il est fatigué et je sais aussi que porter ce genre de vêtements est tout sauf moi. Les deux vont étrangement de pair ce soir, apparemment. “Si t’es fatiguée, on rentre. Peu importe ce que les autres disent.” mes doigts ont trouvé les siens entre le passage dans l'ascenseur et le taxi qui s'arrête à notre hauteur. Quand je les amène à mes lèvres pour les mordre et les embrasser ensuite, son alliance se prend dans une mèche folle de mes cheveux qui le sont tout autant. « Oui, oui bien sûr. »

Je t’aime.” ma tête se cale contre son épaule, la voiture s'engoufre dans les rues de Tokyo qu'on apprend à connaître au fil des jours où la ville devient de plus en plus la nôtre. « Difficile de faire autrement. T'as vu comment j'ai l'air cool avec des vraies chaussures. » que je me moque, pouffant, allongeant une jambe pour exhiber mes vraies chaussures sous ses yeux. C'est une contorsion de plus mais c'est drôle, du moins à mes yeux. Avant que les dites chaussures soient entièrement oubliées au profit de l'horizon illuminé que je vois défiler par la fenêtre du taxi embouti dans la nuit. « Oh, on pourrait finir à pieds? La lune est belle. » il sait à quel point je visite bien plus à pieds qu'autrement. Il y a quelque chose d'incroyable à simplement marcher à travers des ruelles et des quartiers qu'on ignore, qu'on découvre à un rythme bien plus long et bien plus naturel que celui d'une voiture.

Mine de rien, on a fini par arriver à temps, même une poignée de minutes d'avance. « Depuis quand y'a un tapis rouge à ce genre d'événements? » que je pouffe, les photographes de parts et d'autres du dit tapis rouge, et l'immense galerie fêtant son ouverture au grand public qu'on a habillée de projecteurs et de guirlandes, d'oeuvres qui s'éparpillent du trottoir jusqu'à l'entrée. « Faut que tu me montres comment faire. » c'est lui la célébrité d'entre nous, ou du moins, c'est lui qui l'est depuis une vie alors que je commence à peine à me faire une place dans un tout autre pays. « C'est okay si je...  » - pose, si je souris, si je regarde les photographes qui nous demandent de nous tourner vers eux, ou si je dois plutôt faire comme si je les ignorais? « ... oups.  » probablement que de tous les choix, le seul qui n'est pas okay est de tituber sur le dit tapis rouge comme je viens de le faire. Oups, indeed.
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Message(#) Sujet: Re: and there is yours, and there is mine (ginauden #88) and there is yours, and there is mine (ginauden #88) EmptyMer 28 Oct 2020 - 18:43



Mes questions ne sont pas mises à mal par ses tentatives de déconcentration, entre ses baisers et ses mordillements de bambin. Je garde mes yeux ancrés dans les siens, parfois en face à face et parfois par le biais du miroir qu’elle n’a même pas eu le temps de salir de ses doigts gras. J’essuie les traces de corail sur ma joue d’un geste de l’index et d’un autre, redessine la courbe de ses lèvres avec minutie. « Beaucoup. Mais c'est pas grave si on ne fait que passer, et non, ça va. Tu trouves, toi? » Et si elle a beaucoup envie d’y aller alors c’est tout ce dont j’ai besoin pour venir avec elle et être heureux de cette soirée. Si elle ne veut pas réellement fuir ailleurs armée de sushis, je ne le veux pas non plus. Ici, c’est elle qui décide - mais ne le lui dites pas, elle serait insupportable. “Non. T’es presque aussi belle que moi, avec cette robe.” J’ai oublié d’être sérieux alors j’ai repris mon sourire stupide quand, mes baisers à moi, ne laissent aucune preuve sur sa peau de porcelaine. Si elle veut y aller et si la robe ne la gène pas, alors nous irons et tout ira bien.

Les conditions de la soirée sont données entre l'appartement et le taxi, et les veilleurs vont détester nous observer nous battre pour mieux nous rabibocher sous les caméras de l’ascenseur. Déjà, pourtant, elle reprend les questions et moi les regards de travers. « Oh, on pourrait finir à pieds? La lune est belle. » Ma main perdue dans ses cheveux pince malencontreusement la peau de sa nuque et au lieu de caresser ses cheveux vient désormais plutôt lui créer de nouveaux noeuds. “Deux cent mètres.” Je ne veux pas le lui refuser et pourtant je n’ai pas non plus envie qu’on sorte de suite de la voiture alors qu’on est encore bien trop loin du lieu d’exposition. Elle va rester debout pendant des heures encore, elle doit se ménager. La lune, elle, sera toujours aussi visible demain et les jours qui suivront. Elle pourra même tenter de la prendre en photo depuis notre chambre quand, moi, je ferai de mon mieux pour le déconcentrer de mille façons possibles.

Rapidement elle formule à voix haute la question que, pour une fois, je gardais au fond de mon esprit. « Depuis quand y'a un tapis rouge à ce genre d'événements? » J’y connais aussi peu qu’elle à ce sujet, finalement. Dan ce pays il n’y a plus rien de semblable à tout ce que j’ai (on) pu connaître ailleurs dans le monde. Les étoiles ne se voient plus puisqu’il y a trop de lumière ; on nous dicte où faire la queue et quand arriver sur le tapis rouge - et pour une fois dans ma vie, oui, j’écoute. « Faut que tu me montres comment faire. » Elle flatte et elle caresse dans le sens du poil, Ginny. Elle le pense sans doute fortement quand, pour ma part, ce n’est absolument pas le cas. Ce soir c’est elle qu’ils veulent voir et il n’y a même aucune jalousie au fond de mes prunelles qui divaguent entre l’objectif des photographes et son sourire d’enfant le jour de Noël. Elle ne souriait pas autant, à aucun Noël, et je ne peux que la comprendre. « C'est okay si je... oups.  » Et pourtant mon sourire à moi s’évanouit à la seconde où ce sont mes doigts accrochés aux siens qui préviennent une chute de toute sa hauteur. Une main s’élance aussi, par réflexe, mais la brune arrive à se reprendre seule. “Je t’avais dit que je préférais les chaussures normales.” Ce sont peut être de vraies tout comme c’est aussi une véritable chute lourde de conséquences qu’elle risque aujourd’hui. Il n’est plus question d’égratignures sans lendemain et j’ai l’air d’être le seul à m’en rendre compte, ce que je déteste. Alors je souffle, mon regard accusateur et dénué de sourire passant brièvement dans le sien. L’instant d’après, c’est devant les photographes que je joue la comédie, pour une fois. “Une grimace et ils ne pourront pas utiliser les fichiers. Sauf si tu tires la langue et là, c’est la une des tabloïds.” Comme si de rien n’était, c’est ce que je susurre contre son oreille, légèrement en retrait et pourtant toujours accroché à elle pour prévenir toute autre maladresse à venir. “Imagine que ce sont des sushis que tu pourrais manger.” Je sais qu’elle serait heureuse d’avoir des clichés comme tout le monde pour une fois, une seule fois. Ils pourraient voir à quel point je la trouve belle, aussi, et ils ont intérêt à en profiter parce que je ne risque pas d’être aussi généreux une seconde fois.











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Message(#) Sujet: Re: and there is yours, and there is mine (ginauden #88) and there is yours, and there is mine (ginauden #88) EmptySam 7 Nov 2020 - 19:34


Je t’avais dit que je préférais les chaussures normales.
« Je les ai apportées en plus - oh, elles sont restées dans le taxi. »
Une grimace et ils ne pourront pas utiliser les fichiers. Sauf si tu tires la langue et là, c’est la une des tabloïds.
« C'est ce que tu fais pour être toujours en couverture, toi? »
Imagine que ce sont des sushis que tu pourrais manger.
« Je t'aime. »

Et apparemment les tapis rouges ici, c'est coutume. Ils me font rire à être américanisés, ils me font sourire à tenter d'apporter et d'adapter la moindre tradition d'un là-bas qui semble si loin désormais même si y'a quelques mois on y vivait. L'entrée est longue et les photographes sont coriaces, ils restent pendant de longues minutes scotchés à son profil et à mon sourire, probablement même qu'ils verront tout lorsque je me hisse à la hauteur de la tempe d'Auden pour l'embrasser, dériver jusqu'à ses lèvres ensuite. On en est loin aussi, des hoodies qui cachaient le monde entier de nos baisers. On en est repus et rassasiés, des séances d'études à la maison qui finissaient par des étreintes volées, camouflées du reste du monde et encore plus du nôtre au profit du leur. Aujourd'hui, quand je tombe et qu'il me rattrape, quand j'éclate de rire et qu'il roule des yeux, quand mon alliance se prend dans ses mèches et qu'il me pince de sa main valide comme vengeance, c'est comme avant, mais encore mieux. J'ai jamais mérité qu'un gars comme lui aime une fille comme moi. Et pourtant, même lorsqu'il file de son côté de la pièce et moi du mien, y'a pas une seule seconde où je sens son regard me lâcher, le mien faisant pareil. In a room full of art I'd still look at you.

***

« J'ai un truc à te dire. » j'en ai eu des tas, des trucs à lui dire. Pendant une heure maintenant qu'ils nous promènent de salle en salle, dans un immense musée expérimental qui s'établit sur plusieurs étages. Ma main le tire vers l'arrière et mes doigts jouent à cache-cache à travers les plis de sa chemise. Son plâtre gêne à peine le look tant il se cache bien sous sa manche. « C'est sérieux pour vrai, grimace pas ou tu vas faire la Une. » on nous regarde du coin de l'oeil parce que c'est devenu normal. Entre les gens qui veulent s'assurer que c'est bien moi à travers la foule et les autres qui veulent juste nous faire comprendre qu'on dérange le procédural du cortège, la ligne est mince.

Quand Auden a arrêté de grogner - lire ici quand mes lèvres ont pris les siennes en otage pour se faire - je chuchote à son oreille. « Je suis heureuse. » elle sort de nulle part et elle est pourtant évidente, la réponse à la question qu'il ne pose pas, qu'il n'osait jamais poser. On avait tous les deux tellement peur de la réponse, moi la première. Il y avait toujours quelque chose ou une crainte ou un blocage. Il y avait toujours à mal et pourtant aujourd'hui, en cet instant précis, entourée des oeuvres des autres et de leurs murmures excédés des miens, il n'y a que lui, que nous. « Tu me rends heureuse. » avant qu'il ne dise que je le suis juste parce que je les imagine avec des têtes de sushis. Avant qu'il ne statut que c'est le cas juste parce que je suis une vEdEtTe maintenant et que mes tables au resto seront désormais assez VIP pour que son fessier princier s'y installe. « Je n'ai plus besoin de reprendre mon souffle maintenant. » ni aujourd'hui, ni jamais. J'ai trouvé mon rythme et il ne s'est pas juste calqué au sien. Il existe à part entière, il est nouveau et il est doux, il fait du bien. J'ai hâte d'être parent avec lui.

« J'arrive pas à croire qu'on s'est jamais mariés dans un musée. » et si Auden se demande s'il s'agit là d'une énième demande, il n'a pas tort. Une main quitte sa nuque que j'agaçais une seconde et massais la suivante, pour filer chercher l'une des seules choses que mon ridiculement petit sac de soirée arrivait à tenir. Un pinceau et un minuscule réceptacle à peinture corail. Et après, qui ne me trouve pas bizarre, dans les parages? « Non, j'arrêterai pas même si ça chatouille. » les poils du pinceau donc, qui barbouillent savamment son annulaire gauche une fois de plus pour la symbolique.
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