This is how you remind me ft @Jordan Fisher

And I've been wrong, I've been down, been to the bottom of every bottle ; these five words in my head scream "are we having fun yet?" ∆ Nickelback, How you remind me

Elle parlait trop, Mabel. Sans doute à cause de la nervosité, elle qui n'était pas tant que ça habituée à des inconnus. Peut-être aussi parce que depuis leur première rencontre, Jordan avait ce calme et cette manière d'être qu'elle trouvait apaisant et qui la faisait se confier.

Et puis, il fallait aussi dire qu'en tant que mère d'un nourrisson, elle manquait parfois un peu de répondant. Elle pouvait passer ses journées à parler à Rosalie, mais le répertoire de réponses de cette dernière n'était pas des plus évolué, pour le moment. Même si elle adorait entendre les petits sons qu'elle commençait à émettre, essayant de répéter les mots qu'elle entendait, ou les sourires dont elle se contentait parfois, édentés mais si joyeux.

Même si Jordan ne voulait pas personnellement d'enfant, il semblait apprécier de les garder. Mabel pouvait comprendre ce choix : juste quelques heures avec le bambin, assez pour passer un moment de qualité, sans trop de cris et de colère. Quoi que sa elle d'avant la grossesse n'aurait jamais passé volontairement du temps avec un enfant - elle était bien plus à l'aise avec les adolescents, toujours prêts au débat, toujours débordants d'idées et d'énergie. Jordan était peut-être un grand enfant qui avait gardé sa curiosité et un léger manque de retenue qu'elle appréciait particulièrement, elle qui détestait qu'on marche sur des œufs autour d'elle.

« Je suis contente qu'on ait pu se reparler » lui répondit-elle. « Et on verra ce que le destin nous réserve pour la prochaine fois ? Mais on dit bien jamais deux sans trois. »

Elle espérait le revoir, mais elle appréciait le côté imprévu de leurs rencontres jusque là. C'était peut-être un brin trop court mais ils arrivaient en peu de temps à échanger sur des idées et des valeurs importantes pour eux. Une sorte d'intimité partagée tout en restant deux inconnus, en quelque sorte.

« Bonne journée à vous deux ! » glissa-t-elle, tout en adressa un grand sourire à Angel.

Il leur fit un au revoir de la main que Rosalie s'empressa d'imiter, même si elle ne comprenait pas encore ce qu'il signifiait. Elle aimait juste bouger ses mains, et imiter le garçonnet un peu plus vieux qu'elle.